Les risques naturels au Maroc oriental Les risques naturels sont généralement ressentis comme une fatalité face à laquelle l homme reste impuissant. Ils peuvent causer des dégâts matériels et porter préjudice aux vies humaines. Leur manifestation est généralement imprévisible et survient de manière sporadique. Elle se prononce parfois de façon impressionnante et démesurée par rapports aux normes habituelles et peuvent avoir des conséquences catastrophiques. La responsabilité de l homme est en effet le plus souvent engagée, sinon toujours dans les causes des phénomènes dévastateurs, du moins dans leurs conséquences catastrophiques. La rapide croissance urbaine, le développement des industries à la recherche de terrains bon marché, l expansion du tourisme ont multiplié les constructions et infrastructures sans grand égard aux risques encourus, dans une société trop confiante en ses techniques. La multiplication des catastrophes qui en est résultée a permis une prise de conscience récente des risques naturels. Plusieurs régions du monde connaissent de temps en temps des intempéries provoquant parfois des inondations plus ou moins catastrophiques. Au cours de l automne de l année 2008, des pays méditerranéens, dont le Maroc, furent affectés par des inondations inhabituelles dues à des chutes de pluies diluviennes ayant alimenté des crues exceptionnelles lentes ou brutales. Il est vrai que ces phénomènes extrêmes s insèrent dans l irrégularité des aléas climatiques que connaissent les régions affectées par les pluies intenses. Mais seraient-t-ils amplifiés par des activités anthropiques telles que certaines pratiques agro-sylvo-pastorales dégradant les sols et la végétation, l imperméabilisation des espaces de croissance urbaine, l estompage des chenaux dans les opérations d aménagements, ou encore l insuffisance des infrastructures d évacuation des eaux pluviales? Certains espaces sont plus vulnérables que d autres, ce qui expliquerait certains cas d inondations par le mauvais choix des sites d implantation des installations humaines : zones côtières, champs d épandages de piémonts ou d embouchure, basses plaines alluviales Ces aléas climatiques seraient-t-ils dus aux vicissitudes des cycles naturels des saisons et des années ou aux impacts indirects des hommes et de leurs activités? L ampleur de ces phénomènes a-t-elle dépassé les normes habituelles? Ces phénomènes seraient-ils prévisibles à plus ou moins long terme, ou seul le risque pourrait en être estimé? Quels rapports existeraient-ils vraiment entre ces évènements et le phénomène du réchauffement climatique observé et largement médiatisé? Devrons nous lutter contre ce réchauffement ou devrions nous nous résigner à l adaptation? Quelles seraient les mesures curatives et/ou préventives à adopter et à entreprendre pour en alléger les dégâts matériels et éviter d avoir des victimes parmi les êtres humains? Les dégâts causés par les inondations seraient-t-ils réellement dus à l agressivité des conditions météorologiques exceptionnelles ou bien à des défaillances d aménagements et d efficacité des infrastructures? Aléas climatiques, eaux superficielles et risques hydrologiques au Maroc oriental Les aléas climatiques et les risques hydrologiques ont des impacts considérables non seulement au niveau du milieu naturel mais aussi sur le plan économique en terme d'agriculture, de pêche, de ressources en eau ou bien encore de qualité de l'environnement. Les risques hydrologiques et les aléas climatiques doivent être décrits et étudiés dans le but d'évaluer leurs impacts potentiels, leurs prévisibilités et leurs relations avec les changements liés à l'activité humaine. La compréhension des mécanismes physiques responsables de ces aléas et de ces risques s'établit selon des méthodes de recherches pluridisciplinaires basées sur le déblai du terrain d abord et sur l'analyse statistique détaillée des observations au laboratoire.
CRUE D'UN AFFLUENT DE L'OUED ZA PRES DE TAOURIRT (03 mai 2006) Cette crue est une réponse hydrologique rapide à une pluie intense, sur un territoire très dégradé : couverture du sol anéantie (sols érodés, tapis végétal naturel quasi éradiqué, suite au défrichement, au surpâturage et à la mise en culture abusive qui ne fait qu'ameublir davantage les terres qui deviennent extrêmement vulnérables avec la persistance des séquences de forte sécheresse). Les ponts, les chaussées et les terrasses cultivables sont également menacés par les risques hydrologiques occasionnés par les crues. Ces eaux troubles et turbulentes charrient d'énormes quantités de sédiments qui réduisent considérablement la capacité des réservoirs des barrages par envasement rapide (10 Mt / an au barrage Mohamed V). Les risques hydrologiques au Maroc Oriental sont fréquemment provoqués par les types de crues brutales qui surviennent à la suite de violentes précipitations sur un périmètre limité. Elles sont dans la plus part des cas, soudaines, de courte durée et ont un débit de pointe relativement élevé. En effet, ces crues provoquent dans l Oriental des inondations qui sont souvent dues aux précipitations dites "convectives d été" qui sont liés aux types de temps appelés les types de temps convectifs orageux. Elles peuvent avoir des effets catastrophiques sur des régions fortement urbanisées comme il s est produit fréquemment dans les villes d Oujda, de Berkane pendant la dernière décennie. Ces crues sont appelées parfois «crue éclair», elles sont d autant plus actives que le terrain présente une nette instabilité soit à un niveau local donc plus restreint ou au contraire une instabilité plus étendue (instabilité affectant une grande partie du bassin versant). On peut également relier les inondations à d autres scénarios météorologiques, qui sur l Europe et le Maghreb septentrional sont bien établis. Ce sont les inondations hivernales, causées par des systèmes appelés les perturbations d ouest qui apportent des précipitations pouvant être, au contraire des premières, longues, continues et intenses. Le sol se sature et de grands volumes d eau ruissellent. Il est vrai qu on n a que peu de connaissances sur les risques hydroclimatiques, ce qui empêche de les prévoir/décrire finement. Par exemple, la quantité de pluie qui a déclenché une crue sur un bassin versant peut être estimée, mais elle n est pas connue parfaitement car on ne peut faire des mesures de pluie actuellement qu en nombre très limité de points du bassin-versant. De ce fait l incertitude signifie manque de connaissanc
TYPE DE PERTURBATIONS MEDITERRANEENNES EXEMPLE DU 17 et 18 Novembre 2003 Ce type de perturbations intéresse essentiellement le Nord-Est du Maroc. Elles génèrent des fortes précipitations. Le présent exemple avait engendré des abats d eau intenses : en 24 h, la pluie enregistrée est de 165 mm à Nador et de 175 mm à El Hoceima Les précipitations et les risques des inondations sur les Hauts Plateaux A l Ouest des Hauts Plateaux, des précipitations intenses se manifestent principalement en été et en automne comme en témoigne la crue de l oued Za du 16 juillet 1996: le débit instantané de 790 m3/s révèle le caractère violent des pluies dans la région qui ont été longtemps ignorée et sous-évaluées en raison de la relative rareté des informations à leur sujet, en l'absence d'instrumentation de mesure.
L année hydrologique et la notion de saisons sèches Exemple du bassin versant de l Oued Za On note une longue période sèche et quasi continue de 15 mois interrompue par le seul mois d avril 1995 où les précipitations dépassent de peu sa double température. On remarque 20 mois secs sur les 24, ce qui est considérable. Cas de la ville d Oujda (RADEEO, 2008) La problématique des inondations de la ville d'oujda est liée aux oueds traversant la ville et aux différents talwegs situés dans le pourtour de la ville côtés Sud, Est et Ouest lesquels génèrent des débits et des volumes importants qui provoquent fréquemment des inondations. Les bassins versants qui dominent la ville du côté sud, montrent de très fortes pentes. Une majorité de la superficie est constituée de terrain nu, le reste étant planté par des conifères à faible densité et sans sous couche végétale. Cette configuration est propice au ruissellement des eaux et aux phénomènes d'érosion et de transport solide. La zone Ouest de la ville est traversée par Oued Nachef. Ce dernier draine un bassin versant important de 50 km 2. Les problèmes sont identifiés sur cet Oued notamment l empiètement des habitations sur le lit de l Oued et expose en permanence la population aux risques d inondation. Dans la zone Est, l'oued Sidi yahya qui draine un bassin versant de 20 Km 2 est responsable des désordres observés au niveau des habitations. Sur le cours de l'oued, deux bassins d'écrêtement ont été mis en place. Leur fonctionnement est largement altéré par l'envasement. En aval, l'oued ne dispose pas d'exutoire.
Entre ces deux oueds, toute la zone Sud de la ville est exposée au risque d'inondations des bassins versants qui dominent la zone. Neuf talwegs principaux dont l'oued Sidi Maâfa (qui est le plus important) ont été identifiés. Ces talwegs drainent un bassin versant global de 14Km 2, qui ne sont pas boisés. Ils se caractérisent par des pentes élevées, des ruissellements et des temps de réponses importants, des vitesses et débits générés par ce type de bassin versant sont importants et génère de graves dégâts, surtout que ces talwegs n'ont pas d'exutoires et déversent directement sur des zones urbanisées. Lors des crues, leurs apports viennent surcharger le réseau pluvial de la ville, aggravant les problèmes d'inondation de ce réseau, son colmatage et l'importance des stagnations dans les zones de dépression.