OMD 7 - Assurer un environnement durable Garantir à la population un environnement durable et sain constitue le socle du septième Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD). Cet objectif cible la protection des ressources environnementales et de la biodiversité, mais vise également à assurer l accès à l eau potable, à l assainissement et à améliorer sensiblement les conditions de vie des habitants vivant dans des taudis. Objectif 7 : Assurer un environnement durable Cible 7A: Intégrer les principes du développement durable dans les politiques et programmes nationaux et inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales Cible 7B: Réduire la perte de la biodiversité et atteindre d'ici à 2010 une diminution significative du taux de perte Cible 7C: Réduire de moitié, d'ici à 2015, le pourcentage de la population qui n'a pas d'accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable ni à des services d'assainissement de base 7.1 Proportion de zones forestières 7.2 Emissions de CO2 (total, par habitant et pour un dollar du PIB, en parité du pouvoir d'achat) 7.3 Consommation de substances appauvrissant la couche d'ozone 7.4 Proportion de stocks de poissons vivant dans des milieux biologiques sains 7.5 Proportion de ressources d'eau totales utilisées 7.8 Proportion de la population utilisant une source d'eau potable améliorée 7.9 Proportion de la population utilisant des infrastructures d'assainissement améliorées Cible 7D: Améliorer sensiblement, d'ici à 2020, les conditions de vie d'au moins 100 millions d'habitants de taudis actuelle 7.10 Proportion de citadins vivant dans des taudis OMD 7 - Les tendances mondiales La déforestation et l émission de gaz à effet de serre continuent à un rythme élevé. Les émissions mondiales de dioxyde de carbone ont augmenté de plus de 46 % depuis 1990. De 1990 à 2012, les zones terrestres protégées ont augmenté, passant de 8,9 % à 14,6 % de la surface terrestre mondiale, s approchant de l objectif de la Convention sur la diversité biologique qui vise à conserver au moins 17 % des zones terrestres du monde et 10 % des zones côtières et marines d ici à 2020. L Amérique latine montre la voie, avec 21,3 % de ses zones terrestres et 15,4 % de ses zones marines protégées. Néanmoins, de nombreuses espèces sont toujours menacées d extinction. Presque un tiers des stocks de poissons ont été surexploités, ce qui contribue à la diminution des rendements de pêche. Plus de 2,1 milliards de personnes et presque 1,9 milliard de personnes ont eu accès, respectivement, à des sources d eau et à des installations sanitaires améliorées depuis 1990, dépassant la cible OMD. Pourtant, l accès à l eau potable en zones rurales ainsi que la qualité et la salubrité de l eau constituent toujours une sérieuse préoccupation. Plus de 240 000 personnes par jour ont obtenu un accès à des 1
installations d assainissement améliorées de 1990 à 2011, ce qui reste insuffisant. Pour atteindre la cible, il faudrait étendre les services d assainissement à 600 000 personnes par jour d ici à 2015. Entre 2000 et 2010, 200 millions de personnes vivant dans des taudis ont eu accès à des conditions de vie améliorées, dépassant largement la cible OMD. Mais l urbanisation progresse plus vite que l amélioration des conditions des taudis, et environ 863 millions de personnes vivent toujours dans des conditions insalubres dans le monde en développement. Les progrès d Haïti vers l OMD 7 La dégradation de l environnement est particulièrement préoccupante en Haïti, due principalement à la pression démographique, au faible niveau socio-économique des ménages et à l insuffisance de politiques publiques de protection et de gestion de l environnement adaptées. Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a également contribué à accroitre les pressions sur les zones forestières et la biodiversité. La déforestation constitue l une des principales menaces sur l environnement. En 2012, les zones forestières ne recouvraient plus que 1,5 % de la superficie du pays (PNUD, 2005). Les causes du déboisement sont multiples, et incluent la demande soutenue en bois énergie et l agriculture, et dans une moindre mesure les incendies et feux de forêt et la demande en bois par le secteur de la construction. En 2012, 92,7 % des ménages haïtiens utilisent toujours un combustible solide (bois ou charbon) pour cuisiner (EMMUS V). L érosion des sols qui découle du déboisement, couplée à la forte densité de la population et à l installation des communautés dans des zones à risque (en contrebas des bassins versants, etc.) augmentent particulièrement la vulnérabilité de la population aux catastrophes naturelles, en particulier aux cyclones, inondations et tremblements de terre. Proportion de zones forestières en Haiti 6.0 5.7 5.0 4.0 3.0 2.0 4.0 3.2 2.0 1.5 1.0 0.0 1986 1990 2000 2005 2012 Source : Situation économique et sociale en Haïti, PNUD 2005 2
Les aires protégées représentent environ 0,5 % du territoire, soit une superficie de 12,8 hectares (GEO Haïti 2010). Haïti compte 35 aires protégées dans sa législation. Cependant, uniquement quatre d entre elles font objet d une quelconque forme de gestion. Il n y a en revanche aucune zone marine protégée en Haïti, contrairement à Cuba (15), à la République Dominicaine (7) ou à la Jamaïque (4). Malgré une biodiversité riche et propre à la région Caraïbe, avec de nombreuses espèces endémiques, beaucoup sont aujourd hui menacées en Haïti : environ 12 espèces d oiseaux seraient en danger d extinction, ainsi que près de 28 espèces de plantes, environ 46 espèces d amphibiens et 15 espèces de poissons et près de dix espèces de reptiles et de mammifères (GEO 2010). Toutefois, la perte de la biodiversité de fait majoritairement «en silence» en raison du manque de données scientifiques. La surexploitation des ressources marines et la pollution font peser de fortes pressions sur les écosystèmes. Ces dernières années, le rendement de la pêche commerciale a diminué malgré l augmentation graduelle du nombre de personnes s y adonnant. L hypothèse la plus acceptée pour expliquer la réduction du nombre de prises de pêche est la raréfaction des ressources à cause du non-respect des règles établies, et des captures qui excèdent la capacité de renouvellement des écosystèmes. Les ressources halieutiques se trouvent donc dans un état de dégradation important et n arrivent pas à se renouveler, ce qui réduit drastiquement le potentiel de l aquaculture (GEO 2010). La proportion des ménages utilisant une source d eau potable améliorée a considérablement augmenté, malgré des disparités persistantes entre milieux urbain et rural. En 2012, 72,7 % des ménages haïtiens avaient accès à une source d eau potable améliorée, contre 36,5 % en 1995. Si Haïti continue à ce rythme, la cible devrait être atteinte en 2015. Toutefois, les ménages résidant en milieu rural restent fortement discriminés : seuls 48,9 % d entre eux ont accès à une source d eau potable améliorée, contre 87,8 % en milieu urbain (EMMUS). 8 7 6 5 4 3 1 36.5% Proportion des ménages utilisant une source d'eau potable 72.7% 67.8% 64.8% 61.6% 1995 2000 2005 2012 2015 Proportion des ménages* utilisant une source d'eau potable améliorée Source : EMMUS V (2012) 3
10 8 6 Proportion de la population utilisant une source d'approvisionnement en eau améliorée - désagregée par milieu de résidence 87.8 48.9 4 Si l accès à l eau est en nette amélioration, seulement 25,7 % des ménages ont accès à un meilleur système d assainissement, ce qui reste très en deçà de la cible OMD. En milieu rural, cette proportion tombe à 19,6 %, contre 37,9 % en milieu urbain. 7 6 5 4 3 1 Proportion des ménages ayant accès à un meilleur système d'assainissement 62.6% 25.2% 23.9% 25.7% 16.5% 1995 2000 2005 2012 2015 Proportion des ménages* utilisant des infrastructures d'assainissement améliorées Trajectoire OMD 4
4 35% 3 25% 15% 1 5% Proportion des ménages utilisant des infrastructures d'assainissement améliorées - désagregée par milieu de résidence 37.9% 19.6% Le taux de ménages ne disposant d aucun moyen d assainissement (défection à l air libre) reste particulièrement élevé, enregistrant une baisse très relative depuis deux décennies : le taux est passé de 12,6 % en milieu urbain et 60 % en milieu rural en 1995 à respectivement 8,8 % et 37,9 % en 2012 (EMMUS). 7 6 5 4 3 1 12.6% % de ménages n'ayant aucun moyen d'assainissement/utilisant la nature 60. 55.9% 50.2% 9.9% 10.2% 8.8% 1995 2000 2005 2012 37.9% La question du logement reste particulièrement problématique en Haïti, tendance aggravée par le séisme de 2012. Près de 60 % des logements se trouvent en zone rurale, et en raison de l exode rural vers les milieux urbains le nombre de logements urbains nécessaires est inférieur à la demande. Une proportion importante de la population vit toujours dans des taudis, avec un accès limité aux services sanitaires de base. En règle générale, les logements sont surpeuplés, avec en moyenne 2,7 personnes par pièce au niveau national, et 3,5 à Port-au-Prince (GEO 2010), ce qui excède la cible OMD de 3 personnes par pièce maximum. 5