I. Les entreprises concernées et l opération

Documents pareils
I. Les entreprises concernées et l opération

Décision n 13-DCC-78 du 28 juin 2013 relative à la prise de contrôle conjoint par la société Faurecia SA d actifs de la société Continental AG

Décision n 14-DCC-63 du 9 mai 2014 relative à la création de Pipeline Inspection Company par le groupe Onet et l Institut de Soudure Industrie

Décision n 10-DCC-20 du 24 février 2010 relative à l acquisition de ADT France par le groupe Stanley Works

Décision n 10-DCC-128 du 30 septembre 2010 relative à la prise de contrôle exclusif de Sodelem par le CIC

Décision n 12-DCC-163 du 29 novembre 2012 relative à la prise de contrôle exclusif de la société Natixis Financement par le groupe BPCE

I. Les entreprises concernées et l opération

I. Les entreprises concernées et l opération

I. Les entreprises concernées et l opération

Décision n 13-DCC-130 du 10 septembre 2013 relative à la prise de contrôle exclusif de Foncière Paris France par Cofitem-Cofimur

I. Les entreprises concernées et l opération

Décision n 11-DCC-120 du 26 juillet 2011 relative à la prise de contrôle exclusif de Camélia Participations SAS par Capgemini France SAS

Décision n 10-DCC-97 du 30 août 2010 relative à la prise de contrôle exclusif de Groupe Lucien Barrière par la famille Desseigne-Barrière

Décision n 14-DCC-109 du 28 juillet 2014 relative à la prise de contrôle exclusif de la Mutuelle Myriade par Eovi-MCD Mutuelle

I. Les entreprises concernées et l opération

I. Les entreprises concernées et l opération

Bulletin Officiel de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes

Bulletin Officiel de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes

Bulletin Officiel de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes

Décision n 12-DCC-41 du 23 mars 2012 relative à la prise de contrôle exclusif de la société Brossette par la société Point P

Bulletin Officiel de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes

I. Les entreprises concernées et l opération

Cas n COMP/M SOFINCO / BANCO POPOLARE / DUCATO / AGOS. RÈGLEMENT (CE) n 139/2004 SUR LES CONCENTRATIONS

Bulletin Officiel de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes

Décision n 13-DCC-43 du 29 mars 2013 relative à la prise de contrôle exclusif de la société Hyper CK par la société Groupe Bernard Hayot

I. Les entreprises concernées et l opération

COMMISSION DES COMMUNAUTES EUROPÉENNES

Décision n 13-DCC-70 du 24 juin 2013 relative à la prise de contrôle exclusif du groupe TPA par la société Alliance Industrie

Décision n 11-DCC-11 du 27 janvier 2011 relative au rapprochement du Groupe Aprionis et du Groupe Vauban Humanis

Cas n COMP/M CREDIT MUTUEL / COFIDIS. RÈGLEMENT (CE) n 139/2004 SUR LES CONCENTRATIONS

Une nouvelle norme mondiale sur la comptabilisation des produits

Bulletin Officiel de la Concurrence de la Consommation et de la Répression des Fraudes

COMMENT OPTIMISER SA GESTION DE DEVISES?

Présentation du Groupe IKEA

Décision n 15-DCC-109 du 10 août 2015 relative à la création d une entreprise commune de plein exercice SAFM par MGEN et Harmonie mutuelle

Tout sur le processus CPQ Configure Price Quote

Cas n COMP/M SOGECAP/ CARDIF/ ENSEMBLE IMMOBILIER CLICHY-LA-GARENNE

Décision n 14-DCC-179 du 27 novembre 2014 relative à la prise de contrôle d Omer Telecom Limited par Numericable Group

Arrêté n /GNC du 19 novembre 2013

Cas n COMP/M CREDIT MUTUEL/ MONABANQ. RÈGLEMENT (CE) n 139/2004 SUR LES CONCENTRATIONS

Éléments méthodologiques sur le reporting environnemental 2011

Chapitre IV. La certification des comptes

BULLETIN OFFICIEL DES IMPÔTS

Orientations sur la solvabilité du groupe

VENDRE EN LIGNE SUR UNE PLACE DE MARCHE

LES SOCIETES DE GESTION DE PATRIMOINE FAMILIAL

T : F : info@cms-bfl.com Neuilly-sur-Seine, le 14 décembre 2011

Comparabilité internationale des données sur le capital-risque

Avis n sur la méthodologie relative aux comptes combinés METHODOLOGIE RELATIVE AUX COMPTES COMBINES

Décision n 14-DCC-160 du 30 octobre 2014 relative à la prise de contrôle exclusif de SFR par le groupe Altice

Garantir une meilleure prestation de services et une expérience utilisateur optimale

Bulletin Officiel de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes

TPE/PME : comment me situer et justifier de mon statut?

Comores. Modalités de gestion et d administration des sociétés à capitaux publics

Débats et Prospectives

LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES Anne DIETRICH Frédérique PIGEYRE 2005, repères, La découverte

Focus sur quelques points des lois de finances rectificatives de juillet et septembre 2011

Workshop n 1 : les partenariats stratégiques inter-entreprises. Vers quelles formes de partenariats s orienter?

MegaStore Manager ... Simulation de gestion d un hypermarché. Manuel du Participant

Circulaire du 7 juillet 2009

Norme internationale d information financière 1 Première application des Normes internationales d information financière

ENQUÊTE FORUM DÉBAT Les Distributeurs du Secteur Dentaire

Question 1: Informations sur la personne ou entité interrogée

CENTRE DE POLITIQUE ET D ADMINISTRATION FISCALES

I. Les entreprises concernées et l opération

2.0. Ballon de stockage : Marque : Modèle : Capacité : L. Lien vers la documentation technique :

La consolidation à une date ultérieure à la date d acquisition

I / Un marché planétaire de la devise

Le certificat individuel (Produits phytosanitaires)

LA VERSION ELECTRONIQUE FAIT FOI

TPE et PME : comment me situer et justifier de mon statut?

RAPPORT DE 2010 SUR L ATTRIBUTION DE BÉNÉFICES AUX ÉTABLISSEMENTS STABLES

- Abrogation de la TVA «sociale» : La hausse de 1,6% de la TVA, qui devait entrer en vigueur le 1 er octobre 2012 devrait être abrogée.

Lettre circulaire 10/5 du Commissariat aux Assurances relative au compte rendu des courtiers d assurances, personnes morales et personnes physiques

Paris, le 10 février 2014

CIRCULAIRE N 01/02 (annule et remplace la circulaire n 01/00)

Son Organisation, son Fonctionnement et ses Risques

Système à débit variable T.One

BOURBON. Intervention de Jacques de Chateauvieux Président du conseil d administration Assemblée Générale mixte - 21 mai 2015 BOURBONOFFSHORE.

Marquage CE. pour structures en acier

NE PAS DIFFUSER AUX ETATS UNIS, AU CANADA OU AU JAPON COMMUNIQUE PUBLIE EN APPLICATION DU REGLEMENT GENERAL DE L AUTORITE DES MARCHES FINANCIERS

A N N E X E 1. Introduction : référentiel d activités professionnelles page 7. Référentiel de certification page 21

Des caisses diversifiées et gérées professionnellement. Les Caisses privées

RAPPORT DE LA PRESIDENTE DU CONSEIL DE SURVEILLANCE A L'ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE ANNUELLE DU 15 JUIN

Les acteurs de la carte d'achat

LOGICIELS DE PRÉVISIONS

de faible capacité (inférieure ou égale à 75 litres) doivent être certifiés et porter la marque NF électricité performance.

Notice UTILISATION DE SOURCES RADIOACTIVES (domaine non médical)

PARTIE 2. LES SERVICES PUBLICS

CARACTÉRISTIQUES COMMUNES À TOUS LES MODÈLES

Norme internationale d information financière 9 Instruments financiers

ARCHITECTE-FICHES RESSOURCES

1. COMPOSITION ET CONDITIONS DE PREPARATION ET D ORGANISATION DES TRAVAUX DU CONSEIL D ADMINISTRATION

COGECO CÂBLE INC. RÉGIME D OPTIONS D ACHAT D ACTIONS. 17 juin 1993

Charte Les projets pédagogiques / éducatifs au LEAP

SÉNAT PROPOSITION DE LOI

Les Guides des Avocats de France LES HOLDINGS

ISF et biens professionnels : Un chemin semé d embuches

à la Consommation dans le monde à fin 2012

Transcription:

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Décision n 11-DCC-147 du 5 octobre 2011 relative à la prise de contrôlé exclusif de la société United Refrigeration France SAS par la société G&L Beijer Ref AB L Autorité de la concurrence, Vu le dossier de notification adressé complet au service des concentrations le 2 septembre 2011, relatif à la prise de contrôle exclusif de la société United Refrigeration France SAS par la société G&L Beijer Ref AB; Vu le livre IV du code de commerce relatif à la liberté des prix et de la concurrence, et notamment ses articles L.430-1 à L.430-7 ; Adopte la décision suivante : I. Les entreprises concernées et l opération 1. La société G&L Beijer Ref AB est la société de tête du groupe suédois Beijer Ref (ci-après «Beijer Ref»), actif dans plus de vingt pays dans le secteur de la distribution en gros de produits de réfrigération et de climatisation et, marginalement, dans le secteur de la production d échangeurs thermiques, d évaporateurs et de condensateurs utilisés dans des applications spécifiques 1. Beijer Ref est présent en France à travers ses filiales GFF et Delmo, qui disposent de 45 agences réparties sur le territoire. 2. La société United Refrigeration France SAS est une société par action simplifiée (ci-après «United Refrigeration France»), détenue par Monsieur X et Monsieur Y, qui en détiennent respectivement [ ] % et [ ] % du capital. Elle est active dans le secteur de la distribution en gros de produits de réfrigération et de climatisation en France. Elle détient l intégralité du capital de la société Comptoir Frigorifique Du Sud-Est-Cofriset (ci-après «Cofriset») et ses trois filiales, les sociétés Coparif, Copasud et Copacentre. 3. L opération, formalisée par un contrat de cession d actions signé par les parties le 1 er septembre 2011, consiste en l acquisition par la société G&L Beijer Ref AB de la totalité du capital et des droits de vote de la société United Refrigeration France. En ce qu elle se traduit 1 Les activités de production de Beijer Ref représentent moins de 3 % de son chiffre d affaires.

par la prise de contrôle exclusif de United Refrigeration France par Beijer Ref, l opération notifiée constitue une concentration au sens de l article L.430-1 du code de commerce. 4. Les entreprises concernées ont réalisé ensemble un chiffre d affaires hors taxes consolidé sur le plan mondial de plus de 150 millions d euros au dernier exercice clos (Beijer Ref : 560 millions d euros pour l exercice 2010 ; United Refrigeration France : 55,7 millions d euros pour le même exercice). Chacune de ces entreprises a réalisé, en France, un chiffre d affaires supérieur à 50 millions d euros (Beijer Ref : [ ] millions d euros pour l exercice 2010 ; United Refrigeration France : [ ] millions d euros pour le même exercice). Compte tenu de ces chiffres d affaires, l opération ne revêt pas une dimension communautaire. En revanche, les seuils de contrôle mentionnés au I de l article L.430-2 du code de commerce sont franchis. Cette opération est donc soumise aux dispositions des articles L.430-3 et suivants du code de commerce relatifs à la concentration économique. II. Délimitation des marchés pertinents 5. Les parties sont simultanément actives dans le secteur de la distribution en gros de produits de réfrigération et de climatisation. 6. La Commission européenne a rappelé que l industrie de la réfrigération relève d un secteur plus large regroupant le chauffage, la ventilation, la climatisation et la réfrigération 2, généralement désigné sous l acronyme anglophone «HVAC/R» 3. Ces produits servent à fournir un air d une qualité et température raisonnables. 7. En France, les fabricants vendent leurs produits de produits de réfrigération et de climatisation au travers de distributeurs spécialisés qui, à leur tour, revendent ces produits à des installateurs spécialisés. Par la suite, ces installateurs HVAC/R assemblent les différents composants et les intègrent dans des immeubles ou des maisons pour leurs propres clients, professionnels ou particuliers. 8. Dans ce type de secteur, les autorités de concurrence retiennent généralement deux catégories de marchés : (i) les marchés amont de l approvisionnement des distributeurs auprès de fabricants et (ii) les marchés aval de la distribution par les distributeurs aux installateurs. A. LE MARCHE DE LA DISTRIBUTION DE PRODUITS DE REFRIGERATION ET DE 1. MARCHE DE PRODUITS 9. Les parties considèrent qu il faut inclure dans le marché aval de la distribution par les distributeurs aux installateurs, les ventes directes faites par les fabricants aux installateurs, comme la Commission européenne a pu le faire dans le secteur de la distribution des matériels électriques 4. En effet, pour des projets de grande dimension les fabricants vendent parfois 2 3 4 Décision de la Commission européenne n COMP/M.3880 UTC / Linde Kältetechnik du 12 juillet 2004. «Heating, Ventilation, Air-Conditioning and Refrigeration». Décision n COMP/M.4949 - Sonepar / Hagemeyer du 8 février 2008. 2

leurs produits directement aux installateurs dans le cadre de «ventes directes». Ces installateurs appartiennent généralement à des grandes sociétés d installation. Dans la décision n COMP/M. 4949 - Sonepar / Hagemeyer du 8 février 2008, concernant une concentration dans le secteur des matériels électriques, la Commission relève toutefois que les grossistes proposent une large gamme de produits de fabricants différents alors que les fabricants ne proposent que ceux qu ils produisent et qu ils ne sont en concurrence avec les grossistes que pour des commandes importantes ou donnant lieu à des commandes répétées. Ainsi, elle en conclut que les grossistes et les fabricants ne sont pas en concurrence pour les mêmes clients. En l espèce, il peut être relevé que les grossistes du secteur comptent parmi leurs principaux clients d importantes entreprises de maintenance (comme Cofely ou Dalkia), d installation (comme Johnson Controls ou Axiam Réfrigération qui est une filiale de GDF Suez) et des groupements d achats d installateurs indépendants (tels que GIF, GASEL ou GICAF), ce qui pourrait démontrer que les installateurs s adressent indifféremment aux fabricants et aux grossistes 5. Pour autant, les parties relèvent elles-mêmes que les ventes directes ne concernent que des «projets d une certaine dimension» et que, à tout le moins pour l ensemble des autres contrats, les grossistes offrent des services de livraison et conseils et proposent une large gamme de produits. 10. La pratique communautaire a par ailleurs considéré qu il était possible de distinguer, au sein du secteur de la réfrigération entre (i) la réfrigération commerciale, (ii) la réfrigération industrielle et (iii) le transport réfrigéré 6. Par ailleurs, elle a distingué, au sein du secteur de la climatisation entre les systèmes de climatisation pour les habitations privées et le petit commerce et les systèmes de climatisation pour les clients industriels et commerciaux 7 car les premiers nécessitent peu ou pas de maintenance et leur installation ne fait pas appel à un savoir ou un équipement particulièrement spécialisé. A l inverse, pour les seconds, qui sont beaucoup plus puissants, un équipement beaucoup plus sophistiqué est nécessaire et leurs prix sont beaucoup plus élevés. Les parties, qui sont actives sur le segment des produits de réfrigération commerciale et sur celui des produits de climatisation pour habitations privées et petits commerces, considèrent cependant qu il n est pas nécessaire de distinguer entre les produits de réfrigération et les produits de climatisation. 11. En tout état de cause, la question de la délimitation exacte du marché aval de la distribution en gros des produits de réfrigération et de climatisation peut être laissée ouverte dans la mesure où, quelles que soient les définitions du marché retenues, les conclusions de l analyse concurrentielle demeureront inchangées. 2. MARCHE GÉOGRAPHIQUE 12. Les parties proposent, conformément à la pratique des autorités de concurrence 8, de retenir un marché de dimension nationale. Elles relèvent que dans le secteur de la réfrigération et de la climatisation, les distributeurs adoptent des stratégies commerciales au niveau national, en termes de politique de prix, de gammes de produits offerts ou de services proposés aux clients. En outre, la faiblesse des coûts de transport pour les commandes les plus faibles (les 5 6 7 8 Voir aussi les décisions de la Commission européenne n COMP/M.4963 - Rexel / Hagemeyer du 22 février 2008 et n COMP/M.5029 - Sonepar / Rexel Germany. Décision n COMP/M.3880 précitée. Décision n COMP/M.1433 - Carrier Corporation / Toshiba. Notamment décision n COMP/M.4949 - Sonepar / Hagemeyer du 8 février 2008. 3

plus importantes en étant exonérées) facilite les livraisons sur l ensemble du territoire français. 13. En l espèce, cependant, la question de la délimitation exacte des marchés des produits de réfrigération et de climatisation peut être laissée ouverte dans la mesure où, quelles que soient les définitions du marché retenues, les conclusions de l analyse concurrentielle demeureront inchangées. B. LE MARCHE DE L APPROVISIONNEMENT EN PRODUITS DE REFRIGERATION ET DE 1. MARCHE DE PRODUIT 14. Le marché amont des produits de réfrigération et de climatisation concerne l approvisionnement des grossistes auprès des fabricants. Sur ce marché interviennent de très nombreux acteurs, soit environ 2 500 entreprises en France, dont certaines appartiennent à de grands groupes internationaux 9. Les parties estiment, conformément à certaines décisions de la Commission 10, que ce marché inclut également les ventes aux installateurs. 15. Les parties considèrent par ailleurs qu il n est pas nécessaire de distinguer entre l approvisionnement en produits de climatisation et l approvisionnement en produits de réfrigération, les principaux fournisseurs vendant ces deux catégories de produits aux grossistes, qui les proposent dans leurs catalogues. 16. En l espèce, cependant, la question de la délimitation exacte du marché de l approvisionnement en produits de réfrigération et de climatisation peut être laissée ouverte dans la mesure où, quelles que soient les définitions du marché retenues, les conclusions de l analyse concurrentielle demeureront inchangées. 2. MARCHE GÉOGRAPHIQUE 17. S agissant de la dimension géographique du marché de l approvisionnement en produits de réfrigération et de climatisation, la pratique communautaire a eu l occasion de déterminer que les compresseurs, produits du secteur HVAC/R, appartiennent à un marché de dimension européenne 11. Les parties relèvent en outre que les distributeurs s approvisionnent auprès de fabricants basés en Europe, en Asie ou aux Etats-Unis et que les produits répondent à des standards communs au niveau européen. 18. Il n y a pas lieu de revenir sur cette délimitation géographique en l espèce. 9 10 11 Xerfi, Equipements aérauliques et frigorifiques, septembre 2010. Notamment les décisions n COMP/M.4949 précitée et COMP/M.3184 Wolseley / Pinault bois et matériaux du 3 juillet 2003. Décision n IV/M.1493 United Technologies / Sundstrand du 25 mai 1999. 4

III. Analyse concurrentielle A. EFFETS HORIZONTAUX DE L OPÉRATION 1. LE MARCHE DE LA DISTRIBUTION EN GROS DE PRODUITS DE RÉFRIGÉRATION ET DE 19. A titre préliminaire, il convient de relever que Beijer Ref est en cours de négociation d un accord de distribution exclusive avec un fabricant actif mondialement dans le secteur des produits de climatisation (Toshiba). Les parties ont donc fourni des parts de marché incluant la distribution de ces produits. 20. Sur les segments de marché les plus étroits, les parts de marché des parties au niveau national seront les suivantes : marché incluant les ventes directes Beijer Ref Cofriset Total parties produits de réfrigération commerciale [10-20]% [5-10]% [20-30]% produits de climatisation pour habitations privées et petits commerces [5-10]% [0-5]% [10-20]% marché à l'exclusion des ventes directes produits de réfrigération commerciale [20-30]% [5-10]% [30-40]% produits de climatisation pour habitations privées et petits commerces [10-20]% [5-10]% [10-20]% 21. Les parties relèvent qu elles s adressent à des clientèles qui diffèrent en partie : ainsi, les clients de Beijer Ref sont plutôt des sociétés d installations, des groupements d achats et des grandes sociétés d installation dont les achats sont généralement plus importants, alors que ceux de Cofriset sont essentiellement des petits et moyens installateurs indépendants dont les volumes d achat sont plus faibles. Les clients de Beijer Ref disposent d ailleurs généralement d une puissance d achat importante, puisqu il s agit de grandes sociétés de maintenance (tels que Dalkia ou Cofély), de grandes sociétés d installations (Johnson Controls ou Axima Réfrigération par exemple) ou des groupements d achats (GASEL, GIF, GICAF notamment). En outre, les parties relèvent que les clients peuvent changer facilement de fournisseur, les contrats étant généralement conclus pour de brèves durées et les parties ne bénéficiant d aucune exclusivité de distribution auprès d un fabricant. 22. De plus, à l issue de l opération, les parties resteront confrontées à la concurrence de divers distributeurs tels que Calorie-Gazechim (avec une part de marché de 16,5 % sur le marché des produits de réfrigération commerciale), Dehon (12,4 %), Reiss (9,6 %) ou Rolesco (8,2 %). 23. En conséquence, l opération n est pas susceptible de porter atteinte à la concurrence sur le marché de la distribution en gros de produits de climatisation et de réfrigération. 2. LE MARCHE AMONT DE L APPROVISIONNEMENT EN PRODUITS DE RÉFRIGÉRATION ET DE 24. Sur le marché amont de l approvisionnement en produits de réfrigération et de climatisation au niveau européen, que les parties estiment à environ 2 milliards d euros, Beijer Ref réalise 5

environ [ ] millions d euros d achat et Cofriset [ ] millions, soit environ [20-30] % des achats du secteur. 25. En conséquence, l opération n est pas susceptible de porter atteinte à la concurrence sur le marché de la distribution en gros de produits de climatisation et de réfrigération. B. EFFETS VERTICAUX DE L OPÉRATION 26. Une concentration verticale peut restreindre la concurrence sur les marchés amont lorsque la branche aval de l entreprise intégrée refuse d acheter les produits des opérateurs actifs en amont et réduit ainsi leurs débouchés commerciaux. Une telle concentration peut également restreindre la concurrence sur les marchés aval lorsque la nouvelle entité active à l amont, refuse de vendre ses produits aux acteurs présents à l aval. 27. En l espèce, Beijer Ref est très marginalement active sur le marché de la production de produits de réfrigération et de climatisation, qui représente moins de 3 % de son chiffre d affaires. Ainsi, elle détient un site de production en Norvège, qui fabrique des produits pour des applications spécifiques sur des navires et des plateformes maritimes. Ces produits ne sont pas vendus à des distributeurs de produits de réfrigération. Par ailleurs, Beijer Ref détient une usine en Suède, dont la production représente [ ] millions d euros et est vendue pour moitié à des sociétés de maintenance et d installation et pour l autre moitié à des grossistes scandinaves uniquement. Enfin, la filiale italienne de Beijer Ref, SCM Frigo, exerce une activité d assemblage de compresseurs frigorifiques et réalise un chiffre d affaires de [ ] millions d euros, dont [ ] à [ ] millions d euros en France, auprès de grandes sociétés d installations. Beijer Ref détient ainsi une position limitée sur le marché de la production de produits de réfrigération et de climatisation. 28. Pour leur activité de distribution de produits de réfrigération et de climatisation, les parties devant proposer aux installateurs en aval un catalogue suffisamment diversifié pour répondre adéquatement à leur demande (les grossistes disposent généralement de 25 000 produits référencés), devront dès lors s adresser à l ensemble des producteurs pour s approvisionner.. En effet, Beijer Ref ne sera pas en mesure de répondre à la diversité des produits nécessaires. 29. Etant donné les parts de marché de la nouvelle entité et la structure des marchés concernés, tant en aval qu en amont, les parties n auront cependant ni la capacité, ni les incitations à mettre en œuvre une stratégie de verrouillage. 6

DECIDE Article unique : L opération notifiée sous le numéro 11-0150 est autorisée. Le président, Bruno Lasserre Autorité de la concurrence 7