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Avec le soutien de Programme de recherche PRISTINE. Objectif Redéfinir les conditions de référence des écosystèmes coralliens du Pacifique Sud par la comparaison de sites quasi vierges, «pristine» en anglais, avec les aires marines protégées et les zones soumises à la pêche. Première mission Atoll de Beautemps Beaupré et récifs de l Astrolabe, du 17 au 28 septembre 2012. Equipe scientifique Laurent Vigliola, Biologiste marin et Chef de mission, IRD Laurent Wantiez, Biologiste marin, Université de Nouvelle Calédonie Alan Friedlander, Biologiste marin, Université d Hawaii Stéphanie d Agata, Doctorante IRD/Université de Montpellier (UM2) Jean Michel Boré, Réalisateur CANAL IRD Equipage de l Amborella Philippe Simoni, Capitaine de l Amborella Napoléon Colombani, Second capitaine Christophe Desgrisses, Bosco Nikotino Vuki, Chef mécanicien Guy Hnaji, Matelot 1

Départ de Nouméa Deux des cinq scientifiques de la mission sur le pont de l Amborella. Stéphanie D Agata, doctorante IRD/UM2 et Alan Friedlander, Université d Hawaii, spécialiste américain des sites «pristine» en route pour Ouvéa, aux Îles Loyautés, première étape de la mission. 2

Chefferie de Saint Joseph, Île d Ouvea En Nouvelle Calédonie, pour accéder aux récifs de l atoll Beautemps Beaupré, il est nécessaire de recevoir l accord des autorités coutumières. Ainsi Laurent Vigliola, océanographe biologiste à l IRD et chef de la mission Pristine, présente l objet de la mission et demande l accord des chefs coutumiers. Un manou, quelques paquets de cigarettes et un billet de 5000 francs pacifiques sont aussi remis au chef. Par la suite, après l analyse des données, les scientifiques restitueront les résultats à la population de la tribu sous forme de documentaires, photos et présentations orales. 3

Préparation des caméras appâtées Avec la participation active de l équipage de l Amborella, les structures supportant chacune une paire de caméra haute définition installée dans un caisson étanche sont assemblées. Ce système prêté par l Université de Western Australia, attire les grands prédateurs et permet d estimer leur abondance et leur taille. Cette mesure est rendue possible grâce à la vision stéréoscopique apportée par les 2 caméras synchrones.. 4

Débriefing d e la journée Retour de plongée et vérification des données au carré de l Amborella. Les océanographes biologistes, qui se nomment entre eux les «poissonniers», échangent leurs observations suite aux plongées de la journée. Après des milliers de plongées, leur passion pour les sujets qu ils observent est toujours très vive. 5

L Amborella L Amborella est le navire du Gouvernement de la Nouvelle Calédonie. Sa longueur de 24 mètres et son faible tirant d eau de 1,6 mètre sont adaptés à l exploration des récifs coralliens. Une des missions de l Amborella est de participer au suivi des récifs et lagons inscrits au patrimoine mondial de l UNESCO. Ici, au mouillage du récif du Grand Astrolabe alors que les scientifiques plongent sur la pente externe du récif. 6

Pinacle corallien d arrière récif Cette structure corallienne, aux parois verticales, sert de support à une diversité d espèces de coraux, d algues et d éponges et d habitat à une faune abondante. 7

Espèces emblématiques Perroquets à bosses et napoléon sur la pente externe. Le corail est un habitat vivant, à la fois refuge et source de nourriture pour les habitants du récif. Photo Alan Friedlander 8

Le long du transect Alan Friedlander, biologiste de l Université d Hawaii et spécialiste des récifs coralliens «pristine» en train d inventorier les poissons le long d un transect sur la pente externe du récif de l Astrolabe. Ses résultats seront comparés avec ceux collectés au récif Kingman, exemple reconnu de récif «pristine» dans le Pacifique Central. 9

Plongées scientifiques Alan Friedlander, Stéphanie d Agata, Laurent Wantiez et Laurent Vigliola aux commandes du semi rigide de l Amborella, en route pour la première des trois plongées de la journée. En tout, chaque plongeur passera 5 heures sous l eau dans des conditions de mer parfois difficiles. Ces plongées scientifiques, dans des zones isolées, nécessitent une gestion parfaite du risque. Ainsi, la sécurité en surface est toujours assurée par un des plongeurs en contact radio permanent avec l Amborella. 10

Les habitats Le recouvrement corallien, algal, la nature du fond, la présence de sédiments, de substrats détritiques en tout, ce sont 19 variables décrivant l habitat qui sont enregistrées à chaque plongée. Elles permettront de mieux expliquer l abondance et la structure des communautés de poissons qui y vivent. Par la suite, la qualité de l habitat et l abondance en poissons mesurées en 2012, seront comparées avec les données historiques collectées depuis les années 70/80 puis avec celles qui seront collectées dans les années à venir. Cette perspective temporelle permet aux scientifiques de se prononcer quant à l évolution des écosystèmes. 11

Les grands prédateurs La présence de grands prédateurs tels les requins, barracudas, thons à dents de chien, carangues, tazards est indicatrice de la bonne santé d un récif corallien et est le marqueur d un récif «pristine» dont la structure fonctionnelle, notamment l équilibre entre les prédateurs et leurs proies, a été conservé dans un état quasi initial. 12

Stéréoscopie Les caméras vidéo appâtées, attirent et concentrent rapidement les grands prédateurs présents sur un récif. Leur absence, malgré l attraction d un appât, est caractéristique d une zone impactée. Les images en stéréoscopie permettront de connaître la taille des poissons observés. La pêche relativement aisée des prédateurs et des requins en particulier, élimine rapidement la fonction de grande prédation du récif avec des conséquences potentiellement importantes sur le fonctionnement de l écosystème. Un des objectifs du projet Pristine est d étudier ces conséquences et de déterminer dans quelles mesures les AMP peuvent protéger la diversité fonctionnelle d un récif corallien. Vue de la caméra de gauche Vue de la caméra de droite Photos caméras appâtées 13

Bilan au terme de la mission La qualité de l habitat, l abondance et la structure des populations de poissons et d invertébrés benthiques ont été mesurés dans 28 transects de 50 m de long. Cela a représenté environ 56 heures d immersion par plongeur, soit plus de 250 heures d observation sous marine en 10 jours. Cette donnée sera comparée aux 1700 transects enregistrés dans l Océa n Pacifique Insulaire par notre consortium scientifique. Le même nombre de station a été réalisé par Alan Friedlander selon le protocole américain, des transects de 20 m à deux profondeurs différentes. Cette donnée sera utilisée pour étudier la géométrie fonctionnelle des sites «pristines» d Hawaii et de Nouvelle Calédonie. Quarante deux stations de stéréo vidéo appâtée ont été déployées dans les récifs de l Astrolabe et de Beautemps Beaupré. C est une première pour la Nouvelle Calédonie. Cette donnée fait un zoom sur les populations de grands prédateurs et sera comparée à celle collectée dans les récifs de l Océan Indien par nos partenaires Australiens. Plusieurs heures de vidéo et plusieurs centaines de photos ont été prises afin d archiver l état des récifs visités et de réaliser des documentaires et des expositions d information du grand public. Un premier résultat La présence des grands prédateurs a été enregistrée dans 17% des 1700 plongées réalisées dans 68 sites répartis dans 17 pays du Pacifique entre la Papouasie et la Polynésie. Pour un site donné, le pourcentage le plus élevé était de 68%. Nous venons d observer des grands prédateurs dans 90% des plongées réalisées dans les récifs de l Astrolabe. Dores et déjà, ce site, le premier isolé et inhabité que nous explorons, se classe au premier rang en terme de fréquence des grands prédateurs. La suite L équipe repart le lundi 26 octobre pour la Corne Nord, au fin fond du Grand Lagon Nord de Nouvelle Calédonie. Les récifs des Îles Tonga, des Tuamotu et d Entrecasteaux sont à notre programme 2013. 14

Audiovisuel Un reportage Canal IRD sera en ligne sur www.canal.ird.fr début 2013. Photo Alan Friedlander Conception : Jean Michel Boré et Laurent Vigliola Crédit photos : IRD/Jean Michel Boré (sauf mention) 15