Pourim La fête de Pourim La lecture de la Méguila Epoque de l'histoire d'esther L'histoire d'esther dans le temps Principaux personnages de l'histoire d'esther Ecriture de la Méguila d'esther L'histoire d'esther en dessin Des Méguilot Esther décorées Les scènes narratives de la Méguilat Esther de Moché Pescarol Affiches et objets de Pourim Pour en savoir plus Pourim est appelé la fête des sorts car c'est par tirage au sort qu'aman s'apprêtait à fixer la date du massacre des juifs : «car Aman, fils de Hamedata, l'agaghite, persécuteur de tous les Juifs, avait formé le dessein d'anéantir les Juifs et consulté le Pour, c'est-à-dire le sort, à l'effet de les perdre et de les détruire» (Esther 9; 25).
La fête de Pourim Pourim commémore le moment où le Pour le sort -, lancé par Aman pour fixer la date de l'extermination de tous les Juifs, fut déjoué et la communauté juive de Suse sauvée. Pourim se déroule sur plusieurs jours. Le 13 Adar est observé le jeûne d'esther «Taanit Esther». Le 14 Adar est le Pourim des villes ouvertes et le 15 Adar le Pourim des villes fortifiées. A la maison on fête Pourim par un grand festin le 14 Adar dans les villes ouvertes et le 15 Adar dans les villes fortifiées, en référence aux mots du verset de la Méguila «...des jours de festin» (Esther 9;22). On est censé boire suffisamment pour ne plus faire de distinction entre Aman et Mordekhaï. Durant la fête, les familles donnent à leurs voisins, leurs amis et aux pauvres de la nourriture car il est écrit : «... des jours de festin et de réjouissances et une occasion d'envoyer des présents l'un à l'autre et des dons aux pauvres...» (Esther 9; 22). Chaque communauté juive fête Pourim et cela depuis que la fête a été instaurée. La lecture de la Méguila Avant la lecture de la Méguila à la synagogue, on donne un demi-chekel aux pauvres en souvenir de l'impôt que l'on versait à partir du premier Adar pour les travaux de maintenance du Temple. La Méguila est lue deux fois : le soir de Pourim après la prière d'arvit et le matin de Pourim. Hommes, femmes et enfants écoutent la lecture de la Méguila. Celui qui la lit doit prononcer trois bénédictions à l'intention de l'assistance qui répond Amen : Al mikra méguila (Sur la lecture de la Méguila) Che assa nissim (Qui a fait des miracles) Che He'heyanou (Qui nous a fait vivre) Lors de la lecture de la Méguilat Esther, les enfants apportent à la synagogue une crécelle ou un objet avec lequel on peut faire du bruit afin de couvrir le nom d'aman. Epoque de l'histoire d'esther L'histoire décrite dans la Méguilat Esther s'est passée en Perse à l'époque du roi Assuérus - A'hachveroch. Il semblerait que le livre d'ezra identifie Assuérus à Xerxès I er roi de Perse. Mais aucune source ne vient confirmer ces faits d'où la difficulté de situer l'histoire d'esther chronologiquement. Le livre d'esther, dernier des 5 rouleaux des Hagiographes - Ketouvim-, comporte dix chapitres. Il est le seul livre à ne pas comprendre le nom de Dieu.
L'histoire d'esther dans le temps Les évènements de l'histoire d'esther sont abondants et s'enchaînent : Assuérus fait un banquet, Vachti fait un banquet, Assuérus répudie Vachti, Assuérus se cherche une nouvelle femme, il prend Esther comme femme, Mordekhaï est au courant d'un complot Le début du récit nous décrit la puissance et la richesse du roi, les intrigues du palais, du harem, les ministres du roi. Mordekhaï et Esther n'apparaissent qu'au moment où le roi se cherche une nouvelle épouse. L'histoire d'esther est une histoire intemporelle. Elle s'adapte à toutes les communautés de Diaspora, à toutes communautés vivant en terre d'accueil. Les Juifs de Suse sont des Juifs de Diaspora. Ils connaissent la langue perse, les us et coutumes des Perses, le palais du roi. Ils n'ont aucun lien avec Jérusalem. Les deux communautés sont ébranlées par des évènements qui menacent leur stabilité. Assuérus est trahi par son premier ministre. Mordekhaï est accusé de maintenir ses propres coutumes au détriment des lois de la terre d'accueil. Principaux personnages de l'histoire d'esther Les principaux personnages de l'histoire d'esther sont trois hommes et trois femmes : Assuérus, Aman et Mordekhaï. Vachti, Zérech et Esther. Assuérus représente l'autorité. Il est marié à Vachti qu'il répudie car elle refuse de se présenter à son festin. Aman représente l'usurpateur du pouvoir. Il est prêt à tout pour régner. Mordekhaï va tout mettre en œuvre pour sauver sa communauté. Vachti représente la rebelle. Elle veut elle aussi, du côté des femmes, montrer son autorité. Zerech représente l'alliée. Elle ne pense qu'au pouvoir et encourage son mari à en acquérir encore plus. Esther lutte pour sauver sa communauté. Le peuple ne réagit pas. Désemparé, il prie en attendant des jours meilleurs. Ecriture de la Méguilat Esther L'écriture de la Méguila répond à des règles précises aussi strictes que celles du Sefer Torah. Elles sont consignées dans Massekhet Sofrim, dans le Michné Torah du Rambam et dans le Choul'han Aroukh.
Ces lois concernent la préparation du parchemin, la forme des lettres, l'espace entre les lettres et les mots. Si, lors de la copie, le scribe oublie une lettre ou un mot, le rouleau est inutilisable. Les lois d'écriture de la Méguilat Esther s'apparentent à celles d'un Sefer Torah. Les scribes recopient leur texte de manière à voir le même nombre de lignes du début à la fin du rouleau. Le nombre de lignes sur une colonne a été fixé par la tradition, ce n'est pas une loi. Mis à part le feuillet où figurent les noms des dix fils d'aman qui est composé de 11 lignes sur toutes les Méguilot. L'histoire d'esther en dessin La première mise en image de l'histoire d'esther date de l'an 245 et provient de la synagogue de Doura Europos en Syrie. Fresque de la synagogue de Doura Europos, 245, Syrie Elle illustre le verset : «Aman prit donc le vêtement et le cheval, il habilla Mardochée et le promena à cheval par la grande place de la ville, en s'écriant devant lui : Voilà ce qui se fait pour l'homme que le roi veut honorer!» (Esther 6;11) Le dessin de la fresque se lit de droite à gauche et est composé de quatre parties : A droite, le roi et Esther sont assis sur le trône royal. Les escaliers du trône sont décorés d'aigles et de lions. Un messager remet un pli au roi. Il s'agirait du décret permettant aux Juifs de se défendre. Quatre hommes vêtus de toges romaines accueillent Mordekhaï en saluant de la main. Aman promène dans les rues de Suse Mordekhaï sur le cheval blanc du roi.
Des Méguilot Esther décorées Aucune règle n'interdit de décorer une Méguilat Esther lorsqu'elle appartient à un particulier. Mais la Méguila lue par l'officiant, le soir et le matin de Pourim, à la synagogue ne comporte pas de décor. Avec l'apparition de l'imprimerie, commanditaires et scribes-enlumineurs vont s'inspirer des décors de livres imprimés pour embellir les Méguilot Esther. Au fil du temps, les décors floraux et géométriques recouvrent l'espace libre laissé par le scribe. Ces décors sont plus en usage dans les communautés de terre d'islam où il est rare de voir la représentation d'un personnage sur les rouleaux d'esther. Sur cette Méguilat Esther, d'essaouira, au Maroc, l'arabesque, le losange, le cercle, le triangle, le rectangle nous rappellent les motifs courants des tapis et des tatouages du Sud marocain. Méguilat Esther, Maroc, 1775
Sur chaque Méguila, un feuillet entier est laissé au scribe pour écrire les noms des dix fils d'aman. Selon les lois d'écriture, cet espace doit rester vide. Mais cette règle a rarement été respectée sur les Méguilot écrites pour des particuliers car, mises à part les marges, c'est le seul espace vide où l'artiste peut laisser libre cours à son imagination. Méguilat Esther, Italie, 1745 Méguilat Esther, Autriche, 1825 La fille d'aman n'apparaît pas dans l'histoire d'esther. Il s'agit d'un Midrach. Penchée à la fenêtre pour voir son père promené sur le cheval du roi, la fille d'aman jeta le contenu d'un pot de chambre sur la personne tenant la bride du cheval royal. Comprenant très vite son erreur, et voyant que c'était sur son père qu'elle avait déversé des eaux sales, elle se jeta par la fenêtre et se tua. Méguilat Esther, Hambourg, 1700
Au-dessus des premiers versets de la Méguila est dessinée une ville. Dans le ciel est écrit en vieil Allemand «Statt Shusonn». Le scribe enlumineur auteur de cette Méguila décrit ici le festin du roi Assuérus. D'autres Méguilot de sa main ont été retrouvées. Méguilat Esther, Allemagne, 1700 Cette Méguilat Esther éditée à Amsterdam a été vendue un peu partout en Europe. Le début de la Méguila est conçu comme la page-titre d'un livre. On y retrouve les bénédictions de la Méguila et les évènements principaux de l'histoire d'esther. Les décors de la Méguila sont gravés, alors que 18 colonnes sont laissées vides de manière à ce que le scribe puisse écrire son texte. Méguilat Esther, Hollande, 1700
Cette scène, rarement présente sur les Méguilot Esther enluminées, figure sur les trois Méguilot de Moché Pescarol. Elle illustre le verset : «Va rassembler tous les Juifs présents à Suse, et jeûnez à mon intention; ne mangez ni ne buvez pendant trois jours - ni jour ni nuit- moi aussi avec mes suivantes, je jeûnerai de la même façon. Et puis je me présenterai au roi, et si je dois périr, je périrai!». (Esther 4;16) Sur le dessin, dix hommes sont réunis dans une synagogue de Ferrare. Les murs de la synagogue sont blancs, des lampes à huile éclairent la pièce. Il n'y a pas de fenêtres. Les hommes assis et Mordekhaï portent le Talith et les Téfilines. Mordekhaï est debout devant l'arche sainte. Il prie pour que le roi Assuérus reçoive Esther mais aussi pour qu'esther sache comment formuler sa requête. Méguilat Esther, Italie, 1619-20
Les scènes narratives de la Méguilat Esther de Moché Pescarol Abraham ben Moché Pescarol compte parmi les rares scribes-enlumineurs qui ont signé et daté leurs œuvres. Trois de ses Méguilot sont parvenues jusqu à nous. Celle-ci provient de la collection de la famille Gross. Le colophon de la Méguila nous apprend qu'elle a été écrite et enluminée dans la ville de Ferrare. Par comparaison avec les deux premières Méguilot de sa main celle-ci daterait de 1619-1620. «En ce temps-là, le roi Assuérus étant établi sur son trône royal, dans Suse la capitale, 3 il donna, dans la troisième année de son règne, un festin à l'ensemble de ses grands et de ses serviteurs, à l'armée de Perse et de Médie, aux satrapes et aux gouverneurs des provinces [réunis] en sa présence...» (Esther 1;2-3) «étalant Ia richesse de son faste royal et la rare magnificence de sa grandeur - cela pendant une longue durée de cent quatrevingts jours.» (Esther 1;4) «Lorsque ces jours furent révolus, le roi donna à toute la population présente à Suse, la capitale, aux grands comme aux petits, un festin de sept jours dans les dépendances du parc du palais royal.» (Esther 1;5)
«La reine Vachti donna, de son côté, un festin aux femmes dans le palais royal appartenant au roi Assuérus.» (Esther 1;9) «Le septième jour, comme le cœur du roi était mis en liesse par le vin, il ordonna à Mehouman, Bizzeta, Harbona, Bigta, Abagta, Zêtar et Carcas (les sept eunuques qui étaient de service auprès du roi Assuérus), 11 d'amener devant le roi la reine Vachti» (Esther 1;10-11) «Mais la reine Vachti refusa de se présenter, suivant l'ordre du roi transmis par les eunuques. Le roi en fut très irrité, et sa colère s'enflamma.» (Esther 1;12) «Puis le roi, s'adressant aux sages, initiés à la connaissance des temps - car c'est ainsi que les affaires du roi étaient portées devant ceux qui connaissent la loi et le droit;» (Esther 1;13)
«de façon à ne pouvoir être rapporté, dispose que Vachti ne paraîtra plus devant le roi Assuérus, et que sa dignité royale sera conférée par le roi à une autre femme valant mieux qu'elle.» (Esther 1;19) «Le roi se prit d'affection pour Esther plus que pour toutes les autres femmes; mieux que toutes les jeunes filles elle gagna ses bonnes grâces et sa bienveillance. Il posa la couronne royale sur sa tête et la proclama reine à la place de Vachti» (Esther 2; 17) «Tous les serviteurs du roi, admis à la cour royale, s'agenouillaient et se prosternaient devant Aman, car tel était l'ordre donné par le roi en son honneur; mais Mardochée ne s'agenouillait ni ne se prosternait.aman, s'apercevant que Mardochée ne s'agenouillait ni se prosternait devant lui, fut rempli d'une grande colère.» (Esther 3; 2,5) «alors que Mardochée se tenait à la porte du roi, Bigtân et Térech, deux des eunuques du roi, préposés à la garde du seuil, cherchèrent à attenter à la vie du roi Assuérus. Mardochée eut connaissance du complot et en informa la reine Esther, qui en fit part au roi au nom de Mardochée. Une enquête fut ouverte, qui confirma la chose; les deux [coupables] furent pendus à une potence,» (Esther 2; 21,22,23)
«Puis Aman dit au roi Assuérus: Il est une nation répandue, disséminée parmi les autres nations dans toutes les provinces de ton royaume; ces gens ont des lois qui diffèrent de celles de toute autre nation; quant aux lois du roi, ils ne les observent point: il n'est donc pas de l'intérêt du roi de les conserver.» (Esther 3; 8) «On convoqua les scribes du roi le treizième jour du premier mois, et un message fut rédigé, d'après les prescriptions d'aman, à l'adresse des satrapes du roi, des gouverneurs de chaque province et des seigneurs de chaque nation- en conformité avec le système d'écriture de chaque nation et l'idiome de chaque peuple-; le message était écrit au nom du roi et scellé du sceau royal.» (Esther 3; 12) «Et dans chacune des provinces, partout où parvinrent l'ordre du roi et son édit, ce fut un grand deuil pour les Juifs, accompagné de jeûnes, de pleurs et de lamentations; la plupart s'étendirent sur un cilice et sur des cendres.»(esther 4;3) «Les suivantes d'esther et ses eunuques vinrent lui raconter la chose, et la reine en fut toute bouleversée ; Alors Esther appela Hatac, un des eunuques du roi qu'on avait attaché à son service, et le dépêcha à Mardochée pour savoir ce que cela voulait dire et pourquoi cette manière d'agir.» (Esther 4;4,5)
«Elle envoya des vêtements pour les mettre à Mardochée, en enlevant son cilice; mais il ne les accepta point.; Il lui remit aussi le texte de l'ordre écrit qui avait été promulgué à Suse de les exterminer, pour le montrer à Esther et la mettre au courant,...»(esther 4;4,8) «et pour lui recommander de se rendre chez le roi, afin de lui présenter une supplique et de le solliciter en faveur de son peuple. Hatac revint et rapporta à Esther les paroles de Mardochée.» (Esther 4;8,9) «Va rassembler tous les Juifs présents à Suse, et jeûnez à mon intention; ne mangez ni ne buvez pendant trois jours - ni jour ni nuit - moi aussi avec mes suivantes, je jeûnerai de la même façon. Et puis je me présenterai au roi, et si je dois périr, je périrai!» (Esther 4;16) «Lorsque le roi aperçut Esther debout dans la cour, elle éveilla sa sympathie, et le roi tendit à Esther le sceptre d'or qu'il tenait en main. Esther s'avança et toucha l'extrémité du sceptre.» (Esther 5;2)
«Cette même nuit, comme le sommeil fuyait le roi, il ordonna d'apporter le recueil des annales relatant les événements passés, et on en fit la lecture devant le roi.» (Esther 6;1) «Aman étant entré, le roi lui dit: Que convient-il de faire pour l'homme que le roi désire honorer? Et Aman de se dire à part soi: Est-il quelqu'un à qui le roi tienne à rendre plus d'honneurs qu'à moi-même?» (Esther 6;6) «Va vite, dit le roi à Aman, prendre le vêtement et le cheval dont tu as parlé, et fais comme tu l`as dit à l'égard du Juif Mardochée, qui est assis à la porte du roi; n'omets aucun détail de tout ce que tu as proposé.» (Esther 6;10) «Aman prit donc le vêtement et le cheval, il habilla Mardochée et le promena à cheval par la grande place de ta ville, en s'écriant devant lui: Voilà ce qui, se fait pour l'homme que le roi veut honorer!» (Esther 6;11)
«Aman raconta à sa femme Zérech et à ses amis tout ce qui lui était advenu; et ses sages et sa femme Zérech lui dirent: S'il est de la race des Juifs, ce Mardochée devant qui tu as commencé à tomber, tu ne pourras l'emporter sur lui; au contraire, tu t'écrouleras entièrement.» (Esther 6;13) «Et le second jour encore, le roi dit à Esther pendant le festin, à l'heure du vin: Fais connaître ta demande reine Esther, et elle te sera accordée La reine Esther répondit en ces termes: Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, et si tel est le bon plaisir du roi, puisse-t-on, à ma demande, me faire don de la vie et, à ma requête, sauver mon peuple!... Cet homme, répliqua Esther, cruel et acharné; c'est ce méchant Aman que voilà!» (Esther 7;2,3,6) «Le roi s'était dans sa colère, levé du festin pour gagner le parc du palais» (Esther 7;7) «Alors Harbona, un des eunuques, dit devant le roi: Ne voilà-t-il pas que la potence, préparée par Aman pour Mardochée, qui a parlé pour le salut du roi, se dresse dans la maison d'aman, haute de cinquante coudées! Qu'on l'y pende! s'écria le roi.» (Esther 7;9)
«les dix fils d'aman, fils de Hamedata, persécuteur des Juifs, ils les mirent à mort» (Esther 9;10) «C'est pourquoi les Juifs des campagnes, qui habitent des villes ouvertes, font du quatorzième jour du mois d'adar un jour de joie, de festin, un jour de fête, et s'envoient réciproquement des cadeaux.» (Esther 9;19) Moché Pescarol a vécu et travaillé en Italie à Ferrare en 1618. Les personnages de ses dessins portent des vêtements italiens. Nous ne sommes plus à Suse mais à Ferrare, en Italie. La menace qui plane au-dessus de la communauté juive de Ferrare existe. Le pape Clément VIII ne reconnaît pas César d'este comme le successeur du duc Alphonse II d'este et s'approprie la ville. La cour est alors obligée de quitter la ville de Ferrare et, avec elle, une grande partie de la communauté juive. Moché Pescarol rend l'histoire d'esther intemporelle et adaptable à chaque communauté menacée comme le fut celle de Suse à l'époque d'assuérus. Il propose quatre lectures possible de l'histoire d'esther : par le texte par les images illustrant le texte par les détails issus du Midrach par les faits inspirés de la vie juive à Ferrare.
Affiches et objets de Pourim Cette affiche célébrant Pourim a été imprimée dans le premier atelier de lithographie ouvert à Jérusalem par Abraham Leib Monsohn en 1892. Elle fait partie de ses premiers travaux. Monsohn a utilisé pour cette composition des dessins originaux et des copies d'illustrations sur Pourim. On peut y voir : l'audience d'esther Mordekhaï sur le cheval du roi les coursiers la pendaison d'aman la pendaison des fils d'aman. Affiche de Pourim, Erets Israel, fin 19 e siècle Le dessin de cette affiche a été réalisé par Moché Chah Mizra'hi, l'un des premiers artistes à
essayer de vivre de son art au début du 20 e siècle à Jérusalem. En habillant ses personnages de l'uniforme porté par les soldats turcs de son époque, il donne un style personnel à ses compositions. Dans certaines communautés on disposait les mets sur des assiettes ou dans des boîtes en bois. Sur le fond de cette assiette en faïence, on peut voir Mordekhaï promené par Aman sur le cheval du roi. Vêtu d'un manteau rouge au large drapé et coiffé d'un chapeau à plumes, il tient le sceptre du roi à la main. Aman est coiffé d'un tricorne et porte la moustache.il est habillé d'un justaucorps s'arrêtant au genoux qui laisse apparaître une épée. Assiette en faience, les Islettes, France, 18 e siècle, Musée du MAHJ, Paris Autour de la scène située sur le fond de l'assiette est écrit : «Voilà ce qui se fait pour l'homme que le roi veut honorer!» (Esther 6;9). Sur l'aile de l'assiette on peut lire : «d'envoyer des présents l'un à l'autre et des dons aux pauvres.» (Esther 9;22)
«Adloyada» à Tel Aviv Le premier défilé de Pourim, appelé à l'époque carnaval, s'est déroulé à Tel Aviv en 1912. Selon les témoignages, beaucoup de monde y a assisté. En 1932 l'écrivain Berkovitch proposa de nommer le défilé «Adloyada», en se référant à une explication rabbinique où il est conseillé de boire à Pourim «jusqu'à ne plus distinguer entre Béni soit Mordekhaï et Maudit soit Aman». Le mot «Adloyada» est alors entré dans le langage courant. Ce programme du défilé qui date de 1955 porte le sceau de la ville de Tel Aviv- Jaffa. Il montre Mordekhaï sur un cheval tiré par Aman.
Effacer le nom d'aman Lors de la lecture de la Meguilat Esther à Pourim les enfants ont l'habitude d'apporter à la synagogue une crécelle qu'ils font tourner à toute vitesse lorsque le nom d'aman est prononcé. Cette coutume d'effacer tout souvenir d'aman trouve sa source dans le verset du Deutéronome concernant Amalec, peuple ancien mentionné dans la Bible, descendant d'esaü; il vivait dans les terres désertiques du sud du pays d'israël. C'était un peuple de nomades guerriers vivant de razzias. «Souviens-toi de ce que t'a fait Amalec, lors de votre voyage, au sortir de l'egypte; comme il t'a surpris chemin faisant, et s'est jeté sur tous tes traînards par derrière. Tu étais alors fatigué, à bout de forces, et lui ne craignait pas Dieu. Aussi, lorsque l'eternel, ton Dieu, t'aura débarrassé de tous tes ennemis d'alentour, dans le pays qu'il te donne en héritage pour le posséder, tu effaceras la mémoire d'amalec de dessous le ciel: ne l'oublie point.» (Deutéronome 25 ; 17, 18,19) La coutume de frapper Aman a été instaurée par les rabbins ashkénazes. Elle figure ainsi dans le Ora'h Hayim : «quand le lecteur mentionne le nom d'aman et de ses fils, les jeunes enfants frappent et frottent deux pierres lisses ou deux bouts de bois de bois sur lesquels ont été inscrits le nom d'aman et de ses fils, constamment, jusqu'à ce que ces noms soient entièrement effacés.» Mais faire du bruit à chaque mention d'aman afin d'effacer son nom n'est pas particulier à Pourim en effet certaines communautés ont l'habitude de faire du bruit quand est prononcé le nom d'un ennemi d'israël. Crécelle en bois Crécelle en métal Les formes de crécelles diffèrent selon les communautés. Parmi les plus connues, celles faites d'un manche et d'une partie rotative dont la lame en bois craque sur la partie crantée du manche. D'autres ont la forme d'un marteau composé d'un manche et d'une tête, de castagnettes, ou encore de boîte au centre de laquelle se trouve un rouleau qui se divise en vagues et sur lequel s'appuient de petites languettes de bois ou de métal reliées aux parois de la boite. Elles sont en bois, corne, métal, pierre ou plastique.
Pour en savoir plus Gaster, Purim and Hanukkha in Custom and Tradition, New York 1950. M.Metzger, «Un type de Méguila illustrée», Bulletin de nos communautés, Mars, 1960. M. Metzger, The John Tylands Megillah and some other Illustrated Megilloth of the XVth to XVII centuries, Bulletin of the John Rylands Library Manchester, 45, 1, 1962-63, pp. 148-184. M Metzger, «Une Méguila rococo du XVIII e siècle», Bulletin de nos communautés, 20, 1964, p.3 L. Altshuler, Esther Scrolls from the H.U.C.A, 1975. M. Garel, "An Esther Scroll by Shalom Italia" Israel Museum Journal, 5, 1986, pp. 107-108. Philipp Goodman, The Purim Anthology, The Jewish Publication Society, 1988 E. Fromovic, "The Perfect Scribe and an Early Engraved Esther Scroll", British Library Journal, 23/1, 1997, pp. 68-79.