Mesures d ozone sur la commune de TENDE Juillet-août 2003

Documents pareils
Évolution du climat et désertification

Partie Observer : Ondes et matière CHAP 04-ACT/DOC Analyse spectrale : Spectroscopies IR et RMN

1. L'été le plus chaud que la France ait connu ces cinquante dernières années.

Chapitre 1 : Qu est ce que l air qui nous entoure?

LIAISON A50 A57 TRAVERSEE

Monitoring de surface de sites de stockage de CO 2 SENTINELLE. (Pilote CO2 de TOTAL Lacq-Rousse, France) Réf. : ANR-07-PCO2-007

Chapitre 02. La lumière des étoiles. Exercices :

Surveiller la qualité de l air avec les élèves

Etude de la qualité de l air en proximité automobile sur la Communauté Urbaine de Strasbourg

Projet SENTINELLE Appel àprojets «CO 2»Déc. 2007

Tableau 7: Emissions polluantes scénario «futur avec projet 2014»

4 ème PHYSIQUE-CHIMIE TRIMESTRE 1. Sylvie LAMY Agrégée de Mathématiques Diplômée de l École Polytechnique. PROGRAMME 2008 (v2.4)

Introduction 1. 1/ Présentation de l étude / Contexte environnemental du port / Mode opératoire de l étude 3. 2/ Résultats de l étude 5

EXERCICE II. SYNTHÈSE D UN ANESTHÉSIQUE : LA BENZOCAÏNE (9 points)

Résonance Magnétique Nucléaire : RMN

ANALYSE SPECTRALE. monochromateur

Colloque des arbitres et des commissaires aux résultats Moulin mer

Quelle qualité de l air au volant? Premiers éléments de réponse en Ile-de-France

1.2. REALISATION DES OPERATIONS DE PRELEVEMENTS ET D ANALYSES

Principes généraux de la modélisation de la dispersion atmosphérique

la climatisation automobile

DOSSIER : L OZONE SOUS TOUTES SES COUTURES

L École nationale des pompiers du Québec. Dans le cadre de son programme de formation Pompier I

Correction ex feuille Etoiles-Spectres.

Physique Chimie. Utiliser les langages scientifiques à l écrit et à l oral pour interpréter les formules chimiques

FICHE TECHNIQUE POSTE METALLIQUE

FICHE DE DONNEES DE SECURITE

DISPERSION ATMOSPHERIQUE DES REJETS DU SITE SVPR à SAINTE-MARGUERITE (88)

Rayonnements dans l univers

VITICULTURE 2012 V 12 / PACA 02 STRATEGIE D APPLICATION DU CUIVRE EN VITICULTURE

Q U E S T I O N S. 2/ Le soleil nous procure (plusieurs réponses correctes) De la lumière De l énergie Du feu De la chaleur De la pluie

Rosemont- La Petite-Patrie. Îlots de chaleur urbains. Tout. savoir! ce qu il faut

Réduction de la pollution d un moteur diesel

Compte rendu des utilisations du calculateur TITAN au LACy

PAPIER OU SUPPORT NUMÉRIQUE, QUEL EST LE BON CHOIX ÉCOLOGIQUE?

BILAN PSQA ANNEES 2010 ET 2011

L enfouissement des déchets ultimes

Niveau 2 nde THEME : L UNIVERS. Programme : BO spécial n 4 du 29/04/10 L UNIVERS

l entretien des chaudières

Comprendre l Univers grâce aux messages de la lumière

PNUE. Secrétariat de l ozone Programme des Nations Unies pour l environnement

Piegeage et stockage du CO 2

Application à l astrophysique ACTIVITE

METEOROLOGIE. Aéroclub Besançon La Vèze. Cours MTO - Ivan TORREADRADO 1. F-SO au FL65 over LFQM

Compétence 3-1 S EXPRIMER A L ECRIT Fiche professeur

CORRIGE. CHAP 04-ACT PB/DOC Electrolyse de l eau 1/12 1. ALIMENTATION ELECTRIQUE D'UNE NAVETTE SPATIALE

Installations classées pour la protection de l'environnement Campagne de mesure de bruit SOMMAIRE I. OBJET DE L ETUDE... 3

L échelle du ph est logarithmique, c està-dire

Rapport annuel de monitoring automatisé de la qualité de l eau

METEOROLOGIE CAEA 1990

PROPOSITION TECHNIQUE ET FINANCIERE

FORMATION ASSURANCE QUALITE ET CONTROLES DES MEDICAMENTS QUALIFICATION DES EQUIPEMENTS EXEMPLE : SPECTROPHOTOMETRE UV/VISIBLE

INTRODUCTION À LA SPECTROSCOPIE

RESULTATS FOURNITURE DE GAZ MEDICAUX, GAZ DE LABORATOIRE ET GAZ INDUSTRIELS : BOUTEILLES et CENTRALES DE PRODUCTION

Solar Heating System Factsheet (SHSF) - Dossier guide

THEME 2. LE SPORT CHAP 1. MESURER LA MATIERE: LA MOLE

Le Groupe d experts intergouvernemental sur l évolution du climat (GIEC) Pourquoi le GIEC a été créé. Introduction

Panneau solaire ALDEN

LA A RESPIRATION CELLULAIRE

TP : Suivi d'une réaction par spectrophotométrie

1 222 rue de l Université PARIS 07 téléphone

Changement Climatique (1/2) : Qu est-ce que c est?

Choisir et utiliser un détecteur de gaz pour le travail en espace clos.

Zoom sur le métier de technicien(ne) d exploitation

Réunion du Comité de Suivi des Projets de l'enjeu Eau

Cartes de l étendue des eaux libres liés aux inondations Guide des produits

Pourquoi étudier l aérosol atmosphérique?

Ensemble nous aurons l air meilleur!

Enquête publique sur les changements climatiques Compléments aux graphiques

Sensibilisation à la Sécurité LASER. Aspet, le 26/06/2013

Le réchauffement climatique, c'est quoi?

Bilan électrique français ÉDITION 2014

La prévention des intoxications dans les silos à fourrage

ETUDE D IMPACT ACOUSTIQUE

Abschlusskonferenz OUI Biomasse / Conférence de clôture OUI Biomasse

C3. Produire de l électricité

Les Énergies Capter et Stocker le Carbone «C.C.S»

Matériels de Formation du GCE Inventaires Nationaux de Gaz à Effet de Serre. Secteur de l'energie Combustion de Combustibles

RDP : Voir ou conduire

Lambotte J.-M. Géographe-Urbaniste. Chercheur au Lepur ULg. Semaine Universitaire Luxembourgeoise de l'environnement - Libramont

Bilan des émissions de gaz à effet de serre

Le Soleil. Structure, données astronomiques, insolation.

Utilisation historique de nanomatériaux en pneus et possibilités de nouveaux développements

4. Conditionnement et conservation de l échantillon

Grille de planification Expédition météo. Spécialiste de la cartographie Graffiti de ce que l équipe sait de la météorologie (10 minutes).

L équilibre offre-demande d électricité en France pour l été 2015

CHAPITRE 2 : Structure électronique des molécules

Oléagineux, Corps Gras, Lipides. Volume 9, Numéro 5, 296-8, Septembre - Octobre 2002, La filière

LASER DOPPLER. Cependant elle n est pas encore utilisée en routine mais reste du domaine de la recherche et de l évaluation.

LE MONITORING DE LA BIODIVERSITE EN SUISSE. Hervé LETHIER, EMC2I

Prévention des accidents lors des travaux en espaces confinés R 447 RECOMMANDATION

Activité 1 : Rayonnements et absorption par l'atmosphère - Correction

SOLUTIONS TECHNOLOGIQUES D AVENIR

Chapitre 2 : Respiration, santé et environnement.

Le nouveau système de surveillance continue des émissions atmosphériques

Séquence 9. Étudiez le chapitre 11 de physique des «Notions fondamentales» : Physique : Dispersion de la lumière

Épreuve collaborative

Concerne : Avis relatif à la problématique de l ozone Note de cabinet CAB/RD/RW/JPD/DD/2003 du N CSH : 7915

Transcription:

Campagne de mesure de la qualité de l air Mesures d ozone sur la commune de TENDE Juillet-août 2003 Association agréée pour la surveillance de la qualité de l air des Alpes-Maritimes, des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute-Provence

SOMMAIRE INTRODUCTION... 1 I/ Présentation de l étude... 2 a/ Positionnement du point d étude... 2 b/ Matériel utilisé et durée de l étude... 2 II/ PRINCIPAUX RESULTATS DE L ETUDE... 3 a/ Conditions météorologiques... 3 b/ L ozone... 5 CONCLUSION... 17 ANNEXE... 18

Introduction Dans la région PACA, l ozone constitue la principale pollution en période estivale. Des dépassements du seuil de recommandations (180 µg/m 3 ) sont régulièrement enregistrés durant la période estivale qui s étend de juin et de septembre ce qui donne lieu à la mise en place de procédures d information au public. Ces procédures sont déclenchées sur des zones bien déterminées. La surface de ces zones peut varier d une partie à la totalité d un département. Leurs contours sont modifiés en fonction des connaissances apportées par les études réalisées par QUALITAIR. Pour l heure, la vallée de la Roya n est rattachée à aucune des zones d information et d alerte à l ozone des Alpes- Maritimes. La présente étude a été mise en place afin de voir si cette partie du département est «touchée» par les phénomènes de pollution photochimique. Elle vient en complément d une précédente campagne de mesure de la qualité de l air qui avait été menée en juin 2002 avec le camion laboratoire mobile régional sur le parking SNCF de la ville de TENDE. Pour information, cette étude avait montré une pollution faible en polluant primaire. En revanche, le comportement de l ozone semblait indiquer la présence d apports en ozone qui proviendraient du littoral. - 1 -

I/ Présentation de l étude a/ Positionnement du point d étude Le point de mesure se situe sur le toit d un des bâtiments du Centre de Convalescence et Maison de Retraite du CHU de NICE situé avenue Jean Medecin à TENDE. Ce point présente l avantage d être dans le flux d air de la vallée de la Roya sans obstacle majeur aux alentours. TEND POINT Centre de Convalescence et Maison de b/ Matériel utilisé et durée de l étude Le matériel utilisé pour les prélèvements d air est un analyseur physico chimique utilisant la technique de chimiluminescence. Il permet de connaître à chaque quart d heure la concentration ambiante en ozone. Les mesures ont été exploitées du 14 juillet au 20 août 2003. - 2 -

II/ Principaux résultats de l étude a/ Conditions météorologiques La période d étude a été marquée par de fortes chaleurs. Ainsi, la température moyenne enregistrée par la station de Météo France à Saint Dalmas de Tende a été de 23 C. Cette moyenne a été dépassée durant plusieurs vagues de chaleur ainsi du 3 au 6 août les températures moyennes ont été de 25 C. En ce qui concerne les pluies, elles ont été quasi absentes durant la campagne. Seule la journée du 20 août a enregistré des précipitations conséquentes avec 24.5 mm enregistrés par la station Météo France située à Tende. En ce qui concerne les vitesses de vent, les mesures de la station Météo France de Breil sur Roya ont été en moyenne inférieures à 2 m/s. Ce résultat est identique à celui qui avait été observé par le camion laboratoire mobile PACA en juin 2002 sur le parking de la gare SNCF de Tende. Du fait de la géographie très montagneuse, seules les brises sont généralement présentes en fond de vallée ce qui explique ces vitesses de vents très faibles. De plus, les directions de vent suivent l axe de la vallée de la Roya. Ainsi, la direction du vent est pendulaire avec une brise remontante de direction sud en journée (brise de vallée) et une brise descendante la nuit (brise de montagne). Tableau et graphes récapitulatifs des principaux paramètres météorologiques mesurés lors de la période d étude du 14 juillet au 20 août 2003 Paramètres mesurés par les stations de Météo France Température en C (Saint Dalmas de Tende) Vitesse de vent en m/s (Breil sur Roya) Moyenne 23 1.9 25 le 5 août 3.2 le 20 août Moyenne journalière maximale *Précipitations en mm mesurées par la Dates station Météo France située à Tende 23 juillet 1.2 24 juillet 2.8 11 août 1.1 14 août 6.5 20 août 24.5 *seules les hauteurs de précipitation > à 1 mm ont été prises en compte. - 3 -

Evolution journalière de la température du 14 juillet au 20 août 2003 à la station Météo France de Saint Dalmas de Tende 27 25 23 en C 21 19 17 15 14/07/2003 16/07/2003 18/07/2003 20/07/2003 22/07/2003 24/07/2003 26/07/2003 28/07/2003 30/07/2003 01/08/2003 03/08/2003 Dates 05/08/2003 07/08/2003 09/08/2003 11/08/2003 13/08/2003 15/08/2003 17/08/2003 19/08/2003 4 Evolution journalière de la vitesse du vent du 14 juillet au 20 août 2003 à la station Météo France de Breil sur Roya 3,5 3 en m/s 2,5 2 1,5 1 0,5 0 14/07/2003 16/07/2003 18/07/2003 20/07/2003 22/07/2003 24/07/2003 26/07/2003 28/07/2003 30/07/2003 01/08/2003 03/08/2003 Dates 05/08/2003 07/08/2003 09/08/2003 11/08/2003 13/08/2003 15/08/2003 17/08/2003 19/08/2003-4 -

b/ L ozone (O3) État des connaissances Contrairement aux autres polluants, l ozone troposphérique n est pas émis par une source anthropique particulière mais résulte de la transformation photochimique de certains polluants primaires dans l atmosphère (oxydes d azote, composés organiques volatils, monoxyde de carbone) sous l effet du rayonnement solaire ultraviolet : c est ce que l on appelle un polluant secondaire. La pollution par l ozone augmente régulièrement depuis le début du siècle et les pointes de pollution sont de plus en plus fréquentes en été, notamment en zone urbaine et périurbaine. Impacts sur la santé et l environnement L ozone est un gaz agressif qui pénètre facilement jusqu aux voies respiratoires les plus fines. Une exposition prolongée de 150 à 200 µg/m3 peut provoquer une inflammation de la muqueuse bronchique, une augmentation de l hyperréactivité bronchique aux allergènes et une diminution de la fonction respiratoire. Les effets à long terme d une exposition à l ozone sont encore inconnus. L ozone est l un des principaux polluants dits photo-oxydants. L ozone peut perturber l activité photosynthétique des végétaux, altérer leur résistance, diminuer la productivité des cultures. L ozone contribue aussi, avec les dépôts acides et d autres facteurs défavorables (comme la sécheresse ou la pauvreté des sols), aux troubles forestiers. Il accentue le pouvoir acidifiant des oxydes d azote et du dioxyde de soufre en accélérant leur oxydation en sulfates et nitrates. Enfin, l ozone contribue à l effet de serre. Méthode de mesures Le principe de mesure de l ozone est celui de la détection par l absorption dans l ultraviolet. Le spectre d absorption de l ozone est maximum à la longueur d onde de 253.7 nm. La source d énergie utilisée est donc une lampe UV à vapeur de mercure basse pression. La mesure de la concentration d ozone est obtenue par différence entre l absorption UV due à l échantillon gazeux et l absorption UV due à un échantillon exempt d ozone. Tableau synthétique des principaux résultats de l étude Paramètres O 3 (en µg/m 3 ) Moyenne 74 Médiane 75.5 Maximum horaire 179.5 Minimum horaire 0 Percentile 98 horaire 156-5 -

Les normes Décret n 2002-213 du 15 février 2002 portant transposition des directives 1999/69/CE du Conseil du 22 avril 1999 et 2000/69/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 novembre 2000. Objectif de qualité Normes Seuil de recommandation et d information Pour la protection de la santé humaine Pour la protection de la végétation Moyenne sur 8 heures glissantes 110 µg/m 3 Moyenne Horaire Moyenne journalière 200µg/m 3 65µg/m 3 180µg/m 3 Seuil d alerte 360µg/m 3 Application des normes aux données de l analyseur Seuils Seuil de recommandation Seuil d alerte Respect des seuils de recommandations et d alerte Résultats de l étude en µg/m 3 Analyseur temporaire Aucune moyenne horaire > 180 µg/m 3 Aucune moyenne horaire > 360 µg/m 3 Maximum horaire de l étude 179.5 le 9 août à 13 heures T.U Objectifs de qualité Non respect des objectifs de qualité Résultats de l étude en µg/m 3 Objectif de qualité pour la protection de la santé humaine 140 fois une moyenne horaire sur 8 heures > 110 µg/m 3 Maximum de la moyenne horaire sur 8 heures Objectif de qualité pour la protection de la végétation 29 journées avec une moyenne journalière > 65 µg/m 3 Maximum journalier Analyseur temporaire 166 109 Commentaires : Les teneurs en ozone enregistrées par l analyseur à Tende n ont pas respecté toutes les normes du décret du 15 février 2002. En effet, si les seuils d alerte et de recommandation n ont pas été dépassés cela n a pas été le cas des objectifs de qualité. - 6 -

Ce résultat est à relativiser avec le fait qu aucune station fixe de QUALITAIR ne respecte les objectifs de qualité à l ozone. Les deux graphes suivants permettent de faire la comparaison entre le nombre de dépassements des objectifs de qualité enregistrés durant la période d étude par les stations fixes et ceux enregistrés par l analyseur à Tende. Nombre de moyenne journalière > à 65 µg/m3 40 35 en nombre de fois 30 25 20 15 10 5 0 NICE OUEST BOTANIQUE CANNES BROUSSAILLES ADRECHAS GRASSE CLAVECIN MANOSQUE NICE EUCALYPTUS CHÂTEAU ARNOUX CIANS GAP NICE CESSOLE BRANCOLAR ANTIBES JEAN MOULIN BLAUSASC CAGNES SUR MER TENDE NICE LAS PLANAS Stations fixes Nombre de moyenne horaire sur 8 heures > à 110 µg/m3 en nombre de fois 1000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 ADRECHAS CIANS NICE OUEST BOTANIQUE GRASSE CLAVECIN MANOSQUE CANNES BROUSSAILLES ANTIBES JEAN MOULIN CHÂTEAU ARNOUX Stations fixes GAP BLAUSASC NICE EUCALYPTUS CAGNES SUR MER BRANCOLAR TENDE NICE LAS PLANAS NICE CESSOLE - 7 -

Comparaison avec les stations fixes du réseau Cette comparaison est faite avec toutes les stations fixes du réseau de QUALITAIR mesurant l ozone (15 stations réparties sur les 3 départements des Alpes Maritimes, des Alpes de Haute Provence et des Hautes Alpes : voir carte). Point d étude - 8 -

Pollution de fond La comparaison se basera sur les moyennes calculées durant la période d étude du 14 juillet au 20 août 2003. Comparaison de la pollution de fond entre le site étudié et les stations fixes 160 140 120 en µg/m3 100 80 60 40 20 0 ADRECHAS CIANS NICE OUEST BOTANIQUE GRASSE CLAVECIN MANOSQUE CHÂTEAU ARNOUX CANNES BROUSSAILLES CAGNES SUR MER Stations fixes GAP NICE EUCALYPTUS BLAUSASC ANTIBES JEAN MOULIN NICE LAS PLANAS BRANCOLAR NICE CESSOLE TENDE Pollution de pointe La comparaison se basera sur les percentiles 98 calculés en moyenne horaire durant la période d étude du 14 juillet au 20 août 2003. Le percentile 98 est la concentration au dessus de laquelle se trouvent 2% des valeurs les plus fortes sur la totalité des mesures. Comparaison de la pollution de pointe entre le site étudié et les stations fixes 250 200 en µg/m3 150 100 50 0 NICE OUEST BOTANIQUE ADRECHAS MANOSQUE ANTIBES JEAN MOULIN CAGNES SUR MER BLAUSASC GRASSE CLAVECIN Stations fixes CIANS BRANCOLAR NICE EUCALYPTUS CANNES BROUSSAILLES CHÂTEAU ARNOUX TENDE NICE CESSOLE GAP NICE LAS PLANAS - 9 -

Commentaires : En comparaison avec les stations fixes, l analyseur de Tende a enregistré la plus faible pollution de fond. De même concernant la pollution de pointe, le site de Tende fait partie des points de mesures où elle est la moins conséquente. Ces résultats confirment que la vallée de la Roya est une des zones de surveillance de QUALITAIR la moins soumise à la pollution photochimique. Evolution journalière L évolution des concentrations journalières en ozone à Tende sera comparée avec celles enregistrées d une part avec les stations du littoral azuréen et d autre part avec les deux stations du haut pays des Alpes Maritimes (stations les plus proches du point d étude : voir la carte). Evolution journalière de l'ozone sur le littoral du 14 juillet au 20 août 2003 TENDE Blausasc NICE LAS PLANAS BRANCOLAR en µg/m3 150 130 110 90 ANTIBES JEAN MOULIN NICE EUCALYPTUS CANNES BROUSSAILLES NICE CESSOLE GRASSE CLAVECIN Cagnes Ladoumegue NICE OUEST BOTANIQUE 70 50 30 14/07/2003 16/07/2003 18/07/2003 20/07/2003 22/07/2003 Commentaires : 24/07/2003 26/07/2003 28/07/2003 30/07/2003 01/08/2003 03/08/2003 Dates 05/08/2003 07/08/2003 09/08/2003 11/08/2003 13/08/2003 15/08/2003 17/08/2003 19/08/2003 Globalement, les teneurs journalières du site de Tende suivent la tendance générale décrite par les stations du littoral azuréen. Cependant, quelques journées présentent une situation opposée comme le 24 juillet. Durant cette journée, les teneurs ont baissé à Tende alors qu elles augmentent sur le littoral. Les précipitations enregistrées ce jour là, par la station Météo France de Tende, semble montrer la présence d une perturbation locale (orage). Ce phénomène est fréquent en été sur le relief des Alpes Maritimes. - 10 -

Evolution journalière de l'ozone sur l'arrière pays du 14 juillet au 20 août 2003 190 170 150 130 en µg/m3 110 90 TENDE ADRECHAS CIANS 70 50 30 14/07/2003 16/07/2003 18/07/2003 20/07/2003 22/07/2003 24/07/2003 26/07/2003 28/07/2003 30/07/2003 01/08/2003 03/08/2003 Dates 05/08/2003 07/08/2003 09/08/2003 11/08/2003 13/08/2003 15/08/2003 17/08/2003 19/08/2003 Commentaires : A l identique des stations «littoral», les stations du haut pays des Alpes Maritimes sont en phase avec les teneurs journalières du site d étude. A noter quelques différences d évolutions en fin de campagne, la diminution de l ozone semble être plus marquée à Tende en comparaison avec les deux stations de l Adréchas et de Cians. - 11 -

Le profil moyen journalier Le profil moyen journalier est la représentation de l évolution la plus fréquente d un polluant durant la journée. Pour l obtenir, les données de la campagne sont moyennées heure par heure. Profil moyen journalier en ozone à Tende calculé sur la période du 14 juillet au 20 août 2003 140 120 100 en µg/m3 80 60 PHASE PHASE 40 PHASE 20 0 01:00 02:00 03:00 04:00 05:00 06:00 07:00 08:00 09:00 10:00 11:00 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 19:00 20:00 21:00 22:00 23:00 00:00 Heures en T.U Le profil en «cloche» de la courbe est caractéristique du comportement de l ozone sur un site dit de «plaine». La courbe peut être décomposée en trois phases: La première phase (notée PHASE 1 sur le graphe) correspond globalement au niveau de fond en ozone présent sur le site. Pendant cette période, le minimum est atteint aux alentours de 7 heures T.U La phase suivante (notée PHASE 2 sur le graphe) traduit le recyclage au sol du contenu de la couche intermédiaire (1) et l activité photochimique. Enfin, la dernière phase (notée PHASE 3 sur le graphe) correspond au retour au niveau de fond par le biais de l atténuation de la production photochimique et des réactions de destruction d ozone (dépôt sec, ). (1) - Couche intermédiaire: Au cours de la nuit, deux couches isolées se forment dans l atmosphère, la couche de mélange au niveau du sol et la couche intermédiaire environ 100 m au-dessus. En journée, la frontière entre ces 2 couches se détruit, les masses d air se mélangent. Remarque : Pour plus d information, un rappel des principales connaissances sur le comportement de l ozone se trouve en annexe. - 12 -

Le profil moyen journalier en ozone à Tende sera comparé à ceux enregistrés par les stations du littoral azuréen et du haut pays des Alpes-Maritimes (stations les plus proches du point d étude : voir la carte). Comparaison des profils moyens journaliers "littoral-tende" calculés du 14 juillet au 20 août 2003 160 140 120 en µg/m3 100 80 60 40 20 0 TENDE Blausasc Nice Las Planas Nice Brancolar Antibes Jean Moulin Nice Eucalyptus Cannes Broussailles Nice Cessole Grasse Clavecin Cagnes sur Mer Nice Ouest Botanique 01:00 02:00 03:00 04:00 05:00 06:00 07:00 08:00 09:00 10:00 11:00 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 19:00 20:00 21:00 22:00 23:00 00:00 Heures (T.U) C ommentaires : La majorité des stations fixes du littoral présente un profil moyen journalier situé au dessus de celui de Tende notamment lors de la phase de production photochimique. Il est intéressant de noter que le maximum horaire journalier à Tende est situé aux alentours de 14:00 heures T.U (16 :00 en heure locale). En comparaison avec la plupart des stations, ce maximum est tardif. - 13 -

Comparaison des profils moyens journaliers "haut pays-tende" calculés du 14 juillet au 20 août 2003 180 160 140 120 en µg/m3 100 80 60 40 TENDE Adrechas Cians 20 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 Heures en T.U Commentaires : Du fait de leur positionnement géographique, les sites de l Adréchas et de Cians ne présentent pas un profil en «cloche». Les concentrations en ozone restent relativement constantes durant la journée car il n y pas de formation de couche limite sur ces sites (voir «Comportement de l ozone troposphérique» en annexe). En période estivale, les sites de l Adréchas et de Cians connaissent en cours de journée des augmentations d ozone. Elles correspondent à l arrivée de masses d air pollué provenant du littoral. Ce phénomène semble aussi être présent dans la vallée de la Roya. En effet, le parallèle entre le point d étude de Tende et la station de l Adréchas (voir le graphe), met en évidence une période d environ 3 à 4 heures qui pourrait être assimilée à une phase d apport d ozone. Pour Tende, cet apport d ozone pourrait provenir du littoral ligurien. Cette explication du profil moyen journalier de Tende permet de comprendre quelques journées particulières notamment celles où les teneurs ont été les plus élevées durant la campagne. - 14 -

Journées particulières Durant la période d étude, le seuil d information a été «frôlé» à plusieurs reprises à Tende notamment le 20 juillet (177.5 µg/m 3 ) et le 9 août 2003 (179.5 µg/m 3 ). Journée du 20 juillet 2003 250 200 en µg/m3 150 100 50 Phase d apport TENDE CIANS ADRECHAS Seuil d'information 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 0 Heures (T.U) Journée du 9 août 2003 250 200 en µg/m3 150 100 50 0 Phase d apport TENDE CIANS ADRECHAS Seuil d'information 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 0 Heures (T.U) - 15 -

Sur ces deux journées, l ozone se comporte différemment : le 20 juillet, il augmente progressivement jusqu à atteindre son maximum à 17 :00 T.U (19 :00 heure locale). Le 9 août, son maximum est atteint plus rapidement à 13 :00 T.U (15 :00 heure locale). L heure d arrivée tardive de ces maximums notamment pour la journée du 20 juillet et le comportement des stations des vallées voisines semblent montrer l existence d apport d ozone à Tende. Sous certaines conditions météorologiques, ces apports en ozone peuvent causer de fortes augmentations. A noter que ces deux journées montrent aussi que les phases d apport ne sont pas toujours identiques d un jour à l autre. Elles dépendent de multiples facteurs. La plupart des journées semble montrer des arrivées de masses d air pollué sur Tende. A l identique de ce qui se passe dans les vallées voisines de la Roya. Cependant dans la majorité des cas, elles ne provoquent pas un dépassement du seuil d information de 180 µg/m 3. L exemple du 3 au 5 août illustre ce constat. Journées du 3 au 5 août 2003 250 200 en µg/m3 150 100 50 0 TENDE CIANS ADRECHAS Seuil d'information 1 4 7 10 13 16 19 22 1 4 7 10 13 16 19 22 1 4 7 10 13 16 19 22 Heures (T.U) Durant cette période, le seuil d information à l ozone a été dépassé plusieurs fois par les stations de Cians et l Adrechas. Alors que dans le même temps, les teneurs enregistrées à 3 Tende ont à peine dépassé les 150 µg/m. - 16 -

Conclusion Sur cette période, l étude a montré que ce site d étude était soumis à une pollution photochimique moins «intense» en comparaison avec d autres points de mesures situés sur le département. Ceci doit pouvoir aussi être étendu à une grande partie de la vallée de la Roya. Cependant, si cette pollution photochimique est plus faible, elle n est pas pour autant négligeable comme en atteste le non respect des objectifs de qualité. De plus, le seuil de recommandation et d information a été approché à plusieurs reprises. Ceci laisse à penser qu il existe un risque de dépasser ce seuil. Aux vues de ces résultats et par principe de précaution, il semble nécessaire d informer la population de cette partie du département lors d épisodes de pollution photochimique. - 17 -

Annexe - 18 -

Comportement de l ozone troposphérique Pour comprendre les épisodes de pollution photochimique, il est important de connaître les paramètres qui gouvernent la formation ou la destruction de l ozone. 1- L ozone: un indicateur de la pollution photochimique L ozone troposphérique provient de 2 sources: - la production photochimique, - et dans une moindre mesure, les échanges troposphère. de masse d air entre la stratosphère et la La production photochimique est la source prépondérante. Dans ce cas, il importe de distinguer la troposphère naturelle et les régions polluées. a/ La troposphère naturelle La production directe d ozone se fait par la réaction suivante: O + O 2 + M O 3 + M (1) Dans la troposphère l atome d oxygène est fourni par la photodissociation du dioxyde d azote NO2, aux longueurs d onde inférieures à 400 nm: NO 2 + hν NO + O (2) Mais une autre réaction interfère avec les précédentes, il s agit de l oxydation du monoxyde d azote par l ozone: NO + O 3 NO 2 + O 2 (3) Il s en suit un équilibre des concentrations d ozone, de monoxyde d azote et de dioxyde d azote. La production nette d ozone n est possible que s il y a conversion de NO en NO 2 sans perte d ozone. Ce phénomène est rendu possible dans la troposphère naturelle par la présence de monoxyde de carbone et de méthane. Il intervient dans les chaînes d oxydation de ces composés. Les bilans de ces réactions sont les suivants: CO + 2O 2 + hν CO 2 + O 3 CH 4 + 4O 2 + hν CH 2 O + H 2 O + 2O 3 b/ La troposphère polluée La troposphère polluée contient des composés organiques volatils (COV*). Leurs oxydations offrent de nouvelles possibilités de conversion du NO en NO 2 sans perte d ozone. * : Les COV présentent de nombreuses familles de composés chimiques (alcane, alcène, alcyne, etc,..). - 19 -

La famille des alcanes va servir d exemple pour montrer les principales réactions d oxydation des COV. - 1 Etape: Arrachement d un atome d hydrogène d un alcane (R-H) par un radical hydroxyle (OH). R-H +.OH R. + H 2 O - 2 Etape: Addition d oxygène sur le radical précédemment formé. R. + O 2 + M RO 2. + M M est un composé qui stabilise la réaction. - 3 Etape: Réduction du radical peroxyde formé par NO. RO 2. + NO RO. + NO 2 Ensuite NO 2 se photolyse en NO et O qui réagit avec O 2 pour former O 3 (réactions (1) et (2)). A noter que la réduction du radical peroxyde peut aussi se faire par réaction avec le radical HO2. ou un autre radical peroxyde. - 4 Etape: RO. réagit avec l oxygène moléculaire pour former des composés carbonylés et le radical HO 2.. RO. + O 2 R -CHO + HO 2. Il peut aussi s isomériser ou se décomposer pour former un nouveau radical qui réagit avec l oxygène suivant la réaction de la 2 étape. Dans tous ces mécanismes, il y a toujours la formation des radicaux HO 2. et RO 2.qui peuvent oxyder NO en NO 2, sans consommation d ozone. Le brouillard photoxydant est un mélange de composés organiques (aldéhyde, cétone,...) et de radicaux libres d où la difficulté d en évaluer l impact sur l environnement. Comme l ozone est le polluant caractéristique de ce phénomène, il est choisi comme indicateur de la pollution photochimique et mesuré en tant que tel. c/ Destruction de l ozone En plus des réactions de production d ozone, il existe des processus de destruction: - photochimique, - par dépôt sec au sol. La destruction photochimique de l ozone se produit en milieu pauvre en NO x. La disparition au sol est due à la réaction avec les surfaces végétales et la décomposition thermodynamique de l ozone en oxygène. L activité des processus de production ou de destruction d ozone varie suivant le site et les teneurs des autres polluants. De plus, les conditions climatiques influencent les processus dynamiques d accumulation ou de dispersion des polluants. - 20 -

Campagne de mesure d ozone à Tende Juillet/août 2003 2- Processus dynamiques La distribution spatiale et temporelle de l ozone fait intervenir des processus chimiques (voir précédemment) et des processus de mélange. Les processus de mélange sont divisés entre les échanges verticaux et horizontaux. a/ Échanges verticaux Les échanges verticaux se font à différentes échelles. Pour une étude localisée, seule la description des échanges entre la couche de mélange et la troposphère libre est importante. Le schéma suivant décrit la variation de la hauteur de la couche de mélange au cours d un cycle diurne. La nuit, la faible épaisseur de la couche limite entraîne une destruction au sol plus importante de l ozone. Les oxydes d azote sont concentrés dans un volume plus faible, ils participent alors à la destruction de l ozone. Le matin, des cellules de convection verticale se créent et se développent dans la couche de mélange. Elles entraînent le recyclage de l ozone de la couche intermédiaire et elles empêchent son emprisonnement près du sol et donc ne favorisent pas sa destruction par dépôt sec. De plus, dans la journée les processus photochimiques créent de l ozone ce qui augmente encore plus les teneurs. Tous ces phénomènes font que le profil journalier en ozone en plaine est une courbe en cloche. En montagne, il n y a pas de formation de couche limite. Les concentrations en ozone restent ainsi relativement constantes durant la journée. b/ Échanges horizontaux Dans ces échanges, il faut distinguer plusieurs échelles de transport : L échelle planétaire (déterminée par la position des grands systèmes de hautes et basses pressions à l échelle planétaire), L échelle synoptique (déterminée par la position des systèmes de hautes et basses pressions à l échelle continentale), L échelle locale (fréquemment déterminée par la présence de brises thermiques). - 21 -

Les épisodes ponctuels (quelques jours) de pollution photochimique sont surtout issus de la situation météorologique à l échelle synoptique (niveau continental) et/ou locale (niveau régional). L échelle locale prend une importance particulière dans les Alpes Maritimes, car du fait de l absence de flux synoptique marqué (protection des Alpes vis-à-vis du flux d ouest Atlantique), les brises thermiques jouent un rôle important dans le transport de l ozone. Ceci est notamment observé en été lorsque l ozone est transporté des zones côtières vers les zones montagneuses. - 22 -