Quelques éléments de détermination du rendement d une tour aérogénératrice Coustou - Alary

Documents pareils
C3. Produire de l électricité

Crédit impôts énergie renouvelable développement durable 2015

Projet SETHER Appel à projets Adrien Patenôtre, POWEO

Une onzième machine pour 200 mégawatts supplémentaires de courant de pointe

SCIENCES TECHNOLOGIES

CENTRALES HYDRAULIQUES

L éolien en Allemagne, une réalité industrielle. Retour d expérience

Origine du courant électrique Constitution d un atome

L énergie sous toutes ses formes : définitions

NOTIONS FONDAMENTALES SUR LES ENERGIES

I. Introduction: L énergie consommée par les appareils de nos foyers est sous forme d énergie électrique, facilement transportable.

Vendredi 18 mars 2011 ETAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES ENERGIES RENOUVELABLES FOCUS SUR L ELECTRICITE

Estimation de potentiel éolien

Eau chaude sanitaire FICHE TECHNIQUE

Le point en recherche

«La sécurité d investissement comme préalable à un approvisionnement fiable» Le 5 octobre 2011 Foire du Valais, Journée de l énergie

COPROPRIETE LES CHARGES DE COPROPRIETE C.S.A.B COLLECTION CE QUE TOUT PROPRIÉTAIRE OU COPROPRIÉTAIRE DOIT CONNAÎTRE

Que sont les sources d énergie renouvelable?

Energie Nucléaire. Principes, Applications & Enjeux. 6 ème /2015

En MIDI- PYRENEES SOIREE DREAL LES AIDES. Quercy Energies

«Résoudre les problèmes de l'énergie, une clé pour la survie de l'humanité»

L ÉLECTRICITÉ C EST QUOI?

L énergie en France et en Allemagne : comparaisons

Production électrique : la place de l énergie éolienne

Ce dispositif fiscal, mis en place en 2005, est en vigueur jusqu'en 2016.

SOLUTIONS TECHNOLOGIQUES D AVENIR

Réussir son installation domotique et multimédia

COLLECTION LES CHARGES DE COPROPRIÉTÉ. Ce que tout propriétaire ou copropriétaire doit connaître Union des Syndicats de l Immobilier

SOLAIRE BALLERUP LA VILLE CONTEXTE. (Danemark) Ballerup

Bateau à moteur PROPULSEURS. Comment choisir le propulseur adapté à vos besoins. Bateau 1 Tableau 1. Bateau 2. Bateau 4. Bateau 1. Bateau 3.

GASN. Fiche N 31 Ind. 3 du 26 mars 2014 ASSOCIATION DES RETRAITÉS DU GROUPE CEA GROUPE ARGUMENTAIRE SUR LE NUCLÉAIRE L ÉNERGIE ÉOLIENNE

ASSEMBLAGE DE NOEUDS SOCIO-ÉNERGÉTIQUES : CHAINES DE DÉCISIONS ET APPROCHES EXTRA- ELECTRIQUES

1. La production d électricité dans le monde : perspectives générales

Supporting deployment of low-carbon technologies in the ETC and SEMED regions

Energie nucléaire. Quelques éléments de physique

en rénovation habitat Qualifications et certifications RGE Comprendre

Le chauffe-eau à pompe à chaleur: fiche technique à l intention des installateurs

L équilibre offre-demande d électricité en France pour l été 2015

Bioénergie. L énergie au naturel

Des systèmes de chauffage avec pompe à chaleur et accumulateur de chaleur pour les construction dans les zones de montagne.

L offre DualSun pour l eau chaude et le chauffage (SSC)

2.0. Ballon de stockage : Marque : Modèle : Capacité : L. Lien vers la documentation technique :

L ÉLECTRICITÉ, C EST QUOI?

ÉJECTEURS. CanmetÉNERGIE Juillet 2009

Les tendances du marché de. la production d électricité. dans le monde. participation d entreprises privées locales ou internationales

Installateur chauffage-sanitaire

habitat RÉNOVATION Quelles qualifications et certifications RGE pour quels travaux? Comprendre

LA CONSOMMATION D ENERGIE EN ALLEMAGNE ET EN FRANCE : UNE COMPARAISON INSTRUCTIVE

Domosol : Système solaire combiné (SSC) de production d eau chaude et chauffage

DIWATT propose une solution adaptée à vos besoins, vous accompagne

CONSOMMATION ET PRODUCTION D ELECTRICITE EN ALLEMAGNE. Bernard Laponche 2 juin 2014 * Table des matières

MESURE DE LA TEMPERATURE

36% T.Flow VMC hygroréglable & chauffe eau thermodynamique QUAND LA VENTILATION RÉINVENTE L EAU CHAUDE. BÉNÉFICIEZ DE

de faible capacité (inférieure ou égale à 75 litres) doivent être certifiés et porter la marque NF électricité performance.

Par: Michel Morin, coordonnateur à l énergie et à l entretien. Président du comité d énergie régional LLL.

ENJEUX ENERGETIQUES. Le Monde et la France. L énergie dans les territoires

DE RENOVATION? GUIDE DES AIDES FINANCIÈRES 2015 VOUS AVEZ UN PROJET. Confort amélioré Economies d'énergie Patrimoine valorisé

Géothermie et stockage: quo vadis? Pascal Vinard

V112-3,0 MW. Un monde, une éolienne. vestas.com

Nouvelle réglementation

DÉFIS CLIMATIQUES NOUVEAUX ENJEUX ÉLECTRIQUES

Accumuler la chaleur avec des ballons système individuels.

La Fusion Nucléaire (Tokamak) Nicolas Carrard Jonathan Carrier Guillomet 12 novembre 2009

CONSTRUCTION D UN CHAUFFE EAU SOLAIRE

PLONGEZ AUX SOURCES DU CONFORT... Chauffe-eau électrique Chauffe-eau thermodynamique Chauffe-eau solaire ÉDITION

Une chaudière mixte est facilement identifiable : elle se déclenche chaque fois que vous ouvrez un robinet d eau chaude.

2 e partie de la composante majeure (8 points) Les questions prennent appui sur six documents A, B, C, D, E, F (voir pages suivantes).

Comment optimiser la performance énergétique de son logement?

Vu le dahir du 7 kaada 1371 (30 Juillet 1952) relatif à l urbanisme et, notamment, son article 18 ;

Le comptage des énergies dans le cadre de la RT 2012

Liste et caractéristiques des équipements et matériaux éligibles au CITE

UNE REFLEXION PREALBLE

3CB La Centrale à Cycle Combiné de Bayet

Dii Le réseau d entreprises pour l électricité des deserts Faciliter la création de marchés du solaire et de l éolien en Europe, en Afrique du Nord

L électricité solaire jour et nuit. Avec la solution intelligente de stockage BPT-S 5 Hybrid

L ÉNERGIE C EST QUOI?

ÉNERGIE : DÉFINITIONS ET PRINCIPES

FUSION PAR CONFINEMENT MAGNÉTIQUE

F.I.C. n 2013/AI TH PS 01-B

DTUs & Documents d'aide à la maintenance et à la conception des installations intérieur de distribution d eau

NOTICE D INSTALLATION

Contribution des industries chimiques

Présentation et proposition d engagement. Conseil Municipal de Courtry 13/06/2013

GIRAFE ENERGIES RENOUVELABLES MATERIAUX RENOUVELABLES LA SYNERGIE PARFAITE

Production mondiale d énergie

(B.O. n 2739 du , page 489) LE PREMIER MINISTRE,

NOUVEL ALPHA2 FIABILITÉ ET RENDEMENT REDÉFINIS Gamme complète de circulateurs professionnels pour le chauffage, la climatisation et le refroidissement

Synthèse sur les réglementations et permis relatifs à l installation et à l exploitation de pompes à chaleur en Région wallonne

Manuel d utilisateur Traceur GPS/GSM/GPRS TK-102

la climatisation automobile

Eau chaude Eau glacée

Financez vos travaux d économies d énergie : l éco-prêt à taux zéro

Apports thermiques avec collecteurs solaires pour de l eau chaude sanitaire dans la Maison de retraite Korian Pontlieue

U-31 CHIMIE-PHYSIQUE INDUSTRIELLES

Energie solaire

De tout temps le chauffage fit partie des préoccupations de

Transition énergétique Les enjeux pour les entreprises

TECHNOLOGIE HISTOIRE DES SOLUTIONS : COMMENT PRODUIRE DE L ELECTRICITE?

NOTICE TECHNIQUE SSC : Système Solaire Combiné eau chaude sanitaire / appui chauffage maison / appui eau chaude piscine

FRnOG, 25/01/2013. Marilyn, un datacenter vertical

Transcription:

Quelques éléments de détermination du rendement d une tour aérogénératrice Coustou - Alary Le fonctionnement de la tour est basé sur la combinaison en une même structure de quatre effets naturels Effet de serre, effet cheminée, effet Venturi, effet Coriolis si possible de basses calories de récupération et éventuellement du vent. Les calories obtenues par effet de serre dépendent en moyenne annuelle de l ensoleillement (latitude et climat) et de la superficie des serres. Le stockage diurne des calories est assuré par les bassins décrits dans le texte du brevet. Ceci assure la continuité du fonctionnement de l installation, basée sur le différentiel de température entre base et sommet et non sur le niveau absolu de la température. Il est prévu de réduire considérablement la superficie des serres qui seraient nécessaires en fonctionnement autonome, grâce à la récupération de basses calories obtenues de l industrie, d une centrale électrique ou de la géothermie. C est ce type de configuration qui fait l objet des calculs et estimations ci-après. Le calcul du rendement doit se faire en deux grandes étapes : Celle de la conversion de l énergie thermique en énergie cinétique et celle de la conversion de l énergie cinétique en énergie électrique. Le premier niveau de conversion est limité par le principe de Carnot. D après ce principe, le rendement maximal de cette transformation est d autant meilleur (ou moins mauvais) que la différence de température entre source chaude et source froide est plus élevé. Il est de l ordre de 30 à 35 % en ce qui concerne une centrale électrique. Le second niveau de conversion (énergie cinétique en énergie électrique) peut être beaucoup plus élevé : De l ordre de 90%, voire plus, en ce qui concerne les turbines hydrauliques ou les turbines à gaz. L énergie retirée de la tour aérogénératrice est la résultante des deux : 1

L énergie initiale provient principalement de l obtention d un différentiel thermique en ce qui concerne l effet de serre, la création d une tornade captive (qui tire initialement son énergie à la fois du différentiel thermique et de la «force» de Coriolis) et de la récupération si possible massive de basses calories. Ajoutons que les phénomènes de condensation que l on peut éventuellement laisser survenir en haut de la tour peuvent contribuer à recharger en énergie le flux d air ascendant en rotation. L effet est purement cinétique en ce qui concerne la récupération éventuelle du vent, l effet Coriolis et l effet Venturi. La combinaison de l ensemble de ces éléments est susceptible de permettre d aller en apparence au delà des contraintes du principe de Carnot. En réalité, le principe est bien évidemment respecté mais nous avons vu que le différentiel de températures n est pas la seule source d énergie que notre système permet d utiliser. Revenons à l estimation des calories récupérables. Outre la surface couverte par les serres surplombant les bassins qui peuvent être utilisés comme échangeur thermique et qui ajouteront des calories solaires à l ensemble, il est prévu de récupérer des calories «industrielles». Or, en ce qui concerne une centrale électrique, ces calories autrement en grande partie perdues constituent un potentiel considérable. Avec un rendement de 30 à 35%, les centrales nucléaires relâchent ainsi dans la nature à peu près les 2/3 des calories produites : l équivalent de quelque 2,6 GW contre 1,3 GW électrique. A condition de configurer le système de transfert de calories de manière à ne pas obérer le rendement de la centrale, il est donc possible de «récupérer» la presque totalité de ces 2,6 GW pour accélérer la colonne d air ascendante. Même si seulement 30 % des calories étaient utilisées pour induire le flux ascendant (rendement thermodynamique : cf. infra), une autre partie de l énergie contribuerait au mouvement de rotation de la colonne d air (effet de tornade captive, entretenu et accéléré par la «force» de Coriolis). L effet Venturi permettrait quant à lui d accélérer le flux au niveau du système de conversion de l énergie cinétique en énergie électrique, réduisant le diamètre nécessaire des turbines ou hélices à pas variable, tandis que le vent éventuel entraînerait une légère surpression à la base facilement contrôlable par le système de volets prévu en périphérie accroissant encore l énergie cinétique. Au total, et en tenant compte de la synergie entre l ensemble des effets, on peut estimer à quelque 1,3 à 1,5 GW l énergie cinétique obtenue pour une grande tour de 300 à 350 m de hauteur. 2

Reste la question de la conversion de l énergie cinétique en énergie électrique. Là, notre installation est particulièrement intéressante, notamment si on la compare à une éolienne. Les éoliennes ne fonctionnent qu une partie du temps (environ 1/3 pour les modèles actuels) et ne peuvent guère convertir plus de 50% de l énergie du vent incident (loi de Betz, limitant à un maximum théorique de 59% ce rendement cinétique). Par contre, les tours aérogénératrices s apparentent à une turbine à gaz et, sans atteindre avec certitude le rendement de 90% qui est celui de ces dernières, devraient permettre d atteindre, voire de dépasser le rendement de 75% que nous annonçons dans le descriptif de l invention. Par rapport aux éoliennes, il faut en effet tenir compte des caractéristiques aérodynamiques particulières des tours : flux d air guidé par la structure, effet Venturi, composante rotative s ajoutant à la composante verticale du flux d air, recharge au moins partielle en énergie en haut de la tour par le dégagement de calories induit par la condensation, compensation du ralentissement de la colonne ascendante par son élargissement progressif après chaque étage de turbines ou d hélices à pas variables Au total, la puissance installée et disponible en continu d une grande tour de 300m pourrait être comprise entre 1 et 1,3 GW et donc approcher celle d un réacteur nucléaire. Quelques données complémentaires : L effet Venturi : dépend directement du rapport entre la superficie libre à la base de la tour (qui doit être égale à la surface des entrées d air à la base de l édifice) et la surface correspondant à la section de la tour au niveau de la base des turbines. Avec un rapport envisagé de 50 à 1 et une vitesse d entrée d air égale à 10 km/h, la vitesse ascensionnelle pourrait atteindre 500 km/h à la base des turbines. Il est seulement souhaitable d éviter d atteindre des vitesses transsoniques pour limiter les contraintes au niveau des pales. En tenant compte du fait qu à masse d air déplacée égale, l énergie cinétique évolue comme le carré de la vitesse, le rendement thermodynamique de l installation devrait être considérablement supérieur à celui qui est envisageable avec le seul effet cheminée (tours solaires de Manzanares et d Australie), lequel ne permettrait d obtenir qu une vitesse ascensionnelle de quelques dizaines de km/h (maximum 60 km/h dans le cas 3

du projet initial de tour australienne, d une puissance de crête prévue égale à 200 MW pour une hauteur de 1000 mètres). La tornade artificielle et contrôlée générée et entretenue dans la tour aérogénératrice ajouterait une composante rotative que nous estimons à 200 km/h en bout de pales au niveau de la turbine la plus basse. En fait, une tornade naturelle entraîne des vents de 200 à 500 km/h en composante rotative et plusieurs centaines de km/h en composante verticale. Sans atteindre une telle force, l effet tornade améliorerait probablement très fortement l énergie cinétique récupérable grâce à la tour aérogénératrice. A l effet Coriolis, s ajouterait l effet Venturi pour renforcer la tornade : le rétrécissement de la tour à la base des turbines s accompagnera d une accélération de la rotation (conservation du moment cinétique). Cette tornade est totalement contrôlée. La conversion de la majeure partie de son énergie en énergie électrique (combinaison turbines/alternateurs) l affaiblit en effet et ne lui permet pas de survivre à la sortie de la colonne d air en haut de la tour. Il est de plus toujours possible de contrôler le flux d air entrant à la base de la tour grâce à un double système de volets électroniquement commandés, les uns au niveau des baies d entrée de l air, les autres au niveau de la périphérie des serres.. Calcul de l effet cheminée et des vitesses ascensionnelles (en mètres par seconde) obtenues en fonction de la hauteur et du différentiel de température (en degrés Celsius) entre la base et le niveau le plus étroit de la tour, avec prise en compte de l effet Venturi. a) Pour une tour de 300m (hauteur optimale): 10 => 160 m/s 15 => 180 m/s 20 => 195 m/s 25 => 210 m/s 30 => 220 m/s 35 => 230 m/s 40 => 240 m/s b) Pour une tour de 100m (hauteur minimale): 10 => 090 m/s 15 => 100 m/s 20 => 115 m/s 4

25 => 120 m/s 30 => 125 m/s 35 => 130 m/s 40 => 135 m/s Rien n interdit de partir d un différentiel thermique plus important à la seule condition de maîtriser les turbulences en évitant d arriver en régime transsonique (si nécessaire en ralentissant un peu la colonne d air ascendante soit en modifiant le pas des pales, soit en ajoutant un ou plusieurs étages de turbines et d alternateurs). L énergie cinétique variant comme le carré de la vitesse, le rendement sera d autant meilleur que la vitesse ascensionnelle sera plus élevée. Ces calculs ne tiennent pas compte de la composante rotative, susceptible d ajouter un complément notable d énergie cinétique, le sens de rotation des turbines devant être le même que celui de la tornade artificielle. Le pas variable des pales du dispositif de conversion de l énergie cinétique permettrait de maintenir la vitesse de rotation de chacun des étages dans des limites compatibles avec la résistance des matériaux et le contrôle des turbulences. Alain COUSTOU 5