LA PÊCHE RÉCRÉATIVE HIVERNALE AU POISSON DE FOND DANS LE FJORD DU SAGUENAY,

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Secrétariat canadien de consultation scientifique Avis scientifique 12/079 LA PÊCHE RÉCRÉATIVE HIVERNALE AU POISSON DE FOND DANS LE FJORD DU SAGUENAY, -12 Limite amont Figure 1. Principaux sites de pêche dans le fjord du. Contexte : La pêche récréative hivernale dans le fjord du a pris son essor au début des années 80. Elle est unique au Québec de par son ampleur et la diversité des espèces qu on y capture. Les adeptes de ce sport proviennent généralement des villes et villages adjacents aux sites de pêche. Toutefois, cette activité suscite l intérêt de touristes nord-américains et même européens, qui utilisent les services de pourvoyeurs. Ses retombées socio-économiques en font un élément moteur du produit touristique régional. L intérêt grandissant pour cette activité récréotouristique a amené différents intervenants à se préoccuper de la conservation des ressources et du développement durable de la pêche. Dans ce contexte, un programme de suivi a débuté en 1995 grâce à une entente de recherche convenue entre les associations et comités de pêcheurs du fjord du, Promotion, le Musée du Fjord, la Société Rio Tinto Alcan, le ministère des Ressources naturelles du Québec, la Société des établissements de plein air du Québec et l Agence Parcs Canada qui sont les co-gestionnaires du du -Saint Laurent, ainsi que le ministère des Pêches et des Océans (MPO), responsable du monitorage, de l évaluation et de la protection des stocks de poisson de fond du. L évaluation des ressources est effectuée aux deux ans et les principaux indicateurs sont les données de la pêche récréative ainsi que des indices d abondance provenant d un relevé scientifique du MPO. SOMMAIRE Les saisons de pêche et 12 ont été réduites suivant la recommandation des sciences de diminuer l effort de pêche. Elles ont débuté à la troisième semaine de janvier pour se terminer à la première semaine de mars. Ce furent les saisons de pêche les plus courtes autorisées depuis l instauration du suivi de la pêche blanche en 1995. La réduction des saisons de pêche a résulté en une baisse de l effort total de pêche au poisson de fond dans l ensemble du. Les valeurs de et 12 sont sous la moyenne de la série. Mars

Le sébaste représente 92 % des captures de poisson de fond dans la pêche récréative en et 12. Le nombre de captures par unité d effort (NUE) de la pêche et de la mission scientifique montre une tendance continue à la baisse de 1996 à 10 suivi d une légère remontée depuis. Les structures de tailles suggèrent qu on exploite principalement la cohorte de sébaste Sebastes mentella née vers 1980. Les morues franche et ogac représentent 7 % des captures de poisson de fond dans la pêche récréative en et 12. Le NUE de la morue franche dans la pêche et la mission scientifique avait augmenté entre et 10 et semble stable depuis. La morue ogac demeure à un niveau très faible. Le flétan du Groenland (turbot) représente 1 % des captures de poisson de fond dans la pêche récréative en et 12. Le NUE de la pêche ne présente pas de tendance et celui de la mission scientifique montre une augmentation entre la période 00-04 et celle de -12. Le sébaste du reste à un niveau très faible. Le recrutement des poissons de fond au dépend de l arrivée de juvéniles en provenance de l estuaire. Ainsi, l exploitation n affecte pas le recrutement du sébaste et des autres poissons de fond dans le, mais détermine la vitesse à laquelle leurs stocks déclinent et peut avoir une incidence sur l intégrité de l écosystème. Nous recommandons de maintenir les mesures de gestion actuelles. INTRODUCTION Renseignements de base Dans le cadre de la pêche récréative hivernale au, les principales espèces de poissons de fond recherchées sont le sébaste (Sebastes spp.), la morue franche (Gadus morhua), la morue ogac (Gadus ogac) et le flétan du Groenland, aussi appelé turbot (Reinhardtius hippoglossoides). L éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax), une espèce de poisson pélagique, obtient lui aussi une part importante de l intérêt des pêcheurs. Cette dernière espèce n est toutefois pas considérée dans le présent avis. Les personnes intéressées à obtenir de l information sur l éperlan arc-en-ciel dans le fjord du peuvent s adresser à la direction régionale du Ministère des Ressources naturelles du Québec à Jonquière (-Lac-Saint-Jean@mrn.gouv.qc.ca). S appuyant sur différentes méthodes (génétique, morphométrique, présence de parasites, composition chimique des otolithes), Sévigny et al. () ont conclu que les populations de poissons de fond du sont des populations puits dont le recrutement dépend des populations du Saint-Laurent. Sirois et al. () ont trouvé que les larves de poissons de fond ne survivent pas dans les eaux du. Les différences phénotypiques observées entre les populations du golfe du Saint-Laurent et celles du soutiennent l hypothèse d une immigration au stade de développement juvénile (Sévigny et al., ). Le recrutement des populations du serait lié à l état des populations de l estuaire et du golfe du Saint- Laurent. Les derniers avis scientifiques concernant ces espèces pour le golfe du Saint-Laurent indiquent que : la biomasse de sébaste est à un «niveau relativement faible [ ] et la perspective de recrutement est faible» (MPO, 10), 2

«L abondance du stock reproducteur [de morue du nord du golfe du Saint-Laurent] en 12 et projetée pour 14 se situe bien en deçà du point de référence limite. Le stock se maintient dans la zone critique depuis les dernières 22 années.» (MPO, 12) «La population [de morue] du sud du golfe est à son niveau le plus bas des 61 années d observation et est en déclin.» (MPO, a), «L important déclin observé dans les indices de biomasses (kg/trait) [du flétan du Groenland] provenant des deux relevés entre et ont cessé en 10, mais les indices demeurent toujours sous la moyenne des dix dernières années. Les cohortes de, 08 et sont faibles selon les deux relevés et risquent de diminuer la portion exploitable au cours des prochaines années.» (MPO, b). Description de la pêche et mesures de conservation La pêche récréative hivernale est pratiquée sur toute l étendue du bassin supérieur du fjord du, soit entre Saint-Fulgence et Petit-. Les principaux villages de pêche sont associés aux municipalités de L Anse-Saint-Jean, Rivière-Éternité, Saint-Félix-d Otis, Sainte- Rose-du-Nord, Saint-Fulgence et à l arrondissement de La Baie (ville de ). Ce dernier regroupe les sites de l Anse-à-Benjamin, de Grande-Baie et de Les Battures (Figure 1). Plus de 80 % de l effort de pêche se déploie dans ces trois derniers sites. En 12, 1 380 cabanes de pêche y étaient déployées sur un total de 1 702 (Guy Girard, Promotion, comm. pers.). Généralement, un site de pêche compte deux secteurs : un secteur «poissons pélagiques» où la principale capture est l éperlan et un secteur «poissons de fond» où sont localisées les cabanes depuis lesquelles les pêcheurs visent les espèces concernées par le présent avis. Ce second secteur est situé en eaux plus profondes. Pour réaliser l activité de pêche, deux types d engins sont utilisés : la canne à pêche à ligne légère et la brimbale, qui se décrit comme une ligne montée sur un mécanisme à levier permettant d indiquer la capture d un poisson. On retrouve trois principaux comportements dans la pratique de cette pêche. Le premier caractérise les pêcheurs qui pratiquent la pêche assidûment. Ainsi, lorsque le poisson mord à l hameçon, le pêcheur retire la ligne, décroche le poisson, appâte de nouveau et réinstalle la ligne. La deuxième pratique est liée aux activités sociales. Dans ce cas, les engins sont appâtés et installés, mais la vigie est moins assidue. Ainsi, un poisson qui mord à l hameçon peut demeurer accroché à la ligne pendant plusieurs heures avant d être retiré. Le potentiel de l engin à capturer un autre poisson pendant ce temps est par conséquent nul. La dernière pratique consiste à installer les engins, par exemple en soirée et n effectuer la ronde des engins que le lendemain, au début ou à la fin de la journée. La prévalence de ces trois comportements varie d un site à l autre. Des mesures de conservation ont été mises en place au début de la saison de pêche hivernale 04, en réduisant la limite quotidienne des captures à 5 poissons de fond, toutes espèces confondues et en retardant l ouverture de la pêche à la mi-janvier. La moyenne de fréquentation (Figure 2) pour la période 1996-10 est d environ 000 pêcheurs-jours. En 08 et, des conditions de glace favorables ont permis une fréquentation au-dessus de la moyenne. À l opposé, en 10 les sites ont été installés 1 à 2 semaines après l ouverture de la saison et la pêche s est terminée 3 à 4 semaines plus tôt que prévu, suite à la fragilisation du couvert de glace, ce qui a entraîné une diminution de la fréquentation à environ 22 000 pêcheurs-jours. En et 12 une nouvelle mesure de gestion a réduit la saison de pêche à 44 jours. Cette réduction de l effort de pêche s est traduite par une diminution de la fréquentation avec des valeurs sous la moyenne de la série. En 12, la valeur plus faible du nombre de pêcheurs- 3

1995 1996 1997 1998 00 02 04 06 08 10 12 Nombre de pêcheurs-jours (milliers) jours serait également liée aux mauvaises conditions de glace, principalement au site très fréquenté de l Anse-à-Benjamin. 60 50 Baie des Ha!Ha! 30 10 0 Figure 2. Indice du nombre de pêcheurs-jours par année. La moyenne (1996-10) pour l ensemble d une série est représentée par une ligne horizontale. ÉVALUATION Source des données Le MPO réalise un suivi scientifique de la pêche récréative hivernale dans le depuis 1995. Ce suivi se concentre sur les principales espèces marines exploitées, soient le sébaste, les morues franche et ogac et le flétan du Groenland. Ce programme comporte deux volets et sollicite la participation de bénévoles recrutés parmi les pêcheurs des huit principaux sites de pêche. De plus, Promotion de ville, le Musée du Fjord, Ressources naturelles et faune Québec, -Saint-Laurent Québec et Parc marin -Saint-Laurent Canada contribuent de façon significative à la réalisation de l'évaluation des populations de poissons exploitées dans le fjord du. Le premier volet du suivi scientifique consiste à échantillonner les pêcheurs. Environ entrevues de 15 pêcheurs sont réalisées annuellement à chaque site. Ces entrevues sont réparties entre les jours de semaine et de fin de semaine et ce, tout au long de la saison. Des données concernant les captures (nombres, espèces) et l effort de pêche (total d hameçons, heures pêchées) y sont collectées. Depuis 10, l utilisation d échosondeurs est aussi notée. Le second volet d échantillonnage est orienté vers la cueillette de données biologiques. Chaque observation est caractérisée par l espèce, la taille et le poids. Depuis 00, un relevé de recherche scientifique par bateau est réalisé dans le fjord du. Ce relevé effectué annuellement de 00 à 10 est réalisé aux deux ans depuis. Ce relevé au filet maillant a lieu le plus tôt possible après la fermeture de la pêche récréative hivernale, soit au cours du mois d avril. Les stations d'échantillonnage sont regroupées dans les 4

régions de La Baie et de Saint-Fulgence, soit en amont des limites du parc marin. L effort de pêche est passé d une trentaine de mouillages les premières années à 80 en 12. État de la ressource Sébaste Le sébaste est l espèce la plus exploitée de la pêche hivernale aux poissons de fond dans le fjord du, avec 92 % des captures en -12. Pour l ensemble du, l indice d abondance de la pêche récréative montre une tendance continue à la baisse de 1996 à 10, suivie d une légère remontée depuis (Figure 3A). Cette tendance générale à la diminution est également mise en évidence dans le relevé de recherche entre 00 et 10 (Figure 3B). La valeur de 12 est légèrement à la hausse. Des analyses similaires effectuées sur les sites localisés à l intérieur des limites du parc marin montrent des résultats comparables. La tendance à la baisse y est toutefois plus marquée et les valeurs de et 12 restent faibles. Par contre, le portrait est différent si l analyse est faite sur les trois sites de la baie des Ha!Ha!. L indice d abondance qui était demeuré plutôt stable de 1996 à 10 a augmenté en et 12. Cette augmentation des NUE dans la baie des Ha!Ha! est responsable de l augmentation observée pour le. Cette augmentation pourrait être attribuable à l utilisation croissante des échosondeurs. La capture totale estimée (Figure 4) de sébastes montre une tendance générale à la baisse jusqu en 10. La capture totale est en hausse en -12 et le total est comparable aux valeurs de 06-08. On note des variations annuelles importantes qui s expliquent par la variabilité de l effort de pêche et les différences annuelles du taux de capture spécifique à chaque site. Le total estimé des captures dans les limites du parc marin a diminué entre 1996 et 06 et reste stable et faible depuis contribuant pour moins de 5% des captures de sébaste dans la pêche blanche pour cette période. Les engins utilisés pour la capture des sébastes, soit la ligne à main dans la pêche récréative et le filet maillant dans le relevé du MPO, ont des sélectivités différentes. Ainsi la ligne à main est moins sélective et permet de capturer un plus large éventail de tailles de poissons que le filet maillant (Figure 5). Dans la pêche récréative on note occasionnellement des captures de sébastes de moins de cm indiquant la présence sporadique de jeunes individus. Cependant l augmentation constante de la taille médiane depuis 1996 suggère qu il n y a pas eu d arrivée importante de recrues et que la pêche est dirigée sur une ou un petit nombre de cohortes. Dans le relevé du MPO la sélectivité restreinte du filet maillant pour le sébaste ne permet pas non plus d en évaluer le recrutement et comme pour la pêche récréative, l augmentation de la taille médiane de 30.5 à 32 cm entre 00 à 12 suggère qu il n y a pas eu d arrivée importante de petits sébastes. 5

1995 1997 Nombre par unité d'effort (hameçon -1 heure -1 ) Nombre par unité d'effort (filet -1 ) A) Pêche récréative B) Relevé de recherche 0.9 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 Baie des Ha!Ha! 8 6 4 2 0.0 0 Figure 3. Taux de capture de sébaste de la pêche récréative (A) et du relevé de recherche (B). Les lignes verticales représentent un intervalle de confiance à 95 %. Le nombre par unité d effort du incorpore les données des 8 sites de pêche. La baie des Ha!Ha! inclut les données de l Anse-à- Benjamin, Les Battures et Grande-Baie. Le parc marin inclut les sites de Ste-Rose-du-Nord, L Anse-St- Jean, Rivière-Éternité et St-Félix-d Otis. Morue franche Pour l ensemble du, l indice d abondance de la pêche récréative (Figure 6A) diminue entre 00 et. En 08, l indice a fait un bond et est demeuré élevé depuis. Bien qu en légère baisse en et 12, les valeurs sont comparables au niveau des premières années de la série. La tendance générale est similaire lorsqu on regarde les sites du parc marin, cependant la hausse observée en 08 n a pas permis d atteindre le niveau du début de la série et la diminution en et 12 est plus marquée. Le taux de capture pour les sites de la baie des Ha!Ha! montre des fluctuations annuelles importantes. Les valeurs de et 12 sont supérieures à la moyenne de la série et sont à des niveaux comparables à ceux du parc marin. 6

Longueur (cm) Longueur (cm) 1995 1997 Nombre total capturé (milliers) 250 0 Baie des Ha! Ha! 150 100 50 0 Figure 4. Capture totale de sébastes. A) Pêche récréative B) Relevé de recherche 30 30 10 1996 1998 00 02 04 06 08 10 12 10 00 02 04 06 08 10 12 Figure 5. Distribution des fréquences de taille de sébaste de la pêche récréative (A) et du relevé de recherche (B). Représentation en boîtes à moustaches : la ligne à l intérieur de la boîte représente la médiane, la boîte s étend des percentiles 25 à 75, les moustaches (lignes verticales de part et d autre de la boîte) correspondent à 1,5 fois l interquartile (distance entre Q1 et Q3) et les croix les valeurs extrêmes. Le relevé de recherche est peu efficace pour capturer la morue franche. Il s est capturé entre 2 et 66 morues par relevé. Les taux de capture ont fluctué sans montrer de tendance claire entre 00 et. Les résultats des dernières années suggèrent une hausse de l abondance. 7

Nombre par unité d'effort (hameçon -1 heure -1 ) Nombre par unité d'effort (filet -1 ) La capture totale estimée (Figure 7) de morue franche dans la pêche récréative semble fortement influencée par l effort de pêche dans la baie des Ha!Ha! (Figure 2). Bien que les captures montrent d importantes fluctuations, on note une diminution importante avec un minimum en et une stabilisation à un niveau bas depuis. Le petit nombre de morues mesuré à la fois dans la pêche récréative et le relevé de recherche ne permet pas de distinguer clairement des cohortes. Les lignes à main avec hameçons utilisées dans la pêche récréative sont moins sélectives et nous permettent la capture d une plus large gamme de taille de morues que le relevé aux filets maillants (Figure 6A et B) On note (Figure 6A) un large éventail ( 100 cm) de tailles des morues et la présence de poissons de moins de 30 cm à tous les ans dans la pêche récréative. Ceci indique une arrivée régulière de nouveaux individus dans la population favorisant le renouvellement du stock. A) Pêche récréative B) Relevé de recherche 0.014 0.012 0.010 0.008 Baie des Ha!Ha! 0.35 0.30 0.25 0. 0.006 0.004 0.15 0.10 0.002 0.05 0.000 0.00 Figure 6.Taux de capture de morue franche de la pêche récréative (A) et du relevé de recherche (B). Les lignes verticales représentent un intervalle de confiance à 95 %. 8

Longueur (cm) Longueur (cm) Nombre total capturé (milliers) 16 14 Baie des Ha! Ha! 12 10 8 6 4 2 0 Figure 7. Capture totale de morue franche. A) Pêche récréative B) Relevé de recherche 1 1 110 110 100 100 90 90 80 80 70 70 60 60 50 50 30 30 02 04 06 08 10 12 00 02 04 06 08 10 12 Figure 8. Distribution des fréquences de taille de morue franche de la pêche récréative (A) et du relevé de recherche (B). Morue ogac Dans l ensemble du, l indice d abondance de l ogac dans la pêche récréative a diminué (Figure 9A) entre 00 et. Depuis 08 l indice d abondance s est stabilisé à un niveau faible. La diminution est plus importante lorsque l on considère uniquement les sites du parc marin, et bien qu au début de la série l indice d abondance était nettement plus élevé dans 9

Nombre par unité d'effort (hameçon -1 heure -1 ) Nombre par unité d'effort (filet -1 ) le parc marin par rapport à la baie des Ha!Ha!, depuis les valeurs sont comparables dans ces deux secteurs. La morue ogac est tout comme la morue franche une prise occasionnelle du relevé de recherche ce qui rend l interprétation des données un peu hasardeuse. Les captures d ogac ont varié de 1 à 23 poissons annuellement. Il semble tout de même y avoir une diminution dans cet indice d abondance entre 00 et 08 avec une stabilisation à un niveau faible jusqu en 12. La capture totale estimée (Figure 10) d ogac dans la pêche récréative montre une diminution entre 00 et passant de 27 101 à 563 poissons. La capture totale estimée s est stabilisée par la suite à une valeur moyenne annuelle de près de 1 300 individus depuis 08. Le faible nombre d ogac capturé à la fois dans la pêche récréative et le relevé du MPO ne nous permet pas de suivre des cohortes. Cependant on note la présence régulière d individus de 30 cm et moins dans la pêche récréative ce qui suggère l arrivée constante de jeunes poissons. Nous ne disposons cependant pas actuellement d outils pour en mesurer l abondance. A) Pêche récréative B) Relevé de recherche 0.030 Baie des Ha!Ha! 0.025 0.0 0.4 0.3 0.015 0.2 0.010 0.1 0.005 0.000 0.0 Figure 9.Taux de capture de morue ogac de la pêche récréative (a) et du relevé de recherche (b). Les lignes verticales représentent un intervalle de confiance à 95 %. 10

Longueur (cm) Longueur (cm) Nombre total capturé (milliers) 30 25 Baie des Ha! Ha! 15 10 5 0 Figure 10. Capture totale de morue ogac. A) Pêche récréative B) Relevé de recherche 110 110 100 100 90 90 80 80 70 70 60 60 50 50 30 30 10 02 04 06 08 10 12 10 00 02 04 06 08 10 12 Figure 11. Distribution des fréquences de taille de morue ogac de la pêche récréative (A) et du relevé de recherche (B). 11

1995 1997 Nombre par unité d'effort (hameçon -1 heure -1 ) Nombre par unité d'effort (filet -1 ) Flétan du Groenland Le flétan du Groenland est une capture rare de la pêche récréative au, ce qui rend très spéculatif l interprétation des taux de capture de cette pêche comme indice d abondance. Les captures dans le relevé de recherche sont toutefois importantes et cet indicateur d abondance suggère une augmentation du flétan du Groenland dans le entre la période 00-04 et celle de -12. Les captures totales estimées pour la pêche récréative sont généralement faibles et très influencées par l échantillonnage (Figure 13). La capture d un site étant multipliée par l effort à ce site, quelques poissons de plus à un site très achalandé vont induire une forte variation. La moyenne des captures annuelles estimées au cours des cinq dernières années est de 295 individus. Le faible nombre de flétans du Groenland mesurés dans la pêche récréative (moyenne annuelle de 7 depuis 08) ne permet pas de faire un suivi des cohortes. Toutefois on peut constater un large éventail de taille de turbot capturé, indiquant la présence de plusieurs cohortes dans le. La sélectivité des filets maillants utilisés dans le relevé de recherche ne nous permet pas non plus de faire un suivi des cohortes. Cependant on peut apprécier année après année la présence constante d individus de 35 à 65 cm, indiquant le renouvellement de cette espèce. A) Pêche récréative B) Relevé de recherche 0.0035 0.003 Baie des Ha!Ha! 1.4 1.2 0.0025 1.0 0.002 0.8 0.0015 0.6 0.001 0.4 0.0005 0.2 0 0.0 Figure 12.Taux de capture de flétan du Groenland de la pêche récréative (A) et du relevé de recherche (B). Les lignes verticales représentent un intervalle de confiance à 95 %. 12

Longueur (cm) Longueur (cm) 1995 1997 Nombre total capturé (milliers) 8 7 Baie des Ha! Ha! 6 5 4 3 2 1 0 Figure 13. Capture totale de flétan du Groenland. A) Pêche récréative B) Relevé de recherche 100 100 80 80 60 60 1996 1998 00 02 04 06 08 10 12 00 02 04 06 08 10 12 Figure 14. Distribution des fréquences de taille de flétan du Groenland de la pêche récréative (A) et du relevé de recherche (B). 13

Sources d incertitude Le calcul de l effort annuel (Figure 2) et par conséquent de la capture totale (Figures 4, 7, 10 et 13) nécessite de connaître la durée de la saison de pêche, le nombre moyen de pêcheurs par jour et, pour la capture totale, l effort journalier moyen. Les méthodes d approximation utilisées pour déterminer ces trois variables sont légèrement biaisées, et l information actuelle est insuffisante pour évaluer quantitativement leur incertitude et l évolution saisonnière du biais. L utilisation de l échosondeur s est généralisée depuis quelques années dans la pêche récréative au. Cette évolution technologique entraîne une augmentation de l efficacité de pêche ce qui présente un défi dans la comparaison des indicateurs du début et de la fin de la série temporelle. Aucune correction n a été appliquée aux données pour prendre en compte cette avancée technologique. Une comparaison des taux de capture annuels avec et sans échosondeur sera présentée à la prochaine évaluation. En théorie, les meilleures indices d abondance sont ceux qui couvrent tout le stock tant au niveau de l aire de distribution géographique que des classes d âges (aire échantillonnée et sélectivité de l engin). Il est également préférable que l échantillonnage soit fait lorsque le poisson est dispersé et capturable. Pour le, nous ne possédons que des indices d abondance partiels. La pêche récréative se déroule en hiver, à des endroits restreints situés dans des baies de profondeur faible à moyenne ainsi la couverture spatiale est faible par rapport à la distribution attendue des espèces visées. La sélectivité des engins utilisés, ligne avec hameçons, permet de capturer un éventail assez large de tailles de poissons mais semble inadéquate pour la capture de juvéniles. Le relevé du MPO n est pas optimal non plus. La couverture spatiale et temporelle est restreinte et l engin (filet maillant) a une sélectivité plutôt étroite ciblant certaines gammes de taille de poisson. Il ne fournit pas non plus d indication sur la présence de recrutement des populations de poisson dans le. Il serait utile de développer des indices de recrutement pour les populations de poissons de fond du. CONCLUSIONS ET AVIS L intérêt pour la pêche sportive hivernale dans le a considérablement augmenté depuis le début des années 90. Les informations de Promotion indiquent que le nombre de cabanes est passé de 1 000 à de plus de 1 700 entre 1998 et 12. La quantité de poissons capturée dans cette pêche récréative est appréciable. Les données disponibles suggèrent que l état des ressources marines exploitées dans le est préoccupant. Les captures de sébaste, de morue, et de flétan du Groenland ont considérablement diminué par rapport au milieu des années 1990 et se sont stabilisées à un faible niveau depuis plusieurs années. Les indices d abondance basés sur la pêche récréative et le relevé au filet maillant indiquent une diminution importante du sébaste, qui constitue de loin la principale prise pour cette pêche. De plus, des études ont montré que le recrutement des poissons de fond au dépend de l arrivée de juvéniles en provenance de l estuaire. Sachant qu il n y a pas eu d arrivée importante de sébaste juvénile dans le fjord depuis plus de 30 ans et que les populations de sébaste du Golfe St-Laurent sont effondrées, la pérennité des populations de sébaste du est donc loin d être assurée. Cependant, la limite de capture quotidienne fixée à 5 poissons de fond depuis 04 ainsi que les réductions de la saison de pêche en puis à nouveau en semblent avoir contribué à stabiliser les captures et à réduire sensiblement la pression de pêche en et 12. Selon les données observées, nous recommandons fortement pour les hivers et 14 de maintenir ces mesures de gestion, 14

soit un maximum de 5 poissons de fond par jour et une saison de pêche de durée équivalente (44 jours) à celle mise en place en. SOURCES DE RENSEIGNEMENTS Le présent avis scientifique découle de la réunion de consultation scientifique régionale du 22 novembre 12 sur «l Évaluation de la pêche sportive hivernale dans le» du Secrétariat canadien de consultation scientifique de Pêches et Océans Canada. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques du secteur des Sciences du MPO à l adresse suivante : http://www.dfompo.gc.ca/csas-sccs/index-fra.htm Bui, A.O.V., M. Castonguay et P. Ouellet. 12. Distribution et abondance des larves et juvéniles de poissons dans l estuaire maritime du Saint-Laurent : Connectivité entre le Golfe, l Estuaire et le Fjord du. Rapp. tech. can. sci. halieut. aquat. 2981 : ix + 46 pp. Desgagnés, M., Bourdages, H. et Lambert, J.D.. Pêche récréative hivernale dans le de 1996 à 10. Secr. can. de consult. sci. du MPO. Doc. de rech. 10/129. viii + 34 p. Gauthier, J., Bourdages, H., Morneau, R., Desgagnés, M., Rondeau, J.G., et Goudreau, P.. Mise à jour des données du relevé de recherche au filet maillant dans le fjord du de 00 à 12. Secr. can. de consult. sci. du MPO. Doc. de rech. 12/167. MPO. 10. Évaluation des stocks de sébastes (Sebastes fasciatus et S. mentella) des unités 1 et 2 en. Secr. can. de consult. sci. du MPO, Avis sci. 10/037. MPO. a. Évaluation du potentiel de rétablissement de la morue franche (Gadus morhua) de l unité désignable du Sud laurentien. Secr. can. de consult. sci. du MPO. Avis sci. /028. MPO. b. Évaluation du stock de flétan du Groenland du golfe du Saint-Laurent (4RST) en 10. Secr. can. de consult. sci. du MPO, Avis sci. /013. MPO. 12. Évaluation du stock de morue du nord du golfe du Saint-Laurent (3Pn, 4RS) en. Secr. can. de consult. sci. du MPO, Avis sci. 12/005. Sévigny, J.-M., A. Valentin, A. Talbot et N. Ménard.. Connectivité entre les populations du fjord du et celles du golfe du Saint-Laurent. Rev. Sci. Eau. Vol. 22 : 315-339. Sirois, P., G. Diab, A. L. Fortin, S. Plourde, J. A. Gagné et N. Ménard.. Recrutement des poissons dans le fjord du. Rev. Sci. Eau. Vol. 22 : 341-352. 15

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS Communiquer avec : Johanne Gauthier ou Martin Castonguay Institut Maurice-Lamontagne 850, route de la Mer C.P. 1000 Mont-Joli, Québec G5H 3Z4 Téléphone : Télécopieur : Courriel : (418) 775-0871 (418) 775-07 Johanne.Gauthier@dfo-mpo.gc.ca Ce rapport est disponible auprès du : Centre des avis scientifiques (CAS) Pêches et Océans Canada Institut Maurice-Lamontagne C.P. 1000, Mont-Joli Québec (Canada) G5H 3Z4 Téléphone (418) 775-0825 Télécopieur (418) 775-0679 Courriel : Bras@dfo-mpo.gc.ca Adresse Internet : www.dfo-mpo.gc.ca/csas-sccs ISSN 1919-5109 (Imprimé) ISSN 1919-5117 (En ligne) Sa Majesté la Reine du Chef du Canada, An English version is available upon request at the above address. LA PRÉSENTE PUBLICATION DOIT ÊTRE CITÉE COMME SUIT : MPO.. fond dans le fjord du, - 12. Secr. can. de consult. sci. du MPO, Avis sci. 12/079. 16