Dossier de presse EXPOSITION DOM ROBERT «Un mois, une œuvre» «Jardin de sirènes», détail Abbaye-école de Sorèze (81) Du 15 novembre au 15 décembre 2010 Page 1 sur 7
En préfiguration de l Espace Dom Robert (voir p6), le Syndicat Mixte de l Abbaye-école organise, en collaboration avec le service de la Conservation Départementale et en partenariat avec la communauté d En Calcat de Dourgne, une exposition intitulée «un mois, une œuvre», autour de Dom Robert. Cette présentation dévoilera au public la dernière tapisserie de cet artiste, tombée de métier en juillet 2009, et encore jamais exposée : «Jardin de sirènes». Terminer la programmation d'expositions 2010 par une œuvre de Dom Robert en cette année où la tapisserie d Aubusson a été inscrite par l Unesco au patrimoine immatériel mondial de l humanité est une manière de nous associer à la reconnaissance de cet art décoratif universel, qui dépasse toutes les modes, et aussi de rendre hommage à un savoir faire séculaire qu il est nécessaire de transmettre. Depuis 2008, plusieurs expositions ont vu le jour au sein de l Abbaye-école de Sorèze : - Humanités, le(s) corps d une collection en 2008 avec la présentation d œuvres de R.E Gillet, M. Petit, J. Rustin, S. Nitkowski du 7 juin au 28 septembre 2008 - Lucie Bouniol - du 8 mars au 31 mai 2009 - Jean Lafforgue - du 20 juin au 18 octobre 2009 - Sculptures autour d œuvres du sculpteur géorgien Djoti Bjalava - du 6 mars au 16 mai 2010 - Identité(s) présentant des dessins et une installation de l artiste anglais Colin Painter - du 4 juin au 30 octobre 2010 Comprise dans le parcours de visite, cette nouvelle exposition est ouverte tous les jours de 14h à 17h30 du 15 novembre au 15 décembre 2010. SOMMAIRE p3 Biographie de l artiste p4 Présentation de la tapisserie «Jardin de sirènes» p5 Les publications en exclusivité p6 L'Espace Dom Robert p7 L Abbaye-école de Sorèze et ses salles d exposition Page 2 sur 7
Biographie DOM ROBERT moine et célèbre peintre cartonnier Nieuil-l Espoir (Vienne), 10 mai 1907 Dourgne (Tarn), 15 décembre 1997 Dom Robert - Guy de Chaunac Lanzac - né en 1907, est un des maîtres de la tapisserie contemporaine. Sa vocation d artiste - dans les années vingt, jeune dessinateur, il s inscrit à l école des arts décoratifs de Paris - et sa vocation religieuse ont trouvé leur épanouissement à l abbaye bénédictine d En Calcat, à Dourgne dans le Tarn où il entre en 1930. En 1940, au retour de la guerre, il reçoit une véritable illumination devant le spectacle d une cour de ferme qui lui révèle son univers pictural. En 1941, sa rencontre avec Jean Lurçat, impressionné par ses premières œuvres, enluminures et aquarelles, décide de son destin de peintre cartonnier. Ses œuvres sont tissées à Aubusson chez Tabard puis chez Suzanne Goubely. Entre 1947 et 1958, il continue son œuvre au monastère de Buckfast en Angleterre et, diffusé par de grandes galeries comme La Demeure à Paris, il connaît un succès grandissant. De retour à En Calcat, en 1958, il trouve une fructueuse veine d inspiration dans la nature environnante - faune et flore de la campagne - qui se concrétisera par un rythme soutenu de création de tapisseries jusqu en 1994, où une chute l oblige à cesser toute activité. Il s éteint à En Calcat en 1997, entouré de ses frères moines. L œuvre tissé de Dom Robert comprend une centaine de cartons originaux, reproduits à de nombreux exemplaires répartis dans le monde entier dans des collections publiques et privées. Un nombre important de carnets de croquis, études d après nature principalement, forme un ensemble autonome d œuvres graphiques d un très grand intérêt, source d inspiration et gamme de motifs pour ses tapisseries. Dom Robert, dans les genêts, 1992 Page 3 sur 7
«Jardin de sirènes» Tapisserie d Aubusson de Dom Robert Carton, Dom robert, 1961 Dom Robert a réalisé le carton en 1961 et la tapisserie fut terminée au début de 1962. Trois exemplaires de cette tapisserie semblent avoir été tissés dans les années soixante, mais n ont pu être localisés. Un nouvel exemplaire de «Jardin de sirènes» est tombé de métier le 2 juillet 2009 dans l atelier de Janine Dassonval à Montpezat-de-Quercy. C est une tapisserie unique par son thème : la faune et la flore d un aquarium tropical. Elle s inspire d un ensemble de croquis réalisés lors de visites d aquarium Monaco, Banyuls, Amsterdam : coraux, étoiles de mer, rascasses, bernard l ermite, anémones, crustacés. Chaque forme reçoit ici un dessin très vigoureux et trouve sa place précise dans la composition sans se préoccuper de réels rapports d échelle, dans les tons chauds, vigoureux, clairs, dans un jeu de contraste sur le fond très sombre en chiné brun. Dans ses lettres à Suzanne Goubely, Dom Robert évoque ce nouveau carton et les difficultés qu il rencontre : «merci beaucoup pour les échantillons de fond. Le N94 me convient tout à fait ; les autres sont trop sombres.( ) Ce carton est en effet d une échelle plus grande que les précédents. ( ) Pour le dessin et la composition cette tapisserie va donner quelque chose d intéressant ; c est plutôt le problème des valeurs et des couleurs qui m embrasse.» (Lettre du 3 juillet 1961). En novembre 1961, la réalisation se précise : «J emporte avec moi le carton des poissons cornus. S il n est pas fini, je pourrais le finir chez vous où je ferais plus de travail en 2 jours qu ici en une semaine, étant constamment interrompu». Puis, en mars 1962, comme pour toute nouvelle œuvre, Dom Robert la présente à la communauté et écrit à nouveau à Suzanne Goubely : «Pas d erreur, «Jardin de sirènes» a un succès considérable et je dois dire que dans le cloître, si ingrat pour beaucoup de tapisseries, elle fait un effet fantastique. Hier, je l ai portée pour la conférence à Revel et elle a eu un succès unanime. Je vais vous envoyer le carton lundi car les très petites modifications que je voudrais faire pourront aussi bien être faites de vive voix. Je dois vous dire aussi que tout le monde admire la perfection impeccable du tissage. Ce sera en tout cas certainement une des pièces les plus marquantes de mon exposition.( )» Basse lisse : technique de tissage où le plan de la chaîne est horizontal - en haute lisse, le métier est vertical- Dans les deux cas, les techniques de tissage sont pratiquement identiques. Tombée de métier : phase finale de l'exécution d'une tapisserie, lors de laquelle on coupe les fils de chaîne pour libérer la tapisserie du métier et ainsi l'en faire «tomber», permettant pour la première fois de la découvrir dans son ensemble et sur son endroit (le tissage étant exécuté sur l'envers). Page 4 sur 7
Les publications en exclusivité... - Sortie et présentation d'ouvrage intitulé «Regard sur une œuvre d art» aux éditions Privat. Il s agit d un petit ouvrage - le premier d'une série - didactique mais aussi ludique ayant l ambition de faire découvrir tout le processus de création d une tapisserie. Ainsi le lecteur est convié à une promenade au cœur de «Jardin de sirènes» grâce à ses carnets de dessins, annotés d observations «sur le vif», de photos et de reportage sur la réalisation de la tapisserie, dans l atelier de Mme Janine Dassonval, dans la Quercy ; depuis le choix des laines jusqu à la tombée de métier. En proposant une initiation à la technique de la tapisserie de basse lisse à partir de l exemple concret d un tissage, le lecteur est invité à entrer dans l intimité de l acte de création d une œuvre unique. - Présentation d un agenda perpétuel «Dom Robert au fil des saisons» Page 5 sur 7
Le Futur «Espace Dom Robert et de la tapisserie contemporaine» : Un lieu de présentation permanente des tapisseries de Dom Robert et de ses contemporains Au décès de Dom Robert, en 1997, l'abbaye d'en Calcat devient légataire universel de ce grand peintre cartonnier. La même année, Suzanne Goubely décède et lègue par testament à l'abbayed 'En Calcat son atelier de tapisserie d'aubusson ainsi que son fonds de tapisseries comprenant des oeuvres de Dom Robert mais également une trentaine de pièces de peintres cartonniers du Xxe siècle. L'Abbaye d'en Calcat possède ainsi un ensemble exceptionnel de tapisseries qu'elle mettra à disposition d'une collectivité locale pour créer un lieu de présentation permanente de ces oeuvres. Le Syndicat Mixte de l'abbaye-école de Sorèze étudie, depuis l'automne 2008, le projet afin d'accueillir cet «Espace» au sein des bâtiments de l'abbaye-école et en assurer la maîtrise d'ouvrage. Après enrichissement, acquisition et tissage d'exemplaires d'artiste dans l'ancien atelier d'aubusson resté en activité, la collection comprend à ce jour près de 250m2 d'oeuvres tissées de Dom Robert (53 tapisseries) et 100m2 de tapisseries d'autres artistes tels que Lurçat, Gromaire, Tourlière et Prassinos (35 tapisseries). Page 6 sur 7
Abbaye-école de Sorèze et ses salles d exposition Façade principale du bâtimen t - Ph : Donatien Rousseau Fondée en 754 au pied de la Montagne Noire, l abbaye bénédictine deviendra tour à tour un séminaire (1682), une Ecole Royale Militaire sous Louis XVI (1776) puis, sous la direction du Père Lacordaire, un collège de renommée internationale. Militaires, écrivains, philosophes et politiques y ont été formés jusqu à sa fermeture en 1991. Erigé en syndicat mixte depuis 1995, reconnu pôle d excellence rurale depuis 2006 et Site Majeur en Midi Pyrénées en 2009, ce monument historique classé accueille aujourd hui des activités économiques, touristiques et culturelles. Il a bénéficié de trois campagnes de restauration de grande qualité. La dernière, achevée en juin 2008, a notamment doté l Abbaye-école de salles d exposition temporaire, conçues comme un prolongement nécessaire et utile du parcours permanent. Elles sont le théâtre d expositions patrimoniales ou contemporaines qui traitent d un thème lié à l histoire ou à la sensibilité de ce que fut ce lieu d enseignement et d épanouissement. Leur traitement contemporain - pureté des lignes, sobriété des tons, mode d éclairement des cimaises a pour objectif de répondre au mieux aux exigences muséologiques afin de valoriser les œuvres exposées tout en assurant leur préservation. Salles d exposition Photo : JL Sarda Page 7 sur 7