Maladies chroniques. 3. Quels sont les principaux facteurs de risque?

Documents pareils
Nutrition et santé : suivez le guide

Tâche : Comparer l étiquette de produits alimentaires afin de connaître leur valeur nutritive.

SANTÉ. E-BOOK équilibre. stop. cholesterol diabete hypertension. Réduire le cholestérol, l hypertension et le diabète SANS MEDICAMENT!

«Cette action contribue au PNNS». À CHÂTEAU THIERRY

GRENADE / GARONNE 30 janvier Centrale de Restauration MARTEL Maryse LAFFONT, Diététicienne

Consommez moins de sodium pour réduire votre pression artérielle. Information sur le sodium alimentaire.

MAÎTRISER LA LECTURE DES ÉTIQUETTES NUTRITIONNELLES

Rentrée 2014 Francine Eichenberger Diététicienne

ATELIER SANTE PREVENTION N 2 : L ALIMENTATION

Bien manger pour mieux vieillir. Aline Pageau Lauzière Dt.P., M.A. diététiste-nutritionniste

LES FACTEURS DE RISQUE

Le VIH et votre cœur

L équilibre alimentaire.

Allégations relatives à la teneur nutritive

L obésité et le diabète de type 2 en France : un défi pour la prochaine décennie. DANIEL RIGAUD CHU de Dijon

Les Jeudis de l'europe

lire les Étiquettes et trouver les sucres cachés

En savoir plus sur le diabète

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

Assemblée Générale ASSOCIATION DES MAIRES RURAUX DU PUY-de-DÔME. La nouvelle règlementation Nutrition pour les cantines scolaires

L information nutritionnelle sur les étiquettes des aliments

«Boire un verre de vin par jour augmente la longévité.»

LE GRAND LIVRE Du. Pr Jean-Jacques Altman Dr Roxane Ducloux Dr Laurence Lévy-Dutel. Prévenir les complications. et surveiller la maladie

Protéines. Pour des Canadiens actifs. De quelle quantité avez-vous besoin?

Factsheet Qu est-ce que le yogourt?

Pour ou contre le gluten? Qu est-ce que le gluten?


Développement d une application pilote

Quoi manger et boire avant, pendant et après l activité physique

Qui sont-ils? D où viennent-ils? Où sont-ils?

Régime hypotoxique : aliments autorisé et/ou recommandés ainsi que ceux à éviter

L APS ET LE DIABETE. Le diabète se caractérise par un taux de glucose ( sucre ) trop élevé dans le sang : c est l hyperglycémie.

LA QUESTION DE LA PRISE DE POIDS CHEZ LE FUMEUR EN SEVRAGE TABAGIQUE

La Vache qui rit. CHARTE D ENGAGEMENT VOLONTAIRE DE PROGRÈS NUTRITIONNELS - Résultats -

Qui sont-ils? Pedro. Tamacha. 9 En quantité, Tamacha mange suffisamment, mais son alimentation n est pas satisfaisante en qualité.

PREMIERE CAUSE DE MORTALITE: /an

Table des matières Introduction Chapitre*1*:*De*la*matière*sérieuse Chapitre*2*:*Clair*comme*de*l eau*de*roche

VOTRE GUIDE DE PRÉVENTION DU DIABÈTE DE TYPE 2

Les aliments de l intelligence

Sport et alpha ANNEXES

1

Comment bien s hydrater pendant l été?

Le VIH et votre apparence physique

epm > nutrition Formation & Conseil

CARACTÉRISATION DE L OFFRE ALIMENTAIRE, PAR SECTEUR ET SEGMENT DE MARCHÉ

Le diabète : introduction

Hygiène, sécurité et équilibre alimentaires dans les accueils collectifs de mineurs (ACM)

Réseau Diabhainaut Programme Osean Enfant Document d Information pour les Parents

JUIN 2012 DÉCEMBRE L étiquetage des denrées alimentaires. L information des consommateurs,

Tout ce qu il faut savoir pour comprendre le cholestérol et l alimentation lipidique Les questions que l on se pose

RECOMMANDATION NUTRITION

Des portions adaptées à vos besoins. Nous changeons nos besoins aussi! Senior

Influence de l alimentation-santé sur les tendances de marché. Paul Paquin, Ph.D. INAF, Université Laval, Québec

Tableau récapitulatif : composition nutritionnelle de la spiruline

Manger et bouger entre 12 et 36 mois

Les graisses dans l alimentation infantile

deux années en raison d un manque d efficacité. A contrario, de véritables innovations

GROUPES D ALIMENTS ET MALADIES CHRONIQUES : QUELLES RELATIONS?

Femmes, prenez soin de votre cœur! LIVRET DE PREVENTION

Que manger le jour de la compétition (Athlétisme - concours)?

DIRECTIVES POUR L EMPLOI DES ALLÉGATIONS RELATIVES À LA NUTRITION ET À LA SANTÉ

éviter UNE RÉCIDIVE APRÈS UN ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL AVC

Le programme pour réduire votre cholestérol en 3 semaines

Manger de bon cœur. Conseils santé et recettes savoureuses. Thérèse Laberge Samson, Margot Brun Cornellier. Guy Saint-Jean. diététiste.

Le test de dépistage qui a été pratiqué à la

Diabète. Entretenez votre capital santé!

«Boire est un besoin, mais c est aussi un plaisir, un acte social lors d évènements ou de bons moments»

L HYPERTENSION ET LES MALADIES DU COEUR COMMENT CONTRÔLER VOTRE PRESSION ARTÉRIELLE ET RÉDUIRE VOTRE RISQUE DE

«Bien manger» et «bouger», c est important pour les ados

LE PSORIASIS ET SES CO-MORBIDITES PARTICULIEREMENT LE DIABETE

GT lipides CHOCOLAT. 19 février 2008

BASES DE L ENTRAINEMENT PHYSIQUE EN PLONGEE

Activité 38 : Découvrir comment certains déchets issus de fonctionnement des organes sont éliminés de l organisme

SPECIALITE : RESTAURATION À LIRE ATTENTIVEMENT AVANT DE TRAITER LE SUJET

Les Petites Toques PLAT CHAUD. STEAK HACHE PETIT MODELE Poids net pour une part : 80 g Ingrédients : Steak haché (origine Union Européenne).

PROGRESSEZ EN SPORT ET EN SANTÉ. Mieux vivre avec ma maladie chronique, Me soigner par l activité physique Programmes Santé

Teneur en glucides des produits de la Réunion. 15 décembre 2011

L eau dans le corps. Fig. 6 L eau dans le corps. Cerveau 85 % Dents 10 % Cœur 77 % Poumons 80 % Foie 73 % Reins 80 % Peau 71 % Muscles 73 %

Mieux manger pour la santé de son cœur

Pour une meilleure santé

CAHIER DES CLAUSES TECHNIQUES PARTICULIERES

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 19 octobre 2011

Auriol : le service public de la Restauration scolaire

Vous avez subi une ICT.

Mieux connaitre votre enfant

Caisse Primaire d Assurance Maladie de La Charente

Ac#vité Physique et Diabète

le guide du végétarien débutant Bases de la nutrition végétarienne, menus, recettes...

Programme de certification sans gluten. Jim McCarthy Directeur général Association canadienne de la maladie cœliaque

ÉVALUATION DE LA PERSONNE ATTEINTE D HYPERTENSION ARTÉRIELLE

COMITE SCIENTIFIQUE DE L AGENCE FEDERALE POUR LA SECURITE DE LA CHAINE ALIMENTAIRE

epm > nutrition Formation & Conseil

L autogestion de l insulinothérapie basale plus 1

Les produits solidaires, 100 jours pour convaincre!

Information destinée aux patients et aux proches. Comment s alimenter après une diverticulite? Conseils nutritionnels pour le retour à domicile

Du lait... aux petits plats Comment diversifier l alimentation de votre enfant? Conseils pratiques

Cazenove & Stédo. départ pour : RCV. Nous ne sommes pas que des super héros, nous sommes avant tout des Hommes comme les autres! Scénario.

Le diabète de type 1 UNSPF. Ségolène Gurnot

ntred 2007 Résultats de l étude Description des personnes diabétiques

Transcription:

58 Maladies chroniques Janvier février 6 Généralités. Que sont les maladies chroniques?. Sont-elles fréquentes? 3. Quels en sont les principaux facteurs de risque? 4. Quel rôle pour l alimentation? Produits laitiers et maladies chroniques 5. La consommation de PL joue-t-elle un rôle sur les maladies chroniques? 6. Et sur leurs facteurs de risque? 7. Quel rôle spécifique pour chaque PL? Prévention nutritionnelle des maladies chroniques 8. La prévention nutritionnelle est-elle possible? 9. Les produits laitiers peuvent-ils y contribuer?. Où va la recherche? En résumé & Pour en savoir plus Annexes A Graphes radar B Questions du Grand Public Rédaction de ce numéro : Yvette Soustre & Anthony Fardet (Inra, Theix) Direction des Affaires Scientifiques et Techniques 4 rue de Châteaudun 7534 PARIS CEDEX 9 nutritionsante@maisondulait.fr. Que sont les maladies chroniques? Les maladies chroniques - également appelées Maladies Non Transmissibles (MNT) - ne se transmettent pas d une personne à l autre. Ce sont généralement des maladies de longue durée qui évoluent lentement. Les quatre principaux types de MNT sont les maladies cardiovasculaires (accidents vasculaires cardiaques ou cérébraux), les cancers, le diabète et les maladies respiratoires chroniques (broncho-pneumopathie, asthme). Le poids de ces pathologies sur l état de santé des populations (mortalité, morbidité, qualité de vie) s avère considérable tout comme leurs conséquences sociales et économiques (dépenses de santé) (QS n 55).. Sont-elles fréquentes? Chaque année ces maladies tuent plus de 36 millions de personnes dans le monde dont 9 millions ont moins de 6 ans. Les maladies cardiovasculaires sont responsables du plus grand nombre de décès (7,3 millions), suivies des cancers (7,6 millions), des maladies respiratoires (4, millions) et du diabète (,3 million). Comparativement aux pays de même niveau de vie, l état de santé en France apparait globalement bon. L espérance de vie à 65 ans est la plus élevée d Europe, tant pour les femmes (,8 ans en, soit,6 an de plus qu en ), que pour les hommes (8,6 ans en, soit,9 ans de plus qu en ). En France, les causes les plus fréquentes de décès sont les cancers ( ~ 3 %) et les maladies cardiovasculaires ( ~ 6 %). Avec le diabète, ces pathologies font partie des motifs les plus fréquents d hospitalisation (QS n 55)*. Les maladies respiratoires sont peu fréquentes en France (elles ne seront pas détaillées dans la suite du document). * les MCV représentaient près de 36 % des nouvelles déclarations d Affections de Longue Durée (ALD) en 9, contre un peu moins de % pour les cancers et 6 % pour le diabète. 3. Quels sont les principaux facteurs de risque? Si ces maladies sont multifactorielles avec le plus souvent une constante génétique, elles peuvent toutes être causées ou aggravées par un certain nombre de facteurs de risque.

Certains - dits comportementaux - peuvent être modifiés : tabagisme, sédentarité, mauvaise alimentation, usage nocif de l alcool* D autres - dits métaboliques/physiologiques - sont plus difficiles à appréhender. Parmi les principaux : hypertension artérielle ; surpoids/obésité ; hyperglycémie (trop de sucres dans le sang) et hyperlipidémie (trop de lipides dans le sang). * Dans le monde, près de 6 millions de décès par an sont imputés au tabac et ce chiffre devrait atteindre 8 millions d ici 3. Environ 3, millions de décès seraient liés à une activité physique insuffisante et,3 millions à un usage nocif de l alcool. 4. Quel rôle pour l alimentation? La plupart des études d observation ont tenté d associer la consommation d un groupe d aliments particulier avec la prévalence d une maladie bien spécifique. Ainsi, certaines ont conclu que les fruits et légumes étaient plutôt protecteurs vis-à-vis des maladies cardiovasculaires et des cancers ; les céréales complètes protectrices vis-à-vis du diabète de type ; le poisson protecteur vis-à-vis des maladies cardiovasculaires ou encore que la viande rouge et/ou transformée, consommée en grande quantité pendant de nombreuses années, pouvait augmenter le risque de cancer. Cependant, les tendances mises en évidence sont rarement unidirectionnelles et alors que certaines études montrent des effets d autres ne trouvent aucune association. Et les produits laitiers ne font pas exception Quelques éléments d orientation sur le rôle possible de différents aliments et groupes d aliments sur la santé sont donnés en Annexe A-fig. Maladies cardiovasculaires : les conclusions des rapports internationaux d experts ne sont pas homogènes. Cependant, une méta-analyse récente à partir d études prospectives va dans le sens d un effet protecteur de la consommation de produits laitiers vis-à-vis du risque de maladies cardiovasculaires. Au final, l évidence scientifique pour un effet protecteur des PL pourrait être qualifiée de modérée. Même conclusion concernant plus spécifiquement les accidents vasculaires cérébraux (QS n 53). Cancer : la consommation de produits laitiers semble avoir un effet protecteur vis-à-vis du cancer colorectal (niveau de preuve probable à modéré). Une protection vis-à-vis du cancer du sein est également suggérée (même si le niveau de preuve est modéré voire insuffisant). Les données pour le cancer de la prostate sont jugées insuffisantes, suggestives et limitées au regard d un éventuel effet délétère (qui, s il existe, reste modeste et observé que pour le risque de cancers à un stade non avancé) (QS n 5b). Diabète de type : selon les rapports internationaux, et au vu des résultats des études récentes, l évidence scientifique soutenant une réduction du risque de diabète de type par les produits laitiers totaux est jugée plutôt modérée (QS n 47). Un graph radar de synthèse est donné en Annexe A-fig. * Des études les plus fiables au moins fiables, on trouve : les études randomisées contrôlées et méta-analyses correspondantes (preuve scientifique établie) ; les études prospectives de cohorte et méta-analyses correspondantes (présomption scientifique) ; les études cas-témoins rétrospectives et métaanalyses correspondantes (niveau de preuve faible) ; les études transversales et écologiques, les méta-analyses correspondantes et les séries de cas (niveau de preuve «insuffisant» / études supplémentaires nécessaires). La prise en compte du poids des différentes études permet d estimer la force du lien observé entre la consommation de l aliment et une pathologie donnée Annexe A. Produits laitiers et maladies chroniques 5. La consommation de PL joue-t-elle un rôle sur les maladies chroniques? Un certain nombre de rapports d expertises et d études scientifiques publiées récemment dans la littérature internationale permettent d estimer le rôle de la consommation de produits laitiers sur la mortalité et la morbidité liées aux maladies chroniques. Les résultats de ces études sont parfois contradictoires et elles n ont pas toutes le même poids scientifique*. En résumé, voilà ce que l on peut dire après analyse de la littérature jusqu à fin 5 : Mortalité totale : l évidence scientifique montre de façon convaincante une absence d association entre la consommation globale de produits laitiers et la mortalité totale. 6. Sur leurs facteurs de risque? Hypertension : Les résultats des études sur le rôle de la consommation de PL sur la tension (diastolique et/ou systolique) sont assez hétérogènes et mériteraient d être détaillés en fonction de la teneur en matière grasse des produits laitiers et du sexe des consommateurs. Globalement, les PL auraient un rôle plutôt neutre. En revanche, les études montrent un rôle bénéfique de la consommation de produits laitiers sur l hypertension (avec un niveau de preuve scientifique jugé élevé) (QS n ). Hyperlipidémie : les résultats vont dans le sens d une absence d association entre la consommation globale de produits laitiers et les niveaux sanguins de cholestérol, de HDL-cholestérol (le bon), de LDL-cholestérol (le mauvais) et de triglycérides. Surpoids/Obésité : l évidence scientifique pour une absence d association entre consommation de produits laitiers totaux et risque de surpoids

ou d obésité peut être qualifiée d élevée. Pour les populations en surpoids, la consommation accrue de produits laitiers totaux semble être associée à une perte significative de poids ou à une obésité moindre mais des études d intervention restent nécessaires pour démontrer un lien de causalité (QS n 46). Résistance à l insuline & hyperglycémie : concernant la résistance à l insuline, les résultats sont divergents. Ils montrent soit une absence d association, soit un effet protecteur de la consommation des produits laitiers totaux. Concernant l hyperglycémie, les données restent insuffisantes pour conclure à un effet protecteur*. Un graph radar de synthèse est donné en Annexe A-fig 3. * s il est confirmé, l effet protecteur pourrait être principalement médié par les protéines laitières mais pourrait aussi dépendre du statut santé des sujets, de la durée de consommation, de la teneur en matières grasses des produits laitiers et des procédés de transformation. 7. Quel rôle spécifique pour chaque produit laitier? Lait : la consommation de lait apparait majoritairement neutre vis-à-vis du risque de maladies chroniques, avec cependant des effets potentiellement protecteurs sur le cancer colorectal. Bien que des études supplémentaires soient nécessaires pour le confirmer, une consommation excessive de lait (plus d litre ½ par jour environ) pourrait être associée à une augmentation possible du risque de cancer de la prostate. La consommation de lait ne présente aucun effet délétère vis-à-vis des facteurs de risque de maladies chroniques. Elle est plutôt neutre vis-à-vis des métabolismes glucidique et lipidique et de l hyperlipidémie et apparait plutôt bénéfique sur la pression sanguine. Annexe A-fig. 4 Laits fermentés : les études disponibles à ce jour ne montrent aucun effet délétère de la consommation de yaourts et/ou de laits fermentés vis-àvis des maladies chroniques et de leurs facteurs de risque. Consommer des yaourts semble particulièrement protecteur vis-à-vis du diabète de type. Annexe A-fig. 5 Fromages : la consommation de fromages apparaît majoritairement neutre vis-à-vis des maladies chroniques et de leurs facteurs de risque. Des effets potentiellement protecteurs sont possibles, mais à confirmer, pour les AVC (accidents vasculaires cérébraux) et le diabète de type. Les fromages constituent une catégorie d aliments très variée du fait de leur teneur en matière grasse et de leur texture. Ces différences sont peu prises en compte dans les études, ce qui rend les conclusions difficiles. Annexe A-fig. 6 Prévention nutritionnelle des maladies chroniques 8. La prévention nutritionnelle est-elle possible? Le Programme national nutrition santé (PNNS) propose depuis des recommandations nutritionnelles pour prévenir l apparition de ces pathologies. Elles sont fondées sur la consommation des différents types d aliments et sur la pratique régulière d une activité physique d intensité modérée. En résumé : Fruits et légumes : au moins 5 portions par jour. Produits laitiers : 3 par jour (4 pour les enfants, les adolescents et les personnes âgées). Féculents : à chaque repas et selon l appétit : pain, céréales (riz, blé, orge, avoine, seigle ), légumineuses (lentilles, fèves, pois chiches, haricots secs ). Viande, poisson, œuf : à fois par jour. Matières grasses/produits sucrés/sel : à limiter. Boissons : eau à volonté pendant et entre les repas. La consommation de boissons alcoolisées ne doit pas dépasser deux verres de vin de cl par jour pour les femmes et trois pour les hommes. Des recommandations complétées par les «Apports Nutritionnels Conseillés» (ANC), publiés par l Agence nationale de sécurité sanitaire de l alimentation, de l environnement et du travail (ANSES). L Agence indique, par population (enfants, adultes, personnes âgées, femmes enceintes ), les niveaux optimaux de consommation énergétique (calories) et nutritionnelle (par nutriments). Globalement, l apport conseillé est en moyenne de 4 à 6 Kcal par jour pour un homme adulte et de 8 à pour une femme en fonction de sa taille, de son poids et de son niveau d activité physique. Les apports en glucides doivent couvrir environ 55 % des apports nutritionnels quotidiens, les apports lipidiques 3 à 35 %, les apports protéiques couvrant le reste, soit à 5 %. 9. Les produits laitiers peuvent-ils y contribuer? Dans le cadre des recommandations du PNNS - 3 produits laitiers/jour - la consommation de produits laitiers s avère plutôt neutre, voire bénéfique. Cependant, les produits laitiers sont rarement consommés seuls mais le plus souvent au sein d un repas (petit-déjeuner, déjeuner, collation et/ou dîner). Il convient donc de prendre en compte les différents régimes, profils ou typologies alimentaires («dietary patterns») dans lesquels ils sont intégrés.

Peu d études sont encore disponibles mais elles montrent toutes que la consommation de produits laitiers au sein de régimes complexes est compatible avec la protection de la santé. Ces études suggèrent aussi que la consommation de produits laitiers devrait être diversifiée (ex : verre de lait, portion de fromage et yaourt par jour) et associée à une consommation élevée de produits d origine végétale (fruits, légumes, produits céréaliers et légumineuses).. Où va la recherche? Pendant de trop nombreuses années, les aliments ont été réduits à leur seule composition nutritionnelle. Ils étaient jugés «bons pour la santé» parce qu ils apportaient des vitamines ou des minéraux ou bien «mauvais» parce que riches en acides gras saturés, en sel ou en sucres Or, il est bien admis aujourd hui que la valeur d un aliment (et donc son potentiel santé) dépend non seulement de ses caractéristiques chimiques (composition et densité nutritionnelles) mais aussi de ses caractéristiques physiques (forme de l aliment, effet matrice). Les traitements technologiques appliqués aux produits laitiers sont particulièrement variés. Ainsi, le lait peut-être entier, demi-écrémé, écrémé, pasteurisé ou UHT et le mode de fabrication des yaourts et des fromages diffère d un produit à l autre. Les traitements technologiques agissent et modifient les constantes chimiques et physiques des produits. Pouvoir approcher de façon plus systématique l impact des procédés technologiques sur le potentiel santé des produits laitiers semble donc une voie de recherche particulièrement intéressante pour l avenir. En résumé Le poids des maladies chroniques (MCV, Cancer, Diabète ) sur l état de santé des Français est considérable tout comme leurs conséquences socio-économiques. Un certain nombre d études scientifiques permettent aujourd hui d estimer le rôle de la consommation de produits laitiers sur la mortalité et la morbidité liées à ces pathologies. Dans le cadre des recommandations de santé - 3 produits laitiers /jour - la consommation de produits laitiers s avère en moyenne plutôt neutre, voire bénéfique. Pour en savoir plus OMS Maladies non transmissibles www.who.int/mediacentre/factsheets/fs355/fr Fardet A & Boirie Y (4) Groupes d aliments et maladies chroniques : quelles relations? Nutrition infos 4, 7-3. Fardet A & Boirie Y (5) Association entre groupes d aliments et risques de maladies chroniques, vers une nutrition préventive globale applicable à la santé? Cholédoc 43, -4. Fardet A & Rock E (6) Vers une approche plus holistique de la nutrition Cah Nutr Diét 5() Bibliographie complète sur simple demande. 8b. Le lait (5) 9. Calcium laitier (4). Ostéoporose (4). Fromage, nutrition, santé (4). Lipides (5) 3. Cholestérol et athérosclérose (5) 4. Beurre et crème (5) 5. L alimentation des Français (5) 6. Les protéines (5) 7. Prévention de l hypertension (5) 8. Les laits fermentés (6) 9. Prévention du syndrome métabolique (6). L alimentation de l enfant (6). Santé bucco-dentaire (7). Les vitamines des Produits laitiers (7) 3. Qualités nutritionnelles du lait et des fromages de chèvre (7) 4. Les autres minéraux du lait et des produits laitiers (7) 5b. Produits laitiers et cancer (6) 6 ter. Le lait à l école (3) 7b. Les Trans et les CLA () 8. Allergies (8) 9. Intolérance au lactose (8) 3. Les bactéries lactiques (9) 3. Sel/Sodium (9) 3. Densité nutritionnelle (9) 33. L alimentation des Français en 9 (9) 34. Allégations santé fonctionnelles génériques () 35. Alimentation des vaches () 36. L iode () 37. Matière grasse laitière, technologies & santé () 38. Vitamine D & santé () 39. L alimentation des sportifs () 4. Lactoferrine () 4. Allégations nutritionnelles et santé () 4. Amines biogènes, histamine () 43. Alimentation des personnes âgées () 44. Étiquetage nutritionnel () 45. Microbiote () 46. Gestion du poids () 47. Diabète(s) () 48. Nutrition et Environnement (3) 49. Immunité (3) 5. Vitamines K (3) 5. Agriculture biologique (4) 5. OGM (4) 53. Acides Gras Saturés (4) 54. Zinc (4) 55. Économie de santé (5) 56. L alimentation des Français (5) 57. Fonctions cognitives (5) Hors série n c. Les «rumeurs» autour du lait (4) Hors série n b. Histoire, sociologie et image du lait () Hors série n 3b. ABCdaire réglementaire () Hors série n 4b. Antibiotiques (5) Hors série n 5 Le Bien-être des vaches laitières (5) Rédacteur en chef : Y Soustre - Secrétaire de rédaction : A. Girard ISSN N 957-996 Maquette : la-ƒabrique-créative

Graphes radars Fig : Nombre de méta-analyses et de revues systématiques (%) avec effet protecteur de divers aliments vis-à-vis de dix maladies chroniques*. Ainsi, 59% des méta-analyses et revues systématiques rapportent un effet neutre du lait, tandis que 7% rapportent un effet protecteur. Viandes de volailles Viandes rouges transformées Œufs Produits laitiers Poissons Thé 8 Protecteur 7 Café 6 Lait 5 4 3 Fruits à coque & graines Légumes oléagineuses Légumineuses Fruits Céréales complètes (céréales raffinées non incluses) * Les pathologies : Obésité/surpoids, diabète de type, maladies cardiovasculaires, cancers, maladies osseuses, sarcopénie, maladies chroniques hépatiques et rénales, maladies chroniques digestives, et maladies chroniques mentales. Fig : Association entre consommation de produits laitiers totaux, mortalité toutes causes confondues et risque de maladies chroniques - Niveau d évidence scientifique fin 5 : 3 = élevée ; = modérée ; = faible Cancer de l'estomac Vin Boissons sucrées Fruits & légumes Mortalité 3 Protecteur Obésité/surpoids A Annexe Questions sur 58 Produits laitiers & Maladies chroniques Cancer ovarien Diabète de type Cancer de l'endomètre Maladies cardiovasculaires Cancer de la vessie AVC Cancer de la prostate Cancer colorectal Cancer du sein Fig 3 : Association entre consommation de produits laitiers totaux et facteurs de risque des maladies chroniques - Niveau d évidence scientifique fin 5 : 3 = élevée ; = modérée ; = faible Syndrome métabolique 3 Protecteur Résistance à l'insuline Pression sanguine HDL-cholestérol Triglycérides LDL-cholestérol Hypertension Le syndrome métabolique regroupe différents facteurs de risque (hypertension, troubles du métabolisme des glucides et des lipides, obésité abdominale )

A Annexe Questions sur 58 Produits laitiers & Maladies chroniques Fig 4 : LAIT association avec les maladies chroniques et leurs facteurs de risque - Niveau d évidence scientifique fin 5 : 3 = élevée ; = modérée ; = faible Triglycérides LDL-cholestérol HDL-cholestérol Cholestérol Hypertension Résistance à l'insuline Pression sanguine Syndrome métabolique Obésité/surpoids Hyperglycémie 3 Cancer du pancréas Cancer de la vessie Diabète de type Maladies coronariennes Cancer colorectal Cancer du sein Cancer de la prostate Cancer du rein Cancer de l'endomètre Cancer des ovaires Cancer de l'estomac Cancer du foie Fig 5 : YAOURTS ET LAITS FERMENTÉS association avec les maladies chroniques et leurs facteurs de risque - Niveau d évidence scientifique fin 5 : 3 = élevée ; = modérée ; = faible HDL-cholestérol AVC Protecteur Obésité/surpoids 3 Protecteur Hyperglycémie Diabète de type Résistance à l'insuline Maladies coronariennes AVC Triglycerides LDL-cholestérol Cholestérol Cancer colorectal Cancer du sein Cancer de la prostate Hypertension Cancer de l'endomètre Pression sanguine Syndrome métabolique Lymphome Cancer du foie Cancer ovarien Cancer de l'estomac Cancer de la vessie Cancer du pancréas Fig 5 : FROMAGES association avec les maladies chroniques et leurs facteurs de risque - Niveau d évidence scientifique fin 5 : 3 = élevée ; = modérée ; = faible Hyperglycémie Résistance à l'insuline HDL-cholestérol Triglycérides Obésité/surpoids 3 Diabète de type Protecteur Maladies coronariennes AVC Cancer colorectal LDL-cholestérol Cancer du sein Cholestérol Pression sanguine Cancer de la prostate Cancer de l'endomètre Hypertension Cancer des ovaires Syndrome métabolique Lymphomes Cancer de l'oesophage Cancer du foie Cancer de l'estomac Cancer de la vessie Cancer du pancréas Cancer du poumon

Questions du GRAND PUBLIC Les produits laitiers donnent-ils le cancer? Aucun aliment n est responsable du cancer, pas plus les produits laitiers que les autres*. Ce qui importe est d avoir une alimentation variée et équilibrée et de suivre les recommandations du Programme National Nutrition Santé, notamment en mangeant 3 produits laitiers par jour. Consommés selon ces recommandations, les produits laitiers sont d ailleurs classés comme aliments protecteurs (notamment vis-à-vis du cancer du côlon) par l Institut National du Cancer (INCa). * Récemment des études ont montré un lien entre une consommation excessive de viandes rouges et de charcuteries sur le long terme et le risque de cancer. L OMS, tout comme l Institut National du Cancer en France, recommandent simplement de ne pas en «abuser» (jusqu à 5 g de viande rouge/semaine tout en limitant les charcuteries) mais en aucun cas d arrêter! Les produits laitiers ont-ils un rôle dans la prévention du diabète? De nombreuses études ont suggéré une association entre la consommation de produits laitiers et la diminution du risque de diabète de type chez l homme, comme chez la femme. La relation entre produits laitiers et risque de diabète de type diffère cependant selon les études notamment en fonction des catégories et des quantités de produits laitiers consommées. Ainsi un effet bénéfique plus marqué est observé pour les produits laitiers fermentés comme les fromages et les yaourts. Quel lien entre consommation de produits laitiers et maladies cardiovasculaire? La majorité des études épidémiologiques révèlent une association neutre ou inverse entre la consommation de produits laitiers et le risque cardiovasculaire (accidents coronariens et cérébro-vasculaires). L effet protecteur éventuel des produits laitiers pourrait être dû à différents facteurs : présence d AGS à chaine courte et moyenne, voire à d autres constituants (calcium, vitamine D, certains peptides bioactifs) ou à d autres facteurs liés au mode de vie (hygiène de vie, profil de consommation alimentaire spécifique des mangeurs de produits laitiers ). B Questions sur 58 Produits laitiers & Maladies chroniques Annexe Le cholestérol apporté par les produits laitiers se retrouve-t-il dans le sang? Globalement, la littérature scientifique montre que la consommation de produits laitiers n est pas associée au taux de cholestérol total sanguin. Par ailleurs on ne peut pas dire que les produits laitiers soient particulièrement riches en cholestérol : les teneurs vont de mg pour ml de lait écrémé à mg pour du lait entier et une noix de beurre ( g) en apporte environ 5 mg. A titre de comparaison : œuf de 6 g en apporte 7 mg ; g de jaune d œuf 56 mg ; tranche de g de foie 3 mg ; g de cervelle 8 mg. Chez une personne en bonne santé, le cholestérol apporté par l alimentation influence très peu le taux de cholestérol du sang (la cholestérolémie). Il faut savoir en effet que le cholestérol du sang a une double origine : /3 sont synthétisés par le foie et seulement /3 est apporté par l alimentation. Et qu il existe un système de régulation : lorsque les apports alimentaires de cholestérol diminuent, la synthèse par le foie augmente et inversement. Bien plus que le cholestérol alimentaire ou que d autres composants de l alimentation, d autres facteurs influencent le taux de cholestérol sanguin : le sexe, l âge, la consommation de tabac, l obésité, le diabète, les antécédents familiaux Faut-il supprimer le fromage quand on contrôle son poids? Tout d abord, la littérature scientifique montre que la consommation de fromage n est pas associée au risque de surpoids, ni à l obésité. Par ailleurs, lorsqu on surveille sa ligne, on a tendance à attacher beaucoup d importance à la valeur calorique des aliments en oubliant leur valeur nutritive (teneur en protéines, lipides, glucides, vitamines et minéraux). Ainsi, le fromage doit surtout être choisi en fonction de sa richesse en calcium. Par exemple, une portion de 3 g d emmental ou de cantal couvre /3 des besoins de la journée en calcium d un adulte et représente un bon rapport calcium/calories. Pas question donc de se priver de fromage sous prétexte de régime : une portion par jour, complétée par deux laitages (écrémés ou demi-écrémés) permet de couvrir les besoins en calcium, sans excès calorique, tout en préservant le plaisir de manger.

B Questions sur 58 Produits laitiers & Maladies chroniques Annexe Les produits laitiers - et notamment les fromages qui sont salés - favorisent-ils l hypertension? Globalement, la littérature scientifique montre que la consommation de produits laitiers n est pas associée au risque d hypertension (yaourts, laits fermentés et fromages) ou même associée à une diminution du risque (pour le lait et les produits laitiers totaux). De plus, ce n est pas le sel (ou chlorure de sodium), mais l excès de sel qui peut être néfaste chez certains Un organisme en bonne santé régule généralement très bien ses apports de sel ou de sodium : quand ils sont trop importants, ils sont éliminés dans les urines. En revanche, certaines personnes doivent faire attention à leurs apports de sel : c est le cas notamment des hypertendus dits sensibles au sel (3 à 4 hypertendus sur ). Les aliments riches en sel leur sont déconseillés : certains fromages (mais pas tous), mais aussi le pain et les charcuteries (qui sont les premières sources de sel dans l alimentation des Français), ainsi que les biscuits apéritifs, les conserves, soupes, plats cuisinés Mais les médecins leur recommandent de continuer à consommer des produits laitiers (fromages peu salés, yaourt, lait ). En effet, même si à eux seuls, les produits laitiers ne peuvent prévenir l hypertension, il semble aujourd hui clair qu ils peuvent y contribuer en s intégrant dans le cadre d une alimentation équilibrée assortie de diverses mesures d hygiène de vie (à tabac et alcool, Þ activité physique, Þ des fruits & légumes, à poids si nécessaire ). La consommation de produits laitiers pourrait-elle contribuer à faire des économies de santé? De nombreuses études - notamment françaises - ont montré que la consommation de produits laitiers pouvait être associée à une diminution du risque de certaines maladies chroniques : diabète de type, maladies cardiovasculaires, hypertension, cancer colorectal. Ces pathologies représentent plusieurs dizaines de milliards d euros en dépenses de santé en France. Plus de 5 % des Français ont une consommation de produits laitiers inférieure aux recommandations. Une consommation adéquate de produits laitiers (3 par jour) -dans le cadre d un régime alimentaire équilibré -pourrait pourtant permettre de réduire le fardeau de ces pathologies et de réaliser ainsi des économies de santé significatives. Que dire sur la relation entre produits laitiers entiers et poids? La plupart des études épidémiologiques suggèrent un effet protecteur des produits laitiers sur la prise de poids et l obésité. Les différents types de produits laitiers semblent avoir un effet similaire. Des données françaises indiquent que la consommation de PL totaux ou par catégorie (PL frais, fromages) est associée à une augmentation moindre de l indice de masse corporelle (IMC = Poids/Taille ) au cours du temps. Une étude récente confirme ces données et montre, chez des hommes d âge moyen, qu une consommation plus importante de matière grasse laitière est associée à un risque plus faible d obésité abdominale, même après ajustement avec des facteurs confondants (niveau d activité physique et d éducation, consommation de fruits et légumes, de tabac ). Observation similaire chez des adolescents sur 3 ans de suivi : la consommation de produits laitiers est associée à une moindre augmentation de la masse grasse et de l IMC. L association étant plus marquée avec les produits laitiers entiers. À noter : une méta-analyse regroupant les principales études d intervention, met en évidence un effet bénéfique des produits laitiers sur la perte de poids, seulement dans le cadre d u régime hypocalorique. La consommation de PL est-elle en adéquation avec les recommandations? Les autorités de santé (PNNS) recommandent aux Français de consommer 3 PL par jour, voire 4 pour les populations dont les besoins en calcium sont accrus. En moyenne 4 % des enfants et 5 % des adultes ont une consommation inférieure à 3 portions de PL par jour*. Les 8-4 ans et les femmes sont les plus nombreux à ne pas respecter les recommandations du PNNS. En effet, 67 % des 8-4 ans consomment moins de 3 PL/j. Et entre et 54 ans et au-delà de 65 ans, plus de la moitié des femmes ne suivent pas les recommandations. *avec prise en compte de la part ingrédient