L Imamat des femmes Le jugement de l imamat (faire l imam) de la femme pour un groupe d hommes : Il est rapporté, à l unanimité des savants de l école malikite, l interdiction à la femme de guider un homme ou un groupe durant la prière, et si cela est fait, la prière est nulle et devra être recommencée. Source : Mukhtassar Khalil, page 40 Le jugement de l imamat (faire l imam) de la femme pour un groupe de femmes: Deux avis sont présents dans l école malikite sur le sujet : 1. Premier avis : L interdiction formelle (cet avis étant l avis prépondérant / «mashour» de l ecole malikite) L imam Sahnun rapporte d ibn al Qassim qu il a interrogé l Imam Malik sur la femme qui dirige la prière et l imam Malik a répondu «La femme ne fait pas l imam» (al Mudawwana) L imam Sahnun rapporte qu Ali ibn Abi Talib a dit: «La femme ne fait pas l imam» (al Mudawwana) L imam Sahnoun rapporte qu ibn Massoud a dit : «Placez les femmes derrière comme Allah a ordonné qu elles soient» Argumentation autour des sources : L avis de l Imam Malik ici est général. On comprend donc que l interdiction concerne tous les types d imamat, que ce soit une femme qui dirige les hommes ou une femme qui dirige d autres femmes, que cela soit dans une prière
obligatoire ou dans une prière surérogatoire. Les paroles rapportées par ibn al Qassim de l Imam Malik sont les paroles les plus authentiques de l Imam et devancent l ensemble des paroles des autres rapporteurs. Si la femme doit être placée derrière, il lui est donc impossible d être imam. Preuves : Hadith «Jamais ne réussira un peuple guidé par une femme» (al Bukhari) Argumentation : Le hadith est général et prouve qu une femme ne peut s avancer pour être gouverneur ou pour être l imam de la prière des femmes ou des hommes Hadith «Les meilleurs rangs des hommes sont les premiers et les plus mauvais sont les derniers, et les meilleurs rangs des femmes sont les derniers et les plus mauvais sont les premiers» (Muslim) Argumentation : Le hadith est général et si la femme ne doit pas être dans les premiers rangs, il va de soit qu une femme ne peut s avancer pour diriger la priere Hadith «Le plus digne de diriger le «qawm» est celui qui connait le mieux le livre d Allah et si les postulants se valent au niveau de la récitation, ce sera le plus connaisseur en matière de jurisprudence» (Muslim) Argumentation : Le mot qawm désigne selon les savants de la langue arabe les hommes, comme cela est indiqué dans le verset suivant du Coran : «ô vous qui avez cru! Qu un groupe ne se raille pas d un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu eux. Et que des femmes ne se raillent pas d autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu elles.»
Ici le mot qawm désigne les hommes, sinon Allah n aurait pas cité par la suite les femmes Hadith «Le plus digne de diriger l office est celui qui connait le mieux le livre d Allah et si les postulants se valent au niveau de la récitation ce sera le plus connaisseur en matière de Tradition» (al Bukhari) Argumentation : Dans le hadith cité, le prophète ne cite pas la possibilité à la femme de faire l imam Réponses aux contradictions : L imam al Maziri de Sicile, grand savant malikite né en sicile islamique et mort à Monastir, connu parce que le grand Cheikh Isaac ibn Khalil s est inspiré de ses avis pour écrire son célèbre ouvrage moukhtassar khalil, cite dans son recueil de fatawa que les hadiths où Aicha qu Allah l agrée a guidé un groupe de femmes ne prouve pas l autorisation de la femme de faire imam, car Aicha qu Allah l agrée faisait cela dans le but d enseigner aux femmes comment prier, ceci avait donc un but éducatif. Quant aux hadiths de Oum waraqa qui guidait les femmes, ceci était au début de l islam et a été abrogé par les hadiths précédents. 2. Deuxième avis : l autorisation à la femme de guider un groupe de femmes s il n y a pas d hommes pour les guider (cet avis est le second avis de l école malikite et est suivi par de nombreux savants malikites renommés comme al Lakhmi) l Imam Othmane ibn al Haajib rapporte dans son livre jami el oummahate que ibn aymen rapporte que l imam Malik a été questionné sur la femme qui guide un autre groupe de femmes et l imam Malik a répondu «La femme peut guider un autre groupe de femmes» Argumentation autour des sources : les sources rapportés dans la moudawwana d ibn al qassim d après l imam malik sont générales et ne concernent donc pas la femme qui guide un
autre groupe de femme, mais une femme qui guide des hommes, on ne peut devancer la parole rapportée par ibn al qassim et rejeter celle d ibn aymen, car celle d ibn al qassim n est pas en contradiction, la femme ne peut effectivement pas diriger un groupe d hommes, mais peut diriger un groupe de femmes, et même si les deux paroles de l imam Malik concernaient l interdiction pour la femme de faire l imam d un autre groupe de femmes, il paraît évident que la parole d ibn aymen serait à devancer, car il est fort probable que l imam Malik n ait connu les hadiths d Aicha et d Oum Waraqa que tardivement et qu il ait alors changé d avis Preuves : le Prophète avait demandé à Umm Waraqa de diriger la prière obligatoire pour les femmes de sa maisonnée, dans sa maison (rapporté par Abû Dâoûd) Argumentation : Ce hadith prouve que le prophète était au courant et a même incité les femmes à prendre une femme qui appelle à la prière et une femme qui dirige la prière d un autre groupe de femmes, et rien n indique que ce hadith soit abrogé ou que ce hadith soit au début de la révélation, et aucun hadith clair ne vient contredire ceci, tous les autres hadiths utilisés précédemment pour interdire sont généraux et non directs ou clairs. Aïcha, veuve du Prophète, dirigeait la prière avec des femmes, se mettant alors au milieu, dans la même rangée qu elles rapporté par al-bayhaqî Argumentation : Aicha faisait cela après la mort du Prophète et il n est pas admissible que Aicha ait fait cela sans avoir entendu le Prophète l autoriser. Et Aicha a guidé plusieurs fois la prière, donc la thèse de l enseignement est à rejeter, sachant que Aicha aurait pu enseigner la prière sans pour autant guider réellement un groupe de femmes si cela était interdit. Aicha est plus à même de savoir qu enseigner la
prière à un groupe de femmes ne permet pas de commettre un interdit Réponse aux contradictions : Le mot qawm peut être utilisé pour les hommes mais peut être utilisé également pour les femmes, comme dans le verset suivant : «le peuple de Noé traita de menteurs les messagers» ici le mot qawm désigne les hommes et femmes Aucun des hadiths cités pour interdire la femme de faire imam pour d autres femmes ne cite clairement que la femme ne peut guider un groupe de femmes, mais ces hadiths sont en réalité une interdiction de la femme de guider les hommes Et même si les hadiths interdisant cela étaient réellement contradictoires avec les hadiths l autorisant, on ne peut pas dire qu ils sont abrogés, car rien ne l indique et tous les hadiths précédents sont généraux dans la signification et doivent donc être expliqués avec les hadiths détaillés d Oum Waraqa, et la règle dans les fondements de jurisprudence est que les hadiths particuliers sont à devancer sur la compréhension générale des hadiths ***** Le hadith d Oum Waraqa dit : «Le Messager d Allah lui rendait visite chez elle, et lui a donné un muezzin qui lui faisait l appel à la prière et lui a ordonné de diriger la prière des gens de sa demeure.» Abderrahman a dit : «J ai vu le muezzin, c était un homme âgé». Cependant, il y a divergence quant à son authenticité ***** Ceci est l avis d Ibrahim al Qurtubi et d al Lakhmi, des grands savants malikites dont Isaac ibn Khalil s est fortement inspiré pour écrire son épître moukhtassar Khalil dans le fiqh maliki