ETUDE DU PEUPLEMENT PISCICOLE DU PLAN D EAU DE GOUZOLLES BAYET (03) AAPPMA DE ST POURCAIN SUR SIOULE

Documents pareils
Syndicat Intercommunal du Bassin Versant de la Seiche

1.2. REALISATION DES OPERATIONS DE PRELEVEMENTS ET D ANALYSES

«Poursuivre au-delà de BEEST : une approche fonctionnelle basée sur les traits de vie des espèces en relation avec l habitat».

LES CARACTÉRISTIQUES DU LAC DE GRAND- LIEU

L ombre commun dans le canton de Vaud

COMMISSION THEMATIQUE «Protection des milieux aquatiques : cours d eau et zones humides»

LES RETOMBÉES ÉCONOMIQUES DE LA PÊCHE DE LOISIRS DANS LE SECTEUR DU LAC DU BOURGET. Restitution - 13 octobre 2014

Gestion d'une billeterie défilé des talents

16- Grand lac Shaw Portrait 2006

Placettes vers de terre. Protocole Fiche «Description spécifique» Fiche «Observations»

Protocoles pour le suivi des pontes de tortues marines dans le cadre de Protomac. Professeur Marc Girondot

Restauration de la continuité écologique Seuils servant à l'hydrométrie. Journées Hydrométrie SCHAPI 3-4 février 2014

Rapport annuel de monitoring automatisé de la qualité de l eau

REGLEMENT INTERIEUR CONCERNANT LA PÊCHE À LA LIGNE SUR LE LAC DU DER-CHANTECOQ

EOLIEN EN MER : Projet de Saint Nazaire. 15 Novembre Instance de Suivi et de Concertation

Les macroinvertébrés: des bioindicateurs incontournables pour le monitoring des cours d eau en CH

L équilibre offre-demande d électricité en France pour l été 2015

Une espèce exotique envahissante: Le Roseau commun. ou Phragmites australis

Energie solaire

NOMENCLATURE DES OPERATIONS SOUMISES A AUTORISATION OU A DECLARATION EN APPLICATION DES ARTICLES L A L DU CODE DE L ENVIRONNEMENT

CISSE INF EAU N 13. Edito du vice -président. Dans ce numéro

ÉVALUATION DU DORÉ JAUNE (Sander vitreus) DU LAC TATHLINA, DANS LES TERRITOIRES DU NORD-OUEST

ESTIMATION DE LA TAILLE DES POPULATIONS D ANOURES DE LA FORET DE FONTAINEBLEAU (SEINE ET MARNE)

Tableau 1 Routes nouvelles ou modifiées : les infrastructures concernées

Intégration du référentiel hydrographique Bd Carthage dans le Système d Information de l agence de l eau Adour Garonne

BILAN DU TRANSFERT DES AMPHIBIENS

CENTRALES HYDRAULIQUES

Comptes rendus d Activités Techniques et Financières du Service de l Eau Potable Année 2004

E 4619 TEXTE SOUMIS EN APPLICATION DE L ARTICLE 88-4 DE LA CONSTITUTION ASSEMBLÉE NATIONALE SÉNAT PAR LE GOUVERNEMENT,

Exercice 1 : Questions théoriques (3 points)

PLAN GÉNÉRAL D AMÉNAGEMENT FORESTIER SEIGNEURIE DE PERTHUIS RÉSUMÉ NOTE AU LECTEUR

Amélioration de la continuité écologique sur la rivière Aveyron

M. PATROUIX Robert M. TRYMBULAK Michael. M. RIGOLI Alain Les copropriétaires.

Document d Objectifs des sites Natura 2000 FR et FR «Basse Plaine de l Aude» Table des Annexes

VIABILITE HIVERNALE ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Un progiciel intégré pour les entreprises de propreté

Fiche technique CONSTRUCTION D UNE LAVOGNE SUR LA COMMUNE DE COLLIAS

EXAMEN DES PROPOSITIONS D'AMENDEMENT DES ANNEXES I ET II. Autres propositions

VANNES, VIS SANS FIN, POMPES D ASSÈCHEMENT DES MARAIS

Etat des lieux octobre 2006: Classe à PAC : Etude de l écosystème «mare» avec les élèves de 6 ème Mauve.

LE POINT DE VUE DE FNE

Les techniques alternatives dans la gestion des eaux pluviales. Jean Yves VIAU Directeur Opérationnel

ÉCOLOGIE, ENVIRONNEMENT

Maîtrisez les risques environnementaux de votre entreprise

LA CHARTE REGIONALE D ACCES AUX AIDES AGRICOLES

CONTRAT D ACCUEIL. Parents Assistant(e)s Maternel(le)s. Proposé par les Relais Assistantes Maternelles du Haut-Rhin

Les salariés de l économie sociale et solidaire

Module Les animaux Animation Le monde de l étang

La base de données régionale sur les sols. d Alsace. La base de données régionale sur les sols d Alsace

La fonction d audit interne garantit la correcte application des procédures en vigueur et la fiabilité des informations remontées par les filiales.

Quelles pistes pour rendre vos réseaux plus intelligents?

Régionalisation des régimes de perturbations et implications pour l aménagement dans un contexte de changement climatique

Exemple du SATESE MAGE 42

de frayères SUR LE RUISSEAU SAINT-VAAST

ACTION N 1 Réseau d élevages bovins laitiers en Agrobiologie

Quel système d équations traduit cette situation? x : la hauteur du rectangle. y : l aire du rectangle. C) y = 4x + 25.

Assainissement des campings janvier 2011

Atelier Environnement Préparatoire au Projet d Aménagement et de Développement Durable. S e p t e m b r e

Annexe 3 Captation d énergie

qwzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcv bnmrtyuiopasdfghjklzxcvbnmqwerty CET ETE, uiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasd

Schéma d Aménagement et de Gestion des Eaux du Clain --- Commission de travail "Gestion et valorisation des milieux aquatiques" N 2 ---

Théorie des sondages : cours 5

PARACHÈVEMENT DE L AUTOROUTE 35. Consultation publique sur les enjeux fédéraux dans le cadre de la Loi canadienne sur l évaluation environnementale

PREFECTURE DE LA REGION AQUITAINE

LE MONITORING DE LA BIODIVERSITE EN SUISSE. Hervé LETHIER, EMC2I

pour un pacte écologique local : questions aux futurs élus locaux

B.T.S. N.R.C. SESSION 2006 Management et gestion d'activités commerciales. Proposition de Corrigé "JAMPI" Dossier 1 L entreprise et son marché

EVOLUTION SPATIO-TEMPORELLE DE L OCCUPATION DES ESPACES SUR LE TRIANGLE MARNAIS

Le contexte global. La ressource. I.1 Particularités de la ressource en eau. Superficie : Km 2

Demande préalable pour un projet de création ou de modification d'un plan d'eau

Projet de parc éolien en mer au large de Courseulles-sur-Mer

Les Français et les nuisances sonores. Ifop pour Ministère de l Ecologie, du Développement Durable et de l Energie

Les potagers Neerstalle

Mario Geiger octobre 08 ÉVAPORATION SOUS VIDE

une plate-forme de services administratifs pour le territoire bourguignon

INTRODUCTION... 2 CALENDRIER... 3 TRAVAUX DE L ANNEE BUDGET REALISE ANNEXES... 10

Le point de vue du contrôleur technique

ÉTUDE DE L EFFICACITÉ DE GÉOGRILLES POUR PRÉVENIR L EFFONDREMENT LOCAL D UNE CHAUSSÉE

ANNEE 2015 Centre de Découverte du Monde Marin Juillet Août 2015

Panneau solaire ALDEN

LISTE DES ENTREPRISES ET DES POSTES FORUM JOB D ETE mars 2015

NOR: MERP D. Version consolidée au 28 septembre 2011

Maison au bord de l eau 5 chambres Piscine Jacuzzi Dock A proximité immédiate du Normandy Shores Golf Club.

VITICULTURE 2012 V 12 / PACA 02 STRATEGIE D APPLICATION DU CUIVRE EN VITICULTURE

Site d étude. Résultats

LES AUTRES THÈMES BIOMÉTHANISATION

Formulaire d'adhésion PEFC

Christophe SANNIER

3.5 INTERROGATION DES COMPTES

UNE EXPÉRIENCE INOUBLIABLE!

DOSSIER TECHNIQUE R-GO SPA. Production et assemblage 100 % Française. 3 Rue Pierre Mendès France ARGENTAN

Chapitre 3 : INFERENCE

Samuel Decout, Sandra Luque.

Evaluation de la variabilité d'un système de mesure

DES FORÊTS POUR LE GRAND TÉTRAS GUIDE DE SYLVICULTURE

GUIDE CONSO-CITOYEN : LES ESPÈCES PROFONDES

Toitures vertes : bien commun ou bien privé?

ROULER EN AVANT ROULER EN AVANT ROULER EN AVANT

Equipement d un forage d eau potable

Rencontre UQ Ile Verte

Transcription:

ETUDE DU PEUPLEMENT PISCICOLE DU PLAN D EAU DE GOUZOLLES BAYET (03) AAPPMA DE ST POURCAIN SUR SIOULE Mise en œuvre du protocole NF EN 14757 Etude réalisée du 14 au 15 octobre 2015 Lelievre M., Mars 2016 Fédération de l Allier de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique 8 rue de la Ronde 03500 SAINT POURCAIN/SIOULE Tél. : 04.70.45.42.90 Fax : 04.70.45.73.45 federation-peche-allier@wanadoo.fr - www.federation-peche-allier.fr

REALISATION : INTERLOCUTEUR PRINCIPAL : Fédération de l'allier pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique 8 rue de la ronde 03500 St Pourçain sur Sioule 04.70.45.42.90 federation-peche-allier@wanadoo.fr www.federation-peche-allier.fr Mickael LELIEVRE - Directeur TITRE : MOTS CLES : Etude du peuplement piscicole du plan d eau de Gouzolles Bayet (03) 14 et 15 octobre 2015 Pêche scientifique aux filets multimailles, norme NF EN 14757, Gouzoles, peuplement piscicole. DATE D EDITION : 04 mars 2016 STATUT : Rapport final NOMBRE DE PAGES : 22 AUTEURS : TRAVAIL DE TERRAIN : Mickael Lelièvre Mickael Lelièvre, Marc Bourdeaux, Jérôme Girard, Jean-Paul Mathiaux, Simon Hentry. La Fédération de Pêche de l Allier tient à remercier l ensemble des bénévoles de l AAPPMA de Saint Pourçain-sur-Sioule pour leur aide précieuse.

Sommaire 1 Introduction... 1 2 Localisation du site... 1 3 Mate riel et me thodes... 2 3.1 Moyens matériels... 2 3.1.1 Filets maillants (Norme NF EN 14757)... 2 3.1.2 Moyens de navigation... 3 3.1.3 De maillage et biome trie... 3 3.2 Protocole d échantillonnage... 4 3.2.1 De termination du nombre de filets... 4 3.2.2 Emplacement et disposition des engins de pe che... 7 3.2.3 Biome trie... 7 4 Re sultats et discussion... 8 4.1 Physico-chimie... 8 4.2 Richesse taxonomique... 8 4.3 Rendement de pêche... 9 4.4 Composition du peuplement piscicole... 9 4.4.1 Composition relative... 9 4.4.2 Relation pre dateurs/proies... 10 4.5 Distribution des classes de taille par espèce... 13 4.5.1 Les cyprinide s... 13 4.5.2 Les carnassiers... 15 4.6 Spatialisation des captures... 16 5 Conclusion... 18 6 Bibliographie... 19

Liste des figures Figure 1 : Localisation de l e tang de Gouzolles... 1 Figure 2 : Etang de Gouzolles... 2 Figure 3 : Mise en place d un filet benthique lors de l e chantillonnage... 3 Figure 4 : De maillage des poissons e chantillonne s... 4 Figure 5 : Carte bathyme trique de l e tang de Gouzolles... 6 Figure 6 : Disposition des filets lors de l inventaire du 15 octobre 2015... 7 Figure 7 : Re partition des effectifs bruts (graphique de gauche) et biomasses brutes (graphique de droite)... 12 Figure 8 : Distribution des classes de taille pour les ablettes... 13 Figure 9 : Distribution des classes de taille et d a ge pour les bre mes... 13 Figure 10 : Distribution des classes de taille et d a ge pour les gardons... 14 Figure 11 : Distribution des classes de taille pour les poissons chats... 15 Figure 12 : Distribution des classes de taille et d a ge pour les perches communes... 15 Figure 13 : Distribution des classes de taille et d a ge pour les sandres... 16 Figure 14 : Re partition relative (%) des diffe rentes espe ces piscicoles par filets... 17 Liste des tableaux Tableau 1 : Nombre d efforts requis, avec des filets maillants benthiques en fonction de la superficie et de la profondeur maximale du lac... 5 Tableau 2 : Re sultats des mesures physico-chimiques... 8 Tableau 3 : liste des espe ces capture es sur l e tang de Gouzolles... 8 Tableau 4 : Re sultats des rendements sur diffe rents plans d eau... 9 Tableau 5 : Re sultats des captures obtenus sur l e tang de Gouzolles... 10 Tableau 6 : Rendements de diffe rents plans d eau pour les espe ces Brochet et Sandre... 11

1 Introduction L étang de Gouzolles est un plan d eau d une superficie de 7 ha situé sur la commune de Bayet. Propriété de l AAPPMA de Saint Pourçain sur Sioule, il est utilisé pour la pratique de la pêche et la gestion piscicole est assurée par cette association. Ce plan d eau est alimenté par la nappe d accompagnement de la Sioule et est en communication avec la rivière que très rarement à la faveur de crues exceptionnelles. Le plan d eau est donc non vidangeable, la connaissance de la composition du peuplement piscicole et de la biomasse présente de l étang n est donc pas possible lors de vidanges totales réalisées traditionnellement dans les plans d eau disposant d un dispositif spécifique. Ainsi, afin d optimiser la gestion piscicole et halieutique du plans d eau et orienter les futurs déversements de poissons, l AAPPMA a souhaité la réalisation d un inventaire piscicole. Cet inventaire a été donc réalisé dans le cadre du Réseau Départemental de Suivi des Peuplements Piscicoles par la Fédération Départementale pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique de l Allier du 14 au 15 octobre 2015 selon la méthode de pêche aux filets maillants normalisée NF EN 14757. 2 Localisation du site Figure 1 : Localisation de l étang de Gouzolles 1

Figure 2 : Etang de Gouzolles 3 Matériel et méthodes Le protocole de prélèvements déployé a été élaboré sur la base de la norme européenne NF EN 14757 (01/11/2005), et de son guide de lecture (GISPE, 2006), utilisée dans le cadre de la DCE, et décrivant «le protocole d'échantillonnage des poissons à l'aide de filets maillants en plan d eau». 3.1 Moyens matériels 3.1.1 Filets maillants (Norme NF EN 14757) Les prélèvements ont été effectués au moyen de filets maillants de type Scandinave. Afin d'échantillonner toutes les classes de taille des espèces présentes, ces filets sont constitués d'un assemblage de plusieurs panneaux présentant des tailles de mailles différentes. Deux types de filets sont utilisés : - Filets benthiques : Engins multimailles de 30 m de long et de 1,5 m de haut constitués par une succession de 12 panneaux de mailles de différentes dimensions (5,6.25, 8, 10, 12.5, 15.5, 19.5, 24, 29, 35, 43 et 55 mm). Chaque panneau de maille mesure 2,5 m de long et est monté sur une ligne de flotteurs (30 m de long) et une ralingue plombée (33 m de long) en plastique de couleur gris clair. Le diamètre du fil varie de 0,10 mm pour les mailles d une dimension de 5 mm à 0,23 mm pour les mailles de 55 mm - Filets pélagiques : Engins de type araignées multimailles de 27.5 mètres de long sur 6 mètres de haut, constitués par une succession de 11 panneaux de mailles de différents dimensions (6.25, 8, 10, 12.5, 15.5, 19.5, 24, 29, 35, 43 et 55 mm) mesurant chacun 2.5 m de large sur 6 m de haut. Deux filets sont couplés afin de présenter une longueur totale de 55 m puis reliés via des cordelettes à des flotteurs permettant de les 2

maintenir en surface ou à une profondeur définie en déroulant la profondeur de cordelette correspondante. Ce système est mis en œuvre uniquement dans les plans d eau présentant une profondeur maximale supérieure à 10 mètres. Les filets ont systématiquement fait l objet d une signalisation par deux bouées blanches de mouillage à chaque extrémité (Figure 3). Figure 3 : Mise en place d un filet benthique lors de l échantillonnage 3.1.2 Moyens de navigation Les filets et les nasses ont été posés et relevés à partir d une embarcation rigide motorisée dotée de l armement classique pour la navigation en eaux intérieures, et pilotée par des opérateurs détenteurs du permis de navigation option «eaux intérieures». Les points de pose des filets ont été identifiés par relevés GPS ponctuels à l aide d un échosondeur/gps de marque Garmin. 3.1.3 Démaillage et biométrie Un poste de démaillage a été installé à l écart sur la rive du plan d eau. Il est constitué de: Une bâche de chantier posée au sol et destinée au démaillage des poissons Un tréteau destiné à élever le filet lors du démaillage afin de faciliter l opération (Figure 4) Une table biométrique (balance de précision ±1g, ichtyomètre ± 1mm) Plusieurs bacs de tri, des bourriches pour remettre à l eau les individus en vie, 3

3.2 Protocole d échantillonnage Figure 4 : Démaillage des poissons échantillonnés Le positionnement des poissons dans un plan d eau varie notamment en fonction des espèces, de leurs stades de développement, des époques et des conditions physicochimiques. Le protocole NF EN 14757 est basé sur un échantillonnage aléatoire stratifié en fonction des différents gradients de profondeur du plan d eau. L effort global de pêche est défini en fonction de la surface et de la profondeur maximale du plan d eau. En croisant ces deux paramètres, des abaques spécifiques permettent de définir d une part le nombre de filets benthiques (de 8 à 68) à déployer et d autre part la répartition de ces filets en fonction des différentes strates de profondeur. L'emplacement de chaque filet est déterminé de façon aléatoire par tirage au sort au sein de chaque strate de profondeur. L effort de pêche quotidien est au minimum de 8 filets. La norme recommande que toutes les strates soient échantillonnées quotidiennement. De manière à encadrer les pics d activité du poisson, les filets sont tendus avant le coucher du soleil et relevés après son lever. L échantillonnage doit être programmé pendant la seconde moitié de la phase de stratification estivale, soit généralement avant le 15 octobre quand la température de l'épilimnion (couche de surface) est encore suffisamment élevée pour ne pas limiter l activité des poissons. 3.2.1 Détermination du nombre de filets 4

Le nombre de filets est dépendant de la superficie de la zone à pêcher et de la profondeur maximale de la colonne d eau. L annexe A de la norme NF EN 14757 fixe le nombre d efforts de pêche à mettre en œuvre au regard de ces paramètres morphométriques (Tableau 1). Profondeur (m) Superficie du lac (ha) <20 21 à 50 51 à 100 101 à 250 251 à 1000 1000 à 5000 0 à 5,9 8 8 16 16 24 24 6 à 11,9 8 16 24 24 32 32 12 à 19,9 16 16 24 32 40 40 20 à 34,9 16 24 32 40 48 56 35 à 49,9 16 32 32 40 50 56 50 à 74,9 24 32 40 40 58 66 75 24 32 40 44 62 68 Tableau 1 : Nombre d efforts requis, avec des filets maillants benthiques en fonction de la superficie et de la profondeur maximale du lac En l absence de données de profondeur, une campagne de bathymétrie a été menée sur l étang de Gouzolles par la Fédération de l'allier pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique le 25 septembre 2015 à l aide d un échosondeur/gps. 1 155 points de mesure ont été répartis de manière à assurer la meilleure couverture possible de l'ensemble du plan d eau. Cette campagne a permis de réaliser une carte bathymétrique (figure 5) présentant les différentes strates de profondeur. Au regard de la surface (7 ha) et de la profondeur maximale (3 m) du plan d eau, le plan d'échantillonnage préconisé prévoit ainsi la pose de 8 filets benthiques. La profondeur maximale étant inférieure à 10m aucun filet pélagique n a été mis en place. 5

Figure 5 : Carte bathymétrique de l étang de Gouzolles 6

3.2.2 Emplacement et disposition des engins de pêche La répartition des filets est réalisée à partir d un échantillonnage stratifié aléatoire pour tenir compte de la distribution spatiale irrégulière des poissons. La localisation de chaque filet et l'angle de pose par rapport à la berge sont aléatoires. Cette distribution aléatoire est réalisée préalablement à la pêche en utilisant la carte bathymétrique (figure 5). Dans le cas du plan d eau de la Vauvre, compte tenu que la profondeur maximale est inférieure à 3m, tous les échantillonnages ont été réalisés dans la même strate. (<3m) Les filets et les nasses ont été posés le 14 octobre au soir, entre 17h30 et 19h30, et relevés le 15 octobre au matin de 8h à 10h. Les horaires de poses et relèves des filets ont été adaptés en fonction des horaires de lever et coucher du soleil. Le point GPS des extrémités de chaque filet a été référencé. Chaque engin s est vu attribuer un numéro (incrémentation par ordre de pose). Figure 6 : Disposition des filets lors de l inventaire du 15 octobre 2015 La figure 6 permet de visualiser le plan d échantillonnage déterminant l emplacement des 8 filets. 3.2.3 Biométrie Les poissons capturés ont été traités immédiatement après la capture. Tous les individus capturés ont été déterminés jusqu'à l'espèce, mesurés (longueur totale) et pesés. Les poissons encore vivants au moment de la relève des filets ont été immédiatement remis à l eau après avoir été mesurés et pesés à l exception des espèces susceptibles de créer des déséquilibres biologiques. 7

4 Résultats et discussion 4.1 Physico-chimie La température globale sur l ensemble de la strate d eau le 14 octobre 2015 est de 12,8 C. La concentration d oxygène dissous est égale à 9,31mg/l et 91,4% de saturation. La température et la concentration en oxygène restent homogènes sur l ensemble de la colonne d eau ce qui semble logique eu égard à la faible profondeur du plan d eau. La valeur de ph a pu être également relevée et est indiquée dans le tableau 2. Température ( C) 4.2 Richesse taxonomique ph Concentration O 2 (mg/l) 12,8 8,00 9,31 91,4 Tableau 2 : Résultats des mesures physico-chimiques sur l étang de Gouzolles le 14 octobre 2015 Saturation O 2 (%) Le tableau 3 présente la liste des espèces capturées sur l étang de Gouzolles Tableau 3 : liste des espèces capturées sur l étang de Gouzolles Nom vernaculaire Nom latin Code CYPRINIDES : Brème commune (1) Abramis brama BRE Gardon Rutilus rutilus GAR Ablette Alburnus alburnus ABL ESOCIDES : Brochet Esox lucius BRO PERCIDES : Perche commune Perca fluviatilis PER Sandre Stizostedion lucioperca SAN CENTRARCHIDES : Perche soleil Lepomis gibbosus PES ICTALURIDES : Poisson chat Ictalurus melas PCH Ainsi, 8 espèces piscicoles ont pu être capturées lors de cet échantillonnage. La carpe commune n a pas été capturée lors de l inventaire alors que l espèce est présente sur l étang de Gouzolles puisqu elle fait régulièrement l objet de captures par les pêcheurs et que des individus de grande taille sont annuellement déversés. Concernant la carpe, la capture de gros sujets (>3kg) avec cette méthode d inventaire est impossible, puisqu ils peuvent aisément déchirer les mailles en nylon des filets et se libérer. Cependant, aucun petit sujet (<3kg) ou juvénile n a été capturés ce qui laisse à penser que la reproduction de cette espèce n est pas efficiente sur ce plan d eau et que les individus présents dans l étang sont proviennent uniquement des déversements à partir de pisciculture. Il n y a donc pas de population spécifique et fonctionnelle de carpes communes à l étang de Gouzolles. Aucune espèce de milieu lotique (rhéophile) n a été capturée comme le chevaine ou le hotu ce qui confirme l absence d une communication récente entre l étang et la rivière Sioule pourtant toute proche. 8

La tanche, espèce typique d étang, n a pas non plus été capturée dans cet inventaire ce qui semble indiquer soit son absence, soit que ses effectifs sont faibles dans ce plan d eau malgré que des déversements de tanche aient régulièrement été réalisés dans l étang par l AAPPMA locale. Si on rajoute la carpe commune à la liste des espèces capturées lors de l échantillonnage, on peut estimer que la diversité piscicole spécifique de l étang de Gouzolles est d environ 9 espèces de poissons. Une espèce d écrevisse nuisible a été capturée durant cette opération, il s agit de l écrevisse américaine (Orconectes limosus) avec 5 individus. 4.3 Rendement de pêche Les 8 filets benthiques déployés, soit une surface de 360 m², ont permis de capturer 8 espèces différentes représentant un effectif de 907 individus et une biomasse de 23,3 kg. Le rendement de pêche des filets benthiques, aussi appelé capture par unité d'effort ou CPUE, s élève à 2 519 individus et 64,7 kg pour 1000 m² de filets tendus. Depuis 2008, d autres plans d eau et retenues ont été échantillonnés selon le protocole NF EN 14757 dans le département de l Allier, notamment dans le cadre de la Directive Cadre sur l Eau. Le tableau 4 permet de comparer les rendements avec d autres plans d eau ce qui indique, notamment que la richesse spécifique est relativement moyenne sur l étang de Gouzolles mais que les rendements sont assez élevés. Plans d eau Nbre d esp. pisc. capturées Rendement en effectif (ind/1000m² de filet) Rendement en biomasse (kg /1000 m² de filet) Etang de Goule (03) 11 2 697 134,8 Retenue de Rochebut (03) 13 481 30,1 Etang de Pirot (03) 10 1 290 51 Plan d eau des Colettes (03) 4 500 3,5 Retenue de Villerest (42) 9 2 574 100,31 Plan d eau de la Vauvre (03) 14 2 428 86,3 Etang de Gouzolles (03) 8 2 519 64,7 Tableau 4 : Résultats des rendements sur différents plans d eau 4.4 Composition du peuplement piscicole 4.4.1 Composition relative Un total de 907 poissons a pu être capturé, représentant une biomasse de 23,3 kg. L espèce numéraire principale est la brème, avec 352 individus capturés (39% des individus). Les gardons (301 individus- 33%) et la perche commune (143 individus 16%) font également partie des espèces majoritairement présentes (Tableau 5 et Figure 7). Le gardon représente la plus forte biomasse capturée (6,796 kg). Le sandre est la 2 ème espèce en termes de biomasse (6,031 kg) avec seulement 10 individus pour un poids moyen d environ 600g. La 3 ème espèce représentée en biomasse est la brème (3,633 kg) en lien avec les effectifs importants de cette espèce. Le poisson-chat est la 4 ème espèce en effectifs et 6 ème espèce en biomasse (8% des captures 8,4% de la biomasse ) alors que les pêcheurs fréquentant le plan d eau avaient l impression que cette espèce dominait le peuplement piscicole. Il faut noter que cet inventaire a été réalisé tardivement dans la saison, à une période où l activité des poissons-chats a pu diminuer même si la capture d un nombre significatif d individus et notamment de juvéniles laisse à penser que 9

cette espèce était encore bien active à la date de l échantillonnage. Les opérations de destruction menées annuellement par les bénévoles de l AAPPMA peuvent avoir un impact sur les effectifs de poissons-chats sur ce plan d eau de superficie assez limitée. Le brochet, espèce qui bénéficie de mesures de protection à l échelle nationale, est relativement bien représenté avec quatre individus capturés (0,4% des captures 12% de la biomasse). En effet, compte tenu de la faible probabilité de capture avec le protocole utilisé (espèce présentant un comportement territorial avec des déplacements limités), on peut considérer que l espèce est significativement présente dans le plan d eau avec une population fonctionnelle et bien implantée en lien avec la réussite de la reproduction naturelle et la fonctionnalité des annexes hydrauliques utilisées comme zones de frayères par les brochets. EFFECTIF BIOMASSE ESPECES Nombre % Poids en g Brème 352 38,8 3 633 Gardon 301 33,2 6 796 Perche commune 143 15,8 2 365 Poisson chat 76 8,4 1 963 Ablette 20 2,2 403 Sandre 10 1,1 6 031 Brochet 4 0,4 2 100 Perche soleil 1 0,1 10 TOTAL 907 100 23 301 Tableau 5 : Résultats des captures obtenus sur l étang de Gouzolles 4.4.2 Relation prédateurs/proies Les prédateurs sont représentés par les sujets principalement ichtyophages : perches, sandres, brochets et poissons-chats adultes (> 20 cm). Dans les plans d eau où ce protocole a été mis en œuvre, la biomasse des captures des individus ichtyophages oscille autour de 30%. Ce chiffre est généralement supérieur à la part réelle des carnassiers dans un peuplement considéré comme équilibré (20%) car la méthode a tendance à surévaluer les espèces de fond, notamment les percidés. En effet, compte tenu du type de filets utilisés (filets n échantillonnant que les 1,5m au dessus du fond et pêchant la nuit), le protocole a tendance à surestimer les espèces à activité nocturne (sandre), fréquentant volontiers le fond et/ou dont l activité de déplacement est importante (perche, sandre). A l inverse, les espèces sédentaires (brochet), de pleine eau (ablette, rotengle, chevaine) et dans une moindre mesure celles inféodées aux berges (perche-soleil, tanche), sont sous-estimées. En totalisant les sandres de taille supérieure à 15 cm, les perches de taille supérieure à 10 cm, les poissons-chats de taille supérieure à 20 cm (les tailles inférieures ayant un régime plus omnivore) et les brochets, la biomasse des carnassiers représente 42% de la biomasse totale, ce qui est dans la fourchette haute des chiffres habituellement constatés. Ce résultat supérieur à la moyenne en terme de proportion de biomasse de poissons carnassiers peut s expliquer par : - Une forte proportion de la biomasse de sandre dans l échantillonnage (26% de la biomasse) liée à la capture de 2 gros individus alors que la CPUE (rendement pour 1000m² de filets) sur cette espèce est relativement faible par rapport à d autres plans d eau. 10

- Une bonne représentativité de l espèce brochet dans l étang en lien avec la réussite de la reproduction naturelle et la bonne fonctionnalité des zones de frayères annexes. CPUE (/1000 m² de filets) Effectif (ind/1000m²) BRO Biomasse (g /1000 m²) SAN Effectif (ind/1000m²) Etang de Goule (03) 4 5014 69 Retenue de Rochebut (03) 0 0 16 Etang de Pirot (03) 0,7 170 80 Retenue de Villerest (42) 0 0 588 Plan d eau de la Vauvre (03) 3 10389 31 Etang de Gouzolles (03) 11 5833 28 Tableau 6 : Rendements de différents plans d eau pour les espèces Brochet et Sandre 11

Effectifs Masse (g) Etude du peuplement piscicole de l étang de Gouzolles 400 8000 350 300 352 301 7000 6000 6796 6031 250 5000 200 4000 3633 150 100 76 143 3000 2000 2100 1963 2365 50 0 20 4 1 10 ABL BRE BRO GAR PCH PER PES SAN Espèces 1000 0 403 10 ABL BRE BRO GAR PCH PER PES SAN Espèces Figure 7 : Répartition des effectifs bruts (graphique de gauche) et biomasses brutes (graphique de droite) capturés par espèces en 2015 sur l étang de Gouzolles. 12

50-59 60-69 70-79 80-89 90-99 100-109 110-119 120-129 130-139 140-149 150-159 160-169 170-179 180-189 190-199 200-209 210-219 220-229 230-239 240-249 250-259 Effectif 40-49 50-59 60-69 70-79 80-89 90-99 100-109 110-119 120-129 130-139 140-149 150-159 160-169 170-179 180-189 190-199 200-209 Effectif Etude du peuplement piscicole de l étang de Gouzolles 4.5 Distribution des classes de taille par espèce 4.5.1 Les cyprinidés Ablette Ablette : Distribution des classes de taille 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Figure 8 : Distribution des classes de taille pour les ablettes Les ablettes représentent 2% des captures et 1,7% de la biomasse échantillonnée. Ces faibles effectifs capturés montrent que l espèce semble avoir du mal à s implanter. Seuls des individus de grande taille ont été échantillonnés. Les alevins de l année peuvent être sous-estimés car de taille trop petite pour être capturés dans les filets. Par contre, les individus de 1an devraient apparaitre dans l inventaire. L ablette peut notamment subir une forte prédation de la part des oiseaux piscivores (cormoran, héron ) Brèmes Taille (mm) Brème : Distribution des classes de taille 250 200 1+ 150 100 50 0 Taille (mm) Figure 9 : Distribution des classes de taille et d âge pour les brèmes 13

60-69 70-79 80-89 90-99 100-109 110-119 120-129 130-139 140-149 150-159 160-169 170-179 180-189 190-199 200-209 210-219 220-229 230-239 240-249 250-259 260-269 270-279 Effectif Etude du peuplement piscicole de l étang de Gouzolles Avec 38,8 % des captures et 15,6% de la biomasse échantillonnée, les brèmes sont considérées comme une des espèces dominantes de l étang de Gouzolles. La distribution de taille indique que seule une classe d âge est vraiment représentée avec notamment une dominance des individus de un an (Figure 9) et non pas des alevins de l année. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce déséquilibre : - un problème de recrutement certaines années, ce qui est peu probable compte tenu des faibles exigences écologiques de l espèce. - la méthode d échantillonnage n est pas adaptée à certaines classes de taille et notamment les petits individus. En effet, il semblerait que les individus mesurant moins de 70 mm ont du mal à se prendre dans les mailles des filets. On note également une absence d individus adulte >2+ ce qui peut indiquer soit une forte mortalité sur les juvéniles de 1 an par prédation piscicole ou avicole, soit une concurrence habitationnelle avec d autres espèces piscicoles benthiques (poisson-chat, carpe) Gardon Gardon : Distribution des classes de taille 140 120 100 80 60 40 20 0 Taille (mm) Figure 10 : Distribution des classes de taille et d âge pour les gardons Avec 33,2 % des captures et 29,2% de la biomasse échantillonnée, le gardon est considéré comme une des espèces dominantes de l étang de Gouzolles Toutes les classes d âge ont été capturées. L échantillonnage est dominé par les poissons de 9 à 11 cm, âgés d un an (Figure 10) et la cohorte des alevins de l année est quasi inexistante. Il est probable que les alevins de l année ont été mal échantillonnés en raison de leur taille. La prédominance des poissons de taille 9 à 11cm est à mettre en relation avec les déversements réalisés par les AAPPMA. En effet, ce stade 1+ est le stade généralement utilisés pour les alevinages de gardons en plan d eau. La faible proportion de gardons d âge supérieur à un an peut être liée comme pour la brème à une prédation de la part des oiseaux piscivores (cormoran, héron ) présents sur le site puisqu il est généralement majoritaire dans leurs régimes alimentaires. 14

40-49 50-59 60-69 70-79 80-89 90-99 100-109 110-119 120-129 130-139 140-149 150-159 160-169 170-179 180-189 190-199 200-209 210-219 220-229 230-239 240-249 250-259 260-269 270-279 280-289 290-299 300-309 Effectif 10-19 20-29 30-39 40-49 50-59 60-69 70-79 80-89 90-99 100-109 110-119 120-129 130-139 140-149 150-159 160-169 170-179 180-189 190-199 200-209 Effectif Etude du peuplement piscicole de l étang de Gouzolles 4.5.2 Les carnassiers Poisson-chat Poisson chat : Distribution des classes de taille 30 25 20 15 10 5 0 Figure 11 : Distribution des classes de taille pour les poissons chats Avec 8% des captures et 8% de la biomasse échantillonnée, le poisson chat n est pas l espèce dominante de l étang de Gouzolles contrairement à beaucoup de plans d eau similaires non vidangeables où cette espèce opportuniste s implante très bien. On remarque, dans les captures, une majorité d individus de taille 100mm à 160mm mais peu de juvéniles de l année et de gros géniteurs. Les opérations de destruction menées depuis plusieurs années par les bénévoles de l AAPPMA sur les juvéniles à l aide d épuisettes et sur les adultes à l aide de nasses peuvent avoir un impact sur les effectifs de poissons-chats sur ce plan d eau de superficie assez limitée. Perche commune Taille (mm) Perche commune : Distribution des classes de taille 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 0+ Taille (mm) Figure 12 : Distribution des classes de taille et d âge pour les perches communes 15

100-109 120-129 140-149 160-169 180-189 200-209 220-229 240-249 260-269 280-289 300-309 320-329 340-349 360-369 380-389 400-409 420-429 440-449 460-469 480-489 500-509 520-529 540-549 560-569 580-589 600-609 620-629 640-649 660-679 Effectif Etude du peuplement piscicole de l étang de Gouzolles Avec 15,8% des captures et 10,1% de la biomasse échantillonnée, la perche commune est considérée comme une des espèces dominantes de l étang de Gouzolles. Le peuplement de perche est dominé par les juvéniles de l année 0+ et, même si toutes les classes d âges semblent représentée, on note toutefois une faible proportion de gros géniteurs. Sandre et Brochet Sandre/brochet : Distribution des classes de taille 3 2 SAN BRO 1 0 Taille (mm) Figure 13 : Distribution des classes de taille et d âge pour les sandres Pour les sandres, des individus de toutes les classes d âge ont été capturés ce qui semble confirmer la présence d une population de sandre sur l étang de Gouzolles. Cependant, seul un juvénile de l année a été échantillonné ce qui peut indiquer que la mortalité estivale des alevins de sandres, très sensible à ce stade, a été importante en lien avec des épisodes caniculaires durant l été 2015 et une température de l eau de l étang qui a dépassé les 25 C. En effet, le stade juvénile de sandre se capture très bien avec cette méthode d échantillonnage et lorsque les effectifs sont importants ceux-ci se traduisent généralement dans les captures aux filets. Pour les brochets, seuls des individus de taille supérieure à 40cm ont été capturés. Aucun juvénile de l année n est présent dans l échantillonnage ce qui peut s expliquer par la difficulté de capturer les juvéniles de brochets avec cette méthode d inventaire aux filets car les juvéniles de l année ont tendance à rester dans la végétation de bordure la première année. 4.6 Spatialisation des captures Le pourcentage relatif de chaque espèce par filet a été représenté sur la figure 14. Cela indique la représentativité des espèces piscicoles en fonction des différents secteurs échantillonnés sur le plan d eau. Les résultats montrent que pour chaque zone échantillonnée, les 4 espèces retrouvées en majorité sont la brème, le gardon, la perche commune et le poisson-chat. Les autres espèces ne sont présentes qu en très faible quantité. Il n y a pas de différence significative concernant le peuplement piscicole en fonction des différentes zones du plan d eau ce qui est cohérent compte tenu de l homogénéité des profondeurs et des habitats. 16

Figure 14 : Répartition relative (%) des différentes espèces piscicoles par filets 17

5 Conclusion La faune piscicole de l étang de Gouzolles présente une diversité moyenne avec un total de 8 espèces capturées et au moins 1 autre espèce signalée mais non capturée, la carpe commune. Les rendements de captures sont assez élevés et rendent compte des capacités trophiques élevées de ce type de plan d'eau peu profonds. Le peuplement piscicole est dominé par la brème, le gardon et la perche commune qui constituent près de 90% des captures et plus de 50% de la biomasse échantillonnée. Le poisson-chat est considéré comme une espèce nuisible, «susceptible de créer des déséquilibres biologiques» selon le code de l environnement. Il n est pas l espèce dominante de l étang de Gouzolles contrairement à beaucoup de plans d eau similaires non vidangeables où cette espèce opportuniste s implante très bien. Les opérations de destruction menées depuis plusieurs années par les bénévoles de l AAPPMA peuvent avoir un impact sur les effectifs de poissons-chats sur ce plan d eau de superficie assez limitée. L absence d espèces d eaux courantes (chevaine, hotu et barbeau) confirme l absence d une connexion récente entre la rivière et le plan d eau. Aucune tanche n a été capturée alors que cette espèce a été déversée par l AAPPMA en 2013 et 2014. Les effectifs de cette espèce doivent donc rester faibles et subir l impact de la pression de pêche à la ligne ou de la prédation avicole. La carpe n a pas été recensée bien qu elle soit présente sur l étang. Cependant, l absence de captures de juvéniles dans l inventaire tend à montrer qu il n y a pas de reproduction naturelle et donc qu il n existe pas de population spécifique et fonctionnelle de carpes communes à l étang de Gouzolles. Cette espèce est uniquement alimentée par les lâchers. Malgré une faible probabilité de capture avec ce type de méthode d échantillonnage, le brochet est bien représenté dans l inventaire ce qui tend à montrer que cette espèce est significativement présente sur le site et confirme l intérêt et la fonctionnalité des zones de frayères créées et gérées par l AAPPMA. La part du sandre dans les captures apparaît relativement faible pour ce type de milieu si on compare à d autres plans d eau similaires. De plus, la faible proportion de juvéniles de l année dans les captures peut indiquer une forte mortalité estivale sur les juvéniles en 2015. Le peuplement piscicole de l étang de Gouzolles est donc typique de celui d un plan d eau eutrophe. Il est peu profond avec une tendance à s échauffer en période estivale et est donc propice au développement des cyanobactéries et d algues unicellulaires dont l activité ou la décomposition peut entraîner des périodes d anoxie. Ainsi, les espèces peu sensibles aux conditions d oxygénation et de températures (brèmes, perches, gardons, poissons-chats ) se développent correctement sur le plan d eau. 18

6 Bibliographie ALLEAUME S., LANOISELEE C., AGILLIER C., Bathymétrie des Plans d eau, CEMAGREF, ONEMA, Juin 2010, 24p. ASCONIT CONSULTANT, Etude du peuplement de poissons de Villerest. Direction Départementale de l Agriculture et de la Forêt de la Loire, Février 2007. ASCONIT Consultants, Compte-rendu des campagnes d inventaires piscicoles réalisées sur les plans d eau Loire-Bretagne en septembre 2010, 2010, 7 pages. ATHOS ENVIRONNEMENT, Pêche scientifique dans la partie aval de la retenue de Villerest (Loire) a proximité du barrage - 24 au 27 août 2011. Décembre 2011, 24 p. C.E.N. 14757 Water quality Sampling of fish with multi-mesh gillnets: final draft. Comité Européen de Normalisation, 2005. GISPE Résumé et guide de lecture de la Norme CEN pr EN 14757 : Echantillonnage piscicole à l aide de filets multimailles. Groupement d Intérêt Scientifique Plan d Eau (GISPE), Groupe de Travail Echantillonnage. Juin 2006. HYDROSPHERE, Inventaire piscicole de la Réserve Naturelle Régionale de l'etang du Follet, diagnostic et propositions, novembre 2007, 22p. LELIEVRE M &al, Etude du peuplement piscicole du plan d eau de l Espace Naturel Sensible de la Vauvre Nassigny (03), FDPPMA03, Décembre 2014, 22p. ONEMA, Fiche synthétique, Etat du peuplement piscicole, Protocole NF EN 14757, Etang de Goule, 2015, 2p. ONEMA, Rapport d étude du peuplement piscicole de la retenue de Rochebut (03) étude réalisée du 13 au 17 septembre 2010, 19 p. 19