et objets d art Mobilier



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Mobilier et objets d art Mardi 19 juin 2012 À 14H30 paris 7, rond-point des champs-élysées

ARTCURIAL BRIEST POULAIN F.TAJAN 7, Rond-Point des Champs-Élysées 75008 Paris ASSOCIÉS Francis Briest, Co-Président Hervé Poulain François Tajan, Co-Président Directeurs Associés Martin Guesnet Fabien Naudan Isabelle Bresset Bruno Jaubert ARTCURIAL LIVE BID Assistez en direct aux ventes aux enchères d Artcurial et enchérissez comme si vous y étiez, c est ce que vous offre le nouveau service, Artcurial Live Bid. Pour s inscrire : www.artcurial.com Mobilier et objets d art VENTE N 2158 Téléphones pendant l exposition : +33 (0) 1 42 99 20 41, 20 32 ou 20 13 Commissaire-priseur : Isabelle Bresset Spécialiste : Isabelle Bresset, Directeur associé + 33 (0) 1 42 99 20 13 ibresset@artcurial.com Renseignements : Sophie Peyrache, + 33 (0) 1 42 99 20 41 speyrache@artcurial.com Catherine Houssais, + 33 (0) 1 42 99 20 32 choussais@artcurial.com Experts : Argenterie Cabinet Déchaut-Stetten, Thierry Stetten, + 33 (0) 1 42 60 27 14 thierrystetten@hotmail.com pour les lots 19, 21 à 23, 67 à 70, 100, 121 Sculptures Albéric Froissart, +33 (0) 6 80 26 86 38 pour les lots 1, 3 à 12, 86 à 88, 92 à 95 Céramiques européennes Cyrille Froissart, +33 (0) 1 42 25 29 80 c.froissart@noos.fr pour les lots 108, 111 et 133 Expositions publiques : Samedi 16 juin 11h à 19h Dimanche 17 juin 11h à 19h Lundi 18 juin 11h à 19h Mardi 19 juin 10h à 12h sur rendez-vous Vente le Mardi 19 juin 2012 à 14h30 Catalogue visible sur internet www.artcurial.com Comptabilité vendeurs Léonor de Ligondés + 33 (0) 1 42 99 20 06 ldeligondes@artcurial.com Comptabilité acheteurs Marion Carteirac, +33 (0) 1 42 99 20 44 mcarteirac@artcurial.com Avec la participation d Artcurial Toulouse Jacques Rivet pour le lot 2 Couverture : lot 34 Pages précédentes : détail du lot 34 Page de gauche : détail du lot 53 Ordres d achat, enchères par téléphone : Anne-Sophie Masson +33 (0)1 42 99 20 51 Fax : + 33 (0) 1 42 99 20 60 bids@artcurial.com 2 MOBLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

1 2 1 ecole FranÇAISE, deuxieme Moitie DU XVI EME SIECLE ECUSSON AUX ARMes DE LA PROVENCE, SURMontee D UN CHAPEAU DE CARDINAL Bas-relief en marbre ; usures, manques et cassure visible Hauteur : 59,5 cm. (23 ½ in.), Largeur : 44 cm. (17 ¼ in.) A CARVED MARBLE ARMORIAL CREST, FRENCH SCHOOL, SECOND HALF 16TH CENTURY 4 000 6 000 2 tapisserie FLAMANDE OU DES ATELIERS DE LA MARCHE, Fin DU XVI EME -DEBUT DU XVII EME SIECLE TENTURE DE RENAUD ET ARMide En laine et soie, représentant Renaud et Armide assis au pied d un arbre dans un paysage animé d architectures à l arrière-plan, la bordure à motif de guirlande de fleurs ; usures et restaurations Hauteur : 348 cm. (137 in.), Largeur : 301 cm. (118 ½ in.) A FLEMISH HISTORICAL TAPESTRY REPRESENTING RENAUD AND ARMIDE, LATE 16TH - EARLY 17TH CENTURY 5 000 8 000 L Histoire de Renaud et Armide est tirée du poème épique du Tasse, La Jérusalem Délivrée (1580). Elle relate les amours malheureux du jeune chevalier chrétien Renaud et d Armide, la magicienne orientale au temps des croisades. Ce récit connut un immense succès dès sa parution et tout au long du XVII ème siècle. 4 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

3 3 attribue A JEAN COURT, DIT VIGier, LIMOGes, debut XVII EME SIECLE LE MARIAGE DE LA VIERGE Plaque rectangulaire en émail peint, dans un encadrement de style Louis XVI Monogrammé devant à droite : I C ; petits manques Hauteur : 32,5 cm. (12 ¾ in.), Largeur : 24 cm. (9 ½ in.) Avec le cadre, Hauteur : 46 cm. (18 in.), Largeur : 39 cm. (15 ½ in.) A RECTANGULAR POLYCHROME ENAMEL PLAQUE OF THE MARRIAGE OF THE VIRGIN, ATTRIBUTED TO JEAN COURT, EARLY 17TH CENTURY 3 000 5 000 L atelier de Jehan Court dit Vigier est mentionné dans les archives de 1541 à 1627, différents émailleurs se succédant jusqu à cette date, rendant difficile les attributions à un seul artiste. Par son sujet comme par son style, cette grande plaque pourrait avoir été réalisée par Jean Court, maître émailleur, décédé en 1614. Bibliographie : Sophie Baratte, Musée du Louvre, Département des objets d art, Catalogue : Les émaux peints de Limoges, Paris, RMN, 2000, p. 317. 4 italie du nord, premiere Moitie du XViii EME siecle TETE DE CHrist Bas-relief en marbre blanc ; cassure visible Hauteur : 22,5 cm. (9 in.), Largeur : 18,5 cm. (7 ¼ in.) A CARVED MARBLE HEAD OF CHRIST, NORTH ITALIAN SCHOOL, FIRST HALF 18TH CENTURY 1 500 2 000 4 5 ecole FLAMANDE, Fin DU XV EME SIECLE SAINTE MARIE-MADELEINE Statue en chêne sculpté, autrefois polychrome Hauteur : 122 cm. (48 in.), Largeur : 37 cm. (14 ½ in.), Profondeur : 30 cm. (11 ¾ in.) A CARVED OAK FIGURE OF MARY MAGDELENE, FLEMISH SCHOOL, LATE 15TH CENTURY 12 000 15 000 5 6 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

6 6 ecole FranÇAISE, du Moyen-AGE AU XVIII EME SIECLE LOT DE DIX CLES En fer forgé et sculpté pour certaines Longueur : de 7,7 cm. (3 in.) à 20 cm. (8 in.) TEN IRON KEYS, FRENCH SCHOOL, FROM THE MIDDLE AGE TO THE 18TH CENTURY 300 400 9 dans LE STYLE DE L ECOLE FranÇAISE OU ESPAGnole, XV EME -XVI EME SIECLE PETIT COFFret En bois gainé de tissu enduit et de frettes en laiton posés en quadrillage, et d un petit motif décoratif répété en laiton en forme de lion assis appliqué dans les réserves, doté d une serrure à moraillon et d une poignée ; petits accidents et manques Hauteur : 8,5 cm. (3 ¼ in.), Largeur : 15,5 cm. (6 in.), Profondeur : 10,5 cm. (4 ¼ in.) IN THE TASTE OF FRENCH OR SPANISH SCHOOL, 15TH-16TH CENTURY 12 attribue A PIERRE REYMond, LIMOGes, DEUXIEME Moitie du XVI EME SIECLE SALIERE DOUBLE HexaGonale A DECOR MYTHoloGique Le décor composé de figures en grisaille légèrement rehaussées de couleur se détachant sur un fond noir, le centre des salerons est décoré des portraits de Jupiter et de Junon dans un encadrement de roses, les cotés figurant des scènes mythologiques, inspirées de l antique ou encore en costume contemporain d une grande maîtrise, caractéristique de l artiste et de son atelier ; éclats et manques Hauteur : 7,5 cm. (2 ¾ in.), Largeur : 8,3 cm. (3 ¼ in.) AN ENAMEL SALT CELLAR, ATTRIBUTED TO PIERRE REYMOND, LIMOGES, SECOND HALF 16TH CENTURY 3 000 5 000 Œuvre en rapport : Paire de salerons en émail peint attribué à Léonard Limosin. Vente Christie s Londres, 10 juillet 2008, n 53. Bibliographie : Sophie Baratte, Musée du Louvre, Département des objets d art, Catalogue : Les émaux peints de Limoges, Paris, RMN, 2000, p. 260 pour un modèle comparable) 13 à 15 Pas de lot 7 10 8 12 9 7 ecole FranÇAISE, ou ESPAGnole, XVI EME SIECLE PETIT COFFret En bois gainé de tissu enduit et de frettes métalliques posés en croisillons, doté d une serrure à moraillon et d une poignée ; restaurations, manques Hauteur : 8,8 cm. (3 ½ in.), Largeur : 15 cm. (6 in.), Profondeur : 13,5 cm. (5 ¼ in.) A CASKET, FRENCH OR SPANISH, 16TH CENTURY 1 000 1 500 10 italie, XV EME SIECLE FIGure FEMinine AILEE Buste petite nature en bronze à patine brune Hauteur : 9,5 cm. (3 ¾ in.), Largeur : 7 cm. (2 ¾ in.) A BRONZE WINGED FEMALE FIGURE, ITALY, 15TH CENTURY 400 500 12 Détail 11 800 1 000 8 italie DU NORD, XVI EME SIECLE CHrist DE PITIE Baiser de paix en bronze patiné et peint Hauteur : 17,6 cm. (7 in.), Largeur : 9,5 cm. (3 ¾ in.) (avec sa prise) A BRONZE PAX, NORTH ITALY,16TH CENTRUY 11 probablement Flandres AUGsbourG, XV EME SIECLE LION COUCHE Élément de piétement en bronze ciselé à patine brun mordoré ; absence de dorure et ciselure à froid partielle, trou de rivetage Hauteur : 6,5 cm. (2 ½ in.), Largeur : 12 cm. (4 ¾ in.) A PATINATED BRONZE LYING LION, PROBABLY FLEMISH OR AUGSBURG, 15TH CENTURY 12 Détail 600 800 Bibliographie : Charles Avery, La Spezia, museo civico Amedeo Lia. Sculture. Bronzetti, Placchette, medaglie, La spezia, 1998, n 186 (pour un modèle comparable) 600 800 Bibliographie : Nancy Netzer, Medieval objects in the Museum of fine Arts, Metalwork, Boston, 1991, n 53 (pour un modèle de lutrin postérieur avec le même type de piétement) 8 MOBILIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

16 commode BORDELAISE D EPOQUE LOUIS XV En acajou mouluré et sculpté, les poignées et entrées de serrure de bronze, de forme galbée ouvrant par quatre tiroirs sur trois rangs, reposant sur des pieds cambrés terminés en volute Hauteur : 82 cm. (32 ¼ in.), Largeur : 128 cm. (50 ½ in.), Profondeur : 67,5 cm. (26 ½ in.) A LOUIS XV PROVINCIAL MAHOGANY COMMODE, BORDEAUX 8 000 12 000 17 tapisserie FLAMANDE, Milieu DU XVII EME SIECLE LE Mois D AVRIL, TENTURE DES Mois LUCAS, BRUGes, VERS 1650 En laine et soie représentant une dame de qualité à la rencontre de paysans dans un paysage animé d une treille au premier plan et d un château à l arrière plan, la bordure à motif de chutes de fleurs et fruits, la marque B sous couronne et la broche pour la ville de Bruges ; la bordure inférieure et une partie de la bordure supérieure retissées au XIX ème siècle Hauteur : 348 cm. (137 in.), Largeur : 375 cm. (147 ¾ in.) A FLEMISH MONTHS TAPESTRY, APRIL, THE MONTHS LUCAS SERIES, MID-17TH CENTURY, BRUGES, CIRCA 1650 25 000 35 000 Les cartons de la série des Mois Lucas s inspirent de la tenture tissée à Bruxelles vers 1535 que possédait Louis XIV et disparue pendant la Révolution en 1797. Longtemps attribués à Lucas van Leyden, aujourd hui donnés au «maître des Mois Lucas», ils illustrent la vie aristocratique, selon un style qui s approche de celui de Bernard Van Orley. La série des Mois Lucas fut redessinée et retissée à Bruges vers 1650. Une tenture complète fut achetée par la Cour de Vienne en 1644 à l occasion du mariage de l empereur Léopold Ier. La tapisserie représentant le mois d avril est conservée au Kunsthistorisches Museum de Vienne, illustrée dans Thomas P. Campbell, Tapestry in the Baroque, threads of Splendor, New York, 2007, p. 206, fig. 101. Bibliographie : Edith Appleton Standen, European post Medieval tapestries in the Metropolitan Museum, 1985, vol. 1, pp. 331-360. G. Delmarcet et G. Duverger, Bruges et la tapisserie, 1987, pp. 414-415. 17 16 10 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

18 bruxelles, Fin DU XV EME SIECLE L annonciation Haut-relief en chêne sculpté Partie inférieure d un retable, probablement consacrée à la vie de la Vierge ; fissures, éclats et manques visibles Hauteur : 33 cm. (13 in.), Largeur : 39 cm. (15 ¼ in.), Profondeur : 13 cm. (5 in.) A CARVED OAK RELIEF OF THE ANNUNCIATION, BRUSSELS, LATE 15TH CENTURY 8 000 10 000 12 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

19 20 19 CHocolatiere EN ARGent, de LA Fin DU XVIII EME SIECLE PROBABLEMent PAR LOUIS JOSEPH EDME LEGAIGneur De forme balustre, ciselée alternativement de double cannelures et côtes en doucine, pose sur quatre pieds à rouleaux cannelés, les attaches rayonnantes de godrons et cannelures, le bec cannelé à culot et ceinture médiane soulignée de rocaille, le frétel, soudé, figurant une fleur sur une rosace à mi corps, gravée d un cartouche aveugle couronné, manche en bois brun ; le frétel soudé Poinçon du Maître Orfèvre incomplet, très probablement celui de Louis Joseph Edme Legaigneur, reçu en 1769. Saint Omer, vers 1770 Hauteur : 30,3 cm. (12 in.), Poids : 1 kg 270. A SILVER CHOCOLATE-POT, LATE 18TH CENTURY 2 500 3 000 20 panneau AUX ARMes DE France D EPOQUE LOUIS-PHilippe En ébène incrusté d écaille, cuivre, étain, nacre et ivoire, à décor de feuillage, branchage de lierre parmi des entrelacs, des cartouches enserrant des trophées aux écoinçons Hauteur : 54 cm. (21 ½ in.), Largeur : 43 cm. (17 in.) A LOUIS-PHILIPPE EBONY, BRASS, PEWTER, TORTOISESHELL, MOTHER-OF-PEARL, AND IVORY INLAID PANEL WITH THE FRENCH COAT-OF-ARMS 8 000 12 000 La Charte de 1830 fonde la Monarchie de Juillet issue des Trois Glorieuses des 27, 28 et 29 juillet 1830. Le nouveau régime de monarchie parlementaire en fait un symbole à partir d une Ordonnance du 26 février 1831 énonçant : À l avenir, le sceau de l État représentera un livre ouvert portant à l intérieur ces mots «Charte de 1830», surmonté d une couronne fermée, avec le sceptre et la main de justice en sautoir, et des drapeaux tricolores derrière l écusson, et pour exergue «Louis-Philippe I er, Roi des Français. Les armes de la France seront ainsi représentées jusqu à l abdication de Louis-Philippe, le 24 février 1848. Le décor de rinceaux de feuillage, le lierre parcourant des entrelacs stylisés, les écussons enserrant des trophées, inscrivent ce panneau dans le courant néo-renaissance de la période Louis-Philippe, marqué également par le goût des meubles d ébène incrusté de métal, d ivoire, de nacre ou d écaille. Probablement œuvre de commande, ce véritable chef d œuvre de marqueterie, est à rapprocher par son décor d une paire de guéridons livrée le 8 août 1838 par Louis-Edouard Lemarchand (1795-1872), ébéniste officiel du duc d Orléans, pour le nouveau salon de famille du Grand Trianon, (illustré dans le catalogue d exposition «Un âge d or des arts décoratifs, 1814-1848», Paris, Galeries nationales du Grand-Palais, 10 octobre- 30 décembre 1991, p.249, cat. 121). En ébène, leur plateau est incrusté de cuivre et d étain gravé. 14 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

21 Détail 22 Détail 21 CHope EN VERMeil ET ARGent, nuremberg, Fin DU XVII EME - debut DU XVIII EME SIECLE PAR JACOB PLAFF Sur une bâte en doucine sur fond amati, ciselée de panneaux alternativement à décor de portraits en buste et de branches de fruits, le couvercle à poucette faite de deux enroulements, le frétel figurant un cygne sur un plan partiellement filigrané Poinçon de l orfèvre Jacob Pfaff, reçu en 1675. Hauteur : 17,5 cm. (7 in.), Poids : 387 g. A GERMAN PARCEL-GILT SILVER TANKARD, MAKER S MARK OF JACOB PLAFF, NUREMBERG, LATE 17TH - EARLY 18TH CENTURY 5 000 8 000 22 CHope EN VERMeil ET ARGent, nuremberg, Fin DU XVII EME - debut DU XVIII EME SIECLE PAR JACOB PLAFF Sur une bâte en doucine, ciselée sur fond amati, de panneaux alternativement à décor de portraits en buste et de branches de fruits, le couvercle à poucette faite d un écusson encadrant deux enroulements sertis, le frétel figurant un cygne sur un dôme partiellement filigrané. Poinçon de l orfèvre Jacob Plaff, reçu en 1675. Hauteur : 18 cm. (7 in.), Poids : 401 g. A GERMAN PARCEL-GILT SILVER TANKARD, MAKER S MARK OF JACOB PLAFF, NUREMBERG, LATE 17TH - EARLY 18TH CENTURY 5 000 8 000 22 21 16 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

23 CHope EN VERMeil, AUGsbourG, debut DU XVIII EME SIECLE PAR PHilipp JAKob IV DRENTWETT De forme cylindrique, sur une bâte en doucine, ciselée et gravée sur fond amati de fleurons en arceaux et rinceaux unis entrelacés, sur le couvercle à poucette faite d un cheval marin et ornée d une médaille figurant le portrait de l Empereur de Bohême Rodolf II Poinçon du Maître Orfèvre Philipp Jakob IV Drentwett, reçu en 1682 Augsbourg 1710/1712 Hauteur à la poucette : 15,5 cm. (6 in.), Poids : 623 g. A GERMAN SILVER GILT TANKARD, MAKER S MARK OF PHILIPP JAKOB IV DRENTWETT, AUGSBURG, EARLY 18TH CENTURY 10 000 15 000 18 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

24 paire DE Groupes, ecole ALLEMANDE DU XVI EME SIECLE En bronze ciselé et doré, représentant un putti chevauchant un dauphin, probablement à l origine formant des pieds de cabinet Hauteur : 12 cm. (4 ¾ in.) et 10 cm. (4 in.) A PAIR OF GILT BRONZE GROUPS, GERMAN SCHOOL, 16TH CENTURY 6 000 8 000 25 détail 20 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

25 tapisserie Feuilles DE CHoux de LA Fin DU XVI EME SIECLE PROBABLEMent ENGHien, ou PEUT ETRE GraMMont En laine, représentant des animaux sauvages et fantastiques parmi des feuilles d aristoloches, des architectures se détachant à l arrière plan, ornée au sommet de rinceaux de végétaux animés de personnages grotesques Hauteur : 272 cm. (107 in.), Largeur : 335 cm. (132 in.) A FLEMISH FEUILLES DE CHOUX TAPESTRY, LATE 16TH CENTURY, PROBABLY ENGHIEN, POSSIBLY GRAMMONT 40 000 60 000 14 Les tapisseries à larges feuilles dites «feuilles de choux» ou «aristoloches», tissées dans la deuxième moitié du XVI ème siècle, sont parmi les plus frappantes et les plus énigmatiques qui soient. Elles dérivent des tapisseries millefleurs présentant des scènes parmi un semis ordonné de fleurs. Une tapisserie millefleurs conservée au Minneapolis Institute of art probablement tissée à Bruges vers 1530-1540 présente une grande variété d animaux sauvages, légendaires et domestiques disséminés sur l espace perçu en deux dimensions (illustrée dans Candace J. Adelson, European Tapestry in the Minneapolis Institute of Art, Minneapolis, 1994, pp. 105-115). A l inverse des millefleurs qui donnent l image d un univers aimable et paisible, la végétation luxuriante, foisonnante et envahissante confère aux «feuilles de choux» une atmosphère magique, presque inquiétante rendue cette fois en trois dimensions. Le mystère redouble par la présence d animaux légendaires et fantastiques. Certains y devinent une forme de surréalisme, celui de Jerome Bosch (1460-1516) ou de Joseph Arcimboldo (1527-1593). Les «feuilles de choux» apparaissent pendant le second quart du XVI ème siècle. Le feuillage envahit toute la surface de la pièce animée par quelques volatiles, des félins ou des personnages comme sur la tapisserie vendue à Paris, hôtel Drouot, le 15 décembre 2004, lot 147 ou celle vendue par Christie s Londres, le 10 novembre 2005, lot 121. La tapisserie vendue par Christie s Londres, le 9 novembre 2006, lot 104, présente, elle, un lion majestueux tapi dans la végétation. Sur une pièce de l ancienne collection Dario Boccara, illustrée dans le catalogue d exposition, Les Fastes de la Tapisserie, 17 avril-17 juin 1984, Paris, Musée Jacquemart André, p. 29, cat.11, une balustrade protège de la menace que représente cette nature envahissante, un jardin fabuleux, une sorte de paradis où se trouve une fontaine de jouvence. Plusieurs centres, Enghien, Grammont, Audenarde ou encore les ateliers de la Marche ont créé ce type de tapisserie mais l absence, la plupart du temps, de marque d atelier ou les descriptions succinctes des registres de l époque rendent l attribution à tel ou tel aujourd hui difficile. La bordure qui se dilue dans le décor, animée de personnages grotesques, de fruits en forme de courge, rappelle les fabrications d Enghien tandis que la présence d animaux en profusion répartis sur plusieurs plans fait penser à Bruxelles. Les animaux représentés mêlent naturalisme et fantastique. La légende est à l orée de la nature apprivoisée et des paysages habités que l on aperçoit au loin. Une licorne, un chameau côtoient singes, léopards, lion et cerfs selon une riche fantaisie. En effet, ici, nous arrivons à la frontière des tapisseries représentant les chasses extraordinaires tissées à Bruxelles. 22 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

25 détail 26 26 boite A PERRUQUES D EPOQUE LOUIS XV A décor de laque de Chine or sur fond noir, le fond aventurine, flanquée de poignées Hauteur : 12,5 cm. (4 ¾ in.), Largeur : 28 cm. (11 in.), Profondeur : 21 cm. (8 ¼ in.) A LOUIS XV CHINESE LACQUER BOITE A PERRUQUES 2 000 3 000 27 pendule D EPOQUE LOUIS XIV En marqueterie, deuxième partie de cuivre et écailles, ornementation de bronze ciselé et doré, le cadran portant un cartouche émaillé Gilles Martinot/AParis, le mouvement signé Gilles Martinot A Paris ; petits balustres manquants au sommet Hauteur : 39,5 cm. (15 ¾ in.), Largeur : 28 cm. (11 in.), Profondeur : 13,5 cm. (5 ¼ in.) A LOUIS XIV ORMOLU MOUNTED BRASS AND TORTOISESHELL MANTEL CLOCK 2 000 3 000 27 28 COMMode D EPOQUE REGence ATTRIBUEE A ETIENNE DOIRAT En placage de bois de violette, ornementation de bronze ciselé et doré, dessus de marbre brèche, la façade galbée en arbalète ouvrant par quatre tiroirs sur trois rangs flanquée de chutes à motif de coquilles, chutes de feuillage et cabochons, les pieds garnis de sabots à mufles de lions issus de feuillage ; restaurations au placage Hauteur : 86 cm. (35 ¾ in.), Largeur : 130 cm. (51 ¼ in.), Profondeur : 65 cm. (25 ½ in.) A REGENCE ORMOLU MOUNTED KINGWOOD COMMODE, ATTRIBUTED TO ETIENNE DOIRAT 10 000 15 000 Une commode ornée de bronzes dorés identiques, estampillée de Etienne Doirat, a été vendue par Christie s Monaco le 12 décembre 1999, lot 859. Etienne Doirat (1675-1732) est signalé Grand-Rue du Faubourg Saint-Antoine en 1704. En 1726, il établit son atelier dans la Cour de la Contrescarpe des Fossés de la Bastille puis, en 1731, prend une boutique dans la très réputée rue Saint-Honoré, réunissant les commerces de luxe. A la différence de ses confrères, Doirat estampilla bon nombre de ses œuvres ce qui nous permet aujourd hui de lui attribuer la plupart de celles non signées, d autant qu il est un des rares à conserver l usage exclusif de ses modèles d ornements de bronze doré. 28 24 MOBILIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

29 29 commode D EPOQUE LOUIS XV ESTAMpille DE PIERRE MACRET En placage de bois de rose et bois de violette, ornementation de bronze ciselé et doré, dessus de marbre rouge de Rance rapporté, ouvrant par trois tiroirs sur deux rangs, reposant sur des pieds galbés, estampillée MACRET sur chaque montant avant ; accident au marbre Hauteur : 83,5 cm. (32 ¾ in.), Largeur : 104 cm. (40 ¾ in.), Profondeur : 58 cm. (23 in.) Pierre Macret, reçu marchand-ébéniste privilégié du roi en 1756 A LOUIS XV ORMOLU-MOUNTED KINGWOOD AND TULIPWOOD COMMODE, STAMPED BY PIERRE MACRET 3 000 5 000 30 Fauteuil DE BUREAU CANNE D EPOQUE LOUIS XV En hêtre sculpté, à motif de grenade éclatée, agrafes de feuillage, reposant sur des pieds galbés surmontés d une palmette, les manchettes et un carreau garnis de cuir cognac Hauteur : 91 cm. (36 in.) A LOUIS XV BEECHWOOD CANED ARMCHAIR 5 000 8 000 30 31 bureau DOS D ane D EPOQUE LOUIS XV ATTRIBUE A PIERRE MIGeon En placage de satiné et bois de violette, à décor en frisage, l abattant orné d une réserve à motif de croisillons, découvrant une écritoire gainée de cuir noir surmontée de quatre casiers, sept tiroirs et un compartiment à volet, la ceinture ouvrant par cinq tiroirs et un coffre, reposant sur des pieds galbés terminés par des chaussons de bronze doré Hauteur : 101 cm. (39 ¾ in.), Largeur : 114 cm. (45 in.), Profondeur : 55,5 cm. (21 ¾ in.) A LOUIS XV KINGWOOD AND SATINE BUREAU DOS D ANE, ATTRIBUTED TO PIERRE MIGEON 6 000 8 000 31 26 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

32 32 secretaire EN PENTE D EPOQUE LOUIS XV En placage de bois de rose, bois de violette et palissandre, à décor de marqueterie géométrique, l abattant découvrant une écritoire gainée de cuir havane doré aux petits fers surmontée de huit casiers, sept tiroirs et un compartiment à volet coulissant, la ceinture à deux tiroirs, reposant sur des pieds galbés terminés par des chaussons de bronze doré Hauteur : 94,5 cm. (37 ¼ in.), Largeur : 87 cm. (34 ¼ in.), Profondeur : 48 cm. (19 in.) A LOUIS XV KINGWOOD PARQUETRY BUREAU EN PENTE 4 000 6 000 33 paire DE CHAISES A LA REINE D EPOQUE LOUIS XV En hêtre mouluré et sculpté, anciennement peint en vert, garniture de velours gaufré vert sur fond crème Hauteur : 92,5 cm. (36 ½ in.) A PAIR OF LOUIS XV BEECHWOOD CHAISE A LA REINE 2 500 3 000 33 28 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

34 pendulette A L URANIE Caisse attribuée à André-Charles Boulle, ébéniste et bronzier, Paris, vers 1715 Mouvement par Paulus Schiller, horloger, Francfort, vers 1620-1630 En bronze ciselé et doré, ébène, et marqueterie d écaille et laiton Hauteur : 25 cm. (9 ¾ in.), Largeur : 23 cm. (9 in.), Profondeur : 10,5 cm. (4 ¼ in.) Conçue à partir d un mouvement horizontal, cette rare pendulette à automate comporte une sculpture en ronde bosse de bronze doré représentant la muse Uranie, laquelle soutient de la main droite une baguette et de la gauche un globe céleste étoilé dont l équateur en acier est marqué de divisions horaires indiquées en chiffres romains ; allongé sur une terrasse figurant un sol accidenté et accoudé à un coussin, le personnage féminin est représenté vêtu à la romaine, avec une cuirasse richement ornée et bordée de lambrequins et une tunique dont les amples drapés laissent découvrir sa jambe gauche chaussée d un cothurne. La figurine est posée sur un socle décoré sur ses côtés de frises à mascarons, rinceaux d acanthe et palmettes ajourés, également en bronze doré. Ce dernier est monté sur une base ceinte par un registre godronné, qui forme le couvercle à charnières d une cassette dissimulant le mouvement de la pendule. Evoquant un petit sarcophage, cette boîte à pourtours chantournés, délimités par un puissant encadrement de bronze doré à décor guilloché entouré de bandes lisses, est revêtue sur ses faces de marqueterie en première partie, à motif réticulé ponctué d anneaux et renfermant des rosaces, en laiton sur fond d écaille brune. Elle est enrichie en ses extrémités de chutes à fleurons d acanthe en bronze et repose sur deux sphinges en ronde-bosse, également de bronze doré, disposées sur ses côtés. Le tout est posé sur une plinthe rectangulaire, cintrée par les deux bouts et soulignée d une moulure en bronze, elle-même montée sur une base en ébène. La partie supérieure s ouvre pour découvrir le mouvement à plaques réunies par six montants et à tambour orné de rinceaux fleuris gravés, ainsi que les inscriptions P. SCHILLER Franckfort et Paulus Schiller dans un phylactère. Articulé, le bras gauche de la figurine d Uranie bouge lors du passage des heures. A SOUTH GERMAN GILT-METAL AND EBONY STRIKING AND AUTOMATON FIGURAL CLOCK BY PAUL SCHILLER, CIRCA 1620-1630, ON AN ORMOLU-MOUNTED EBONY, BRASS AND TORTOISESHELL MARQUETRY BASE ATTRIBUTED TO ANDRE-CHARLES BOULLE CIRCA 1715 40 000 60 000 Provenance : Faisant partie peut-être des commandes exécutées à Paris pour Frédéric-Auguste de Saxe (1670-1733), dit Auguste le Fort, au XVIII ème siècle Aussi novatrice qu ingénieuse, cette adaptation d un boîtier exécuté à Paris dans les années 1715 à une ancienne pendulette à automate signée par un horloger allemand du début du XVII e siècle constitue une réalisation exceptionnelle, voire unique, dans l œuvre d André-Charles Boulle. L ébéniste avait réalisé ici une synthèse très originale à partir de plusieurs de ses modèles, tels qu ils apparaissaient sur les planches du recueil des Nouveaux Desseins de Meubles et Ouvrages de Bronze et Marqueterie inventés et gravés par André-Charles Boulle, publiés chez Mariette vers 1707 : il réitérait ainsi le principe d une horloge dont les côtés étaient ornés de sphinges en ronde bosse de bronze, proche de celui de la pendule dite à sphinges ou à lampe antique, connue principalement sous l appellation de pendule de M. de Louvois, élaborée vers 1685-1690 ; modèle à succès, dont un nombre relativement important d exemplaires est conservé (1), celle-ci figurait toujours sur la seconde planche des Nouveaux Desseins (2). Cependant, pour ce boîtier Boulle utilisa des sphinges en bronze d un modèle légèrement différent, qui était celui des chenets représentés sur la sixième planche de son recueil et dont plusieurs originaux en bronze subsistent encore (3). Enfin, l agencement de la cassette dissimulant le mouvement de la pendulette de Schiller retrouvait son origine dans le projet d un piédestal pour une sculpture, représenté sur l une des deux planches supplémentaires, lesquelles n avaient pas été incluses dans l édition de Mariette. Sur ce dernier, la partie assurant la transition entre le piédestal proprement-dit et la sculpture est constituée par une base recouverte de marqueterie à motifs réticulés, également supportée par deux sphinges disposées sur ses cotés, laquelle constitua certainement le point de départ pour l élaboration du petit coffret destiné à recevoir le mouvement de Schiller (voir ill. 1). Ainsi, sur la série des pendules appartenant au modèle de M. de Louvois, les sphinges en bronze qui bordent les côtés de la boîte sont d une taille plus importante et sont représentées invariablement avec leurs têtes tournées, regardant respectivement vers la gauche et vers la droite (voir ill. a), alors que plus petits, les monstres fabuleux qui ornent les chenets (voir ill. b) sont représentés regardant droit devant eux, comme sur notre exemplaire. Dans les deux cas, les sphinges ont les têtes recouvertes d un némès, l ancienne coiffe rayée des pharaons égyptiens, avec les deux pans retombant sur les côtés et maintenue sur le front par un losange et les figures ne se différencient que par la largeur du pectoral ornant leur tunique autour du cou, plus ample sur le modèle présent sur les chenets. Enfin, alors que sur les pendules, les sphinges enserrent des sphères sous leurs pattes, leurs griffes sont simplement posées sur une moulure dans le cas des chenets et de la boîte pour la pendulette de Schiller. 30 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

34 Détail En effet, l inventaire dressé en 1732, après le décès d André-Charles Boulle, consigne parmi les accessoires de bronze, sous le numéro 63, une «boeste de modèles de sphinx grands et petits pesant avec deux modèles de tombeaux quarante livres» (4), confirmant ainsi l utilisation de ce type de figurines en deux tailles différentes. Dans ce cas, la présence de deux modèles de tombeaux associés à ceux des sphinx retient particulièrement l attention, car il semble fort vraisemblable qu au moins l un d entre eux se rapporte à celui du petit coffret de cette pendule. Par ailleurs, ni dans l acte de délaissement de l atelier par Boulle à ses fils de 1715, ni dans la liste des objets détruits dans l incendie de 1720, ou bien dans l inventaire de 1732, ne se retrouve aucune description d une horloge pouvant évoquer de près ou de loin le boîtier de la pendule à automate de Schiller ; hormis l aspect de quelques socles de petite taille (5), seule la forme et les dimensions réduites de celui-ci peuvent évoquer, en fait, des modèles en sarcophages, qu on appelait également des «tombeaux» (6). La conception originale de cette boîte de pendule, ainsi que son unicité dans l ensemble de l œuvre d André-Charles Boulle, permettent de supposer que sa création avait été occasionnée par une commande ponctuelle. Même si dans l état actuel des recherches, aucune source d archives ne se rapporte, hélas, à une pareille livraison par l ébéniste, cette pièce renvoie cependant à une certaine clientèle susceptible d être à l origine d une telle commande. Le choix de l horloge lui-même est symptomatique : il indique avec insistance un commanditaire d outre-rhin, qui en était le propriétaire et pour lequel cet objet extraordinaire aurait dû être créé. Très prisé dans les milieux d amateurs des pays du Nord, ce type de pendulette à automate, issue de l atelier d un horloger allemand dans les années 1620-1630, s inscrit parmi les pièces destinées par excellence aux cabinets des collectionneurs - les Kunstkammer ou Wunderkammer - conçus pour renfermer aussi bien les œuvres d art que les curiosités de la nature et celles de l inventivité technique humaine, tel qu on le voit sur une peinture de Frans II Francken (1581-1642), datée de 1625 (7) (voir ill. 2). Plusieurs œuvres de Boulle conservées, ainsi que des mentions documentaires, témoignent des relations entre l ébéniste parisien et des princes allemands, telle la pendule au Temps couché exécutée pour Jean-Guillaume, électeur palatin du Rhin, déjà mentionnée, ou bien le médailler en bois de rapport (8) faisant partie des collections de Maximilien II Emmanuel de Bavière (1662-1726), pièce qui ne semble pas avoir été directement commandée par l électeur lui-même, mais plutôt constituer un présent de Louis, Grand Dauphin de France, son beau-frère, envoyé en 1695 par le biais du marchand parisien Laurent Danet (1650-1720) (9). Plus tard, pendant son séjour en France, Max Emmanuel avait privilégié pour ses commandes Bernard I er van Risen Burgh ( 1738), un autre ébéniste contemporain de Boulle, qui pratiquait également la marqueterie de cuivre et d écaille (10). Le plus important client de Boulle reste cependant Frédéric-Auguste de Saxe (1670-1733), dit Auguste le Fort, prince électeur de Saxe depuis 1694, puis, sous le nom d Auguste I er, roi de Pologne entre 1697-1704 et 1709-1733, dont on connaît les dépenses somptuaires poursuivies à Paris, auprès d artistes, d artisans et de marchands merciers entre 1695 et 1718 (11). Ainsi, en 1695, son valet de chambre Spiegel lui avait «apporté toutes sortes de choses exquises de France», en valeur de 65 793 thalers (12) et l année suivante, Antoine Boucher, un marchand français lui livre des objets en valeur de plus de 7 300 thalers. En 1698, Vitry, un autre valet de chambre de l électeur se rendait à Paris pour acheter des étoffes et des costumes et le général Jordan, l ambassadeur saxo-polonais dans la capitale de France y fit l acquisition de joyaux pour plus de 9 200 thalers. En 1699, puis entre le printemps 1714 et l automne 1715, le baron Raymond Leplat (v.1664-1742), «ordonnateur du cabinet», puis responsable de la Kunstkammer d Auguste le Fort à Dresde, dépensa lors de ses voyages à Paris la somme prodigieuse de plus de 100 000 livres dans l achat de peintures, de sculptures, des statuettes en bronze, de la porcelaine, des «consolles en marqueterie Boulle», etc. La Liste des achats de Leplat du 3 avril 1716 (13) fait état, entre autres, d une «grande pendulle sur son piedestail ou quinne [gaine] de marcetterie et bronze avec son monument et tout ce qui en depend», d une «seconde pendulle pareylle grandeur d escaille et marcetterie garny de bronze avecq son monument et scabellon de marcetterie aussy garny de bronze» (14), d une armoire de marqueterie à fond d écaille et ébène, garnie de bronze doré, portant sa pendule, nommée «vulgairement un serpapié», d une autre armoire de marqueterie à fond d écaille et d ébène, très richement garnie de bronze, «avec toutte les tiroirs pour y mettre des médailles ou des agattes». Le même document consigne l achat de quatre scabellons de marqueterie, à fond et «ornemens d escaille garny de bronzes», pour mettre les réductions des sculptures représentant l Enlèvement de Proserpine par Girardon et les Chevaux de Marly par Coysevox, de «deux piedestaux de 34 Détail Ill. 1 De gauche à droite : A.-Ch. Boulle, Nouveaux Desseins, recueil de gravures publié chez Mariette vers 1707, détail de la pl. II, détail de la pl. VI et deux détails de la Ière pl. supplémentaire non incluse dans le recueil, Paris, Bibliothèque des Arts décoratifs 32 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

(1) Notamment un exemplaire au Musée national des châteaux de Versailles et des Trianon, qui est peut-être celui mentionné au n 2 du l inventaire du mobilier de la Couronne sous Louis XIV, voir P. Verlet, Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Paris, Picard, 1987, p.107, fig.123 ; un autre provenant peut-être de l anc. coll. Louis Fould, vendue le 4 juin 1860, voir K. Edey, Franch Clocks in North American Collections, Exhibition Catalogue, The Frick Collection, New York, 1982, p.41-44; un troisième au musée de Cleveland, inv. 1967.153, voir H. Ottomeyer, P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, t. Ier, p. 43, fig. 1.3.3.; d autres exemplaires dans les collections du musée royal d Art et d Histoire de Bruxelles, du duc de Marlborough, à Blenheim Palace, Oxfordshire, dans l anc. coll. Chandos Leigh, à Stoneleigh Abbey, Warwickshire, Christie s, Monaco, 4 décembre 1993, n 77, voir W. Edey, «The Boulle Sphinx Clock from Stoneleigh Abbey», Partridge Summe Exhibition Catalogue, Londres, 1986, p.128-131, etc. (2) Exceptionnellement, l ébéniste avait employé un troisième type de sphinges, beaucoup plus élaborées, montées sur une volute, caparaçonnées d un lambrequin et vêtues d une peau de faune dont le masque repose entre leurs pattes et avec une coiffure différente, dont la présence convient également d être rappelée sur la pendule au Temps couché de Jean-Guillaume de Neubourg- Wittelsbach, prince-électeur du Palatinat (1658-1716), conservée à Mannheim, Schloss Mannheim, Baden-Württemberg Staatliche Schlösser und Gärten ; une paire de sphinges du même modèle, dans les collections du musée des Arts décoratifs, Paris, inv. PR 2009.2.9-1 et 9-2. (3) Vente à Paris, palais Galliera, 6 février 1967, n 33, puis vente à Monte-Carlo, Mes Ader-Picard- Tajan, 11 novembre 1984, n 123 ; anc. coll. M. et Mme Luigi Anton Laura, Sotheby s, Paris, 27 juin 2001, n 13 ; vente à Paris, Piasa, 18 juin 2008, n 43. (4) J.-P. Samoyault, André-Charles Boulle et sa famille, Genève, Droz, 1979, p. 144. (5) Comme, par exemple, celui du Metropolitan Museum de New York, inv. 07.225.388. (6) Le fait que ces «tombeaux «soient prisés avec les modèles de sphinx, de petites dimensions, écarte la possibilité de penser qu il s agirait de grands coffres en tombeau sur pieds, tels ceux de J.Paul Getty Museum, Malibu, inv. 82.DA.109.1 a-b et 2 a-b, ceux pour le mariage du prince de Conti, Christie s, Londres, 9 juillet 2009, n 100, ou même des coffrets, tel celui de l anc. coll. Roberto Polo, vente à Paris, George V, Mes Ader-Tajan, 7 novembre 1991? n 141, etc. (7) Vienne, Kunsthistorisches Museum. (8) Munich, Staatliche Münzsammlung, Altbestand Ab. (9) Max Tillmann, «Le mobilier de Boulle sous le Saint-Empire», André-Charles Boulle 1642-1732. Un nouveau style pour l Europe Frankfurt, Musem für Angewandte Kunst, 2009, p. 152-165. (10) Max Tillmann, «Les achats d objets d art par l électeur de Bavière pendant son séjour en France (1708-1715) «, Le commerce du luxe à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles. Echanges nationaux et internationaux, actes du colloque, sous la réd. de S. Castelluccio, Berne, Peter Lang, 2009, p. 249-266. (11) Dirk Syndram, «Shopping à Paris à la demande d Auguste le Fort «, Le commerce du luxe à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles. Echanges nationaux et internationaux, actes du colloque, sous la réd. de S. Castelluccio, Berne, Peter Lang, 2009, p. 267-279. (12) Dirk Syndram, ibid., p. 274 et note 17. (13) Walter Holzhausen, «Die Bronzen Augusts des Starken in Dresden «, Jahrbuch der Preuszischen Kunstsammlungen, vol. 60, 1939, p. 157-186. (14) L un des ceux-ci, appelé également gaine à tapis, est toujours conservé à Dresde, Grünes Gewölbe, voir J.-N. Ronfort, «Boulle, le commandes pour Versailles «, Dossier de l Art, 124, novembre 2005, p.53. (15)Dresde, Grünes Gewölbe, inv. IV 96. (16) Dresde, Grünes Gewölbe, inv. V 594 f. (17) Dresde, Grünes Gewölbe, inv. V 599. (18) Dresde, Grünes Gewölbe, inv. IV 115. (19) Klaus Maurice, Die Deutsche Räderuhr, Munich, C.H. Beck, 1976, t. II, fig. 378-381 ; l une des pendulettes conservées alors dans deux collections privées newyorkaises a figurée par la suite dans la vente de la collection Yves Saint Laurent - Pierre Bergé, Christie s, Paris, 25 février 2009, n 721. (20) D. Roberts, Mystery, Novelty and Fantasy Clocks, Atglen, 1999, p. 40, fig. 3-13, reproduite également dans Klaus Maurice, ibid., fig. 376 ; elle se trouvait alors dans une collection privée de Milwaukee. (21) C. Charles Casati, Petits musées de Hollande et grands peintres ignorés, Paris, 1881, p.50-52. Au sujet de l exposition de Paris, voir également Germain Bapst, Le Musée rétrospectif du métal à l Exposition de l Union centrale des Beaux-Arts 1880, Paris, A. Quantin, 1881. (22) C. Charles Casati, ibid., p. 52. marcetterie escaille garny de bronzes «pour les statues de Méléagre et d Hercule, d une gaine, également de marqueterie d écaille, pour une pendule, ainsi que d un piédestal «garny de bronzes et marcetterie» pour le groupe du Bain d Apollon de Girardon. En 1718, Montargon, valet de chambre d Auguste le Fort, rentrait de Paris, où il avait été envoyé en tant qu ambassadeur spécial, apportant avec lui quatre voitures et cinq charrettes «bien chargées» pour le roi, qui contenaient des objets de luxe destinés aux festivités de mariage du futur prince électeur, Frédéric-Auguste II, avec l archiduchesse Marie- Josèphe, fille du défunt Empereur. Il semble vraisemblable donc de penser que la boîte de la pendulette de Schiller aurait pu être commandée lors de l une des missions poursuivies à Paris par les représentants d Auguste le Fort, entre 1695 et 1718. Grand amateur de curiosités, ce prince possédait parmi d autres trésors à la Voûte Verte de Dresde des pendulettes à automates, dont l une anonyme, représentant un pélican, datée de 1602 (15) et une autre, à dromadaire et à figure de maure, par Elias Weckherlin et Hans Jakob Mair, exécutée par ces artisans augsbourgeois entre 1673-1677 (16). Pas étonnant alors qu une horloge comme celle de Schiller, à l Uranie couchée, puisse attirer l attention d Auguste le Fort, d autant plus que parmi les meraviglie de son cabinet figuraient d autres objets, plus anciens, issus de l atelier de l orfèvre nurembergeois Wenzel Jamnitzer (v.1507-1585) et ornés de ce type de représentation, notamment une cassette formant nécessaire à écrire avec une allégorie de la Philosophie, datée de 1562 (17), ou bien un coffret de 1588, offert par l Electeur de Saxe Christian Ier (1560-1591) à son épouse Sophie von Brandenburg (1568-1662) (18), les deux également munis de mouvements d horloge. Bien qu on ne connaisse le moment précis de l élaboration du modèle d horloge à l Uranie couchée - il semble qu il existait déjà à la fin du XVI e siècle - celuici connut un indéniable succès pendant les premières années du siècle suivant, comme l attestent plusieurs exemplaires encore conservés. En dehors de notre pièce, Schiller est l auteur à lui seul de cinq autres pendulettes ornées de ce même automate, toutes datant des années 1620-1630 et dont les légères variations sont données soit par l aspect du globe et par celui de son support, soit par les motifs ornant les vêtements du personnage : l une se trouve à Karlsruhe, au Badisches Landesmuseum, une seconde au Germanisches Nationalmuseum de Nuremberg, une autre, à peine plus tardive, au musée de l horlogerie de Wuppertal, alors que deux autres sont conservées dans des collections privées (19). Enfin, une figurine très similaire se retrouve également sur une pendulette exécutée vers 1640 par l orfèvre augsbourgeois Hans Buschmann (1591-1662) (20). Ill. 2 Frans Francken II, Le cabinet d un collectionneur, ensemble et détail, 1625, huile sur panneau de bois, 53,2x73 cm, Vienne, Kunsthitorisches Museum De quelques années l aîné de ce dernier, Paulus Schiller naquit en 1583 à Nuremberg, devint maître en 1617 et s éteignit en cette ville vers 1634. Il travailla avec son compatriote le peintre, graveur et marchand d art Johann Hauer (1586-1660), dont la signature figure à côté de la sienne sur l horloge de Germanisches Nationalmuseum de Nuremberg, déjà mentionnée. Tout en remarquant qu on retrouvait pour la première fois «réunis autant d objets intéressants de l horlogerie du XVI e siècle», l érudite Charles Casati écrivait dans ses notes au sujet de l Exposition rétrospective du Métal organisée en 1880 à Paris par l Union centrale des Beaux Arts appliqués à l Industrie (21) : «la collection qui renferme le plus d objets de ce genre et qui présente réellement un tableau complet de l horlogerie au XVI e siècle, est celle d un amateur peu connu jusqu à ce jour, M. Leroux «. Parmi ses horloges allemandes, «les plus nombreuses et beaucoup plus compliquées», se retrouvait l une sur laquelle «c est une femme qui indique l heure ; celle-ci est signée : Paulus Schiller» (22). Il serait difficile d affirmer avec certitude qu il s agissait bien de notre horloge. Cependant, la mention dans une collection française de la fin du XIX e siècle d une pendulette du même modèle et par ce même orfèvre allemand, reste un fait assez exceptionnel, lequel mérite d être souligné ici. a b a) A.-Ch. Boulle, Grand modèle de sphinge, détail d une pendule du type dit «de M. de Louvois», bronze b) A.-Ch. Boulle, Petit modèle de sphinge, détail d une paire de chenets, bronze Ci-contre : A.-Ch. Boulle, Petit modèle de sphinge, détail de la boîte de la pendulette de Schiller, bronze 34 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

35 table CHIFFonniere EN TAMbour D EPOQUE TRANSITION En placage d amarante, bois de rose, satiné, bois clair et teinté, à décor de marqueterie géométrique de quartefeuilles et croisillons, le plateau ceint d une galerie ajourée d entrelacs, le vantail dissimulant trois tiroirs, reposant sur des pieds galbés réunis par une tablette d entrejambe Hauteur : 74 cm. (29 ¼ in.), Diamètre : 34 cm. (13 ½ in.) A TRANSITIONAL ORMOLU-MOUNTED MARQUETRY TABLE EN CHIFFONNIERE 15 000 20 000 Provenance : Vente à Paris, hôtel Drouot, étude Piasa, le 20 juin 2007, lot 162. 36 bureau PLAT D EPOQUE LOUIS XV ESTAMpille DE PIERRE ROUSSEL En placage de bois de rose et bois de violette, ornementation de bronze ciselé et doré, la ceinture ouvrant par trois tiroirs, reposant sur des pieds galbés, estampillée P ROUSSEL sur le montant arrière droit, une étiquette au dos inscrite C.F. MEISLAHN/219 Sharp St, Baltimore/ Fine Furniture, Mantels and Artistic Decorations/ 36040 Hauteur : 77,5 cm. (30 ½ in.), Largeur : 141,5 cm. (55 ¾ in.), Profondeur : 71,5 cm. (28 in.) Pierre Roussel, reçu maître en 1745 A LOUIS XV ORMOLU-MOUNTED KINGWOOD AND TULIPWWOD BUREAU PLAT, STAMPED BY PIERRE ROUSSEL 20 000 30 000 35 36 36 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

37 suite DE TROIS Fauteuils EN cabriolet D EPOQUE LOUIS XV ESTAMpille DE JEAN-BAPTISTE LEBAS En hêtre mouluré, sculpté et patiné, à décor de fleurs et feuillages, les trois estampillés I. LEBAS, garniture de lampas à fond bleu pâle Hauteur : 90,5 cm. (35 ¾ in.) Jean-Baptiste Lebas, reçu maître en 1756 A SET OF THREE LOUIS XV BEECHWOOD FAUTEUILS EN CABRIOLET, STAMPED BY JEAN-BAPTISTE LEBAS 2 000 3 000 38 paire DE TABOURETS D EPOQUE LOUIS XV En hêtre mouluré et sculpté, à motif de grenade éclatée, reposant sur des pieds galbés surmontés de feuillage et terminés en enroulement, garniture de velours mauve Hauteur : 43 cm. (17 in.), Largeur : 53,5 cm. (21 in.) A PAIR OF LOUIS XV BEECHWOOD STOOLS 8 000 12 000 38 37 38 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

39 commode D epoque transition, VERS 1770 ESTAMpille DE PIERRE PLEE En placage de satiné, ornementation de bronze ciselé et doré, dessus de marbre gris veiné, la façade à léger ressaut ouvrant par cinq tiroirs sur trois rangs, les chutes à motif de mufle de lion, reposant sur des pieds galbés, le montant arrière droit estampillé I.PLEE et deux poinçons de Jurande JME Hauteur : 91 cm. (35 ¾ in.), Largeur : 133 cm. (52 ½ in.), Profondeur : 58,5 cm. (23 in.) Pierre Plée, reçu maître en 1767 A TRANSITIONAL ORMOLU-MOUNTED SATINE COMMODE, CIRCA 1770, STAMPED BY PIERRE PLEE 30 000 50 000 Cette forme de commode dite «à la grecque» dérive de celles exécutées par Jean-François Oeben pour Madame de Pompadour au château de Ménars entre 1761 et 1763 puis par son frère Simon Oeben pour le duc de Choiseul à Chanteloup. Certains autres ébénistes répondant à la mode néoclassique qui venait d être lancée reprirent le modèle, tantôt plaqué d acajou ou de bois satiné. Roger van der Cruse, dit Lacroix, (reçu maître en 1755) beau-frère de Jean-François Oeben en réalisa un grand nombre, dont parmi celles passées en vente ces quinze dernières années: - Sotheby s Monaco, le 11 décembre 1999, lot 137 - Sotheby s Monaco, le 24 juin 2000, lot 169 - Sotheby s Paris, le 16 octobre 2007, lot 129 Plusieurs exemples estampillés de Pierre Plée sont répertoriés dans P. Kjellberg, Le Mobilier français du XVIII ème siècle, Paris, 1989, p. 659: - Vente à Paris, Hôtel Drouot, le 13 novembre 1970 - Vente à Monaco, Ader, Picard Tajan, le 27 mai 1984, lot 156. 40 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

Détail 40 paire DE Fauteuils A LA REINE D EPOQUE LOUIS XV, VERS 1775 ESTAMpille DE PIERRE NOGARET En noyer mouluré et sculpté, à décor de tiges enrubannées et noeud de ruban, les deux estampillés au dos NOGARETALYON, chacun muni d une étiquette inscrite Monsieur Delagarde Hauteur : 101,5 cm. (40 in.) Pierre Nogaret, reçu maître à Lyon en 1745 A PAIR OF LOUIS XV WALNUT FAUTEUILS A LA REINE, STAMPED BY PIERRE NOGARET, CIRCA 1775 15 000 20 000 Provenance : Vente à Paris, hôtel Drouot, étude Rieunier Bailly Pommery, le 2 décembre 1996, lot 244. Les sièges Transition de Nogaret sont assez rares. Ici des motifs néoclassiques tels que les faisceaux enrubannés, ou le large noeud de ruban viennent s appliquer sur un modèle typiquement Louis XV. Plusieurs sont répertoriés dans l ouvrage de Bernard Deloche et Jean-Yves Mornand, Nogaret et le siège lyonnais : XVIII ème -XX ème siècle, éditeur: Lyon: J. André, impr. 2008, cat 119 à 121. 42 MOBILIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

41 paire DE CANDELABRES D EPOQUE LOUIS XV En bronze ciselé et doré, en porcelaine et porcelaine de Meissen vers 1755, à deux lumières issues de branchages fleuris de part et d autre d enfants symbolisant l Eté et l Automne reposant sur une base à contours ornée de feuillage Hauteur : 18 cm. (7 ¼ in.) et 16 cm. (6 ½ in.) A PAIR OF LOUIS XV ORMOLU AND MEISSEN PORCELAIN TWIN-BRANCH CANDELABRA 8 000 12 000 Détail 44 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS

42 commode D EPOQUE LOUIS XV ESTAMpille DE Hubert HANSEN A décor de marqueterie florale sur fond de satiné, ornementation de bronze ciselé et doré, dessus de marbre rouge griotte, la façade galbée ouvrant par deux tiroirs, ornée d un cartouche feuillagé terminé par un putto tenant une lyre reposant sur un dragon, reposant sur des pieds galbés terminés par des sabots feuillagés, estampillée I HANSEN sur le montant avant gauche Hauteur : 85,5 cm. (33 ¾ in.), Largeur : 129 cm. (50 ¾ in.), Profondeur : 61,5 cm. (24 ¼ in.) Hubert Hansen, reçu maître en 1747 A LOUIS XV ORMOLU MOUNTED MARQUETRY COMMODE STAMPED BY HUBERT HANSEN 60 000 80 000 Provenance : Collection de Madame X., vente à Paris, le 8 mars 1920, lot 71. Ancienne collection Aubert, vente à Paris, le 4 juin 1921, lot 55. Vente Christie s Monaco, le 15 décembre 1996, lot 178. Ce type de décor de fleurs et papillons se détachant nettement du fond uni de satiné, est caractéristique de la manière de Hubert Hansen qui, reçu maître en 1747 et mort en 1756, laissa une œuvre peu nombreuse. Notre commode est cependant remarquable par la richesse de ses bronzes et notamment la présence de ce chérubin qui n est pas sans rappeler les réalisations contemporaines de Charles Cressent (1685-1768). En effet, les commodes de Hansen qui lui sont comparables, sont elles ornées de bronzes moins élaborés. Citons par exemple une commode estampillée de Hubert Hansen, vendue à Paris, Hôtel George V, étude Ader Tajan, le 29 mars 1994, lot 58. Elle ouvre par quatre et non deux tiroirs sur deux rangs. Bibliographie : F de Salverte, Les ébénistes du XVIIIème siècle, Paris, 1934, planche XXVIII (illustrée) 46 MOBiLIER ET OBJETS D ART 19 JUIN 2012. PARIS