L investissement productif de petites et moyennes industries africaines : apport d une étude de faite au Bénin



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Transcription:

Liste L investissement productif de petites et moyennes industries africaines : apport d une étude de Louis BARUME RUHIMBASA Université Libre de Kigali lbarume@yahoo.fr RÉSUMÉ Nous avons testé empiriquement le lien entre le taux d investissement productif des entreprises et ses principales variables explicatives. Les données utilisées proviennent d une enquête de terrain réalisée auprès de trente une Petites et Moyennes Industries de la République du Bénin. Le travail aide à comprendre la logique de comportement des acteurs, préalable dans l établissement des stratégies de soutien et de promotion en faveur de PMI africaines, constituant le moteur de l économie. Il ouvre plusieurs pistes de recherches empiriques ultérieures et suggère des stratégies de promotion de cette catégorie d entreprise. MOTS CLÉS PME et Finance - Épistémologie et Méthodologie. L auteur détient une licence en Gestion financière (UCB/RDC), un master en Entrepreneuriat et PME (IFE/Ile Maurice), un DESS en création d entreprise et gestion des projets innovants (Bordeaux IV, France) et un DEA en sciences de gestion (UAC, Bénin). Il enseigne l Entrepreneuriat et PME à l université Libre de Kigali (Rwanda) et à l Université Catholique de Bukavu (RDC)

INTRODUCTION Quels seraient les facteurs les plus pertinents pouvant influer sur le niveau d investissement productif de petites et moyennes industries? Telle est la question à laquelle nous essayons d apporter des éléments de réponse en utilisant une méthodologie rigoureuse. Savoir répondre à cette question est d une importance capitale dans la formulation des politiques de soutien et/ou de promotion de cette catégorie d entreprise qui constitue l essentiel de l activité économique en Afrique. En tant que chercheur dans le domaine de PME/PMI, nous voulions apporter notre contribution à la réflexion. Nous commençons par une petite revue de littérature et présentons par la suite la méthodologie utilisée ainsi que les résultats. Il s en suit une réflexion sur les politiques de soutien à la PMI et des pistes de recherches ultérieures dans ce domaine.. REVUE DE LITTERATURE L analyse de la littérature récente consacrée à la décision d investir fait ressortir au-delà des critères traditionnels tels que le coût du capital et le profit anticipé : l incertitude, l aversion au risque du dirigeant,, le degré de participation du dirigeant au capital de l entreprise, la taille, la contrainte de financement ainsi que les variables d identification de l entreprise et du dirigeant. La décision d investissement est un engagement durable de l entreprise dans une technique de production et exerce une contrainte plus ou moins rigide sur l ensemble des possibles futurs... L incertitude Elle influe sur la décision d investissement dans la mesure où celle-ci est par nature, un pari sur l avenir. A la différence d un choix de facteurs parfaitement flexibles et ajustables au cours du temps. Leur réalisation sera ainsi d autant plus audacieuse que l incertitude est grande (Bourdieu, 997). L une des caractéristiques des PME c est le fait qu elles ont peu d influence sur leur environnement comparativement aux grandes entreprises. Elles sont en face d une incertitude plus forte. Leur incertitude se présente sous trois formes (Bourdieu, 997) : La première est l incertitude associée au fait d être «price-taker» et non «price-maker» sur le marché. La deuxième forme est l incertitude liée à une dépendance vis-à-vis d un nombre restreint de clients qui va souvent de pair avec une offre du type «mono-produit» ou «monoservice». L exemple typique d une entreprise confrontée à cette forme d incertitude est la PME dont l activité est limitée à la sous-traitance d un produit pour une grande entreprise. La dernière forme d incertitude a trait à la grande diversité des objectifs du dirigeant de PME..2. L aversion envers le risque La présence de l aversion au risque dans le modèle devrait renforcer les effets négatifs de l irréversibilité sur la décision d investir selon Bourdieu (997). Mais, très peu de travaux ont déjà traité de la relation entre les deux éléments en environnement incertain et de ses conséquences sur la décision d investir. Marchesnay (997) a établit une typologie du 2

comportement des entrepreneurs en fonction du degré de risque qu ils acceptent d assumer pour atteindre leurs objectifs prioritaires qu ils se sont fixés. Dans ce cadre, les auteurs distinguent deux catégories d entrepreneurs : les «PIC (pérennité, indépendance, croissance)», dont l une des principales préoccupations est d assurer la survie de leur firme, ce qui en fait des agents qui ont une grande aversion au risque, et les «CAP (croissance, autonomie, pérennité)», pour lesquels la valorisation de leur patrimoine, principal objectif poursuivi, passe par une prise de risque supérieure..3. La participation du dirigeant au capital de l entreprise Jensen et Meckling (976, tirés dans Sauner, 999) ont mis en évidence des comportements différenciés à l égard du risque selon que le dirigeant est lui-même propriétaire de l entreprise qu il dirige ou simple mandant, agissant pour le compte de ses actionnaires. Selon cette théorie de l agence, lorsque la part du capital possédée par le manager décroît, sa motivation à consacrer un effort significatif à des activités créatives telles que la recherche de nouvelles occasions d investissement rentable diminue..4. La taille Les risques et l incertitude liés à la décision d investir peuvent toutefois être sensiblement limités par l accès à l information et le suivi des marchés (études marketing ou commerciales, par exemple) qui permettent de mieux appréhender les perspectives d évolution de la demande et de l offre, la stratégie des concurrents, le risque d apparition de produits de substitution ou de nouvelles technologies de produit ou de production (Betbeze rapporté par Sauner, op.cit). Pourtant, il existe dans ce domaine une très forte asymétrie entre les grandes entreprises, qui peuvent mobiliser d importants moyens humains ou financiers pour acquérir l information nécessaire, et les PME, dont les ressources sont plus limitées et qui sont donc plus exposées au risque et à l incertitude (Richet, rapporté par Sauner, op.cit). Dans ces conditions, il peut paraître opportun de surseoir à la décision d investir et espérer que les décisions des entreprises du même secteur apporteront des informations sur la rentabilité de l investissement (Sauner, 999). Par ailleurs, le risque client tend désormais à être de plus en plus assumé par les PME. En outre, les PME qui sont plus susceptibles de se trouver en situation de dépendance à l égard de leurs clients (mêmes auteurs), ces éléments peuvent être à l origine du fait qu elles hésitent davantage à lancer des programmes d investissement productif..5. Les contraintes de financement La décision d investir reste indissociable de la question du choix du mode de financement. Les différentes approches économétriques de l investissement se heurtent aux problèmes de la prise en compte des contraintes financières, ou des contraintes de liquidités, qui empêchent les entreprises d investir autant qu elles le souhaiteraient (Mairesse et al. op.cit). Les célèbres Modigliani et Miller ont établit le théorème sur l absence d effet de la structure de financement des entreprises sur leurs décisions d investissement, dans une économie où les marchés de capitaux fonctionneraient parfaitement. Mais dès cette époque, de nombreux auteurs tirant argument des résultats empiriques avaient souligné l importance de l autofinancement comme déterminant de l investissement des entreprises (Meyer et Kuh, rapportés par Mairesse et al., 200). Aussi, une attention particulière est mise sur l imperfection des marchés de capitaux. Myers et Majluf (rapportés par Cobbaut, 994) ont mis en évidence une hiérarchie dans les préférences des dirigeants. La théorie de l ordre de 3

préférence dans les choix des sources de financement («pecking order theory») stipule que pour financer leurs investissements les firmes vont utiliser dans l ordre, tout d abord l autofinancement (les liquidités disponibles), ensuite la dette, et en dernier lieu seulement l augmentation de capital. Cette théorie est pertinente pour l analyse et la compréhension des modes de financement des PME et amène à considérer le niveau d autofinancement de la firme, la capacité à obtenir un emprunt ou à mobiliser les ressources comme déterminant essentiel de la décision d investissement. Et de façon générale, le rôle de variables financières est d autant plus fort que les entreprises sont petites. En plus de ces variables, il y a lieu d ajouter les variables d identification de l entrepreneur (propriétaire-dirigeant) ainsi que celles de l entreprise elle-même. A l issu de ce bref développement, nous envisageons que ces facteurs ci-dessus sont susceptibles de fournir une explication suffisante du niveau d investissement productif des petites et moyennes industries Africaines en général et Béninoises en particulier dans le sens ci-après : le marché : plus le marché est important, plus on investit; la taille de l entreprise : une entreprise de grande taille investit plus qu une entreprise de petite taille; la participation du dirigeant au capital de l entreprise : nous pensons à une relation positive entre le niveau de participation du dirigeant au capital et l investissement; la contrainte de financement : plus on est contrait financièrement, moins on investi l incertitude environnementale : plus elle est élevée, moins on investi; l aversion du dirigeant envers le risque : plus on a peut du risque, moins on investi; les variables d identification de l entreprise : âge de l entreprise, niveau de formation du dirigeant et le secteur d activité ont une relation simplement significative avec l investissement productif. 2. MÉTHODOLOGIE 2.. Collecte des données L enquête nous a paru le seul moyen pour obtenir les informations aussi bien qualitatives que quantitatives actuelles et complètes pouvant aider à vérifier les hypothèses ci-haut. Les entreprises dans lesquelles le guide a été testé (2 boulangeries, une imprimerie, un laboratoire de reproduction de photos, une menuiserie et un hôtel) n ont pas été reprises dans l échantillon définitif. Nous avons utilisé un guide d entrevue et non un questionnaire envoyé pour avoir plus d informations et de précisions. Nous sommes entrés en contact avec 46 entreprises. Mais toutes n ont pas été considérées soit pour des raisons de données manquantes pour certaines rubriques du guide jugées pertinentes pour l analyse, soit pour des raisons de représentativité par branches d activité. L échantillon définitif est composé de trente et une entreprises : 9 de l agroalimentaire (boulangeries et pâtisseries principalement, une provenderie et une entreprise de production de volaille), trois imprimeries et caqueteries, trois ouvrages en bois, trois industries chimiques (dont deux savonneries), huit entreprises au total dans le domaine de construction, bâtiments et travaux publics (fabrication de charpentes métalliques, ferronneries, plomberies, matériaux en aluminium, vitreries-miroiterie, ), une 4

cordonnerie, une maison de photographie et montages et trois industries diverses(ajustages, tournages, divers travaux) 2. Pour traiter les données collectées, nous avons utilisé la méthode économétrique en vue d arriver aux résultats. 2.2. Mesure de variables Les variables les plus pertinentes dont il convient de préciser la(les) mesure(s) retenue(s) sont le taux d investissement productif et ses principales variables explicatives que nous avons énumérées dans la revue de littérature. 2.2.. L investissement productif L investissement productif est représenté par la valeur brute des immobilisations. Les données disponibles ne nous ont pas facilité le calcul de la valeur ajoutée pour toutes les entreprises, ce qui fait que pour ce ratio, la valeur ajoutée est remplacée par le chiffre d affaire moyen annuel. L utilisation de l un ou l autre ne conduit pas à des résultats statistiquement différents, du moins si on se réfère aux travaux des autres auteurs tels que celui de Mairesse et al. (200). Les travaux d ordre macroéconomique de ce genre peuvent utiliser aussi la production nationale. 2.2.2. Le marché Il est mesuré par deux indicateurs : la dimension géographique du marché de la firme et le taux de croissance du marché principal. La dimension géographique du marché de l entreprise a été qualifiée de local, national, sous régional, ou d international selon la surface géographique dans laquelle l entreprise écoule ses produits. Un score allant de (local) à 4 (international) a été attribué à chaque entreprise. Le taux de croissance du marché de l entreprise est mesuré au niveau de l ensemble de la branche d activité et non au niveau individuel comme la mesure précédente. C est la croissance du chiffre d affaires de la branche d activité au sein de la quelle l entreprise évolue : le taux est calculé sur la base des données allant de 995 à 2002, soit 8 ans. 2.2.3. La taille La taille de l entreprise est souvent mesurée par le volume de ventes ou de l emploi. Nous avons récolté les deux informations dans nos investigations. Le volume de ventes considéré est le chiffre d affaires moyen annuel. Le personnel est subdivisé en employés permanents et occasionnels (à temps partiel). Mais, en se limitant à ces deux catégories, il y a le risque d omettre le travail fourni par les apprentis (parfois plus nombreux que les employés permanents) et les membres de la famille de l entrepreneur qui ne sont pas rémunérés. Comme le chiffre d affaires sera utilisé dans le calcul du taux d investissement, c est en conséquence le volume de l emploi qui est considéré comme représentatif de la taille. Nous considérons à cet effet le nombre de salariés de l entreprise, qu ils soient ou non membres de famille du propriétaire. 2. Les noms et les contacts de toutes ces industries peuvent être obtenues auprès de l auteur. Il nous semble qu il y a encore une culture d information qu il faudrait développer chez les chefs de certaines entreprises qui ne veulent pas que beaucoup de personnes accèdent à leurs informations financières surtout. 5

2.2.4. Participation du dirigeant au capital Celle-ci est cernée par des scores allant de zéro à trois. Zéro s il s agit d un simple dirigeant mandaté qui prend les décisions au nom du propriétaire (absence de participation au capital de l entreprise qu il dirige), s il contrôle conjointement l entreprise avec quelqu un d autre, 2 lorsque le dirigeant détient à lui seul la grande partie du capital (forte participation) et 3 lorsqu il contrôle toute l entreprise lui seul (contrôle exclusif). 2.2.5. Contrainte de financement Les mesures quantitatives les plus utilisées sont le taux de profit (Mairesse et al., 200), la capacité d autofinancement, le poids de charges financières (Sauner, 999) et le taux d endettement. Nous considérons trois indicateurs représentatifs de la contrainte de financement pour chaque entreprise. D abord le taux de profit; un taux de profit élevé doit pousser les entrepreneurs à investir davantage. Le taux de profit considéré est le taux de profit actuel. Deux autres mesures représentatives de la contrainte de financement sont considérées, le taux d endettement (mesuré par le rapport entre la dette de l entreprise et le total de ressources stables (capitaux permanents)) et une autre mesure purement qualitative qu est le nombre de sources de financement habituellement utilisées par l entreprise et/ou le dirigeant pour financer ses investissements. Ces sources peuvent être : l autofinancement, l augmentation du capital ou l emprunt informel (tontines par exemple ou microfinance) ou le système bancaire classique). 2.2.6. Incertitude environnementale Il s agit de l incertitude environnementale perçue par le dirigeant de l entreprise (Sauner, 999; Epaulard A., 200; Mairesse et al., 200). Il a été demandé au dirigeant ce qu il pense de l avenir du métier de son entreprise. 3 S il est en mesure de lire son environnement, il attribuait par la suite un score sur l évolution plus ou moins favorable perçue de celle-ci, les scores allaient de très défavorable à 5 très favorable. Ainsi les réponses obtenues nous permettent de séparer les dirigeants; soit en deux groupes, ceux pour qui l environnement est lisible et ceux pour qui il ne l est pas; soit en cinq groupes selon le niveau de croissance plus ou moins favorable de l évolution de l environnement de l entreprise. Mais dans le modèle d analyse, c est deux groupes qui sont considérés. 2.2.7. Aversion au risque Le risque est mesuré communément soit par la volatilité d une variable sur une période donnée, soit par un indicateur synthétique de vulnérabilité financière. A la manière de Sauner (999), nous mesurons aussi le degré d aversion au risque par la combinaison de deux variables inspirées toujours de la typologie d entrepreneurs «PIC» et «CAP». Les deux variables viennent des objectifs (priorités) poursuivis par le chef d entreprise et des moyens envisagés pour les réaliser. C est l objectif d augmentation de la taille qui a été repéré dans ceux définis par le dirigeant. S il n existe pas, le score est de 0; s il est cité en première position, le score est de 2; s il est en deuxième position le score est de. Pour limiter les biais éventuels, ce score est combiné avec la réponse à l autre question ayant trait aux moyens 3. La question était posée (souvent explicitée) de manière à ce que le répondant ne confonde pas ceci avec ses souhaits pour l avenir de son entreprise ne pouvant qu être positifs logiquement. 6

envisagés pour réaliser la croissance de l entreprise. Les enquêtés s exprimaient par la suite en termes des actions à mener pour obtenir les ressources nécessaires. Celles-ci peuvent être exclusivement internes ou propres (le score est de ) ou essentiellement externes (le score est égal à 3) ou très souvent une combinaison des deux (ici le score est de 2 selon que ce sont les moyens internes qui sont privilégiés ou externes). Par la suite, un score produit de ces deux éléments est calculé. Sept résultats possibles sont envisageables : 0. Absence de projet d investissement,. Projet d investissement en 2 e perspective avec des fonds propres, 2. projet d investissement en 2 e vue avec combinaison de ressources propres et empruntées, 3. Projet d investissement en 2 e vue avec des fonds empruntés, 4. Projet d investissement en ère vue avec de fonds propres, 5. Projet d investissement en ère vue financé par des fonds propres et empruntés, 6. Projet d investissement en ère vue financé par des fonds empruntés. Ces possibilités ont été réduites à deux par la suite : score 0 pour les quatre premières possibilités (faible degré d acceptation du risque) et score pour les trois autres (fort degré d acceptation du risque). 2.2.8. Les variables d identification Il s agit des variables d identification de l entreprise et du dirigeant. L âge pour l entreprise est cerné par le nombre d années d existence de l entreprise. Pour le dirigeant, nous avons récolté les données en quatre tranches d âges. La première va de vingt à moins de trente, la deuxième de trente à trente neuf, la troisième de quarante à cinquante et la quatrième inclus tous ceux qui ont plus de cinquante ans. La formation du dirigeant a été évaluée lors de l enquête par deux indicateurs : l existence ou pas d une formation professionnelle ou pratique pour le dirigeant et le niveau d étude le plus élevé. Dans le modèle d analyse, c est ce dernier indicateur qui est pris en compte. Quatre scores sont considérés à cet effet : score pour le niveau primaire, 2 pour le niveau secondaire inférieur ou, 3 pour le niveau Baccalauréat et 4 pour le niveau universitaire. L autre variable d identification plus susceptible d influencer le niveau d investissement de l entreprise, c est l appartenance à telle ou telle branche d activité. On a comparé les taux d investissement de différentes branches d activités du secteur industriel, et dans le modèle d analyse, nous avons testé le changement structurel. La méthodologie étant explicitée, il convient d estimer le modèle de déterminants de l investissement productif. 3. RESULTATS Sous forme d équation, nous pouvons écrire simplement : Y = a0x0 + ax+ a2x2+ a3x3+ a4x4+ a5x5+ a6x6+ a7x7+ a8x8+a9x9+ a0x0+ax+ut Où les coefficients a, a2,... a sont des coefficients à estimer et ut le terme aléatoire ou stochastique. Tous les coefficients doivent être significatifs si tous les facteurs explicatifs sont pertinents. La variable à expliquer est le taux d investissement productif (Y). Celui-ci est en 7

relation avec : la dimension géographique du marché de l entreprise (X), le taux de croissance du marché principal (X2), la taille (X3), la participation du dirigeant au capital de l entreprise (X4), le taux de profit (X5), le nombre de source de financement habituellement utilisé (X6), le taux d endettement (X7), l incertitude perçue (X8), l aversion au risque (X9) et l âge de l entreprise (X0) et le niveau d instruction du dirigeant (X). Le modèle inclue une explication autonome (X0). Le comportement d investissement de l entreprise est l un des comportements économiques les plus difficiles à cerner. L étude de l investissement restera toujours l une des tâches essentielles de la modélisation économétrique des comportements d entreprise. D autres facteurs susceptibles d influer sur la variable étudiée (en tant que décision stratégique) ne sont pas pris en compte dans le modèle : le niveau de technologie utilisée, son âge, son sexe, surtout ses valeurs, son style de commandement, ses expériences, etc. (Bamberger, 995, p. 24-25). En utilisant la méthode de moindres carrés ordinaires nous avons aboutit aux résultats cidessous (voir tableau) en utilisant le logiciel «statistica» : TABLEAU Tableau de résultats 4 variables Statistiques descriptives Régressions Min Max Moyenne Ecartype () (2) Y X0 X X2 X3 X4 X5 X6 X7 X8 X9 X0 X 0.39 22.8 0 0.0 0.00 0 0 0.30 450 4 34.5 90 0.69 4 0.62 20 4 66.08 44.7 2 0.22.96 0.04 8.54 2.35 92.47 0263.9 9.3 0.9 0.3 5.83.08.444 (.70) 0.406 (2.37) -0.003 (-3.354) -0.020 (-2.272) -0.977 (-2.393) 0.520 (0.708) 0.46 (2.937) 4.204 (.999) -.027 (-2.55) -0.25 (-0.988) -0.044 (-.72) -0.278 (-.63).458 (2.65) 0.42 (2.56) -0.003 (-3.397) -0.020 (-2.309) -0.929 (-2.429) 0.443 (2.949) 4.398 (2.202) -0.947 (-2.720) -0.049 (-.990) -0.288 (-.742) R2 Adj-R2 F Prob n 0.623 0.40 2.8983 0.020 3 0.6 0.444 3.667 0.006 3 Source : Calculs et régressions effectués Les variables qui ont comme minimum et maximum 0 et respectivement sont les variables binaires : l incertitude environnementale (X8), l aversion au risque (X9) et la participation du dirigeant au capital (X4). Les variables qui ont et 4 respectivement comme minimum et maximum sont des variables qualitatives : X6, et X représentant respectivement la variable qualitative de la contrainte de financement (Sources de financement habituellement utilisées, représentant le degré de facilité d accéder aux ressources), et le niveau d instruction du dirigeant. La première régression est celle qui considère l ensemble de variables, la deuxième exclut le taux de profit et l aversion au risque, qui ne sont significatives à aucun seuil. Les 4. Les calculs et estimations ont été faits sur base des données stationnaires et corrigées de l héteroscedasticité. 8

chiffres entre parenthèses représentent les écart-types respectifs et les statistiques d ensemble du modèle sont dans la dernière ligne du tableau. Le modèle global testé en considérant la statistique de Fisher (F) et le coefficient de détermination ajusté est bon au seuils de signification de 5% et de 0% malgré peut être la faiblesse du deuxième indicateur. Les résultats font présomption d existence d une colinéarité entre variables dépendantes. 5 En effet, la statistique de Fisher (F) est significative alors que deux valeurs de student (t) ne le sont pas. D où la deuxième régression n incluant que les variables les plus pertinentes 6. Le niveau d explication du modèle s améliore quand on passe de la première à la deuxième régression. Dans l un et l autre cas, on ne peut rejeter l hypothèse de non nullité de tous les coefficients. Signalons qu en considérant dans le calcul du taux d investissement, non le niveau d investissement actuel mais le niveau d investissement moyen calculé sur base de l investissement initial et actuel on ne trouve pas de résultats statistiquement différents. Une relation non significative entre le taux de profit et le taux d investissement peut être expliquée par au moins trois raisons (Epaulard, 200) : La première est que la variable pertinente pour juger de la rentabilité d un investissement n est pas le taux de profit courant, qui ne renseigne que sur le rendement brut de l investissement mais plutôt la différence entre le taux de profit et le coût d opportunité de fonds. Ce dernier est approché par le taux d intérêt réel ou mesuré idéalement par le «coût d usage du capital», lequel tient compte non seulement du taux d intérêt mais aussi du prix des équipements, de leur obsolescence et de la fiscalité. La deuxième raison est que le profit courant ne renseigne pas à lui seul sur les perspectives de profits futurs, seules susceptibles d inciter les entreprises à investir. Enfin, la troisième raison évoquée est liée aux deux premières. Puisqu il est difficile d interpréter la présence du taux de profit dans l équation d investissement comme le signe que le profit est la raison pour laquelle les entreprises investissent, pourquoi ne pas l interpréter comme le signe que le profit est le moyen par lequel les entreprises investissent? En effet, plus une entreprise réalise de profits plus elle dispose de capacités d autofinancement de ses investissements, ce qui lui évite d avoir à recourir à des financements externes comme l endettement. Malgré le résultat obtenu, il est difficile d affirmer que l aversion au risque n influence pas l investissement. L on ne peut le dire qu en se conformant à nos données. La mesure utilisée est à relativiser. C est toute l utilité de poursuivre l effort de vérification empirique par d autres chercheurs ultérieurs. Toutes les autres variables apportent d informations pertinentes dans le modèle et sont conformes aux résultats classiques rencontrés par les autres auteurs cités. La relation négative entre le taux de croissance du marché principal et la variable expliquée nous surprend. Elle nous parait anormale. Nous imputons cet aspect au fait que nous avons considéré la croissance perçue par le dirigeant» qui peut être différente de la croissance réelle de ce marché principale. Par ailleurs, le dirigeant peut avoir une perception qui peut changer d un moment à l autre et qui nécessite donc d être mesuré sur une période suffisante (mois, année). L ouverture au marché extérieur doit influencer positivement l investissement de PME. La participation du dirigeant au capital de la firme est une variable pertinente de la prise de décision d investir. Parfois, un dirigeant mandaté réalise des investissements non optimaux, dissimule une partie de richesses créées par l entreprise. C est comme cet entrepreneur qui nous affirmait que : «si tu n es pas en mesure de contrôler l activité, alors 5. Le test que nous avons utilisé est celui de Farrar et Glauber (tirés dans Bourbonnais, 998). La deuxième régression corrige cette anomalie. 6. X0 et X sont significatives au seuil de 0% au moment où toutes les autres variables le sont à 5%. 9

n y investit pas». Cet adage peut à lui seul commenter toute la théorie, la divergence d intérêts, l asymétrie d information entre le mandat et le mandataire. Les deux vont de paire, s il y a asymétrie d information c est parce qu il y a d abord divergence d intérêts; et dans cet état de choses, la partie la mieux informée (le management de l entreprise) sert mieux ses propres intérêts au dépend de ceux de l autre. Au fait, la difficulté de contrôle, de gestion du personnel, est l un des principaux cités par plus de la moitié des personnes interrogées. Les résultats de Sauner (999) montrent une relation statistique et négative entre le taux d investissement et le degré de contrôle du capital de l entreprise par le dirigeant. La structure familiale du capital des PME/PMI constituerait un frein à une politique dynamique d investissement, pour des raisons de conservation du pouvoir ou d autonomie de décision au sein de l entreprise. On peut aussi supposer que dans la mesure où les parts détenues dans le capital de la PMI constituent l essentiel de l actif patrimonial du dirigeant-propriétaire, son aversion à l égard du risque est plus élevée que celle d un actionnaire disposant d un portefeuille d actifs diversifié. Ces constats, selon ces auteurs, semblent infirmer au regard de l analyse des PMI, les hypothèses issues de la théorie de l agence puisque cette dernière préconiserait une relation inverse. Il faudrait d autres efforts de vérification empirique pour donner tout le poids qu il faut à cet adage pour les PMI/PME d Afrique subsaharienne. Nous avons interrogé les enquêtés sur la possibilité d ouverture du capital de leur firmes en question fermée. Notre constat à ce sujet est que plus de la moitié, environ 58%, a répondu par la négative. A ce groupe de «Non» correspond un taux d endettement plus élevé par rapport à l autre groupe. Ils préfèrent l endettement par rapport à l ouverture du capital; ils ont plus de possibilités d accéder aux ressources si on analyse minutieusement la mesure qualitative retenue à cet effet (chacun peut accéder au minimum à deux sources de financement); ils ont un taux de profit plus élevé comparativement aux autres (24 contre 20). Telles peuvent constituer d autres raisons de la répugnance à l ouverture du capital en plus de la volonté de conserver le pouvoir et l autonomie de la prise de décisions. L incertitude environnementale perçue est en relation négative et significative avec le taux d investissement comme pour l aversion au risque. Si l environnement est non lisible, cela donne une place à l attente dans la prise de décisions d investissement pour un niveau de risque donné. C est dans cet angle que des efforts en matière de recherche et développement doivent être encouragés d autant plus qu ils contribuent sensiblement à réduire le niveau d incertitude. La pertinence de l âge de l entreprise dans le modèle montre simplement que la phase d évolution de la firme n est pas sans influence sur ses décisions stratégiques. Beaucoup d entreprises enquêtées ne sont pas pour autant jeunes. La relation négative laisse dire que l investissement diminue avec l âge. A ce sujet, les petites entreprises sont reconnues pour leur taux de mortalité élevé dans tous les pays, y compris en Afrique. Quant au niveau d instruction, la relation négative nous fait simplement constater que les plus instruits investissent peu par rapport aux autres. Supposons qu ils trouvent des opportunités plus favorables que leurs activités actuelles. Ils sont par ailleurs très peu nombreux que ceux qui sont plus instruits, par contre ils sont plus nombreux que ceux qui ont reçu une formation pratique (apprentissage principalement) avant de lancer leur propre affaire. Ces résultats vont de paire avec l avis selon lequel prédomine dans les pays sous développés l entrepreneuriat par nécessité au lieu de l entrepreneuriat par opportunité qui est dominant dans les pays développés. L entrepreneuriat par nécessité reflète les personnes qui créent une entreprise parce qu elles n ont pas de possibilités d être embauché par exemple. 0

CONCLUSION Dans cette étude, nous avons voulu apporter notre contribution à la réflexion sur la relation entre l investissement productif des industries de petite taille et les différentes variables explicatives qu on retrouve dans la littérature auxquelles nous avons ajouté les variables d identification de l entreprise et du dirigeant. 3 petites et moyennes industries basées en république du Bénin ont été considérées dans l analyse. A l issue de l analyse il s avère que toutes les variables considérées sont pertinentes dans le modèle à l exception du taux de profit et de l aversion du dirigeant envers le risque qui n apporte pas une explication significative au modèle économétrique estimé malgré toutes les transformations de données qui ont été effectuées. Cela est dû au problème de mesure de la variable «aversion du dirigeant envers le risque». La combinaison de ses objectifs prioritaires et de sources de financement envisagées pour réaliser le projet d investissement envisagé n a pas donné des résultats attendus. Le chercheur ultérieur peut continuer à réfléchir sur d autres façons de mesurer cette variable. Le taux de profit devrait être exclu dans le modèle et considérer plutôt le taux de profit anticipé au lieu du taux de profit actuel. Le taux de profit espéré (futur) peut plus influencer l investissement actuel que le taux de profit actuel ou passé. Une PME africaine dont son marché est international doit investir. Voici un endroit où le gouvernement devrait agir : l exportation passe par des investissements. Il faudrait créer des structures pouvant faciliter les industries nationales de petite taille à exporter, à faire l exploration des marchés étrangers. A ce sujet, nous pensons que le phénomène de contrebande développé entre le bénin et certains pays voisin comme le Nigeria peut nuire l investissement. La formation influençant l investissement de cette catégorie d entreprise, nous pensons qu il faut réfléchir davantage sur le type de formation en faveur des dirigeants. Une formation de type généraliste ne nous parait pas adaptée pour susciter les investissements de PME. Ce sont ceux qui ont des formations spécialisées qui apparemment investissent plus pour le cas étudié. Une étude ultérieure peut considérer le type de formation et non le niveau de formation et je pense qu elle aboutirait à une relation positive entre les deux variables contrairement à la relation négative que nous avons obtenue. Dans le même angle, la formation des dirigeants devra englober des notions de contrôle et de gestion du personnel ainsi qu une sensibilisation sur le bien-fondé du partenariat et de l ouverture du capital. Nous avons vu au fait que le contrôle de l activité était un frein à l investissement de même que la structure familiale du capital qui pouvait empêcher d accéder aux financements. Les petites et moyennes industries restent contraintes financièrement, les gouvernements doivent continuer à fournir des efforts pour faciliter l accès au financement (bancaire) aux industries de petite taille. Comme le modèle sur base de données en coupe instantanée que nous avons estimé ne peut être utilisé que pour des prévisions de court terme, un chercheur ultérieur peut aussi refaire la même étude en utilisant des mesures de long terme pour toutes les variables utilisées. BIBLIOGRAPHIE Alassane, L. et S. Tonnou (2002-2003), Analyse économique et financière du risque d investissement dans l entrepreneuriat, Mémoire de maîtrise, UAC. Bamberger, I. (985), «Le management stratégique dans les PME», Direction et gestion, n 4, p. 5-26. Bancel, F. et L. Richard (995), Le choix des investissements, Economica, Paris.

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