- A. Baglan Si vous souhaitez vous aussi recevoir «Le Ti Pripri» et être inscrit sur la liste de diffusion, écrivez un mail à mns@sepanguy.com. La quatrième session de captures des micromammifères à Yiyi a été réalisée début octobre. Ce n est pas moins de 222 pièges qui ont été posés tout le long du sentier. Cette session était sous le signe des opossums car au total nous avons capturé 33 Opossums quatre yeux (Philander opossum), 14 Marmosa (Marmosa sp), un pian (Didelphis marsupialis), un Opossum laineux (Caluromys philander) et un «petit nouveau» pour Yiyi, un Rat épineux terrestre (Proechimys sp). Ce dernier a pour particularité de pouvoir se débarrasser de sa queue pour échapper à un prédateur. Du côté des oiseaux nous enregistrons quelques nouvelles données : l Araçari vert (Pteroglossus viridis), l Érismature routoutou (Nomonyx dominicus) et le Grèbe à bec bigarré (Podilymbus podiceps). La liste des Pripris de Yiyi en est maintenant à 147 espèces d oiseaux. Cette liste peut vous être transmise sur simple demande, alors tous à vos jumelles et bonnes observations. La Maison de la Nature participe maintenant à la base de données «Faune Guyane» mise en place par le GEPOG (http://www.faune-guyane.fr/). Nous rentrons dans cette base de données collaborative les oiseaux que nous observons. C est gratuit et très simple d utilisation alors n hésitez pas à enregistrer sur ce site les oiseaux de votre jardin. Antoine Baglan antoine.baglan@sepanguy.com
Femelle jaguar prise au piège photo à la roche Milô. - A. Baglan Jaguar Bibliographie : «une saison en Guyane numéro 8». Le jaguar de son nom latin Panthera onca appartient à la famille des Félidés et à la sous famille des Panthéridés. Ces derniers, dont font aussi partie le lion et le tigre, ont la particularité de savoir rugir. Ce carnivore chasse dans les forêts tropicales humides, les savanes inondées et les pampas des Amériques. Ce «chat» a en effet une attirance pour l eau. Ce grand «Tig» atteint 100 kg et 1m50 sans la queue. Son pelage jaune fauve orné d ocelles noires lui sert de camouflage dans les ombres de la forêt. Opportuniste, il chasse à l affût les animaux de grandes tailles (pécaris, biches) mais aussi des rongeurs (pacs, agoutis) et ses aptitudes à la nage lui confèrentnt des talents de pêcheur. Animal emblématique des forêts amazoniennes, le jaguar a sa place dans les légendes amérindiennes et le patrimoine culturel créole. De tout temps, il a fasciné autant qu inspiré la peur. Le roi de la forêt est pourtant menacé et sa chasse est interdite en Guyane. Surtout tué pour sa peau hier, c est aujourd hui son habitat qui disparait. Le morcellement de son territoire l amène à s en prendre au bétail et il a alors à faire face à la colère des éleveurs. Véronique CHARVIN
1 4 2 5 3 1/ Tortue ponctulaire, Rhinoclemmys punctularia, Yiyi 2/ Canard musqué, Cairina moschata,, Canceler 3/ Perithemis lais, Canceler 4/Sterne argentée, Sternula superciliaris,, Yiyi 5/ Jacana noir, Jacana jacana, Yiyi Crédit photo : Antoine Baglan antoinebaglan.jimdo.com
1 3 4 2 5 1/ Bécassin roux, Limnodromus griseus, Canceler 2/ Pic à cou rouge, Campephilus rubricollis, Toussaint 3/ Pluvier semi palmé, Charadrius semipalmatus, Canceler 4/ Bécasseau semi palmé, Calidris pusilla, Canceler 5/ Gobemoucheron tropical, Polioptila plumbea, femelle, Yiyi Crédit photo : Antoine Baglan
Récit d une bénévole lors du comptage mensuel des caïmans au pripri de Yiyi : RDV à la maison de la nature à 18h30, hé oui le comptage se fait de nuit. Accompagnée de Véronique, l animatrice de la Maison de la Nature, nous rejoignons Antoine, chargé des suivis scientifiques à Yiyi, déjà équipé et canot en main. Tous ensembles nous partons en direction du marais, j ai la chance d avoir 2 porteurs et n ai plus qu à suivre. 1 ère étape, la préparation : nécessité de partir couvert, car à cette heure les moustiques sont voraces ; et HOP! Véronique à l avant, Antoine à l arrière, tout deux pagaies en main nous voilà partis ; je me retrouve crayon à la main pour le comptage. Il ne fait pas encore nuit, commence alors une belle ballade à coup de pagaies dans les algues et les nénuphars magnifiques, qui freinent le canot ce qui demande de gros efforts à mes accompagnateurs, l eau ayant déjà bien baissé en cette saison. Je pensais trouver le marais très sombre mais la lune bien qu en sa moitié brille de façon intense et pas l ombre d un caïman. Il faut de nombreux coups de pagaies entre les moucou-moucous moucous dans les différents chenaux qu emprunte sans hésiter notre guide, ce n est pas le détroit de Magellan mais tout de même c est impressionnant! Tout trois sur notre embarcation qui semble risquer de s échouer à plusieurs reprise et toujours pas de caïmans. Je finis par penser que nous allons passer la nuit au milieu des moucou-moucous moucous qui rendent l itinéraire compliqué. C est sans compter le sens de l orientation d Antoine qui s applique à nous faire patienter en nous faisant découvrir flore et faune dont il imite fort bien le langage. Puis l atmosphère change l air est plus frais, il est temps de mieux ajuster nos frontales ça y est nous sommes au cœur de l action! Des points lumineux à fleur d eau ils sont là! Chaque coup de pagaie nous ramène au plus près, l eau est plus profonde et nous glissons sans bruit. Le repérage est un peu difficile au départ puis progressivement il devient plus aisé et il devient possible d évaluer la taille de ceux qui se laisse suffisamment approcher. La tête émerge de l eau : s il y a présence d une barre osseuse entre les deux yeux c est un caïman à lunette sinon un caïman rouge (les 2 espèces présentes sur le site). Ce soir là nous dénombrerons 27 caïmans à lunette après 2 heures de glissade dans le bruissement de l eau et les chants des animaux nocturnes au cœur d une faune en activité. Que dire de cette expérience hé bien un grand plaisir, un apaisement lié à l environnement et la concentration demandée. Le plaisir de redécouvrir la nuit avec ses hôtes naturels éclairés seulement par le scintillement de la lune et des étoiles qui nous semblent à portée de main. Il faut savoir attendre pour découvrir ceux que nous sommes venus compter. J avais en plus la meilleure place celle de me laisser porter et profiter de cette atmosphère particulière de cette navigation nocturne, un grand merci à mes accompagnateurs pour ces moments de vrai bonheur. Michelle BOYER Caïman rouge, Paleosuchus palpebrosus, Yiyi Caïman à lunette, Caïman crocodilus, Yiyi Crédit photo : Antoine Baglan
Qu est ce qu une orchidée? L orchidée fait partie des monocotylédones. Schématiquement, cela signifie que lorsqu elle germe, la plantule ne présente qu une seule fausse-feuille, feuille, le cotylédon. Il y a bien longtemps de cela, les orchidées se sont différenciées des autres familles du groupe en rassemblant leurs organes reproducteurs : les étamines se sont regroupées en une colonne, comprenant également le pistil, réduit au seul réceptacle qui accueille les sacs de pollen qui, eux, ont fusionné en 1, 2, 3 ou 4 pollinies posées au sommet de la colonne. De plus, bien que présentant une symétrie bilatérale (c est-à-dire que si on coupe une fleur dans le sens de la hauteur, on obtient deux parties semblables), un des trois pétales s est transformé en labelle, véritable piste d atterrissage pour insecte pollinisateur. Ce labelle constitue généralement l attrait principal de la fleur d orchidée. Il est doté de différents dessins, appendices divers ou formes biscornues, tous ayant pour but de diriger visuellement l insecte vers le centre de la fleur, et de le faire passer sous la colonne, porteuse des pollinies dont il se chargera pour les déposer sur la fleur suivante! Certaines espèces ont même poussé le mimétisme jusqu à présenter une similitude extraordinaire avec la femelle d insectes particuliers (Ophrys par ex.). Les mâles, en pleine période de reproduction, sont attirés par la forme : ils se posent sur la fleur et opèrent ce que l on appelle une pseudo-copulation. Se rendant finalement compte de leur erreur, ils repartent dépités, mais en emportant les pollinies vers la fleur suivante. Sachez enfin que cette fleur s épanouit au moment même de la période de reproduction du pollinisateur attitré!!! On estime qu il s agit là d une co-évolution ou d une évolution parallèle. Mais on ignore qui a évolué en suivant l autre?! A la découverte des orchidées de Kaw 7h30 rendez vous au début du sentier des coqs de roche (près de la scierie de Kaw). Arrivés sur place les premiers, Véronique Charvin et moi même attendons le reste du groupe, soit 11 personnes ; enfin tous sont là, pressés de descendre sur le sentier afin de découvrir les premières orchidées. Nous entamons la progression, dans la forêt haute primaire et aucunes orchidées en vue, trop sombre à leur goût, les plantes sont certainement là- haut dans la canopée. Nous atteignons enfin une forêt claire et basse sur sol latéritique, beaucoup de lumière sur cette pente et notre première découverte ne tarde pas à se manifester. Il s agit de Dichaea rendlei, nous la retrouverons sur tout le parcours. D autres découvertes s enchainent, comme Epidendrum purpurascens,, que nous admirons ensuite en fleur. Les appareils photos se déclenchent et on se bouscule un peu sur le sentier trop étroit pour accueillir tout le groupe, qui reste discipliné et attentif afin de découvrir leurs premières orchidées. Nous en découvrons d'autres en cours de matinée, comme Koellensteinia graminea, Epidendrum carpophorum, Cheiradenia cuspidata, Scaphyglottis prolifera. Le groupe a maintenant l œil exercé à repérer les orchidées! Epidendrum purpurascens Nous ne verrons pas les coqs de roches ce matin là et nous décidons de quitter le site afin de nous rendre à la réserve Trésor où nous mangeons ensemble sous le carbet. Le partage est de mise, une petite pause méritée avant de reprendre la marche. Nous découvrons une forêt primaire haute et nous ne voyons que peu d'espèces d'orchidées, comme Camaridium stenophyllum et Epidendrum nocturn La boucle est bouclée, la fatigue se fait sentir il est temps de regagner nos véhicules. Il est 15h00, c'était une belle journée, riche en rencontres, avec un groupe de gens fort sympathique avec qui nous avons passé un excellent moment. Merci à toi Véronique pour cette organisation et à bientôt pour une prochaine sortie! Pseudo bulbe Emmanuel RAVET Le groupe! Crédit photo : Véronique Charvin
Les CPN de l année écoulée ont reçu un livret photo présentant tous leurs projets. Ce livret a également été distribué aux partenaires. Une nouvelle génération de CPN est donc arrivée et avec elle pleins de projets! Un projet jardin traditionnel créole : La DEAL a permis le financement d un jardin médicinal traditionnel sur le site. Les gros travaux d aménagement ont eu lieu cette été avec l appui des gardes du littoral. Les enfants ont débuté la mise en place du jardin. Au programme : réalisation d un billon, désherbage et tracé au cordeau. C est Charles, garde du littoral qui a initié cette petite troupe au travail de jardinage. Cette e séance a donné lieu à la découverte des outils et à leur maniement. Ensuite nous sommes allés rencontrer les grands-mères de Sinnamary pour apprendre comment se soigner avec les plantes. Ce projet de jardin est un merveilleux outil de découverte du patrimoine naturel et culturel et donnera lieu à encore de nombreux projets. Création de billons avec Charles Bergère, garde du littoral (photos V.CHARVIN) Véronique CHARVIN VISITES GUIDÉES DU SENTIER DES S PRIPRIS DE YIYI Des visites guidées du sentier pédestre des Pripris de Yiyi ont lieu une fois par mois le samedi, voici les dates des prochaines : 3 novembre / 8 décembre / 13 janvier Adultes 2 et enfants 1 (jusqu à 12 ans) / Gratuit pour les adhérents SEPANGUY. Réservation obligatoire, nombre de places limité. Le carbet communal de la piste de Saint-Elie peut être réservé la veille au soir pour les personnes qui le désirent Pour plus d informations et pour les inscriptions, contactez la MNS. RENDEZ-VOUS sur les chemins : le 3 novembre : A l occasion de cet évènement de promotion des chemins sauvages nous organisons une visite guidée spéciale famille. Nous apprivoiserons le sentier pour en faire sa carte d identité et découvrir les nombreux trésors qu il recèle.
C'est avec grand plaisir que la SEPANGUY a participé à la fête communale de Sinnamary. C'est pour nous un moyen de sensibiliser les enfants sur la faune et la flore de notre région. Nous avons pu ainsi présenter en exclusivité notre nouvelle exposition sur les mammifères des Pripris de Yiyi. Le stand SEPANGUY Exposition mammifères : clichés pris par des pièges photo. Crédit photo : Antoine Baglan Antoine Baglan Désormais à l entrée du chemin de la maison de la nature vous trouvez ces panneaux de direction. Ils indiquent quelques sites RAMSAR dans le monde. La zone de l estuaire du Sinnamary, qui englobe les Pripris de Yiyi, est classée RAMSAR depuis le 15 Septembre 2008 (zone n 1828). La Convention RAMSAR sur les zones humides est un traité intergouvernemental adopté le 2 février 1971 à RAMSAR, en Iran. Elle regroupe aujourd hui plus de 160 pays, dont la France depuis 1986. La Convention RAMSAR s applique à conserver des milieux très variés (rivières, lacs, lagunes côtières, mangroves, forêts inondées, récifs coralliens, etc.) qui ont en commun un intérêt écologique mondialement reconnu. Cette désignation constitue un label de reconnaissance internationale, et non une protection réglementaire ou une mesure contraignante. (Photos A. BAGLAN). Pour nous contacter : MAISON DE LA NATURE DE SINNAMARY 06.94.43.11.72 / 05.94.34.58.53 mns@sepanguy.com Horaires d ouverture : Mercredi-Samedi-Dimanche : 9h-12h/13h30-17h30 Véronique CHARVIN Merci aux relecteurs! B. Lévèque, A. Baglan, N. Habchi-Hanriot. Plus d infos : www.sepanguy.com http://www.ville-sinnamary.fr