Enjeux de l audiovisuel Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 2/42 Partie III. La situation de la télévision en France I. La télévision : de multiples offres et une forte croissance II. Les chaînes privées et les chaînes du secteur public «analogiques» III. La télévision numérique : l émergence d une nouvelle offre Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 3/42 II. Les chaînes privées et les chaînes du secteur public «analogiques» 3 grandes chaînes, 3 grands groupes de communication présents dans leur capital pour le secteur privé : TF1 : Bouygues 41,7 % M6 : RTL Group 48,56 % Canal + : Vivendi 34 % 1 grand groupe public : France Télévisions 1
Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 4/42 A - Canal + et Vivendi Par sa création le 4 novembre 1984, Canal + a lancé la télévision à péage en France puis en Europe (paiement d'un abonnement mensuel). La chaîne a investi très tôt sur le territoire français dans la production cinématographique (création de Studio Canal +) et audiovisuelle (Ellipse Programme et Expand). En 1995, elle lance CanalSatellite (40 chaînesdiffusées). Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 5/42 La société se fait connaître sur les créneaux attractifs : productions cinématographiques récentes, retransmissions sportives émissions accrocheuses en clair (dont l'information et des émissions de divertissement : «Guignols de l'info»). Mais la société Canal + a connu une grande crise due aux problèmes de Vivendi au début des années 2000 (perte d abonnés dès 2001). Depuis 2005, la société Vivendi a assaini sa situation et Canal + a regagné des abonnés, donc une croissance. Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 6/42 En 2010, pour le Groupe CANAL+ : portefeuille de CANAL+ France (métropole, DOM-TOM, Afrique) = 11,1 millions d'abonnements à ses offres de télévision. chiffre d'affaires du Groupe CANAL+ = 4 712 millions d'euros. Filiale de Vivendi Universal = chiffre d'affaires du Groupe Vivendi en 2010 = 28 878 millions d'euros. 2
Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 7/42 Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 8/42 La place de Canal + au sein du groupe Vivendi Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 9/42 1984-1996 : Havas est le principal actionnaire de Canal + 1996 : Havas passe sous le contrôle de la Compagnie générale des eaux (CGE) dirigée par Jean-Marie Messier (offre publique d'échange de capital détenu dans Havas par la société Alcatel- Alstom). 1998 : la CGE change son nom pour celui de Vivendi et prend le contrôle de Canal + : Havas, de son côté, est devenu le pôle édition du nouveau groupe Vivendi. Fin 2000, Vivendi achète la société canadienne Seagram, propriétaire d'universal, la célèbre société de production d'hollywood (avec ses composantes Universal Studios et Universal music). 3
Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 10/42 Juillet 2002 : crise pour Vivendi Universal, son patron Jean-Marie Messier perd son poste de PDG. Mars 2003 : Vivendi annonce une perte comptable de 23 milliards d'euros, la plus grosse de l'histoire pour une entreprise française. Jean-René Fourtou devient PDG (remplacé en 2005 par Jean- Bernard Lévy). Fin 2003, Vivendi Universal a revendu la société d'édition Vivendi Universal Publishing (hors Vivendi Universal Games) au groupe Lagardère. Parallèlement, Vivendi devient majoritaire dans SFR (qui contrôle Neuf-Cegetel) : activité la plus rentable. Le 20 avril 2006, le groupe reprend le nom de Vivendi. Vivendi : un groupe de communication de dimension mondiale Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 12/42 B TF1 et Bouygues Depuis sa privatisation en 1987, TF1 a suivi une évolution comparable à Canal + : diffusion hertzienne puis offre numérique. PDG : Nonce Paolini. Chiffre d affaires 2010 = 2 622 millions d'euros 4
Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 13/42 TF1 est devenue un groupe (2 900 employés dont 1 330 à TF1): Rachat en 2010 de 2 chaînes généralistes : TMC et NT1 participation dans des chaînes thématiques (13 chaînes : LCI, Eurosport France, Série Club, TF6, etc.). création en mai 2007 d Eurosport Events pour la création et la promotion d événement sportifs. société de production et de diffusion de DVD, VOD Télé-achat & activités de vente sous licence (Star Academy, Ushuaïa, etc.) portail Internet et participations dans divers contenus en ligne (wat.tv, lci.fr ) Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 14/42 Capital du Groupe TF1 17,4% 12,5% 42,9% 27,1% 0,1% Source : Euroclear au 31 décembre 2006 Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 15/42 5
Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 16/42 En 2003, le sociologue des médias Jean-Marie Charron parlait de l exception TF1, qui était largement franco-française et largement mono-produit. Explication : histoire de TF1, issue d une chaîne publique qui reste centrale dans le groupe. Problèmes : déclin lent, mais inéluctable, de l audience des télévisions généralistes hertziennes ; excellente rentabilité de TF1, ce qui en fait une proie de choix pour tout candidat à une entrée sur le marché audiovisuel français. Le groupe Bouygues pourrait peut-être désinvestir le domaine des médias Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 17/42 avenir de TF1 en question : Cf. «Livre blanc» adressé par le groupe au gouvernement en décembre 2007. Arguments de TF1 : Les chaînes privées françaises sont devenues des acteurs insignifiants au plan international : en France, les chaînes se sont multipliées, passant en vingt ans de 6 à 283 (dont 108 chaînes étrangères). Réglementation «perverse» : plafonnement de la publicité, obligations de production. Impossibilité pour les chaînes privées d atteindre la «taille critique nécessaire» annonce de la suppression de la publicité sur le service public en janvier 2008 qui est certainement liée à ces demandes. Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 18/42 6
Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 19/42 Pour conclure sur TF1 : sa place au sein du groupe Bouygues Source : www.bouygues.fr ; février 2008 Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 20/42 C - M6 et RTL Group Seconde chaîne de télévision commerciale généraliste, créée en 1987 Filiale à 48,39% de RTL Group Président du directoire : Nicolas de Tavernost Chiffre d'affaires 2009 : 1 376 millions d'euros Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 21/42 Répartition en % du CA du groupe M6 (2006, source : corporate.m6.fr) 7
Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 22/42 Historique : 1987 : Métropole télévision reçoit l'autorisation d'exploiter le 6ème réseau hertzien, elle succède à TV6 lancée en 1986. 1989 : 1er journal d'infos locales à Bordeaux 1992 : Création de M6 Interactions qui commercialise les produits dérivés. 1er exercice bénéficiaire après 5 ans de pertes. 1999 : reprise du club des Girondins de Bordeaux, avec 66 % du capital (puis 100 % en 2002) 2004 : Le Groupe M6-Métropole Télévision acquiert 100% du capital de Paris Première. Suez se désengage de M6 en conservant 5 % du capital. Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 23/42 depuis 2005 : diversifications qui s accélèrent internet, avec par ex. Mistergooddeal.com. M6 devient le premier diffuseur en clair de la Coupe du Monde de la FIFA 2006 (en nombre de matchs). M6 et Orange lancent une nouvelle offre de téléphonie commune : M6 Mobile by Orange (1 million de clients en juillet 2007) Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 24/42 Le groupe M6 Téva Fun TV M6 Boutique La Chaîne Chaînes thématiques M6 Music Hits M6 Music Black M6 Music Rock M6 W9 Chaînes généralistes Paris Première M6 Vidéo Multimédia M6 Mobile TF6 Série Club Partenariats Pink TV Citato Presse Auto Turbo Gratuits Absolument féminin Femme en ville (50%) Homme en ville 50%) Mistergooddeal Divers Girondins de Bordeaux 8
Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 25/42 Les dernières évolutions pour le groupe M6 : l audience stagne, mais le CA est en hausse installation solide dans les soirées et avant-soirées : M6 concurrence TF1 et pérennise son audience succès de sa chaîne W9 sur TNT projets de développement sur Internet Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 26/42 D. Les chaînes du secteur public Le secteur public représente un domaine bien spécifique dans l'ensemble du paysage audiovisuel national. Dans sa confrontation avec le privé, le rôle du secteur public est régulièrement discuté : il doit toujours répondre à la «quadrature du cercle» : être à la fois «populaire et de qualité». 1. France Télévisions 2. Le rôle de la redevance dans l audiovisuel public 3. Les autres sociétés publiques concernant la télévision : TV5, Arte, INA Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 27/42 1. Le groupe France télévisions Principales dates : 1948 : création de la 1ère chaîne 1964 : 2ème chaîne 1973 (janvier) : 3e chaîne en couleur 1974 : éclatement de l'ortf en sept sociétés, dont : TF1, A2, FR3 1987 : privatisation TF1 1989 : présidence commune Antenne 2 FR3 9
Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 28/42 1992 : Arte (chaîne franco-allemande/européenne) sur le 5e canal hertzien 1992 (sept.) : A2 et FR3 deviennent France 2 et France 3 1994 (13 décembre) : Création de La Cinquième (France 5 en 2002). 2000 (1er août) : Loi de regroupement des sociétés du service public. 4 janvier 2010 : transformation en entreprise commune. Suite à la loi du 5 mars 2009, France Télévisions devient société de programme = économies d échelles, réorganisation des filiales (France 2, France 3, France 4, France 5, France Ô). Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 29/42 Le Groupe France Télévisions : Jusqu en 2009, le président de France Télévisions était élu pour 5 ans par le CSA suite à auditions de candidats. Il est maintenant nommé en conseil des ministres (loi du 5 mars 2009) PDG Rémy Pfimlin, qui a succédé en 2010 à Patrick de Carolis Effectif : 8 655 salariés (en 2008) Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 30/42 La composition du groupe Chaînes nationales Chaînes thématiques International 30 10
Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 31/42 Ressources du groupe et chiffre d affaires (en millions d euros) Source France Télévisions: rapports financiers 2004, 2005, 2006 31 Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 32/42 2. Le rôle de la redevance dans l audiovisuel public Qu est-ce que la redevance? Chaque année, à l occasion du vote de la loi de finances, le Parlement autorise la perception de la redevance et approuve la répartition de celle-ci entre les différents organismes du secteur public qui en bénéficient : France Télévisions, Radio France, Radio France Internationale (RFI), Réseau France Outre-mer (RFO), Arte-France et l Institut National de l Audiovisuel (INA). La redevance française est l'une des plus faibles d'europe. La plupart des pays européens sont également dotés de groupes audiovisuels publics (la BBC en Angleterre, la ZDF et l ARD en Allemagne, la RAI en Italie, etc...) financés, en partie ou en totalité, par la redevance. Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 33/42 11
Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 34/42 Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 35/42 En 2006 Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 36/42 L accès à la redevance suppose des missions spécifiques : cahier des missions et des charges contrat d objectifs et de moyens Le cahier des missions et des charges : Il définit les missions générales et spécifiques de chaque chaîne, qui se déclinent sous forme d obligations relatives au contenu du programme, aux modalités de production, à la publicité Ex. : émissions d expression directe au bénéfice des syndicats et partis politiques, émissions religieuses, informations de sécurité routière ou à destination de consommateurs Chaque année, les chaînes du service public remettent au CSA un rapport sur l exécution des missions qui leur ont été confiées. 12
Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 37/42 Le contrat d objectifs et de moyens : C est un contrat conclu entre l Etat et France Télévisions qui définit un certain nombre d objectifs pour le groupe (chaînes et autres entités du groupe) dont la réalisation conditionne le niveau des ressources publiques de France Télévisions. Dans les objectifs, les chaînes doivent respecter le cadre financier et donc maîtriser la gestion de leur budget. 3. Autres sociétés publiques concernant la télévision : TV5, Arte, INA a. TV5 Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 38/42 Financée par une subvention du ministère des Affaires étrangères et les ressources relevant d'un partenariat avec les télévisions publiques des principaux pays francophones. Frais communs répartis : 6/9 par la France, 1/9 par la Suisse, 1/9 par la Communauté française de Belgique et 1/9 par le Canada et la province de Québec. Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 39/42 b. Arte «Association relative à la télévision européenne» ou «Association de retransmission télévisuelle européenne» (selon le ministère de la Culture français) C est une chaîne de télévision généraliste franco-allemande de service public à vocation culturelle européenne. Mission : La chaine a pour objectif de concevoir, réaliser et diffuser, ou faire diffuser, par satellite ou par tout autre moyen, des émissions de télévision ayant un caractère culturel et international au sens large, et propres à favoriser la compréhension et le rapprochement des peuples en Europe (article 2 du Contrat de Formation d Arte GEIE). 39 13
Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 40/42 Historique : 1987 (février) création de La Sept (Société d édition de programmes de télévision), qui diffuse ses programmes notamment dans certains créneaux horaires de France 3. 1990 accord entre H. Kohl et F. Mitterrand portant sur la création d une chaîne culturelle franco-allemande Arte qui remplace la Sept. 1992 (septembre) - suite à la faillite de La Cinq, Arte la remplace sur le 5ème canal (diffusion en soirée, la journée étant ensuite laissée à France 5). Statut : Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 41/42 Arte est un groupement européen d'intérêt économique (GEIE) créé le 30 avril 1991 et dont les deux membres sont à parité : Arte France (France Télévisions - 45%, l État français - 25% Radio France - 15%, l INA - 15%) Arte Deutschland TV GmbH (ARD - 50%, ZDF - 50%) Enjeux de l audiovisuel - Partie 3, II - 42/42 c. INA Héritage du monopole, l'institut national de l'audiovisuel (INA) a un statut d établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) maintenu par la loi du 1er août 2000. Malgré ce statut, il reste une charge pour l'état. Pour sa mission principale qui est le dépôt légal et la valorisation du patrimoine audiovisuel, elle emploie plus de 900 salariés. 14