Système de Gestion Environnementale et Sociale. 26 Mai 2011. Version définitive



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Transcription:

LIGNE DE CREDIT BIRD DE EUR 34,8 MILLIONS Circulaire de la Banque Centrale de Tunisie n 2012-06 du 11/05/2012 Annexe 5 Système de Gestion Environnementale et Sociale (SGES) Région du Moyen Orient et de l Afrique du Nord Programme de Prêt Adaptable pour les Micro, Petites et Moyennes Entreprises Couvrant un premier prêt pour la Tunisie de 34,8 millions de la Banque Mondiale et USD 50 millions de la Banque Africaine de Développement au Ministère de l Investissement et de la Coopération Internationale Système de Gestion Environnementale et Sociale 26 Mai 2011 Version définitive 1

Table des Matières Annexe 5...1 Système de Gestion Environnementale et Sociale (SGES)...1 I. Résumé...4 II. Introduction...5 III. Description du PPA...7 IV. Impacts environnementaux et sociaux du programme... 10 V. Politiques de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque mondiale... 13 VI. Politiques de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque Africaine de Développement... 16 VII. Description du contexte national tunisien relative au projet proposé :... 17 a) Cadre biophysique et économique (Tunisie)... 17 b) Cadre légal et institutionnel pour la gestion de l environnement (Tunisie)... 18 c) Procédure d évaluation environnementale et sociale des projets financés par la ligne de crédit... 21 d) Procédure de Consultation et divulgation... 21 e) Procédure de Suivi et Evaluation... 22 f) Organisation de mise en œuvre et besoins en renforcement des capacités... 22 g) Budget... 23 VIII. Annexe 1 : formulaire d Examen environnemental préalable («screening»)... 24 IX. Annexe 2 : liste de contrôle des mesures d atténuation... 27 X. Annexe 3 : Modèle de plan de gestion environnemental et social (PGES)... 31 XI. Tunisie : Unités soumises obligatoirement à l EIE... 32 XII. Tunisie : Unités soumises au cahier des charges... 34 Unités soumises au cahier des charges... 34 1) les projets de lotissement urbain dont la superficie ne dépassant pas les cinq (5) hectares et les projets d aménagement des zones touristiques dont la superficie ne dépassant pas les dix (10) hectares... 34 2) Les projets de réalisation des établissements scolaires et d enseignement.... 34 3) les projets d installation des canaux de transport ou de transfert des eaux.... 34 4) Les projets de transport d énergie non énumérés à l annexe 1 et qui ne traversent pas par les zones naturelles ou sensibles (les zones bénéficiant d une protection juridique).... 34 5) les projets d aménagement côtier non énumérés à l annexe 1.... 34 6) Les unités de trituration d olive (huileries).... 34 7) les unités d extraction des huiles végétales et animales... 34 2

8) les unités classées d élevage d animaux.... 34 9) les unités d industrie textile non énumérés à l Annexe 1... 34 10) les unités d emboutissage, découpage de grosses pièces métalliques.... 34 11) les unités de stockage, de distribution des hydrocarbures ou les stations de lavage et graissage des véhicules.... 34 12) Les unités de fabrication de féculents.... 34 13) Les carrières traditionnelles.... 34 14) Les unités de stockage de gaz ou de produits chimiques.... 34 15) chaudronnerie, construction de réservoirs et d autres pièces de tôlerie.... 34 16) Buanderies utilisant l eau pour le lavage des vêtements et des couvertures.... 34 17) Les Lacs collinaires.... 34 18) Les unités de fabrication de produits parapharmaceutiques.... 34 Acquisitions... 35 3

I. Résumé Ce document présente un Système de Gestion Environnementale et Sociale (SGES), qui constitue l ensemble des procédures et politiques environnementales et sociales à appliquer aux activités financées par cette ligne de crédit. Il sera mis en place afin de garantir la viabilité environnementale et sociale d activités, dont la localisation et le contenu individuels ne sont pas connus d avance, financées via des intermédiaires financiers (IF) accédant à un Programme de prêt adaptable (PPA) pour les micro-, petites ou moyennes entreprises (MPME). Le système de gestion décrit dans ce document sera utilisé par les IF pour gérer les questions environnementales et sociales et pour s assurer que les activités financées ne portent pas préjudice à l environnement et sont réalisées en conformité avec les politiques et procédures des bailleurs de fond. Les pays participants à ce PPA à l avenir auront des approches de protection environnementale différentes, appropriées à chaque cas : certains opteront pour sa mise en œuvre au niveau central (par une Agence d'exécution du projet - AEP), la Banque centrale, ou autre), d autres opteront pour une gestion moins centralisée (mise en œuvre de Plans de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) par les IF - banques commerciales, sociétés de leasing, sociétés de factoring). La mise en œuvre effective d un SGES garantit que les préoccupations définies dans les politiques de sauvegarde des bailleurs membres du PPA (Banque mondiale, Banque Africaine de Développement) seront adéquatement pris en compte. La revue environnementale et sociale décrite dans ce SGES est faite afin de : - déterminer les impacts environnementaux et sociaux négatifs des activités à financer ; - éviter, réduire ou atténuer ces impacts négatifs ; - faire un suivi et une évaluation. Toute activité financée sous le PPA, qu elle soit d un financement d une nouvelle, ou le refinancement d une MPME existante, est assujettie à la procédure décrite dans le présent SGES. Les pays participant au PPA sont responsables de s assurer que : (a) tous les lois et règlements nationaux, y compris les avis et non-objections des agences environnementales nationales, soient en place avant l approbation d un financement ; et (b) toutes les politiques environnementales et sociales des bailleurs soient respectées. Ce SGES a été préparé de façon générale pour le PPA, avec un chapitre pour la Tunisie, premier pays y participant. Il devra être mis à jour pour chaque pays accédant au PPA. 4

II. Introduction La Banque mondiale et la Banque Africaine de Développement (BAfD) mettent en œuvre un Programme de Prêt Adaptable pour le financement aux MPME dans la région du Moyen Orient et de l Afrique du nord. Les activités à financer par les MPME n étant pas connues d avance, et afin d assurer leur viabilité environnementale et sociale, le PPA prévoit la mise en place d un Système de gestion environnementale et sociale (SGES) décrit dans ce document. Le SGES est un processus compréhensif pour évaluer les impacts environnementaux et sociaux négatifs causés par les activités à financer, et les atténuer. Le SGES prévoit aussi des mesures de suivi-évaluation et de renforcement des capacités. La mise en œuvre effective du SGES garantit que les politiques environnementales nationales et celles des bailleurs sont adéquatement prises en compte, et que les activités des MPME sont en conformité avec ces politiques. Pour plus d efficacité, la mise en œuvre d un SGES s intègre au processus d approbation des prêts. L IF octroyant le prêt, ou l AEP, se sert du SGES pour s assurer que l activité de la MPME n ait pas d impact négatif important ou de longue durée sur le milieu environnemental ou social ; en suivant la méthodologie du SGES, l IF, ou l AEP, s assure que la MPME évite, diminue ou atténue les impacts négatifs à un niveau acceptable. Une «liste négative» faisant partie du SGES exclut certaines activités : celles universellement exclues par les bailleurs (armements, activités illégales, maisons de jeu, etc.) ainsi que celles affectant les habitats naturels, les forêts, les espèces menacées, la réinstallation forcée des populations, les barrages, les cours d eau internationaux, et les activités dans les zones en litige. Il est entendu que dans le contexte du PPA, les financements seront de petite et moyenne envergure, avec des impacts à leur mesure. Cependant, le SGES prévoit que, au niveau national, une évaluation annuelle soit faite pour évaluer les impacts cumulatifs qui auraient été jugés négligeables au niveau des projets individuels, et modifier les mesures d atténuation si besoin en est. Le SGES prévoit aussi une formation aux intervenants (IF, AEP, auditeurs indépendants) pour permettre l examen environnemental préalable des activités. Le SGES est basé sur une approche en deux étapes : 1) Faire un Examen environnemental préalable («screening») afin de déterminer la catégorie environnementale de l activité à financer ; 2) Mettre en œuvre la procédure appropriée relative à la catégorie déterminée. Ceci se traduit en trois catégories et trois modes d opération : a. Impact important (Catégorie «A» selon la BM, ou 1 selon la BAfD) ou activité exclue selon la liste négative : projet exclu ; b. Impact moyen (Catégorie «B» selon la BM ou 2 selon la BAfD) : PGES et remplir et signer le cahier des charges conformément à la règlementation tunisienne ; c. Impact négligeable ou absent (Catégorie «C» selon la BM) : aucune étude d impact nécessaire. Cette méthodologie est presque universelle et est communément reproduite, sous des formes analogues, dans les pays concernés. En Tunisie par exemple le règlement national substitue l Examen environnemental préalable («screening») par une liste standard de projets (i) sujets à l EIE ; (ii) sujets à 5

un cahier de charges ; ou (iii) exempts de toute procédure, qui correspond à peu près aux trois catégories de la BM. Ce SGES tente de couvrir toutes les éventualités, mais le cas échéant devra être mis à jour pour chaque pays accédant au PPA. 6

PPA III. Description du PPA Afin de répondre aux défis régionaux de croissance, de compétitivité et de création d'emplois, pour soutenir l'initiative du Monde Arabe de la Banque mondiale (Arab World Initiative - AWI) et pour promouvoir l'intégration régionale, la Banque mondiale, à travers sa division Moyen Orient et Afrique du Nord, entend élargir l'accès au financement pour les micro-, petites et moyennes entreprises (MPME), en partenariat avec la BAfD. Dans ce contexte, un financement et un appui technique seront fournis, notamment pour les réformes politiques et juridiques, l'infrastructure financière, le renforcement des capacités, le financement de la dette et des actifs, et le développement des compétences et de l'accès au marché. Le Programme de prêt adaptable régional sera l élément central du financement aux MPME, et les prêts nationaux individuels aux pays éligibles de la BM seront mis en œuvre au sein de cette structure. Le PPA sera constitué de prêts par IF aux MPME, qui permettront les emprunts et le partage des risques via des agences d'exécution nationales. Dans chaque pays accédant au PPA, celui-ci formera un partenariat avec une agence d exécution nationale qui servira d AEP. Les financements provenant du PPA transiteront par cette AEP, ou par la Banque centrale, qui dans beaucoup de cas pourrait être une seule et même institution, vers des IF (par exemple les banques, sociétés de leasing, sociétés de factoring, ou autre). Le premier prêt via ce PPA sera à la Tunisie. Un ensemble de financement et d appui technique sera fourni à travers le PPA régional ; une assistance technique (AT) financée par les bailleurs est aussi envisagée, à hauteur de 20 millions de dollars américains sur cinq ans. L AT portera sur des réformes juridiques et politiques, l'amélioration de l'infrastructure financière, la capacité financière des prêts aux MPME, l'accès au financement, et le renforcement des capacités environnementales et sociales des IF et des MPME. La structure PPA a été favorisée dans ce projet i) pour permettre à un maximum de 6 pays de la BM de solliciter des prêts aux MPME au cours des 3 prochaines années, et d accorder ces prêts de façon rapide et efficace via les IF ; ii) de cofinancer les prêts que les pays MENA peuvent déjà accéder par le biais du projet de PME de la SFI et du KfW ; et iii) de mieux coordonner le soutien financier fourni par la Banque mondiale, la SFI, la BAfD, la Banque islamique de développement (BIsD), la KfW, et d'autres partenaires, et d avoir un plus grand impact sur l'expansion des MPME dans la région. Les bénéfices comprennent aussi la mise en place d une unité d'at régionale, qui aurait un plus grand impact que plusieurs projets d AT nationaux. Le PPA déterminera, pour chaque pays membre, les critères d éligibilité pour (i) les IF ; et (ii) les MPME qui pourront bénéficier de financements. Le PPA déterminera aussi, par pays, le montant, et les taux d intérêt, minimum et maximum des prêts. Bien que général, le SGES devra être revu pour chaque pays participant au PPA, et, le cas échéant, des annexes spécifiques ajoutées. 7

Projet Tunisie La Tunisie est le premier pays à accéder au PPA, pour un prêt de 34,8 millions d EUR de la Banque mondiale, et un prêt de $ 50 millions de dollars américains de la BAfD, sur 5 ans. Dès lors, ce cadre contient un chapitre dédié à la Tunisie et aux spécificités présentées par ce pays. L'analyse initiale menée sur le marché financier tunisien des états financiers des MPME justifierait une allocation de de 34,8 millions d EUR pour les 12 premiers mois, étant donné l'écart de financement aux PME estimé par la Banque mondiale de 70 à 110 millions de dollars américains. Ensuite, dans les 12 à 36 mois à venir, un prêt additionnel d un minimum de 50 millions de dollars américains serait justifié, que la Banque mondiale et la BAfD pourraient financer. Aussi, la composante Crédit contingent serait déclenchée à une date ultérieure. Il est prévu que seules les banques et sociétés de leasing seraient éligibles à recevoir un financement pour le prêt en Tunisie. Dès lors, les PME tunisiennes seraient les principales bénéficiaires de la première tranche de la Banque mondiale de 25 millions de dollars et de la BAfD de 25 millions de dollars. Les critères d éligibilité pour les IF sont compatibles avec les critères du PPA, et se fondent sur le statut juridique, la rentabilité, la qualité des actifs de l'if, l'engagement et les antécédents à servir les PME, et le respect des normes prudentielles. Les indicateurs sont conçus pour le marché tunisien, mais sont en accord avec les bonnes pratiques internationales (voir les documents de projet séparés). Sur la base d'une application préliminaire de ces critères, six banques seraient admissibles, et trois sociétés de leasing. Ces institutions représentent environ 50% de tous les prêts aux PME en Tunisie. Le secteur de la microfinance en Tunisie est actuellement plus durement touché par les difficultés économiques en Tunisie, en raison de la faiblesse de ses capacités, de ses systèmes et de sa gestion des risques, et aux fonds du gouvernement pour les micro entreprises qui n'étaient pas assujetties à l'application stricte de remboursement. Les micros entreprises ne seraient donc pas éligibles. Les institutions de microfinance qui ultérieurement répondraient aux critères d éligibilité seraient comprises dans le programme lors de la deuxième tranche. Aucune institution de microfinance n est actuellement éligible. Les utilisations de crédit admises sous le PPA seraient les suivantes: prêts de restructuration ou de refinancement (avec des critères prédéfinis) ; PME existantes ; et nouvelles PME. Dans le cas de la Tunisie, et éventuellement pour les autres pays de la région touchés par les bouleversements politiques, un des objectifs du projet est d améliorer l accès au financement pour les MPME touchés à court terme par les retards de paiement, mais autrement solvables. Ceci aiderait les MPME viables touchés par les crises de réintégrer un plan de remboursement durable ainsi que de stimuler de nouveaux prêts. Les prêts aux MPME devront satisfaire à des critères d éligibilité précis. Ces critères sont axés sur: i) les prêts aux MPME les plus petites, un secteur actuellement moins bien desservi car étant perçu par les IF comme étant plus risqué ; et ii) la restructuration des MPME temporairement touchés par la crise qui sont par ailleurs crédibles, afin de leur permettre de réintégrer un remboursement consistant. Les critères d éligibilité des MPME excluent certains secteurs spécifiques et les MPME non solvables ou sur endettés. L utilisation de ce crédit pour la restructuration ou le refinancement les MPME serait revue avant la deuxième tranche. La procédure environnementale pour les prêts aux MPME est conforme aux lois et règlements tunisiens ainsi qu aux politiques des bailleurs. 8

Mise en œuvre du projet Tunisie Les arrangements proposés pour le prêt en Tunisie se situent au niveau de la Banque Centrale de Tunisie, qui sera l Agence d'exécution du projet (AEP) pour la composante de la ligne de crédit. Il ya deux unités de la Banque centrale qui seront impliqués dans la mise en œuvre du projet: l'unité des ressources extérieures (qui dirigera la fonction AEP), et l Unité de supervision bancaire. L Unité des ressources extérieures hébergera le Compte spécial pendant la première phase du projet. Elle annoncerait à l aide d une Circulaire les critères d'éligibilité à toutes les IF concernées ; recevrait des lettres d'intérêt des IF ; et assurerait le suivi des critères d'éligibilité en collaboration avec l Unité de supervision bancaire de la Banque Centrale. Une évaluation d éligibilité positive sera une condition préalable pour le décaissement des fonds à toute IF souhaitant bénéficier de la ligne de crédit. Les fonds de la BM et de la BAfD seraient gérés conjointement par la Banque centrale en tant qu'aep, avec des critères communs d'éligibilité, de décaissement, de suivi et d évaluation. 9

IV. Impacts environnementaux et sociaux du programme La plupart des activités financées par le PPA ne seront définies que pendant la mise en œuvre de projets individuels. Cependant, les activités et impacts suivants sont présentés à titre d exemple : Transformation agroalimentaire Impacts environnementaux Dégradation de la qualité de l eau à cause des déchets solides et liquides, Détérioration des habitats aquatiques critiques et des espèces y résidant ; exclusion automatique de l activité ; Utilisation importante d eau et d énergie; Production de déchets liquides et solides, et produits résiduels. Impacts sociaux Conflits sur l utilisation de l eau ; Maladies ou affections dues à la pollution de l eau par les déchets de la transformation agroalimentaire ; Altération de la santé des ouvriers. Construction Impacts Environnementaux Débroussaillage du terrain, élimination de la couverture végétale : impacts sur la qualité de l air, de l eau, et des sols ; Circulation de véhicules lourds qui provoquent le compactage des terrains et la pollution atmosphérique ; Aménagement de routes d accès au chantiers ; impacts sur la flore et faune ; Déplacement de terres avec impacts sur la qualité de l air, de l eau, de la biodiversité ; Construction des installations sanitaires impliquant la mise en place d ouvrages et d excavations ; Génération de déversements de substances polluantes, comme l huile de moteur, de combustibles, des coulées de bétonnières, des eaux de lavage des machines. Impacts Sociaux Occupation des terrains. La plupart des prêts étant au secteur privé, l occupation des terrains est peu probable ; tout projet provoquant la réinstallation involontaire sera exclu selon la liste négative ; 10

Circulation de véhicules et d engins lourds provoquant des nuisances (bruit, poussière, accès réduit). Projets d élevage, engraissage intensif à l étable, pâturage Impacts Environnementaux Débroussaillage de forêts et aires sauvages. L impact sur les forêts et aires naturelles exclut automatiquement l activité ; Déchets provoquant la perte d aires naturelles, d habitats importants, de biodiversité : exclusion automatique de l activité ; Dégradation de la végétation, érosion, perte de la fertilité des sols à cause du surpaturage, quantité excessive de cheptel, l exploitation d environnements dégradés ; Modification des taux d infiltration, de ruissellement et des volumes globaux de l eau à cause de l éclaircissement de la végétation et du compactage du sol ; Détérioration de la qualité de l eau à cause de l érosion et de l épandage de déchets et de produits agrochimiques ; Abaissement du niveau de la nappe phréatique à cause de l exploitation des ressources en eau. Impacts Sociaux Nuisance aux riverains à proximité de l activité ; Impacts sur la santé humaine via les parasites et maladies transmises par les animaux aux humains. Projets d irrigation Impacts environnementaux Perte ou détérioration de zones humides et de leurs fonctions environnementales, de leur biodiversité et de leur productivité écologique : exclusion automatique de l activité ; Engorgement, salinisation et érosion des sols ; Diminution de la qualité de l eau recevant les substances nutritives, agrochimiques, sels et minérales de l irrigation. Impacts sociaux Demandes concurrentielles et conflits pour les ressources en eau ; Création de foyers de prolifération, dans les points d eau, de vecteurs de maladies (paludisme et bilharziose) ; Diffusion d infections et de maladies du fait d une utilisation inappropriée des canaux d irrigation pour l approvisionnement en eau, la baignade ou l élimination des déchets humains ; Effets sur la santé de l entreposage, la manipulation, l utilisation ou l élimination des produits agrochimiques (pesticides, herbicides). 11

Aquaculture Impacts environnementaux Perte de zones humides et des écosystèmes associés: exclusion automatique de l activité ; Erosion sur le site du projet ; ; Pollution de l eau par les déchets de l aquaculture, provoquant un déclin des habitats aquatiques ; Rejet d alevins dans la nature conduisant au déclin d espèces sauvages importantes pour l approvisionnement alimentaire local. Impacts sociaux Conflits sur l utilisation du foncier ; Conflits sur les ressources en eau dus principalement aux demandes concurrentielles ; Maladies ou affections dues à la pollution de l eau par les déchets de l aquaculture ; Propagation de vecteurs et de maladies d origine hydrique. Entreprises médicales (les unités de fabrication des médicaments sont exclus) Impacts environnementaux Risques sanitaires Contamination / perte de qualité de l eau et des sols; Pollution de l air Impacts sociaux Blessures et infections dues aux instruments coupants ; Impacts sur la santé publique dus aux déchets contaminés ; Impacts à long terme sur la santé de l exposition à des substances toxiques ; Odeurs ; Fumées / polluants de l air provenant de la combustion à ciel ouvert. 12

V. Politiques de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque mondiale Les politiques de sauvegarde environnementales et sociales de la Banque mondiale, composées de Politiques Opérationnelles (PO) et les Procédures de la Banque (PB), sont conçues pour protéger l environnement et les populations des impacts négatifs potentiels des projets, plans, programmes et politiques. Elles sont : PO 4.01 Évaluation Environnementale, y compris la Participation du Public PO 4.04 Habitats Naturels PO 4.09 Lutte antiparasitaire PO 4.11 Patrimoine Culturel PO 4.12 Réinstallation Involontaire des populations PO 4.10 Populations Autochtones PO 4.36 Forêts PO 4.37 Sécurité des Barrages PO 7.50 Projets relatifs aux voies d Eaux Internationales PO 7.60 Projets dans des Zones en litige Accès à l Information PO 4.01 : Évaluation environnementale L objectif est de s assurer que les projets financés par la Banque sont viables sur le plan environnemental, et que la prise des décisions est améliorée à travers une analyse des impacts environnementaux (PO 4.01, para 1). Cette politique est déclenchée si un projet a de fortes chances d avoir des impacts environnementaux négatifs dans sa zone d influence. La PO 4.01 couvre les impacts sur l environnement physique (air, eau et terre) ; le cadre de vie, la santé et la sécurité des populations; les ressources culturelles physiques ; et les préoccupations environnementales au niveau transfrontalier et mondial. Consultation : La PO 4.01 décrit aussi les exigences de consultation ; l Emprunteur consulte les groupes affectés par le projet et les Organisations non Gouvernementales (ONGs) à propos des aspects environnementaux du projet et tient compte de leurs points de vue. L Emprunteur commence cette consultation le plus tôt possible, et se concerte avec ces groupes tout au long de la mise en œuvre du projet. L Emprunteur partage les informations pertinentes pendant les consultations, dans un langage accessible aux groupes consultés. Cette politique est déclenchée, et ce SGES en est le résultat. PO 4.04, Habitats Naturels Cette PO n autorise pas le financement de projets dégradant ou convertissant des habitats naturels critiques, d intérêt particulier pour la préservation de la diversité biologique ou leurs fonctions écologiques. Les habitats naturels méritent une attention particulière lors de la réalisation d évaluations d impacts sur l environnement. Le projet MPME n autorisera pas d activités affectant les habitats naturels, et cette politique n est donc pas déclenchée. 13

PO 4.09, Lutte antiparasitaire Pour éviter d utilisation abusive des pesticides chimiques, cette politique prône une lutte contre les pestes et parasites utilisant une panoplie de méthodes, y compris les méthodes biologiques (la lutte anti vectorielle intégrée). Toute activité du projet cherchant à contrôler les pestes et vecteurs devra mettre en place un plan de lutte anti vectorielle intégrée). PO 4.11, Ressources culturelles physiques Cette politique protège les ressources culturelles potentiellement affectées par des activités du projet. En cas de découverte de vestiges culturels et archéologiques, il sera mis en œuvre une procédure de «découverte fortuite» comprenant (i) une étude d évaluation des ressources culturelles par des autorités compétentes ; et (ii) soit une exclusion du site, soit la création et la mise en œuvre d un Plan de Protection des Ressources Culturelles. PO 4.12, Réinstallation Involontaire des populations L objectif de la PO 4.12 est d éviter ou de minimiser la réinstallation involontaire là ou cela est faisable, en explorant toutes les alternatives. La PO 4.12 couvre l assistance aux personnes déplacées par l amélioration ou la restauration de leurs normes de vie, leu capacité à générer les revenus, ou leurs niveaux de production. Le Projet de MPME exclut les activités déclenchant cette politique, qui ne sera donc pas déclenchée. PO 4.10, Populations autochtones Des populations autochtones, souvent défavorisées, méritent un traitement spécial dans les projets de développement. Cette politique ne sera pas déclenchée dans ce projet, les peuples autochtones, au sens de ce Politique Opérationnelle de la Banque mondiale, n existant pas en Tunisie. PO 4.36, Foresterie Cette PO apporte l appui à la sylviculture durable et orientée sur la conservation de la forêt. Elle n appuie pas l exploitation commerciale dans les forêts tropicales humides primaires. Son objectif global vise à réduire le déboisement, à renforcer la contribution des zones boisées à l environnement, à promouvoir le boisement. La Banque mondiale ne finance pas les opérations d exploitation commerciale ou l achat d équipements destinés à l exploitation des forêts tropicales primaires humides. Le Projet actuel exclut toute activité de foresterie et, en conséquence, cette politique opérationnelle ne sera pas déclenchée. PO 4.37, Sécurité des barrages PO/PB 4.37, Sécurité des barrages recommande pour les grands barrages la réalisation d une étude technique et d inspections sécuritaires périodiques par des experts indépendants spécialisés dans la sécurité des barrages. Les composantes dépendantes des grands barrages aussi doivent démontrer la sécurité du barrage. Ce projet ne déclenche pas cette politique. PO 7.50, Projets relatifs aux voies d eau internationales Les projets affectant les eaux internationales doivent obtenir des accords des riverains, et garantit que les Etats riverains sont informés et n opposent pas le projet. Ce projet ne financera pas d activités sur des cours d eau internationaux. 14

PO 7.60, Projets dans des zones contestées (en litige) Cette politique veille à garantir que des parties revendiquant leur droit aux zones en litige concernées par un projet financé par la Banque n ont pas d objection au projet proposé. Ce projet ne financera pas d activités en zone de litige ; cette politique n est donc pas déclenchée. 15

VI. Politiques de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque Africaine de Développement Selon les Procédures d Evaluation Environnementale et Sociale des activités de secteur privé applicables à ce projet, la Banque Africaine de Développement requiert que l IF évalue les impacts environnementaux, les risques, les opportunités liées à leurs opérations et qu il veille à ce que les audits et évaluations environnementaux soient réalisés. L IF devra élaborer et mettre en œuvre des procédures environnementales satisfaisantes au cours de ses procédures d évaluation et de suivi des crédits/investissements. Pour ce faire, l IF devra veiller à ce que l emprunteur réalise des évaluations/audits, conformément à la politique et aux directives de la Banque et respecte les conditions de coûts locaux et nationaux minimum ainsi que les conditions environnementales et de consultation avec le public. Les résumés des PGES doivent être ainsi mis à la disposition des groupes affectés et des Organisations de la Société Civile (OSC) locales dans des lieux publics facilement accessibles et ce pendant au moins 30 jours. L IF devra soumettre à la Banque des rapports périodiques (habituellement semi-annuels ou annuels) sur la mise en œuvre de ses procédures environnementales et sur la performance environnementale de ses investissements financés par les crédits de la Banque. Pour les projets de la Catégorie 4, comprenant des intermédiaires financiers, les questions à considérer lors de la revue des opérations comprennent : - la performance environnementale des IF ; - les politiques, procédures et capacités des IF ; - le type du prêt et d investissement à financer avec les fonds de la Banque ; et - les besoins en coopération technique et en renforcement des capacités pour faciliter l adoption de procédures environnementales acceptables à la Banque. Les politiques applicables à cette ligne de crédit comprennent la politique environnementale de la BAfD, la politique Genre et politique et directives de coopération avec les organisations de la société civile. Dans tous les cas, les IF se conformeront aux recommandations des PO et celles-ci seront incorporées dans des accords négociés avec les IF. Les directives de la BAfD sont globalement en cohérence avec les préconisations issues de l application des politiques opérationnelles de la Banque mondiale en matière de protection environnementale et sociale telles qu indiquées au chapitre précédent. En conséquence l application respectives de directives de ces deux institutions ne ont pas contradictoires mais plutôt, en fait, complémentaires. 16

VII. Description du contexte national tunisien relative au projet proposé : Biophysique a) Cadre biophysique et économique (Tunisie) La Tunisie connaît certains défis environnementaux, mais reconnaît l importance de la gestion saine de l environnement (i) pour promouvoir le tourisme, source importante de tourisme, et (ii) pour participer à la politique de voisinage de l union européenne. Parmi les défis on peut citer : l inefficacité de l'élimination des déchets toxiques et dangereux, qui entraîne des risques de santé, et la pollution de l'eau par les eaux usées. Du point de vue des ressources naturelles, l'eau douce naturelle est disponible en quantités limitées, et le sol, les forets et la végétation subit des pressions par la déforestation, le surpâturage, l'érosion des sols, et la désertification. Economique (y compris le rôle des PME) La Tunisie a franchi une étape décisive dans son processus de développement. Confrontés à des dé s et à des opportunités sans précédents depuis le milieu des années 80, les responsables gouvernementaux ont cherché, constamment, à (i) approfondir l intégration de l économie, en particulier avec l Europe ; ii) maintenir la stabilité macroéconomique ; (iii) améliorer l environnement des a aires et (iv) diversi er l o re d éduca on. Ces poli ques, alliées à des inves ssements constants dans le capital humain et les infrastructures depuis les années 1960, ont permis de mieux résister à des chocs exogènes modérés, d attirer des investissements étrangers, de maintenir une croissance de 5% et d accroitre le bien-être de la population. L accès aux services socioéconomiques de base (eau, électricité, assainissement, etc.) est quasi universel et l incidence de la pauvreté est la plus faible de la région. Toutefois, malgré sa performance enviable, la Tunisie est obligée de faire mieux pour réduire le chômage, notamment celui des diplômés de l enseignement supérieur. En e et, les résultats en ma ère d emploi, par culièrement chez les jeunes, sont faibles et se détériorent. La moyenne na onale du taux de chômage était de 14,1% en 2008 et culmine à 30% pour les individus gés de 20 à 24 ans. En extrapolant les tendances passées, les planificateurs anticipent un besoin de plus de 860,000 emplois supplémentaires au cours des dix prochaines années. Ceci implique que la réduction du chômage constitue une priorité absolue pour les autorités dans les années à venir. La résorp on du chômage à moyen terme exige une montée en puissance des ac vités à haute valeur ajoutée et un accent sur l innovation. 1 Le rôle des petites et moyennes entreprises joue donc un rôle important dans l atteinte de ces buts. 1 Banque mondiale, 2010, Vers une Croissance tirée par l innovation 17

Le Cadre Légal b) Cadre légal et institutionnel pour la gestion de l environnement (Tunisie) La Tunisie s est investie dans la mise en place d'un arsenal législatif et réglementaire varié allant de l'élaboration de codes relatifs aux principales ressources naturelles, aux multiples mesures coercitives à l'encontre des établissements pollueurs en passant par l'obligation des EIEs en tant qu'outil de prévention. Les principaux textes juridiques régissant la protection de l'environnement en Tunisie dans le contexte du secteur privée comprennent: La Loi 88-91 du 2 Août 1988 portant création de l'agence Nationale de Protection de L Environnement (ANPE) et modifiée par la Loi No 92-115 du 30 novembre 1992. Cette loi a introduit pour la première fois en Tunisie l'obligation de réaliser une étude d impact sur l environnement (EIE) avant l'implantation de toute unité industrielle, agricole ou commerciale dont l'activité présente des risques de pollution ou de dégradation de l'environnement. De 1991 à juillet 2005, le système d évaluation environnementale (EE) tunisien était régi principalement par la loi de 1988 créant l ANPE tel que modifié dans le cadre du décret du 14 mars 1991 sur l EIE (Décret de 1991 sur l EIE), fixant les procédures fixant les procédures d'élaboration et d'approbation des études d'impact. Ce décret spécifie le contenu de l'eie et la définit comme étant un outil permettant d'apprécier, évaluer et de mesurer les effets directs et indirects, à court, moyen et long terme des projets sur l'environnement. Il est joint à ce décret deux annexes I et Il énumérant les projets et activités soumis respectivement à une EIE et à une Description Sommaire (DS). Le Code des Eaux No 76-75, promulgué le 31 mars 1975 qui prévoit des mesures propres à la prévention de la pollution des ressources hydriques et traite en partie des eaux marines. Il est complété en 1985 par le décret no 56 du 2.1.85 précisant les conditions générales des rejets dans le milieu récepteur. Le code de l eau a été modifié par la loi 2001-116 du 26 novembre 2001 qui a enrichi le dispositif de mobilisation des eaux fondée sur le développement des ressources hydrauliques y compris l exploitation des ressources non conventionnelles telle que le dessalement des eaux saumâtres et salées et les eaux des mers et des sebkhas. De même les modifications du code de 2001 exige que «la planification et l utilisation des ressources hydrauliques doit être basée sur le principe de la valorisation maxima de la production du m3 d eau à l échelle de tout le pays». Les changements apportés au code de l eau ont partiellement pris en compte les impératifs de la protection de l environnement et l ont limité aux ressources non conventionnelles. La Loi No 83-87 relative à la protection des terres agricoles. Cette loi a pour objectif de protéger les terres agricoles contre l urbanisation et fixe les modalités et autorisations requises pour le changement du statut des terres agricoles La Loi No 95-70 du 17 Juillet 1995 relative à la Conservation des Eaux et du Sol (1995). Cette loi institue le cadre d'intervention pour protéger les sols, basée sur le partenariat entre l'administration et les bénéficiaires. L article 5 de la loi énonce le principe de la prise en compte de l environnement agricole et de l équilibre écologique conformément au concept de développement durable. La Loi N 2001-14 du 30 janvier 2001, portant simplification des procédures administratives relatives aux autorisations délivrées par le Ministère de l'environnement et de l'aménagement du Territoire dans les domaines de sa compétence. Cette loi a introduit pour la première fois la notion de «cahier de 18

charges» au lieu d'une EIE pour des activités précises et dont la liste sera fixée par décret. Ces cahiers de charge fixent les mesures environnementales que le maître de l ouvrage ou le pétitionnaire doit respecter. Cette loi a aussi mieux défini les pouvoirs de l ANPE exigeant une autorisation préalable de celle-ci que pour toute installation à but industriel, agricole ou commercial soit soumis à une étude d impact environnemental ou à un cahier de charges délivrés par un Arrêté du Ministère de l Environnement, selon le type d installation, la nature de son activité et les risques qu elle représente pour l environnement. Le Décret No 2005-1991 du 11 juillet 2005 a abrogé le Décret de 1991 sur l EIE (Décret sur l EIE de 2001) mais contient plusieurs changements importants par rapport à l ancien décret. Les unités soumises obligatoirement à l étude d impact sur l environnement dans l Annexe I ont été réduites et sont divisées en deux catégories. Catégorie A fait l objet d un avis préalable de l ANPE dans un délai ne dépassant pas 21 jours ouvrables. Catégorie B fait l objet d un avis préalable de l ANPE dans un délai ne dépassant pas trois mois ouvrables. Des Termes de Référence (TdRs) sectoriels doivent être fournis pour tous les secteurs importants requérant une EIE. Les projets de l Annexe II n ont donc pas besoin d une EIE complète, à cause de la nature de leur activité et de la portée limitée des impacts. Des Plans de Gestion Environnementale (PGE) détaillés sont exigés, à la suite des TdRs préalablement approuvés ; et les EIEs doivent être préparées par des experts spécialisés dans le secteur affecté. La liste des unités soumises au cahier des charges dans l Annexe II a aussi été réduite et simplifiée et les projets de l Annexe II n ont donc pas besoin d une EIE complète. L annexe II a écarté les projets de forages d eau souterraine, et des périmètres irrigués avec les eaux de surface. L arrêté du Ministre de l Environnement et du Développement Durable du 8 mars 2006 portant approbation des cahiers des charges relatifs aux procédures environnementales que le maître de l ouvrage ou le pétitionnaire doit respecter pour les catégories d unités soumises aux cahiers des charges et spécifiées dans l Annexe II du décret # 2005-1991. Le Code forestier, promulgué en 1966 et refondu en 1988, assure une protection aux terrains boisés et institue un régime forestier préservant des restrictions sur l'utilisation de terrains boisés et des terres de parcours n'appartenant pas à l'état. L article 208 du code dispose que «lorsque des travaux et des projets d aménagements sont envisagés et que par l importance de leur dimension et ou leur incidences sur le milieu naturel, ils peuvent porter atteint à ce dernier, ces travaux et projets doivent comporter une étude d impact, établie par les institutions spécialisées permettant d apprécier les conséquences. Les travaux et les projets d aménagement indiqués peuvent être entrepris qu après autorisation du Ministre de l Agriculture. Les modalités de la mise en œuvre de la procédure à suivre relative à l étude d impact sont fixées par décret». La Loi 82-66 du 6 Août 1982 relative à la normalisation, et le décret no 85-86 relatif à la réglementation des rejets dans le milieu récepteur qui fixe les conditions générales des rejets et celles d octroi des autorisations des rejets. Les conditions d utilisation des eaux usées traitées (EUT) à des fins agricoles sont fixées par le décret # 89-1047 7 du 28 juillet 1989, modifié par le décret # 93-2447. Ce décret fixe les modalités et conditions d utilisation des eaux usées traitées à des fins agricoles ainsi que l arrêté du ministère de l économie nationale et des finances du 18 mai 1990 portant promulgation de la norme tunisienne relative aux spécifications des eaux traitées à des fins agricoles et l Arrêté du ministère de l Agriculture du 21 juin 1994 fixant la liste des cultures qui peuvent êtres irriguées par les eaux traitées. Les eaux usées traitées peuvent être utilisées pour les culture de bois (vignes, les citrons, olives, pèches etc.) pour les culture de foins, pour les cultures industrielles (coton, tabac, canne à sucre) 19

ainsi que pour les céréales et les terrains de golfe. Les eaux usées traitées doivent répondre aux spécifications par la norme NT 106.03 de 1989. La fréquence des analyses physico-chimiques et de parasitologies des EUT a été aussi fixé par l article #3 du décret # 89-1047. Le décret no 97-2082 du 27 Octobre 1997 fixant les conditions d exercice de l activité de forages d eau exige l obtention d une carte professionnelle pour exercer les activités de forages divisées en 7 catégories en fonction de la profondeur des puits de forage. La Loi # 30 du 6 mars 2000 relative à la mise en valeur des terres agricoles dans les périmètres publics irrigues (PPI) prévoit l obligation des exploitants de protéger leur terre contre tout phénomène de dégradation, et d assurer l entretien et la réparation des équipements hydrauliques du PPI. La loi, dans son article 25, prévoit d interdire l accès à l eau aux personnes ne respectant pas ces dispositions. Le décret du Ministère de la Santé de 2003 interdisant l importation, l utilisation et la manipulation de l amiante amphiboles (amiante bleu) Le Cadre Institutionnel Du point de vue institutionnel, L Agence Nationale de Protection de l Environnement (ANPE), sous tutelle du Ministère de l Environnement et du Développement Durable (MEDD) est l organisme chargé de veiller à l intégrité du processus de préparation, examen et approbation des évaluations et pratiques environnementales en Tunisie. L ANPE est chargée notamment de veiller à l application des textes réglementaires relatifs à la protection de l environnement y compris ceux relatifs à l évaluation environnementale, préparer les termes de références nécessaires pour la préparation des EIEs (pour les projets classifiés en Annexe I) et des cahier des charges pour les projets classifiés en Annexe II) et d examiner et statuer sur les rapport des EIEs et cahiers de charges. La Direction de l EIE de l ANPE est responsable de l application, de la revue et du suivi de l EIE en Tunisie. L ANPE a aussi pour responsabilité: l élaboration des normes environnementales, la sensibilisation du public, l éducation et la formation environnementale ; le contrôle de la pollution à la source ; le suivi de la qualité nationale de l air ; l accord technique pour le contrôle de pollution des projets et leur promotion pour l allocation des avantages financiers et fiscaux prévus par la loi ; la gestion des fonds anti-pollution ; et la gestion des parcs urbains. L ANPE a élaboré 15 TdRs pour les secteurs soumis aux conditions d EIE, et 18 cahiers de charges. Le département Contrôle et Suivi de la pollution est responsable de la surveillance et du contrôle de la pollution de l air, de l eau et des sols. Les PMEs sont les acteurs compétents, conformément à la réglementation en vigueur, pour présenter une EIE ou un Cahier de charges conformément au décret # 2005-1991. En fin du cycle, la PME est tenue d obtenir l avis de l ANPE pour délivrer l autorisation. En cas de non respect des mesures et recommandations de l EIE ou des cahiers de charges, l autorisation pourrait être retirée. La DGRE est en charge d administrer les autorisations d exploitation des ressources souterraines. 20

c) Procédure d évaluation environnementale et sociale des projets financés par la ligne de crédit Le cycle d approbation des activités sous le PPA comprend deux étapes principales : 1) Déterminer la catégorie environnementale de l activité financée. Cette étape correspond à la classification des activités selon les Annexes I et II de l ANPE (procédure tunisienne) et à l Examen environnemental préalable («screening») des politiques des bailleurs. 2) Mettre en œuvre la procédure appropriée relative à la catégorie déterminée. Ceci se traduit en trois catégories et trois modes d opération : a. Impact important (Catégorie «A» selon la BM, Catégorie 1 selon la BAfD, ou «Annexe I» selon la loi tunisienne) ; projets sujets à l EIE, avec non-objection de l ANPE ; ces projets sont exclus du PPA ; b. Impact moyen (Catégorie «B» selon la BM, catégorie 2 selon la BAfD, ou «Annexe II» selon la loi tunisienne) : étude d impact environnementale raccourcie avec résumé des consultations publiques, ou PGES selon les politiques de la BM et de la BAfD ; sujet au cahier des charges prédéfini selon l ANPE ; c. Impact négligeable ou absent (Catégorie «C» selon la BM, absent des Annexes selon la loi tunisienne) : aucune étude d impact nécessaire. La détermination de la catégorie doit se faire avant l approbation des prêts par l IF ; une certaine expertise est nécessaire pour déterminer la catégorie, et pour exclure les projets ayant un impact sur les habitats naturels, zones sensibles, et autres critères excluant l activité. Le chapitre VIII du présent document présente une fiche pour faciliter la détermination de la catégorie. Dans le cas ou certains impacts sont identifiés, l IF doit approuver l EIE sommaire / le PGES avant l approbation du prêt. L IF devra s assurer qu elle possède dans ses dossiers toute la documentation pertinente aux lois tunisiennes, la non-objection, etc. d) Procédure de Consultation et divulgation La PME est responsable de la consultation du public pour s assurer que les groupes potentiellement affectés, directement ou indirectement, par l activité à financer ont été informés du projet, et ont pu faire part de leurs préoccupations à la PME. Un rapport de la notification du public, la date, le procès verbal de la réunion est attachée au PGES. La PME doit divulguer l EIE simplifiée ou le PGES dans un endroit public, par exemple une bibliothèque publique, un lieu communal, etc. La divulgation par voie électronique est aussi recommandée (internet). La PME doit informer l IF par écrit du fait d avoir divulgué ces documents. 21

e) Procédure de Suivi et Evaluation Afin de pouvoir évaluer les impacts potentiels des activités, trois activités de suivi et évaluation seront exécutées : - premièrement, le Projet suivra si les activités financées ont reçu l approbation de l ANPE (au moment du prêt, et annuellement par après) ; les bailleurs suivront aussi cet aspect lors des missions de routine ; - deuxièmement, si une activité est accompagnée d une EIE simplifiée ou d un PGES, ce document (voir modèles) devra inclure au moins un indicateur environnemental, par exemple la qualité de l air, de l eau, du bruit, du couvert végétal, etc ; - troisièmement, une revue indépendante annuelle déterminera quel est l impact cumulatif des activités ; et la conformité des PME avec les politiques des bailleurs sur l emploi et la sécurité des employés. Un spécialiste entreprendra la revue environnementale d un échantillon d activités et fera rapport au projet et aux bailleurs. Le rapport annuel d un auditeur environnemental et social sera transmis aux bailleurs pour information et avis. En cas de nonconformités ou de plaintes environnementales ou sociales enregistrées, les bailleurs peuvent demander des rapports semestriels de suivi environnemental et social. En outre, l'agence nationale de la protection de l'environnement (ANPE) fournira des informations sur une base annuelle. f) Organisation de mise en œuvre et besoins en renforcement des capacités Le projet sera exécuté principalement par les IF, appuyés par la Banque centrale qui sera l'agence d'exécution du projet (AEP) pour la composante de la ligne de crédit. Il ya deux unités de la Banque centrale qui seront impliqués dans la mise en œuvre du projet: l'unité des ressources extérieures (qui dirigera la fonction AEP), et l Unité de supervision bancaire. L Unité des Ressources extérieures sera en charge de la coordination et de la revue de l application des présentes procédures. Les IF tunisiennes n ont pas l habitude de faire la revue environnementale de leurs activités, ceci étant généralement pleinement déléguée à l ANPE. Dès lors, une formation des IF, ainsi que la Banque centrale et éventuellement des auditeurs indépendants, sera nécessaire, pour permettre à ces intervenants d être qualifiées et compétents à faire l examen préliminaire des activités à financer sous ce prêt. Le calendrier de formation suivant est proposé : Participants Durée et présentation Fréquence Banque centrale Atelier d 1 journée Année 1 du projet Atelier de remise à niveau d une Année 2 demi-journée IF participant au projet Atelier de 2 jours Année 1 du projet Atelier d 1 journée sur l évaluation Annuellement après l année dans le contexte du SGES 1 du projet et les évaluations annuelles 22