Les prévisions saisonnières pour le trimestre novembre-décembre-janvier 2016-2017 Qu'est-ce que la prévision saisonnière? La prévision saisonnière a pour objectif de déterminer le climat moyen sur les trois mois à venir, à l'échelle d'une région comme l Europe de l Ouest. Contrairement aux prévisions à échéance de quelques jours, l information n est pas détaillée ni chiffrée, mais présentée sous forme de prévisions qualitatives qui renseignent sur les grandes tendances (plus chaud ou plus froid, plus sec ou plus humide que la normale). Les climatologues analysent les résultats de modèles numériques comparables à ceux utilisés pour réaliser les prévisions à court terme, mais intégrant la modélisation des océans. Dans certains cas, aucun scénario dominant ne se dégage : faute d éléments probants susceptibles d'influencer le climat des prochains mois, il est impossible de privilégier une hypothèse. Les performances des prévisions saisonnières sont très variables. Elles sont meilleures pour la température que pour les précipitations, et, pour la température, meilleures en hiver qu'en été. La fiabilité de ces prévisions est bien meilleure outre-mer qu en métropole, en particulier pour les précipitations. En savoir plus : notre dossier «la prévision saisonnière» Prévisions pour le trimestre novembre-décembre-janvier 2016-2017 sur l Europe et la France métropolitaine Situation générale : Les modèles de prévision saisonnière s'accordent sur un contexte plutôt anticyclonique sur le Nord de l Europe et les régions polaires.toutefois, une forte incertitude demeure sur le type précis de circulation atmosphérique qui pourrait intéresser nos régions pour le prochain trimestre. Il semble cependant que le scénario d un trimestre très doux et très humide (surtout sur l Europe du Nord) soit improbable. Pour les températures : Les circulations envisagées ne permettent pas de dégager de scénario, excepté pour les zones méditerranéennes, qui devraient connaître des conditions plus douces que la normale, les îles Britanniques, où les températures devraient être proches des normales, et l Europe centrale (de l Autriche à l Ukraine et au sud des Pays Baltes) avec des conditions plutôt plus froides que la normale.
Synthèse pour les températures (cliquez sur la carte pour l agrandir) Pour les précipitations : Pour l'europe, aucun scénario n est privilégié en matière de précipitations. Seules les îles Britanniques et l Islande ont une probabilité plus élevée de connaître un trimestre plus sec que la normale. Pour la France et l Europe du Nord en général, aucun scénario ne se dégage. En revanche, un scénario très humide semble peu probable.
Synthèse pour les précipitations (cliquez sur la carte pour l agrandir) En résumé pour la France : Pour les températures : pas de scénario privilégié, excepté pour les zones méditerranéennes, où les températures devraient rester plus douces que la normale. À noter que l'absence de scénario ne signifie pas que la survenue d'une vague de froid ponctuelle soit impossible sur le trimestre à venir. Par ailleurs, il semble très probable que la douceur exceptionnelle observée en France de novembre 2015 à janvier 2016 (trimestre novembre-décembre-janvier le plus chaud jamais observé en France) ne se reproduira pas cette année. Pour les précipitations : pas de scénario dominant non plus, mais il semble qu un contexte fortement humide soit exclu, surtout sur la moitié nord. Ainsi, la sécheresse
actuellement observée hors des zones méditerranéennes pourraient sinon perdurer, du moins ne s améliorer qu à la marge. Après le fort épisode El Niño de 2015/2016, comment évoluera l océan Pacifique au cours des prochains mois? Dans l'océan Pacifique, au niveau de l équateur, les modèles prévoient des températures de surface de la mer légèrement inférieures à la normale. Cette prévision marque le glissement probable en cours vers une situation de faible «La Niña». L ensemble des modèles disponibles de part le monde propose une probabilité voisine de 60% de connaître un épisode «la Niña» de faible intensité. La possibilité de rester dans une phase «Neutre» reste cependant un scénario assez probable (probabilité de l'ordre de 45%). Ce qui signifie que dans le cas où une «Niña» venait à se déclarer, les répercussions sur le climat mondial seraient très atténuées par rapport aux conséquences attendues classiquement. Elles pourraient être en revanche un peu plus sensibles pour certaines régions d outre-mer. Prévision des anomalies moyennes de température de surface de la mer par le multi-modèles EUROSIP (liste des contributeurs en fin de bulletin) pour le trimestre novembre-décembrejanvier 2016-2017. L ellipse bleue signale la zone où les températures de surface de la mer sont devraient être inférieures à la normale.
Outre-mer : Océan Atlantique : Antilles : Des conditions plus chaudes que la normale sont probables. L incertitude est forte pour les précipitations pour lesquelles aucun scénario n est privilégié. Guyane : Des conditions plus humides que la normale sont probables, avec des températures globalement proches des normales. Saint-Pierre et Miquelon : Des conditions plus chaudes que la normale sont probables. Les précipitations devraient être supérieures à la normale. Océan Indien : La Réunion et Mayotte : Un scénario plus sec que la normale est attendu pour les deux îles. En ce qui concerne les températures, aucun scénario ne se dégage. Océan Pacifique : Nouvelle-Calédonie : Des conditions plus chaudes et plus humides que la normale sont probables, en lien notamment avec le faible épisode Niña prévu. Wallis et Futuna : Des conditions plus chaudes et plus humides que la normale sont probables. Polynésie : Sur les Marquises, le scénario le plus probable est celui d un trimestre plus sec que la normale, avec des températures proches des normales. Pour la partie centrale de la Polynésie (archipels des Tuamotu et de la Société) aucun scénario n est privilégié pour les précipitations et des conditions plus chaudes que la normale probables. Pour les îles australes, le trimestre à venir devrait être plutôt chaud et humide. Le prochain bulletin sera publié fin novembre 2016. Il proposera les prévisions pour le trimestre décembre janvier février 2016-2017, correspondant à l hiver météorologique. Les prévisions utilisées par Météo-France dans cette analyse sont issues des résultats de l'ensemble multi-modèles EUROSIP composé des modèles de Météo-France (MF), du Centre Européen de Prévision Météorologique à Moyen Terme (ECMWF), du Met Office britannique (Met Office), du National Centers for Environmental Prediction américain (NCEP), de la Japan Meteorological Agency (JMA) ainsi que de l'expérience multi-modèles menée en Corée du Sud sous l égide de l OMM (LC-MME).