Document réalisé par Jean-Jacques FREYBURGER Conseiller Pédagogique en Arts Visuels - Bassin Centre Haut- Rhin Période historique : XVIIIème siècle Domaine artistique : Arts du visuel peinture Annexe 1 de la Fiche pédagogique : «Scène de patinage» de Pierre Brueghel Pour aller plus loin et permettre la mise en réseau «Des scènes de genre» Jean, Pol et Hermann de Limbourg, dits les frères de Limbourg, le Mois de mai ou Fêtes de mai, enluminure des Très Riches Heures du duc de Berry, v. 1413-1416. Manuscrit enluminé, couleurs opaques sur parchemin, 29 21 cm. Musée Condé, Chantilly. Le duc de Berry s'attacha à partir de 1405 les services des frères de Limbourg, qui réalisèrent pour lui de nombreux travaux, parmi lesquels les Belles Heures et les Très Riches Heures, qui constituent des contributions majeures à l'art de l'enluminure. Remarquable par l'intensité de ses coloris et par la maîtrise de la représentation du paysage, non pas figé, mais rendu dans une suite de plans qui donne la sensation de la profondeur, le manuscrit des Très Riches Heures comporte une enluminure pour chaque mois de l'année, avec une des activités caractéristiques qui y sont associées. http://accel6.mettre-put-idata.over-blog.com/335x358/0/18/96/12//berrymai.jpeg Bruegel l'ancien, le Repas de noces, 1568. Huile sur bois, 114 163 cm. Gemäldegalerie, Kunsthistorisches Museum, Vienne. Les scènes de genre (fêtes de village, mariages) idéalisent les conditions de vie des classes populaires afin de plaire à la bourgeoisie, qui y retrouve les effets de son bon gouvernement. Dans des tons rouge et or, Bruegel reprend un motif déjà illustré par Dürer ou par le Tintoret. http://www.lamarotte.fr/wp-content/uploads/2008/07/le-repas-de-noce.jpg Jan Vermeer, la Laitière, v. 1658. Huile sur toile, 45,5 41 cm. Rijksmuseum, Amsterdam. La figure de la jeune femme d'allure modeste occupée à verser du lait se détache nettement sur le fond dépouillé. Une lumière très douce provenant de la gauche de la toile, où l'on aperçoit 1
l'embrasure d'une fenêtre, imprègne cette aimable scène de genre et met en valeur les tons bruns et dorés du tableau, qui compte parmi les plus célèbres de l'artiste. http://www.reproductions-tableaux.com/images/laitiere.jpg. Jean-Baptiste Greuze, l'accordée de village, 1761. Huile sur toile, 92 117 cm. Département des peintures, musée du Louvre, Paris. Présentée au Salon de 1761, la toile de Greuze connut un grand retentissement. Diderot en fit une description très fidèle bien que teintée de moralisme dans ses Salons : «C'est un père qui vient de payer la dot de sa fille. [ ] Le peintre a donné à la fiancée une figure charmante, décente et réservée. [ ] Elle est jolie, vraiment. Une gorge faite au tour qu'on ne voit point du tout. Mais je gage qu'il n'y a rien là qui la relève, et que cela se tient tout seul. Plus à son fiancé, et elle n'eût pas été décente ; plus à sa mère ou à son père, et elle eût été fausse. Elle a le bras à demi passé sous celui de son futur époux, et le bout de ses doigts tombe et appuie doucement sur sa main ; c'est la seule marque de tendresse qu'elle lui donne, et peut-être sans le savoir elle-même.» http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations2005/images/061.jpg Jean-François Millet, Des Glaneuses, 1857. Huile sur toile, 83,5 111 cm. Musée d'orsay, Paris. Des glaneuses (souvent improprement nommé Les Glaneuses). Le peintre a représenté trois femmes, parmi les plus pauvres de la campagne, puisque contraintes de glaner pour manger, et illustre ainsi la misère de la population rurale en s'inscrivant dans la veine réaliste, sans misérabilisme. Les trois femmes figurent les trois gestes du glanage : se baisser, ramasser, se relever. Le travail de ses femmes est pénible (courbure du dos, maigreur de la récolte), mais leurs vêtements ne sont pas des haillons. Cette pauvreté (et une certaine fracture sociale) est accentuée par l'apparente richesse de la récolte de blé en arrière plan. Millet représente dans le ciel une nuée d'oiseaux, prêts eux aussi à picorer les grains oubliés, à l'instar des glaneuses. http://www.artsci.wustl.edu/~fr215/milet_les_glaneuses.jpg 2
Gustave Courbet, Un enterrement à Ornans, 1849-1850. Huile sur toile, 3,15 6,68 m. Musée d'orsay, Paris. Conformément à la volonté de l'artiste de peindre des «choses réelles et existantes», cette composition, traitée dans ses dimensions comme un tableau d'histoire, représente un sujet somme toute banal. Cadrant au plus près ses personnages, peints sans aucun souci d'idéalisation, Courbet a pris soin de ne pas donner plus d'importance au prêtre et aux notables qu'aux simples paysans, allusion explicite à ses penchants pour la démocratie. Toujours par souci de réalisme, il a laissé apparentes les traces de son pinceau, utilisé des tons que les plus virulents de ses critiques jugèrent «sales et communs» et modelé des formes qualifiées à l'époque «des plus grossières». http://www.latribunedelart.com/expositions/expositions_2007/courbet_enterrement.jpg Gustave Caillebotte, les Raboteurs de parquet, 1875. Huile sur toile, 102 146,5 cm. Musée d'orsay, Paris. Le tableau introduit avec originalité un thème académique (l'étude des torses) dans une toile qui se voulut résolument moderne. Le souci du détail s'accorde de manière paradoxale avec un espace et des proportions anatomiques démesurés : plancher incliné, ligne d'horizon surélevée, bras des ouvriers étirés. Une «utilisation hardie de l'asymétrie et des vides» complète les effets de contrejour et de reflets. http://www.histoire-image.org/photo/zoom/geo3_caille_001f.jpg Édouard Manet, Argenteuil, 1874. Huile sur toile, 149 131 cm. Musée des Beaux-Arts, Tournai. L'évocation des vibrations de l'atmosphère compta parmi les préoccupations majeures des artistes impressionnistes. L'intérêt pour la représentation de paysages fluviaux, permettant notamment la description des reflets du soleil sur l'eau, fut en partie illustré par l'œuvre d'édouard Manet. La représentation du couple dans ce cadre particulier place le tableau à mi-chemin entre portrait et scène de genre. http://altair.chonnam.ac.kr/~kimsj/travel_diary/france_4th/images/manet_argenteuil.jpg 3
Georges Seurat, Un dimanche à la Grande Jatte, 1884-1886. Huile sur toile, 207 308 cm. Art Institute of Chicago, Chicago. S'il est à rapprocher des œuvres impressionnistes par son thème, Un dimanche à la Grande Jatte en diffère totalement par sa technique, qui relève pleinement des théories du néoimpressionnisme, dont Georges Seurat fut l'un des plus ardents promoteurs. Présenté à la dernière exposition impressionniste en 1886, cet ambitieux tableau il ne comporte pas moins de quarante personnages fit scandale : alors que le public commençait à apprécier les toiles impressionnistes, les néo-impressionnistes (et leurs touches divisées, dont le «mélange optique» doit être assuré par l'œil du spectateur) manquaient à ses yeux de spontanéité. Il fallut d'ailleurs à Seurat trentetrois études peintes et vingt-six dessins préparatoires pour accomplir son chef-d'œuvre. http://www.cosmovisions.com/images/seuratdimanchegrandejatte.jpg Ernst Ludwig Kirchner, Scène de rue à Berlin, 1913-1914. Huile sur toile, 121 95 cm. Brücke Museum, Berlin. Une volonté de critique sociale fut à l'origine des toiles de Kirchner qui ont pour sujet les membres de la bonne société berlinoise. Installé à Berlin de 1911 à 1917, il multiplia au cours de ce séjour les scènes de rue aux couleurs dissonantes. La description des postures et des visages exprime avec violence le désir du peintre de tourner ses sujets en ridicule. http://www.repro-tableaux.com/kunst/ernst_ludwig_kirchner/1007221.jpg David Hockney, A Bigger Splash, 1967. Acrylique sur toile, 242,6 243,8 cm. Tate Galleries, Londres. David Hockney, dont l'œuvre s'inscrit dans la mouvance du pop art, a exécuté trois toiles qui ont pour sujet le splash. Cette peinture, la dernière des trois, est la plus simplifiée. Elle est aussi la toile la plus représentative du style californien de Hockney. Caractérisée par un décor figé formé de plans géométriques aux couleurs saturées, elle voit sa froide ordonnance perturbée par une grande tache blanche et floue qui représente les jaillissements d'eau provoqués par un plongeon dans la piscine. La scène, teintée d'un certain humour, évoque aussi l'oisiveté impersonnelle des habitants aisés de Los Angeles que côtoyait l'artiste, leur présence dans la villa n'étant de ce fait suggérée (en creux) que par la seule gerbe blanche. 4
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