PÔLE SOPHROLOGIE ACOUPHÈNES L ANAMNÈSE : «QUE DIRE, QUE TAIRE?»

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Transcription:

PÔLE SOPHROLOGIE ACOUPHÈNES L ANAMNÈSE : «QUE DIRE, QUE TAIRE?» 1 Séminaire d Avignon 28/29 Mars 2015 Evelyne Renardier (Paris) Claire Duval (Paris)

2 Pour créer des conditions thérapeutiques favorables, le sophrologue doit d abord faire une anamnèse En premier lieu, nécessité de s assurer qu un bilan audiologique complet a été mené par un médecin ORL Intérêt pour le sophrologue de disposer de quelques notions de base (lecture de l audiogramme)

3 Pour créer des conditions thérapeutiques favorables, le sophrologue doit ensuite prendre le temps d expliquer Les médecins ORL disposent de peu de temps pour fournir les explications dont le patient a un immense besoin, souvent inassouvi Le sophrologue va prendre ce temps pour : fournir au patient des explications sur le symptôme et faire de la pédagogie pour lui permettre d améliorer sa qualité de vie au quotidien Le sophrologue devient ainsi un relais permettant au patient d entendre un discours cohérent qui le met en confiance

4 Perception et Evaluation Aires auditives et autres aires corticales Le patient veut comprendre «comment çà marche» Détection sous corticale Associations émotionnelles Système Limbique Source Oreille interne Gêne/Intolérance Système Nerveux Autonome Modèle neurophysiologique d après Jastreboff 1993 -

5 L enjeu primordial de l anamnèse pour le sophrologue : écouter, rassurer, proposer Recueillir les informations essentielles Ecouter la «plainte» du patient, sans la banaliser ni la sacraliser (attention aux mots «qui pèsent lourd») Proposer un protocole adapté à la pathologie (acouphènes et/ou hyperacousie et/ou maladie de Ménières et/ou début de surdité ) Afin de constituer l alliance, facteur clef de la réussite thérapeutique

6 Recueillir les informations essentielles 1/2 1 La nature de l acouphène Ancienneté? Brusque ou progressif? Contexte de stress personnel ou professionnel? Un ou plusieurs événement(s) déclencheur(s)? Description du bruit?

7 Recueillir les informations essentielles 2/2 2 Le suivi médical, la gêne et le handicap, les symptômes associés Suivi médical Bilan audioprothétique : Surdité? Appareillage? Bruiteurs? Symptômes associés : hyperacousie? vertiges? Gêne et/ou handicap par rapport à l acouphène (questionnaires EVA et THI)

8 Ecouter la plainte du patient 1/2 Déceler les troubles associés : Perturbation du sommeil? Troubles de la concentration et de la mémoire? Anxiété? Angoisses? Troubles dépressifs?

9 Ecouter la plainte du patient 2/2 Identifier les domaines de sa vie impactés par l acouphène : Sphère professionnelle? Sphère personnelle? Situations difficiles?

10 Proposer un protocole adapté (1/3) Pour cela, le sophrologue tient compte : De la composante émotionnelle de l acouphène : Comment le patient se sent-il physiquement et mentalement? Est-il oppressé? Angoissé? Que vit-il au niveau émotionnel? Que ressent-il dans son corps, lorsqu il est en crise?

11 Proposer un protocole adapté (2/3) Pour cela, le sophrologue tient compte : De la composante cognitive de l acouphène : Quelle vision de l acouphène le patient a-t-il? Qu en sait-il concrètement? Quelles pensées négatives entretient-t-il? Quelle est la perception de son environnement sonore : ami? ennemi? Quelles sont ses idées obsessionnelles? (le bruit )

12 Proposer un protocole adapté (3/3) Pour cela, le sophrologue tient compte : De la composante comportementale de l acouphène : Le patient est-il en situation d évitement par rapport au bruit ou à l acouphène? Comment évalue-t-il l impact de l acouphène sur sa vie quotidienne? A-t-il identifié ses plus grandes difficultés?

13 Les «facteurs clés» du succès thérapeutique 1/3 Un dialogue pour aider le patient à clarifier son objectif Cet objectif est il réaliste? Spécifique? Mesurable? Dans quel espace temps?

14 Les «facteurs clés» du succès thérapeutique 2/3 La motivation et l engagement du patient Il est en confiance Les ambigüités ont été levées (pas de «baguette magique» Il a envie d aller mieux : il apprend à «vivre avec» Il comprend que l entraînement est fondamental : il devient acteur

15 Les «facteurs clés» du succès thérapeutique 3/3 Conclusion : l alliance thérapeutique fonctionne : Ecoute et compréhension Pédagogie («démystifier» l acouphène et le bruit) Alliance sécurisante (professionnalisme, spécificité) Aide concrète dans la vie quotidienne (sommeil, stress, concentration) Impact mesurable (THI, EVA gêne, EVA intensité)

16 QUESTIONS/ECHANGES Durée de la première séance? Quels tests? THI? HAD? Réflexions, questions sur la trame d anamnèse proposée?..