Matière microscopique : une description quantique est nécessaire

Documents pareils
TP 2: LES SPECTRES, MESSAGES DE LA LUMIERE

Comprendre l Univers grâce aux messages de la lumière

Chapitre 02. La lumière des étoiles. Exercices :

DIFFRACTion des ondes

Application à l astrophysique ACTIVITE

ANALYSE SPECTRALE. monochromateur

Séquence 9. Étudiez le chapitre 11 de physique des «Notions fondamentales» : Physique : Dispersion de la lumière

Mécanique Quantique EL OUARDI EL MOKHTAR LABORATOIRE MÉCANIQUE & ÉNERGÉTIQUE SPÉCIALITÉ : PROCÈDES & ÉNERGÉTIQUE. dataelouardi@yahoo.

INTRODUCTION À LA SPECTROSCOPIE

Niveau 2 nde THEME : L UNIVERS. Programme : BO spécial n 4 du 29/04/10 L UNIVERS

Mise en pratique : Etude de spectres

Correction ex feuille Etoiles-Spectres.

Fluorescent ou phosphorescent?

Professeur Eva PEBAY-PEYROULA

Les rayons X. Olivier Ernst

Objectifs pédagogiques : spectrophotomètre Décrire les procédures d entretien d un spectrophotomètre Savoir changer l ampoule d un

TP 03 B : Mesure d une vitesse par effet Doppler

EXERCICE 2 : SUIVI CINETIQUE D UNE TRANSFORMATION PAR SPECTROPHOTOMETRIE (6 points)

Atelier : L énergie nucléaire en Astrophysique

Partie Observer : Ondes et matière CHAP 04-ACT/DOC Analyse spectrale : Spectroscopies IR et RMN

Chapitre 6 : les groupements d'étoiles et l'espace interstellaire

POLY-PREPAS Centre de Préparation aux Concours Paramédicaux. - Section Orthoptiste / stage i-prépa intensif -

Chapitre 6 La lumière des étoiles Physique

Interactions des rayonnements avec la matière

RDP : Voir ou conduire

TEMPÉRATURE DE SURFACE D'UNE ÉTOILE

LE PHYSICIEN FRANCAIS SERGE HAROCHE RECOIT CONJOINTEMENT LE PRIX NOBEL DE PHYSIQUE 2012 AVEC LE PHYSICIEN AMERCAIN DAVID WINELAND

THEME 2. LE SPORT CHAP 1. MESURER LA MATIERE: LA MOLE

Nouveau programme de première S (2011) : l essentiel du cours.

Rayonnements dans l univers

Chapitre 4 - Spectroscopie rotationnelle

SUIVI CINETIQUE PAR SPECTROPHOTOMETRIE (CORRECTION)

Meine Flüssigkeit ist gefärbt*, comme disaient August Beer ( ) et Johann Heinrich Lambert ( )

pka D UN INDICATEUR COLORE

EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES

Structure quantique cohérente et incohérente de l eau liquide

Fiche 19 La couleur des haricots verts et cuisson

Dossier enseignant Etude d un tableau. grâce aux ondes électromagné ques Lycée Service Éduca on

Spectrophotométrie - Dilution 1 Dilution et facteur de dilution. 1.1 Mode opératoire :

- I - Fonctionnement d'un détecteur γ de scintillation

Panorama de l astronomie. 7. Spectroscopie et applications astrophysiques

FICHE 1 Fiche à destination des enseignants

Un spectromètre à fibre plus précis, plus résistant, plus pratique Concept et logiciel innovants

Lycée Galilée Gennevilliers. chap. 6. JALLU Laurent. I. Introduction... 2 La source d énergie nucléaire... 2

PRINCIPE MICROSCOPIE CONFOCALE

NUAGES INTERSTELLAIRES ET NEBULEUSES

Molécules et Liaison chimique

U-31 CHIMIE-PHYSIQUE INDUSTRIELLES

Chapitre 11: Réactions nucléaires, radioactivité et fission

FORMATION ASSURANCE QUALITE ET CONTROLES DES MEDICAMENTS QUALIFICATION DES EQUIPEMENTS EXEMPLE : SPECTROPHOTOMETRE UV/VISIBLE

(aq) sont colorées et donnent à la solution cette teinte violette, assimilable au magenta.»

PROGRAMME DE PHYSIQUE - CHIMIE EN CLASSE DE SECONDE GÉNÉRALE ET TECHNOLOGIQUE

SPECTROSCOPIE D ABSORPTION DANS L UV- VISIBLE

Module HVAC - fonctionnalités

Comment suivre l évolution d une transformation chimique? + S 2 O 8 = I SO 4

Etrangeté et paradoxe du monde quantique

La spectrophotométrie

Chapitre 10 : Radioactivité et réactions nucléaires (chapitre 11 du livre)

Chapitre 6. Réactions nucléaires. 6.1 Généralités Définitions Lois de conservation

BTS BAT 1 Notions élémentaires de chimie 1

Les impulsions laser sont passées en quarante ans de la

1STI2D - Les ondes au service de la santé

PHYSIQUE-CHIMIE. Partie I - Spectrophotomètre à réseau

PHYSIQUE Discipline fondamentale

Qu est-ce qu un ordinateur quantique et à quoi pourrait-il servir?

THEME 3. L UNIVERS CHAP 2. LES SPECTRES MESSAGES DE LA LUMIERE DES ETOILES.

Chapitre II PHÉNOMÈNES RADIATIFS: PROPRIÉTÉS D EMISSION. f AB = mc 2 e 2. β 1 k(υ)dυ N

8/10/10. Les réactions nucléaires

La physique nucléaire et ses applications

Animations. Liste des 114 animations et 145 vidéos présentes dans la Banque de Ressources Physique Chimie Lycée. Physique Chimie Seconde

A chaque couleur dans l'air correspond une longueur d'onde.

1S9 Balances des blancs

TS1 TS2 02/02/2010 Enseignement obligatoire. DST N 4 - Durée 3h30 - Calculatrice autorisée

A retenir : A Z m n. m noyau MASSE ET ÉNERGIE RÉACTIONS NUCLÉAIRES I) EQUIVALENCE MASSE-ÉNERGIE

CHAPITRE VI : HYBRIDATION GEOMETRIE DES MOLECULES

TP : Suivi d'une réaction par spectrophotométrie

Dr E. CHEVRET UE Aperçu général sur l architecture et les fonctions cellulaires

De la physico-chimie à la radiobiologie: nouveaux acquis (I)

AGREGATION DE BIOCHIMIE GENIE BIOLOGIQUE

Vie et mort des étoiles. Céline Reylé Observatoire de Besançon

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Activité 1 : Rayonnements et absorption par l'atmosphère - Correction

L PRESENTATION GENERALE SCPIO

CHAPITRE 2 : Structure électronique des molécules

Chap 1: Toujours plus vite... Introduction: Comment déterminer la vitesse d une voiture?

La fonction d onde et l équation de Schrödinger

Chapitre 22 : (Cours) Numérisation, transmission, et stockage de l information

Comparaison des performances d'éclairages

Physique Chimie. Utiliser les langages scientifiques à l écrit et à l oral pour interpréter les formules chimiques

EXERCICE II. SYNTHÈSE D UN ANESTHÉSIQUE : LA BENZOCAÏNE (9 points)

De la sphère de Poincaré aux bits quantiques :! le contrôle de la polarisation de la lumière!

TD 9 Problème à deux corps

Figure 1 : Diagramme énergétique de la photo émission. E B = hν - E C

Chapitre 5 : Noyaux, masse et énergie

LE COSMODETECTEUR : UN EXEMPLE DE CHAÎNE DE MESURE

Fiche professeur. L analyse spectrale : spectroscopies IR et RMN

La physique quantique couvre plus de 60 ordres de grandeur!

Exemple de cahier de laboratoire : cas du sujet 2014

BACCALAURÉAT GÉNÉRAL PHYSIQUE-CHIMIE

Transcription:

Chapitre 3 Matière microscopique : une description quantique est nécessaire I Spectres d absorption et d émission (observation de la lumière émise ou absorbée par une espèce chimique donnée) 1) xpériences, observations a. Lumière émise par des atomes de mercure (Hg) Du mercure atomique à l état gazeux est enfermé dans une ampoule. De l énergie électrique est apportée aux atomes et aussitôt de la lumière se forme. Décomposons cette lumière à l aide d un prisme et nous obtenons un spectre d émission (obtenu à partir de lumière émise) caractéristique de l atome de mercure. b. Lumière émise par des atomes de sodium (Na) Même expérience avec une ampoule contenant des atomes de sodium à l état gazeux, obtention du spectre d émission de l atome de sodium. c. Observation de spectres d absorption De la lumière blanche a traversé un milieu contenant des atomes d un seul élément chimique. La lumière transmise est décomposée. Le spectre obtenu permettra de découvrir si des radiations ont été absorbées. On obtient alors un spectre d absorption caractéristique de l atome de l élément étudié. Résultats ci-dessous : Sodium

d. Bilan Des spectres d émission et d absorption du même élément sont présentés l un au-dessus de l autre. Hydrogène : Mercure :

2) Travail demandé - Décrire les spectres d émission (Hg et Na) obtenus pendant la séance. - xpliquer l émission de lumière en termes de transferts d énergie (Piste de réflexion : lorsqu il y a émission de lumière, de l énergie est expulsée par les atomes, l énergie des électrons des atomes baisse) - xpliquer les raies noires sur les spectres d absorption (Piste de réflexion : si une radiation n est plus présente, c est que son énergie a été transférée aux électrons des atomes présents. L énergie de ces électrons a donc augmenté) - xpliquer pourquoi la lumière émise est différente selon l élément chimique (piste de réflexion, toujours la même : changement d état d énergie des électrons de l atome) - Ces résultats sont-ils compatibles avec un modèle décrivant la matière à l aide de niveaux d énergie des électrons du type ci-dessous (cas de l atome d hydrogène) : Données précieuses à accepter et qu il faudra utiliser : - Une radiation lumineuse se propage à la célérité c (dans le vide), elle est aussi caractérisée par sa longueur d onde et sa fréquence. Ces trois grandeurs caractéristiques sont liées par une relation (typique de toutes les ondes périodiques) : = c ν - 1 ev = 1,6 10-19 J - Valeur de la célérité de propagation de la lumière dans le vide : c = 3,00 10 8 m.s -1. - On rappelle qu une radiation (ou un photon) de fréquence ne peut pas échanger d'énergie autrement que par quanta de valeur = h (h = 6,63 10-34 S.I., constante de Planck)

3) Modèle quantique de l atome, présentation officielle (cas de l atome d H) a. Présentation L origine des valeurs d énergie (état = 0) de l électron est choisie : électron immobile et arraché à l influence de son noyau ( c = 0, pe = 0) Les énergies de l électron autour de son noyau sont donc inférieures (discussion 1). Ces énergies ont été calculées à partir de : - l interaction électrique attractive maintenant l électron autour du noyau. - Les résultats expérimentaux : spectres discontinus (raies) caractéristiques de la lumière émise ou absorbée par un atome d hydrogène. = 13,6 (en ev) n² n est un nombre entier strictement positif. n est appelé nombre quantique principal. Les valeurs d énergie possibles pour l électron de l atome d hydrogène sont donc quantifiées, il n y en a qu une certaine quantité, l énergie de l électron ne peut pas prendre n importe quelle valeur. b. tats fondamental et excités Plus un système est stable, plus son énergie est basse Ainsi l état le plus stable de l électron correspond au niveau n = 1. Cet état est appelé état fondamental. On pourra généraliser : dans une structure chimique à plusieurs électrons l état fondamental correspond à un état dans lequel les électrons occupent les niveaux d énergies les plus bas possibles. Mais attention, il ne peut pas y avoir plus de 2 électrons par niveau d énergie indiqué par un trait horizontal. Si, par exemple, on obtenait un ion H 3-, dans son état fondamental les trois électrons se répartiraient en 2 électrons au niveau n = 1 et un électron au niveau n = 2.

Si l électron occupe un niveau d énergie plus élevée alors que le niveau fondamental est disponible, on dit que l atome est dans un état excité. Si l électron se trouve dans un état excité, il aura tendance à spontanément revenir à l état fondamental. Au contraire, le passage de l état fondamental vers un état excité ne peut pas se faire spontanément. c. Transitions Pour faire passer l électron de l état fondamental à un état excité (plus généralement d un niveau inférieur vers un niveau supérieur) il faut lui fournir de l énergie. Mais cette énergie ne peut pas avoir n importe quelle valeur, elle doit correspondre exactement à la différence entre les deux niveaux. Lorsqu un électron passe d un niveau supérieur à un niveau inférieur (par exemple un retour à l état fondamental), il libère de l énergie correspondant à la différence entre les deux niveaux. Un changement d état, de niveau d énergie est appelé transition. L énergie transférée (absorbée pour une transition vers un niveau supérieur, expulsée lors d une transition vers un niveau inférieur) est la plupart du temps de l énergie électromagnétique apportée par un photon. Donc, chaque fois qu une transition est réalisée on à une relation d égalité entre la différence d énergie entre les niveaux entre lesquels se réalise la transition et h l énergie du photon impliqué dans la transition : = h On aime bien la présentation correspondante ci-dessous : p n désexcitation photon émis photon absorbé p n excitation émission absorption Lors d'une transition entre deux niveaux d'énergie électronique de l'atome d' H, l énergie absorbée ou émise satisfait la relation : hn n,p = hc æ = -13,6ç 1 l n,p n - 1 ö è 2 p 2 ø - série UV de lyman (1906) vers 1 ; - série visible de Balmer (1885) vers 2 ; - série IR de Paschen (1909) vers 3 ; - série IR de Brackett (1922) vers 4 ; - série IR de Pfund (1924) vers 5. Bohr a même été jusqu'à calculer le rayon de l'orbite de l électron dans son état fondamental (0,053 nm). Bohr proposait donc un ensemble d'orbites circulaires privilégiées dans lesquelles l'électron est dans un état énergétique stationnaire. Son modèle a vite posé des problèmes pour les atomes plus lourds. Il a fallu le dépasser.

4) Remarques a) t pour un atome à plusieurs électrons, ou une molécule? Les calculs sont plus compliqués, mais le modèle final est le même. (exemples de diagrammes d états d énergie d atomes à plusieurs électrons et de molécules) b) n = 1 couche K, n = 2 couche L, n = 3 couche M, etc.!! c) DOM molécules colorées 5) Annexe : sources de lumière