Analyse graphique des données du site eco2mix (RTE) pour la région Bretagne Septembre 2013

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Transcription:

Analyse graphique des données du site eco2mix (RTE) pour la région Bretagne Septembre 213 H. Flocard & J.-P. Le Gorgeu Association «Sauvons le Climat» Ces figures sont libres d usage à condition d en citer l origine comme suit : données «eco2mix/rte», analyse «Sauvons le Climat». Ce fichier ainsi que l ensemble des données eco2mix sauvegardées et rassemblées par trimestre sera mis à disposition à l adresse suivante : http://www.sauvonsleclimat.org/donneestechniqueshtml/analyse-graphique-des-donnees-dusite-eco2mix-rte-sur-la-production-francaise-delectricite/35-fparticles/1177-analyse-graphiquedes-donnees-du-site-eco2mix-rte-sur-la-production-francaise-delectricite.html

3 25 2 15 1 5 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 11 12 13 14 15 16 17 18 19 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3 Echanges Physiques Nucléaire Thermique ENR thermiques Hydraulique Pompage Eolien Solaire Fig.1 Consommation production Bretagne Septembre 213 (MW). La puissance consommée moyenne du mois a été de 2,4 GW entre un maximum de 2,73 GW le 17 du mois et un minimum de 1,25 GW le 1 du mois. La consommation est couverte à 9,6 % par des importations. En première approximation, celles-ci provenant, ce mois-ci exclusivement de Basse Normandie on peut raisonnablement estimer que 9% de l électricité consommée en Bretagne est indirectement d origine nucléaire. Le complément de production est fourni par l hydraulique au rythme des marées, par le solaire pour les milieux de journées et par l éolien, particulièrement sur la période du 15 au 2 du mois. On note que la région Pays-de-Loire a elle aussi importé sans cesse du courant. Toutefois, les données eco2mix ne fournissant que le bilan des échanges [=importexport] permettent difficilement de savoir si de l énergie électrique produite par les centrales nucléaires en amont sur la Loire, voire des centrales plus lointaines ou de l étranger, n a pas traversé cette région ou d ailleurs la Basse-Normandie vers la Bretagne.

6 5 4 3 2 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 11 12 13 14 15 16 17 18 19 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3-1 Nucléaire Thermique ENR thermiques Hydraulique Eolien Solaire Fig.2 Production électrique de la Bretagne Septembre 213 (MW). Ce mois-ci, l ensemble de ces productions compte environ 9,7% de la consommation locale. En GWh la production totale a été de 67,5 pour l éolien, 37,6 pour l hydraulique, 17,7 pour les ENR thermiques et de 14,7 pour le solaire (consommation totale 1467,2 GWh). A l exception des ENR Thermiques dont la production est quasi-constante et de la faible contribution thermique (en noir et comptant pour 1,3 GWh), les autres énergies, toutes fatales, fluctuent sans corrélation avec les besoins en électricité de la région.

8 7 6 5 4 3 2 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 11 12 13 14 15 16 17 18 19 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3 Evolution par 1/2 h Valeur moyenne mensuelle Puissance installée (MW) Fig.3 Production éolienne, Puissance (MW) Bretagne Septembre 213. En nous basant sur les données des 3/6 et 3/9 des «Tableaux de bord éolien et photovoltaïque» du ministère nous avons estimé la puissance éolienne régionale installée à 756 MW. La puissance moyenne livrée au réseau sur le mois a été de 93,8 MW soit une efficacité moyenne de 12,4 %. Le maximum de production a été de 488 MW (efficacité 64,6 %) le 17 du mois. Plusieurs fois dans le mois la production a été quasi-nulle et absolument nulle le 24 du mois.

35% 3 3% 25 25% 2 2% 15 15% 1% 1 5% 5 % 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 11 12 13 14 15 16 17 18 19 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3 Fig.4 Production éolienne, Taux de couverture (%) Bretagne Septembre 213. La courbe rouge (échelle de droite en MW) montre l évolution de la consommation. En moyenne, le taux de couverture (rapport de la puissance livrée à la puissance consommée au même instant) de l éolien est de 4,7 %. Il atteint son maximum (31,8 %) le 15 du mois (un jour de weekend) à un moment qui combine une forte production éolienne et un faible besoin en électricité. Les pics du taux de couverture reflètent donc autant la production éolienne que la faible consommation. Le minimum est de % le 24 du mois.

35% 3% 25% 2% 15% 1% 5% % Fig.5 Bretagne Septembre 213.Pourcentage du temps en fonction de la puissance éolienne livrée (abscisses : intervalles de puissance mesurés en pourcentage de la puissance installée : 756 MW). Cette distribution présente une forme «conventionnelle» pour une zone géographique de petite dimension au regard des zones météo (pas ou peu de foisonnement). Le mois a été peu productif (efficacité moyenne 12,4 %) avec un fort pic de production (le 17 du mois quand l efficacité a presque atteint 64,6 %). Ainsi la puissance livrée n a dépassé 5 % de la puissance moyenne installée que pendant 2 % du temps. Elle a été inférieure à 15 % de la puissance installée pendant 67 % du temps.

6 5 4 3 2 1 5 1 15 2 25 3 Fig.6 Bretagne Septembre 213. Diagramme de corrélation entre la puissance éolienne livrée (axe vertical unité MW) et la consommation au même instant (axe horizontal MW). On n observe aucune corrélation, comme on pouvait s y attendre pour une énergie fatale.

2 15 1 5 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 11 12 13 14 15 16 17 18 19 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3-5 -1-15 Fig.7 Gradient de puissance éolienne (MW/h) Bretagne Septembre 213. En ce mois globalement peu venté, la forte production sur la période du 15 au 19 du mois n a pas pour autant été régulière, Le réseau (en fait l importation de puissance nucléaire depuis la Basse- Normandie) a dû gérer des gradients de puissance dépassant 1 MW/h aussi bien en positif qu en négatif.

16 14 12 1 8 6 4 2 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 11 12 13 14 15 16 17 18 19 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3 Evolution par 1/2 h Valeur moyenne mensuelle Puissance installée (MW) Fig.8 Production photovoltaïque, Puissance (MW) Bretagne Septembre 213. En nous basant sur les données des 3/6 et 3/9 des «Tableaux de bord éolien et photovoltaïque» du ministère nous avons estimé la puissance solaire régionale installée à 145,5 MW. La puissance moyenne livrée au réseau sur le mois a été de 2,5 MW soit une efficacité moyenne de 14,7 %. Le maximum de production a été de 14 MW (efficacité 64,6 %) le 2 du mois à 13h3. Les hauteurs des maxima reflètent la variabilité de la nébulosité surimposée à l évolution astronomique de la hauteur solaire à son zénith. Cette dernière affecte aussi la largeur des pics de production à leur base (maximale au solstice d été, minimale à celui d hiver).

5% 45% 4% 35% 3% 25% 2% 15% 1% 5% % Fig.9 Bretagne Septembre 213.Pourcentage du temps en fonction de la puissance solaire livrée (abscisses : intervalles de puissance mesurés en pourcentage de la puissance installée : 145,5 MW). L axe vertical a été tronqué à 5 %. La barre la plus à gauche s élève en fait à 57,4 %. Cette distribution présente la forme «conventionnelle» pour la production solaire d une zone géographique de petite dimension au regard des zones météo (pas ou peu de foisonnement). Le mois a été assez productif (efficacité moyenne 14,1 %) avec une production qui le 2 du mois à 13h3 a atteint son maximum mensuel (efficacité de 71,5 %). La puissance livrée n a dépassé 5 % de la puissance moyenne installée que pendant 9,3 % du temps. Elle a été inférieure à 15 % de la puissance installée pendant 65,7 % du temps.

7% 3 6% 25 5% 2 4% 15 3% 2% 1 1% 5 % 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 11 12 13 14 15 16 17 18 19 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3 Fig.1 Production photovoltaïque, Taux de couverture (%) Bretagne Septembre 213. La courbe rouge (échelle de droite en MW) montre l évolution de la consommation. En moyenne, le taux de couverture (rapport de la puissance livrée à la puissance consommée au même instant) du photovoltaïque est de 1 %. Il atteint son maximum (6,5 %) le 1 du mois à 16h quand le soleil est encore haut et que la consommation baisse. De façon générale, les meilleurs taux de couverture sont atteints les weekends à des moments où une bonne production photovoltaïque se combine à un faible besoin en électricité. Les pics du taux de couverture reflètent donc autant la production solaire que la faible consommation.

12 1 8 6 4 2 5 1 15 2 25 3 Fig.11 Bretagne Septembre 213. Diagramme de corrélation entre la puissance photovoltaïque livrée (axe vertical unité MW) et la consommation au même instant (axe horizontal MW). On n observe aucune corrélation, comme on pouvait s y attendre pour une énergie fatale.

4 3 2 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 11 12 13 14 15 16 17 18 19 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3-1 -2-3 -4-5 Fig.12 Gradient de puissance solaire (MW/h) Bretagne Septembre 213 Comme il se doit les gradients sont en moyenne directement liés au pic de production solaire. Ils sont positifs le matin et négatifs l après-midi. Leur amplitude est aussi en relation avec la hauteur du pic. Plus il y a de soleil, plus le parc photovoltaïque exerce de contrainte sur le réseau. Ainsi pour des pics de 1 MW en milieu de journée les gradients s élèvent à +/- 3MW/h. Surimposé à cette tendance générale, on observe aussi des irrégularités à l échelle de la demi-heure qui, si elles ne correspondent pas une incertitude de la collecte de données par RTE/eCO2mix, pourraient être attribuées à l effet «un nuage passe».

25 2 15 1 5 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 11 12 13 14 15 16 17 18 19 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3 Fig.13 Production hydraulique, Puissance (MW) Bretagne Septembre 213. L hydraulique breton lié au barrage de la Rance se distingue du reste de l hydraulique français (de type «fil de l eau» ou «éclusées»). C est non seulement une énergie fatale (comme l hydraulique de fil de l eau) mais aussi une production au rythme alternatif. Elle ne participe que faiblement au réglage du réseau par le biais d une fonction de pompage. L énergie totale livrée au réseau sur le mois a été de 37,6 GWh, alors que le pompage (une consommation de courant restituée pour partie ultérieurement et comptabilisée dans le total «hydraulique») n a concerné que 3,9 GWh. Difficilement visible sur cette figure, on peut vérifier un décalage horaire progressif des pics reflétant celui des marées (idem pour les pics de pompage non illustrés dans ce document).

25 2 15 1 5 5 1 15 2 25 3 Fig.14 Bretagne Septembre 213. Diagramme de corrélation entre la puissance hydraulique livrée (axe vertical unité MW) et la consommation au même instant (axe horizontal MW). Compte tenu de ce que sur une période de l ordre du mois, il ne peut pas y avoir de corrélation entre les marées avec les besoins électriques de la société on n observe encore aucune corrélation. L hydraulique des marées est bien une énergie fatale.

4 35 3 25 2 15 1 5 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 11 12 13 14 15 16 17 18 19 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3 Evolution par 1/2 h Valeur moyenne mensuelle Fig.15 Production ENR thermique, Puissance (MW) Bretagne Septembre 213. Cette production ayant pour origine la combustion de la biomasse et de déchets en cogénération fonctionne comme une énergie de base quasi-constante autour de sa valeur moyenne (24,5 MW). Sur ce mois, le taux de couverture moyen correspondant est de 1,25 % (variant de,6 % à 2,6%). Une contribution aussi faible ne peut bien sûr pas être utilisée pour la stabilisation du réseau.

14% 3 13% 25 12% 11% 2 1% 15 9% 1 8% 7% 5 6% 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 11 12 13 14 15 16 17 18 19 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3 Fig.16 Importation électrique, Taux de couverture (%) Bretagne Septembre 213. La courbe rouge (échelle de droite en MW) montre l évolution de la consommation. En moyenne sur le mois, le taux de couverture (rapport de cette puissance importée à la puissance consommée par la région au même instant) est de 9,6 %. A son maximum il atteint même 11,4 % (le 25 du mois à 1h). Le fait qu il dépasse 1% démontre qu à ce moment le barrage de la Rance est en train de stocker de l énergie nucléaire importée (qui au relâchement de l eau devient une «énergie verte»! Pour plus de détails, voir fig. 18). Au minimum, le taux de couverture d importation est de 65,7 %. Il a lieu le 15 du mois à 16h3 au moment où en ce jour de week-end l éolien atteint son maximum de taux de couverture. L analyse des données de Basse-Normandie montre qu il y a eu ce jour là un ajustement rapide à la baisse de la production nucléaire (ainsi que pour gérer le pic éolien du 16 du mois et d autres de plus faible ampleur les jours suivants).

3 25 2 15 1 5 5 1 15 2 25 3 Fig.17 Bretagne Septembre 213. Diagramme de corrélation entre la puissance importée (axe vertical unité MW) et la consommation au même instant (axe horizontal MW). Compte tenu de la dépendance de la région à plus de 9% sur la production nucléaire importée de Basse- Normandie, comme on pouvait s y attendre, la corrélation est quasi-parfaite.

5 24 25 26-5 -1-15 -2-25 -3-35 -4 Fig.18 Bretagne Septembre 213. Nature de l énergie pompée dans le barrage de la Rance. En Fig.16, on a noté que les 25 et 26 du mois, à certains moments, la Bretagne a importé plus d électricité qu elle n en consommait. C est ce que montre la courbe rouge (échelle MW) qui donne la différence «puissance-importée puissance consommée». Par deux fois, la courbe devient positive. Sur la même période, la courbe bleue montre la puissance de pompage de la Rance (MW ; pompage = consommation = valeurs négatives). La Rance stocke nécessairement à ce moment de l énergie importée de Basse Normandie et non de l énergie produite localement. On constate d ailleurs que toutes les instances de pompage de ces trois jours correspondent à des pics de la différence entre l importation et la consommation. Même s il n existe pas d électrons verts (éolien ou solaire) ou rouges (nucléaires), cette figure montre qu on peut raisonnablement estimer que c est dans tous les cas de l électricité nucléaire importée qui est stockée dans le réservoir de la Rance. Cela constituerait d ailleurs comme une bonne utilisation de cet investissement.