Le contrôle de police Pièce pour enfants de Jérôme VUITTENEZ Cette pièce est sous licence Creative Commons http://creativecommons.org/licenses/by-nd/2.0/fr/ Vous êtes libre de de reproduire, distribuer et communiquer cette création au public selon les conditions suivantes : Vous devez citer le nom de l'auteur original Vous n'avez pas le droit de modifier, de transformer ou d'adapter cette création.
Caractéristiques Distribution : En fonction du nombre d'enfants, plusieurs rôles pourront être joués par chacun. Décor, costumes et accessoires : La scène se passe sur une route. L'un des enfants joue le rôle d'un policier. Les autres sont des automobilistes. Les voitures sont représentés par des chaises, que les enfants déplacent avec eux. Des ballons de couleurs peuvent être utilisés en guise d'alcootest. Des talkies walkies peuvent être utilisés pour le dialogue entre le policier et son responsable. Le policier est armé. Public: Pour enfants Synopsis : Un policier arrête des automobilistes et effectue divers contrôles. L auteur peut être contacté par courriel à l adresse suivante : postmaster@merome.net Merci de contacter l'auteur avant toute utilisation ou représentation de cette pièce (par courtoisie!)
Le policier se tient au milieu de la scène. Les automobiles arrivent par la gauche, s'arrêtent au niveau du policier. À la fin de chaque scène avec le policier, la voiture fait le tour de la scène par la droite pour pouvoir faire un prochain passage avec d'autres enfants ou les mêmes, selon la distribution. Le chef policier se tient dans un autre plan, il est resté au bureau, mais communique avec le policier par radio. <Le chef> : (parlant dans un talkie walkie) Zebra 3, est-ce que vous me recevez? <Le policier> : (bougeant les lèvres mais n'émettant aucun son) <Le chef> : Le bouton rouge, Zebra 3! Le bouton rouge pour parler! <Le policier> : Zebra 3, ici Zebra 3, je vous reçois 5 sur 20, chef. <Le chef> : On dit 5 sur 5, Zebra 3. Vous avez bien retenu les consignes? <Le policier> : Quoi? Les bouteilles étaient consignées? Moi j'ai tout amené au container, moi! <Le chef> : Les CONSIGNES! Les ordres. <Le policier> : Ah les ordres! Ben oui chef : embêtez les automobilistes, autant que je le peux. <Le chef> : «Arrêtez», pas «embêtez». On recherche un dangereux criminel qui a enlevé des enfants. Il va sans doute passer par votre route. <Le policier> : Pas de problème. Je m'en occupe. Vous pouvez compter sur moi. <Le chef> : Ouais, justement, c'est ça qui m'inquiète... <Le policier> : Je vous laisse, il y a une voiture qui arrive. Je sors mon arme pour lui tirer dessus. (il sort son arme de service) <Le chef> : Quoi! Mais vous êtes fou! Arrêtez! <Le policier> : Je plaisantais! De toute façon, je sais même pas m'en servir du pistolet! Je ne sais même pas s'il est chargé.
<Le chef> : Faites pas l'idiot. Je passe tout à l'heure pour voir si tout se passe bien. De toute façon, c'est mon chemin, il faut que j'aille chercher mes enfants à l'école. Une voiture arrive par la gauche, occupée par un couple. Elle s'arrête devant le policier. <Le policier> : Police! Ouvrez! <L'homme> : Ouvrez quoi? Le capot? <Le policier> : Ben je sais pas moi. Qu'est-ce qu'on ouvre d'habitude? <L'homme> : C'est quand même bien à vous de me le dire. La portière? <La femme> : La boite à gants peut-être? <L'homme> : Oh toi, ferme-là. <Le policier> : Ah non, il faut l'ouvrir. Je ne sais plus quoi, mais il faut l'ouvrir. <La femme> : (à son mari) Tu vois?! <L'homme> : Reste en dehors de ça, tu vois bien qu'on ne parle pas de toi, là! <Le policier> : Ça suffit! Souffler. <L'homme> : Souffler? Mais dans quoi? <Le policier> : Ben, dans le ballon! <L'homme> : Quel ballon? <Le policier> : Vous n'avez pas de ballon? Ah, c'est peut-être moi qui les ai alors. (il fouille dans ses poches et en ressort un ballon blanc). Là, soufflez là-dedans. L'homme souffle dans le ballon blanc. <Le policier> : C'est blond. Euh... C'est bon, c'est blanc. Circulez.
La voiture part sur la droite. Une autre voiture arrive par la gauche. Un homme seul à l'intérieur. <Le policier> : (d'un air menaçant) Sortez! Les mains sur le capot! L'automobiliste s'exécute, se penche en avant avec les mains à plat. <Le policier> : Dites-donc, vous saviez à combien vous rouliez? <L'homme> : Non? <Le policier> : Eh bien moi non plus. Le radar est en panne. Là, il m'indique 832 kilomètres par heure. C'est quoi votre voiture? <L'homme> : Une Peugeot. <Le policier> : Ah oui, donc aucune chance que ce soit vous. D'ailleurs, relevez-vous, vous allez abimer votre carrosserie. <L'homme> : Quand même, c'est du solide! <Le policier> : Vous plaisantez? On se sert de la tôle des Peugeot qu'on met en fourrière pour prendre les empreintes digitales au commissariat! <L'homme> : Je peux repartir? <Le policier> : Ça, je sais pas : seulement si elle veut bien redémarrer. <L'homme> : Aucun soucis. L'homme s'assied au volant et essaye de démarrer, mais rien ne se passe. <L'homme> : C'est un modèle écologique. Au démarrage, ça ne fait plus aucun bruit. <Le policier> : Et ça n'avance pas non plus. C'est très écologique en effet. <L'homme> : Si vous pouviez juste me pousser un petit peu, et ça va repartir du feu de
dieu. Le policier commence à pousser mais ça ne démarre toujours pas. <L'homme> : Vous voyez, là, j'ai fait quelques mètres, et j'ai encore pas rejeté un seul gramme de CO2! <Le policier> : (essoufflé) Et vous ne devez pas consommer beaucoup... <L'homme> : Ah si, là je suis déjà à 10 litres. Mais je vais mettre le régulateur de vitesse. <Le policier> : Oui, il ne s'agirait pas que je vous pousse trop vite... La voiture finit par partir doucement. Une autre arrive par la gauche, mais à l'envers. <Le policier> : Madame! Vous roulez à l'envers! <La femme> : À l'envers, je roule? <Le policier> : Mais oui, regardez, vous êtes en marche arrière! <La femme> : Grave, c'est pas. À Laval, je vais. <Le policier> : À Laval? La ville? <La femme> : Oui! À Laval, ma fille habite. Souvent la voir je vais. <Le policier> : Mais vous ne pouvez pas y aller à l'envers! <La femme> : Pourquoi? À l'envers ou à l'endroit, Laval reste Laval. Et la voiture traverse la scène vers la droite. Une autre voiture arrive par la gauche occupée par un couple et ses enfants à l'arrière.i Les enfants sont bruyants, ils chantonnent toujours le même air lancinant «nananère, nananère»... <Le policier> : Ils sont à vous ces enfants? <L'homme> : M'en parlez pas.
<La femme> : Trois cents kilomètres qu'on les supporte comme ça. <Le policier> : (pas convaincu par ce qu'il dit) Ils ont l'air gentils comme tout. <L'homme> : Vous dites ça parce que vous les avez pas vu jeter le hamster par la fenêtre. <La femme> : Et maman! <Le policier> : Ils ont jeté votre mère par la fenêtre? <La femme> : Non, ils l'ont attachée dans le coffre. <L'homme> : Remarque, ça encore... C'est pas le pire. <Le policier> : (sortant un ballon rouge de sa poche) : Soufflez dans le ballon, s'il vous plait. L'homme souffle, le ballon est bien rouge. <Le policier> : Mais vous êtes complètement ivre! <L'homme> : (montrant ses enfants qui continuent de chanter) Mais c'est EUX qui nous saoulent! <La femme> : (la mine réjouie) Vous pouvez peut-être nous mettre en prison? Et on passera des vacances tranquilles? <Le policier> : Et qui va récupérer les gosses? Ah non, sans façon, circulez, je veux plus vous voir. La voiture part, une autre arrive, à son volant un homme et derrière deux enfants bâillonnés et ligotés. <Le policier> : (en regardant les enfants) Ah, les vôtres ont l'air plus calmes. <Le kidnappeur> : Oui, je n'ai pas à m'en plaindre.
<Le policier> : Voulez-vous bien souffler dans le ballon? <Le kidnappeur> : Avec plaisir. Le policier sort un ballon blanc. Le kidnappeur souffle. <Le policier> : Vous au moins, vous êtes réglo. Vous auriez vu tous ceux qui sont passés avant vous. On s'étonne que les prisons soient surpeuplées. <Le kidnappeur> : Heureusement que vous veillez sur notre sécurité. <Le policier> : Les gens n'imaginent pas à quel point notre métier est difficile. Il faut observer le moindre détail. Être toujours à l'affût. <Le kidnappeur> : À qui le dites-vous? Maintenant, même les pauvres ont une belle voiture, je risque tous les jours de tomber sur des gens pas solvables. <Le policier> : Vous êtes dans le commerce? <Le kidnappeur> : Oui, en quelque sorte. <Le policier> : Vous devez être constamment sur les routes. <Le kidnappeur> : Oui, c'est la rançon du succès. Heureusement elles sont bien gardées. <Le policier> : Je ne voudrais pas vous mettre en retard, circulez et bonne route. Au revoir les enfants. Les enfants gigotent et ne peuvent pas parler à cause de leur bâillon. La voiture part vers la droite, et une autre voiture arrive, mais cette fois de la droite, à contre-sens. <Le policier> : Attention : la voiture en face de vous. L'automobiliste à contresens s'immobilise à la hauteur de l'agent de police. <Le policier> : Dites-donc, vous roulez dans le mauvais sens!
<L'homme> : Pas du tout. Mais je veux bien essayer le 42. <Le policier> : Pardon? Qu'est-ce vous dites? <L'homme> : Vos chaussettes sont vraiment croustillantes. Vous habitez sur la lune? <Le policier> : Mais c'est insensé. Vous dites n'importe quoi. <L'homme> : Il pleut des téléphones portables. Je vais devoir prendre mes roues dans le coffre. (il fait des signes pour indiquer qu'il va partir vers la gauche) <Le policier> : Vous êtes vraiment à contresens, mon vieux. Il part vers la gauche, et croise une autre voiture. Le chef, avec ses deux enfants. <Le policier> : Dites-donc, je vous connais vous? <Le chef> : Évidemment, imbécile. <Le policier> : Attention, insulte à agent, ça peut vous coûter cher. <Le chef> : Ne me dites pas que vous ne me reconnaissez pas? <Le policier> : Je crois que je vous ai déjà vu, au poste de police, sur un avis de recherche. Dites-donc, c'est à vous ces enfants? <Le chef> : Mais bien évidemment que c'est à moi. À qui voulez-vous qu'ils soient? <Le policier> : Ils n'ont pas l'air très joyeux. <Le chef> : Évidemment, ils sortent de l'école! <Le policier> : Parce que vous leur infligez des mauvais traitements en plus! <Le chef> : Oh et puis zut à la fin. Je m'en vais. <Le policier> : Délit de fuite! Ne m'obligez pas à me servir de mon arme, parce que je suis pas sûr d'y arriver. Je pourrais vous blesser.
<Le chef> : Mais comment vous êtes arrivés dans la police, vous? <Le policier> : C'est parce que je travaillais pas bien à l'école. C'était ça ou fonctionnaire. Mais j'ai trouvé que l'uniforme me donnait un air plus intelligent. <Le chef> : Qu'est-ce que ça devait être avant! Les enfants kidnappés arrivent à pied, ils ont encore leur bâillon que le policier leur enlève. <Le policier> : Mais d'où est-ce que vous sortez, vous? <Un des enfants> : On a réussi à se sauver. On était dans la voiture d'avant. <Le policier> : Comment avez-vous fait? <L'autre enfant> : C'est facile : notre kidnappeur a foncé dans une Peugeot qui était à l'arrêt un peu plus loin.