3. Compétence linguistique. Euskara vs. erdara (1)?



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Transcription:

3. Compétence linguistique. Euskara vs. erdara (1)? Alors que le nombre des bilingues est en augmentation, les unilingues bascophones sont en voie d extinction et les unilingues non-bascophones en perte de vitesse. Bilingualism is a benefit for all, for Xmen and for Ymen alike. Many people are afraid of bilingualism. (...). Some Ymen oppose bilingualism because it implies questions about their undisputed mastery in their own home, and because they have been wrongly taught to associate it with disadvantaged status socially and culturally, with civil strife politically and with lower productivity economically. However, bilingualism should be neither a temporary strategy nor an implicit threat, but rather an enriching concomitant to the multicultural reality of the modern world. Bilingualism represents the potentiality for a mutually advantageous bridge between co-polity neighbors as well as betwen cross-polity neighboors. Good things as well as bad things can cross that bridge and it is the potential for good (economically, culturally and diplomatically) that makes bilingualism such a worthwhile investment. Populations experiencing language shift have no alternative, by and large, but to be bilingual. (Fishman, J. A. How Threatened is Threatened?. Reversing Laguage Shift. 1991, p.84. Multilingual Matters. Clevedon)

La continuité de la langue basque. Compétence linguistique. Euskara vs. erdara? Table des matières: 3.0. Introduction 3.1. Principaux résultats 3.2. Analyse de la compétence linguistique en fonction de différents points de vue 3.2.1. Point de vue géographique a) Territoire b) Province c) Zone sociolinguistique 3.2.2. Point de vue sociodémographique a) Sexe b) Âge 3.2.3. En fonction de l origine ethnoculturelle 3.2.4. En fonction de la première langue a) Première langue: euskara b) Première langue: euskara et erdara c) Première langue: erdara d) Progrès et reculs de l euskara e) Transmission de l euskara dans la famille f) Euskaldunberriak ou les néo-bascophones 3.3. Profil général des bascophones et des non-bascophones 3.3.1. Âge, origine ethnoculturelle et première langue 3.3.2. Répartition géographique 3.3.3. Situation socio-économique 3.3.4. Identité culturelle et intérêt pour l euskara 3.3.5. Réseau interpersonnel de contact linguistique 3.3.6. Résumé général des groupes de locuteurs

3.0. Introduction Existe-t-il encore au Pays Basque une personne qui ne sache que le basque? Combien de personnes savent parler l euskara et l erdara? Quelles sont leurs caractéristiques? Sont-elles jeunes ou âgées, viennent-elles des villes ou des campagnes? Où trouve-t-on le plus grand nombre de bilingues, en Alava, en Biscaye, en Gipuzkoa, en Labourd, en Navarre, en Basse-Navarre ou en Soule? Jusqu à quel point les bilingues d aujourd hui maîtrisent-ils l euskara? Est-il possible d apprendre cette langue en dehors du contexte familial? Les progrès de l euskara sont-ils plus importants que les reculs, ou est-ce l inverse qui est vrai? Voici, parmi d autres, les questions et les préoccupations auxquelles cette étude tente de répondre. 3.1. Principaux résultats Avant d analyser ses résultats il faut observer que cette enquête ne tient compte que des personnes âgées de 16 ans et plus et que, par conséquent, elle ne comporte pas les données concernant les plus jeunes dont la majorité a benéficié de l enseignement du basque à l école au cours des dix dernières années. D autre part, il faut souligner que la typologie des locuteurs établie ici est différente de celles établies jusqu à présent. Dans cette étude sur la compétence linguistique on distingue principalement quatre types de locuteurs 4 : les unilingues bascophones, les bilingues, les bilingues passifs et les unilingues non-bascophones.

Les unilingues bascophones ne parlent pas bien, ni assez bien l erdara. Cependant, une grande majorité (76%) le parle un peu. Le groupe des unilingues bascophones forme 1% de la population, ce qui constitue un très faible pourcentage. En chiffres absolus cela répresente, néanmoins, un total de 23.500 personnes. Les bilingues maîtrisent bien ou assez bien l euskara et l erdara. Ce groupe compte 505.200 personnes au Pays Basque (21% de la population de plus de 16 ans). Les bilingues passifs parlent un peu l euskara ou, sinon, le comprennent ou le lisent bien ou assez bien. Ce groupe compte 182.700 personnes (8% de la population de plus de 16 ans). Les unilingues non-bascophones ne parlent que l erdara (l espagnol ou le français) et ne comprennent ni lisent ni bien ni assez bien le basque. Ce groupe linguistique est majoritaire au Pays Basque (1.659.800 personnes, c està-dire, 70% de la population du Pays Basque âgée de plus de 16 ans). Mais il est évident que tous les bilingues ne jouissent pas de la même aisance et de la même facilité en euskara et en erdara, loin de là. C est ce qui nous a poussé à diviser ce groupe en trois sous-groupes (Figure 2): - Bilingues avec euskara dominant: ils s expriment plus facilement en euskara qu en erdara (32%). - Bilingues équilibrés: ils s expriment avec la même facilité en euskara et en erdara (29%). - Bilingues avec erdara dominant: ils s expriment plus facilement en erdara qu en euskara (40%). Cependant, ces données subissent de grandes modifications en fonction du sujet, de la situation ou du domaine d usage: alors que le nombre de personnes qui sont plus à l aise en basque atteint un chiffre élevé lorsqu il s agit de sujets de conversation ou de situations concernant la vie courante, le contraire se produit lorsque les sujets de conversation ou les situations touchent le domaine technique.

3. 2. Analyse de la compétence linguistique en fonction de différents points de vue 3.2.1. Point de vue géographique Les études que l on peut effectuer du point de vue géographique sont de trois types, selon que l on considère les territoires, en distinguant la Communauté Autonome Basque, la Navarre et le Pays Basque Nord, ou bien les provinces, ou enfin, les zones sociolinguistiques. Voici les principales conclusions de ces études: a) Territoire Les unilingues non-bascophones prédominent dans les trois territoires, mais il existe des différences de l une à l autre: En Navarre 86%, dans la Communauté Autonome Basque 67% et au Pays Basque Nord, 59%. Les résultats en chiffres absolus 5 et en pourcentages en ce qui concerne la compétence linguistique sont indiqués au tableau 5. b) Province. Le pourcentage des bilingues se répartit comme suit dans les sept provinces: Soule (62%), Basse- Navarre (59%), Gipuzkoa (42%), Labourd (25%), Biscaye (16%), Navarre (9%), et Alava (7%). Le tableau 6 et la figure 3 indiquent la répartition des résultats en ce qui concerne la compétence linguistique.

Tableau 5 Compétence linguistique par territoires PAYS BASQUE CAB NAVARRE PAYS BASQUE NORD Unilingues bascophones 23.500 17.900 2.700 2.900 1,00% 1,03% 0,65% 1,43% Bilingues 505.200 401.500 37.500 66.200 21,39% 23,08% 8,90% 32,73% avec euskara dominant 159.200 130.900 13.600 14.700 6,77% 7,53% 3,23% 7,54% equilibrés 146.300 106.500 10.700 29.100 6,18% 6,12% 2,54% 14,26% avec erdara dominant 199.700 164.100 13.200 22.400 8,44% 9,43% 3,13% 10,93% Bilingues passifs 182.700 148.700 19.300 14.700 7,71% 8,54% 4,58% 7,04% Unilingues non-bascophones 1.659.800 1.173.500 361.200 125.100 69,91% 67,35% 85,87% 58,80% Total 100% 100% 100% 100%

Tableau 6 Compétence linguistique par provinces PAYS ALAVA BISCAYE GIPUZKOA NAVARRE LABOURD BASSE- BASQUE -NAVARRE SOULE Unilingues bascophones 23.500 0 6.600 11.300 2.700 2.100 500 300 1,00% 0,00% 0,68% 2,02% 0,65% 1,26% 2,07% 2,12% Bilingues 505.200 15.600 151.800 234.100 37.500 43.300 14.800 8.100 21,39% 7,01% 15,83% 41,70% 8,90% 25,33% 59,47% 61,74% avec euskara dominant 159.200 900 44.700 85.300 13.600 6.900 5.700 2.100 6,77% 0,42% 4,66% 15,19% 3,23% 4,04% 22,91% 15,94% equilibrés 146.300 3.200 36.500 66.800 10.700 20.100 5.400 3.600 6,18% 1,43% 3,81% 11,90% 2,54% 11,77% 21,58% 27,30% avec erdara dominant 199.700 11.500 70.600 82.000 13.200 16.300 3.700 2.400 8,44% 5,17% 7,37% 14,61% 3,13% 9,52% 14,98% 18,50% Bilingues passifs 182.700 16.700 72.000 60.000 19.300 12.100 800 1.800 7,71% 7,54% 7,51% 10,70% 4,58% 7,09% 3,40% 13,51% Unilingues nonbascophones 1.659.800 189.400 728.300 255.800 361.200 113.400 8.700 3.000 69,91% 85,44% 75,98% 45,58% 85,87% 66,32% 35,06% 22,62% Total 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100%

c) Zone sociolinguistique Nous avons distingué quatre zones sociolinguistiques au Pays Basque, en fonction du pourcentage de bascophones des communes. Pour établir ces zones sociolinguistiques dans la CAB et en Navarre nous nous sommes basés sur le recensement, en tenant compte du pourcentage de bascophones de chaque section du recensement. La section du recensement est l unité la plus petite utilisée pour le ramassage et l exploitation des données de recensement. Alors, toutes les communes, sauf les plus petites, sont composées de plusiers sections. Par exemple, une même commune peut avoir des sections qui appartiennent à différentes zones sociolinguistiques. En ce qui concerne le Pays Basque Nord, le recensement français ne recueille aucune information concernant les langues minoritaires. Aussi, a-t-on utilisé les sources suivantes pour établir les quatre zones sociolinguistiques: les résultats de l enquête sociolinguistique effectuée par nous-mêmes en 1991; l étude réalisée par Pedro de Yrizar en 1972; et l enquête réalisée par SIADECO en 1987-88 à la demande de l association culturelle SÜ-HAZIA de Soule. Les quatre zones sociolinguistiques sont les suivantes (Tableau 7 et figure 4): - La première zone sociolinguistique comprend les endroits où les bascophones constituent plus de 80% de la population. Cette zone est la plus bascophone et, c est là que réside 5% de la population du Pays Basque. Les unilingues bascophones constituent 10% de la population et les bilingues 80% (10% sont unilingues non-bascophones ou bilingues passifs). Dans cette zone, 61% des bilingues s expriment plus facilement en euskara qu en erdara. - La deuxième zone sociolinguistique regroupe les endroits où les bascophones forment entre 45% et 79% de la population. C est là que réside 15% de la population du Pays Basque et en ce qui concerne les pourcentages linguistiques, 2% de la population est unilingue bascophone et 57%

bilingue. Parmi les bilingues de cette zone, 33% s expriment mieux en euskara, 35% mieux en erdara et 32% parlent l une et l autre langue avec la même facilité. - La troisième zone sociolinguistique comprend les endroits où les bascophones représentent de 20% à 44% de la population. C est là que réside 16% de la population du Pays Basque. Les unilingues non-bascophones sont deux fois plus nombreux que les bilingues, et la majorité des bilingues s exprime plus facilement en erdara qu en euskara. - Enfin, la quatrième zone linguistique, la moins bascophone, regroupe les endroits où moins de 20% de la population est bascophone. C est là que réside la majorité de la population (64%) du Pays Basque, 7% est bilingue et la majorité des bilingues (57%) parle plus facilement en erdara qu en euskara. Il faut remarquer que la première zone sociolinguistique a un profil très homogène et est de caractère nettement rural. Sur un total de 50 communes de plus de 10.000 habitants au Pays Basque, une seule se situe dans cette première zone sociolinguistique. Par ailleurs, la quatrième zone, la moins bascophone, a un profil beaucoup plus hétérogène. On y trouve toutes les communes du Sud de l Alava et de la Navarre qui sont presque toutes rurales, ainsi que des villes principales: toutes les communes de plus de 100.000 habitants sauf Saint-Sébastien (Barakaldo, Bilbao, Vitoria-Gasteiz et Pampelune), la plupart des villes ayant entre 20.000 et 100.000 habitants (12 sur 18) et 7 villes sur 27 ayant entre 10.000 et 20.000 habitants se trouvent aussi dans cette quatrième zone sociolinguistique. Plus de la moitié des communes ayant entre 10.000 et 20.000 habitants se trouvent dans la deuxième zone sociolinguistique (15 sur 27). Deux villes ayant entre 20.000 et 100.000 habitants se trouvent aussi dans cette zone. Les communes qui sont inclues dans cette zone ont bien un caractère rural, ou bien il s agit de chef-lieux des provinces de Biscaye et de Gipuzkoa.

La troisième zone est très fragmentée et très hétérogène. Elle est composée d une ville de plus de 100.000 habitants (Saint-Sébastien), de 4 villes ayant entre 20.000 et 100.000 habitants, de 4 autres villes ayant entre 10.000 et 20.000 habitants, et d une trentaine de moins de 10.000 habitants. Tableau 7 Compétence linguistique en fonction des zones sociolinguistiques PAYS BASQUE ZONES SOCIOLINGUISTIQUES 1 2 3 4 ( 80% ) (45-79%) (20-44%) (< 20%) TOTAL 100 100 100 100 100 Unilingues bascophones 1 10 2 1 0 Bilingues 21 80 57 27 7 avec euskaradominant 7 49 19 5 1 equilibrés 6 19 18 9 2 avec erdara dominant 8 12 20 13 4 Bilingues passifs 8 3 10 12 7 Unilingues non-bascophones 70 7 31 59 87

3.2.2. Point de vue sociodémographique Cette partie est consacrée aux résultats établis en fonction du sexe et de l âge. a) Sexe En ce qui concerne la compétence linguistique, il n y a pas de différences entre les deux sexes. b) Âge Par contre, ainsi que le tableau 8 et la figure 5 l indiquent, les différences sont importantes en fonction de l âge: - Les unilingues non-bascophones prédominent dans toutes les tranches d âge, mais la proportion diminue considérablement parmi les plus jeunes. - Le pourcentage des bilingues passifs entre 16 et 24 ans est quatre fois supérieur au pourcentage de la tranche au-dessus des 35 ans. - Le plus petit pourcentage des bilingues se situe entre 35 et 49 ans (19%). Ce pourcentage augmente dans les tranches d âge opposées, pour être identique chez les 16 à 24 ans et les 50 à 64 ans (22%). Par ailleurs, dans la tranche d âge des 16 à 24 ans la plupart des bilingues s expriment avec plus de facilité en erdara qu en euskara; phénomène qui n apparaît pas, du moins dans les mêmes proportions, dans les autres tranches d âge. - Il n existe pas d unilingues bascophones dans les tranches d âge inférieures à 50 ans.

Tableau 8 Compétence linguistique en fonction du sexe et de l âge PAYS BASQUE SEXE TRANCHES D ÂGE HOMMES FEMMES 16-24 25-34 35-49 50-64 64 > TOTAL 100 100 100 100 100 100 100 100 Unilingues bascophones 1 1 1 0 0 0 1 4 Bilingues 21 21 22 22 21 19 22 24 avec euskara dominant 7 7 7 4 4 6 9 12 equilibrés 6 6 6 6 7 5 6 7 avec erdara dominant 8 8 9 12 10 8 7 5 Bilingues passifs 8 7 9 19 8 5 4 4 Unilingues non-bascophones 70 70 69 59 72 76 73 68

On peut affirmer que la variation des pourcentages en fonction de l âge sur tout le Pays Basque, dissimule les tendances contraires observables dans chaque territoire: alors que le renouveau de l euskara dans la Communauté Autonome Basque est rapide, il est plus lent mais effectif, en Navarre. Au contraire, en Pays Basque Nord, la tendance générale est au recul constant (voir tableau 1 en annexe). Concrètement, dans la Communauté Autonome Basque, 34% des personnes de plus de 64 ans sont bilingues ou unilingues bascophones. Ce pourcentage diminue progressivement dans les tranches d âge moins élevées (il n est que de 20% chez les 35-49 ans). Dans les tranches d âge les plus jeunes, par contre, il se produit une augmentation importante (ils sont 25% chez les 16-24 ans). Parallèlement, le nombre des bilingues passifs croît au fur et à mesure que l on s approche des tranches les plus jeunes. En Navarre, les différences entre les tranches d âge sont loin d être aussi importantes: alors que le pourcentage des bascophones de plus de 64 ans est de 11%, il est de 7% chez les 25-34 ans et de 10% chez les 16-24 ans, où il s accroît de nouveau. Au Pays Basque Nord, le nombre des bilingues diminue nettement: le pourcentage est de 39% chez les personnes de plus de 50 ans, il est de 32% chez les 35-49 ans, 25% chez les 25-34 ans, et 20% chez les 16-24 ans. En revanche, le nombre des bilingues passifs est de plus en plus important, ce qui ne veut pas dire que cette hausse indique une quelconque renaissance de l euskara. Contrairement à ce qu il advient en Navarre et dans la Communauté Autonome Basque, ici, la majeure partie des bilingues passifs ne sont pas des bilingues dont la première langue est l erdara et qui apprennent l euskara, mais des bilingues qui sont de moins en moins capables de s exprimer en l euskara bien qu il s agisse de leur première langue. Finalement, il est nécessaire de rappeler que cette enquête ayant été effectuée auprès des plus de 16 ans, les chiffres n incluent pas les modifications importantes intervenues dans la population la plus

jeune du fait du développement de la scolarisation en basque au cours des dernières années, grâce en particulier à la mise en vigueur de nouvelles dispositions réglementaires en Pays Basque Sud. Concrètement, en 1983 est entré en vigueur dans la Communauté Autonome Basque le décret 138/1983 qui réglemente l usage des langues officielles dans l enseignement non-universitaire de la Communauté Autonome Basque. En Navarre, le décret foral 159/1988 réglemente l enseignement de l euskara dans l enseignement non-universitaire. Au Pays Basque Nord également, il s est produit au cours de ces dix dernières années une hausse importante du nombre des élèves scolarisés dans les écoles bilingues dites ikastola. 3.2.3. En fonction de l origine ethnoculturelle Le lien entre l origine ethnoculturelle et la compétence linguistique est très fort (tableau 9): - Bien que les unilingues non-bascophones soient majoritaires chez les natifs, la proportion des bilingues y est bien plus importante que chez les immigrants, puisque ces derniers sont presque tous unilingues nonbascophones (97%). - D autre part, il existe aussi quelques différences entre les natifs si l on tient compte de l origine ethnoculturelle des parents: le pourcentage de bilingues est de 38% chez ceux dont les deux parents sont natifs; il est de 10% chez ceux dont le père ou la mère est immigrant, et enfin de 4% seulement chez ceux dont les deux parents sont immigrants.

Cependant, il existe des différences d un territoire à l autre en ce qui concerne la compétence linguistique des natifs dont les deux parents le sont aussi (Figure 6 et voir le tableau 2 en annexe): - Au Pays Basque Nord, le nombre des bilingues est relativement plus important que celui des unilingues non-bascophones (49% contre 38%). - Dans la Communauté Autonome Basque, les pourcentages sont très proches (45% contre 43%). - En Navarre, enfin, le pourcentage des unilingues non-bascophones est beaucoup plus important (82% contre 12%).

Tableau 9 Compétence linguistique en fonction de l origine ethnoculturelle PAYS BASQUE NATIFS IMMIGRANTS Deux parents natifs Mére ou pére immigrant Deux parents immigrants TOTAL 100 100 100 100 100 Unilingues bascophones 1 2 0 Bilingues 21 38 10 4 1 avec euskara dominant 7 13 1 0 0 equilibrés 6 11 2 0 0 avec erdara dominant 8 14 7 4 1 Bilingues passifs 8 9 12 12 2 Unilingues non-bascophones 70 51 78 83 97

3.2.4. En fonction de la première langue Combien de personnes dont l euskara était la première langue sont encore actuellement unilingues bascophones? Combien ont appris l erdara? Ceux qui ont appris l erdara ont-ils conservé le basque ou, au contraire, ont-ils perdu leur capacité de s exprimer dans cette langue? Et ceux dont l erdara était la première langue ont-ils appris l euskara ou sont-ils toujours unilingues non-bascophones? Pour analyser l évolution des locuteurs actuels, c est-à-dire, pour connaître l augmentation et le recul de l euskara, nous distinguons trois groupes: ceux dont la première langue était l euskara, ceux dont l euskara et l erdara étaient, tous les deux, les premières langues et, enfin, ceux dont la première langue était l erdara (Tableau 10). a) Première langue: euskara Parmi les personnes recensées dont la première langue était l euskara, le changement de groupe de locuteurs est très fréquent. En effet, ceux qui sont encore unilingues bascophones forment un groupe très réduit (5%). La majorité (86%) conserve l euskara mais elle a aussi appris correctement l erdara. Parmi ces bilingues, 40% s expriment mieux en basque qu en erdara et 31% aussi bien dans une langue que dans l autre. Par ailleurs, il faut tenir compte du fait que 9% des bascophones d origine ont perdu totalement ou partiellement leur faculté à s exprimer en euskara après avoir appris correctement l erdara. Ils deviennent ainsi des unilingues non-bascophones (3%) et des bilingues passifs (6%).

b) Première langue: euskara et erdara Parmi les personnes qui avaient pour première langue à la fois l euskara et l erdara, l oubli du basque est plus prononcé. Un peu plus de la moitié (54%) des bilingues natifs est toujours bilingue, mais les autres (46%), au contraire, ont perdu leur capacité à s exprimer en euskara. Une première moitié (23%) d entre eux deviennent ainsi bilingues passifs, et la seconde (23%) unilingues nonbascophones. D autre part, la majorité (76%) de ceux qui continuent à être bilingues s expriment avec plus de facilité en erdara qu en euskara. Par conséquent, dans ce groupe le recul de la capacité d expression en basque est cinq fois plus grand (46% contre 9%) que celui observé dans le groupe des bascophones dont la première langue est uniquement l euskara. c) Première langue: erdara Il n en est pas de même avec ceux dont la première langue était l erdara. En effet, leur passage au bilinguisme ne se fait pas dans la même proportion que chez les bascophones natifs. La grande majorité (88%) a continué à être unilingue non-bascophone et parmi le reste, quelquesuns (8%) sont devenus bilingues passifs et quelques-autres (4%) bilingues. Dans ce dernier groupe, dit des euskaldunberri ou néo-bascophones, la majorité (75%) s exprime mieux en erdara qu en euskara.

Tableau 10 Compétence linguistique d après la première langue PAYS BASQUE PREMIÈRE LANGUE Euskara Euskara et erdara Erdara TOTAL 100 100 100 100 Unilingues bascophones 1 5 0 Bilingues 21 86 54 4 avec euskara dominant 7 34 2 0 equilibrés 6 27 11 1 avec erdara dominant 8 25 41 3 Bilingues passifs 8 6 23 8 Unilingues non-bascophones 70 3 23 88

En résumé, nous pourrions dire que la majorité de ceux dont la première langue était l euskara ont appris l erdara et conservé le basque, bien qu un certain nombre d entre eux soient devenus bilingues passifs ou unilingues non-bascophones. Au contraire, tous ceux pour qui l erdara était la première langue l ont conservé comme langue exclusive et quelques-uns sont devenus bilingues passifs ou bilingues. Tout ceci confirme l importance de la transmission du basque au sein de la cellule familiale. En effet, le fait que l euskara soit la première langue est une des circonstances qui aura une influence déterminante pour devenir bilingue. De plus, on pourrait presque affirmer que les bilingues dont la première langue est l euskara sont les seuls à s exprimer avec la même aisance dans les deux langues ou plus facilement en euskara. d) Progrès et reculs de l euskara Si l on considère la population du Pays Basque dans sa totalité, le nombre des natifs nonbascophones qui ont appris correctement l euskara est le double de celui des natifs bascophones qui l ont totalement oublié (3% contre 1,5%). De même, le nombre de ceux qui ont un peu appris l euskara est le triple de celui des locuteurs qui l ont en partie oublié (4,9% contre 1,6%). En chiffres absolus, tandis que 35.600 personnes de 16 ans et plus qui possédaient le basque comme première langue ne sont pas capables aujourd hui de le parler, environ 71.000 personnes dont la première langue est l erdara ont appris à parler correctement l euskara. De même, tandis que le nombre de personnes ayant perdu partiellement leur compétence en euskara s élève à environ 38.000, ceux qui sont non-bascophones d origine et qui ont appris partiellement le basque sont environ 116.000. Cependant, la tendance varie selon les territoires (Tableau 11):

- Dans la Communauté Autonome Basque, ceux qui ont appris correctement l euskara sont presque trois fois plus nombreux que ceux qui l ont totalement oublié (3,4% vs. 1,2%). Ceux qui ont un peu appris le basque sont quatre fois plus nombreux que ceux qui l ont en partie oublié (5,8% vs. 1,4%). - En Navarre, alors que ceux qui ont appris correctement l euskara sont plus nombreux que ceux qui l ont totalement oublié (1,5% vs. 0,9%), ceux qui ont un peu appris le basque sont deux fois plus nombreux que ceux qui l ont en partie oublié (2,9% vs. 1,3%). - Au Pays Basque Nord enfin, ceux qui ont totalement oublié l euskara sont deux fois plus nombreux que ceux qui l ont appris (5,6% contre 2,8%). Ceux qui ont en partie oublié le basque sont deux fois plus nombreux que ceux qui l ont un peu appris (4,2% contre 2%).

Tableau 11 Augmentation et recul de la langue basque par territoires PAYS BASQUE TERRITOIRE CAB NAVARRE PAYS BASQUE NORD ZONES SOCIOLINGUISTIQUES pourcentage de bascophones 80% 45-79% 20-44% < 20% TOTAL 100 100 100 100 100 100 100 100 Première langue: euskara parle bien l euskara 19,4 20,7 8,0 31,4 88,3 55,2 23,8 4,1 parle un peu l euskara 1,6 1,4 1,3 4,2 1,4 3,0 2,8 1,1 ne parle pas l euskara 1,5 1,2 0,9 5,6 0,3 1,3 3,2 1,3 Première langue: erdara parle bien l euskara 3,0 3,4 1,5 2,8 1,5 3,9 4,9 2,5 parle un peu l euskara 4,9 5,8 2,9 2,0 1,4 5,4 7,2 4,5 ne parle pas l euskara 69,5 67,5 85,3 54,0 7,2 31,2 58,1 86,5

e) Transmission de l euskara dans la famille. L étude de l évolution de la transmission du basque au sein de la cellule familiale est particulièrement importante, car le fait que l euskara soit la première langue constitue la meilleure garantie pour s exprimer dans cette langue aussi facilement, ou plus facilement, qu en erdara. Tableau 12 Evolution de la première langue par tranches d âge. PAYS BASQUE TRANCHES D ÂGE 16-24 25-34 35-49 50-64 > 64 TOTAL 100 100 100 100 100 100 Euskara 20 16 16 19 21 28 Euskara et erdara 3 3 4 2 3 3 Erdara 75 80 78 77 73 66 Autre 2 1 2 2 3 3

Si l on étudie la première langue en fonction de l âge, 28% des recensés de plus de 64 ans ont l euskara comme première langue. Les pourcentages descendent jusqu à la tranche d âge des 25-34 ans pour atteindre 16%. Les deux raisons principales expliquant la diminution du nombre des personnes qui ont l euskara comme première langue sont, d une part le nombre d immigrants ou de personnes dont les parents sont immigrants dans ces groupes d âge et, d autre part, la perte résultant de la rupture dans la transmission familiale de l euskara. Plus précisément, parmi ceux qui ont plus de 64 ans, l ensemble des immigrants et des personnes dont les parents sont immigrants atteint 39%; chez les 50-64 ans 48%; chez les 35-49 ans 50%; chez les 25-34 ans 50% et chez les 16-24 ans 47%. L enquête ne prend pas en compte les données portant sur les personnes de moins de 16 ans, mais les chiffres concernant cette population dans la Communauté Autonome Basque ainsi qu en Navarre sont disponibles dans les recensements de 1991. Il convient d observer d ailleurs que, selon ces données le recul de la transmission de l euskara au sein de la famille a cessé dans la Communauté Autonome Basque. Il a non seulement cessé, mais, en outre, le nombre des personnes pour qui le basque est la première langue a augmenté (Figure 7). D autre part, on peut observer, relativement à la transmission de l euskara au sein de la famille, de sérieuses différences non seulement selon les groupes d âge mais aussi en fonction de la compétence linguistique des parents (Tableau 13): - Lorsque les deux parents parlent le basque, la transmission linguistique se fait dans un fort pourcentage (la première langue est l euskara pour 81% et l euskara et l erdara pour 8%), même si la première langue est l erdara pour 12%.

- Lorsque seule la mère parle le basque, la première langue est l euskara pour 20% des personnes seulement, l euskara et l erdara pour 18% des personnes, et l erdara pour la majorité des personnes (62%). - Lorsque seul le père parle le basque, le nombre des personnes dont la première langue est l euskara (9%) ou l euskara et l erdara (11%) est moins important. Dans la majorité des cas l erdara est la première langue (80%). Ces chiffres montrent que l influence de la mère dans la transmission de l euskara au sein de la cellule familiale est beaucoup plus importante que celle du père. Tableau 13 Première langue d après la compétence linguistique des parents TOTAL PREMIÈRE LANGUE Euskara Euskara et erdara Erdara PAYS BASQUE 100 20 3 77 Compétence linguistique des parents en euskara: Les deux parlent / parlaient 100 81 8 12 La mère seulement, pas le père 100 20 18 62 Le père seulement, pas la mère 100 9 11 80 Aucun des deux 100 0 0 99

f) Euskaldunberriak ou les néo-bascophones On a souligné l importance de la transmission de l euskara au sein de la cellule familiale. Toutefois il faut tenir compte également du fait que l euskara gagne du terrain parce que beaucoup de personnes dont la première langue est l erdara ont appris l euskara. En effet, 27% des personnes dont l erdara était la première langue ont essayé d apprendre l euskara, certains dans des cours spécifiques (13%), d autres dans des ikastolas ou des écoles (8%) et d autres enfin par eux-mêmes (6%). Il est malaisé de déterminer quand et dans quelle mesure s est produit cet effort d apprentissage étant donné qu il y a de grandes différences en fonction de la zone, de la tranche d âge ou de l époque. Bien sûr, les résultats varient aussi en fonction de l effort réalisé. Parmi les personnes qui ont suivi des cours spécifiques, 18% sont parvenues à bien parler l euskara et 27% à le parler un peu. Mais, il est préoccupant de constater que 56% demeurent incapables de parler même un peu le basque après cette tentative. 3.3. Profil général des bascophones et des non-bascophones Nous tentons ici de dresser le profil général des bascophones, bilingues passifs et non-bascophones qui ont participé à notre enquête dans l ensemble du Pays Basque (Tableau 14).

3.3.1. Âge, origine ethnoculturelle et première langue En ce qui concerne l âge, les bascophones et les unilingues non-bascophones sont assez semblables. Cependant, le groupe des bilingues passifs est beaucoup plus jeune. La compétence linguistique est très liée à la première langue apprise et à l origine ethnoculturelle du locuteur. Tandis que pour la majorité des unilingues non-bascophones la première langue est l erdara, chez la majorité des bilingues c est l euskara. D autre part, alors que la majorité des bilingues sont natifs, il y a autant de natifs que d immigrants chez les non-bascophones. Les natifs sont aussi la grande majorité parmi les bilingues passifs, mais on trouve parmi ceux-ci beaucoup plus de personnes dont les parents sont immigrants que chez les bascophones. 3.3.2. Répartition géographique Etant donné que la majorité de la population vit dans la Communauté Autonome Basque, il n est pas étonnant que la majorité des trois groupes se trouve dans ce territoire. La majorité des bascophones vit en Gipuzkoa (46%) et en Biscaye (30%), les bilingues passifs en Biscaye (40%) et en Gipuzkoa (33%), et la majorité des unilingues non-bascophones en Biscaye (44%) et en Navarre (22%). Enfin, il convient de dire que six bilingues sur dix vivent dans les première et deuxième zones sociolinguistiques, où vit 20% de la population totale du Pays Basque. Au contraire, les bilingues passifs et les unilingues non-bascophones vivent dans les troisième et quatrième zones, où réside 80% de la population totale.

3.3.3. Situation socio-économique Le niveau des études et la situation socio-économique sont similaires dans les trois groupes: la majorité a suivi l enseignement élémentaire, est salariée et fait partie de la basse classe moyenne. Cependant, il semblerait que les bascophones et les bilingues passifs jouissent d une formation légèrement supérieure et d une situation économique un peu plus élevée. 3.3.4. Identité culturelle et intérêt pour l euskara Il y a une étroite liaison entre le type de bilinguisme et l identité culturelle. Dans tous les groupes, ceux qui se considèrent basques sont majoritaires, mais si chez les bascophones le pourcentage est presque de 100%, cette proportion diminue chez les bilingues passifs (86%) et descend à 52% chez les unilingues nonbascophones. Le tiers des unilingues non-bascophones ne se considère pas basque. En résumé, tous ceux qui se considèrent basques ne sont pas bascophones, mais tous les bascophones se considèrent basques. De leur côté, les bascophones sont les seuls à considérer que la condition la plus importante pour se sentir basque c est de parler l euskara alors que pour les bilingues passifs et les unilingues non-bascophones c est d être né au Pays Basque. Cependant, ces groupes sont d accord sur la deuxième condition: vivre et travailler au Pays Basque. L attitude et l intérêt pour l euskara sont liés à la typologie linguistique: les bascophones y sont les plus favorables et font preuve du plus grand intérêt. Chez les bilingues passifs, ceux qui sont intéressés par l euskara et qui y sont favorables prédominent. Chez les unilingues non-bascophones, presque la moitié

(48%) ne démontre aucun intérêt envers l euskara. En outre, le nombre des personnes en faveur du développement de l euskara est comparable à celui des personnes qui y sont défavorables (24% vs. 25%). L attitude et l intérêt pour l euskara est reflété dans les efforts réalisés pour apprendre ou perfectionner cette langue. Le nombre des personnes qui ont déjà essayé d apprendre ou de perfectionner l euskara est beaucoup plus grand chez les bilingues que chez les unilingues non-bascophones. 3.3.5. Réseau interpersonnel de contact linguistique Il va de soi que le réseau des relations des bascophones est beaucoup plus bascophone que celui des bilingues passifs et ce dernier, à son tour, beaucoup plus bascophone que celui des unilingues nonbascophones. Il convient de souligner le niveau d endogamie des bilingues et des unilingues non-bascophones. Il résulte du fait que dans la majorité des cas, le mari ou la femme appartiennent au même groupe de locuteurs: 75% des bilingues sont mariés avec un ou une bilingue; 94% des unilingues non-bascophones sont mariés avec un ou une non-bascophone. Les résultats démontrent que le réseau de relations des non-bascophones est en train de changer d origine. Le nombre des bilingues parmi les enfants de non-bascophones est, en général, beaucoup plus important que dans leur famille.

3.3.6. Résumé général des groupes de locuteurs Dans l ensemble, le profil de l individu bascophone qui a pris part à notre enquête offre les caractéristiques suivantes: Il s agit d un groupe âgé dont presque la moitié (43%) a plus de 50 ans. Ils sont natifs, ainsi que leurs parents, et la plupart d entre eux (79%) ont l euskara comme première langue. La plupart des bascophones habitent en Gipuzkoa (46%) où en Biscaye (30%) et, par rapport aux zones sociolinguistiques, 60% des bascophones habitent dans les deux premières zones sociolinguistiques où le pourcentage de bascophones est supérieur à 45%. Ils se considérent basques (96%) et la raison principale pour cela est qu ils parlent basque (31%), qu ils vivent et travaillent au Pays Basque et qu ils soient nés au Pays Basque (22 et 21% respectivement). L intérêt vis-à-vis de l euskara est considérable, 80% d entre eux répondent qu ils sont beaucoup ou assez intéressés; et l attitude du groupe est, en général, très favorable ou favorable à l égard du basque (87%); en plus, il faut remarquer que la moitié des bascophones (50%) ont essayé d améliorer leur niveau d euskara. En ce qui concerne le réseau de relations interpersonnelles, la famille est le domaine le plus bascophone; dans 68% des familles des bascophones enquêtés toutes ou presque toutes les personnes sont bascophones. Ce pourcentage augmente si l on n envisage que les conjoints (75%) ou les enfants (74%). Au fur et à mesure que le domaine d usage est moins proche de la famille, les pourcentages diminuent: 48% des enquêtés ont tous ou presque tous leurs amis bascophones, pour 36% des enquêtés tous ou presque tous les collègues de travail sont bascophones. Par contre, l individu unilingue non-bascophone qui a participé à notre enquête a un profil composé des caractéristiques suivantes: Ce groupe est aussi âgé que celui des bascophones. Les immigrants sont aussi nombreux que les natifs avec parents natifs (40 et 39% respectivement) et presque toutes les personnes du groupe (95%) ont l erdara comme première langue. La plupart des non-bascophones habitent en Biscaye (44%) ou en Navarre (22%)

et, par rapport aux zones sociolinguistiques, 79% des non-bascophones habitent dans la quatrième zone où le pourcentage de bascophones est inférieur à 20%. La moitié d entre eux se considèrent basques (52%) et 33% non basques. La raison principale pour se considérer basque est d être né au Pays Basque (32%), de vivre et travailler au Pays Basque (28%), tandis que parler l euskara n est important que pour 8% d entre eux. L intérêt vis-à-vis de l euskara est nul ou très faible (48% des non-bascophones répondent pas du tout à cette question et 15% déclarent n avoir qu un peu d intérêt pour le basque). L attitude du groupe vis-à-vis de l euskara est, plutôt, indifférente, 35% déclarent n être ni pour, ni contre. Le pourcentage de ceux qui s y opposent et de ceux qui y sont favorables est très proche (34 et 32% respectivement). La plupart (81%) n ont jamais essayé d apprendre l euskara. En ce qui concerne le réseau de relations interpersonnelles, la famille est le domaine le moins bascophone. Le réseau familial est tout à fait nonbascophone: dans 83% des familles des non-bascophones enquêtés il n y a personne ou presque personne qui soit bascophone; cette situation est encore plus accentuée si l on se limite aux conjoints (94%), ou encore aux enfants (78%). Au fur et à mesure que le domaine d usage est moins proche de la famille, la densité des bascophones augmente et le caractère non-bascophone du réseau diminue; 66% des enquêtés n ont pas d amis bascophones et ce pourcentage est de 59% parmi les collègues de travail. Le profil des bilingues passifs est assez différent et on pourrait dire qu il se situe entre les deux groupes dont les profils ont été esquissés précédemment: Une des caractéristiques principales de ce groupe est la jeunesse. En effet, presque la moitié (46%) des bilingues passifs ont entre 16 et 24 ans. La plupart d entre eux sont natifs avec parents natifs (63%), mais presque un tiers (29%) ont un ou les deux parents immigrants; l erdara est majoritairement la langue première (76%). La plupart des bilingues passifs habitent en Biscaye (40%) ou en Gipuzkoa (33%) et, par rapport aux zones sociolinguistiques, 54% résident dans la quatrième zone où le pourcentage de bascophones est inférieur à 20%. La plupart des bilingues passifs se considèrent basques (86%). La raison principale pour se considérer basque est d être né au Pays Basque (29%), de vivre et travailler au Pays Basque (23%) et de parler euskara (18%). L intérêt vis-à-vis de l euskara est élévé, même aussi élevé que celui des

bascophones, 63% des bilingues passifs répondent avoir beaucoup ou assez d intérêt pour la langue basque; l attitude du groupe est, en général, favorable (45%) ou très favorable (16%), bien que le pourcentage des indifférents soit élévé (34%); par ailleurs, il faut remarquer que 88% des bilingues passifs ont essayé d apprendre l euskara ou de l améliorer. En ce qui concerne le réseau de relations interpersonnelles, la famille est le domaine le moins bascophone. Le réseau familial est plutôt nonbascophone: dans 54% des familles des bilingues passifs enquêtés il n y a personne ou presque personne qui soit bascophone; cette situation est encore plus marquée chez les conjoints (61% de non-bascophones), quoique chez les enfants ce pourcentage diminue (47%). La densité des bascophones augmente en dehors de la famille (30% des enquêtés n ont pas d amis bascophones; ce pourcentage est de 44% parmi les collègues de travail).

Tableau 14 Principales caractéristiques des groupes de locuteurs Variable Type de bilinguisme Bascophone (Unilingue bascophone + bilingue) Bilingue passif Unilingue non-bascophone Âge >50... 43 % 35-49... 21 % 16-24... 19 % 25-34... 18 % 16-24... 46 % >50... 20 % 25-34... 19 % 35-49... 16 % >50...38 % 35-49...26 % 25-34...20 % 16-24...16 % Origine ethnoculturelle natif... 93 % natif, mère ou père immigrant... 3 % natif, parents immigrants... 2 % immigrant.... 2 % natif... 63 % natif,parents immigrants. 18 % natif, mère ou père immigrant... 11 % immigrant... 8 % immigrant...40 % natif... 39 % natif, parents immigrants...13 % natif, mère ou père immigrant... 8 % Première langue euskara... 79 % erdara... 13 % euskara et erdara... 7 % erdara... 76 % euskara.... 15 % euskara et erdara... 9 % autre... 1 % erdara...95 % autre...3 % euskara...1 % euskara et erdara...1 %

Variable Type de bilinguisme Bascophone (Unilingue bascophone + bilingue) Bilingue passif Unilingue non-bascophone Territoire CAB...79 % Pays Basque Nord...13 % Navarre... 8 % CAB... 82 % Navarre... 11 % Pays Basque Nord... 8 % CAB... 71 % Navarre... 22 % Pays Basque Nord... 7 % Province Gipuzkoa...46 % Biscaye...30 % Navarre... 8 % Labourd... 8 % Alava... 3 % Basse-Navarre... 3 % Soule... 2 % Biscaye... 40 % Gipuzkoa... 33 % Navarre... 11 % Alava... 9 % Labourd... 6 % Basse-Navarre... 1 % Soule... 1 % Biscaye... 44 % Navarre... 22 % Gipuzkoa... 15 % Alava... 11 % Labourd... 6 % Basse-Navarre... 1 % Zone sociolinguistique 2ème (45-79 % basc.)...38 % 1ère ( 80 % basc.)...22 % 3ème (20-44 % basc.)...21 % 4ème (< 20 % basc.)...19 % 4ème (< 20 % basc.)... 54 % 3ème (20-44 % basc.)... 26 % 2ème (45-79 % basc.)... 18 % 1ère ( 80 % basc.)... 2 % 4ème (< 20 basc.)... 79 % 3ème (20-44 % basc.)... 14 % 2éme (45-79 % basc.)... 7 % 1ère ( 80 % basc.)... 1 %

Variable Type de bilinguisme Bascophone (Unilingue bascophone + bilingue) Bilingue passif Unilingue non-bascophone Études élémentaires...37 % secondaires...20 % primaires / élémentaires...19 % universitaires...13 % BEP / CAP...11 % élémentaires... 33 % secondaires... 31 % BEP / CAP... 19 % universitaires... 13 % primaires / élémentaires... 4 % élémentaires... 46 % primaires / élémentaires.. 16 % secondaires... 15 % BEP / CAP... 12 % universitaires... 11 % Situation professionnelle salarié...35 % retraité...20 % au foyer...17 % étudiant...12 % travailleur à son compte...11 % en chômage... 5 % salarié... 34 % étudiant... 34 % au foyer... 11 % retraité... 8 % travailleur à son compte.. 7 % en chômage... 5 % autre... 1 % salarié... 38 % au foyer... 22 % retraité... 15 % étudiant... 8 % travailleur à son compte. 8 % en chômage... 8 % autre... 1 % Niveau socioprofessionnel moyen-bas...32 % moyen...29 % bas...19 % moyen-supérieur... 8 % sans réponse... 7 % supérieur... 5 % moyen-bas... 33 % moyen... 30 % bas... 22 % moyen-supérieur... 7 % sans réponse... 5 % supérieur... 4 % moyen-bas... 32 % bas... 26 % moyen... 24 % sans réponse... 9 % moyen-supérieur... 7 % supérieur... 2 %

Variable Type de bilinguisme Bascophone (Unilingue bascophone + bilingue) Bilingue passif Unilingue non-bascophone Vous considérez-vous basque? oui...96 % sans réponse... 2 % en partie, oui... 1 % non... 1 % oui...86 % sans réponse... 8 % en partie, oui... 4 % non... 2 % oui...52 % non...33 % en partie, oui... 8 % sans réponse... 6 % Quelles sont les deux principales conditions pour se considérer basque? parler basque...31 % vivre et travailler au P.B... 22 % être né au Pays Basque...21 % être nationaliste basque... 8 % connaître et défendre le folklore basque... 6 % autre... 5 % avoir un nom basque... 3 % être né au Pays Basque...29 % vivre et travailler au P. B. 23 % parler basque...18 % connaître et défendre le folklore basque...10 % autre... 8 % avoir un nom basque... 5 % être nationaliste basque... 4 % être né au Pays Basque.. 32 % vivre et travailler au P.B. 28 % autre... 8 % parler basque... 8 % connaître et défendre le folklore basque... 8 % avoir un nom basque... 6 % être nationaliste basque.. 2 % Comment vous intéressez-vous à la langue basque? beaucoup...56 % assez...24 % un peu...13 % peu... 3 % pas du tout... 2 % sans réponse... 1 % beaucoup...35 % assez...28 % un peu...23 % peu... 9 % pas du tout... 4 % pas du tout...48 % un peu... 15 % beaucoup...12 % peu...12 % assez...10 % sans réponse... 3 % Quel est votre attitude vis-à-vis de la langue basque? très favorable...48 % favorable...39 % ni pour ni contre...11 % défavorable... 2 % favorable...45 % ni pour ni contre...34 % très favorable...16 % défavorable... 4 % très défavorable... 1 % ni pour ni contre...35 % défavorable...25 % favorable...24 % très défavorable... 9 % très favorable... 8 % Avez-vous essayé d apprendre le basque ou de l améliorer? non...50 % oui, moi-même...19 % oui, en cours...17 % oui, en ikastola / école...14 % oui, en cours...44 % oui, en ikastola / école...24 % oui, moi-même...20 % non...13 % non...81 % oui, en cours... 8 % oui, en ikastola / école... 6 % oui, moi-même... 5 %

Variable Type de bilinguisme Bascophone (Unilingue bascophone + bilingue) Bilingue passif Unilingue non-bascophone Combien de personnes sont bascophones dans votre famille? toutes ou presque... 68 % plus de la moitié... 14 % la moitié... 9 % moins de la moitié... 9 % personne ou presque...54 % moins de la moitié...21 % la moitié...13 % plus de la moitié...10 % toutes ou presque... 2 % personne ou presque...83 % moins de la moitié...11 % la moitié... 5 % plus de la moitié... 1 % Votre conjoint est-il bascophone? oui... 75 % non... 25 % non...61 % oui...39 % non...94 % oui... 6 % Combien de personnes sont bascophones parmi vos enfants? toutes ou presque... 74 % personne ou presque... 16 % la moitié... 4 % moins de la moitié... 4 % plus de la moitié... 3 % personne ou presque...47 % toutes ou presque...38 % la moitié...10 % moins de la moitié... 5 % plus de la moitié... 1 % personne ou presque...78 % toutes ou presque...12 % la moitié... 6 % moins de la moitié... 3 % plus de la moitié... 1 % Combien de personnes sont bascophones parmi vos amis? toutes ou presque... 48 % la moitié... 17 % plus de la moitié... 16 % moins de la moitié... 13 % personne ou presque... 6 % personne ou presque...30 % la moitié...28 % moins de la moitié...24 % toutes ou presque...13 % plus de la moitié... 5 % personne ou presque...66 % moins de la moitié...20 % la moitié... 7 % plus de la moitié... 4 % toutes ou presque... 3 % Combien de personnes sont bascophones parmi vos collègues de travail? toutes ou presque... 36 % la moitié... 21 % plus de la moitié... 15 % moins de la moitié... 15 % personne ou presque... 14 % personne ou presque...44 % moins de la moitié...27 % la moitié...15 % plus de la moitié...10 % toutes ou presque... 4 % personne ou presque...59 % moins de la moitié...21 % la moitié...11 % toutes ou presque... 4 % plus de la moitié... 4 %

La continuité de la langue basque Figure 2 Type de bilinguisme au Pays Basque Unilingues non-bascophones 70% Unilingues bascophones 1% Bilingues avec erdara dominant 40% Bilingues 21% Bilingues équilibrés 29% Bilingues avec euskara dominant 32% Bilingues passifs 8%

La continuité de la langue basque Compétence linguistique par provinces 76% 8% 16% 1% Bilbo BISCAYE ALAVA 11% 42% 46% GIPUZKOA 2% Donostia 7% 66% 25% Baiona LABOURD 1% 3% BASSE NAVARRE Donibane Garazi 59% Maule Letxarre SOULE 35% 2% 62% 23% 14% 2% Figure 3 85% 8% 7% Gasteiz 86% 5% 9% 1% Iruñea NAVARRE Unilingues bascophones Bilingues Bilingues passifs Unilingues non-bascophones La taille des cercles est en fonction du pourcentage de population dechacune des provinces par rapport à la population totale du Pays Basque. Ces pourcentages sont les suivants: Biscaye 40,2%; Gipuzkoa 23,6%; Navarre 18,1%; Alava 9,5%; Labourd 7,1%; Basse-Navarre 1% et Soule 0,5% Note: les données correspondent à la population de 16 ans et plus

La continuité de la langue basque Figure 4 Zones sociolinguistiques Bilbo Donostia Baiona Donibane Garazi Maule Letxarre Gasteiz Iruñea 1ère ( 80% bascophones) 2ème (45-79,9% bascophones) 3ème (20-44,9% bascophones) 4ème (<20% bascophones) Sans données

La continuité de la langue basque Type de bilinguisme en fonction de l'âge, par territoires Figure 5 Âge > 64 50-64 35-49 25-34 16-24 0 25 50 75 100 Âge > 64 50-64 35-49 25-34 16-24 0 25 50 75 100 P. B. NORD COMMUNAUTÉ AUTONOME BASQUE NAVARRE Âge > 64 50-64 35-49 25-34 16-24 0 25 50 75 100 Unilingues bascophones Bilingues passifs Bilingues Unilingues non-bascophones

La continuité de la langue basque PAYS BASQUE CAB Figure 6 100% 100% 80% 60% EUSKAL HERRIA 80% 60% EAE 40% 40% 20% 20% 0% 0% Natif, deux parents natifs Natif, mère ou père immigrant Natif, deux parents immigrants Immigrant Natif, deux parents natifs Natif mère ou père immigrant Natif, deux parents immigrants Immigrant NAVARRE PAYS BASQUE NORD 100% 100% 80% 60% 80% 60% 40% 40% 20% 20% 0% 0% Natif, deux parents natifs Natif, mère ou père immigrant Natif, deux parents immigrants Immigrant Natif, deux parents natifs Natif, mère ou père immigrant Natif, deux parents immigrants Immigrant Unilingues bascophones Bilingues Bilingues passifs Unilingues non-bascophones

La continuité de la langue basque Figure 7 Pyramide d'âge en fonction de la langue maternelle (CAB) Tranches d'âge 75 70-74 65-69 60-64 55-59 50-54 45-49 40-44 35-39 30-34 25-29 20-24 15-19 10-14 5-9 2-4 100% 80% 60% 40% 20% 0% 20% 40% 60% 80% 100% Source: Recensement de 1991 Euskara Euskara et espagnol Espagnol Autres

4 Dans les recensements de la CAB et de Navarre on distingue trois types de locuteurs: les deux premiers ont, chacun, trois sous-groupes: bascophones (alphabétisés, partiellement alphabétisés et non-alphabétises), quasibascophones (alphabétisés, non-alphabétisés et passifs) et non-bascophones. Les bascophones comprennent et parlent bien l euskara; les quasi-bascophones le comprennent bien ou avec difficulté et le parlent avec difficulté ou en le parlent pas du tout ; enfin, les non-bascophones en comprennent pas, ni en parlent, l euskara. 5 Ces chiffres absolus, tant dans la Communauté Autonome Basque qu en Navarre, ont été calculés en appliquant les pourcentages relatifs à la compétence linguistique relevés dans l enquête sociolinguistique de 1991 aux données concernant la population de 16 ans et plus obtenues lors des recensement de 1991. Au Pays Basque Nord on a effectué la même opération en tenant compte de la population âgée de 15 ans et plus lors du recensement de 1990. PAYS ALAVA BISCAYE GIPUZKOA NAVARRE LABOURD BASSE SOULE BASQUE NAVARRE Total 2.371.098 221.641 958.642 561.193 420.600 171.008 24.816 13.198