Défendre mes droits: C est pas fou!

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Page1 LE DROIT AU RESPECT DE LA DIGNITE

Transcription:

Défendre mes droits: C est pas fou!

Déroulement Présentation du Collectif de défense des droits de la Montérégie La stigmatisation Les mythes Les abus de pouvoir et leurs impacts L appropriation du pouvoir Conclusion Évaluation

Objectifs Connaître et reconnaître le processus de stigmatisation et les principaux préjugés envers les personnes ayant un problème de santé mentale Connaître les principaux articles de loi Reconnaître que faire respecter ses droits est aussi un élément important d une démarche d appropriation du pouvoir Reconnaître que tous les intervenants ont un rôle à jouer dans le respect des droits des personnes ayant un problème de santé mentale

CDDM Aideret accompagner des personnes ayant ou ayant eu un problème de santé mentale Promouvoir la défense des droits Agir face aux pratiques et aux politiques Aider la personne à se défendrepar elle-même Informeret accompagnerafin de porter plainte ou exerces un droit Mobilisertoute personne de la Montérégie à la défense des droits des personnes ayant ou ayant eu une problématique de santé mentale

Stigmatisation Lorsqu une personne a un problème de santé mentale, des mythes importants nous viennent à l esprit: L inaptitude La dangerosité L expert La médication

Stigmatisation Définition: La notion de stigmatisation s inscrit dans un processus social complexe mettant en relation plusieurs autres concepts tels que l étiquetage social et la discrimination, la déviance et la normalisation (ou la «dénormalisation» ) des comportements, la vulnérabilité et les rapports de pouvoir, la représentation sociale, voire même l identité.(bustamante 1998)

Les 7 étapes du processus de stigmatisation Individuel Collectif Réductionnisme Amplification de la différence Aveuglement «Dénormalisation» Discrimination Marginalisation Exclusion-rejet

Mythes 1. Biologique «Nous sommes à l ère du tout biologique, un discours qui cherche dans le cerveau ou les gènes l origine de tous les comportements du divorce à l intelligence, en passant par l orientation sexuelle et de toutes les maladies, de la fibrose kystique en passant par la dépression et la schizophrénie.»-j.-claude St-Onge, philosophe2

Mythes 1. Biologique La psychiatrie n est pas une science exacte La pilule du bonheur L envers de la molécule

Mythes 1. Biologique Médicalisation du social Passage du «normal» au «médical» Réponse à la souffrance Le nombre de diagnostics dans le DSM a explosé, passant de 106 à 374, de 1952 à 1994.

Mythes 2. Pouvoir du sarreau L inaptitude «Lorsque j étais hospitalisé, personne ne tenait compte de MA façon de voir le traitement, de mes peurs Bref, personne ne tenait compte de ce qui sortait de ma bouche mais par contre ce qui entrait dans ma bouche était très important pour eux. Lorsque je parle de ces personnes, je parle des professionnels, mais aussi de ma famille. C est comme si on disait que j étais malade et que j étais incapable de prendre une décisionrationnelle.» Personne utilisatrice.

Mythes 2. Pouvoir du sarreau Le consentement aux soins La disparité entre le «oui» et le «non» La crédibilité L expert La vérité absolue (le tout puissant) Ne reconnaît pas le savoir de la personne

Mythes 3. Dangerosité «L'amalgame fait par le grand public, les médias et les politiques entre maladie mentale et violence doit cesser, car il est une violence de plus faite aux personnes malades. Cette idée reçue génère des peurs, des réactions de rejet qui entraînent de graves conséquences sur leur santé et sur leur vie. Cette "schizophobie", comme la xénophobie et l'homophobie, doit être combattue.»-vincent Girard, psychiatre

Mythes 3. Dangerosité Les médias Méconnaissance de la santé mentale Clichés face à la schizophrénie Médication

Mythes 3. Dangerosité Dérangerosité La personne est dérangeante La société n est pas à l aise (médicalisation du social)

Les abus de pouvoir et leurs impacts Les 3 systèmes dont les droits sont bafoués: Système psychiatrique Système judiciaire Système administratif

Les abus de pouvoir et leurs impacts Le système psychiatrique Il est important de préciser qu une personne qui vit un problème de santé mentale a les mêmes droits que tous les citoyens.

Voici les principaux articles de la LSSSS portant sur les droits des personnes utilisatrices Droit à l information Art.4 sur les services et les ressources disponibles sur les façons d y accéder Art.8 sur son état de santé et de bien-être sur les options qui s offrent à la personne de tout accident et des mesures qui seront prises

Voici les principaux articles de la LSSSS portant sur les droits des personnes utilisatrices Droit aux services Art.5 adéquats sur les plans scientifiques, humains et sociaux offerts avec continuité de façon personnalisée et sécuritaire Restriction Art.13 en tenant compte des ressources disponibles

Voici les principaux articles de la LSSSS portant sur les droits des personnes utilisatrices Droit au consentement aux soins Art.9 Inviolabilité de la personne Doit être donné de façon libre et éclairée En cas d inaptitude, doit être donné par un tiers autorisé Restriction Sauf en cas d urgence

Consentement libre et éclairé Les éléments essentiels à une prise de décision libre et éclairée: Diagnostic Nature du traitement Gravité de l intervention Effets possibles sur la santé Bénéfices et avantages des soins Traitements alternatifs etc.

Principe d inaptitude en droit de la santé mentale Questions afin d évaluer l aptitude de la personne: La personne comprend-elle la nature de la maladie pour laquelle un traitement lui est proposé? La personne comprend-elle la nature et le but du traitement? La personne comprend-elle les risques et les avantages du traitement si elle le subit? La personne comprend-elle les risques de ne pas subir le traitement? La capacité de comprendre de la personne est-elle affectée par sa maladie?

Voici les principaux articles de la LSSSS portant sur les droits des personnes utilisatrices Droit au professionnel et à l établissement de son choix Art.6 L usager peut circuler librement dans le réseau (sauf CLSC) Le professionnel peut accepter ou refuser, sauf en cas d urgence Restriction : article 13 En tenant compte des ressources disponibles

Voici les principaux articles de la LSSSS portant sur les droits des personnes utilisatrices Droit de participer aux décisions Art.10 à toute décision affectant son état de santé et de bien-être participer au plan d intervention, de services et aux modifications Le préjugé favorable

Voici les principaux articles de la LSSSS portant sur les droits des personnes utilisatrices Droit de recevoir des soins en cas d urgence Art.7 précède la liberté du personnel engage la responsabilité de l établissement envers les soins l établissement doit voir à ce que les services soient offerts s il ne peut les fournir

Voici les principaux articles de la LSSSS portant sur les droits des personnes utilisatrices Droit d être accompagné Art.11 pour obtenir des informations pour entreprendre une démarche relative à un service par une personne de son choix: un conjoint, parent, comité d usagers, organismes communautaires

Voici les principaux articles de la LSSSS portant sur les droits des personnes utilisatrices Droit d accès à son dossier Art.17 à 28 confidentialité peut avoir accès à son dossier dans les plus brefs délais pour les usagers de plus de 14 ans faire transférer son dossier assistance d un professionnel révision d un refus d accès au dossier

Voici les principaux articles de la LSSSS portant sur les droits des personnes utilisatrices Droit d exercer un recours et droit de porter plainte Art.16 et Art.33 à 73 contre un établissement, ses administrateurs, employés, stagiaires, internes et professionnels ne peut y renoncer auprès des différentes instances d être assisté et accompagné SANS REPRÉSAILLES Art.73

Pourquoi les utilisateurs de services en santé mentale n exercent pas leurs droits?

Les mesures de contrôle Art.118.1

La contention chimique La loi n est pas claire au niveau de la contention chimique.

Ce que l on voit dans nos pratiques Mesure punitive Plan de chambre Non respect du protocole

Les abus de pouvoir et leurs impacts Le système juridique La loi P-38.001 Loi sur la protection des personnes dont l état mental représente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui.

Loi sur les personnes dont l état mentale représente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui (Loi P-38)

Loi sur les personnes dont l état mentale représente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui (Loi P-38)

Loi P-38 Quatre (4)dérapages importants quant à l application de cette Loi: Requête accordée en majorité Dangerosité Information/représentation Consentement

Les abus de pouvoir et leurs impacts Le système administratif CSST SAAQ Ministère de l emploi et de la Solidarité sociale Régie du logement Etc

Bafoués un jour Problématique En santé mentale Bafoués toujours? Médicalisation Droit(s) bafoué(s) Problématique(s) sociale(s)

L appropriation du pouvoir Définition: «Une orientation axée sur l accroissement des forces existantes des individus et des communautés.» (Ninacs, 2003) «La capacité des personnes et des communautés à exercer un contrôle sur la définition et la nature des changements qui les concernent.» (Rappaport, 1987)

Quatre composantes essentielles l appropriation de son pouvoir 1-La participation 2-La compétence 3-L estime de soi 4-La conscience critique

Quatre éléments de l appropriation du pouvoir individuel et collectif dans une démarche d amélioration de la santé mentale 1) Pouvoir choisir: avoir la possibilité d exercer des choix libres et éclairés. 2) Pouvoir participeractivement aux décisions qui ont un impact sur sa vie. 3) Pouvoir actualiser son potentiel personnel, professionnel et social. 4) Pouvoir connaître, comprendre, exercer et défendre ses droits.

Appropriation du pouvoir Individuel Collectif Participation Compétences Estime de soi Conscience critique Conditions de base Interaction Motivation Perte de pouvoir Participation citoyenne Solidarité Justice sociale

Conclusion «Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.»

MERCI