Stage danse - écriture



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Transcription:

Stage danse - écriture avec Geneviève Pernin et Christophe Fourvel Organisé par la Fondation espace écureuil pour l art contemporain et l Institut des Jeunes Aveugles de Toulouse 6-7 - 8 décembre 2013 avec le soutien de la Direction des Affaires culturelles de Midi-Pyrénées et l Agence Régionale de la Santé de Midi-Pyrénées

Une même manière de «voir» Trois jours pour expérimenter ensemble deux pratiques artistiques : l écriture et la danse. Trois jours pour écrire, danser, écrire à partir des mots du corps, danser des phrases écrites... Nous étions 15, réunis dans les locaux de l Institut des Jeunes Aveugles (IJA) de Toulouse, à l initiative de la Fondation espace écureuil pour l art contemporain et de l IJA : une danseuse-chorégraphe, Geneviève Pernin, un écrivain (moi-même) et treize stagiaires, parmi lesquels trois non-voyants et deux mal-voyants. Il y avait aussi avec nous Julie Rouge, de la Fondation Espace Écureuil, qui parfois prêtait la main à Paolo pour écrire, parfois photographiait, parfois dansait... et Nathalie Muratet éducatrice à l IJA, qui nous accueillait et veillait au bon déroulement du stage. Nous avons, comme toujours, commencé par nous présenter aux autres. Dire ce qui nous semblait essentiel ou intéressant de dire à ceux avec qui nous allions partager ce temps et cette expérience. Notre prénom, bien sûr, parfois notre parcours, notre handicap ; notre relation à la mal-voyance et à l écriture ou à la danse. Se rencontrer donc, se parler. Il faut ce temps rassurant pour entreprendre. Boire un thé ou un café. Il y a souvent un texte qui guide les gens dans un atelier, un fil intime qui cherche à s écrire et attend un peu de convivialité pour oser affleurer. Le premier texte que nous écrirons ensemble est d ailleurs comme une manière de se présenter aux autres. Il dira où nous sommes nés, où nous avons grandi. Il énoncera quelques souvenirs en une seule petite phrase ; notre couleur préférée ; notre rêve le plus cher. Ainsi, le groupe commence à exister. Deux personnes, Maryline et Catherine se connaissent depuis longtemps et sont amies. Juliette aurait aimé venir avec une personne non voyante qui, au dernier moment n a pu être disponible. Achim se souvient du jour où il est arrivé en France, depuis son Algérie natale. Muriel fait tout de suite preuve de beaucoup d humour dans son écriture. Paolo jouait au hand-ball...

Les ateliers d écriture comme de danse sont des espaces pour le «Je» ; des espaces où l on est invité à exister avec toute notre subjectivité dans un environnement de grande bienveillance. Le fait d être non-voyants devient rapidement un trait de personnalité comme un autre. Certains ont grandi dans des familles qui avaient très peu d argent, une autre, dans une famille d accueil. Chacun commence à dérouler des petits fragments de son histoire. Seule différence avec d autres ateliers : nous écrivons parmi le bruit des «Perkins» les machines à écrire en braille. Ensuite nous déjeunons ensemble, échangeons autour du repas, à trois ou à quatre avant de poursuivre l après-midi, par un atelier danse. Après un échauffement individuel, Geneviève amène rapidement les gens à travailler ensemble ; se toucher d abord, induire chez l autre un mouvement en effectuant des petites poussées sur les segments de son corps. Beaucoup gardent les yeux fermés pendant l exercice. La question du «voir» se pose à chacun pendant l atelier mais d une manière douce. Les voyants travaillent dans un espace intérieur, proprioceptif ; les non-voyants doivent accorder une écoute accrue aux gens qui s expriment devant eux. Nous reviendrons d ailleurs à plusieurs reprises sur «ce ressenti de la danse de l autre», à travers la danse et l écriture. Geneviève invitera les non-voyants à poser leur main sur les lombaires d un danseur pour percevoir son mouvement, sa danse, par le touché. Plus tard, le dernier jour, Abla et Yohan écriront quelques mots sur une danse exécutée devant eux, dans un déplacement d air et d ombres, des bruits de pas sur le sol, de main, des frottements.

Au terme de cette première session de danse, Geneviève lit un texte qui s amuse à énoncer, phrase après phrase, un grand nombre de mots désignant des parties du corps (J ai glissé mes mains entre mes cuisses parce qu elles étaient froides. J ai fait craquer mes doigts pour lutter contre le trac et je poussais avec ma main droite ma mèche de cheveux ) Les stagiaires sont invités à improviser à partir de cette lecture. C est là, la première tangente prise par la langue, sur les courbes du mouvement. Le premier moment vraiment «écriture/danse». Le lendemain, les deux disciplines continuent à suggérer des avancées (presque) parallèles. Il est important de considérer chaque activité comme une entité en soi ; faire en sorte que l atelier d écriture permette d écrire le texte que l on avait envie d écrire, quitte à ne pas l utiliser ou à ne pas l utiliser dans son intégralité lors des séances atelier/danse. Même idée pour la danse. Il est bien de donner à chacun l opportunité d explorer pleinement une danse, une gestuelle qui, plus tard, devront être simplifiées, fragmentées, lorsqu il s agira d introduire des mots. Pendant cette deuxième journée, nous multiplions donc les propositions, invitant les participants à choisir celle qui lui fait le plus plaisir de développer. En écriture, nous aboutissons à des textes assez longs dans lesquels nous nous appliquons à entendre les phrases susceptibles, seules, de bien résonner dans un silence qui pourra être dansé. Une phrase prise dans un paragraphe comme, je passais beaucoup de temps à le regarder dormir, portée par une présence physique, un geste simple du bras ou de la tête, n a pas besoin d un développement textuel. C est en soi un vers, un poème. Une atmosphère. Il existe donc, d un côté un texte que l auteur pourra retravailler et qui dit par exemple le contexte, l histoire, qui tisse le portrait de «l homme que l on aime regarder dormir» et de l autre, des phrases, des fragments que le geste pourra sublimer.

Lors de l atelier danse de ce deuxième jour, Geneviève invite les stagiaires à créer un autoportrait à partir de quatre verbes d actions qu elle leur demande de nommer : pousser, sauter, rouler, glisser ; se montrer aux autres en construisant des petites phrases dansées dont chaque composante relèverait d une de ces actions, chacun étant libre, bien sûr, d agencer les «pousser», «rouler», «sauter», «glisser» dans l ordre et selon le nombre de fois qu il souhaite. Le dernier jour, nous menons les ateliers de la journée de façon conjointe, expérimentant donc des rapprochements entre les deux disciplines. L idée, bien sûr, est à présent de suggérer une «écriture collective» ; d inviter les stagiaires à constituer des groupes de travail. Ils ont toute latitude pour produire une forme qui mêlerait texte et danse. Geneviève et moi proposons quelques pistes de travail. Le temps est bien sûr limité, loin des durées nécessaires à la réalisation d une composition achevée. Place donc, à l expérimentation ; à une situation capable de nous faire percevoir le possible de la création. Quatre groupes se constituent : Fabien, Marilyne, Catherine et Mireille ; Sylvie, Muriel et Juliette ; Lucie, Paolo et Abla ; enfin, Yohan a envie de travailler seul sur un portrait dansé d une personne évoquée lors de l atelier d écriture.

Reste un après-midi. Reste si peu par rapport au possible de ce travail. Nous le consacrons essentiellement à une forme adaptée de «cadavres exquis» puisque ce projet est en quelque sorte un prolongement à l exposition «Littérature et peinture» proposée dans le même temps par la Fondation Espace Écureuil.. Le cadavre exquis est une forme de création ludique inventée et expérimentée par les surréalistes. Il s agissait alors, pour chaque participant, d écrire un fragment de phrase sur une feuille (sujet, verbe ou complément selon sa place dans la chaîne) de le cacher et de le transmettre à son voisin de table et ainsi de suite jusqu à obtenir un texte qui se révélait en déroulant la feuille. Nous proposons donc une forme adaptée de ce jeu : un danseur investit l espace de danse et improvise pendant une à trois minutes. Pendant ce temps, une autre personne est assise devant une petite table et écrit un court texte inspiré par la danse déroulée sous ses yeux. Une troisième est ensuite appelée à danser à partir du texte écrit par le précédent et devant un quatrième qui écrit à partir de sa danse et ainsi de suite. Chacun est danseur deux fois, écrivain deux fois. Nous terminons par un solo improvisée de Geneviève qui danse pour nous pendant quelques minutes. Puis chacun écrit un texte. Chacun donne à entendre son ressenti à partir d une expérience commune de spectateur.

Avant de se séparer, nous effectuons ce que j aime appeler une photographie de groupe. Une photographie qui n en ai pas une et qui du coup, a sa place ici, à l Institut des Jeunes Aveugles, plus encore que partout ailleurs. Il s agit, sur le modèle d un livre d Édouard Levé intitulé Autoportrait, d écrire trois phrases commençant par «je» ou tout du moins, affirmant quelque chose propre à soi, de manière anonyme : un plaisir, une détestation, un souvenir anecdotique, un souhait, une manie... Chaque phrase est écrite sur un bout de papier plié. Nous mélangeons ensuite les papiers ; les «je», donc. Puis nous les lisons. Il en ressort ce que j aime nommer une photographie de groupe, que chacun, aveugle ou pas, pourra écouter «se révéler» devant lui. Autoportrait de groupe, dimanche 8 décembre, IJA Je n aime pas la violence. J ai la bouche sèche mais je vais bientôt pouvoir boire. Pourquoi produire à l infini des subterfuges politiques qui nous plongent dans un abîme de perplexité? J ai rencontré un homme à l entrée d un café, s en est suivie une soirée riche en poésie. Rencontres inattendues. On était content de se retrouver tous les matins. Ecrire? Pourquoi? Il serait si facile de le danser. On en a oublié la musique, bruit ou silence. Je ne me souviens jamais du sens du mot «scolastique». Une grande chaîne avec des maillons distendus. Des électrons libres qui se rapprochent, s éloignent, pour mieux se rencontrer. Je prends des libertés nouvelles avec mon corps et le regard des autres, j ose m allonger sur un banc public seule, pour contempler les nuages. Une parole, un geste, une émotion, un corps en mouvement, un tableau parlant, un spectacle vivant. Besoin d humour! J ai salué mon père, il a fui devant ma main tendue. Je ne sais pas qui mène la ronde. On était délié, on s est lié. À 26 ans, je me suis fracturé la vertèbre D7 en faisant des sauts du haut d un escalier mais ça ne m a pas empêché de danser. Je collectionne les noms d enseignes inspirés comme «Ma sorcière bien-aimée» pour un magasin de porcelaines. J aime bien le silence et la tranquillité. Je n aime pas partir, ça me laisse un arrière-goût de choses pas faites, de mots non dits, de rencontres inachevées. Vive la vie! J étais tranquille et fière. Je n ai jamais jamais fait cela avec lui et une seule fois avec elle. Un jour, quelqu un m a demandé si j étais français et je me suis entendu dire, «Yes, I am», je ne sais pas pourquoi. On ne sait toujours pas danser mais on est bien contents. Comment peut-on s endormir heureux et se réveiller triste? J aime la rosée

du matin. Chaque jour, je trouve un détail amusant à relever pour en sourire, par exemple, «lave moi» dessiné par un doigt impertinent sur la vitre d un camion sale. Je me dis qu il faudrait oublier d avoir peur mais j oublie d oublier. Ils avaient le regard d azur. J aime bien participer à un atelier d écriture et de danse. L enfance de l art, je ne comprends pas cette phrase, car l art est un enfant qui n a pas besoin du regard des autres. Je suis très fier de savoir orthographier «Ornithorynque»! J aime quand cela fait cling, cling, cling, darg, barg, ffftt. Christophe Fourvel, décembre 2013

Fondation espace écureuil pour l art contemporain 3 place du Capitole 31000 Toulouse 05 62 30 23 30 contact@caisseepargne-art-contemproain.fr www.caisseepargne-art-contemporain.fr 05 62 30 23 30 Institut des Jeunes Aveugles CESDV-IJA 37 rue Monplaisir 31400 Toulouse www.ijatoulouse.org 05 61 14 82 22