BAC PRO PHOTOGRAPHIE LA STRAIGHT PHOTOGRAPHY PLAN 1- Le retour à la raison 2- Le groupe F/64 3- Les influences de la straight 1- Le retour à la raison Après la première guerre mondiale, l art subit des métamorphoses importantes. Alfred Stieglitz abandonne la photographie pictorialiste pour la photographie pure sans aucune manipulation. Déjà en 1907, il réalise «L entrepont» : influencé par le cubisme naissant, il joue sur l agencement des plans différents et sur la géométrisation des formes. Il consacre le dernier numéro de Camera Work (juin 1917) aux photographies de Paul Strand : «vous avez fait quelque chose de nouveau en photographie et je veux le montrer.» Paul Strand (voir doc) C est le meilleur représentant de cette photographie. Il s attache à photographier des objets quotidiens, aux formes pures, sortis de leur contexte, saisis en plan serré et refuse toute intervention sur le négatif et le tirage. «La barrière blanche» est une métaphore visuelle d un extrême réalisme. La lumière crépusculaire est annonciatrice de la mort de l ancien style : symbole de rupture. Son style est réaliste mais très personnel. Edward Weston (1886/1956) Adepte du pictorialisme, il devient le plus marquant des photographes straight. Il cherche la beauté dans les choses simples. Il bannit le flou au profit de plans rapprochés et focalise son regard sur un seul point fort. Son travail rejoint parfois l abstraction. Ansel Adams (1902/1984) Il a photographié tous les paysages américains et a énormément influencé l école photographique américaine. Il pousse à l extrême les théories d une photographie techniquement parfaite en mettant au point le «zone system» qui permet d obtenir des négatifs parfaits dans «toutes» les circonstances: Ansel Adams considère que le monde contient un certain nombre de nuances de gris qui ne peuvent pas toutes être restituées. Ex : un objet, s il est trop contrasté ne peut pas être reproduit correctement par le film. L image manque de détail, soit dans les ombres, soit dans les hautes lumières. Le zone system permet de caler les ombres et les lumières sur le négatif, afin de reproduire au mieux la réalité (voir doc zone sytem). L utilisation préalable du polaroïd lui permettait de visualiser le résultat plus rapidement. Imogen Cunningham (1883/1976)
Tout comme E. Weston, Imogen Cunningham se détache du pictorialisme pour la straight. Ses gros plans de fleurs ou ses nus féminins montrent bien la modernité et la rigueur de son travail sur la lumière et la construction des formes. Sa renommée sera plus tardive : ses portraits d amis célèbres puis de personnes qu elle choisit plus âgées qu elle. 2- Le groupe f /64 Le groupe f/64 est un groupe créé en 1932 par Ansel Adams et Edward Weston afin de promouvoir leur vision commune de la pratique photographique. f/64 est le nom de l ouverture minimale du diaphragme qui permet d obtenir des images d ne grande netteté et d une grande profondeur de champ. E. Weston définit la straight «comme un contrôle total de l image optique obtenue à la chambre et le strict respect de la conception achevée sur le dépoli de la chambre.» L accent est mis sur un style direct et réaliste : une reproduction détaillée de l objet, sa mise en valeur (forme, structure, matière) son isolement par rapport à son environnement et l arrière plan. - choix du sujet et du temps d exposition : pas de composition artificielle (la photographie doit être objective) - utilisation d une chambre 20X25, tirage par contact - les sujets : le portrait et le nu, les paysages urbains et naturels souvent vides de personnages (car c est la forme et ses résonnances poétiques qui priment), les gros plans d objets ou les micro-paysages (racines, feuillage, écorces) - une photo est cadrée, composée, de façon à faire ressentir le sens le plus naturel. Une fois le déclic fait, plus aucune retouche. 3- Influences de la straight photography A la fin des années 1930, la photographie américaine abandonne le travail sur la beauté des formes et se tourne vers le reportage. mais, de tous les styles photographiques c est la straight photography qui a eu les répercussions les plus importantes dans le monde de la publicité car les qualités de cette photo permettent de décrire un objet de façon nette et subtile. - les photographies de mode et les portraits d Edward Steichen pour les magazines (cf CDA photo) - Brett Weston, fils d Edward crée des images abstraites en ayant recours aux lignes et aux formes, sans manipulation - pour Ralph Gibson, les surfaces deviennent des motifs ; les vêtements, les édifices, les personnages sont dépersonnalisés par le cadrage.
STRAIGHT PHOTOGRAPHY ANSEL ADAMS
STRAIGHT PHOTOGRAPHY EDWARD WESTON
STRAIGHT PHOTOGRAPHY IMOGEN CUNNINGHAM
INFLUENCES DE LA STRAIGHT PHOTOGRAPHY EDWARD STEICHEN Portrait de Greta Garbo, 1928 BRETT WESTON, Mono Lake, 1955 RALPH GIBSON, Light RALPH GIBSON, Sans titre, 1980
ZONE SYSTEM Dans le système d Ansel Adams, au lieu de parler de contraste ou de noir et blanc, parle de "zones". Chaque zone reçoit un numéro. La zone 0 correspond au noir absolu et la zone 9 au blanc le plus pur. Entre ces deux extrêmes se trouve la zone 5, qui est en fait le gris moyen sur lequel est étalonné la cellule. Chaque zone est en rapport avec la zone voisine par le fait qu elle a reçut le double de lumière ou la moitié moins de lumière. C est donc le même rapport qu entre deux ouvertures de diaphragme entre-elles. Il n'y a que cinq zones qui nous intéresserons vraiment car elles seules seront porteuses de détails. Zone 0 : noir absolu Zone 1 : quelques nuances dans les noirs Zone 2 : ombres foncées non détaillées Zone 3 : ombres foncées avec des détails Zone 4 : gris sombres Zone 5 : gris moyens Zone 6 : gris clairs Zone 7 : blanc avec des détails Zone 8 : blanc sans détails Zone 9 : blanc absolu Seule la partie intermédiaire (zone 3-7) nous intéresse car elle seule contient des détails reproductibles. Le reste est également important car il donne du relief et de la force à l image mais ne contient aucune information. CONCLUSION Les derniers noirs dans lesquels on veut encore avoir des détails doivent être placés en zone 3 (c'est-à-dire qu'il faut fermer de deux diaphragmes si l'on a fait la mesure sur cette partie de l'objet, sinon ils apparaîtront en zone 5). Les derniers blancs dans lesquels on veut voir du détail ne doivent pas dépasser la zone 7.