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Transcription:

AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le site http://www.leproscenium.com Ce texte est protégé par les droits d auteur. En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l autorisation de l auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l organisme qui gère ses droits (la SACD par exemple pour la France). Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe. Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues, même a posteriori. Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC, festival ) doit s acquitter des droits d auteur et la troupe doit produire le justificatif d autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation. Ceci n est pas une recommandation, mais une obligation, y compris pour les troupes amateurs. Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent toujours profiter de nouveaux textes.

Par Eric Beauvillain Ce qu il faut savoir : Cette pièce d une heure 45 environ a été jouée pour ses cinq premières fois dans les environs de Bagneux (51) avec beaucoup de succès. ( pour plus de détails : http://amatheus.chez-alice.fr ) Il va de soi que la brève description que vous pourrez trouver des personnages, décors et costumes n est là qu à titre indicatif, chacun faisant ce que bon lui semble et chaque comédien pouvant trouver son personnage au mieux par luimême Cette pièce vise un public large et a largement fait ses preuves. Elle peut être présentée seule ou, comme ça a été le cas pour sa première, précédé d un lever de rideau ( avec Week-end Studieux, en l occurrence ). La distribution est plus ou moins contraignante car elle n est pas modulable ; les filles à marier doivent être plutôt jeune ( 25 ans maxi ) si on veut garder de la crédibilité. Les parents doivent donc avoir une vingtaine d année de plus. Seule la plombière peut être sans âge ( personnage qui a beaucoup de succès ) Cette pièce est déposée à la SACD

ACTE 1 Arrivées ~ 1 ~ La scène représente un salon, une porte vitrée au fond donnant dans le jardin ( sinon, ce sera une simple porte, mais j aime bien l ouverture de la verdure, mais bon, si c est pas possible, c est pas possible, je suis pas architecte ). Une porte donne sur la rue et une autre conduit au reste de la maison. On entend Christiane crier «Jean-Bat!» plusieurs fois avant de la voir entrer. Christiane entre avec le stress que l on éprouve avant les moments importants. Elle visualise le salon, redresse un napperon, une chaise, un cadre, ce qui ne lui convient pas. Christiane : Jean-Bat! ( léger temps avant que Jean-Baptiste n entre ) Ah! Quand même Ça fait dix fois que je t appelle! Jean-Baptiste : Non, tu as appelé Jean-Bat. Si tu avais appelé Jean-Baptiste, m man, je serais peut-être venu plus vite. C est comme ça que je m appelle, tu te souviens? Christiane : Oui, bon... Tu n es pas habillé! Jean-Baptiste ( se regardant ) : Ben Si J ai des habits, là Christiane : Mais le costume? Je t ai demandé de mettre un costume! Jean-Baptiste : Et moi, je t ai demandé pourquoi ; pas de réponse, pas de costume Christiane : Oui, bon Ah! Jean-Bat, Jean-Bat, Jean-Bat Jean-Baptiste : Jean-Baptiste, m man Jean-Bat, c est nul, ça fait Jean-Bat et des meilleures, J en ai rien à Bat, Jean-Bat oui, mais des Bantzani Christiane : Oui, bon, ça suffit. Jean-Baptiste Tu te souviens, il y a quelques années Je t ai parlé de Des Je t ai appris comment Que Jean-Baptiste : Tu pourrais finir tes phrases, s il te plaît? Christiane : Enfin, que les enfants, ce n est pas la cigogne, quoi. Jean-Baptiste : M man J ai fait un bac option biologie, je sais comment naissent les enfants Christiane : C est vrai que tu es déjà grand Mais pour moi, tu seras toujours mon bébé. Jean-Baptiste : M maaaaaaaan Christiane : Hein, mon roincoincoin? Jean-Baptiste : M man, arrête! Christiane : Le roudoudou chéri jésus à sa petite mamanounette? Jean-Baptiste : Arrête, je déteste quand tu fais ça! On dirait que tu es sénile Christiane : Eh! Ben, mon petit canard rose en sucre d orge Tu aimais bien que je t appelle comme ça quand tu étais petit Jean-Baptiste : Oui, mais là, je vais avoir trente ans, ça commence à bien faire Christiane : Mon chérubin, mon bougnougnou, mon riquiqui! Il ne veut pas faire gouzi-gouzi à sa mamanounete? Jean-Baptiste : Nan, y veut pas! Et le costume, alors, c est pour quoi?

Christiane : Ah! Le costume Eh! Bien, tu as beau faire ton grand garçon qui a tout compris, je risque d être centenaire avant d être grand-mère, moi Jean-Baptiste : M maaaaaaaan. Christiane : C est vrai : tu ne sors jamais, tu restes là, tu n as pas de petite amie Jean-Baptiste : Et alors? Christiane : Alors, il est temps que tu t y mettes. J ai passé une annonce dans le journal pour me trouver une bru, elles vont arriver, va t habiller proprement! Jean-Baptiste : Une quoi!? Christiane : Tu es peut-être doué en bio, mais le français laisse à désirer.. Une bru, une bellefille, une épouse pour toi, quoi Jean-Baptiste : Maman! T as pas fait ça??? Christiane : Oui, bon, si, j ai fait ça. Puisque tu ne veux pas te trouver une femme, je t en trouverai une. Dépêche-toi, elles ne vont plus tarder. ( Géraldine entre ) ~ 2 ~ Christiane : Ah! Te voilà, toi! Ne crois pas que tu vas passer ta journée à ne rien faire, j ai besoin de toi, moi! Aide ton frère à s habiller pendant que je vais voir si les boissons sont bien fraîches. Géraldine : Mais Christiane : Et après, tu viendras m aider à tout installer dehors. Géraldine : Mais ( Christiane sort ) Géraldine : Mais Alors t es content de toi? Jean-Baptiste : De quoi? Géraldine : C est le grand jour pour toi Jean-Baptiste : Ah! Parce que tu étais au courant? Géraldine : Evidemment, ça fait deux mois qu elle ne parle que de ça! Jean-Baptiste : Ah! Bon? Géraldine : Ecoute. Il est hors de question que tu quittes cette maison avant moi, d accord? Depuis la mort de papa, maman a décidé que tu serais l homme à la maison, ce qui veut dire vautré devant la télé avec une bière, mettre les pieds sous la table, ne pas faire le ménage, et tout, et tout Jean-Baptiste : Mais c est elle qui ne veut pas, j ai rien demandé, moi! Géraldine : Oui, ben j ai rien demandé non plus, moi et pourtant, je me tape ménage, cuisine, repassage, nettoyage Jean-Baptiste : Des fois, je t aide, non? Géraldine : Justement. Quand je te demande, tu m aides et maman n ose pas t en empêcher, sinon, je ferais tout toute seule... Mieux! Des fois, quand je fais une connerie, maman passe l éponge parce que je dis que c est la faute à roudoudoucoincoin.

Jean-Baptiste : Oh! Ça va, hein Géraldine : Si tu t en vas avant moi, ce sera encore pire, tout va me retomber dessus. Alors je te préviens : il est hors de question que tu te trouves une femme aujourd hui! Jean-Baptiste : Mais je n en ai pas l intention, c est encore une idée de maman, ça Géraldine : Tu n as pas l intention de trouver une femme? Jean-Baptiste : Non. Géraldine : C est vrai? Jean-Baptiste : Oui. Géraldine : Vrai de chez vrai? Jean-Baptiste : Plus vrai, ça existe pas Géraldine : Si tu mens Jean-Baptiste : tu m arraches les dents, pas de problème. Géraldine : D accord Alors on va faire un festival, tu vas voir, elles vont toutes repartir en courant ~ 3 ~ Christiane entre. Christiane : Mais vous êtes encore là? Géraldine : On discutait du choix du costume. Christiane : Oui, bon, il faut y aller maintenant, elles ne vont pas tarder à arriver. On sonne. Christiane : Qu est-ce que je disais! Allez, allez Géraldine et Jean-Baptiste sortent. Christiane va ouvrir. Benjamin, le voisin, entre. Benjamin : Bonjour, Christiane. Christiane : Ah! Non, Benjamin, aujourd hui, je n ai pas le temps, on reçoit! Benjamin : Ah Vous recevez Christiane : Oui, alors, aujourd hui, hein, ce n est pas vraiment le moment Benjamin : Mais s il y a beaucoup de monde, je peux faire une place dans ma cour pour les voitures : vos invités seront bien garés et juste à côté. Christiane : C est gentil, mais ce n est pas nécessaire. Benjamin : Si vous avez besoin d aide, quoi que ce soit, n hésitez pas. Christiane : C est gentil, Benjamin, merci. Benjamin : Je suis toujours disposé à rendre service, vous savez Christiane : Oui, bon, qu est-ce que vous vouliez, Benjamin? Benjamin : Hein? Euh Ah! Du paprika. Juste un peu, hein, c est pour une recette, je n en achète jamais parce qu on ne s en sert que rarement, mais Christiane : Voilà, c est pour ça aussi que je n en achète jamais, parce qu on s en sert rarement. Je n ai pas de paprika. Au revoir Benjamin. Elle ferme la porte. On sonne aussitôt. C est Benjamin.

Benjamin : Vous pourrez dire à Jean-Bat Christiane ( le coupant ) : Jean-Baptiste! Quand vous dîtes Jean-Bat on dirait que vous dîtes Jean-Bat et des meilleures, J en ai rien à Bat, Jean-Bat oui, mais des Bantzani Benjamin : Oui, d accord, d accord, Jean-Baptiste, pardon Vous pourriez lui dire que j ai trouvé le renseignement qu il me demandait? Christiane : Oui, bon, je lui dirai, allez, au revoir. Elle ferme la porte. ~ 4 ~ Presque aussitôt, le temps pour Christiane d arranger pour la millième fois le même napperon, on sonne. Christiane ( en ouvrant ): Oui, bon, Benjamin ( réalisant que c est Caroline, un journal à la main ) Ah! C est toi. Bonjour Caroline. C est gentil de passer dire bonjour à Jean-Baptiste, mais il ne va pas être disponible aujourd hui. Tu ne peux pas repasser? Demain, par exemple. Caroline : Comment ça, il ne va pas être disponible? Je croyais Christiane : Non, non, il a dû se tromper s il t a donné rendez-vous aujourd hui, il va être pris. Enfin, je l espère Caroline : Mais, je Christiane : Non, non, aujourd hui, il va se faire une petite fiancée, sois gentille, repasse demain. Caroline : Ah! Mais non, je suis venue pour ça, moi. Christiane : Comment ça, venue pour ça? Caroline : J ai lu votre annonce : «Jeune garçon séduisant recherche femme pour la vie, se rendre le samedi 23 juin à 11h00». Il y a votre adresse, j ai tout de suite compris qu il s agissait de Jean-Baptiste et je suis venue. Christiane : Toi! Mais Mais ma petite Caroline Ce n est pas possible! Caroline : Et pourquoi ce ne serait pas possible? Je suis jeune, je ne suis pas laide, je sais m occuper d un homme. Christiane : Caroline, je t en prie! Ne dis pas des choses comme ça! Toi qui.. Toi que Caroline : Moi qui que quoi? Christiane : Mais enfin, je te connais depuis que tu as cinq ans, avec tes petites couettes et ta petite robe, tu rigolais tellement quand je te faisais gouzi-gouzi Caroline : Mais maintenant, j ai grandi. Christiane : Oui, bon, mais Mais Enfin! Ce n est plus un jeu, c est du sérieux, là. Caroline : Je suis parfaitement sérieuse, madame Larrivière. J aime Jean-Baptiste depuis que j ai six ans. Christiane : Mais, mais, mais Un amour d enfant, ça Ce n est pas pareil. Ma petite Caroline, ma croque en sucre Caroline : Ce n est pas la peine de m appeler comme ça pour me faire croire que je suis un bébé. J ai l âge d en avoir et j en veux de Jean-Baptiste. Christiane : Mais Caroline! Ah! Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, ce n est pas possible!

Caroline : Si parfaitement. Je peux le voir. Christiane : Il n est pas prêt, il s habille, il Ah! Mais Caroline, tu gambadais sur tes petites jambes potelées, tu Caroline : «Jeune garçon séduisant recherche femme pour la vie», je serai cette femme! Christiane : Mais Caroline Ce n est pas possible, c est Caroline : Tiens! Vous avez tout installé dehors. C est là-bas que ça se passe? Christiane : Oui, bon, mais c est à dire Tu Tu ( de la main, elle montre la taille qu avait Caroline à cinq ans, ne se remettant pas de la différence ) Caroline : Je vais attendre là-bas. Caroline sort dans le jardin. ~ 5 ~ Géraldine entre aussitôt et voit sa mère au bord de l évanouissement. Géraldine : Qu est-ce que tu as? Christiane : Ah! Géraldine, Géraldine! Géraldine : Quoi? Christiane ( se reprenant soudain ) : Tu as laissé ton frère seul? Géraldine : Oui, il ne voulait pas que je vois son kiki Christiane : Géraldine! Géraldine : Ne parle pas de ton frère comme ça, je sais. T es toute seule? J ai entendu sonner plusieurs fois Christiane : Il y a Caroline dans le jardin qui attend Géraldine : Qu est-ce qu elle fait là? Christiane : Elle vient pour l annonce Elle dit qu elle est amoureuse de ton frère depuis toujours Mon Dieu, mon Dieu Géraldine ( pour elle-même ): Depuis toujours Dangereux, ça Elle va s accrocher. Christiane : Ce n est pas possible, enfin! C est comme si elle faisait partie de la famille. Géraldine : Sauf qu elle ne fait pas le ménage et la vaisselle, elle Christiane : Géraldine, ce n est pas possible, il faut faire quelque chose Géraldine : Compte sur moi, je vais faire quelque chose ( elle va pour sortir dans le jardin, se ravise : ) Si Jean-Bat ne redescend pas d ici cinq minutes, c est qu il s est étranglé en essayant de faire son nœud de cravate Christiane : Géraldine! Ne Géraldine : Parle pas de ton frère comme ça, je sais Elle sort. Christiane s assoit désespérément. ~ 6 ~ Christiane : Je vais finir par me demander si j ai eu une bonne idée On sonne. Christiane se lève précipitamment et va ouvrir. C est Anne.

Anne : Bonjour. C est ici qu on a besoin de moi? Christiane : Euh Oui, enfin, c est à dire De vous ou d une autre, hein Anne : Attendez C est pas moins la demandeuse, je suis pas dans le besoin, moi, c est à vous de savoir si vous me voulez ou pas Christiane : Euh Anne : Bon. Je reste ou je m en vais? Christiane : Euh Ben restez, mais je ne voyais pas ça comme ça Enfin, je veux dire, je ne vous imaginais pas Anne : Y a un problème? Christiane : Non, non, mais vous partez avec un léger handicap, là Anne : Comment ça? Vous demandez à ce qu on vienne! Moi, j ai un trou, alors, hop, je viens, pensant satisfaire Et ça vous va pas? Christiane : Mon Dieu, elle est d un vulgaire! Anne : Bon, alors, où qu il est? Je serai bien content de le voir, moi Christiane : C est à dire, je ne sais pas trop... Ça va lui faire un choc Anne : Un choc? Bien la première fois qu on me dit que je vais faire un choc, tiens! J ai jamais eu de plainte, jusqu à présent Christiane : Ah! Parce que ce n est pas la première fois? Anne : Ouh! Là! Non! Y en a eu, croyez-moi. Mais vaut mieux, non? Christiane : Euh Oui, c est une façon de voir Anne : Alors, à propos de voir, je peux? Christiane : C est qu il n est pas tout à fait prêt Anne : Quoi? Vous me l avez enrubanné? C est pas la peine, hein, moi je les prends comme ils sont Christiane : Mon Dieu, elle est d un vulgaire! Anne : Sinon Son problème c est qu il a des fuites, c est ça? C est normal, remarquez, à un certain âge Christiane : Un certain âge? Vous devez vous tromper, il n est pas vieux, il a vingt-neuf ans Anne : Vingt-neuf ans! Et vous le garder? Holà! Mais à cet âge-là, faut les virer! Christiane : Le virer! Mais je ne vais pas le mettre à la rue comme ça! Anne : Sentimentale, hein Bon, ben je vais voir ce que je peux faire. Christiane : Ecoutez, je pense que vous ne conviendrez pas, il vaut mieux en rester là. Anne : C est quoi, ça? On se plaint que c est pas assez rapide et quand on se déplace, ça convient pas? Fallait le dire, j ai un tas d autres réparations à faire! Christiane : Réparation? Anne : Oui, les robinets Christiane : Vous êtes plombier?

Anne : Plombière! Comme le dessert, mais sans «s». Christiane : Vous venez pour le robinet? Anne : Je me tue à vous le dire! Passé un certain âge, y en a qui fuient, ( parlant de Christiane ) et pis y en a d autres chez qui ça rentre pas, hein Christiane : Excusez-moi, je J ai confondu, je Pardon Oui, oui, je vais vous le montrer, venez Anne : Tendez! Je vais aller chercher mes outils. On sonne ~ 7 ~ Christiane : Excusez-moi ( elle ouvre ) Benjamin, qu est-ce qu il y a encore? Benjamin : C est pour la voiture J ai vu qu elle était garée devant chez vous Anne : Quoi? Elle gêne? Benjamin : Pas du tout, pas du tout, mais je me disais, si vous voulez, vous pouvez la garer dans ma cour, ça ne me dérange pas, j habite à côté. Christiane : Benjamin, ce n était pas la peine, je vous avais dit Anne : Mais si, mais si, c est un gentil, celui-là! J aime pas trop laisser ma voiture dans la rue, des fois qu on la raye Benjamin : Venez avec moi, je vais vous ouvrir la grille. ( Anne et Benjamin sortent ) ~ 8 ~ Christiane : Quel début de journée! Je me demande si j ai bien fait. Jean-Baptiste entre. Jean-Baptiste : Voilà, je me suis déguisé en croque-mort, c est de circonstance Ça te va? Christiane : Moh! Qu il est mignon, mon roudoudounounet Jean-Baptiste : Bon, tu arrêtes tout de suite, sinon je me met en bermuda. Christiane : Non, non, tu es parfait. Par contre, je suis embêté, il y a Caroline qui Jean-Baptiste ( la coupant ) : Caroline? Elle est là? Super ( il sort ) ~ 9 ~ Christiane : Mais attends! Je Mon Dieu, mon Dieu, je me demande si j ai bien fait ( Christiane va pour sortir quand on sonne. Elle va ouvrir. C est Jacky, Marguerite et Capucine ) Jacky : Bonjour, madame. On vient pour l annonce, c est bien là? Christiane : Pour la jeune fille? Oui, c est bien ici. Jacky : On est désolé, on est un peu en retard, mais on a tourné Figurez-vous qu on est allé chez un de vos voisins! La tête qu il a fait quand je lui ai présenté mes filles pour le mariage. Il avait pas l air au courant Normal, remarquez, puisque c était pas chez lui, hein Christiane : Oui, oui

Jacky : Bon, alors je vous présente mes bijoux de famille Bijoux de famille, hein? Haha! Je rigole, hein, faut pas être sérieux tout le temps, sinon, alors, hein, c est triste la vie. Christiane : Oui, bien sûr. Jacky : Alors, y en a une, c est Capucine, l autre, c est Marguerite. Je les confonds toujours, je suis pas doué en botanique, moi C est ma femme qui voulait les appeler comme ça. Moi, j étais plutôt voiture, vous voyez, Mégane ou Mercedes, vous voyez, mais non. Enfin, moi, ce que j en dis... Bon, ben allez-y, présentez-vous les filles Marguerite : Bonjour, madame, je m appelle Marguerite, je suis ravie de faire votre connaissance. J espère que nous allons bien nous entendre durant cette journée. Christiane : Mais elle est charmante, dîtes-moi. Jacky : Y a pas plus charmant. Dis quelque chose, toi. Capucine : Qu est-ce que tu veux que je dise? Jacky : Eh! ben dis bonjour, présente-toi! Capucine : Pfff, galère B jour, j m appelle Capucine. Christiane : C est pas la même chose, hein Jacky : Ah! Non, c est pas la même chose, non Mais j ai amené les deux, je me suis dit, comme ça, s il y en a une qui plaît pas, l autre a toute ses chances de plaire, hein? Christiane : Euh Oui, oui, certainement Bon. J arrive, allez dans le jardin en attendant, on va vous servir des rafraîchissements. Jacky : D accord. Allez, les filles, on va dans le jardin. ( après un coup d œil circulaire à la pièce : ) c est coquet, chez vous, c est coquet Christiane ( appelant ) : Géraldine! On sonne. ~ 10 ~ Christiane : C est pas vrai! Mon Dieu, mon Dieu, je n aurais jamais dû Elle ouvre la porte, c est Anne. Christiane ( déçue ): Ah! C est vous Anne : Eh! Ben, vous êtes joyeuse quand on arrive, ça fait plaisir Christiane : Non, excusez-moi, c est que Géraldine entre. Géraldine : Qu est-ce qu il y a? Christiane : Ah! Quand même! Ça fait dix fois que je t appelle! Géraldine : Eh! Ben je suis là, c est ce que tu voulais, pourquoi tu râles Christiane : Il faudrait que tu ailles chercher des rafraîchissements pour les invités pendant que je m occupe du plombier. Anne : Plombière! Comme le dessert, mais sans «s». L égalité des sexes jusque dans la dénomination! Christiane : Plombière, plombière

Géraldine ( pour elle-même ) : Une plombière Y a matière, là ( à Christiane : ) Mais je sais pas où tu les as mis les boissons, moi Christiane : Dans le frigo. Géraldine : Oui, mais je sais pas c est lesquelles, moi Christiane : C est quand même pas difficile, c est les bouteilles sans étiquettes! Géraldine : Ouh! Mais je sais pas moi, si je me plante, je vais me faire appeler Arthur Déjà que Géraldine, c est pas terrible Christiane : Très bien! Tu as décidé de tout faire pour me rendre la vie impossible. Je vais y aller. Géraldine : Mais non, mais je préfère que ce soit toi, c est tout, c est plus sûr Imagine que je ramène la bouteille d eau de javel La tête que tu ferais Christiane ( à Anne ) : Ah! Là, là Excusez-moi Les jeunes, maintenant ( à Géraldine : ) Viens m aider, au moins! Géraldine : J arrive. ( Christiane sort en cuisine, Géraldine se précipite dans le jardin, y reste quelques secondes, puis revient pour courir à la cuisine alors qu on entend Christiane crier «Tu viens, oui!» ) Elle est à peine sortie que Caroline entre. Anne : B jour. ~ 11 ~ Caroline : Alors il paraît que c est vous qui avez été choisie! Anne : Ben Il semblerait, oui Caroline : Sans entretien, sans discussion, comme ça, de prime abord. Anne : Y a une prime? A bord de quoi? Caroline : D accord Pour l humour, peut-être, parce que ce n est certainement pas pour l allure. Anne : Qu est-ce qu il me veut, le haricot, là! Qu est-ce qu elle a mon allure? Travailleuse et féminine, ça dérange? Caroline : Il n est pas question de ça, mais je vous préviens que ça ne va pas se passer ainsi! Anne : De quoi, qui va pas se passer ainsi? Caroline : Il est hors de question que vous soyez choisie sur un simple préjugé! Anne : Non, mais eh! J ai fait mes preuves, moi! J en ai soigné plus d un! Et aucun insatisfait! Je viens à bout de toutes les pannes! Caroline : Les pannes! Mais il n y a pas que ça dans la vie Et la tendresse, alors? Anne : Oui, oh, j ai pas le temps de ça, moi. Quand je viens, en général, c est pour purger, faut que ça se passe, hein, pas besoin de traîner. En plus, des fois, y a juste à astiquer un petit coup, alors Caroline : Vous êtes d un vulgaire Anne : Ben quoi? C est important la propreté Surtout qu il y en qui préfère boire direct au robinet, vous voyez ce que je veux dire?

Caroline : Vous êtes infâme! De toutes façons, j étais là la première! Anne : Oui, ben c est pas grave, c est moi qui ai été choisie et voilà, y a pas à pleurnicher, hein, y en a d autres qui vont vous tendre les bras. Caroline : Mais j en veux pas un autre, moi, je veux celui-là! Anne : Et pourquoi? Caroline : Mais parce qu il est beau, doux, je l aime. Anne : Oui, eh! Les robinets, c est tous les mêmes Caroline : Encore! Mais! Mais je ne vous parle pas de De son robinet! Ce que vous pouvez être grossière! Je vous parle de lui. Anne : Mais moi aussi! Caroline : Je ne comprends rien Mais je ne me laisserai pas faire! ( Christiane et Géraldine reviennent avec des bouteilles ) Vous n avez pas à vous approprier les choses comme ça, vous êtes vulgaire, arriviste et vous ne le méritez pas! Christiane : Mais Caroline, qu est-ce qui te prend! Caroline : Et vous! Le donner comme ça, sans réfléchir! Christiane : Ecoute, Caroline, je ne sais pas ce qui te prend, mais je n aime pas trop le ton que tu emploies. Alors retourne dans le jardin avant que je regrette de t avoir laissé rester. Et laisse cette plombière tranquille. Géraldine : Yop! Moins cinq points Caroline : La plombière? Je ne comprends pas Anne : Je suis plombière, comme le dessert, mais sans «s». Je répare les robinets, je vois pas ce qu il y a à comprendre là-dedans Caroline ( à Géraldine ) : Je Mais Tu m avais dit Géraldine : J ai du mal comprendre Christiane ( à Géraldine ) : Tiens. Prends ces bouteilles et emmène les dehors. ( Géraldine sort. A Anne : ) Venez, je vais vous montrer. Anne : Je vous suis. Christiane et Anne sortent, laissant Caroline seule. Jean-Baptiste entre. Jean-Baptiste : Bon. On peut finir? Caroline : Hein? Finir quoi? ~ 12 ~ Jean-Baptiste : La discussion. Comment ça se fait que tu es ici aujourd hui? Caroline : Pour l annonce, je te l ai dit! Jean-Baptiste : Je ne comprends pas Caroline : Tu ne comprends pas que j ai compris? Tu n as pas remarqué que je suis d accord, prête à te suivre partout, à vivre avec toi, à te donner tout mon amour? Jean-Baptiste : Caro, tu m inquiètes Tu te sens bien? Caroline : Parfaitement bien.

Jean-Baptiste : Mais arrête de me tripoter! Caroline : Encore que je me demande pourquoi il faut passer devant ta mère alors qu on est d accord tous les deux. Jean-Baptiste : Caro, arrête de me grimper dessus comme ça. Caroline : Mais si c est ce que tu veux, c est d accord. Si pour te prouver mon amour il faut que je combatte le dragon, je le terrasserai! Jean-Baptiste : C est ma mère le dragon? Mais arrête, ça chatouille! Qu est-ce qui te prend, enfin? Caroline : Il me prend qu aujourd hui se tient le tournant de ma vie, qu il faut que je me batte, telle Jeanne d Arc pour conquérir l homme de ma vie et que je suis prête! Jean-Baptiste : Mais c est pas vrai! T as pris quoi? Un coup de soleil? Aïe! Lâche-moi, ça fait mal! Caroline : Toutes celles qui viendront, quelle qu elles soient, je les démolirai, une à une, jusqu à la dernière! Jean-Baptiste : Caro, ça suffit! Caroline : T inquiète pas, je serai loyale, pas de coups de griffes, pas de coups de pied Jean-Baptiste : Non, mais attends. Caroline : Je me sens en forme, tu verras, mon amour, je serai celle que ta mère choisira! Caroline sort. Jean-Baptiste : Mais qu est-ce qui lui prend! C est complètement fou, ça! Caro, attends! Jean-Baptiste sort, croisant Capucine et Marguerite qui entrent. Jean-Baptiste : Excusez-moi ~ 13 ~ Capucine : Tu peux pas me lâcher un peu, non? Marguerite : Papa a dit qu il fallait qu on reste ensemble le plus souvent possible. Capucine : Ouais Et si je vais aux toilettes, tu vas t asseoir sur mes genoux? Marguerite : Voilà exactement le genre de réflexion pour lesquelles papa veut qu on reste ensemble. Capucine : Gnagnagna «De réflexion pour lesquelles» J te jure! On dirait un bouquin de grammaire quand tu causes Parfois, je me demande si on a vraiment été élevées ensemble. Marguerite : Eduquée, pas élevée, on est pas des animaux. Christiane entre. Christiane : Vous discutez? C est parfait, continuez, je suis bientôt à vous, il faut que j aille surveiller ma cuisine. Marguerite : Mais je vous en prie, madame, nous avons tout notre temps, vaquez tranquillement à vos occupations, tout va bien pour nous. Capucine : Pareil.

Christiane : Vous êtes charmantes. Christiane sort. Capucine : Pffff. «Vaquez». La journée galère de t avoir sur le dos comme ça tout le temps. Tu veux pas vaquer ailleurs voir si j y suis? Marguerite : Ma pauvre fille. Si ça te plaît de parler n importe comment et d avoir cette allure minable, tant mieux pour toi. Moi, j ai d autres projets. Capucine : Ben oui, ça me plaît, moi, cette allure minable. Mieux que la tienne de cul serré. Marguerite : Continue, continue comme ça, moi, ça m arrange. Sois insolente, triviale, grossière, rajoute-en autant que tu peux. Je mise beaucoup aujourd hui, tu le sais, papa te l as dit, alors... Capucine : Ouais. Et il m a dit, «sois naturelle, surtout. Comme ça, c est pas toi qui sera choisie, c ra l autre fleur, là, comment qu c est déjà son prénom». Au moins, moi, on sait que j ai pas été adoptée Marguerite : Alors sois fidèle à toi-même et tu resteras avec ton géniteur Ils me choisiront et alors, finies les blagues vaseuses, finie la vie minable, la maison sale et ta musique à fond, bonjour la vie de rêve, les voyages, le plaisir, pour moi et pour Capucine : Ouais Je suis peut-être pas classe, moi, mais au moins je suis pas en cloque. Marguerite : Tais-toi! Tu sais bien qu il ne faut pas que ça se sache, sinon je n aurais aucune chance. Capucine : Quand même! Me traîner toute la journée ici pour que tu brilles et que tu te cases avec ton môme que t as même pas réussi à garder le père. Marguerite : Dont tu n as pas réussi à garder le père. Capucine : Mais lâche-moi avec ta correction d orthographe instantanée! ( elle tripote un petit bibelot ) Qu est-ce que t en penses, de ça? Tu veux que je te l offre à ton mariage? ( elle empoche le bibelot ) Marguerite : Mais ça va pas, non! Repose ça! Capucine : Qu est-ce que t as à crier au vol? C est pas encore à toi, t es pas mariée Marguerite : Je te préviens que si c est à cause de toi que je n y réussis pas, tu auras à faire à moi! Repose ça! Capucine : Non! Jacky entre. ~ 14 ~ Jacky : Qu est-ce que vous faites, là! Si c est pas pour aller aider la maîtresse de maison, restez dehors, montrez-vous, faut faire peur aux autres filles. Marguerite : Papa! Elle a volé un objet! Capucine : Rapporteuse! C est bon, c est juste un petit pourri Jacky : Repose ça! Pas avant que ta sœur soit mariée, je t ai dit Capucine : Si on peut même pas rigoler Marguerite : Tu appelles ça rigoler? Jacky : Bon, allez, ça suffit, dehors!

Jacky va sortir un portable quand Anne entre. Anne : B jour! Jacky : Aaah! Qu est-ce que c est? Anne : C est rien, je cherche la patronne Jacky : La patronne? Ah! Oui, bien sûr Euh Je crois qu elle est allée en cuisine. Vous voir sûrement Anne : Ben pourquoi qu elle irait me voir en cuisine? Jacky : Oui, évidemment, vous avez un genre Je comprends qu elle vous cache Anne : De quoi? Jacky : De rien, de rien Elle doit être là-bas Anne : J vais voir. Jacky : C est ça, allez, allez ( Anne sort ). Une domestique de famille, sans doute, qu ils ont pas osé s en séparer Elle est d un genre, je te jure! Pouvoir se payer des domestiques et pas les choisir mieux que ça Aha! La dégaine «B jour!» Aha! On dirait un mauvais remake de Frankenstein Bon, c est pas le tout ( Il va pour sortir son portable quand on sonne. Après un bref instant de réflexion, il va ouvrir en disant : ) Allez! Si c en est une autre pour l annonce, je la vire en lui disant que c est trop tard ; pas de quartier. ( il ouvre ; c est Benjamin ). Oui? Benjamin : Vous êtes un invité? Jacky : Euh Oui. Benjamin : C est à vous la voiture grise? Je ne vous avais pas vu arriver Jacky : Quoi? Elle gêne? Benjamin : Non, non, du tout, mais je me disais, peut-être voudriez-vous la rentrer dans ma cour? Il n y a pas de place dans la leur et la mienne est vide. Jacky : Ah Ben Oui, c est gentil. C est vrai qu ici, ça a beau être un beau quartier, on sait jamais, hein? Les riches, ils ont toujours plein de voitures, on sait pas trop comment ils les ont, hein Benjamin : Euh Oui, certainement Jacky : Alors allons-y. Ils sortent. ~ 15 ~ Christiane entre en courant et va ouvrir la porte. Voyant qu il n y a personne, elle la referme. Christiane : Tiens J aurais pourtant juré avoir entendu sonner Anne entre Anne : Dîtes Va falloir que je vous courre après toute la journée? Christiane : Oui, bon, je suis un peu occupée, là, qu est-ce qu il vous faut? Anne : C est plus grave que je croyais, là, hein Faut que je coupe l eau. Christiane : Oui, bon, eh! Bien, coupez, coupez.

Anne : Ben ouais, mais je sais pas où est l arrivée d eau, moi! Ces maison modernes, c est mal fichu Christiane : Oui, bon, ben je n en sais pas plus, vous n avez qu à chercher. Je suis désolée, je suis débordée ( elle sort en criant «Géraldine! Viens m aider!» ) Anne : Qu à chercher, qu à chercher Bon, je vais aller voir dehors, dès fois qu ils l auraient foutu là Anne sort dans le jardin ~ 16 ~ croisant Géraldine qui entre en tirant Jean-Baptiste. Géraldine : Alors? Jean-Baptiste : Alors quoi? Géraldine : On ne peut pas dire que tu m aides beaucoup, hein Jean-Baptiste : Qu est-ce que tu veux que je fasse? Il n y en a aucune qui me plaît Géraldine : Mais tu crois que ça va déranger maman? Elle va choisir celle qui lui plaît à elle et se débrouiller pour que tu l épouses. Jean-Baptiste : Mais elles ne me plaisent pas! Géraldine : Elle te tannera le cuir et tu accepteras, juste pour qu elle arrête. Tu n as encore pas compris? Elle ne te cherche pas une femme, elle se cherche une bru! Jean-Baptiste : Bon. Et t as des idées? Géraldine : Caroline, ça devrait être réglé. Reste les deux sœurs. A mon avis, il faut que tu complimentes le plus possible celle qui ressemble à un tas de chiffons. Ça va énerver l autre, elles vont se crêper le chignon, ça devrait pas être mal. Des coulisses, on entend Christiane crier «Géraldine! Dépêche-toi! Ça attache!» Géraldine : J ai encore une ou deux autres idées, mais commence comme ça. Jean-Baptiste : Bon, bon Géraldine sort en cuisine et Jean-Baptiste dans le jardin. ~ 17 ~ On sonne au moment où Anne entre, un verre à la main. Elle regarde un peu partout, à la recherche de son arrivée d eau. On sonne de nouveau et Christiane hurle «Quelqu'un peut ouvrir?». Anne regarde vers la cuisine, la porte, puis va ouvrir. Jacky et Benjamin entrent. Jacky : Ah! Ben on peut dire que vous n êtes pas pressée d ouvrir, vous! Vous continuez à jouer à cache-cache avec votre patronne? Anne : Non, avec l arrivée d eau, cette fois. Jacky : Vous savez pas où elle est? Anne : Ben non, sinon je la chercherais pas Il est malin, celui-là Jacky : Mais enfin, vous travaillez bien ici, pourtant! Anne : Ben oui, c est pour ça que je la cherche Jacky : Il y a des choses qui m échappent Et vous buvez? Benjamin : Je vais vous laisser

Jacky : Non, non, restez! Anne : Ben oui, je bois. Fais chaud dehors Jacky : Le style des employés se perd Benjamin : Vraiment, je vais y aller. Si je reste, je ne suis pas sûr que ça plaise à la patronne, comme vous dîtes. Jacky : Allons! Un voisin si serviable! Elle sera ravie! Benjamin : Oui, mais vraiment, je ne suis pas sûr que Jacky : Mais si, mais si, j en suis sûr, elle sera d accord. Venez prendre un verre. Anne : Tout ça, ça me dit pas où est l arrivée d eau, à moi Jacky : Mais dehors, voyons! Je vais vous montrer! Ils sortent tous les trois dans le jardin. Christiane et Géraldine entrent. ~ 18 ~ Christiane : Il faut que tu m aides un peu plus, sinon je ne vais jamais m en sortir Géraldine : Je fais ce que je peux, maman Christiane : Bon, allons voir les invités. Elles sortent dans le jardin. Elles croisent Jacky qui arrive. ~ 19 ~ Jacky : J arrive, j arrive Marrant que l'arrivée d eau soit pas dehors ( il sort son portable ) Bref. Marguerite a toutes ses chances. Ou Capucine Enfin, je vais en caser une, quoi. Et quand elle sera mariée aux fameux Larrivière, elle voudra bien donner un peu d argent à son petit papa chéri qui en a tant besoin Tu penses! Elle en aura tellement Tout roule ( il compose un numéro ) Allô? C est moi J appelle juste pour vous dire que je pense toujours à vous Je vous rembourse dans le mois, pas de problème. Je viens de voir mon interlocuteur, il va me prêter de l argent, c est ( le mot suivant est inaudible ) quasiment sûr. Je dis ( même jeu ) c est quasiment sûr. ( Cette fois, sur «quasiment», il va éloigner le portable pour que son interlocuteur ne comprenne pas, mais les spectateurs, si ). Oui, je dis c est quasiment sûr! Voilà. On sonne. Jacky : Je vous laisse, on m appelle. C est ça A bientôt, hein, y a pas de problème Il raccroche, on sonne de nouveau. Jacky : Incroyable, ça! Elle ne fait rien, la bonne, ici Faudra que Capucine arrange ça. Ou Marguerite, peu importe. ( Vers le jardin ) C est bon, j y vais! Il va ouvrir. ~ 20 ~ C est Patricia, femme à la quarantaine ( qui se veut ) sexy, qui porte son âge sans complexe, presque sans s en rendre compte. Patricia : Bonjour, je viens pour l annonce. Jacky : Ah. Encore une

Patricia : Je suis désolé, je suis un peu en retard, mais j étais allé répondre à une autre annonce juste avant, à 9 heures. C est marrant ce que ça devient courant ce genre de pratique. Mais rassurez-vous, il ne m a pas plu. Vous voyez, il faut qu il se passe quelque chose directement, un ressenti très fort, un feeling, sinon je ne peux pas. Je ne prends pas ça pour un jeu, savez-vous Jacky : Euh Oui, non, bon Alors Patricia : Et vous? C est sérieux? Jacky : Pardon? Patricia : Déjà, vous avez triché sur l âge. Jeune garçon séduisant Vous n êtes pas si jeune que ça Jacky : Dîtes donc, je vous en prie! Patricia : Remarquez, je dis ça, ça ne me gêne pas, l amour n a pas d âge et on a toujours l impression que l on est jeune dans sa tête, sans se rendre compte que souvent, on est plus vieux que ce que l on croit... Jacky : Oui, bon Patricia : Irascible, avec ça! Remarquez, j aime bien, ça prouve une certaine force de caractère. Et puis je trouve ça trognon, les hommes qui se fâchent, ça démontre en fait une certaine sensibilité. Jacky : Oui, alors là, dîtes Patricia : Un peu potelé, avec ça On aime plus la salle à manger que la salle de sport, hein Jacky : Non, mais c est fini, oui! Patricia : Remarquez que ça ne me gêne pas. Un homme à bourrelets aimera toujours les petits plats qu on lui préparera. Et puis c est bien plus confortable, incomparable avec les sacs d os ou les gros costaud, là, c est moelleux, reposant. Jacky : C est fini, oui? Patricia : Par contre, un peu colérique. Le stress de la rencontre, certainement, non? Jacky : Non, le fait que j ai pas passé l annonce. Patricia : Comment? Ce n est pas vous? Je me suis trompée d adresse? Jacky : Non, mais Christiane entre. Jacky : Tiens, ben justement. Christiane : On a sonné? ~ 21 ~ Patricia : Oui, bonjour, je viens pour l annonce. Christiane ( après un léger temps du au choc ) : Mon Dieu, mon Dieu, je me demande si j ai bien fait!

Benjamin et Jean-Baptiste entrent. ACTE II Les plans ~ 1 ~ Jean-Baptiste : Pffff Cette journée ne finira jamais Benjamin : A qui le dis-tu? T as vu le regard de ta mère quand elle a découvert que j étais là? Si ce Jacky n avait pas expliqué que c est lui qui m avait invité, elle m aurait sorti à coup de fourchettes, j en suis sûr. Ta mère me déteste. Jean-Baptiste : Mais non Benjamin : Mais si! Par contre, ce monsieur Jean-Baptiste : Ah! Non, hein! Pas de ça aujourd hui, d accord! Benjamin : Pardon Toujours est-il qu il est très sympathique. En revanche, ta mère je te jure, elle est bizarre. Elle observait tout le monde pendant le repas Comme si elle cherchait quelque chose Jean-Baptiste : C est un peu ça, oui. Pfff J en ai marre de ce costume, j ai l impression qu on va me mettre au musée Grévin, je n arrive pas à bouger là-dedans! Benjamin : Moi, je te trouve très mignon, comme ça Ça te va bien. Jean-Baptiste : C est ce que je dis, il vaut mieux le regarder du dehors plutôt que d être dedans. Benjamin : J ai toujours pas bien compris pourquoi tu t étais habillé comme ça. C est de la famille? Jean-Baptiste : Non. Pas encore Benjamin : Je ne comprends pas Jean-Baptiste : Ben Benjamin : Jean-Bat, dis-le moi. Jean-Baptiste : Ma mère veut me marier. Benjamin : Quoi? Jean-Baptiste : J ai rien vu venir, elle m en a parlé ce matin. Benjamin : Et toi, tu n as rien dit! Tu aurais pu te rebeller, dire non, je refuse de jouer à ton petit jeu ou lui expliquer que tu étais amoureux de moi, mais non. Monsieur préfère laisser môman jouer à la poupée avec lui! Jean-Baptiste : Ecoute, Ben, c est pas le moment. Benjamin : A t entendre, ce n est jamais le moment Non, je n ai pas pu lui en parler, ce n était pas le moment, elle allait au ciné, elle était fatiguée, son boulot, tu comprends Jean-Baptiste : Mais c est vrai! Une nouvelle comme ça, ça ne s annonce pas sans précaution, surtout avec elle! Benjamin : Oui, ben non, je ne comprends pas. On avait prévu de partir s installer au bord de la mer, d avoir notre maison près de la plage, finir nos soirées les pieds dans l eau en regardant l horizon, on avait fait des tas de projet et toi, plutôt que d en parler à ta mère, tu la laisse te choisir une fiancée! Non, je ne comprends pas!

Jean-Baptiste : Ecoute, minou Benjamin : Tu espère quoi? Que je déménage pour habiter à côté de chez toi? Que je garde les gamins pendant que tu vas au resto avec ta grosse? Tu t es bien foutu de moi, tiens! Jean-Baptiste : Comment tu peux dire ça? Je ne pense qu à toi toute la journée, je me suis inventé des horaires tordus rien que pour pouvoir te retrouver et ton T-shirt Tu te souviens de ton T-shirt? Benjamin : Quel T-Shirt? Jean-Baptiste : Celui que tu portais le premier soir Benjamin : Tu C est toi qui l as gardé? Jean-Baptiste : Oui. Tu voulais te changer avant qu on sorte. Quand tu l as enlevé, tu l as jeté sur le canapé pour m impressionner, pour faire ton mec décontracté Benjamin : C est pas mon genre Jean-Baptiste : Je l ai pris. Je dors avec tous les soirs. Benjamin : C est vrai? Jean-Baptiste : Je n arrive pas à fermer l œil, sinon. Et tu verrais la tête qu a fait ma mère le jour où elle l a trouvé et que j ai refusé qu elle le lave. Benjamin : Alors tu m aimes toujours? Géraldine entre avec une pile d assiettes sales. Jean-Baptiste : Bien sûr que je t aime toujours. Et jamais je n épouserai une de ces filles. Je partirai un jour avec toi, mais laisse-moi le temps de l annoncer à ma mère Géraldine : Je le crois pas! Benjamin : Eh! Ben, en voilà déjà une au courant Géraldine : Toi et Benjamin! Jean-Baptiste : Attends Je vais t expliquer Géraldine : Tu es Jean-Baptiste : Oui, je suis. Ecoute Géraldine : Et moi qui ne me suis jamais douté de rien! Benjamin : Il est très discret. Un peu trop, même Géraldine : J en reviens pas! Jean-Baptiste : Oui, mais écoute Géraldine : Mais alors c est beaucoup plus simple! Tu le dis à maman et hop, tout ce cinéma est fini! Jean-Baptiste : Enfin, Géraldine, pas aujourd hui, ce n est pas le moment! Benjamin : Ce n est jamais le moment avec lui Jean-Baptiste : Si, mais pas là. Géraldine, tu ne dis rien à maman, c est compris? Géraldine : Pourtant Jean-Baptiste : Juré? Géraldine : C est bon, juré

Christiane entre. ~ 2 ~ Christiane : Et alors? Tu es encore là, toi? Emmène-moi ces assiettes à la cuisine, s il te plaît. Et toi, Jean-Bat, va un petit peu dehors avec ces jeunes filles. Je te rappelle qu il faut que tu en choisisses une. Jean-Baptiste : Mais enfin, maman, c est pas pressé. Christiane : Si. Je te trouverai une femme aujourd hui! De toutes façons, j ai déjà retenu l église et le curé pour dans deux mois. Les trois : Quoi? Christiane : C est pour te motiver. Si je ne te pousse pas, tu n arriveras à rien. Benjamin : Ce n est quand même pas un peu précipité? Christiane : Dîtes-voir, Benjamin. Vous n aviez pas du paprika à aller chercher? Géraldine : Je suis d accord, c est un peu précipité Christiane : Ecoutez-moi bien tous les deux. Votre père, sur son lit de mort, m a avoué que son plus grand regret serait de ne pas vous savoir mariés. Je lui ai promis qu à 30 ans, vous le seriez, je ne renierai pas ma promesse. Tu auras trente ans dans quatre mois, tu seras marié. Maintenant, retourne dehors et toi, emmène ça à la cuisine! Elle sort en cuisine. Géraldine : J ai une idée Je vous en parle tout à l heure Elle sort en cuisine. Jean-Baptiste : C est un cauchemar! Un vrai cauchemar Benjamin : Viens, ça va aller Je vais veiller sur toi, ne t inquiète pas. Ils sortent. Aussitôt, Capucine, Marguerite et Jacky entre. Jacky : Qu est-ce qu il y a? ~ 3 ~ Marguerite : Tu as vu comment tu t es comporté pendant le repas? Jacky : Ben quoi? J ai été normal Marguerite : Justement. Qu on ait amené Capucine pour qu elle contraste avec moi, d accord. Mais que toi tu te comportes comme un cochon, non! Qu est-ce que tu veux? Que madame Larrivière soit écœurée? Qu elle refuse que tu entres dans la famille parce qu elle aurait peur que tu manges la dinde de Noël dans le plat? Jacky : J avais un os Comment que tu veux que je mange un os? Marguerite : Comment veux-tu que je mange un os. Jacky : De toutes façons, c est maintenant que ça va se jouer, avec les entretiens. Christiane et Géraldine entrent. Christiane : J arrive, j arrive Le temps de débarrasser. Allez, viens, toi. Christiane et Géraldine sortent dans le jardin.

Jacky : T as vu ça! C est même pas la bonne qui dessert. Capucine : Ouais, on se demande s ils sont aussi riches que tu le dis. Jacky : Les Larrivière, enfin! Ils ont un journal à eux, c est marqué dedans! Propriétaire : Larrivière. Capucine : On dirait pas, vu la maison Jacky : C est un truc de riche, ça, de paraître pauvre. Je vous laisse peaufiner votre tactique, je vais me laver les mains. Y colle, cet os Jacky sort en cuisine. Capucine : Tactique, tactique, tu parles Moi ma tactique, c est de rentrer le plus vite possible pour voir la fin de l étape du tour de France d aujourd hui, oui. Marguerite : Evidemment, toi, dès qu il s agit d aider, t es plus là. Capucine : Mais qu est-ce que tu veux que je fasse dans votre plan tordu? Se caser grâce à un casting! Mais on se croirait dans la star académie du mariage! C est tellement minable que même TF1 n a pas osé le faire! Enfin, pas encore Marguerite : Peut-être, mais c est ce que je veux. Capucine : Eh! Ben, vas-y, te gêne pas. Marguerite : Mais ce n est pas avec ton attitude que je vais y arriver. Capucine : De quoi? Je t ai laissé le beau rôle, non? C est excellent, mais comment réussissez-vous ce plat, il faudra que vous me donniez la recette C était ridicule. Marguerite : En tout cas, toi, avec tes plaisanteries lourdingues, tu as fit rire le fils. Ça ne m arrange pas du tout, ça. Capucine : J y suis pour rien, moi C est peut-être un mec pour moi Marguerite : Ne sois pas grotesque. Capucine : T as vu tous les compliments qu il m a fait? Marguerite : Mouais ça n avait pas l air sincère. On dirait qu il joue à ça pour m énerver. C est qu il tient déjà à moi Capucine : N importe quoi Marguerite : Allez, on y va. Et comporte-toi un peu comme d habitude. Capucine : Mais je me comporte comme d habitude! Marguerite : Non. D habitude, tu es énervante et détestable alors que là, tu parais sympathique! Alors fais ta sale gamine gâtée. Capucine : Ok ~ 4 ~ Christiane et Anne entrent. Géraldine entre avec des plats et sort directement en cuisine. Anne : Ben merci pour le repas, hein Christiane : Je n ai pas eu trop le choix. Anne : Bon, ben je vais m y remettre alors Christiane : Ce serait bien, oui, parce que vous n avez pas l air pressée

Anne : Oh! Je suis payée à l heure, moi, je m en fiche Anne sort en cuisine. Christiane va en faire autant, mais Marguerite renverse volontairement une lampe. Capucine : Mince! Ce que je suis maladroite Christiane : Mon Dieu, mon Dieu, ma lampe. Capucine ( à Marguerite ) : T es contente? Marguerite : Oui. Capucine : Allez, c est rien, de toutes façons, elle était super moche. Marguerite ( bas, à Capucine ) : Tu vois, quand tu veux Christiane : C est vrai qu elle était moche Capucine : Comme tout le reste ici. Vous avez super mauvais goût ou vous avez fait exprès de mettre des trucs affreux un peu partout? Christiane : Vous non plus, vous ne trouvez pas ça joli? C est mon mari qui y tenait Je suis d accord avec vous, il faudrait tout changer mais il a passé tellement de temps à choisir Capucine : Ah! Parce qu en plus, il a fallu du temps! Christiane : C est lui, tout ça. En tout cas, vous avez bon goût, un point pour vous Faîtes comme chez vous, je reviens. Christiane sort en cuisine. Marguerite : C est incroyable, ça! Capucine : Pourtant j ai essayé, t as vu Qu est-ce que tu veux Je conviendrais peut-être mieux que toi Marguerite : Il n en est pas question! Capucine : Je suis d accord avec toi, mais je vais pas lui casser toute la baraque quand même! T inquiète : je vais la dégoûter pendant les entretiens Marguerite : T as intérêt! Jacky revient, le pantalon trempé. Jacky : La vache! ~ 5 ~ Marguerite : Mais! Papa! Qu est-ce que tu as fait? Capucine : Je le crois pas! Il s est fait dessus! Mort de rire! Jacky : Mais non, je Marguerite : Enfin, papa, aujourd hui! Capucine : Tu sais que normalement la braguette s ouvre avant? Jacky : Oh! ça va, hein, c est pas moi. Capucine : Ouhou! C est qui alors? Jacky : Mais non, c est Christiane entre.

Christiane : Qu est-ce qui vous arrive? Oh! Mon Dieu, vous Vous vous êtes C est gênant Jacky : Hein? Ah! Non, non, c est pas ce que vous croyez, hein? Non, non, non! C est le robinet! Christiane : Ah! Oui, c est vrai, le robinet! Venez vous séchez dehors. Il sort avec Capucine et Marguerite quand Caroline entre. Caroline : Pardon Oh! Vous vous êtes Jacky : Non, c est le robinet! C est pas vrai, ça! Capucine, Jacky et Marguerite sortent. Géraldine entre et écoute la conversation. Elle est placée de telle sorte que personne ne la voit. Caroline : Je vais vous aider à faire la vaisselle, madame. Christiane : Tu es gentille, Caroline, mais ce n est pas la peine, Géraldine va s en occuper. Géraldine ( pour elle ) : Ben tiens! On entend dehors de rires et Jacky qui dit «C est le robinet, je vous dis!» Caroline : Il n en est pas question! Je veux vous montrer que je serai une parfaite épouse. Christiane : Mais enfin, Caroline Caroline : Je vous connais, vous savez, depuis le temps. Une femme doit savoir s occuper de son mari, de ses enfants, de sa maison. Je vais vous montrer que je peux le faire, que je suis à la hauteur. Vous noterez qu il n y en a pas une qui vous ait proposé son aide Christiane : C est vrai Caroline : Il faut pouvoir compter sur sa belle-fille et vous verrez, vous pourrez compter sur moi. Christiane : Tu es gentille, Caroline. Alors je t accorde un point en plus. Jamais je n aurais cru Pourquoi tiens-tu tant à te marier avec Jean-Baptiste? Caroline : C est depuis toujours Au C.P. il me défendait toujours contre les grands. Et puis il m écrivait des poèmes. Bien sûr, c était des poèmes d enfants, mais ça m a touché. Il continue, d ailleurs Chaque semaine, j ai mon poème dans la boîte aux lettres Bon. Je vais faire la vaisselle afin que vous puissiez vous occuper de vos invités. Christiane : Tu es gentille. Caroline sort en cuisine et Christiane sort dehors sans que l une d elle ne voit Géraldine. Géraldine : Yayayayaille. Benjamin! Jean-Baptiste! Après quelques secondes, Benjamin entre. Benjamin : Alors, cette idée? Qu est-ce qu on peut faire? Après quelques nouvelles secondes, Jean-Baptiste entre. Géraldine : Bon. Ça se complique. Caroline a repris des points On va s en occuper après. Déjà la pâquerette. Jean-Baptiste : Quelle pâquerette? Géraldine : Je sais plus La fille qui a un nom de fleur et qui est pas mal Les compliments à sa sœur, ça n a pas marché, passons à la seconde phase.