BRGM PREFECTURE DE LA SAVOIE DDPC CONSEIL GENERAL DE LA SAVOIE DGACT

Documents pareils
Rapport final d'enquête partiel fourni ultérieurement. le Service d'enquête sur les accidents des transports publics

RAPPORT D'ENQUÊTE D'ACCIDENT DIRECTION RÉGIONALE ÎLE-DE-MONTRÉAL-1 ACCIDENT MORTEL SURVENU À UN EMPLOYEUR AU 426, RUE GAGNÉ, LASALLE LE 7 JUILLET 2003

R. A. A. Bébian. Mimographie, ou essai d écriture mimique. París, 1825

Siège d escalier. Pinnacle. Produits fabriqués au Québec. escalateur/élévateur. escalateur/élévateur

SIEGE D EVACUATION. Manuel d'utilisation

NOTICE DE POSE DE PORTE BASCULANTE 101RH

5. Ouvrages de protection contre les risques hydrogéologiques

Détermination des enjeux exposés

PROTECTIONS COLLECTIVES

MANUEL D UTILISATION MODE D EMPLOI ALT 600 MODE D EMPLOI ALT 600 FABRICANT DE MATERIEL SCENIQUE

Le défi : L'avantage Videojet :

Les Cheminements piétons

Chapitre 5. Le ressort. F ext. F ressort

agilité sécurité effi cacité technologie qualité et Plateformes Accessibilité Par des professionels, pour des professionels

GE Security. KILSEN série KSA700 Centrale de détection et d alarme Incendie analogique adressable. Manuel d utilisation

Loïc GOUBET. ABRIS DE JARDIN Bungalows - Garages. Jeux pour enfants

Les versants sous-cavés

Rapport de suivi du système de télésurveillance de la carrière souterraine Nord Ouest de Saint- Sulpice-de-Cognac (I 6)

ECOLE DE GLACE SUPPORT DE FORMATION

Sommaire Table des matières

Les puissances La notion de puissance La puissance c est l énergie pendant une seconde CHAPITRE

PASS ARAN. Maison du Valier - Gite Eylie 9 h 25 mn Dénivelée +1642m m

ANNEXE 8b. Fig. 1 Les symboles utilisés dans l'analyse de susceptibilité des suivantes paragraphes

VII Escaliers et rampes

Conservatoire National des Arts et Métiers, Paris-France.

RAPPORT D'ENQUÊTE D'ACCIDENT DIRECTION RÉGIONALE DE L'ÎLE DE MONTRÉAL-5

Le déneigement des véhicules lourds. transport

En savoir plus?

Formation analyse des accidents du travail avec l arbre des causes

SEPR - Pierre Casadéi Lean Oser le participatif pour repenser l organisation

SURVEILLANCE RADIOLOGIQUE ET GÉOMÉCANIQUE DES ATOLLS DE MURUROA ET FANGATAUFA. Dossier de presse. Octobre 2013

La conformité de la déclaration peut être consultée sur le site web: ou à l'adresse suivante :

Le Haut Ellé. Station de pompage de Barréguan près D790 "Le Grand Pont" sous le Faouët. Département 56

L escalier extérieur, le jardin et le balcon

Formulaire standardisé pour un chauffe-eau solaire

Formulaire standardisé pour un chauffe-eau solaire

ACL C/L QM 1.0 AERO-CLUB du LIMOUSIN CESSNA F M. 100 ch., VFR de nuit, Xponder A. Ce document appartient à l Aéro-Club du Limousin

d'une EXTRACTION AVEC RABATTEMENT DE NAPPE

Bancs publics. Problématiques traitées : FICHE

description du système

Florent Vaubourdolle Vendredi 27 mai 2011

Étude de la carte de Vézelise. Initiation à la lecture du relief sur une carte topographique

AOMS : UN NOUVEL OUTIL DE PHOTOGRAMMÉTRIE

Plate-formes inclinées SUPRA & SUPRA LINEA

VOTRE EAU CHAUDE ELECTRIQUE

> Mettre une croix dans les cases correspondantes Répondre aux deux consignes

Les normes du bâtiment pour l'installation d'un escalier intérieur Définition des termes techniques pour les escaliers : Escalier : Volée :

Physique: 1 er Bachelier en Medecine. 1er juin Duree de l'examen: 3 h. Partie 1: /56. Partie 2 : /20. Nom: N ō carte d étudiant:

La Chapelle de la Ferme d Ithe

Vous avez dit... LED??? DOCLED V2 Page 1 / 14

Oui Oui Pourquoi Pas En Effet / Cie Carlotta Sagna - Fiche technique

Trait de côte Histolitt v1.0 Descriptif technique Version du document 1.0 *** Sommaire

Eîude réalisée dans le cadre des actions de Service Public du BRGM 02PIR115. E. Equilbey, J.F. Vernoux. mars 2002 BRCMIRPB 1576-FR

The Martin Experience. Martin Audio SÉRIE EM MARTIN AUDIO. All material Martin Audio Ltd. Subject to change without notice.

Energie solaire

PROGRAMMATION DES ACTIVITÉS D ATHLETISME DU CYCLE 1 AU CYCLE 3

283 km no stop en solo trio les relais se font sur les 2 départs (CP5 km 82/ CP7 km 182) 283 km en 6 étapes en solo en équipe

Télésurveillance de la carrière souterraine Nord Ouest de Saint-Sulpice-de-Cognac (1 6)

S initier aux probabilités simples «Un jeu de cartes inédit»

MASTER PREVENTION DES RISQUES ET NUISANCES TECHNOLOGIQUES

Mention : En débat

Une réponse (très) partielle à la deuxième question : Calcul des exposants critiques en champ moyen

Réhabilitation de la Maison de Radio France LA MISE EN SECURITE INCENDIE DE LA MAISON DE RADIO FRANCE

Le bac à graisses PRETRAITEMENT. Schéma de principe. Volume du bac à graisses. Pose

Mise en œuvre des filets de sécurité en grandes nappes

Commune X. Quelles nouvelles exigences pour l accessibilité de la voirie? Les prescriptions techniques de l arrêté du 15 janvier 2007

Voyez la réponse à cette question dans ce chapitre.

LA NORME RABC EN BLANCHISSERIE NOYONS SEPTEMBRE 2012

Service Prévention des Risques Professionnels. 26, rue d Aubigny Lyon cedex 03 téléphone : télécopie :

Véhicule électrique HS Véhicule électrique HS Liberté et qualité de vie. Prix bas permanents.

Notions physiques Niveau 2

Assurances de construction Ne démolissez pas vos finances!

Schéma National de Formation des Sapeurs-Pompiers

F BUMA CHECK LIST CESSNA F 150. Carburant 100 LL

PROJET DE CONSTRUCTION DOSSIER DE FAISABILITE B3

3.2 Aide à la décision : Gestion de la Surveillance des sites Rocheux : logiciel Panorama. Application au site des Ruines de Séchilienne

Le maçon à son poste de travail

RESUME NON TECHNIQUE DE L'ETUDE DES DANGERS

PC Check & Tuning 2010 Optimisez et accélérez rapidement et simplement les performances de votre PC!

V64 V65. Les monte - escaliers avec plate-forme


MATHÉMATIQUES APPLIQUÉES S4 Exercices

Exemples de réclamations Assurance pollution pour entrepreneurs

La situation des arrêts cardiaques dans le département

Collimateur universel de réglage laser

LA CHARPENTE. Les principales pièces des charpentes traditionnelles

HUMAIN SIMPLE LYON. ACCeSSIBLE FACILE. aménager A TOUS ACCUEILLANT. Janvier Les clés de la réglementation

Contrôlez vos PNEUS 1

direct serve EN DE NI ES PT CZ SK

Colloque des arbitres et des commissaires aux résultats Moulin mer

FORMULAIRE D INSCRIPTION

DISPOSITIF DE BLOCAGE STATIQUE Ø 32 à 100 mm - double effet ISO 15552

Plate-formes inclinées SUPRA & SUPRA LINEA

Réunion du Bureau du Conseil de Quartier Centre

GIRAFE ENERGIES RENOUVELABLES MATERIAUX RENOUVELABLES LA SYNERGIE PARFAITE

AVEC BVL, prenez de la hauteur!

NOTICE TECHNIQUE D INSTALLATION & D UTILISATION

La sécurité physique et environnementale

Elfenland Règles du jeu

VILLE DE FEYZIN ( Rhône ) Réfection d'un réseau d'évacuation d'eau usée. Place René LESCOT

Transcription:

BRGM L'ENTREPRISE AU SERVICE DE LA TERRE CONSEIL GENERAL DE LA SAVOIE DGACT PREFECTURE DE LA SAVOIE DDPC CHUTE DE BLOC SUR LE CD 81 ET PRES DE L'USINE PECHINEY DE MONTRICHER (SAVOIE) LE 16 JUILLET 1990 R.31233 RHA.4S.90 LYON, août 1990

CHUTE DE BLOC SUR LE CD 81 ET PRES DE L'USINE PECHINEY DE MONTRICHER R.31233 LE 16 JUILLET 1990 (SAVOIE) RHA.4S.90 RESUME Le 16 juillet 1990, une chute de bloc s'est produite sur le CD 81 qui relie Saint-Julien-Mont-Denis à Montricher-le-Bochet et sur la voie d'accès à l'usine Péchiney de Montricher. Le bloc (pesé 760 kg) s'est arrêté à 15 m des bâtiments. La visite du site, effectuée le 19 juillet, a montré qu'il s'agissait de la déstabilisation d'un bloc isolé, appuyé contre un tronc d'arbre mort au sommet d'un couloir. Un autre bloc plus petit (100 kg) présente actuellement le même risque. D'une façon générale, les ressauts calcaires et schisteux fracturés voisins présentent des parties instables de volumes divers. Dans la pente boisée, il existe des blocs instables de faible volume qui correspondent aux chutes observées sur la route par les services de l'equipement. La mise en sécurité de la route, de l'usine et de ses voies de desserte nécessite tout d'abord de bien connaître la nature et l'ampleur des menaces (blocs isolés, masses volumineuses), afin d'envisager une protection satisfaisante et durable. Une première action de purge peut être engagée sans tarder, pour diminuer le risque de chute de petits blocs. Modalités administratives : Convention Département de la Savoie/BRGM. Responsable Dessin A.M. MALATRAIT J.F. RIEUX Ce rapport contient : 2 pages de texte, 2 figures et 2 planches photo.

S 0 M M AIRE 1 - INTRODUCTION 2 - CONTEXTE DE L'EVENEMENT 3 - RISQUES SUBSISTANTS 4 - MOYENS DE PROTECTION A METTRE EN OEUVRE Figures Figure n 1 - Carte de situation à 1/25.000 Figure n 2 - Croquis descriptif Figure n 3 - Planches photographiques

- 1-1 - INTRODUCTION Dans la nuit du 15 au 16 juillet 1990, un bloc de 1/3 m 3 est tombé à proximité des bâtiments de l'usine Péchiney de Montricher, après avoir franchi le CD 81 qui relie Saint-Julien-Mont-Denis à Montricher-le-Bochet, route qui dessert la station des Karellis (carte de situation fig. 1). M. OLIVETTO, contremaître de l'usine, a constaté la présence de ce bloc lundi 17 juillet à la reprise du travail, et l'a signalé à M. RATEAU, responsable administratif, qui a saisi les services de l'equipement de Saint-Jean-de- Maurienne et de la Protection Civile de la Savoie. La visite du site a été effectuée le 19 juillet 1990 en compagnie de MM. FAURE, BERAUD et CHAPEL, des services de l'equipement de Saint-Jean-de-Maurienne. 2 - CONTEXTE DE L'EVENEMENT A l'origine, il y a quelques années (moins de dix ans semble-t-il), une masse de calcaire cristallin massif, de l'ordre de 1 m 3, s'est détachée de la petite falaise qui domine un couloir abrupt vers la cote altitude approximative 850 m (cf croquis fig. 2 et cliché n 8 1). Plusieurs blocs issus de sa fragmentation se sont propagés dans le couloir (impacts assez récents) jusqu'à proximité de la route. Deux d'entre eux ont été stoppés à une vingtaine de mètres du départ, par un tronc d'arbre. Le plus volumineux (environ 1/3 m 3 ) en forme de tétraèdre plat, reposait sur le tronc (cliché n 4). C'est le pourrissement du tronc durant plusieurs années qui a provoqué la remobilisation de ce bloc. Celui-ci a tout d'abord glissé sur la pente (35 ) terreuse sur une vingtaine de mètres, pour ensuite rouler et rebondir dans le couloir rocheux abrupt. Une cinquantaine de mètres au-dessus du sentier qui traverse le versant, le bloc est sorti du couloir pour prendre une trajectoire déviée, roulant et rebondissant sur la tranche. Les jeunes arbres n'ont pratiquement pas absorbé d'énergie de ce bloc. Les éboulis entre le sentier et la route sont fortement inclinés (30 à 35 ) et n'ont certainement guère freiné sa course. Le bloc a laissé deux impacts sur la chaussée du CD 81, puis un dans la pente en contrebas, un sur la voie d'accès de l'usine, un dans le talus de remblai, avant de s'immobiliser sur la plate-forme à une quinzaine de mètres des bâtiments. Son poids, mesuré à la bascule, est de 760 kg.

- 2-3 - RISQUES SUBSISTANTS volumineuses ins Dans la zone de départ, la falaise ne présente pas de masses tables actuellement. Il faut signaler cependant que la partie voisine à l'ouest présente des fractures ouvertes subverticales et qu'en contrebas, il existe un chaos de gros blocs dont la stabilité générale apparaît très douteuse. Le bloc (environ 50 1) resté appuyé contre le tronc (cliché n 4) peut se remobiliser dans les prochaines années. De même, quelques blocs immobilisés sur la pente terreuse très forte ou mal calés contre des arbres, peuvent se déstabiliser. Leur volume est souvent de l'ordre de quelques litres à quelques dizaines de litres, et correspond aux chutes qui sont observées sur la route par les services de l'equipement. Il faut rappeler qu'il s'est produit un éboulement de plusieurs dizaines de mètres cubes sur ce versant en mars 1978, dont l'origine se situe beaucoup plus haut et à l'ouest, au-dessus de la route de Montricher, cote 930. 4 - MOYENS DE PROTECTION A METTRE EN OEUVRE La mise en sécurité des bâtiments de l'usine et de ses voies de desserte, et du CD 81, nécessite d'édifier des ouvrages de protection à l'amont. Si le danger de chutes de blocs isolés peut être maîtrisé assez rapidement (purge, filets pare-blocs), par contre la menace présentée par une masse instable volumineuse est beaucoup plus délicate à traiter. Il s'avère nécessaire, dans un premier temps, de bien connaître les masses instables et les phénomènes qui les dégradent, éventuellement de les surveiller (témoins), ceci afin d'optimiser une solution de protection satisfaisante et durable. Il est conseille sans tarder, d'engager un travail de purge manuelle, afin de diminuer le risque de chutes de petits blocs isolés.

F I G U R E S i

Figure 1 CARTE DE SITUATION Echelle 1/25 000 ^ ÎÎ5 - C# de /a CharbonnUi I 1430 Comb«iSSÜtrdL «<OT (rfffs Pommiers /?, V V. 1. 'V, ifiv?<r '- pfèn'sèssoucbts

n'a, l Croquis bñsaztpttf ou 2o>nmtt dm CQoloif (Cok alt. v SSoJ tifa* -Xt^S V? f Chaos. efe JJoc& UcJotnihtOK Cxi a«e. tpoloir 51 _5«jvlier_ díkch ' Rouh. c/ei kbréfis Atñ (cok alt * GZoJ J&cJ.fo

Debort u... S.c:

Trcnc rnori si'r.'egu,'s Arrê: