L enseignement de la littérature SCCCC Développer une culture littéraire commune, acquérir un répertoire de référence. Au cycle 1 Les programmes Dans les programmes de 2015 la littérature se fait discrète. Elle s inscrit dans le domaine «Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions» - L écrit écouter de l écrit et le comprendre - L oral échanger et réfléchir avec les autres Il est essentiel de rendre la littérature de jeunesse accessible matériellement, culturellement et intellectuellement à chacun des élèves afin qu une partie de ses usages, ses supports et ses espaces deviennent, pour tous, familiers et intéressants. Les obstacles à surmonter En maternelle, les élèves ne sont pas encore «lettrés», il faut donc bien identifier les obstacles que rencontrent les élèves.
Expérience du monde limitée Leur connaissance du monde dépend de leur univers familial. Il n existe pas de niveau «moyen» de connaissance pour un enfant en maternelle. Les expériences évoquées dans les livres ne sont pas nécessairement connues de tous les élèves, ils peuvent être totalement méconnus et ne pas correspondre aux manières d être ou de vivre des familles. Compétences cognitives et langagières Sont en plein développement et évoluent considérablement de la PS à la GS - Notion d espace et de temps - Perception des relations logiques et chronologiques - Capacité à se décentrer et à imaginer A construire en même temps que s élaborent les moyens langagiers nécessaires à leur expression Expérience de l écrit et de la culture écrite Même si, dans le meilleur des cas, une première acculturation à la culture écrite a été faite dans la famille, les enfants ont encore beaucoup à découvrir sur l écrit (fonctionnement, codes, règles) Rôle de l enseignant Choix des ouvrages Le choix des œuvres et un acte didactique motivé par l objectif de construire des compétences de lecteur. > Il faut tenir compte de l âge et de l expérience des élèves. Quatre critères de choix par Véronique Boiron : - L accessibilité de l histoire : Elle doit prendre en compte le développement de l enfant. - Le rapport au monde : Il faut que les livres disent à l enfant quelque chose du monde qu il connaît pour qu en partageant sur ces œuvres se construisent des représentations partagées. Progressivement on s intéressera à des œuvres qui font références à des expériences de moins en moins proches.
Les approches - La mise en mot du monde : Importance de la qualité et cohésion du texte. - Lisibilité des illustrations : A la portée des enfants aisément interprétables, sans interdire le vagabondage de l imagination Différentes selon les objectifs : raconter, lire, montrer, faire parler une marionnette, utiliser les dessins, etc. Il faut que les élèves comprennent la différentes entre toutes les actions «autour du livre» (raconter, commenter, discuter) et la lecture elle-même. La mise en scène et les gestes professionnels de l enseignant sont très importants : fidélité au texte, adaptation du ton, gestuelle, insister sur des détails des illustrations. Il s agit aussi de repérer les éléments facilitateurs pour la compréhension : - Mobilisation de connaissances antérieures (autres livres lus) - Interrogation et hypothèses à partir du titre, des personnages, etc. - Anticipation de la suite du récit. Contenu et interactions langagières Le langage va permettre aux enfants de produire des récits et de mettre le réel à distance. La mise en place d ateliers en petit groupes est essentielle : le maître interagit avec tous les enfants, créée une dynamique de groupe, suscite une culture commune (médiation et étayage). Activités à mettre en place Activités d écoute Textes lus, histoires racontées par l enseignant Activités d échange et d expression Répondre à des questions, reformuler des parties de l histoire, imaginer le contenu à partir de la couverture Activités d observation et de manipulation Reconnaître différents supports écrits, distinguer les livres des autres supports, savoir utiliser un livre (se repérer dedans et s orienter sur une page), etc. Activités de production
Observer un livre et décrire ses observations, raconter une histoire entendue, la transposer ou l interpréter, rappeler le début d une histoire lue par épisodes, exprimer ses sentiments ou ceux des personnages, inventer une histoire à partir d une suite d images, comparer des récits, etc. Les programmes Au cycle 3 Lire (domaines 1 et 5 du socle) Comprendre un texte littéraire et l interpréter Comprendre des textes, des documents et des images et les interpréter. Contrôler sa compréhension, être un lecteur autonome. Mise en relation de plusieurs œuvres littéraires mais aussi artistiques (iconographiques et cinématographiques) Nombre d œuvres minimum à lire : CM1 : 5 livres de littérature de jeunesse contemporaine et 2 classiques CM2 : 4 Livres de littérature de jeunesse contemporaine et 3 classiques 6 ème : 3 livres de littérature de jeunesse contemporaine et 3 classiques Année Livres de littérature de jeunesse contemporaine Classiques CM1 5 2 CM2 4 3 6 ème 3 3 Pourquoi lire? Sociabilité La lecture développe la sociabilité. Quand on lit on est seuls mais ensuite il y a des tas de chemins qu on emprunte et qui participent de la communication, tels que les projets autour d un livre en classe. Autonomie
Lire c est acquérir de l autonomie. Autonomie de compréhension, d interprétation mais aussi dans le choix des livres. L élève doit acquérir un certain nombre de réflexes comme par exemple aller à la bibliothèque. Sens de l altérité La lecture permet de trouver des réponses, permet de mieux comprendre le monde et mieux comprendre ainsi l autre. C est une manière de s émanciper, de se décentrer. Esprit critique Développement de l esprit critique à travers l analyse littéraire. Qu est-ce que la lecture littéraire? Le texte littéraire a comme particularité d être résistant au sens. (Catherine Tauveron). Il retient ses informations ou en dit trop. La lecture littéraire relève de 4 conceptions différentes : - Lecture littéraire : Simple lecture de textes de littérature. - Lecture distanciée : qui vise à analyser les textes lus. - Lecture participation : où le lecteur accepte de croire à la réalité du récit, on appelle cela «l illusion référentielle» - Mélange de lecture participation et la lecture distanciée (+ courant à l école) : le lecteur accepte de croire à la réalité du récit pour une lecture naïve mais peut aussi prendre de la distance pour analyser le récit. Goigoux : la lecture est une «construction de signification réalisée par un sujet lecteur à partir d un texte écrit dans un contexte de lecture» Compétences nécessaires Connaissances - Savoirs encyclopédiques sur le monde - Système éditorial et infos données par le titre, 4 ème de couverture - Les stéréotypes, mythes et symboles culturels. - Les techniques narratives - Les spécificités de chaque genre - Maîtriser le code écrit. Comportements
- Interpréter ce qu on lit. (Trouver les informations cachées par les textes littéraires) - Dépasser le sens littéral pour interpréter les symboles et trouver un sens en rapport avec le thème. Compétences culturelles - Se constituer un répertoire de références littéraires communes et les mémoriser. > Le rapport à la culture est lié au milieu socio-culturel des enfants, l enseignant doit donc anticiper les obstacles : éloignement des élèves par rapport à certains mondes représentés, rejets de certains thèmes, refus de l étrangeté, etc. Les activités et dispositifs Le débat interprétatif - Pour confronter les points de vue et lever les résistances au texte. - Il faut centrer les échanges sur les propositions des élèves non sur une réponse attendue. - Les élèves doivent acquérir des comportements de discussion et de débat. - Le débat se nourrit de l écrit : on garde une trace des lectures effectuées, on affiche les avis des uns et des autres, etc. La lecture en réseau (ou en constellation) Il s agit de faire lire aux élèves plusieurs ouvrages qui répondent à une même problématique littéraire : toute œuvre en évoque une autre. Il faut donc faire une liste des textes qui se font écho. Les élèves doivent faire le rapprochement entre ces textes afin de pouvoir se construire un véritable «parcours de lecture». Le carnet de lecture C est un carnet personnel qui n est pas soumis à la notation. L élève peut y noter ce qu il veut sur ses lectures. Au début le maître aiguille et propose aux élèves d y noter de choses avant que cela ne devienne une habitude pour eux. Activités d écriture Grâce à ces activités les élèves vont mieux comprendre le fonctionnement des textes. - Ecrits d invention : prolonger ou transformer un texte, écrire un épisode nouveau, un dialogue, imiter ou détourner un texte. Faire prendre conscience aux élèves qu ils peuvent utiliser des références littéraires qu ils connaissent pour étayer leurs productions.
- Ecrits de travail : ils servent à étayer la pensée et à soutenir la réflexion. Exemple : les impressions de lecture. - Ecrits réactifs : Réponse à des questions très ouvertes (ex : quelles questions te posestu sur ce texte?). Cela permet un premier rapport au texte généralement très productif. Les écrits peuvent accompagner la lecture tout du long. La compréhension du texte littéraire Les processus D après Michel Fayol il y a 3 processus impliqués dans la compréhension : - Le traitement perceptif et psycholinguistique : repose sur la maîtrise du code écrit. - Les processus généraux de compréhension : les inférences, le lien entre les connaissances qu on a, notre culture, et les informations du texte. - Le processus de contrôle : le fait de revenir en arrière quand on voit qu on n a pas compris, être capable de faire une lecture sélective ou de lire en diagonale et de sélectionner les mots clés dans certains contextes de lecture. La théorie de l esprit La capacité que l individu a à se mettre à la place de l autre. C est à dire être capable d anticiper sur les réponses qu il va donner, sur comment il va réagir, etc. > L empathie en fait partie. Cela participe de la compréhension : si on est capable de se mettre à la place d un personnage, on est capable de comprendre son état mental et ses actes. Les recherches ont montré qu il faut attendre à peu près l âge de 4 ans pour que l individu soit capable d attribuer des pensées différentes des siennes à autrui. Les différents types de compréhension ou niveaux de lecture Compréhension littéraire : on comprend ce qui est dit explicitement dans le texte. On prend en compte les données successivement. Compréhension générale : on perçoit un texte comme une unité. On arrive à mettre en relation les éléments d information du texte, ce qui permet de comprendre son sens général. Compréhension fine : c est la compréhension de l implicite. Elle est plus difficile à acquérir car elle fait appel à un raisonnement déductif, un travail personnel du lecteur sur le non-dit. > C est la caractéristique des textes résistants.
Faire découvrir un texte 1. Lecture magistrale expressive 2. Par un guidage on va les amener à comprendre le texte. On questionne les élèves pour leur permettre de repérer des éléments de la situation d énonciation (en collectif et à l oral) 3. Débat délibératif si besoin avec justification de leurs réponses par les élèves. 4. Après tout ce travail qui a permis d éclairer le texte, lecture à voix haute individuelle par l élève. Typologie / Terminologie Lecture offerte : l enseignant qui lit, les enfants ont juste à écouter sans travail derrière. C est uniquement pour le plaisir. Lecture magistrale expressive : Lecture à voix haute faite par l enseignant, en mettant le ton. Lecture silencieuse : Lire dans sa tête, seul. Lecture à voix haute : Opposition à la lecture silencieuse. Lecture cursive : Lecture où on progresse par étapes, elle est réfléchie et construite par l enseignante. > Faire lire l œuvre intégrale par les élèves à la maison et s arrêter sur certains passages, certaines étapes du récit. Lecture approfondie de certains passages choisis par l enseignante de manière à faire comprendre un certain nombre d éléments aux élèves. Lecture chorale : Les élèves, tour à tour, prennent la parole pour lire. Chaque élève fait la voix d un personnage par exemple. Lecture en réseau : l enseignant propose plusieurs œuvres à lire en plus, présentant des points communs avec l œuvre étudiée. Uniquement des œuvres intégrales extraits. > S impose absolument pour développer la culture des élèves. Lecture par dévoilement progressif : L enseignant va décider en fonction des objectifs qui visent l enrôlement mais aussi des objectifs d apprentissage. Exemple : présenter uniquement la première page de couverture de l album.