La chapelle de Luzay Une réunion de famille

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La chapelle de Luzay Une réunion de famille F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 2

Construction de la chapelle Le 28 avril 1872, André BELOT écrit à Jules BONNIN et rédige sa lettre ainsi : «Mon maçon était si malade qu il est mort cette nuit. Nous n avons donc plus rien d arrêté et nous devons chercher à nous pourvoir par ailleurs. Vous m avez parlé d un individu qui aurait pu mener l affaire à bonne fin : si vous en êtes convaincu, prévenez le et venez avec lui, nous agiterons la question. Dans le cas contraire, je m adresserai aux VIAU, quelques centaines de francs de plus pour l habitation commune de la famille n est pas un chiffre qui vaille la peine de s arrêter pour avoir quelque chose de solide et propre. Je vous le repette si vous croyez que l ouvrier dont vous m avez parlé soit capable, prenons le, c est une affaire qui vous intéresse plus que moi, car dans un temps plus ou moins rapproché, le caveau sera tout pour moi tandis que vous êtes jeune et que vos descendants le conserveront tel quel. Agissez avec pleine et entière indépendance, sans craindre de me contrarier. Mille amitiés à toute la famille Votre oncle bien dévoué.» Mais il semblerait que le lieu d implantation de la chapelle choisi à l origine sur les terres qui appartiennent à André BELOT sur la commune de Luzay, ne puisse convenir pour recevoir un tel édifice. La nature du terrain doit présenter certaines caractéristiques, surtout quand il est question de creuser un caveau pour recevoir des sépultures (distances raisonnables par rapport à la rivière, aux puits existants et aux habitations). Le maçon choisi par André BELOT a dû accepter de construire la chapelle à condition que ces «règles d urbanisme» soient respectées. Et c est ainsi que, par la force des choses, il laisse le soin à son neveu Jules BONNIN de l acquisition d un terrain dont celui-ci a dû étudier les avantages certains auparavant. Ayant une certaine influence et une renommée non négligeable à Luzay, il lui est plus facile de mener cette transaction à bon terme. Le 1 er août 1872, Jules BONNIN et son épouse achètent à Madame Clarisse BARDET et son second époux René Auguste RENAUDIN, meunier demeurant à Sainte Radégonde de Thouars, 2 parcelles de terrain à Luzay. 1) Une parcelle de terres en luzerne située aux Vignes Blanches sous le numéro 71 section G du plan cadastral. 2) Une parcelle de terres sise au même lieu sous le numéro 72 section G du plan cadastral. Ces deux parcelles contiennent en tout 14 ares 85 centiares. Tous les arbres plantés sur ces 2 parcelles seront enlevés d ici le 1 er novembre prochain à la charge des vendeurs et resteront à leur profit. L acte de vente est passé chez Me BAFOUR, notaire à Thouars. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 3

Une fois le terrain débarrassé par les anciens propriétaires des noyers implantés dessus, libre à eux d envisager sereinement la construction de la chapelle. André BELOT contacte alors début 1873 Mr VIAU, entrepreneur de maçonnerie à Thouars, afin d élaborer le projet avec lui. Les transactions avec Mr VIAU sont consignés dans le livre de comptes que tient très soigneusement André BELOT, a savoir : 1 er acompte payé le 2 février 1873 2 ème acompte payé le 9 février 1873 3 ème acompte payé le 15 février 1873 4 ème acompte payé le 23 mai 1873 pour un total de 1275 francs. André BELOT règle également les dépenses suivantes : Marbre pour l autel le 2 février 1873 De la chaux payé à BARBOT le 15 février 1873 Transport des vitraux le 28 février 1873 Les vitraux peints le 6 mars 1873 Une nappe d autel le 5 avril 1873 Une nappe d autel le 9 avril 1873 Suite au courrier qu André BELOT a adressé à Jules BONNIN, il convient de déduire que ce dernier a également participé aux frais de construction de la chapelle funéraire, mais dans quelles proportions? Signature de VIAU visible sur le côté droit de la chapelle. Mr VIAU a participé à la restauration de la chapelle du château de Thouars en 1880. Il s est chargé de la taille des pierres et du dallage du sol. Il a également été choisi comme architecte pour la construction d un nouveau cimetière à Sainte Radegonde à la fin du XIX ème siècle. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 4

Situation, architecture extérieure et intérieure de la chapelle La chapelle est située à Luzay, en dehors du cimetière, à côté de la salle des loisirs. Elle a été acquise par la mairie en 2008 afin qu elle soit préservée de l oubli. Chapelle Implantation de la chapelle sur les terres de Jules BONNIN à Luzay Son soubassement est en pierre de Chauvigny (Vienne). Ce matériau résiste mieux à l humidité des sols. Sa partie supérieure est constituée de parpaings de tuffeau. Ces pierres de couleur crème sont en craie sablonneuse à grain fin qui facilite leur taille. De nombreux châteaux, églises et demeures sont en tuffeau. Les paysans carriers ou perreyeux extrayaient ce matériau dans des carrières ou dans des sites qui ont ensuite donné naissance aux habitations troglodytes. Sa toiture est en ardoise. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 5

Son architecture de style néogothique est semblable à celle de la chapelle Jeanne d Arc de Thouars. Deux pierres tombales sont accolées sur son côté droit. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 6

Ce qui est inscrit sur une :.. EPOUSE DE FEU GUERIN DECEDEE A LA ROCHE DE LUZAIS..DIEU POUR LE REPOS DE SON.I.AME Ce qui est inscrit sur l autre : ICI REPOSE LE CORPS DE M. GU..NT MEMAIN DE LA ROCHE DE...Per ET MAIRE DE LUSAIY DEcédé...841 A L AGE DE 72 AN PRIEZ POUR LUI. En poussant la porte de cette chapelle, voici ce que vous allez découvrir : F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 7

L aménagement intérieur est stylé. A hauteur de l autel, une frise murale court sur les murs. Quelques ornements taillés dans la voûte complètent le décor. La pierre d autel est en marbre gris. Une relique est insérée dans une cavité appelée sépulcre qui est scellée avec du plâtre. Cette pierre a été consacrée. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 8

Décors au dessus de l autel. Vitrail au dessus de la porte F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 9

. 6 départs de voûtes au plafond sculptées avec un motif différent. Trappe circulaire permettant l accès à la crypte funéraire. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 10

Sous la chapelle, la crypte funéraire Une trappe mène à la crypte qui se situe 3 mètres au-dessous de la chapelle. Celle-ci a une longueur de 4,00 m, une largeur de 2,5 m et se divise en 4 cellules. 2 1 3 4 Petit cercueil 1 2 3 4 1 cercueil d adulte et un reliquaire posé dessus. 4 cercueils d adultes. 1 cercueil d adulte. 1 cercueil d enfant sur la terre battue. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 11

Les cercueils sont constitués de zinc recouverts de bois. Mais avec le temps, le bois s est dégradé laissant apparaître uniquement le zinc. Le reliquaire est en bois. 3 sont des parallélépipèdes rectangles 4 sont des parallélépipèdes rectangles surmontés d un volume «tas de sable» dont 2 sont cintrés. Les cercueils sont de forme différentes car il est très probable que les plus anciens sont les plus simples et les plus récents, les plus «stylés». Poignée d un cercueil. La crypte renferme donc 7 cercueils et un reliquaire. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 12

La plaque sous l autel En dessous de l autel, une plaque de marbre de couleur claire avec ces mots gravés Cette chapelle a été érigée en 1873 pour recevoir le corps de Edmond Marie Armand BELOT âgé de 21 ans lieutenant de Mobiles tué à la bataille de La Bourgonce (Vosges) le 6 octobre 1870 Priez pour lui. Voici l histoire de celles et ceux qui ont contribué à l existence de cette chapelle. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 13

Edmond Marie Armand BELOT Edmond Marie Armand BELOT est né à Thouars le 19 octobre 1849. Il est le fils d André BELOT et de Félicité Pauline GUERIN. Il est baptisé à l église Saint Médard de Thouars le 22 octobre 1849 et a pour parrain Armand François Symphorien GARSUAULT son grand-oncle et pour marraine Marie Félicité GARSUAULT sa grand-mère. Edmond BELOT enfant puis au collège F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 14

Il fait des études au collège puis intègre pendant 5 ans le lycée impérial de Poitiers. Edmond BELOT dans son uniforme du lycée impérial de Poitiers Photo V MOTTE Poitiers (86) F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 15

Un enseignement pluridisciplinaire y est dispensé : Le français (récitation, composition, discours), l anglais, le latin, le grec, l histoire, la géographie, la physique, les mathématiques (arithmétique et géométrie), l histoire naturelle, le dessin, la musique, la rhétorique et l éducation religieuse. Edmond est un élève studieux qui excelle en français, musique et dessin mais qui se passerait très volontiers du grec, du latin et des mathématiques. Il lui arrive d être en retenue, voire même privé de sortie, mais il essaie au maximum de se conformer au règlement de l établissement. Il a passé un accord avec ses parents : recevoir de l argent en contrepartie de chaque bonne composition. Mais il n hésite pas à en réclamer régulièrement car il est plutôt dépensier. Pastel d Edmond BELOT juin 1863 (Auteur inconnu) F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 16

Il écrit très régulièrement à ses parents pour les tenir informés de ses résultats et de sa vie au lycée (environ 250 lettres). Quelques extraits de ses courriers en témoignent : 19 octobre 1864 : «Et en avant la satanée version latine en quoi nous composons demain. Quelle scie!.» 20 octobre 1864 : «Un de mes camarades est mort. Il est tombé évanoui dans le dortoir, on l a relevé raide comme une barre de fa.» 19 décembre 1864 : Il réclame souvent à ses parents de lui envoyer de la nourriture. Ses pêchés mignons sont le chocolat, le fromage et la limonade. «Ne manquez pas de m envoyer de la boustifaille dont je manque tant.» 17 octobre 1865 : Edmond adore la musique. Il étudie le violon. Mais il affectionne également les percussions. «Je vais passer grosse caisse dans la musique de cuivres en raison de mon ancienneté à la science de ROSSINI.» 28 octobre 1865 : Un de ses amis (Charles) lui a écrit et lui souhaite du succès et du poignet pour sa grosse caisse. «Le poignet ne manque pas mais le succès a manqué en version grecque, je suis 16 ème.» «Mon violon a meilleur son depuis qu on y a changé l âme, malgré cela, c est toujours un sabot». Dessin d Edmond BELOT En 1866, il monte une symphonie pour 12 personnes, il est 1 er violon et chef d orchestre. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 17

18 janvier 1866 : Il n a pas de lettre de ses parents depuis 8 jours. «Quel cataclysme épouvantable a bouleversé la ville, on l a ensevelie sous les décombres? Quel tremblement de terre vous a détruits? Quel incendie a consumé votre maison et brulé vos plumes et vos papiers? Papa est-il tombé de voiture ou maman est-elle tombée d une échelle en arrangeant les poiriers?» 21 janvier 1866 : Il fait un excellent résultat en thème latin et il pense être 6 ème ou au plus 7 ème. «Si je ne suis que 7 ème, celui qui est avant moi a copié». 22 mai 1866 : «J envoie 3 livres que je recommande particulièrement à maman. Elle m en dira des nouvelles si toutefois elle veut bien elle-même se dérouiller la main en me l écrivant car je veux bien être pendu si je connais son écriture. Elle doit bien avoir oublié depuis longtemps comment s écrit son nom». 30 juin 1866 : «Si j en crois tout le monde, je grandis comme une perche. Ayez soin de faire élever vos portes.» Bouton de l uniforme scolaire d Edmond BELOT 13 juillet 1866 : «J ai bien reçu la lettre de maman qui m a fait bien plaisir non pas pour le mandat qu elle contenait mais parce que j y ai vu qu elle savait encore écrire mais elle écorche l orthographe comme un Suisse.» 25 novembre 1866 : «Mr LEVEQUE était tranquillement à donner ses leçons sans se douter de l orage qui le menaçait et qui pouvait subitement fertiliser son front.» F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 18

14 décembre 1866 : «Je suis atteint d un atroce rhume de poitrine et d un infernal rhume de cerveau qui fait de mon nez un des jets d eau de la place de la Concorde.» 7 mai 1867 : «J ai payé tout le monde maintenant mon porte-monnaie n a plus que le souvenir de ce qu il a contenu.» Porte-monnaie d Edmond BELOT 30 janvier 1868 : «Il est décidé que j irai fermer la chasse le 1 er jeudi de février, je serai libre une fois de plus et c est ce à quoi je tiens plus qu à tout le reste.» «Plaise à Dieu que Kébir ressemble à celui qu a enfanté ma plume car ce serait un magnifique animal.» F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 19

Le 5 août 1868, il est reçu au baccalauréat ès Lettres. Il devient ensuite clerc de notaire chez Me BAFOUR à Thouars. Jeune homme d 1 m 63 et de physionomie heureuse, il fait le charme de sa ville natale par ses qualités d esprit et de cœur. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 20

En juillet 1870, il est en vacances à Marennes (17) dans la famille de son père. Il a déjà l intention d intégrer la Garde Nationale Mobile des Deux-Sèvres, créée par la loi de 1866. Ses parents sont alarmés de cette décision et essaient de l en dissuader, ce qui contrarie fortement Edmond. Les régiments des gardes mobiles furent formés d après une organisation spéciale qui regroupe autour d un même drapeau tous les enfants du département. Dès l origine, le régiment des Deux-Sèvres comprend 3 bataillons dont les cadres sont recrutés parmi d anciens officiers et de jeunes hommes intelligents et dévoués. Création des bataillons composés au total de 3600 hommes : -Le 1 er bataillon à Parthenay le 14 août 1870. -Le 2 ème bataillon à Melle le 15 août 1870. -Le 3 ème bataillon à Niort le 13 août 1870. C est ainsi que le 15 août 1870, Edmond BELOT rejoint le 2 ème compagnie des Mobiles à Melle où il devient sous-lieutenant. bataillon de la 1 ère Ses signes particuliers relevés sur son dossier militaire sont : cheveux et sourcils châtain foncé, yeux gris roux, front rond, nez long et mince, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, teint clair et une cicatrice au front. Edmond BELOT F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 21

Voici des extraits des courriers qu Edmond BELOT a envoyé à ses parents de ses jours passés chez les mobiles : Melle le 15 août : «Nous sommes accablés de besogne. Mon lieut est un de mes anciens camarades de collège, le capitaine ne sait rien de plus que nous et ne s occupe de rien, il trouve bon tout ce qu on fait ; il a autant besoin d éducation que nous. Ma compagnie est composée de bons paysans tout à fait facile à manier.» Melle le 16 août : «Nous sommes accablés de besogne car les sous-officiers et même une partie des officiers ne sont pas nommés. Mon lieutenant est absent, le capitaine est idiot, il ne fait pas œuvre de ces dits doigts de sorte que tout me tombe sur le dos, je me suis couché hier à 2 heures. Cela heureusement ne peut durer, demain j aurai 2 aides. Nous restons une dizaine de jours encore ici.» Boutons de l uniforme d Edmond BELOT Melle le 17 août : «J ai enfin un instant de libre, j en profite : j arrive de l exercice, je suis exténué, j ai une extinction de voix, je fais tout, mon capitaine ne fait rien, il ne veut pas commander les manœuvres, il sait à peine écrire, il ne me sert qu à faire la police. Heureusement je viens de mettre la main sur 2 bons sous-officiers, désormais ils feront ma besogne. Tous mes collègues sont dans le même cas, les autres officiers ne sont pas rendus ou ne sont pas nommés, il y a deux compagnies de 320 hommes où il n y a qu un sous-lieutenant, pour moi, j en ai 174 qui marchent comme un seul homme ; ce sont de bons bougres. A part l énormité du travail, nous ne sommes pas mal, nous avons une bonne pension à 4 francs par jour ; quand nous allons être un peu délivré, nous ne serons pas malheureux.» F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 22

Melle le 19 août : «J ai la direction de l école des tambours. Je vais dans un champ. Je prends un livre et pendant ce temps-là, je les laisse taper la peau d âne à leur aise. Notre corps d officiers n est pas encore complet, nous ne sommes pas plus d une quinzaine, mais chaque jour, il nous en arrive de nouveaux. Les nouvelles de la guerre sont très favorables, mais néanmoins la garde mobile restera organisée après la paix, quoique sur un pied moins sévère. Demain je pense recevoir mon équipement complet, je ne serai à proprement parler, militaire que demain, quoique jusqu à présent, j en ai bien fait le métier.» Melle le 22 août : «Nous avons reçu des fusils aujourd hui, il va falloir faire un exercice sérieux. Désormais, ce ne sera plus un peu, nous irons au tir, à l escrime, etc.» Ceinture de l uniforme d Edmond BELOT Melle le 30 août : Je viens de recevoir une dépêche qui m a surpris, car je vous avait écrit samedi une assez longue lettre que probablement vous n avez pas reçue. Je ne vous disais rien de très particulier, si ce n est qu a Melle, nos mobiles sont excessivement calmes et n imitent en rien la turbulence des Parthenaisiens. Je vous annonçais également que je venais d avoir de l avancement et que je venais d être nommé lieutenant dans ma compagnie. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 23

Melle le 2 septembre : «Il n est encore nullement question de départ, les Prussiens seront sous les murs de Paris bien avant que nous soyons prêts à partir. Que veut-on donc faire de nous? Le colonel BOUGET nous écrivait hier : «Vos fusils, quelque imparfaits qu ils vous paraissent, seront très suffisants derrière les murs d une place, car on n a pas l intention de vous expédier en rase campagne». C est déjà une chance de salut.» Melle le 16 septembre : «Nous avons à l instant notre ordre de départ pour Niort.» Niort le 23 septembre : «Niort offre maintenant un aspect tout à fait inaccoutumé, on ne voit que des soldats, il y a ici 3700 mobiles, 2000 cuirassiers, 1600 artilleurs et ce soir on attend les Mobiles de la Corrèze : c est un brouhaha à en perdre la tête.» Niort le 24 septembre : «Notre ordre de départ est enfin rendu, dans 2 heures nous roulerons sur la route de Vierzon. Le bataillon de Niort vient de partir, celui de Parthenay part à 4 h, nous nous réunirons à notre destination. Je vous écrirai aussitôt notre arrivée ce que l on compte faire de nous, pour le moment je l ignore et je n ai pas le temps de vous donner de plus longs détails.» Morceau de dragonne en soie de l uniforme d Edmond BELOT Vierzon le 27 septembre : «Nous sommes ici environ 12000 hommes mais à chaque instant, il en arrive, il va bientôt y avoir un véritable corps d armée pour arrêter les Prussiens qui voudraient aller à Bourges. Je ne pense pas que nous fassions le coup de feu, dans tous les cas, nous ne serons pas en ligne, nous ferons la guerre de Vendée, on n a pas du moins à craindre les coup de canons : c est un avantage marqué. Quoiqu il en soit, si je fais la guerre et que je sois blessé, je serai du moins certain de ne pas demeurer sur le champ de bataille, car j ai tellement l affection de mes hommes, qu ils m ont juré qu ils me porteraient plutôt sur leurs épaules. Ne vous alarmez donc pas du voisinage de ces maudits Prussiens, nous ne les verrons pas et quand même nous les verrons, ils ne nous font pas peur, nous sommes des lapins qui saurions bien nous tirer d affaire. Que diable! nous sommes ici 3500 du pays, ils n en feraient pas qu une bouchée! Qu ils prennent garde plutôt à leurs côtes. Vous trouverez que je suis bien belliqueux, ce qui est d autant plus ridicule que je ne suis pas du tout en face des Prussiens, ce qui ne m arrivera probablement jamais. Je jappe de loin, c est vrai mais ma foi, s il faut aboyer de près, j aboyerai tout comme un autre, et je ferai bien attention à moi.» F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 24

Vierzon le 2 octobre : «Nous allons encore rouler notre bosse plus loin, nous venons de recevoir l ordre de filer à Epinal dans les Vosges, c est un voyage de 2 jours au moins en chemin de fer, c est respectable. Nous ne serons pas plus éloignés des Prussiens qu ici, mais au moins nous serons plus à couvert dans les forêts et les montagnes, c est une consolation ; nous sommes tous enchantés d aller là-bas.» Epinal le 4 octobre : «Nous sommes arrivés ici après 36 heures de chemin de fer et nous allons faire une petite promenade dans les montagnes, uniquement pour nous former à la marche, car l ennemi est encore loin d ici. Je ne sais pas quand nous rentrerons et par conséquent quand je pourrai vous donner de mes nouvelles, car dans la montagne, je ne pourrai écrire. N essayez pas de me répondre, votre lettre n arriverait pas. Je ne sais même si la mienne vous arrivera.» Morceaux de dragonne en or de l uniforme d Edmond BELOT La Garde Mobile n est point organisée au moment de la déclaration de guerre de 1870 comme le fait bien ressentir Edmond BELOT dans ses courriers. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 25

Intégralité du dernier courrier envoyé des Vosges d Edmond BELOT. Bruyères le 5 octobre Chers parents Bruyères où nous venons d arriver après une nuit passée en chemin de fer est une charmante petite ville admirablement plantée entre 2 rangées de montagnes où je passerais volontiers quelques jours, mais comme on nous fait voyager pas mal, comme vous voyez, il est probable que nous n y resterons pas plus longtemps qu ailleurs. Il est donc inutile de m y adresser une lettre. Je ne sais pas trop si cette lettre vous arrivera, car les Prussiens ont quelques détachements dans les environs qui pourraient bien interrompre les communications. Il y en avait même un ici hier soir qui a décampé à notre arrivée, oubliant cinq trainards dont 4 ont été pincés. Ce soir, nous allons aller coucher dans la montagne, on n a à y craindre que le froid, les bougres sont loin, ils ne sont pas en force. Ne vous inquiétez pas si vous ne recevez pas de lettres pendant qq. jours, cela tiendrait au manque de munitions et au vue des communications. (santé excellente) je vous embrasse. Edmond BELOT en uniforme des Gardes Mobiles. Daguerréotype 1870. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 26

Le 6 octobre, le régiment est dirigé à la Bourgonce, à environ 25 kilomètres de Bruyères, à l ouest de Saint-Dié, pour livrer sa première bataille. Environ 10 000 prussiens se trouvent dans cette région. La journée est terrible, le feu commence à 7h00 le matin et se termine à 17h00. Le lieutenant BELOT est chargé de la défense de Nompatelize, hameau de la Bourgonce. Il doit y arrêter les Prussiens. Ceux-ci opposent une résistance farouche. Déjà beaucoup de soldats français perdent la vie suite à l incendie causé par les bombardements ennemis. Désormais, la fuite est la seule issue. La maison des «dernières cartouches» à Nompatelize, combat du 6 octobre 1870. (Photo internet) Mais le lieutenant BELOT est atteint par une balle à la cuisse. Des Prussiens se précipitent sur lui, lui demandent s il est français. «oui, je le suis» répond-il courageusement. Ils le lardent alors de coups de baïonnettes et l assomment à coups de crosses. Malgré tout, il respire encore. C est alors qu un officier prussien lui tire une balle dans la tempe. Le 6 octobre 1870, le lieutenant Edmond BELOT est mort à l aube de ses 21 ans. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 27

Combat de la Bourgonce (Photo Internet) A Thouars, les parents dont les fils sont partis à la guerre attendent des nouvelles avec impatience. André BELOT a reçu des informations indiquant que son fils fait parti des blessés. Il attend une dépêche de Niort car il veut se mettre en route pour le ramener. Mais il finira par apprendre le décès de son fils par une missive envoyée par un survivant au massacre. Quelques jours plus tard, muni d un sauf-conduit, il se rend dans les Vosges explorer les champs de bataille. Mais les morts sont déjà ensevelis. C est à Nompatelize que le curé l informe du lieu d une fosse où sont enterrés un groupe de soldats et un officier. Le père finit par y trouver son fils en disant : «c est lui ce doit être lui». Le malheureux jeune homme a le corps criblé de coups de baïonnettes, la face écrasée, méconnaissable. L identification se fait grâce à la marque de ses chaussettes et à sa commission d officier restée dans sa poche transpercée. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 28

Commission provisoire remise au lieutenant Edmond BELOT le 1 er septembre 1870 par le Général de division commandant la 15 ème division militaire. En bas de cette missive, il est écrit : «Cette commission, pliée en quatre, a été traversée d un coup de baïonnette qui a enlevé les morceaux qui manquent.» F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 29

Son père se charge de rapatrier le corps du jeune lieutenant début mars 1871. 300 lettres de faire-part sont imprimées. Ses obsèques ont lieu le 21 mars 1871. Une cérémonie est célébrée à l église Saint-Médard de Thouars et le cortège se dirige ensuite à Luzay où Edmond BELOT est inhumé dans le cimetière. Ce n est que le 21 avril 1871 qu un certificat de décès est établi par la mairie de Saint Rémy (Vosges) et transmis à André BELOT. Il est enregistré le 11 juillet 1871 à Thouars. Dans les derniers jours de mai 1873, Edmond BELOT est inhumé dans la chapelle. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 30

Les parents d Edmond BELOT Edmond Marie Armand BELOT est le fils d André BELOT né 12 mars 1815 à Dolus (Ile d Oléron) et de Félicité Pauline GUERIN née le 23 mars 1820 à Luzay. André BELOT et Félicité Pauline GUERIN se marient le 15 novembre 1843 à Luzay. André BELOT Pastel de Félicité Pauline GUERIN épouse BELOT Photo Jules ROBUCHON Fontenay (85) auteur inconnu Année inconnue Juin 1863 F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 31

Ils vivent à Thouars dans le quartier de la Franc-maçonnerie de 1847 à 1899. Ils sont propriétaires des sections cadastrales 79, 80 et 82 comprenant deux jardins, deux maisons et un pavillon. Actuellement, ces sections correspondent aux numéros 1, 1bis et 3 de la rue de la Trémoille. Rue de la Trémoille vers 1900, cpa Raineau F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 32

André BELOT est employé des contributions directes, puis commis à cheval des contributions indirectes et enfin receveur. Il occupe également un poste d administrateur à la Caisse d Epargne de Thouars et un poste au Conseil municipal de Thouars. C est une famille aisée possédant des fermes, des prés, des bois et des terres sur les communes de Luzay, Noirterre, Geay, Maulais et Bressuire. Ils emploient 2 domestiques, Ernestine et Louise. Ils font souvent des voyages à Paris, Poitiers, Nantes et l ile d Oléron entre autres. André BELOT pratique la chasse et tient un journal sur lequel sont inscrits les lieux de chasse ainsi que le gibier tué. Avec son épouse, ils ont eu une fille, Marie Valérie BELOT, née le 20 novembre 1848 à Thouars et décédée au même lieu le 30 novembre 1848 âgée de 11 jours. Le couple n a pas d autres enfants et donc aucun héritier direct. Ils souhaitent rendre hommage à leur fils tué au combat en lui faisant ériger une chapelle funéraire à Luzay. Plus tard, ils feront immortaliser son portrait dans un vitrail, et non des moindres, le vitrail du chœur de l église Saint Médard de Thouars s intitulant. «Saint Médard donnant le voile à Sainte Radegonde». Edmond BELOT est à gauche de Saint Médard et tient sa crosse. Les ateliers LOBIN de Tours en ont réalisé sa conception. Le vitrail est inauguré le 20 avril 1886. Il est financé en grande partie par la famille BELOT. Extraits de La Semaine Liturgique N 18 du Diocèse de Poitiers : «Une autre belle physionomie revit dans ces suaves couleurs, celle d un jeune officier de mobiles tué à l ennemi dans les plus mauvais jours de la guerre de 1870. Sa vue aussi fera couler plus d une larme et réveillera bien des souvenirs.» F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 33

Vitrail du chœur de l église Saint-Médard de Thouars Edmond BELOT à gauche de Saint-Médard. Ce vitral a été restauré en 2007 à l initiative de la mairie de Thouars. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 34

André BELOT décède le 5 septembre 1896 à Thouars à l âge de 81 ans. Son acte de sépulture daté du même jour indique qu il est inhumé dans le cimetière de Luzay mais en l absence de concession prise pour lui, il convient de déduire qu il est inhumé dans la chapelle. Son testament est ouvert par M e CHARIER, notaire à Thouars, le 12 décembre 1896. Il fait de son épouse sa légataire universelle Félicité Pauline GUERIN décède le 2 avril 1899 à Thouars à l âge de 79 ans. Elle est inhumée le même jour à Luzay. Son acte de sépulture ci-dessous mentionne «la chapelle funéraire» (Voir encadré). La succession de Félicité Pauline GUERIN veuve BELOT revient pour une moitié à sa nièce Françoise THAUNAT épouse de Jules Arsène Narcisse BONNIN et pour l autre à une seconde nièce Marie GUERIN épouse séparée de Alcibiade LAMOUREUX. Le Bocage et la Plaine du 06-04-1899. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 35

Les grands-parents maternels d Edmond BELOT et leurs descendants Pierre GUERIN est né le 3 février 1769 à Luzay et Marie Félicité GARSUAULT le 27 juillet 1780 à Noirterre. Ils se marient le 9 prairial de l an XIII à Noirterre. Ils ont 5 enfants tous nés à Luzay : 1) Delphine GUERIN née le 19 décembre 1807, mariée avec François THAUNAT le 15 novembre 1843 à Luzay et décédée le 9 avril 1882 à Luzay. 2) Pierre GUERIN né le 2 mai 1810, marié avec Florence GALLOT et décédé à Noirterre le 4 mai 1892. 3) Honoré GUERIN né le 3 février 1812, marié avec Octavie GALOT et décédé à Luzay le 10 novembre 1855. 4) Un enfant mort-né le 30 mars 1814. 5) Félicité Pauline GUERIN née le 23 mars 1820, mariée avec André BELOT le 15 novembre 1843 à Luzay et décédée le 3 avril 1899 à Thouars. Pierre GUERIN est maire de Luzay du 7 décembre 1840 pendant un peu plus d un mois. Cette famille réside au logis de Saint-Mesmin de la Roche de Luzay, ancien fief ayant appartenu notamment aux XIV ème et XV ème siècles aux familles SAUVESTRE, au XVI ème à la famille GENDROT et au XVII ème à Louis FOUCAULT de SAINT-GERMAIN, vice amiral de France. Ce domaine d environ 2 hectares comprend une grand maison, des dépendances, des écuries et du terrain. Il était autrefois appelé «hôpital» (dans le sens «hospitalité»). En effet, il servait de relais aux voyageurs et aux attelages. Les propriétaires de ce lieu étaient tenus de leur donner le couvert, un toit pour dormir. Ils prêtait de nouveaux chevaux pour gravir la montée de La Roche qui se trouvait sur la route de Thouars - Parthenay. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 36

3 photos du logis de Saint-Mesmin actuellement. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 37

Pierre GUERIN décède le 19 janvier 1841. Il est âgé de 72 ans et habite La Roche de Luzay. Il est l époux de Marie Félicité GARSUAULT et fils de Pierre GUERIN et Jeanne SERVANT. Marie Félicité GARSUAULT décède le 1 décembre 1861. Elle est âgée de 82 ans, et habite Saint Mesmin de La Roche. Elle est veuve de Pierre GUERIN et fille de Jacques GARSUAULT et de Rose GENDRON. Ils ont été inhumés dans l ancien cimetière de Luzay. Leurs pierres tombales sont accolées sur le côté droit de la chapelle comme le confirment les inscriptions gravées dessus : - L une concerne une femme épouse de feu GUERIN habitant la Roche de Luzay. - L autre concerne un maire de Luzay dont le nom commence par GU décédé en?841 à l âge de 72 ans avec comme autre indication Memain de la Roche. Un fragment de pierre a été retrouvé juste à côté sur lequel est inscrit :.LICITÉ Il a été remis dans la chapelle afin qu il ne soit pas enlevé du site. Après la construction de la chapelle, les corps des défunts ont été transférés à la crypte funéraire. Les ossements ont été mis dans un reliquaire Les actes d exhumation les concernant n ont pas été retrouvés. Morceau de croix provenant de la pierre tombale de Marie Félicité GARSUAULT F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 38

Delphine GUERIN Delphine GUERIN, sœur ainée de Félicité Pauline et donc tante maternelle d Edmond BELOT, se marie le 15 novembre 1843 avec François THAUNAT, entrepreneur de travaux publics originaire du Puy de Dôme et venu à Luzay afin de réaliser la construction du pont de La Roche situé sur la route royale n 138 reliant Bordeaux à Rouen. Pastel de Delphine GUERIN 47 ans Pastel de François THAUNAT (50 ans) 1855 auteur inconnu. 1855 auteur inconnu Ils habitent La Roche de Luzay et le 11 décembre 1844 nait leur fille Françoise Félicité Elisabeth, leur unique enfant. Pastel de Françoise THAUNAT. Date et auteur inconnus F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 39

En plus du pont de la Roche, François THAUNAT a contribué, entre autres, à la réparation de nombreuses routes et ponts à Saumur et Doué la Fontaine. Extrait du livre tenu par François THAUNAT concernant les dimensions de chaque pierre du pont de La Roche de Luzay. François THAUNAT décède le 20 juillet 1859 à Luzay âgé de 54 ans. Il est inhumé dans le cimetière de la commune. Delphine GUERIN décède le 9 avril 1882 à Luzay. Son acte de sépulture indique qu elle est inhumée dans le cimetière de la commune. Or, aucune concession n a été prise pour elle. Un droit de sépulture a pourtant bien été payé à la Fabrique. Droit de sépulture de Françoise THAUNAT En 1882, la chapelle étant déjà construite, il convient donc de déduire qu elle y a été inhumée. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 40

Françoise THAUNAT Françoise THAUNAT, fille de François THAUNAT et de Delphine GUERIN, se marie le 25 février 1867 à Luzay avec Jules Arsène Narcisse BONNIN, propriétaire demeurant à Neuvy Bouin. Elle est la cousine germaine d Edmond BELOT. Françoise THAUNAT Jules BONNIN Photo Clément LAGRIFFE Paris (75). Photo Clément LAGRIFFE Paris (75) Le 25 décembre 1867, leur fille Juliette BONNIN voit le jour à Luzay. Juliette BONNIN Photo Léopold DUBOIS, Poitiers (86) F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 41

Le couple réside dans un premier temps à la Roche de Luzay. Jules BONNIN fait parti du Conseil municipal de Luzay et également du Conseil de Fabrique de la commune. Tout comme son oncle André BELOT, Jules BONNIN aime la chasse et voici comment il est décrit sur son permis de 1874, année de ses 44 ans : 1m70, cheveux noirs, front large, sourcils noirs, yeux roux, nez moyen, bouche moyenne, barbe noir, menton fourchu, visage ovale, teint brun. Ils sont propriétaires de nombreuses terres et immeubles à Luzay, Neuvy Bouin, Maulais. Ils acquièrent ensuite une maison 8 et 9 rue Drouyneau de Brie à Thouars. Vers 1898, Jules BONNIN et Madame veuve BELOT, associés à d autres dont Alexandre DEVAUD, desservant de Luzay, souhaitent créer une école libre de jeunes filles à Luzay. Mais ce projet fut ajourné. Collier d esclave appartenant à la famille BONNIN qui se transmet de mère en fille. Le nombre de chaine indique la richesse de la famille. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 42

Françoise THAUNAT décède le 3 août 1906 à Thouars. Son acte de sépulture ci-dessous est enregistré le 6 août 1906 à Luzay avec comme indication «inhumée dans sa chapelle». Le Bocage et la Plaine du 05-08-1906. Son époux, Jules Arsène Narcisse BONNIN, décède le 28 décembre 1908 à Thouars et est inhumé le 30 du même mois à Luzay. Son acte de sépulture indique «inhumé dans le cimetière de Luzay». Son épouse Françoise THAUNAT ayant été inhumée dans «sa» chapelle, il paraît donc cohérent que lui-même y ait eu sa sépulture. Par ailleurs, aucune concession en son nom n a été achetée sur la commune de Luzay. Le caveau familial fait parti de la succession qu il laisse à son unique fille Juliette BONNIN. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 43

Juliette BONNIN Juliette BONNIN, fille de Jules BONNIN et de Françoise THAUNAT, se marie avec Louis POUPARD le 6 avril 1891 à Thouars. Elle est la cousine issue de germain d Edmond BELOT. Louis POUPARD et Juliette BONNIN vers 1920. Leur premier enfant, Patrice POUPARD, nait le 19 juillet 1892 à Thouars. Il ne vit que 5 semaines et décède le 23 août 1892 à Thouars. Sa sépulture est enregistrée à Luzay ce même jour avec comme l indique son acte cidessous «inhumé dans un caveau de famille». Ce couple aura ensuite Etienne et Claire POUPARD comme descendants. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 44

Le caveau funéraire Edmond Marie Armand BELOT 1870. La chapelle a été érigée pour lui et son corps y a été inhumé en mai 1873. Pierre GUERIN, son grand-père maternel 1841. Marie Félicité GARSUAULT, sa grand-mère maternelle et marraine 1861. Leurs pierres tombales se trouvent à côté de la chapelle. Ils ont été exhumés de l ancien cimetière de Luzay et leurs ossements ont été mis dans un reliquaire. François THAUNAT, son oncle par alliance 1859. Il a été inhumé dans l ancien cimetière de Luzay dans un premier temps puis exhumé et transféré dans la chapelle afin qu il y repose avec son épouse Delphine GUERIN. Ses ossements ont été mis dans le reliquaire. Sa pierre tombale n a pas été conservée. Delphine GUERIN, sa tante maternelle 1882. André BELOT, son père 1896. Jules Arsène Narcisse BONNIN, son cousin germain par alliance 1909. Les actes de sépulture les concernant mentionnent «enterré dans le cimetière de Luzay». Aucune concession funéraire n a été achetée pour eux à Luzay afin qu ils soient inhumés dans le cimetière, il est donc logique que leurs corps reposent dans la chapelle. Il faut tenir compte que la mention «inhumé dans le cimetière» est pré-imprimée dans un acte de sépulture. Les curés, par habitude, rajoute simplement le nom de la commune. Patrice POUPARD, son cousin issu de germain au 6ème degré 1892. Son acte de sépulture mentionne «inhumé dans un caveau de famille». Félicité Pauline GUERIN, sa mère 1899. Son acte de sépulture indique «inhumée dans la chapelle funéraire». Françoise THAUNAT, sa cousine germaine 1906. Son acte de sépulture mentionne «inhumée dans sa chapelle». F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 45

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L ancien cimetière de Luzay En bas à droite, l ancien cimetière de Luzay. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 47

Tentatives de transaction avec la municipalité Déjà en 1871, la municipalité de Luzay est consciente que l ancien cimetière devient trop petit et ne peut concéder une surface trop conséquente pour le projet d André BELOT. En effet, André BELOT envoie un courrier à Mr BARBEAULT, Maire de Luzay, stipulant qu il vient de se rendre acquéreur d une parcelle de terrain de 3 ares contigüe au cimetière et qu il souhaite l abandonner à la commune à de très bonnes conditions. Lors de la réunion du conseil du 31 août 1871, André BELOT apprend que son offre a été refusée par l autorité supérieure, c est-à-dire la préfecture. Néanmoins, le conseil émet le vœux qu il soit donné à son projet une suite favorable, la plus prompte possible. Le projet est bien évidemment de construire une chapelle pour rendre hommage à son fils tué à la guerre. 4 années plus tard, la municipalité s est rendue à l évidence qu un agrandissement du cimetière n est pas envisageable et qu il faudra dans un temps peu éloigné songer à un autre emplacement pour celui-ci. Le 31 mai 1875, le Conseil municipal est sollicité par Jules BONNIN qui propose à la commune le don des parcelles n 71 et 72 sises aux Vignes Blanches section G pour une superficie totale d environ 15 ares. Ce terrain serait affecté au nouveau cimetière que la commune envisage d aménager. Jules BONNIN émet cependant une réserve sur ce terrain : l emplacement d un caveau de famille dont la concession sera à perpétuité. Le terrain proposé est d un accès facile et se situe à environ 300 mètres des habitations. Le Maire est donc plutôt favorable à cette proposition. Elle doit faire néanmoins l approbation de l autorité supérieure, la préfecture. Aucune suite ne sera donnée à cette proposition. En 1934, le terrain des Vignes Blanches est de nouveau convoité par la mairie de Luzay qui est toujours à la recherche d un nouvel emplacement pour le cimetière. Louis CHATRY, maire de la commune à cette époque, écrit au sous-préfet afin de lui exposer son projet et en lui mentionnant qu un caveau particulier existe depuis 1873 sur ce terrain renfermant les corps de 10 personnes. Le projet ne sera, une nouvelle fois, pas retenu. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 48

Hommages aux Mobiles des Deux-Sèvres Pour perpétuer le souvenir du passage des Mobiles des Deux-Sèvres, un monument commémoratif a été élevé dans les Vosges sur le territoire de la commune de Saint- Rémy, voisine de la Bourgonce. Monument aux morts de Saint-Rémy. (Photo Internet) «Les mobiles des Deux-Sèvres ont, dans le peu de jours qu ils ont passé dans les Vosges, donné en toute occasion l exemple de la discipline et de la bravoure ; au combat de la Bourgonce, notamment, ils se sont distingués entre tous par leur fermeté et leur courage.» Signé GEORGE, ancien préfet des Vosges. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 49

Une souscription a été ouverte dans les Deux-Sèvres afin d élever 3 monuments commémoratifs aux soldats tombés lors de cette bataille. Parthenay, Bressuire et Melle les ont inaugurés respectivement les 5, 6 et 8 octobre 1881. Parmi les quelques 750 souscripteurs inscrits figurent André BELOT, père d Edmond, Jules BONNIN de Luzay, son cousin germain par alliance, Pierre GUERIN de Noirterre, son oncle. Mais par ailleurs, de nombreux souscripteurs anonymes ont également participé. Monument de Melle sur la place Bujault (place du champ de foire) en mémoire des mobiles et francstireurs des Deux-Sèvres tués ou disparus pendant la guerre contre l Allemagne. (Photo internet) Ce monument a été déplacé sur la Place Saint-Pierre, auprès de l église Saint-Pierre, vers 1900. Il affiche 148 noms répartis par arrondissement mais sans préciser les communes. Le nom d Auguste AUDOUARD, jeune luzéen de 21 ans originaire de Thiors, fils de François AUDOUARD et de Marie BOUCHAULT, est également inscrit sur ce monument. Le sergent AUDOUARD est décédé le 6 octobre 1870 lors des combats de La Bourgonce. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 50

Sauvegarde du patrimoine L intérêt porté au patrimoine riche et varié de notre commune est indéniable pour Gilles MEUNIER, actuel maire de Luzay. Les prisons de la Coindrie, le pont roman et les chemins communaux ont fait partis de ses priorités. La chapelle n y a pas fait exception. Restée dans l ombre depuis 6 ans malgré quelques travaux de consolidation, il la fit ouvrir en 2014 pour la première fois lors des journées du patrimoine. Mais, par le manque de curiosité dont elle a fait l objet jusque là, il était impossible de connaître ses mystères. Désormais, son histoire est retracée. Puissent les successeurs de Gilles MEUNIER la préserver afin que la mémoire de ceux qui y reposent perdure dans le temps. Merci de l attention que chacun leur portera. Edmond BELOT André BELOT Félicité Pauline GUERIN Pierre GUERIN Marie Félicité GARSUAULT François THAUNAT Delphine GUERIN Jules BONNIN Françoise Elisabeth THAUNAT Sans oublier Patrice POUPARD F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 51

Sources : - Documents et photos de famille. - Le service du patrimoine de Thouars. - Les archives municipales de Luzay. - Les archives départementales en ligne des Deux-Sèvres. - Les archives départementales de Niort. - Les archives municipales de Thouars. - «A la mémoire des Mobiles et Francs-Tireurs des Deux-Sèvres», notice & documents, 1881. - «Le Pays Thouarsais» journal de mai 1936. - «Le Pays Thouarsais», livre de Maurice POIGNAT. - «L histoire religieuse de Luzay de 1789 à 1902» d après les écrits d Alexandre DEVAUD. - Photos personnelles. Remerciements à : - Gilles MEUNIER, Maire de Luzay. - Sébastien MAURIN, assistant de conservation du patrimoine de Thouars. - Claudy GUERET. - Pierre THINON. - Noël GARSUAULT. - Patrick AUDIER. - Michelle SENECHAUD. - Christine et Bernard LAFFILAY. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 52

Remerciements particuliers à : Arnauld TARRADE, descendant direct des familles GUERIN- THAUNAT-BONNIN-POUPARD, à Annick TARRADE son épouse, à leurs enfants et petits-enfants. Ceux-ci ont permis l accès aux documents et photos de famille, bien conservés dans un coffre depuis plusieurs générations. Avec leur autorisation, une partie a pu être publiée afin de retracer cette histoire en s appuyant sur les écrits et portraits de ceux qui ont directement contribué à l existence de la chapelle. Le coffre renfermant une partie de l histoire de la chapelle Ces recherches ont duré environ une année et ont nécessité le parcours de plus de 2000 kilomètres, la prise de presque 2000 photos et. quelques minutes pour la rédaction et la mise en pages. F a b i e n n e e t J a c k y T O U R A I N E 1 9 s e p t e m b r e 2 0 1 5 Page 53