Le fonctionnement cognitif à tous les âges! Cindy BONIN, Neuropsychologue - 27 Février Ambutrix

Documents pareils
Quels sont les indices observés chez les enfants présentant un trouble de traitement auditif?

questions/réponses sur les DYS

Sophie Blanchet, Frédéric Bolduc, Véronique Beauséjour, Michel Pépin, Isabelle Gélinas, et Michelle McKerral

Sommeil, fatigue au volant et jeunes conducteurs

Les mécanismes de la récupération neurologique. PPradat-Diehl DU de Rehabilitation neuropsychologique 2007

Sommeil et sport Dr. Arnaud PRIGENT (Pneumologue à St LAURENT) sport et sommeil 01/06/2010

Epilepsies : Parents, enseignants, comment accompagner l enfant pour éviter l échec scolaire?

Classifier le handicap épileptique avec ou sans autres déficiences associées. Réponses médico-sociales.

Madame, Monsieur, André GILLES, Député permanent chargé de l Enseignement et de la Formation.

L ergonomie au service du développement de l enfant. Par Nicole Delvolvé Ergonome nicole.delvolve@orange.fr reussite-pour-tous.overblog.

Etude MAPT (Multidomain Alzheimer Preventive Trial)

Questions / Réponses. Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées

Le logiciel EduAnatomist.

Il est sept heures du matin. Votre réveil sonne, La volonté d agir est-elle libre? Clés comportementales

The Dream by Henri Matisse Approche cognitive du sommeil et du rêve : Thérapie cognitivo-comportementale dans Les insomnies chroniques primaires

Le bilan neuropsychologique du trouble de l attention. Ania MIRET Montluçon le

Les difficultés scolaires, ou «l Echec scolaire»

CONTRAT D ACCUEIL. Parents Assistant(e)s Maternel(le)s. Proposé par les Relais Assistantes Maternelles du Haut-Rhin

ANAMNÈSE Création : Dre Josée Douaire, psychologue

Les troubles spécifiques des apprentissages

Création d interfaces facilitant l utilisation de tablettes tactiles par les personnes hébergées dans l établissement

Traumatisme crânien ou traumatisme cranio-cérébral Trouble de santé neurologique Aide-mémoire

En quoi consistera ce jeu?

MIEUX CONNAÎTRE LES HANDICAPS, ADAPTER SON COMPORTEMENT

TROUBLES COGNITIFS DE L ANCIEN PRÉMATURÉ

A PROPOS DES CRITERES D ATTRIBUTION DES EQUIVALENCES

Référentiel d'activités professionnelles et référentiel de certification Diplôme d'état de professeur de musique

Les différents troubles d apprentissage

Spécial Tablette. Spécial Tablette. Rentrez dans l ère tactile. nouveau! Le must * de la rééducation sur tablette tactile Android

Le bien - être connecté enfin accessible à tous

Évaluation neuropsychologique et difficultés d apprentissage: déroulement et impact sur l enfant

mentale Monsieur Falize la création et l utilisation d imagerie interactive, les associations noms-visages, la méthode des lieux.

o Anxiété o Dépression o Trouble de stress post-traumatique (TSPT) o Autre

Spécial Praxies. Le nouveau TVneurones est enfin arrivé! Les métiers. NOUVEAUX JEUX de stimulation cognitive, orientés praxies.

UE11 Phonétique appliquée

BULLETIN D INFORMATION. La recherche, j y participe!

Le référentiel professionnel du Diplôme d Etat d Aide Médico-Psychologique

A. BONNEFOND Maître de conférences en neuroscience cognitive Laboratoire d imagerie et de neuroscience cognitive Université de Strasbourg

7- Les Antiépileptiques

VIVAGO WELLNESS DOSSIER DE PRESSE

POLITIQUE SUR LE SOMMEIL ET LA SIESTE

Ministère des Affaires étrangères et européennes

Document d aide au suivi scolaire

LE Module 04 : SOMMEIL Module 04 :

majuscu lettres accent voyelles paragraphe L orthographe verbe >>>, mémoire préfixe et son enseignement singulier usage écrire temps copier mot

Personnes âgées et BESOIN d APPRENDRE

Diplôme Inter-Universitaire des Services de Santé et de Secours Médical des Services Départementaux d Incendie et de Secours

Fiche de synthèse sur la PNL (Programmation Neurolinguistique)

Table des matières. Première partie : Énergie et Polarité REMERCIEMENTS NOTE DE L AUTEURE COMMENT UTILISER CE GUIDE...

La fibromyalgie Mieux l'évaluer pour mieux la traiter

DESCRIPTEURS NIVEAU A2 du Cadre européen commun de référence pour les langues

Guide d évaluation fonctionnelle UNASSAD

paris descartes le sommeil le 16 mars!

BABEL LEXIS : UN SYSTÈME ÉVOLUTIF PERMETTANT LA CRÉATION, LE STOCKAGE ET LA CONSULTATION D OBJETS HYPERMÉDIAS

MODE D EMPLOI ET STRATÉGIES POUR L ENSEIGNANT

Gina Sanders. Troubles du sommeil : banal... mais pas fatal!

Prévalence et étiologie. Le retard mental : langage et communication. Définitions et classifications (2) Définitions et classifications

ARRÊTÉ du. Projet d arrêté fixant le programme d'enseignement de santé et social en classe de seconde générale et technologique

Ergonomie et Prévention des risques professionnels

Les effets nocifs du bruit sur l'homme

Traumatisme crânien léger (TCL) et scolarité

Esprit critique et dérives psychologique

Bienvenue à la formation

La réadaptation après un implant cochléaire

Dystrophie musculaire

NB : J ai trouvé ce texte sur le net sans que son auteur soit indiqué. Je regrette donc de ne pouvoir lui rendre hommage pour ce travail.

Préparation d une maturité avec mention bilingue français-allemand ou français-anglais

Stratégie d intervention auprès des élèves présentant des comportements et attitudes scolaires inappropriés

Mieux connaître les publics en situation de handicap

QU EST-CE QUE LIRE? Les objectifs de la lecture

MONITEUR-EDUCATEUR ANNEXE I : REFERENTIEL PROFESSIONNEL. Le moniteur-éducateur intervient dans des contextes différents :

Céline Nicolas Cantagrel CPC EPS Grande Section /CP Gérer et faciliter la continuité des apprentissages

REFERENTIEL PROFESSIONNEL - BAPAAT

Programme de la formation. Écrit : 72hdepréparation aux épreuves d admissibilité au CRPE

3-La théorie de Vygotsky Lev S. VYGOTSKY ( )

Les Français et leur sommeil Dossier de presse Mars 2008

Danseur / Danseuse. Les métiers du spectacle vivant

ECOLE DE BOUMERDES (EBM) LANGUAGES & COMMUNICATION

Comment Réussir sa vie par la PNL

GRILLE D ANALYSE D UNE SEQUENCE D APPRENTISSAGE

NOM : Prénom : Date de naissance : Ecole : CM2 Palier 2

Scolarisation et adaptations pour enfants dyspraxiques au collège

L indépendance à chaque pas de la vie. Groupe. Votre meilleur allié. Visitez notre site :

Prochaines Dates séminaires Nom : Prénom :.. Date naissance :.. Adresse Complète :

Fonctionnement neural et troubles cognitifs chez le patient bipolaire: preuve ou surinterprétation

Langue Française. Syllabus A1. Description globale du niveau A1 utilisateur élémentaire

PROGRAMME DE FORMATION CONTINUE DES ORTHOPHONISTES. SDOFOLi ANNEE 2015

d infirmières et d infirmiers Pour être admissible au répit spécialisé sur référence Des services spécialisés intégrés en

ESPRICO Complément alimentaire. pour la stimulation de la concentration et de l attention chez l enfant

Repérage de la perte d autonomie

PRÉPARATION TERMINALE AVANT UNE ÉCHÉANCE MAJEURE

Le décret du 2 mars 2006 a institué le Diplôme d Etat d Aide Médico-Psychologique de niveau V.

Le Président de la République et son gouvernement n aiment pas les enfants

Coup d oeil sur. Le sommeil Bien dormir pour bien grandir

I/ CONSEILS PRATIQUES

Intérêts de l outil PAACO

Le développement de l'être dans sa globalité

IMMED Monitoring vidéo porté

DEVELOPPEMENT DES ADOLESCENTS ET EPS. 3. Quels problèmes professionnels pose le développement des adolescents pour l atteinte des objectifs de l eps

LES TROUBLES DE MÉMOIRE ET D ATTENTION DES TRAUMATISÉS CRÂNIENS

Transcription:

+ Le fonctionnement cognitif à tous les âges! Cindy BONIN, Neuropsychologue - 27 Février 2016 - Ambutrix

+ La Neuropsychologie 2 n La neuropsychologie est une spécialité de la psychologie. C'est une discipline scientifique qui étudie les fonctions cognitives dans leurs rapports avec les structures cérébrales. Le rôle du neuropsychologue est d'évaluer la nature et l'importance des troubles des fonctions cérébrales (mémoire, attention, langage,...). Il utilise pour cela des entretiens cliniques et des tests neuropsychologiques.

+ Le cerveau 3 n 2 hémisphères cérébraux reliés entre eux n HD n HG n 4 lobes qui travaillent en réseau n Frontal (contrôle, conscience, résolution, planification, motricité) n Pariétal (langage, calcul, traitement visuo-spatial, traitement sensoriel) n Temporal (langage, mémoire) n Occipital (système visuel) n 100 milliards de neurones reliés entre eux è Un réseau complexe et performant

+ Les fonctions cognitives 1/2 4 n LA MEMOIRE n Mémoire immédiate n Mémoire à court terme : rétention d informations à court terme n Mémoire de travail : rétention et manipulation d informations n Mémoire à long terme n Mémoire épisodique : mémoire des évènements avec un contexte spatio-temporel n Mémoire sémantique : mémoire des concepts, notre «encyclopédie interne» n L ATTENTION n Attention soutenue : maintien attentionnel pendant une période soutenue n Attention sélective : se focaliser sur certains éléments en inhibant les non pertinents n Attention divisée : traitement simultané de plusieurs tâches

+ Les fonctions cognitives 2/2 5 n LES FONCTIONS EXECUTIVES n La flexibilité mentale : capacité de passer d une tâche à l autre, de s adapter n L inhibition : permet la suppression de réponses inappropriées à la situation n La planification : capacité à mettre en place une stratégie pour atteindre son but n LES FONCTIONS INSTRUMENTALES n Les gnosies : reconnaître un élément grâce aux cinq sens n Les praxies : capacité à coordonner ses mouvements en fonction du but recherché n Le langage : capacité d expression (oral/écrit) et de compréhension (oral/écrit)

+ Le vieillissement cognitif 6 Le vieillissement normal est accompagné de modifications du fonctionnement cognitif. Une diminution avec l âge des capacités mentales élémentaires et de haut niveau, comme la concentration, la mémorisation, le raisonnement, le jugement, la résolution de problèmes ou la vitesse de traitement des informations.. Ils ne sont cependant pas obligatoires, mais dépendent des réserves en ressources cognitives que les individus possèdent, et de la façon dont ils continuent à les entretenir et à les exploiter. Le cerveau est en effet un organe qui s adapte si on le met dans de bonnes conditions. «Le cerveau vieillit chez tout le monde»

+ La mémoire 1/2 7 n La plainte mnésique : n Très fréquente : 48% des plus de 65 ans. n Prévalence plus importante chez les femmes. n Dans la majorité des cas, elle n est pas objectivée aux tests. n Souvent en lien avec l état psycho-affectif, un deuil, un isolement, une baisse des fonctions sensorielles n Difficultés le plus souvent rapportées : n Oubli des noms de personnes, de livres, de films n Oubli de ce qu on vient chercher dans une pièce

+ La mémoire 2/2 8 n Dans le vieillissement normal, la mémoire de travail est fragilisée : tâche double. n Dans le vieillissement normal, la mémoire épisodique (souvenirs) est fragilisée : encodage, récupération. n Le stockage reste efficient. n Dans le vieillissement normal, la mémoire sémantique reste préservée. La plainte mnésique est davantage liée à la baisse des performances attentionnelles, inhibitrices, au ralentissement et à des facteurs psychologiques plutôt qu à un véritable déficit mnésique.

+ L attention 9 n Les troubles de l attention pourraient être à l origine de nombreux déficits cognitifs observés dans le vieillissement normal. n Réduction des capacités attentionnelles : n Attention divisée n Alerte n Attention soutenue n Réduction de la vitesse de traitement.

+ Les fonctions exécutives 10 n Les sujets ont souvent des performances inférieures à celles des sujets jeunes dans les tâche nécessitant un contrôle exécutif. n Difficultés plus marquées dans l ajustement aux situations nouvelles. n Différentes causes : n Réduction du cortex préfrontal n Difficulté d inhibition d informations non pertinentes n Ralentissement de la vitesse de traitement n Forte implication des processus attentionnels

+ Les fonctions instrumentales 11 n Le langage n Le système phonologique et la syntaxe demeurent intacts malgré le vieillissement. n La recherche du lexique en mémoire est plus fragile. n Le vocabulaire : les définitions des sujets âgés sont moins précises. n Les phrases sont plus longues et contiennent des périphrases à valeur descriptive ou explicative.

+ Modifications cérébrales 12 n Modifications neuro-anatomiques : n Atrophie cérébrale n Modifications neuro-physiologiques : n Diminution neuronale n Modifications neuro-chimiques : n Diminution de neurotransmetteurs

+ Pour résumer 13 n La plupart des études indiquent que les habiletés intellectuelles déclinent très progressivement au cours de l âge. n Peu de changements avant 50-60 ans. n Différentes explications : n Modifications cérébrales n Diminution des ressources attentionnelles n Ralentissement de la vitesse de traitement n Facteurs de vie n Isolement social

+ Pour entretenir nos capacités 14 n Certains modes de vie améliorent la «vitalité» cognitive lors du vieillissement : n Apprentissage n Exercice mental et physique n Activités sociales n Activités manuelles (jardinage, couture, travaux ) n Activités intellectuelles (jeux de cartes, mots-croisés, écriture, lecture ) n Réduction du stress et de l anxiété n Sommeil de qualité n Alimentation équilibrée n Surveiller ses fonctions sensorielles (ouïe, audition )

+ Apprentissage scolaires 15 et fonctions cognitives à Les tâches scolaires mettent en jeu les fonctions cognitives. à Les fonctions cognitives sont impliquées dans les tâches scolaires.

+ L évolution cérébrale 1/3 16 n A la naissance il y a déjà 100 milliards de neurones mais la plupart ne sont pas encore reliés entre eux. n L apprentissage modifie l architecture du cerveau tout au long de la vie : n Les connexions entre les neurones sont modifiées par l apprentissage : de nouvelles connexions peuvent être créées et des connexions existantes peuvent se défaire, se renforcer ou s affaiblir. n Le cerveau est donc un organe non pas fixe, mais dynamique, qui modifie son architecture cérébrale à chaque instant pour s adapter à son environnement.

+ L évolution cérébrale 2/3 17 n L architecture du cerveau influence l apprentissage : n Par exemple : lorsqu il apprend à lire, l élève possède déjà une architecture cérébrale bien définie. Il possède notamment des régions cérébrales capables de reconnaître les objets et des régions responsables de la compréhension orale, de la production de la parole et du sens des mots. L apprentissage de la lecture s appuie sur ces régions et cette architecture cérébrale préexistante.

+ L évolution cérébrale 3/3 18 n L enseignement influence les effets de l apprentissage sur le cerveau : n La façon d enseigner peut avoir une influence importante sur le fonctionnement et le développement du cerveau. n Les résultats d une étude montrent que les personnes recevant un enseignement grapho-phonétique mobilisent davantage leur cortex occipito-temporal gauche (région liée à l expertise en lecture et proche des régions du langage), alors que les personnes recevant un enseignement portant sur l image globale du mot mobilisent au contraire davantage leur cortex occipitotemporal droit (région souvent liée aux difficultés en lecture et qui est relativement éloignée des régions associées au langage).

+ Pour conclure 19 n Le cerveau de tous les élèves fait preuve de plasticité. Les difficultés scolaires des élèves ne devraient donc pas être perçues comme des fatalités, mais plutôt comme des défis à relever par des élèves dont le cerveau est capable de changer et de s améliorer par l apprentissage.

+ Le sommeil 20 Le sommeil prend des rides au fil des années

+ Dormir 21 n Nous dormons un tiers de notre vie n La quantité et la qualité de sommeil ont une influence durable sur notre santé au quotidien mais aussi à long terme. n Le sommeil fonctionne de manière très simple. n C est un processus automatique qui s impose sans apprentissage à toutes les espèces. n Dormir est un besoin vital. n Et pourtant nous nous plaignons souvent de notre sommeil.

+ Le sommeil : une particularité 22 individuelle n La qualité et la quantité de sommeil sont très variables d un individu à l autre. n Il n y a pas de généralités et de règles définitives. n La durée est variable : entre 5 et 9h et de 7 à 8h en moyenne.

+ Qu est-ce que le sommeil? 23 n Le sommeil est un ensemble de cycles qui suivent la même séquence. n Chaque cycle dure en moyenne de 90 à 120 minutes. n Ces cycles surviennent de 4 à 5 fois par nuit. n Au cours de chacun d eux, vont se succéder les différentes phases du sommeil.

+ Les cycles du sommeil 24 n L endormissement n Variable : en moyenne 15 minutes n Le sommeil lent très léger et léger n Comme sur un nuage : on entend les bruits de la maison mais on ne répond pas. n Impression de ne pas dormir : une faible stimulation peut nous réveiller. n Phase de récupération générale de notre organisme n Le sommeil lent profond et très profond n Récupération de la fatigue physique n Repos du cerveau n Le sommeil paradoxal n Les rêves n Vous restez profondément endormis n Grande activité du cortex cérébral n La latence n Eveil nocturne (5-10% du temps total du sommeil, environ 45 min sur une nuit de 8h)

+ Les cycles du sommeil 25

+ Au final de quoi se compose notre 26 sommeil?

+ Notre cycle 27

+ Le sommeil au fil des années 28 n A l âge adulte, la quantité du sommeil est quasi stable mais se modifie au fil des années : n Phases de sommeil moins longues la nuit n Compensées par du sommeil diurne n Le cycle de votre sommeil évolue aussi : n Le sommeil lent devient de moins en moins profond n Avec des réveils plus fréquents et parfois le sentiment d être éveillé toute la nuit n Les troubles du sommeil sont plus fréquents : n Apnées, insomnies

+ Evolution du cycle du sommeil 29 avec l âge

+ Evolution du cycle du sommeil 30 avec l âge

+ Evolution du cycle du sommeil 31 avec l âge

+ La spirale du bon sommeil 32

Merci de votre attention! + Cindy BONIN - Neuropsychologue cindybonin01@gmail.com 33