Ecole Nationale Supérieure de la Police. Résistants parmi les commissaires recrutés avant Albert Louis Lebon. Daniel Rousseau.

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Transcription:

Résistants parmi les commissaires recrutés avant 1940 Albert Louis Lebon (Juin 1908 à Hautmont - juin 1988) Albert Louis LEBON devient secrétaire de police (commissaire adjoint) à la Préfecture de Police en 1934. Pendant la guerre, il est affecté à la 30 division alpine. Il est capturé à deux reprises mais s évade chaque fois. Créateur du Coq Gaulois, il devient le leader du groupe. Après sa condamnation à mort, rapportée, LEBON est déporté en Allemagne en 1941. Libéré en 1945 et réintégré par la PP, il est nommé commissaire principal à Colombes. Il est réformé dès octobre 1946, en raison des infirmités contractées en captivité. L honorariat et ses droits à pension lui sont refusés. Son combat pour obtenir justice ne s achèvera qu en 1971. Devenu fonctionnaire de l O.N.U, il vit et travaille à New-York, avant de terminer sa carrière professionnelle à Aéroport de Paris. Compagnon de la Libération et abondamment décoré, le grade d assimilation militaire de sous-lieutenant (Chargé de Mission de 3e classe) lui a été accordé en 1949. Daniel Rousseau (22 novembre 1913 en Dordogne 22 avril 1945 à Mauthausen) Daniel ROUSSEAU a été le plus jeune commissaire de France à son recrutement en 1940, à 24 ans. Membre des réseaux Buckmaster et revendiqué par Honneur de la Police, son activité résistante conduit à son arrestation, le 21 mars 1944, accusé d avoir fourni «des certificats de complaisance» à des jeunes gens astreints au STO. Déporté, il arrive à Neuengamme le 7 juin 1944 puis est transféré à Oranienbourg. Il ramène chaque soir au camp du pain pour ses collègues. Dénoncé et pris, il est violemment battu et envoyé à Mauthausen, où il meurt quelques jours avant la libération du camp par l Armée Rouge.

Résistants parmi les commissaires recrutés après1940 Louis Clauss (1912-1980) D origine Alsacienne, le commissaire Louis CLAUSS s évade d Alsace redevenue allemande en 1940. En poste à Guéret, il intègre dès 1942 les réseaux de résistance Ajax et Alliance et s engage dans une lutte féroce contre les légions et les phalanges favorables à la collaboration. Il s active particulièrement dans la fabrication de faux documents d identité, d extraits de naissance et fournit de nombreux renseignements sur les mouvements de l ennemi grâce à des interceptions téléphoniques. Informateur du maquis, il transporte des armes pour eux. Le 3 novembre 1943 il sauve toute la famille Schwab (8 personnes) des rafles et les évacue en lieux sûr. En lutte contre la milice, il s engage avec ses hommes en avril 1944 dans le bataillon d Armagnac. Révoqué, recherché, ce grand résistant termine modestement commissaire principal, oublié des honneurs. Jean Chapuis (1919-1999) Le commissaire Jean CHAPUIS est mobilisé en mai 1940. Prisonnier, interné au camp d Ellikon, il s enfuit une première fois. Repris et condamné, il s évade à nouveau, et gagne Dijon. Lauréat du concours de commissaire il prend ses fonctions à Héricourt. Il en est muté pour avoir laissé le 14 juillet 1943 la population exprimer dans les rues son patriotisme. Sabotant une enquête visant à retrouver des résistants qui, en novembre 1943 avaient détruit du matériel allemand, il est déplacé à Beaune au début de 1944. Il y poursuit son rôle d informateur des réseaux de la Résistance. Au printemps 1944 il entraîne ses hommes dans le maquis (groupe de St- Rémy) et participe à la libération de Beaune. Le commissaire Jean CHAPUIS termine sa carrière à tête de la Police Judiciaire Régionale de Dijon.

Robert Mantion (1907) Officier de réserve, le commissaire Robert MANTION s engage avec bravoure dans la bataille de France. Commissaire de police à Besançon, rapidement entré dans la Résistance, il travaille pour le renseignement de plusieurs réseaux et assiste les réfractaires au STO. Dénoncé par l un de ses collaborateurs, il est arrêté à son bureau, cerné, le 28 janvier 1944 par le Sicherheitsdienst et la Feldgendarmerie pour avoir volontairement relâché deux «terroristes» des FTP (dont Jacques Bergez). Il est condamné à mort par le juge unique du tribunal allemand de Besançon. Déporté le 4 mai 1944, il passe successivement dans les prisons de Besançon puis de Fresnes, et dans les camps du Struthof, puis à Dachau. Il rentre en France le 7 mai 1945. Jean Ambrosi le 18 août 1910 à Minich "Egypte") Sa ville d affectation, au sein des Renseignements Généraux, est Marseille. AMBROSI, «Valle 206» est agent P1 d Ajax depuis août 1943, sous les pseudonymes «Charles Menzies», «RZ206» ou «Valle». Il s évade de France le 20 septembre 1943, et gagne l Afrique du Nord sur le «Gouverneur Général Lépine». Il intègre la Sûreté aux Armées, aux côtés des commissaires BLEMANT, KOENIG, NART, PETITJEAN, NIGER Il part pour la Corse dès le 30 octobre 1943, puis participe aux campagnes de France et d Allemagne. Il termine la guerre comme chef de la Sûreté aux Armées de la 7e Armée US.

René Gille (1912) Le commissaire René GILLE intègre ses fonctions en 1942 et prend son poste à Périgueux. Il rejoint rapidement la Résistance au sein du SSM-TR, réseau Munich, en compagnie de l officier de paix Henri Merle, de son secrétaire Jean DAROUX et du commissaire PAOLI de Sarlat. Il établit des cartes d identité pour les résistants et pour les juifs recherchés par les Allemands. Il héberge des résistants ou leur trouve un gîte, ainsi que des renseignements et des armes. Il sauve ainsi le lieutenant de vaisseau Jean LAVALLEE et le lieutenant MEYER, les deux responsables des réseaux dont il relève. Victime de la rafle organisée par la Gestapo de Limoges le 18 févier 1944, il est arrêté avec un de ses gardiens, M. AUZI (fusillé à Brantôme le 25 mars 1944). Le commissaire GILLE est incarcéré puis transféré à Compiègne. Il est déporté à Mauthausen, d où il rentre en mai 1945.

Marc Roland Juge (15 avril 1915-24 mars 1944) Secrétaire, puis inspecteur, il devient commissaire de police en 1942. En poste à Vichy, il entre aussitôt dans la Résistance au profit du réseau Marco Polo, qu il renseigne sur les déplacements des troupes et l activité des fonctionnaires allemands. Marc JUGE avait axé son action sur l élimination administrative des collaborateurs par le biais de procédures ciblant des délits de droit commun. Il fournit aussi une liste de tous ceux qui, dans les administrations, pouvaient nuire à la Résistance. Il est arrêté par le chef des services de sécurité nazis, GEISSLER, le 18 janvier 1944 dans son bureau de l Hôtel de ville. Conduit à la prison de Moulins, il y sera longuement torturé (son corps n était plus qu une plaie). Il ne cède rien. Il est condamné à mort le 14 mars pour espionnage. Dans sa dernière lettre à sa femme Il écrit: Je mourrai la tête haute, le regard droit. On m a demandé de choisir. Mon choix est fait : "Vive la France". Il refuse d avoir les yeux bandés, mais est bâillonné.