N 19 JACQUES NÈVE Horloger d Art + 32 477 27 19 08 - jneve@horloger.net - www.horloger.net PENDULE MONUMENTALE D ÉPOQUE NAPOLÉON III «L OFFRANDE À L AMOUR» d après Louis-Simon BOIZOT (Paris 1743 1809) Vers 1865 H. 88 cm, L. 59 cm, P. 37 cm Bronzes ciselés et dorés, groupe en biscuit de Samson Marbres gris (bleu turquin) et blanc (Carrare) Signée sur le cadran E. Hoydebine à Paris 1
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PENDULE MONUMENTALE D ÉPOQUE NAPOLÉON III «L OFFRANDE À L AMOUR» d après Louis-Simon BOIZOT (Paris 1743 1809) Vers 1865 Marbres gris (bleu turquin) et blanc (Carrare), bronzes ciselés dorés et groupe en biscuit de Samson. Signée sur le cadran E. Hoydebine à Paris. H. 88 cm, L. 59 cm, P. 37 cm Mouvement de Paris, sur une ébauche de Vincenti et Cie, avec porteéchappement à ancre droite de type suisse, et sonnerie au passage des heures et demies sur un timbre d'airain, contrôlée par une roue de compte. Autonomie de 8 jours. Très fin cadran polychrome de blanc, noir, bleu marine et or, les chiffres romains pour les heures avec rajout des douze signes du zodiaque. Signature de E. Hoydebine à Paris. Aiguilles des heures et des minutes en laiton ciselé doré. Notre pendule monumentale en forme de temple demi-circulaire possède en son centre un groupe en biscuit de Samson composé d un amour tenant une torche, juché sur un autel, entouré de deux jeunes femmes drapées à l antique. Un autre amour est assis à l arrière de l autel. Le temple est composé de six colonnes corinthiennes en marbre et bronze doré, et couvert d un toit en terrasse orné d une balustrade rythmée en amortissement par le cadran central, surmonté d un amour en bronze doré, tenant dans sa main droite une torche, dans la gauche une couronne de fleurs. Deux pots à feu supportant une guirlande de fleurs, sont disposés aux angles. Le socle en marbre gris, terminé par dix pieds toupie est surmonté d une terrasse en marbre blanc dont les marches sont soulignées de deux rangs de perles en bronze doré. Il est orné d une frise d amours ailés chevauchant allègrement les nuées. 4
Cette pendule d époque Napoléon III est caractéristique de l engouement du Second Empire pour les arts du XVIIIe siècle. On connaît la passion de l'impératrice Eugénie pour Marie-Antoinette et le siècle des Lumières, qui lui avait fait, entre autres, commander la réédition de nombreux biscuits de Sèvres afin de les remettre au goût du jour. Ainsi, le groupe central de notre pendule une réédition du biscuit réalisé d après la sculpture de Louis-Simon Boizot, «L Offrande à l Amour» -, correspond-il à la mode d une époque qui a ravivé, dans sa recherche éperdue du luxe, tout le raffinement et toute la grâce d une antiquité aimable. A l origine, «l Offrande à l Amour» faisait partie avec son pendant «l Offrande à l Hymen» des côtés d un surtout de table de trois pièces en biscuit de porcelaine dure, créé en 1776 à la Manufacture de Sèvres par Boizot, sculpteur du roi et directeur de l'atelier de sculpture de Sèvres (le modeleur en fut Josse-François-Joseph Le Riche) (Fig. 1 et 2). Le surtout complet fut acheté par Louis XVI, en 1778. On y admire l'enchaînement des attitudes comme la vivacité des groupes, la qualité du modelé, le soin apporté aux détails et le contraste réussi entre les drapés très élaborés et l'aspect lisse de la chair. Fig. 1 L Offrande à l Amour (MV 8970) Fig. 2 L Offrande à l Hymen (MV 8980) Dans le même esprit historiciste, la colonnade du temple de forme semicirculaire, renvoie quant à elle aux fastes de Versailles et semble directement inspirée du Temple de l Amour, érigé en 1777-1778 par Richard Mique, que Marie-Antoinette pouvait contempler depuis les fenêtres de sa chambre au château du Petit Trianon. De par sa monumentalité et son éclectisme, notre pendule s inscrit tout à fait dans ce courant décoratif du Second Empire, qui en hommage au XVIIIe siècle, a emprunté son répertoire et ses ornements aux arts et à l architecture du règne de Louis XVI. 5
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