Club photo Éléments de base vitesse, le diaphragme et la sensibilité
La lumière Sans lumière, pas de photographie. Le propre du photographe, c est de savoir apprivoiser la lumière, et pour ça, il faut d abord la connaître. Chaque source de lumière possède ces 4 caractéristiques, et il y a parfois plusieurs sources de lumière selon la situation. Il faut donc savoir en tenir compte.
L intensité La «force», la luminosité d une source de lumière donnée. La lumière est-elle assez forte pour éclairer correctement votre sujet? Quelles sont les intensités des différentes sources de lumière? Est-ce que la lumière qui éclaire votre sujet est suffisamment forte par rapport à celle qui éclaire l arrière-plan? Si vous travaillez en lumière artificielle, la problématique est plus simple car vous pouvez en général contrôler leur intensité. Dans le cas contraire, l intensité des sources de lumière présente est importante, et il faut la déterminer pour éventuellement pouvoir s adapter (en déplaçant votre sujet ou vous-même si besoin).
La direction La direction de la lumière influence beaucoup l image. En plein jour vers midi, elle vient du dessus, alors qu au lever ou au coucher du soleil, par exemple, elle vient du côté, ce qui donne des rendus très différents. Pensez aussi à la lumière qui vient d en face, de derrière un objet : celle qui crée des contre-jours, des effets de silhouette ou encore des rais de lumière à travers les arbres d une forêt
La qualité Ce qu on appelle «qualité» de la lumière se réfère en fait à une lumière douce (ou diffusée, comme par exemple la lumière du soleil par temps couvert, ou celle d un flash enveloppé d un mouchoir) ou à une lumière dure (non diffusée, comme par exemple celle du soleil à 14h au mois d août, ou celle d un flash puissant). La «qualité» de la lumière est directement liée à sa taille : Plus une source de lumière sera petite, plus elle sera dure. Plus une source de lumière sera grande, plus elle sera douce.
La température de couleur Toute source de lumière a une dominante colorée : elle peut être plus ou moins chaude (rouge, orange) ou froide (bleue). Ceci influence beaucoup l ambiance générale de votre image. Il n est pas possible de modifier cette température quand vous travaillez en lumière naturelle, mais bonne nouvelle : si vous shootez en RAW, vous pourrez aisément choisir votre propre balance des blancs grâce au développement numérique, et ainsi donner une ambiance plus ou moins chaude (ou froide) à votre image.
Exposition de la lumière = vitesse de l'obturateur (temps de pose) + ouverture + sensibilité
La vitesse La vitesse ou temps de pose correspond à la durée pendant laquelle la surface sensible de l'appareil (film argentique ou capteur numérique) est exposée à la lumière lors de la prise d'une photo, c'est-à-dire la durée pendant laquelle l'obturateur reste ouvert (l'obturateur étant un rideau placé entre la surface sensible de l'appareil et l'objectif ; voir figure 1 ci-dessous).
La vitesse s'exprime généralement en secondes ou fractions de seconde, où un long temps de pose (ou vitesse lente), p. ex. 1 seconde, permet d'exposer longtemps la surface sensible de l'appareil (film argentique ou capteur numérique), ce qui est utile pour les scènes peu lumineuses (permet d'éviter la sous-exposition) ; Un court temps de pose (ou vitesse rapide), p. ex. 1/1000 de seconde, permet d'exposer très peu de temps la surface sensible de l'appareil, ce qui est utile pour les scènes très lumineuses (permet d'éviter la sur-exposition). X2 Quand on double le temps de pose (p. ex de 1/4 s. à 1/2 s.), on double la durée de l'exposition et par conséquent on double la quantité de lumière que la surface sensible de l'appareil va recevoir.
Au-delà des considération liée à l'exposition, la vitesse a des conséquences sur le rendu ou l'esthétique de la photo, en particulier sur la netteté. une vitesse rapide telle que 1/1000 s. a pour conséquence de figer le sujet, de le rendre net même s'il est en mouvement. Une vitesse lente telle que 1 s. provoque du flou, si l'appareil ou le sujet est mobile. En jouant ainsi sur la vitesse de l'obturateur de l'appareil photo, par rapport à la vitesse et aux déplacements du sujet, on peut obtenir de nombreux effets pour représenter le mouvement sur une photographie (voir ci-dessous, section "En pratique" pour des exemples). 1/100 s., suffisant ici pour que l'image soit nette; 1/10 s., un léger flou de filé apparait, qui suggère le mouvement; 1 s., un flou plus franc apparait, qui montre le mouvement entier.
Pour vous tester l'utilisation de différentes vitesses, choisissez le mode priorité vitesse sur votre appareil photo ; ce mode vous permet de sélectionner la vitesse de votre choix en laissant l'appareil régler automatiquement les autres paramètres (voir le lien "En savoir plus" ci-dessous et/ou le manuel de votre appareil).
L'ouverture du diaphragme de l'objectif (f/) L'ouverture du diaphragme est un des trois paramètres importants (avec la vitesse et la sensibilité) qui permettent de gérer l'exposition. L'ouverture correspond à taille de la surface qui va laisser passer la lumière à travers l'objectif pendant l'exposition (un trou formé par des lamelles en métal, et dont la taille peut être changée). L'ouverture est exprimée, par convention, à l'aide de valeur f/, où : une petite valeur f/ (p. ex. f/2.8) correspond à une grande ouverture laissant entrer beaucoup de lumière, ce qui est utile pour les scènes peu lumineuses (permet d'éviter la sous-exposition) ; inversement, une grande valeur f/ (p. ex. f/11) correspond à une petite ouverture laissant entrer peu de lumière, ce qui est utile pour les scènes très lumineuses (permet d'éviter la sur-exposition). Les valeurs d'ouverture les plus courantes sont : f/1,4 ; f/2 ; f/2,8 ; f/4 ; f/5,6 ; f/8 ; f/11 ; f/16 ; f/22 ; f/32.
En général, il y a deux principales raisons qui nous motivent à changer l'ouverture : modifier la quantité de lumière qui passe dans l'objectif (p. ex. ouvrir le diaphragme au maximum pour laisser passer plus de lumière afin de pouvoir utiliser une vitesse rapide) ; modifier la PDC (p. ex. fermer au maximum le diaphragme pour que tous les plans de la photo soient nets).
La sensibilité (iso)
La sensibilité (du film argentique ou du capteur numérique) fait référence à la quantité de lumière requise pour exposer correctement la photo. La sensibilité s'exprime en indice ISO, variant généralement entre 50 et 6400, où un grand indice ISO (p. ex. 3200) représente une haute sensibilité (peu de lumière sera requise pour exposer correctement la photo la photo), ce qui est utile pour les scènes peu lumineuses (permet d'éviter la sous-exposition) ; un petit indice ISO (p. ex. 100) représente une basse sensibilité (beaucoup de lumière sera requise pour exposer correctement la photo), ce qui est utile pour les scènes très lumineuses (permet d'éviter la surexposition).
Au-delà des considération liée à l'exposition, la sensibilité a un impact important sur la qualité de l'image : le fait d'augmenter l'indice ISO a pour conséquence d'augmenter le grain (argentique) ou le bruit (numérique). Concrètement, ceci se traduit par l'apparition de gros grains de sels d'argent ou de plusieurs pixels parasites nuisant à la qualité/précision de l'image. Exemple de deux sensibilités différentes (figure 1) : détail d'une photo prise à 200 ISO (Nikon D90) détail d'une photo prise à 3200 ISO (Nikon D90)
Il faudra donc y réfléchir à deux fois avant de choisir une très haute sensibilité (p. ex. 3200 ISO) pour utiliser une vitesse rapide ou une petite ouverture... Sur les appareil compacts numériques, le bruit est déjà très élevé à partir de 400 ISO. Sur les appareils numériques reflex récents (Nikon D90, D300, D5000, D700, D3; Canon 50D, 5D, 7D, 1D) on peut utiliser une sensibilité élevée (p. ex. 1600 ISO) sans que la qualité d'image soit trop diminuée. Ceci dit, utiliser une haute sensibilité peut aussi être un choix esthétique, en particulier en noir et blanc. On peut rechercher le bruit numérique (ou le grain argentique) pour son rendu grossier, qui peut donner une dimension plus brute ou dramatique à votre photo.