15 Education et science 1596-1400 Intensité des études et mobilité des étudiants Année d études 2013/14 Neuchâtel 2016
Introduction La présente publication rend compte des activités des étudiants dans les hautes écoles universitaires (HEU) et les hautes écoles pédagogiques (HEP). Y sont analysées en particulier l intensité des études, exprimée en pour-cent d un plein-temps, ainsi que la mobilité des étudiants entre les hautes écoles suisses. Seules sont prises en considération les filières de bachelor et de master et la formation de niveau diplôme à l enseignement au degré secondaire II. Les résultats ne tiennent pas compte des formations de doctorat ni des formations continues et des études d approfondissement. En sont également exclues les études dans les hautes écoles spécialisées. L intensité moyenne des études dans les HEU et les HEP s élevait à 81% pendant l année d études 2013/14. Des raisons très diverses peuvent expliquer le fait qu elle soit inférieure à 100%. Nombreux sont les étudiants devant assumer d autres obligations (activité rémunérée, stage, tâches éducatives ou prise en charge d un parent). Mais d autres facteurs, comme les absences pour maladie, contribuent à expliquer cet écart. En 2013/14, 3,5% des étudiants des HEU et des HEP ont fréquenté au moins un cours dans une autre haute école (HE) suisse pour lequel ils ont été évalués (voir définition en p. 3). Ce phénomène est désigné ici par le terme «mobilité des étudiants», tenant compte de toutes les formes de mobilité entre HE: la mobilité libre, la mobilité institutionnelle (par ex. dans le cadre d une coopération entre HE) et la fréquentation en parallèle de deux filières d études dans deux HE distinctes (double immatriculation). La mobilité peut se traduire par un séjour d études (semestre d échange) ou par la fréquentation de cours isolés dans une autre HE. Ces différentes formes de mobilité étudiante ont ceci en commun qu elles permettent aux étudiants d engranger des expériences dans une autre haute école et d élargir leur horizon aux niveaux académique, géographique et culturel. La publication «Intensité des études et mobilité des étudiants Méthodes et résultats du relevé ASBOS 2013/14» (OFS, 2016) contient davantage de résultats et des détails sur la méthodologie utilisée. Plus d informations sous www.education-stat.admin.ch 2
Sources de données et définitions La nouvelle statistique ASBOS Les données utilisées dans la présente publication reposent pour l essentiel sur le relevé réalisé pour l année d études 2013/14 dans le cadre de la nouvelle statistique ASBOS. L acronyme ASBOS signifie «Anpassung der Studierendenstatistik an das Bologna System» (adaptation de la statistique des étudiants au système de Bologne). Cette statistique a été conçue en complément à la statistique des étudiants fondée sur le système d information universitaire suisse (SIUS). Elle mesure le nombre de crédits ECTS 1 pour lesquels les étudiants ont été évalués pendant une année d études. Comment l intensité des études est-elle mesurée? Depuis la mise en œuvre de la réforme de Bologne, les étudiants reçoivent des crédits ECTS pour leurs prestations. Un crédit correspond à une prestation de 25 à 30 heures d études. Le nombre d ECTS qui peuvent être obtenus dans le cadre d études à plein temps (soit une intensité d études de 100%) s élève à 60 par an. L octroi de crédits ECTS dépend de l évaluation d un examen ou d un travail écrit. La statistique ASBOS mesure le nombre de crédits pour lesquels les étudiants ont été évalués 2 pendant une année d études. Ce nombre permet de déterminer le temps consacré aux études durant l année en question. L intensité des études ainsi déterminée est représentée en pourcent d une formation à plein temps. Comment la mobilité des étudiants est-elle mesurée? Les étudiants suisses sont généralement immatriculés dans une seule HE (HE d origine), dans laquelle ils accomplissent l essentiel de leurs études. Ils ont cependant la possibilité de suivre des cours dans une autre HE (dans laquelle ils ne sont pas immatriculés). Ceux qui se font évaluer dans cette autre HE sont considérés, dans la présente publication, comme étudiants mobiles 3. La mobilité peut être imposée ou volontaire. Elle peut porter sur un seul cours ou consister en un semestre ou une année d échange. Le terme mobilité couvre ici uniquement le territoire suisse, et non la fréquentation d établissements étrangers (par ex. dans le cadre d Erasmus). 1 European Credit Transfer and Accumulation System (ECTS) 2 Les HES ne relèvent pas les crédits évalués mais les crédits inscrits. Pour cette raison, les étudiants HES ne sont pas compris dans cette publication. 3 Les étudiants qui sont immatriculés dans une deuxième HE et qui ont été évalués dans les deux HE sont aussi considérés comme mobiles. 3
Intensité des études selon le type de hautes écoles et le niveau d études L intensité moyenne des études suivies par les étudiants immatriculés dans une HEU ou une HEP s élevait à 81% pendant l année d études 2013/14 (G 1). Elle était plus élevée chez les étudiants immatriculés dans une HEU (82%) que chez ceux qui l étaient dans une HEP (79%). Intensité des études selon le type de la haute école et le niveau d études, en 2013/14 G 1 Total Type de la haute école HEU HEP Niveau d études Bachelor Master Diplôme Sec II 45% 0% 20% 40% 60% 80% 100% Equivalents plein-temps 74% 81% 82% 79% 86% Les disparités étaient plus marquées entre les niveaux d études. Les candidats au bachelor présentaient la plus forte intensité d études, avec 86%, contre 12 points de moins (74%) pour les candidats au master. L enquête sur la situation sociale et économique des étudiants 4 avait déjà montré que les étudiants en master sont plus nombreux à travailler à côté de leurs études que les étudiants en bachelor. Voilà qui pourrait expliquer la différence constatée. Les filières de niveau diplôme de formation à l enseignement au degré secondaire II représentent un cas particulier. L intensité des études n y est que de 45% (G1), ce qui reflète le fait que la plupart des étudiants effectuent leurs études en emploi ou parallèlement à une autre formation qui n est pas prise en compte ici (par ex. études de doctorat ou formation continue). 4 OFS (2015): «Conditions d études et de vie dans les hautes écoles suisses Rapport principal de l enquête 2013 sur la situation sociale et économique des étudiant-e-s» 4
Intensité des études selon le sexe et l âge Le sexe n influence pas de manière déterminante l intensité des études: on ne relève qu un point de différence entre celle des femmes (82%) et celle des hommes (81%). Intensité des études selon l âge, en 2013/14 G 2 Equivalents plein-temps 100% 80% 60% 40% 20% 0% 94% moins de 20 ans 87% 71% 61% 58% 53% 47% 20 24 25 29 30 34 35 39 40 49 50 ans et plus Age En 2013/14, l intensité des études était d autant moins grande que les étudiants étaient âgés. Elle s élevait à 94% chez les moins de 20 ans, contre 47% chez les plus de 50 ans (G 2). Indépendamment du niveau d études et du type de hautes écoles, les étudiants plus jeunes avaient plus tendance à étudier à plein temps, alors que leurs aînés privilégiaient plutôt les études à temps partiel. Le comportement en la matière dépend donc grandement de l âge. Ce constat semble logique si l on considère l évolution de la situation individuelle avec l âge: la probabilité d avoir des enfants, auxquels il va falloir consacrer du temps, augmente avec l âge. Les années qui passent poussent aussi davantage les étudiants à s émanciper (financièrement) de leurs parents, ce qui les oblige à consacrer davantage de temps à une activité rémunérée. 5
Intensité des études selon la branche Hautes écoles universitaires (HEU) Dans les HEU, c est dans le groupe de domaines d études Médecine et pharmacie que l intensité des études était la plus forte (91%) en 2013/14 (G 3). Ce chiffre s explique entre autres par la structure rigide des études dans ces filières, qui ne laisse aucune place aux temps partiels. Intensité des études selon le groupe de domaines d études HEU, en 2013/14 G 3 Total Sciences humaines et sociales Sciences économiques Droit Sciences exactes et naturelles Médecine + pharmacie Sciences techniques Interdisciplinaire et autre 82% 76% 79% 85% 83% 91% 89% 77% 0% 20% 40% 60% 80% 100% Equivalents plein-temps L intensité des études affiche les valeurs les plus basses dans les groupes de domaines d études Sciences humaines et sociales (76%) et Interdisciplinaire et autres (77%). Cela pourrait s expliquer par le fait qu ils accueillent des étudiants en moyenne plus âgés que les autres groupes de domaines d études et que l intensité des études diminue avec l âge (voir p. 5). C est aussi dans ces deux groupes qu on trouve la plus forte proportion d étudiants exerçant une activité professionnelle (Sciences humaines et sociales: 81%; Interdisciplinaire et autre: 87%) 5 et que l activité rémunérée contribue le plus à couvrir le budget des étudiants. En d autres termes, la plus faible intensité des études semble s expliquer au moins en partie par le fait que les étudiants doivent, en plus de financer leurs études, assurer eux-mêmes leur subsistance. 5 OFS (2015) 6
Hautes écoles pédagogiques (HEP) L intensité moyenne des études dans les HEP s élevait à 79% pendant l année d études 2013/14. Elle était la plus élevée dans les filières Logopédie (92%), Niveau préscolaire et primaire (90%) et Psychomotricité (85%; G 4). Cela pourrait s expliquer entre autres par le fait que ces filières ne sont proposées qu au niveau bachelor, qui se caractérise par une intensité des études généralement plus élevée que pour les études de master (voir p. 4). Intensité des études selon la filière d'études HEP, en 2013/14 G 4 Total Niveau préscolaire et primaire Niveau secondaire I Niveau sec. I et II ensemble Niveau sec. II (écol. mat.) Niveau secondaire II (form. prof.) Formation prof. en général Logopédie Psychomotricité Pédagogie curative Didactique des disciplines Form. des enseignants en général 31% 49% 57% 51% 62% 54% 69% 79% 90% 81% 92% 85% 0% 20% 40% 60% 80% 100% Equivalents plein-temps On enregistre l intensité des études la plus basse dans la filière Niveau secondaire II de la formation professionnelle (31%), qui est offerte seulement en emploi (G 4). Elle est suivie de la filière Formation professionnelle en général (49%), qui n est proposée qu à temps partiel. Les autres filières d études peuvent être suivies aussi bien à temps partiel qu à plein temps, raison pour laquelle elles affichent des intensités d études moyennes nettement plus basses que 100%. 7
Mobilité des étudiants selon le type de hautes écoles et le niveau d études Quels sont les étudiants qui fréquentent des cours dans plus d une haute école suisse? On considère qu un étudiant est mobile si, au cours d une année d études, il subit au minimum une évaluation dans une HEU ou une HEP suisse dans laquelle il n était pas immatriculé au semestre d automne 6 (voir définition en p. 3). Tel était le cas de 3,5% des étudiants d une HEU ou d une HEP pendant l année d études 2013/14. Le taux de mobilité était légèrement plus bas dans les HEP (3,0%) que dans les HEU (3,6%; G 5). Les étudiants des HEU ont donc un peu plus tendance à fréquenter des cours d une autre HE suisse que ceux des HEP. Part des étudiants mobiles selon le type de la haute école et le niveau d études, en 2013/14 G 5 Total 3,5% Type de la haute école HEU 3,6% HEP 3,0% Niveau d études Bachelor 2,7% Master 5,0% Diplôme Sec II 6,3% 0% 1% 2% 3% 4% 5% 6% 7% 8% Part des étudiants mobiles La mobilité des étudiants dépend du niveau d études auquel ils sont immatriculés. Les étudiants en bachelor sont les moins mobiles: ils étaient 2,7% pendant l année d études 2013/14 à subir une évaluation dans une autre haute école (G 5). Le taux de mobilité des étudiants en master s élevait à 5,0%. Les étudiants les plus mobiles (6,3%) se trouvaient dans la filière de diplôme de formation à l enseignement au degré secondaire II car celle-ci est conçue pour permettre aux étudiants de suivre des études scientifiques dans une HEU parallèlement à leur formation pédagogique à la HEP. 6 Les étudiants qui étaient immatriculés dans deux hautes écoles (HEU ou HEP) sont considérés comme mobiles s ils ont été évalués aux deux endroits. 8
Mobilité des étudiants selon le sexe et l âge Les données de l année d études 2013/14 montrent que la mobilité des étudiants est peu influencée par le sexe. Cette année-là, 3,7% des étudiants et 3,4% des étudiantes ont été évalués dans une autre haute école que celle de leur immatriculation. Part des étudiants mobiles selon l âge, en 2013/14 G 6 Part des étudiants mobiles 6% 5% 4% 3% 2% 1% 0% 1,6% moins de 20 ans 3,2% 5,0% 4,1% 3,1% 3,3% 3,5% 20 24 25 29 30 34 35 39 40 49 50 ans et plus Age Si l on combine les taux de mobilité et l âge des étudiants, on constate que la mobilité est la plus grande chez les 25 à 29 ans. Ces derniers sont 5,0% à avoir subi en 2013/14 une évaluation dans une HEU ou une HEP dans laquelle ils n étaient pas immatriculés. Ils se sont avérés les plus mobiles aussi bien dans les HEU que dans les HEP. Les moins de 20 ans affichent le taux de mobilité le plus faible, avec seulement 1,6%. La plupart des moins de 20 ans effectuent leur première année d études et ont à ce stade relativement peu l occasion de suivre des cours dans une autre haute école. Pour les autres groupes d âges, les variations de la mobilité selon le niveau d études ou le type de haute école ne semblent pas suivre de schéma particulier. 9
Mobilité des étudiants selon la branche Hautes écoles universitaires (HEU) Le groupe de domaines d études qui a affiché la plus forte part d étudiants mobiles en 2013/14 (7,2%) est celui des Sciences exactes et naturelles (G 7). Cette valeur élevée s explique entre autres par l étroite coopération mise sur pied dans ce groupe de domaines entre l Université de Zurich et l Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ): en 2013/14, 22% des étudiants immatriculés à l Université de Zurich dans ce groupe de domaines d études ont ainsi subi des évaluations à l EPFZ. En Suisse romande aussi, l Université de Lausanne collabore étroitement avec l EPFL dans ce domaine. Part des étudiants mobiles selon le groupe de domaines d études HEU, en 2013/14 G 7 Total Sciences humaines et sociales Sciences économiques Droit Sciences exactes et naturelles Médecine + pharmacie Sciences techniques Interdisciplinaire et autre 0,8% 1,4% 3,6% 2,9% 3,6% 4,3% 7,2% 6,9% 0% 1% 2% 3% 4% 5% 6% 7% 8% 9% Part des étudiants mobiles Un autre groupe de domaines d études qui affiche un taux de mobilité élevé est le groupe Interdisciplinaire et autre (6,9%). Cela tient d une part au nombre élevé de masters en coopération qui y sont regroupés, d autre part au fait que ce groupe comprend les étudiants en sciences sportives, qui souvent suivent dans une HEP une formation d enseignant gymnasial parallèlement à des études de master scientifiques. Le taux de mobilité le plus faible est celui du groupe de domaines d études Médecine et pharmacie (0,8%), qui à l inverse affiche l intensité des études la plus élevée (voir p. 6). Voilà qui témoigne de la structure très rigide de ces études, qui laissent peu de place à la mobilité individuelle. 10
Hautes écoles pédagogiques (HEP) Parmi les étudiants des HEP, ceux qui ont opté pour la filière d études Didactique des disciplines présentent de loin le plus fort taux de mobilité (75,2%; G 8). Il est à noter que cette filière est proposée uniquement sous forme de coopération entre une HEP et une HEU, de sorte que les étudiants doivent suivre des cours dans deux hautes écoles. Part des étudiants mobiles selon la filière d études HEP, en 2013/14 G 8 Total Niveau préscolaire et primaire Niveau secondaire I Niveau sec. I et II ensemble Niveau sec. II (écol. mat.) Niveau secondaire II (form. prof.) Formation prof. en général Logopédie Psychomotricité Pédagogie curative Didactique des disciplines Form. des enseignants en général 0,3% 3,0% 4,7% 4,9% 16,2% 0,4% 0% 0% 0,8% 1,8% 75,2% 2,3% 0% 5% 10% 15% 20% 80% Part des étudiants mobiles En deuxième position, on trouve les étudiants de la filière Degré secondaire II (écoles de maturité). En 2013/14, 16,2% d entre eux ont été évalués dans une haute école dans laquelle ils n étaient pas immatriculés ou ont été évalués dans les deux hautes écoles dans lesquelles ils étaient immatriculés. Ce taux élevé tient au fait que cette filière est souvent suivie en parallèle avec des études de master scientifiques. Les filières d études «Degré secondaire I» et «Degré secondaire I et II» présentent des taux de mobilité proches (respectivement 4,7% et 4,9%). La mobilité se traduit normalement par la fréquentation parallèle d une HEP et d une HEU. Dans les filières Formation à l enseignement au degré préscolaire et primaire et Enseignement au degré secondaire II (formation professionnelle), ainsi que dans les filières Formation professionnelle en générale, Logopédie et Psychomotricité, les étudiants subissent quasiment toutes leurs évaluations dans la haute école dans laquelle ils sont immatriculés. Il en résulte des taux de mobilité négligeables. 11
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