Annexe 1 Dimensionnement des bassins piscicoles alimentés par des rejets

Documents pareils
1.2. REALISATION DES OPERATIONS DE PRELEVEMENTS ET D ANALYSES

LA A RESPIRATION CELLULAIRE

Exemple du SATESE MAGE 42

LE POINT DE VUE DE FNE

Demande chimique en oxygène

Décrets, arrêtés, circulaires

SECTEUR 4 - Métiers de la santé et de l hygiène

Démarrage d une station de traitement biologique par nitrification/dénitrification Sans apport initial de boue activée

ne définition de l arbre.

Titre alcalimétrique et titre alcalimétrique complet

CONTRÔLE ANNUEL DES STATIONS D'ÉPURATION (STEP) MONITORING OF WASTE WATER TREATMENT PLANTS (WWTP)

Rapport annuel de monitoring automatisé de la qualité de l eau

L échelle du ph est logarithmique, c està-dire

Prix Pierre Potier L innovation en chimie au bénéfice de l environnement

Site d étude. Résultats

BTS BAT 1 Notions élémentaires de chimie 1

Contexte : Objectif : Expérimentation :

La prévention des intoxications dans les silos à fourrage

2.0 Interprétation des cotes d évaluation des risques relatifs aux produits

L importance du suivi du dioxyde de carbone (CO 2. ) dans la production de dindes

EXTRAIT DU REGISTRE DES ARRETES DU PRESIDENT DE LA COMMUNAUTE URBAINE DE LYON

K W = [H 3 O + ] [OH - ] = = K a K b à 25 C. [H 3 O + ] = [OH - ] = 10-7 M Solution neutre. [H 3 O + ] > [OH - ] Solution acide

Les Énergies Capter et Stocker le Carbone «C.C.S»

Le point en recherche

La production énergétique à partir de la biomasse forestière : le devenir des nutriments et du carbone

Le Test d effort. A partir d un certain âge il est conseillé de faire un test tous les 3 ou quatre ans.

Abschlusskonferenz OUI Biomasse / Conférence de clôture OUI Biomasse

THEME 2. LE SPORT CHAP 1. MESURER LA MATIERE: LA MOLE

Chapitre 1 : Qu est ce que l air qui nous entoure?

Réduction de la pollution d un moteur diesel

Valérie Roy-Fortin, agr. Bio pour tous! - 6 mars 2015

La consommation énergétique des usines de dépollution est un poste de dépense important et l un des plus émetteurs de gaz à effet de serre.

Solutions pour le calibrage et l entretien Gamme complète d accessoires indispensables

Le miscanthus : opportunités énergétiques à la ferme. Laurent Somer, ValBiom asbl Sankt Vith / Saint-Vith 13 juin 2014

PROPOSITION TECHNIQUE ET FINANCIERE

Calcaire ou eau agressive en AEP : comment y remédier?

La campagne 2004/05 a vu des livraisons globalement stables:

Mesure DBO/de la diminution d oxygène. La demande biochimique en oxygène (DBO) Respiration/Réduction

CM2E Colloque Martinique Energie Environnement. Production d électricité renouvelable : La méthanisation comme agent de régulation

Guide d entretien. de votre assainissement non collectif

Responsabilité sociale et environnementale POLITIQUE SECTORIELLE PRODUCTION D ELECTRICITE A PARTIR DU CHARBON

Adaptation Aux changements climatiques. Agriculture et sécurité alimentaire: Cas du Burkina Faso

DAIRYMAN aux Pays-Bas

L injection de biométhane dans le réseau de gaz naturel

TOUT SAVOIR SUR LE CHAUFFAGE URBAIN

1. Utilisation conforme à l usage prévu. 2. Propriétés. 3. Montage. Capteur de CO 2 AMUN

Maximum Yield Technology. Maximum Yield Technolog technologie à rendement maximal

SELLE Masse d'eau AR51

L enfouissement des déchets ultimes

Sommaire Page 3 : Chapitre 1er - Dispositions générales

C. Magdo, Altis Semiconductor (Corbeil-Essonne) > NOTE D APPLICATION N 2

allianceautopropane.com

Le recyclage du PET en Suisse Verein PRS PET-Recycling Schweiz

SOLUTIONS TECHNOLOGIQUES D AVENIR

4 ème PHYSIQUE-CHIMIE TRIMESTRE 1. Sylvie LAMY Agrégée de Mathématiques Diplômée de l École Polytechnique. PROGRAMME 2008 (v2.4)

16- Grand lac Shaw Portrait 2006

ACIDES BASES. Chap.5 SPIESS

Assainissement des campings janvier 2011

10 en agronomie. Domaine. Les engrais minéraux. Livret d autoformation ~ corrigés. technologique et professionnel

T4 Pourquoi éteindre les phares d une voiture quand le moteur est arrêté? Comment fabriquer une pile? un accumulateur?

Le chauffe-eau à pompe à chaleur: fiche technique à l intention des installateurs

Les rôles de l oxygène en phase post fermentaire

Vulcano Pièges Fourmis

Le développement durable peut-il se passer d engrais minéraux?

Livret de formules. Calcul Professionnel Boulangère-Pâtissière-Confiseuse AFP Boulanger-Pâtissier-Confiseur AFP

Oxydation par voie Humide : Expérience de Toulouse

Chapitre 2 : Respiration, santé et environnement.

AGREGATION DE BIOCHIMIE GENIE BIOLOGIQUE

Notions physiques Niveau 2


Qu'est-ce que la biométhanisation?

La Vinification en Alsace

CORRIGE. CHAP 04-ACT PB/DOC Electrolyse de l eau 1/12 1. ALIMENTATION ELECTRIQUE D'UNE NAVETTE SPATIALE

CRITERES D EXAMEN DE VARIETES EN VUE DE LEUR ADMISSION AU CATALOGUE POMMES DE TERRE (Solanum tuberosum L.) - 13/12/2013

Tests de comparaison de moyennes. Dr Sahar BAYAT MASTER 1 année UE «Introduction à la biostatistique»

A N A L Y S E U R E N L I G N E D A G V D E S B I C A R B O N A T E S D E L A L C A L I N I T E

Moyens de production. Engrais

QU EST-CE QUE LA CHLORATION?

Production mondiale d énergie

FICHE DE DONNEES DE SECURITE

Lac du Tolerme suivi de la qualité de l eau Sénaillac-Latronquière - été Conseil général du Lot. Rapport final. Agence de l'eau Adour Garonne

Capteur à CO2 en solution

L ÉNERGIE C EST QUOI?

LES AUTRES THÈMES BIOMÉTHANISATION

Capteur optique à dioxygène

pour la détermination du COT dans l eau ultra pure être légèrement oxydées, certaines plus que d autres, les pharmacopées prescrivent

Le ph, c est c compliqué! Gilbert Bilodeau, agr., M.Sc.

VAlorisation et Stockage du CO 2. Un projet global de management du dioxyde de carbone sur la zone de Fos Berre Gardanne - Beaucaire

L évidence écologique Une station d assainissement où il fait bon se

ADMINISTRATION D OXYGENE PAR L INTESTIN EXPERIENCES AVEC DES LAPINS

Bioénergie. L énergie au naturel

Assurances de biens et de responsabilité

SP. 3. Concentration molaire exercices. Savoir son cours. Concentrations : Classement. Concentration encore. Dilution :

Test de terrain ou test de laboratoire pour la performance en endurance?

5. Matériaux en contact avec l eau

«L énergie la moins chère et la moins polluante est celle qu on ne consomme pas»

Nombres, mesures et incertitudes en sciences physiques et chimiques. Groupe des Sciences physiques et chimiques de l IGEN

Chauffage à granulés de bois

Centre d Enfouissement Technique Le Beaumont

CHAPITRE 8 PRODUCTION ALIMENTAIRE ET ENVIRONNEMENT

Transcription:

Annexe 1 Dimensionnement des bassins piscicoles alimentés par des rejets La procédure de dimensionnement indiquée ci-après pour les bassins piscicoles alimentés par des rejets repose sur le principe d un traitement minimal des eaux usées dans des bassins de stabilisation en vue de produire une quantité maximale de poissons sains sur le plan microbien (Mara et al., 1993 ; Mara, 1997). Bassins de stabilisation Les bassins de stabilisation constituent une option peu onéreuse (et habituellement la moins chère) de traitement des eaux usées. Ils se composent d une série de bassins anaérobies et facultatifs, suivis parfois par un ou deux bassins de maturation. Néanmoins, dans les cas où un prétraitement minimal est réalisé avant les bassins piscicoles, les bassins de maturation sont normalement inutiles. Les bassins anaérobies, comme les bassins facultatifs, sont de simples retenues d eau en terre, dans lesquelles les eaux usées sont traitées par des procédés naturels ne nécessitant pas d énergie électrique. Dans les bassins anaérobies, le traitement des eaux usées s effectue par une combinaison d étapes de sédimentation et de digestion anaérobie. La plupart des œufs de trématodes se déposent dans ces bassins (le peu qu il en reste est éliminé dans le bassin facultatif récepteur). Le traitement des eaux usées qui s opère dans les bassins facultatifs est un «traitement vert» résultant de la croissance symbiotique d algues microscopiques et de bactéries hétérotrophes (la prolifération abondante et totalement naturelle de ces algues donne aux bassins leur couleur verte intense caractéristique, d où le terme «traitement vert»). À partir de l eau, les algues produisent de l oxygène en tant que sous-produit de la photosynthèse. Cet oxygène est utilisé par les bactéries lorsqu elles réalisent la biooxydation aérobie des composés organiques présents dans les eaux usées. L un des produits finaux de cette biooxydation est le dioxyde de carbone, qui est fixé sous forme de carbone cellulaire par les algues au cours de la photosynthèse (Figure A1.1). La charge en eaux usées admissible dans les bassins anaérobies et facultatifs dépend de la température : plus celle-ci est élevée, plus il est possible de tolérer une charge importante. Les temps de séjour, qui sont fonction à la fois du débit et de la charge d eaux usées, sont relativement longs : 1 à 3 jours dans les bassins anaérobies et 4 à 10 jours dans les bassins facultatifs, et ne doivent pas être inférieurs à 1 et 4 jours respectivement. Le lecteur trouvera en ligne une introduction aux bassins de stabilisation à l intention des non-spécialistes, document descriptif et complet rédigé par Peña Varón & Mara (2004). Procédure de dimensionnement Le dimensionnement s effectue selon les étapes : 1) Dimensionnement d un système de bassins de stabilisation comprenant un bassin anaérobie et un bassin facultatif secondaire. 2) Détermination de la concentration d azote total dans les effluents du bassin facultatif. 3) Dimensionnement du bassin piscicole alimenté par des rejets, qui reçoit les effluents du bassin facultatif, en tablant sur une charge superficielle d azote total de 4 kg/ha et par jour (trop peu d azote donne une biomasse algale insuffisante dans le bassin piscicole et donc de faibles rendements en poissons ; à l inverse, trop d azote accroît exagérément les concentrations d algues, d où un risque important d épuisement de l oxygène dissous pendant la nuit et de mort des poissons). 139 bapp01.indd 139 2/27/2013 11:47:36 AM

Directives OMS pour l utilisation sans risque des eaux usées, des excreta et des eaux ménagères Nouvelles cellules Lumière Algues O2 CO2 Bactéries DBO des eaux usées Nouvelles cellules Figure A1.1 Symbiose algue-bactérie dans les bassins de stabilisation facultatifs 4) Calcul du nombre d E. coli pour 100 ml d eau du bassin piscicole (ce chiffre doit être 1000 ou 10 4 pour 100 ml, comme indiqué dans le Tableau 4.1). 5) Détermination de la concentration d ammoniac libre (c est-à-dire de gaz NH 3 dissous) dans le bassin piscicole (ce chiffre doit être <0,5 mg N/l afin d éviter une toxicité aiguë pour les poissons). Un exemple de dimensionnement est présenté dans l Encadré A1.1. Encadré A1.1 Bassins piscicoles alimentés par des eaux usées : exemple de dimensionnement Dimensionnement d un bassin piscicole destiné à recevoir les effluents d un bassin de stabilisation facultatif secondaire. Les eaux usées non traitées sont introduites à un débit de 1000 m 3 /jour et présentent une DBO de 200 mg/l, une concentration d azote total de 40 mg N/l et une concentration d E. coli de 1 10 7 pour 100 ml. La température de dimensionnement est de 25 C et la vitesse d évaporation nette est de 5 mm/jour. [Notes : a) la «DBO» désigne la «demande biochimique en oxygène», façon courante d exprimer la concentration de matières organiques biodégradables dans les eaux usées ; une DBO de mg/l signifie que la concentration de matières organiques biodégradables dans les eaux usées est telle que les bactéries qui feraient subir à ces matières une oxydation biologique dans une installation de traitement des eaux usées auraient besoin de mg de O 2 par litre d eaux usées oxydées biologiquement ; b) évaporation nette = évaporation pluviométrie.] Le lecteur trouvera les détails complets du dimensionnement dans Mara (2004). A. Dimensionnement du bassin anaérobie Le volume du bassin anaérobie (V a, m 3 ) est donné par la formule : V a = Qθ a 140 bapp01.indd 140

Volume III: Utilisation des eaux usées et des excreta en aquaculture Encadré A1.1 (suite) où Q = débit d eaux usées (m 3 /jour) [ici Q = 1000 m 3 /jour] ; et θ a = temps de séjour dans le bassin anaérobie (jours) [ici considéré comme valant 1 jour, ce qui correspond au temps de séjour minimum admissible dans un bassin anaérobie]. Par conséquent : V a = (1000 1) = 1000 m 3 Ce qui correspond, pour une profondeur de 3 m, à une surface de 333 m 2. L élimination de la DBO dans un bassin anaérobie à 25 C est de 70 %, de sorte que la DBO des effluents de ce bassin (qui alimentent le bassin facultatif secondaire) est de (0,3 200) = 60 mg/l. B. Dimensionnement du bassin facultatif Le volume du bassin facultatif (V f, m 3 ) est donné par la formule : V f = Qθ f où Q = débit d eaux usées (m 3 /jour) [ici Q = 1000 m 3 /jour] ; et θ f = temps de séjour dans le bassin facultatif (jours) [ici considéré comme valant 4 jours, ce qui correspond au temps de séjour minimum admissible dans un bassin anaérobie]. Par conséquent : V f = (1000 4) = 4000 m 3 Ce qui correspond, pour une profondeur de 1,5 m, à une surface de 2667 m 2. On fait appel à l équation de Reed pour déterminer la concentration d azote total des effluents du bassin facultatif (C Ne, en mg N/l) comme suit, en supposant que l azote n est pas totalement éliminé dans le bassin anaérobie : C Ne = C Ni exp { [0,0064(1,039) T 20 ] [θ f + 60,6(pH 6,6)]} où C Ni = concentration d azote total dans les eaux usées brutes (mg N/l) (ici C Ni = 50 mg N/l] ; T = température de dimensionnement ( C) [ici T = 25 C] ; et on peut prendre le ph comme égal à 8. Par conséquent : C Ne = 50 exp { [0,0064(1,039) 25 20 ] [4 + 60,6(8 6,6)]} = 25 mg N/l C. Dimensionnement du bassin piscicole On calcule la surface du bassin piscicole (A fp ) pour une charge superficielle d azote total (λ s(n) ) de dimensionnement de 4 kg/ha et par jour, comme suit : A fp = 10C Ni Q/(λ s(n) où C Ni = concentration d azote total dans les effluents alimentant le bassin piscicole (mg N/l) (c est-à-dire dans les effluents du bassin facultatif) (mg N/l) [ici C Ni = 25 mg N/l]. Par conséquent : A fp = (10 25 1000)/4 = 62 500 m 2 (6,25 ha) On calcule le temps de séjour dans le bassin piscicole (θ fp ) en tenant compte de l évaporation nette, comme suit : θ fp = 2A fp D fp /(2Q 0,001eA fp ) où D fp est la profondeur de liquide dans le bassin piscicole (m) [ici on prend D fp = 1 m] ; et e désigne l évaporation nette (mm/jour) [ici e = 5 mm/jour]. Par conséquent : 141 bapp01.indd 141

Directives OMS pour l utilisation sans risque des eaux usées, des excreta et des eaux ménagères Encadré A1.1 (suite) θ fp = [2 62 500 1]/[(2 1000) (0,001 5 62 500)] = 74 jours D. Contrôle du nombre d E. coli dans le bassin piscicole On calcule le nombre d E. coli dans le bassin piscicole (N fp, pour 100 ml) à partir de l équation suivante (qui prend en compte les réductions de la concentration de cette bactérie réalisées dans les bassins anaérobies et facultatifs) ; N fp = N i /[(1 + k T θ a ) (1 + k T θ f ) (1 + k T θ fp )] où N i = le nombre d E. coli pour 100 ml dans les eaux usées non traitées [ici N i = 1 10 7 pour 100 ml] ; et k T = constante de vitesse du premier ordre pour l élimination des E. coli dans les bassins à T C. La valeur de cette constante est donnée par : Par conséquent : k T = 2,6(1,19) T 20 = 6,2/jour pour T = 25 C N fp = (1 10 7 )/{[1 +(6,2 1)] [1 + (6,2 4)] [1 +(6,2 74)]} = 120 pour 100 ml Ce résultat est <1000 pour 100 ml et donc satisfaisant. E. Contrôle de la concentration d ammoniac libre dans le bassin piscicole La concentration totale d ammoniac correspond à la concentration de gaz ammonium dissous (NH 3 ) plus la concentration d ions ammonium dissociés. Le pourcentage (p) d ammoniac libre dans la solution aqueuse dépend du ph dans le bassin piscicole et de la température absolue (T, K) selon la relation suivante : où pk a est donné par : p = 100/[10 (Pk a ph) + 1] pk a = 0,09018 + (2729,92/T) et où T est la température absolue en degrés Kelvin (K = C + 273). Le ph des bassins piscicoles alimentés par des eaux usées est 7,5. Par conséquent, pour cette valeur du ph et à une température de 298 K (= 25 C), les deux équations précédentes donnent : pk a = 0,09018 + (2729,92/298) = 9,25 p = 100/[10 (9,25 7,5) + 1] = 1,75 % Ainsi, la concentration d ammoniac libre (pour cette valeur du ph et cette température) représente 1,75 % de la concentration d ammoniac totale. La concentration d azote totale dans les effluents entrant dans le bassin piscicole est de 25 mg N/l. Dans le bassin piscicole lui-même, la concentration d azote est moindre et la concentration d ammoniac totale est inférieure à la concentration d azote totale. Comme 1,75 % de 25 mg N/l donne 0,44 mg N/l, la concentration d ammoniac libre dans le bassin piscicole est encore inférieure à cette valeur et donc également plus faible que le seuil de toxicité de 0,5 mg N/l. Note : la surface totale des bassins est de 6,55 ha, dont 0,3 ha pour les bassins anaérobies et facultatifs et 6,25 ha pour le bassin piscicole. Les bassins de prétraitement des eaux usées n occupent donc que 5 % de la surface totale des bassins. Par conséquent, les personnes qui pratiquent une aquaculture de subsistance, comme les aquaculteurs industriels, doivent toujours être encouragés à prétraiter les eaux usées avant de les utiliser pour fertiliser leurs bassins piscicoles. 142 bapp01.indd 142

Volume III: Utilisation des eaux usées et des excreta en aquaculture Rendements en poissons On parvient à une bonne gestion des bassins piscicoles en utilisant des petits bassins, dont la superficie ne dépasse pas 1 ha de préférence, que l on peut remplir de juvéniles à raison de 3/m 2, et fertiliser avec les effluents d un bassin facultatif en vue de récolter les poissons trois ou quatre mois après l introduction des juvéniles. Pendant cette période, les juvéniles auront grossi d environ 20 g à environ 200 g. Un drainage partiel des bassins permet de s assurer que tous les poissons pratiquement sont récoltés. Ce cycle peut être répété 2 ou 3 fois par an (en prévoyant des périodes d entretien des bassins). En supposant une perte de poissons de 30 % pour tenir compte de la mortalité et des captures par les oiseaux pêcheurs ainsi qu une exploitation et un entretien corrects des bassins (y compris les bassins anaérobies et facultatifs), le rendement annuel pourrait atteindre 8 12 tonnes de poissons par hectare et par an, bien que des rendements de l ordre de 4 8 tonnes par hectare et par an soient plus probables. Références Mara D (1997). Design manual for waste stabilization ponds in India. Leeds, Lagoon Technology International Ltd. Mara DD et al. (1993). A rational approach to the design of wastewater-fed fishponds. Water Research, 27(12): 1797 1799. Peña Varón MR, Mara DD (2004). Waste stabilization ponds: thematic overview paper. Delft, IRC International Water and Sanitation Centre (http://www.irc.nl/page/14622). 143 bapp01.indd 143

bapp01.indd 144