ANALYSE COMPARATIVE DES ÉQUIPEMENTS DE TRAITEMENT DES BASSINS DE LIT



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Transcription:

ANALYSE COMPARATIVE DES ÉQUIPEMENTS DE TRAITEMENT DES BASSINS DE LIT Points clefs tirés de l étude de l Agence d Evaluation des Technologies et des Modes d Intervention en Santé(AETMIS) ETMIS 2009

Préface Depuis de nombreuses années, la problématique des infections nosocomiales en général, de la gestion des supports inertes (bassins de lits, seaux de chaise, urinaux ), et des infections au Clostridium difficile clone 027 en particulier soulèvent des enjeux multiples qui touchent l ensemble des intervenants du réseau de la santé. Au cours des dernières années, le défi que pose le retraitement des dispositifs médicaux s est fait de plus en plus présent, mais les solutions d améliorations, sont restées peu nombreuses. C est au Canada, au Québec plus précisément, qu a été menée par l Agence d évaluation des technologies et des modes d intervention en santé l étude scientifique la plus complète, et dont le résumé suit. Considérant que «le coût moyen associé à une infection au Clostridium difficile développée pendant une hospitalisation est estimé à 16 717 $ par séjour.» (ETMIS 2009, p. 32) 1 soit 10,657 euros, il était devenu impératif d analyser les méthodes traditionnelles de retraitement ainsi que les nouvelles technologies maintenant offertes par l industrie. C est pourquoi nous sommes heureux que l AETMIS se soit vu confier par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), le mandat d analyser les équipements de gestion des bassins de lit dans les établissements de soins de santé de la province. Le présent document se veut un effort de mise en perspective de l analyse produite par l AETMIS face aux sacs hygiéniques et support recyclable. Le lecteur y retrouvera les faits saillants de l étude originale. Nous comprenons que l étude réalisée par l AETMIS n est pas exhaustive et que certains enjeux majeurs générant des coûts additionnel et pouvant sans doute influencé le scénario présent n ont pus y être abordés tels que les frais relatifs aux ressources humaines, aux travaux d aménagement des infrastructures (installation, plomberie) et la stérilisation des bassins réutilisables. (p. 31) Nous souhaitons que cette première analyse donne lieu à une réflexion encore plus poussée quant aux enjeux économiques et environnementaux concernant le traitement des bassins. 1 Toutesles citations présentes dans ce document sont tirées de l ouvrage réalisé par C.Lobe «Analyse comparative des équipements de traitement des bassines de lit», ETMIS, 2009, Vol 5: N 4.

Points clefs tirés de l étude de l AETMIS 2 Au delà des aspects économiques et environnementaux, les principaux enjeux soulevés par les intervenants demeurent l efficacité des équipements ou des procédures à réduire les risques d infection et l optimisation de l organisation du travail. (p. 38) Lave Bassins Possibilité de désinfecter le «petit matériel» à l étage. (p. 21) Aucun lave-bassins ne peut garantir un nettoyage complet. (p. 16) Un lave bassins a la fonction de désinfecter et non de stériliser les bassins de lit. Or, les bactéries sporulées ne sont pas détruites par le processus de désinfection. Il devient par conséquent irréaliste de s attendre à avoir des bassins exemptes de spores avec un retraitement dans un lave bassins standard. (p. 36) Il a été démontré que la phase de séchage (116 C pendant 7 minutes) intégrée dans le cycle du laveur désinfecteur de la centrale de stérilisation contribue grandement à l élimination des spores. Cependant, la plupart des lave-bassins installés dans les unités de soins ne fournissent pas de phase de séchage. [p. 35] Pour ce qui est de l organisation du travail, le personnel déplore la lenteur du cycle du lavebassins et y voit une perte de temps et un risque de contamination à cause de l accumulation des bassins souillées en attente de désinfection. (p. 16) Parce qu il est plus difficile de nettoyer des résidus souillés séchés sur le matériel, la norme canadienne recommande une organisation du processus de collecte et de transport du matériel souillé de telle sorte qu il soit possible de décontaminer le matériel immédiatement après son utilisation. (p. 16) Le lave bassins coûte plus cher en énergie (électricité et chauffage) que le macérateur et utilise une grand quantité de détartrants qui sont considérés comme des produits toxiques, irritants et corrosifs et de détergents. (p. 14 et 17) Les processus de nettoyage et de désinfection peuvent ne pas être toujours efficaces; par conséquent, un risque potentiel d infection subsiste. (p. 33) Les principaux utilisateurs sont le plus souvent des préposés aux bénéficiaires et non des spécialistes en stérilisation. (p. 33-34) Bien que les nouveaux modèles de lave bassins n exigent plus le vidage manuel des bassins, le personnel demeure confronté à un risque de contamination à la suite d un déversement éventuel des excréta lors du transport des bassins dans les corridors (de la chambre au local d utilité souillée). Ce risque lié au transport est aussi présent dans le cas où les macérateurs sont utilisés. (p. 8)

Macérateurs Pas d accumulation des bassins souillés en attente d être nettoyées. (p. 22) Le bris des macérateurs est principalement attribuable au blocage des drains causé par l introduction, par inadvertance, d objets solides (gants, couches, sac en plastique, etc.) dans l appareil; ceci occasionne des risques d infection et le personnel de maintenance responsable de la remise en fonction des appareils est susceptible d être plus exposé aux aérosols contaminés. Le blocage des drains constitue aussi un risque d inondation de l unité de soins et par conséquent, un risque de contamination. (p. 12) Transport de la bassine au local d utilité souillée. (p. 12) Même s il s agit de déchets solides biodégradables, cela représente tout de même un volume important rejeté dans les réseaux d égouts des municipalités. Engendre des dépenses élevées en matériel jetable (bassins), en plus d occasionner des frais supplémentaires pour le retraitement des supports de bassins. (p. 34) Dans les hôpitaux, la centrale de stérilisation n a pas nécessairement la capacité de retraiter les supports en plastique des bassins jetables. (p. 25) 2 C. Lobé., ''Comparative Analysis of Bedpan Processing Equipment '', ETMIS, 2009, Vol 5: No. 4

Sacs hygiéniques L utilisation des sacs hygiéniques, est un concept à usage unique récent qui permet d éliminer les déchets humains de façon sécuritaire. Elle semblerait être une option prometteuse dans un contexte de pénurie de main d oeuvre et d éclosion de C. difficile. (p. IX). De plus, la méthode des sacs hygiéniques n exige aucun équipement et n implique aucune modification aux infrastructures. (p. IX) Efficacité à contrôler les risques d infection et de contamination (éclosions, porteurs sains ). (p.23) Sacs demeurant dans la zone d isolement du patient. Ceci réduit les risques de contamination du milieu de travail. (p. 23) Introduction des sacs ayant grandement contribué à la réduction du taux d incidence du C. difficile. (p. 24) Diminution des odeurs. (p. 24) Gain important en heures soins. (p. 28) Facilitation du travail des intervenants. (p. 24) Augmentation de la main d oeuvre non nécessaire. (p. 24) «Plus grande présence auprès du patient» (le matériel nécessaire est disponible dans la zone d isolement ou dans la chambre). (p. 24) Processus simple et rapide. (p. 23) Méthode convenant parfaitement aux chaises d aisance. (p. 23) Transposable au «petit matériel». (p. 23) Élimination de l usage d eau et des produits chimiques. (p. 23) L utilisation des bassins réutilisables sans sacs exigerait, en cas d éclosion, le recours à des milliers de litres d eau de Javel, ce qui occasionne des problèmes de plomberie. De plus, la priorité demeure la diminution du risque d infection au C. difficile. (p. 24) Sacs en plastique oxo biodégradable. (p. 23) Formation du personnel de courte durée. (p. 24) Adoption facile et grande appréciation de la part du personnel. (p. 24) Appréciation du patient : bassins moins froides, moins de risque de souillure lors de l utilisation de la bassine. (p.24) Méthode idéale pour les établissements possédant peu de chambres avec salle de bains privée. (p. 24) Utilisation des supports en plastique recyclables pour ces sacs, en remplacement du bassin ou du support réutilisables. (p. 18)

Les experts de l IICC ont établi les recommandations suivantes afin de répondre à la problématique de la gestion des bassins de lit : Fournir une bassine personnelle à chaque patient et retraiter les bassins ou les supports pour bassins entre deux patients. Ne pas déplacer les bassins souillées sans les couvrir; utiliser si possible un gel solidifiant. (p. 17-18) En définitive, la recherche de l élimination à la source des risques doit être à la base de toute décision en prévention des infections. Cette élimination passe par la réduction de la manipulation, du transport et des délais de traitement du matériel souillé. (p. 39). À la lumière de son analyse, l AETMIS conclut qu il revient à l équipe de prévention et de contrôle des infections de chaque établissement de choisir la méthode à adopter, en collaboration avec les gestionnaires et le reste du personnel médical et professionnel. Pour guider ce choix, les principes de base suivants s appliquent : Le nettoyage manuel des bassins est à proscrire, car il représente un très haut risque d infection: il faut éviter de vider les bassins dans le lavabo ou la toilette et éliminer l utilisation du pistolet à pression. (p. V). La stérilisation des bassins de lit réutilisables entre deux patients est envisagée si l objectif est d avoir des bassins exempts de spores bactériennes afin de mieux contrôler les sources d infection au Clostridium difficile (C. difficile). (p. V). Si l utilisation des lave bassins est adoptée, il faut prévoir une solution d appoint pour des cas isolés de diarrhée associée au C. difficile ou en cas d éclosion (bassins jetables, sacs hygiéniques), notamment lorsque la stérilisation des bassins réutilisables n est pas appliquée. (p. V). L installation des lave bassins modulaires ou des macérateurs dans les salles de bains des chambres en isolement peut être envisagée, afin de minimiser la contamination du milieu de travail attribuable aux déplacements vers les locaux d utilité souillée, et de permettre le suivi des bassins hautement infectées. (p. V). Le personnel est adéquatement formé et suit régulièrement les procédés de gestion des déchets humains, de retraitement des bassins et de fonctionnement des équipements. (p. V). L utilisation des sacs hygiéniques pour l ensemble des patients peut être envisagée dans des conditions critiques d éclosion de C. difficile. (p. V).

L information présentée dans ce tableau (p.26) met en relief la diminution d étapes liées à l utilisation des sacs hygiéniques en comparaison avec les autres méthodes de gestion de bassins de lit.

L utilisation des laves bassins et des macérateurs comme méthodes de gestion des bassins ne prévient pas complètement les risques de contamination du milieu de travail. Cela s explique principalement par la sortie des bassins de la chambre et leur transport dans le corridor, le dépôt des bassins sur le comptoir en attendant que l appareil soit disponible, le non-respect des procédures d hygiène, la probabilité de fuites lorsque le macérateur est en action, les dysfonctionnements réguliers à cause des blocages des macérateurs ou de la tuyauterie, le transport vers la centrale de stérilisation et la probabilité d erreur à cause des procédures, longues et complexes. Bien qu on puisse envisager de résoudre la problématique du transport des bassins de lit hors de la zone d isolement en installant des unités de lave bassins ou de macérateurs dans les chambres, l infrastructure actuelle de certains établissements ne le permettrait pas, notamment en raison du nombre limité de chambres simples, du manque d espace et de l ampleur des travaux d aménagement pour l adaptation de la plomberie. Et même si cette option était retenue, il faudrait tout de même prévoir, dans le cas des laves bassins, la stérilisation des bassins réutilisables entre deux patients pour contrer la problématique de l élimination des spores. Dans le cas des macérateurs, il s agira alors de maîtriser les inconvénients de fonctionnement et d assurer la gestion du retraitement des supports de bassins. (p. 35) En ce sens, les sacs hygiéniques seraient un procédé plus sécuritaire, car le matériel ne sort pas de la zone d isolement. De plus, parce qu elle ne nécessite pas ou presque pas d infrastructures, cette méthode est facilement implantable dans les hôpitaux et autres établissements de soins. Comparativement aux bassins jetables en carton, les sacs offrent une barrière plus étanche entre les déchets humains et le support. Le support étant recyclé après son usage par un seul patient (durant toute la durée de son séjour) et les sacs ne sortant pas de la chambre (sinon lorsque les poubelles sont vidées), les risques de contamination et de propagation des spores sont minimes. Bien que les coûts de fonctionnement soient élevés pour les sacs hygiéniques, plusieurs heures soins sont récupérées à cause de la rapidité du processus. Dans un contexte de pénurie de main d oeuvre, ces heures gagnées permettent au personnel de vaquer à d autres tâches ou de demeurer plus près du patient. Toujours dans l objectif de prévention des éclosions de C. difficile, l utilisation des macérateurs pour bassins jetables et encore plus celle des sacs hygiéniques pour l ensemble des patients sont des moyens plus sécuritaires pour limiter les risques de transmission en présence d un porteur asymptomatique, comparativement aux lave bassins. (p. 36)