Agir ensemble pour prévenir la violence



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Transcription:

Compte-rendu de la conférence aux parents du 12 février 2009 Agir ensemble pour prévenir la violence Le 12 février dernier, votre école m accueillait comme conférencier, accompagné de ma fidèle Noisette. J ai rencontré toutes les classes. J'ai présenté aux plus jeunes quatre conseils pour développer leur bravoure. Aux plus grands, j'ai discuté des trois bactéries qui entrent dans nos foyers, grâce à des émissions, films et jeux vidéo. C'est après avoir enseigné durant 30 ans que j'ai participé à la création du programme de prévention Edupax. C'est après avoir entendu de ce programme que l'école a retenu mes services à titre de conférencier. Le 12 février en après-midi, j ai rencontré le personnel et en soirée, autour une quarantaine de personnes se sont déplacés pour la conférence publique. Voici un résumé du contenu de ma conférence. A. Ateliers aux plus jeunes Les conseils fournis aux élèves de Maternelle, 1ère, 2 e et 3 e années sont au nombre de quatre. Pour prévenir la violence nous avons besoin des élèves. On ne naît pas brave, on le devient. Pour devenir brave, il y a des exercices à pratiquer. Lorsque votre enfant sera victime ou témoin de violence, je lui ai présenté 4 conseils. 1. Raconter notre peine, notre mal et notre peur à quelqu un au lieu de les cacher ou de les laisser durcir. 2. Consoler, chaque fois qu'on le peut, une personne qui a de la peine, de la douleur ou de la peur. 3. Savoir quoi dire lorsque quelqu un fait mal, fait peur ou se moque de moi ou d un autre. «Aïe, ce que tu fais, ça fait mal (ou ça fait de la peine), c est assez!» 4. Cliquer la télécommande lorsque la peur veut entrer dans ma tête. Plusieurs émissions ou films contiennent des scènes terrifiantes qui causent, tôt ou tard, des cauchemars et finissent par désensibiliser les enfants. B. Ateliers aux plus grands Les élèves de 4 e, 5 e et 6 e année ont appris le nom de la bactérie (ecoli) qui a rendu malades et tué 7 personnes à Walkerton, il y a quelques années. Ils ont aussi reconnu trois bactéries qui entrent dans nos foyers véhiculées par des émissions de télé, des films, des jeux vidéo et l'ordinateur : violence verbale (V V), violence physique (VP) et peur (Pr). Tous n en meurent pas, tous ne sont pas blessés au même degré, mais tous sont touchés. Ces bactéries entrent par les yeux et les oreilles et vont se cacher dans le cerveau. À la longue, ces bactéries s accumulent et finissent par influencer le langage, le comportement, la santé mentale et physique. Certains enfants et ados qui en consomment finissent par penser qu ils peuvent agir et parler grossièrement et violemment, même quand ça fait souffrir leur entourage. Nous savons déjà que la télé et les 12 minutes de publicité par heure influencent l habillement, l alimentation, l obésité, l estime de soi, la qualité de vie, la conduite automobile, la sexualisation précoce, etc. Pourquoi serait-on surpris que le langage soit aussi affecté.

Vos enfants n ont eu aucune difficulté à nommer des productions qui contiennent beaucoup de bactéries. Vos enfants ont également déjà vu ou entendu des élèves imiter ce qu ils ont appris à la télé. Les élèves les plus vieux ont ainsi pu améliorer leur sens critique face aux messages entendus dans l'autobus, dans la cour de récréation et les méchancetés lues sur Internet. La compétence du sens critique est fondamentale dans l acquisition de leur liberté d expression et de leur sens des responsabilités. C. Nos écoles doivent réduire la violence verbale et physique Au cours des prochains jours, vos enfants se verront proposer par leur titulaire des exercices pour aiguiser leur sens critique et leur capacité d expression. Ils apporteront des travaux à la maison. Ce sera à votre tour de porter attention. Vos enfants peuvent énumérer les mots blessants les plus fréquemment utilisés autour d eux. Le personnel de l école va tenter de faire diminuer cette violence verbale car c est elle qui fournit le terreau ou fleurissent les disputes et les bagarres. La violence verbale, même juste pour rire, blesse réellement et profondément les victimes. Personne ne devrait se laisser violenter verbalement dans notre école, pas plus que physiquement. Personne n a le droit de violenter les autres. Les insultes et les moqueries humiliantes n ont pas leur place à l école. Voilà pourquoi il importe d enseigner la bravoure aux enfants. D. Le problème de la violence chez les jeunes est connu, les causes aussi Lors de la conférence aux parents, j ai expliqué que le nombre de jeunes aux prises avec des troubles de comportement a triplé entre 1985 et 2000. La violence verbale a augmenté, la violence physique aussi. Cette augmentation s est produite dans toute l Amérique du Nord, dans les milieux riches et pauvres, dans les écoles privées et publiques, dans les villes et les campagnes. Étant donné que votre enfant aura à vivre toute sa vie avec des personnes de son groupe d âge, il a besoin de conseils et d entraînement, d'où l'utilité de notre plan d'action. Pourquoi une telle détérioration des comportements en 15 ans? Trois facteurs se sont combinés. Au cours du dernier quart de siècle, dans toute l Amérique du Nord, le «Gouvernement familial» a perdu du pouvoir. Plusieurs enfants ont souffert du manque d encadrement parental en plus de subir les contrecoups d une structure familiale fragilisée. Lorsqu on ajoute à ces deux facteurs l exposition accrue à des divertissements violents, on a réuni les éléments d un cocktail qui crée des dommages profonds et durables au développement psychologique et social de l enfant. Plus de mille études scientifiques ont fait la preuve que la télé, les films et les jeux vidéo violents augmentent l agressivité des jeunes ainsi que leur insécurité. E. La consommation de violence augmente La quantité de violence déversée dans nos foyers par la télévision augmente chaque année depuis 1980. Entre 1995 et 2002, des chercheurs ont découvert que les diffuseurs privés ont plus que quadruplé les doses. Les émissions pour enfants en contenaient déjà de 3 à 10 fois plus que les émissions pour adultes. Déjà là, on abuse nos concitoyens les plus vulnérables. 88% des actes d agression sont maintenant présentés avant 21 heures et 85% des actes violents vus à la télé ne sont jamais punis. Dans la presque totalité des films et émissions préférés des jeunes, les héros utilisent eux aussi la violence pour se faire justice et éliminer les méchants. Cette façon de se faire justice soi-même et de se venger de ceux qui nous font souffrir est donnée en exemple et présentée comme désirable, acceptable, audacieuse.

C est pour attirer plus de spectateurs, donc à des fins commerciales, qu on utilise la violence à la télé, dans les films et dans les jeux vidéo. La violence rapporte gros, au détriment de la santé mentale et physique des enfants. La télé cherche sans cesse des trucs pour attirer un plus grand nombre d'enfants et tirer profit de leur vulnérabilité. Les défenseurs du pouvoir médiatique prétendent que c est aux parents de protéger leurs enfants et que la santé des enfants ne les concerne pas. Imaginons un pédophile qui utiliserait des bonbons pour attirer des petits et abuser de leur naïveté. Que dirait-on si en se présentant devant le juge, l'abuseur rejetait la responsabilité de ses actes sur les parents qui ne protègent pas suffisamment leur enfant? Cet argument ne tient pas la route. Pendant que les décideurs publics refusent de protéger les enfants, la violence déversée dans les jeunes cerveaux augmente, et le déversement entraîne des dommages réels, profonds et durables. C est prouvé. F. Jeux vidéo violents Au cours des 15 dernières années, un autre divertissement ultraviolent a envahi le marché : les jeux vidéo de type First Person Shooter (FPS). Après la télé, voilà que plusieurs jeux vidéo apprennent aux enfants à gagner des points en frappant des monstres, tuant des gens, écrasant des piétons, assassinant des passants. Les jeux de la catégorie FPS conditionnent les enfants à agir machinalement, sans réfléchir, à ignorer la souffrance d autrui ou même à s en réjouir, à perdre le contrôle de leurs impulsions. Toutes les association professionnelles de psychologues et de pédiatres ont constaté que la pratique de ces jeux les incite à se désintéresser d autrui, à refuser de porter secours à ceux qui souffrent autour d eux. G. Imitation et désensibilisation Certaines émissions, films et jeux vidéo contiennent tellement de violence physique et verbale que plusieurs jeunes (et plusieurs adultes) ne la voient plus, ils perdent contact avec la réalité. De plus en plus d enfants et d ados deviennent incapables de distinguer entre fiction et réalité, une compétence qui se développe normalement entre 7 et 13 ans. Les jeunes désensibilisés tirent plaisir des souffrances infligées à leur entourage et ne ressentent aucun remords. Lorsque des enfants sont maltraités par leurs pairs, la surexposition à la téléviolence les affectent eux aussi. Ils finissent par se sentir coupables de la méchanceté de leurs bourreaux et s imaginent qu ils ne méritent pas d être aimés. Leur estime de soi s use et s écroule. La détresse les guette. Leur conseiller d ignorer les agresseurs ne suffit pas. Que faire? H. Premier remède, trois compétences à développer chez les enfants Pour enrayer la tendance actuelle qui affecte tout le continent, il est impératif que tous se donnent un plan de match et un langage commun; les parents et le personnel de l école doivent collabor plus étroitement. Il faut aider les enfants à construire leur pouvoir d empathie, à développer leur capacité d exprimer des émotions et des opinions, particulièrement chez les petits garçons, cibles préférées des diffuseurs de téléviolence. Il faut également aiguiser leur sens critique. Voilà trois compétences qui aideront les enfants à se responsabiliser, à se protéger, à se défendre. Les enfants ont besoin de l attention de leurs parents. Au lieu de les inonder de cadeaux toujours plus dispendieux, vantés par une publicité toujours plus pressante, les parents doivent consacrer plus de temps à réaliser des activités AVEC leur enfant. Converser avec notre enfant pendant 34 minutes par semaine, comme le font la moyenne des parents nord-américains, c est insuffisant. Laisser les enfants passer plus de 7 heures par semaine devant les écrans, c'est trop. Y

compris devant l'ordinateur où le clavardage donne souvent lieu à des rumeurs, des méchancetés, des mensonges, des paroles diffamantes. La diffamation n'est pas une mauvaise habitude, c'est un crime. I. Deuxième remède, valoriser le Gouvernement familial 1. Maman et papa, séparés ou pas, sont présidente et président du «gouvernement familial». L absence (ou l insuffisance) d encadrement insécurise l enfant. Nos enfants ont besoin de règles de vie pour grandir en sécurité. L'encadrement parental est utile à leur santé mentale. Les règles de vie comportent des conséquences. Réservez un repas par semaine pour discuter des règlements en vigueur chez vous et invitez vos enfants à suggérer des moyens pour les faire respecter. 2. Mon enfant ne devrait jamais se laisser violenter physiquement ou verbalement à l école, ni sur le chemin de l école, ni dans l autobus. Pour informer ses parents des mauvais traitements subis ou vus, l enfant doit pouvoir raconter ; lorsqu il raconte, mon enfant pratique sa bravoure. C est aux parents de réserver des occasions et du temps pour converser avec son enfant. L enfant a besoin de parler avec ses parents (sans interférence de la télé) au moins 15 minutes par jour. Les enfants d Amérique du Nord passent en moyenne 25 heures devant le petit écran et parlent avec leurs parents durant 34 minutes par semaine. C'est insuffisant. Comment savoir si mon enfant subit de la violence ou du rejet si je ne parle pas avec lui, si je ne l'écoute pas? 3. Le langage entre enfants est TRÈS important. Le respect n est pas optionnel. Les mots blessants ne devraient pas être tolérés sur votre territoire familial, pas plus qu à l école. La télé (et certains chanteurs) enseigne aux enfants la violence verbale. Plus de 80% des enfants ont été blessés verbalement au cours des derniers jours, certains plusieurs fois par jour. 4. Lorsque je console mon frère ou ma sœur, je développe ma bravoure. Même chose à l école lorsque je console un autre élève. Je n abandonne pas un élève avec sa peine, sa douleur ou sa peur; je parle avec, je console. Rejeter un autre n'est pas un acte de bravoure, au contraire. 5. Les disputes entre parents (ou conjoints) angoissent les enfants. Tenez-les en leur absence. La première source de stress dans un cerveau d'enfant, c'est la relation entre celui et celle qui l'ont mis au monde ou entre les adultes avec qui il vit. 6. Lorsqu on vous rapporte un événement survenu à l école ou dans l'autobus scolaire, communiquez avec un adulte de l école avant de condamner. Évitez de prendre position devant l enfant. École et famille travaillent de concert. Les parents et les enseignants sont des partenaires de l'éducation. 7. Le dénigrement (bitchage) est devenu un véritable sport et l'ordinateur sert de patinoire pour le pratiquer. Les commérages par courriel servent à faire circuler des méchancetés et des rumeurs inadmissibles. Il faut porter attention au clavardage de mon enfant. 8. Vivre une activité avec mon enfant vaut dix fois plus qu une émission de télé et cent fois plus que n importe quel jeu vidéo. C est aux parents de décider le temps alloué au petit écran par leur enfant. De préférence moins de 5 heures par semaine et moins de 30 minutes par jour, sur semaine. 9. Les repas se prennent sans télé. C'est un obstacle à la communication entre les membres de la famille. En sortant la télé et les jeux vidéo de la chambre de l'enfant, ses résultats scolaires s améliorent. Pas de jeux vidéo le matin avant l'école et jamais plus 30 minutes sur la console. 10. Mon enfant consacre au moins 15 minutes de lecture à la lecture, au moins 15 minutes à l'activité physique, et au moins 15 minutes à converser avec ses parents, en plus des travaux scolaires.

E. Décision des parents À l issue de la conférence de mardi dernier, on a mentionné comment deux écoles du Québec préparent actuellement leurs élèves à relever le DÉFI de la Dizaine sans télé ni jeux vidéo. Ce DÉFI, le contraire d'une punition, sert à rapprocher les parents de l'école, sert à aiguiser la réticence des enfants à se laisser manipuler par la publicité et à reconnaître les comportements et le langage toxiques utilisés par les médias pour les divertir. Préparer les lèves du Trivent à relever ce DÉFI requiert des exercices et du temps, ce qui rend l'entreprise périlleuse alors que nous sommes rendus à la mi-février. Mieux vaut envisager un projet semblable pour la prochaine année scolaire, si le personnel et le CE le désirent. Le coupon ci-dessous vous sert à acheminer vos commentaires, questions et suggestions sur cette conférence. Ils seront grandement appréciés. Je vous remercie de votre collaboration et saisis l occasion pour exprimer mon appréciation au personnel et à la direction qui m'ont accueilli dans votre école. Jacques Brodeur, Edupax, OBNL avec expertise en prévention de la violence JBrodeur@edupax.org