DECLARATION DE DELHI

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India-Africa Forum Summit 2008 FORUM AU SOMMET INDE-AFRIQUE 2008 New Delhi, 8-9 avril 2008 DECLARATION DE DELHI 1. Nous, Chefs d Etat et de Gouvernement et Chefs de délégation de l Afrique, représentant le continent, l Union africaine et ses institutions, avec le Premier Ministre de la République de l Inde, nous sommes réunis aujourd hui à New Delhi pour consolider le processus de débats et de discussions en vue de redéfinir et de redynamiser le partenariat et les relations civilisationnelles et historiques qui existent depuis des décennies entre le continent africain et l Inde. 2. Nous reconnaissons que l Afrique et l Inde ont connu d énormes changements positifs, en particulier au cours des deux dernières décennies et demie et que l Afrique et l Inde ont été traditionnellement des alliés proches dans la lutte pour l indépendance, l égalité, les droits de l homme, la liberté et la démocratie. Nous sommes voisins, séparés par l Océan Indien. Nous soulignons qu il y a eu une importante transformation positive de l environnement politique, économique et social en Afrique, et le renforcement de la démocratie, particulièrement avec l adoption de l Acte constitutif et la création de l Union africaine avec ses institutions, à savoir le Parlement Panafricain, le Conseil Economique, Social et Culturel, la Cour Africaine des Droits de l Homme et des Peuples, et son programme, le Nouveau Partenariat pour le Développement de l Afrique (NEPAD) ainsi que le Mécanisme Africain d Evaluation par les Pairs (MAEP) et le Conseil de Paix et de sécurité. Pendant cette période, l économie indienne est devenue robuste et plus dynamique et la démocratie indienne s est renforcée. Nous avons, par conséquent, décidé de tirer parti de ces réalisations positives en vue de nous aider mutuellement pour devenir plus autosuffisants, économiquement dynamiques, en paix avec nous-mêmes et le reste du monde et pour œuvrer ensemble à renforcer notre partenariat. 3. Ayant à l esprit que les pays africains et l Inde ont un partenariat multisectoriel et de coopération dans les domaines politique, sécuritaire, économique, social et culturel, de la science et de la technologie, de la formation des ressources humaines et autres domaines d intérêt mutuel, nous avons adopté ce jour un Cadre de coopération qui renforcera davantage notre partenariat dans tous ces domaines et dans bien d autres pour un bénéfice mutuel. 1

4. Ce partenariat sera basé sur les principes fondamentaux d égalité, du respect et d entente mutuels entre nos peuples pour un bénéfice partagé. Il sera aussi guidé par les principes suivants : le respect de l'indépendance, de la souveraineté, de l'égalité et de l'intégrité des États membres et l engagement à renforcer le processus d'intégration africaine ; l action collective et la coopération pour le bien commun de nos Etats et de nos peuples; le dialogue entre nos civilisations en vue de promouvoir la culture de la paix, de la tolérance et du respect des diversités religieuses, culturelles, linguistiques et raciales ainsi que l'égalité des sexes en vue de renforcer la confiance et la compréhension entre nos peuples; le développement positif de l'intégration intra - régionale et sous-régionale en complétant et en tirant profit des initiatives sous-régionales existantes en Afrique ; la reconnaissance de la diversité qui existe entre nos régions et au sein de nos régions, y compris les différents systèmes sociaux et économiques et les niveaux de développement; et la consolidation et la promotion de la démocratie plurielle. 5. La Communauté internationale est actuellement confrontée à une série de questions cruciales telles que la dégradation de l environnement notamment, le changement climatique et la désertification, les négociations commerciales multilatérales, la reforme et la démocratisation des institutions internationales, en particulier les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods, le respect des droits de l homme et des libertés fondamentales, la lutte contre le terrorisme et le trafic illicite des armes légères et de petit calibre, la non prolifération des armes nucléaires et autres armes de destruction massive, la lutte contre les drogues et surtout la promotion du pluralisme et de la démocratie, la réalisation du développement durable appuyé par la justice sociale, l éradication de la faim, de la pauvreté ainsi que la lutte contre les maladies. L Afrique et l Inde réaffirment leur intention de faire en sorte que sur toutes ces questions, les intérêts des pays en développement bénéficient de la plus grande attention et que les besoins en développement socioéconomique de nos pays soient satisfaits. 6. Nous reconnaissons que le changement climatique est l un de défis mondiaux qui seront particulièrement graves pour les pays en développement étant donné leur vulnérabilité, leurs moyens inappropriés et leurs capacités limitées à faire face aux effets de ce changement. Nous réaffirmons que le développement est la meilleure forme d adaptation et que la priorité absolue pour les pays en développement est d assurer le développement social et économique accéléré. Nous notons que le développement durable est essentiel pour permettre une adaptation effective. Nous soulignons qu il est important de financer l adaptation de façon adéquate par des ressources additionnelles et non pas par les fonds destinés au développement. 7. Nous notons avec regret que les pays développés n aient pas réalisé de progrès notable en ce qui concerne les engagements pour la réduction des gaz à effet de serres pendant la période de premier engagement au titre du Protocole de Kyoto. Nous mettons l accent sur la nécessité d un partage 2

équitable et juste du fardeau dans l atténuation des effets des émissions passées. A cet égard, Nous prenons note de la proposition du Premier Ministre de l Inde sur la convergence des émissions par tête d habitant, des pays en développement et des pays développés. 8. Nous exhortons la Communauté internationale à honorer immédiatement les engagements qu elle a pris concernant le changement climatique, en particulier, dans les domaines du transfert de technologies, du financement et du renforcement des capacités. Il est également nécessaire d examiner plus en détail le régime des droits de propriété intellectuelle pour assurer un transfert rentable des technologies de pointe, propres et appropriées au pays en développement. 9. Nous sommes décidés à participer efficacement aux négociations dans le cadre du Plan d action de Bali en vue de faire face globalement au changement climatique conformément aux dispositions et aux principes de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique, en particulier, le principe clé de responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives. 10. Nous prenons note de la situation du Cycle des négociations commerciales de Doha, de l Organisation mondiale du Commerce (OMC). Nous réaffirmons l importance de la dimension développement du Cycle et nous félicitons de l engagement renforcé, de la solidarité et de la coopération entre les pays en développement dans ce processus. L agriculture reste indispensable à la conclusion de ce Cycle. Nous sommes convaincus que tout accord acceptable doit protéger d une manière appropriée les moyens de subsistance, et prendre dûment en compte les préoccupations des pays en développement en matière de sécurité alimentaire et de développement rural. Tout résultat doit également entraîner une réduction importante du soutien interne et des subventions accordées par les pays développés, qui faussent le commerce. Des questions tout aussi importantes concernant les services et les règles d accès aux marchés des produits non agricoles doivent également être résolus. Nous sommes convaincus que le processus à adopter pour réaliser la convergence dans les négociations de l OMC doit mettre l accent sur le contenu et non sur des calendriers artificiels. La promesse d un cycle de développement doit être effectivement tenue. 11. Nous réaffirmons également notre engagement à assurer l accès aux marchés pour les pays les moins avancés (PMA). Nous demandons aux membres de l OMC de mettre en œuvre l accès en franchise et sans quota aux marchés pour les produits originaires des PMA et de prendre des mesures supplémentaires pour leur assurer un accès effectif aux marchés grâce à des Règles d origine simplifiées et transparentes. 12. Nous accordons une priorité à la fourniture de l assistance technique et au renforcement des capacités dans le domaine du commerce aux PMA pour contribuer à l atténuation de l effet de leur marginalisation dans la structure commerciale globalisée actuelle et leur permettre de tirer le plus grand profit du processus de libéralisation du commerce multilatéral. Nous nous engageons à aider les PMA à réaliser l objectif d accès effectif au 3

marché grâce à des règles transparentes et prévisibles du système commercial multilatéral. 13. Nous reconnaissons la nécessité de la réforme urgente de l architecture financière internationale, en particulier des Institutions Financières Internationales (IFI) à la lumière des changements intervenus dans le monde. Dans ce contexte, nous soulignons la nécessité pour les pays en développement, de participer et de faire entendre leurs voix au sein des IFI, en particulier en ce qui concerne la détermination des quotas et des droits de vote. Cela renforcera la responsabilité, la légitimité, la crédibilité et l efficacité des Institutions Financières Internationales. 14. Nous nous sommes engagés à promouvoir le multilatéralisme et à renforcer la démocratisation de la structure des Nations Unies. 15. Nous réaffirmons notre engagement à renforcer davantage la coopération Afrique-Inde aux Nations Unies, au G77 et dans d autres instances multilatérales en vue du règlement des questions d intérêt commun. Il est nécessaire de procéder d urgence à la réforme complète des Nations Unies pour leur permettre de faire face plus efficacement aux défis du monde actuel. Nous partageons le point de vue que les Nations Unies doivent fonctionner d une manière plus transparente et plus efficace et que la composition de leurs principaux organes doit refléter les réalités actuelles. En particulier, l élargissement du Conseil de Sécurité, en ce qui concerne ses membres permanents et ses membres non permanents, est essentiel dans le processus de réforme des Nations Unies. 16. L Inde prend note de la Position commune africaine et des aspirations des pays africains à obtenir la place qui leur revient de droit comme nouveaux membres permanents avec les pleins droits, dans un Conseil de Sécurité élargi, tel que mentionné dans le Consensus d Ezulwini. Nous Africains, prenons note de la position et des aspirations de l Inde à devenir un membre permanent avec les pleins droits dans un Conseil de Sécurité élargi. Nous notons l engagement actif et constructif des deux parties dans le processus de réforme des Nations Unies. Nous convenons de renforcer davantage la coopération qui existe entre nous pour une réforme véritable et rapide des Nations Unies dans son ensemble, y compris la revitalisation et le renforcement du rôle de l Assemblée Générale, la reforme et l extension du Conseil de sécurité ainsi que les méthodes de travail des Nations Unies. 17. Nous estimons que la sécurité de toutes les nations sera renforcée par l élimination générale, vérifiable et sans discrimination des armes nucléaires et des autres armes de destruction massive. Nous renouvelons notre attachement au consensus contenu dans le document final de la dixième session spéciale de l Assemblée Générale des Nations Unies consacrée au désarmement, selon lequel la priorité dans les négociations de désarmement doit être accordée au désarmement nucléaire. Nous lançons un appel à la négociation de mesures spécifiques susceptibles de réduire et d éliminer à terme les armes nucléaires et d instaurer ainsi un monde exempt de toute arme de destruction massive tel que mentionné dans le Plan d Action Rajiv 4

Gandhi de 1988 et le Traité faisant de l Afrique une Zone exempte d Armes nucléaires (le Traité de Pelindaba) de 1995. 18. Nous condamnons sans équivoque le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations. Un acte de terrorisme où qu il se produise, constitue une menace pour l ensemble de la communauté internationale. Nous reconnaissons la nécessité de renforcer davantage la coopération internationale pour combattre le terrorisme dans le monde et la nécessité pour les Etats membres de se conformer à toutes les conventions internationales sur le terrorisme et aux protocoles y relatifs ainsi qu aux résolutions du Conseil de Sécurité sur la lutte contre le terrorisme. Nous convenons de fournir des efforts conjoints en vue de la finalisation, dans les meilleurs délais, d une Convention globale sur le terrorisme international aux Nations Unies. 19. Nous affirmons que la coopération entre l Afrique et l Inde a été, depuis ses débuts, un exemple utile de coopération Sud-Sud. Nous nous sommes efforcés, au cours du présent Sommet, de trouver des moyens pour consolider le partenariat Sud-Sud, en tenant compte des nouvelles compétences qui ont émergé en Afrique et en Inde. En conséquence, Nous avons élaboré et adopté un Cadre de Coopération qui permettra le développement dynamique du partenariat Afrique-Inde. Les dirigeants Africains se félicitent vivement des initiatives qui ont été annoncées au présent Sommet par le Premier Ministre de la République de l Inde, S.E. Dr. Manmohan Singh, et qui serviront de contribution pour la mise en œuvre du Cadre de Coopération. Nous avons convenu que l Afrique et l Inde renforceront leurs relations bilatérales, et que l Inde de son côté renforcera progressivement son partenariat avec l Union Africaine et les Communautés Economiques Régionales. 20. Nous avons également convenu qu outre les échanges politiques de haut niveau que nous avons entre nous dans les fora bilatéraux, régionaux et multilatéraux, l Afrique et l Inde se réuniront tous les trois ans. En conséquence, Nous convenons que le prochain Sommet Afrique - Inde aura lieu en 2011 en Afrique. Afin d assurer la mise en œuvre effective de la présente Déclaration et du cadre de coopération, Nous avons décidé de mettre en place le mécanisme de mise en œuvre suivant : 21. Sans préjudice pour les programmes indiens actuels et futurs aux plans bilatéral et des CER et a d autres niveaux, nous avons convenu d élaborer un Plan d Action conjoint ainsi qu un mécanisme approprié de suivi, dans un délai d un an pour la mise en œuvre de notre cadre de coopération. 22. Nous, Chefs d Etat et de gouvernement et Chef de Délégation représentant l Afrique au présent Sommet, saisissons cette occasion pour exprimer nos remerciements au Gouvernement et au peuple de l Inde et, en particulier, à Leurs Excellences le Président et le Premier Ministre de l Inde pour avoir accueilli le présent Sommet du Forum et pour l accueil chaleureux et la généreuse hospitalité qui nous ont été accordés. Le présent 5

Sommet du Forum a cimenté davantage les relations séculaires qui existent entre l Afrique et l Inde, relations qui sont mutuellement bénéfiques et qui sont basées sur la confiance mutuelle, l égalité et la solidarité. 23. Le Premier Ministre de l Inde, au nom du Gouvernement et du peuple de l Inde, saisit cette occasion pour remercier les Chefs d Etat et de Gouvernement et les Chefs de Délégation d Afrique d avoir accepté l invitation à participer au présent Sommet du Forum Afrique-Inde et pour leurs propositions très constructives et très utiles destinées à renforcer et à redynamiser le partenariat Afrique-Inde. Publié à New Delhi, le 9 avril 2008 6