Les incidents en plongée ASPTT Bron, Niv 2 - Saison 2015 / 2016 Benoit BLANCHARD (E3)
SOMMAIRE 1) Les BaroTraumatismes : Ce sont des incidents liés à la variation de la pression dans les cavités creuses de l'organisme. 2) Les incidents Biochimiques : Ce sont des incidents liés à la toxicité des gaz qui composent l'air.
1/ BaroTraumatismes Les oreilles, les sinus, les yeux, la surpression pulmonaire
OREILLES YEUX SINUS DENTS Surpression pulmonaire Descente : - Douleur légère de plus en plus violente. otites, rupture du tympan - Vertiges. - Syncope. Remontée : légère douleur (rare) - Oeil rouge ou au beurre noir. -Sucions. -troubles de la vision. -Risque de conjonctivite ou de décollement rétinien. Douleur Frontale Envie de se moucher ou état congestif avec oedème. saignement de nez. Sensation de rage de dents douleur aiguë aux sinus. descente : Douleurs remontée : Douleurs. dent cassée, syncope. - Douleur thoracique Difficultés respiratoires Crachats sanguins et bave rosâtre Peut se produire entre 5 mètres et la surface.
CAUSES Oreilles Yeux Sinus Dents Suppression pulmonaire A la descente la pression de l'eau augmente et appuie sur le tympan. - A la remontée les pressions de chaque coté du tympan s'équilibreront naturellement. Si l'équilibrage ne peut pas se faire, il y aura déformation, voire rupture du tympan. La pression augmente à la descente. - Dans un premier temps, le masque s'écrase. - Après avoir dépassé la limite d'élasticité de la jupe, la vitre touche le nez. Ne pouvant plus se déformer, il va y avoir une dépression à l'intérieur. Il va donc agir sur notre visage comme une ventouse. - Les capillaires vont éclater, engendrant des lésions oculaires et nasales. Des obstructions peuvent se produire dans certaines parties des sinus ; elles sont dues à un rhume, rhinite, déviation, de la cloison nasale, hypersécrétion de mucosités et toutes affections ORL. Lorsque la pression varie, l'air va chercher à circuler /dilater dans les cavités (sinus). Si elle ne peut pas le faire cela va entrainer des douleurs au niveau des sinus. (effet casquette) Variation de pression de l'air dans les cavités des dents abimés. Non-expiration à la remontée. L'air se dilate jusqu'à la limite d'élasticité des poumons. Cette non-expiration peut être engendrée par : - Un blocage volontaire (spasme, panique, ). - Un blocage de la glotte. - Crise d'asthme. - Remontée trop rapide avec expiration insuffisante. - Apnéiste ayant pris de l'air au fond (à ne jamais le faire).
Conduites à tenir Oreilles Placage du masque Sinus Dents Suppression pulmonaire - A la descente : si douleur= remonter un peu, Si cela persiste, remonter lentement et/ou annuler la plongée (La descente, tête en haut, peut faciliter l'immersion). - A la remontée redescendre de quelques mètres pour diminuer la douleur, se moucher et remonter très lentement - Consulter un médecin O.R.L. - Si saignement de nez, se moucher légèrement - Consulter un médecin ORL ou un ophtalmologiste et suspendre toute plongée. - A la descente : si douleur, remonter un peu, retirer le masque et se moucher. Puis essayer à nouveau. Si cela persiste, remonter lentement et/ou annuler la plongée. - A la remontée, redescendre de quelques mètres pour diminuer la douleur, se moucher et remonter très lentement en déglutissant et en mastiquant.. - Suspendre la plongée et consulter un médecin O.R.L. Consulter un dentiste - Alerter le DP et les secours d'urgence. Déséquiper, mettre au sec, réchauffer et réconforter. - Si la victime est consciente, mettre en position semi-assise pour l'aider à ventiler. - Mettre sous O2. En présence d'une surpression pulmonaire, il peut y avoir associé un accident de décompression dû à l'hyperpression alvéolaire et au fait que les alvéoles ne jouent plus leur rôle et ne filtrent plus l'azote.
Prévention Oreilles yeux Sinus Dents Suppression pulmonaire -Equilibrer les oreilles -Ne pas forcer -Ne pas faire Valsalva à la remontée -Nettoyer ses oreilles quotidiennement. -Ne pas mettre de bouchons dans les oreilles. - Ne pas mettre de cagoule trop serrée. Expirer par le nez dans le masque -Ne pas forcer à la descente malgré la gêne. -Ne pas plonger enrhumé. Visite annuelle chez le dentiste en lui précisant que vous êtes plongeur -Laisser libre jeu à la respiration en cours de la remontée et surtout entre 10m et 0m. - Maîtriser la REC - Ne pas donner de l'air à un apnéiste.
2) Les incidents Biochimiques : Ce sont des incidents liés à la toxicité des gaz qui composent l'air. L Air est composé d O2, CO2, N.
L'OXYGENE (O2) L oxygène est toxique pour l'organisme : à 60m en plongée à l'air. Par sécurité, on limite donc la plongée loisir à l'air à cette profondeur. À 6m en plongée avec de l oxygène pure (cas des plongeurs militaires). Il ne faut pas respirer de l' O2 pure en surface plus de 2 heures.
L'AZOTE (N) : LA NARCOSE L'azote est toxique en profondeur. C'est ce phénomène que l'on nomme "ivresse des profondeurs" ou "Narcose». Le seuil de toxicité de l'azote est très variable selon les individus.. On constate que la narcose apparaît à des profondeurs variables (27m à 60m) suivant les personnes; son accoutumance, spn état physique et le contexte (stress..).
L'AZOTE : LA NARCOSE Symptômes : Ils sont semblables aux effets de l'alcool ou des drogues. Sentiment d'euphorie ou inversement sentiment d'anxiété ou d'agressivité. Accentuation du dialogue intérieur. Lenteur de réaction et de raisonnement : comportement irraisonné ou répétitif. Perte de mémoire et de l'échelle des temps. Diminution du champ visuel (Effet tunnel).
L'AZOTE : LA NARCOSE Conduite à tenir : Remonter d'une dizaine de mètres. Si les symptômes ont disparu, on peut continuer la plongée sans redescendre. Dans le cas contraire remonter en surface et traiter les conséquences. Prévention : A partir de 30 mètres, bien surveiller ses coéquipiers. Connaître ses limites habituelles et ne jamais les dépasser ou être accompagné par un plongeur expérimenté aux profondeurs. Ne surtout pas faire d'efforts en profonde. Eviter les descentes trop rapides.
LE DIOXYDE DE CARBONE (CO2) : L'HYPERCAPNIE Seul gaz que l'organisme produit (Tx inspiré 0,03% ; Tx expiré 5%) il faut l'éliminer par la ventilation pour éviter l'essoufflement.
LE DIOXYDE DE CARBONE (CO2) : L'HYPERCAPNIE Causes d'absorption du CO2 extérieures à l'organisme : Qualité de l'air respiré : air vicié au gonflage, mauvais entretien, Matériel : détendeur mal réglé, mauvaise technique de palmage,. Augmentation de l'espace mort : tuba trop long et de faible section. Apnée prolongée en plongée.
LE DIOXYDE DE CARBONE (CO2) : L'HYPERCAPNIE Causes internes de production excessive de CO2 par l'organisme lui-même : la profondeur augmente le taux de CO2. le froid entraine une consommation importante d'air pour se réchauffer. les efforts, l'anxiété, le stress, le lestage trop important accentuent la production de CO2.
LE DIOXYDE DE CARBONE (CO2) : L'HYPERCAPNIE Conséquences en plongée :. Le CO2 Favorise la narcose, l'accident de décompression et L ESSOUFFLEMENT.
LE DIOXYDE DE CARBONE (CO2) : L'HYPERCAPNIE Symptômes de l essoufflement : Accélération du rythme et de l'amplitude respiratoire, maux de tête. Ventilation superficielle, respiration haletante. Panique et conduite irraisonnée (lâcher d'embout), ralentissement du rythme respiratoire, nausées, torpeur, vertiges, syncope et noyade.
LE DIOXYDE DE CARBONE (CO2) : L'HYPERCAPNIE Conduite à tenir : Il s'agit d'un incident grave pouvant aboutir à la panique ou à la noyade. Sous l'eau : Cesser tout effort. Alerter un coéquipier (en frappant sa bouteille). Remonter aussitôt sans palmer pour faire baisser la Pp CO2.
LE DIOXYDE DE CARBONE (CO2) : L'HYPERCAPNIE Prévention : Matériel révisé et compresseur en bon état pour apporter de l'air "propre" dans la bouteille. Bouteille bien ouverte (sinon le débit sera insuffisant au fond). Détendeur bien réglé. Bien se protéger du froid.
LE DIOXYDE DE CARBONE (CO2) : L'HYPERCAPNIE Le plongeur : Ne jamais plonger seul. Pas d'efforts excessifs (palmage trop rapide, lestage trop lourd). Bien se ventiler (apnées expiratoires de contrôle de temps en temps). Bonnes conditions physiques et mentales. Ne pas s'immerger avec un début d'essoufflement en surface.
Merci pour votre attention J Prochain cours, jeudi 21 «physiologie en plongée»