DOSSIER DE PRESSE Interconnexion électrique France-Espagne : Début des travaux du tunnelier Canigou 17 octobre 2012 Contacts Presse : RTE / Inelfe Olivia Ricour : +33 6 22 95 73 90 / +33 1 41 02 17 77 Marina Marguier : +33 1 41 02 17 18 / +33 6 28 43 27 69 REE / Inelfe Gabinete de Prensa: +34 91 4533333 / +34 91 7286357
Sommaire Une galerie technique et deux tunneliers pour franchir l obstacle naturel des Pyrénées..3 Une liaison entièrement souterraine utilisant une technologie d avant-garde..5 Des stations de conversion à chaque extrémité de la ligne.7 Un chantier qui préserve l environnement et participe au développement économique local...8 1- Aspects environnementaux 2- Le développement économique local : 20 millions d euros investis localement et 80 emplois locaux créés par le chantier 2
Une galerie technique et deux tunneliers pour franchir l obstacle naturel des Pyrénées La ligne électrique d interconnexion France-Espagne traverse le massif pyrénéen des Albères par une galerie technique de 8,5 km creusée spécialement pour l accueillir. Cette dernière est parallèle au tunnel construit il y a plusieurs années pour accueillir la Ligne à Grande Vitesse (LGV). C est l entreprise HVDC (consortium formé de Eiffage, Dragados, Arcadis, Sener et Setec) qui réalise les travaux. La décision de traverser la montagne au moyen d une galerie technique au lieu de creuser des tranchées le long de pistes forestières existantes a été prise afin de minimiser l impact environnemental de l interconnexion électrique. L excavation est assurée par deux tunneliers, depuis chaque extrémité de la galerie technique : l entrée nord se situe à Montesquieu-des-Albères (Pyrénées-Orientales) et l entrée sud à La Junquera (province de Gérone, Espagne). Ces deux machines de plus de 250 mètres et 780 tonnes, baptisées Canigou (FR) et Alberas (SP), ont été conçues spécialement par l entreprise allemande Herrenknecht pour répondre aux caractéristiques géologiques et physiques du massif rocheux. Elles disposent chacune : - d une tête de coupe rotative d un diamètre de 4,3 m - d un double bouclier leur permettant de progresser dans la montagne - et d un très long train suiveur équipé pour assurer leur bon fonctionnement : électricité, pompes, ventilation Canigou et Alberas traversent des types de roches très différents : granodiorites, schistes, granitoïdes, gneiss et miocènes. Du côté français, les roches sont dans l ensemble plus friables que du côté espagnol, ce qui rend le percement plus délicat et la progression du tunnelier plus lente. Les déblais issus de l excavation représentent un volume total de 120 000 m3 et sont valorisés en vue de réutilisation par la filière professionnelle du BTP. Une fois achevée, la galerie technique fera 3,5 m de diamètre et se situera essentiellement en territoire français : 7,5 km pour 1 km en Espagne. 3
A la mi-octobre 2012, 3,6 km de galerie ont déjà été creusés par Alberas (SP), qui a débuté son travail début mars 2012. De son côté, Canigou percera les Pyrénées françaises à partir de fin octobre 2012. Les deux tunneliers se rencontreront au cœur du massif des Albères en mars 2013. Une fois la ligne électrique mise en service, l accès à la galerie technique sera totalement fermé, et sa maintenance sera en grande partie automatisée. 4
Une liaison entièrement souterraine utilisant une technologie d avant-garde Conformément aux recommandations formulées en 2008 par Mario Monti, ex-commissaire européen, adoptées ensuite dans l accord de Saragosse signé par les gouvernements français et espagnol en juin 2008, l interconnexion électrique France-Espagne : - reliera les postes électriques de Baixas (Pyrénées-Orientales, France) et de Santa Llogaia (province de Gérone, Espagne) - sera entièrement souterraine - et suivra, dans la mesure du possible, les couloirs d autres infrastructures existantes dans cette zone : LGV Perpignan-Figueras et autoroute AP-7 en Espagne. Cette interconnexion sera composée de deux liaisons de 1000 MW et à ±320 000 volts, installées dans deux tranchées parallèles d 1 m de largeur pour 1,5 m de profondeur. La ligne, formée de 4 câbles parallèles, se déploiera sur une longueur totale de 64,5 km. Les câbles seront livrés par tronçons d environ 2 km chacun, leur transport s effectuant par la route sur des tourets (sortes de grosses bobines) de 85 tonnes au maximum. 144 jonctions devront ensuite être réalisées le long du tracé, dont 12 dans la galerie technique, pour relier les différents tronçons. Les travaux de génie civil ont démarré en juillet 2012 et progressent rapidement : une fois les fourreaux des câbles posés au fond des tranchées, celles-ci sont partiellement remplies de béton puis refermées immédiatement afin d en minimiser l impact. A la mi-octobre 2012, près de 4 km de ligne ont déjà été réalisés. Le tracé de l interconnexion prévoit également des passages en sous-œuvre pour les obstacles géographiques les plus importants : forages droits (voies ferrées) et forages dirigés (autoroute, route et rivières) dont le plus grand (700 m de longueur) passera 14 m sous le lit du Tech. Les câbles choisis pour l interconnexion Baixas-Santa Llogaia sont à isolation «sèche» : leur enveloppe isolante n est pas constituée de papier imprégné d huile comme c est généralement le cas en sous-marin par exemple, mais d un matériau appelé polyéthylène réticulé (mieux connu sous son abréviation anglaise «XLPE»). En effet, ce type d isolation se prête davantage aux caractéristiques techniques de la ligne électrique. Le XLPE n a jamais encore été utilisé à ce niveau de puissance et de tension en courant continu, ce qui fait du projet d Inelfe une première technologique mondiale : pour ses câbles en XLPE et pour la technologie VSC utilisée pour la première fois à ce niveau de puissance (2 fois 1000 MW). 5
Les travaux de génie civil devraient s achever fin 2013 et les câbles seront entièrement posés dans leurs fourreaux à cette date. 6
Des stations de conversion à chaque extrémité de la ligne En raison de ses caractéristiques techniques (ligne souterraine, longueur de 64,5 km), et pour réduire les pertes d électricité durant le transport souterrain, l interconnexion France-Espagne fonctionnera en courant continu plutôt qu en alternatif, comme c est généralement le cas sur le reste des réseaux. Cela implique la mise en place d un dispositif de conversion du courant électrique à chaque extrémité de la ligne. A chaque extrémité de la ligne, à Baixas et Santa Llogaia, deux stations de conversion sont en construction, qui permettront, une fois reliées aux postes électriques voisins, de transformer le courant alternatif en courant continu et inversement. Les stations de conversion sont composées de plusieurs édifices imposants, dont la superficie atteint un total de 4 hectares pour chaque station : deux bâtiments principaux abritant les modules de puissance, organes principaux pour la conversion alternatif/continu, après transformation du courant alternatif à un niveau de tension approprié grâce à de volumineux transformateurs, puis deux bâtiments plus petits destinés à recevoir tout le matériel de contrôle commande. A Baixas, les bâtiments principaux de la station, également appelés halls de conversion, atteignent 17 m de hauteur et ont fait l objet d un traitement architectural particulier (forme et teinte de la toiture, et teinte du bardage) afin d optimiser leur intégration paysagère. La technologie utilisée pour convertir le courant du continu à l alternatif (et réciproquement) est nommée VSC (Voltage Source Converter). Très récente et innovante, elle facilite l inversion du sens du courant et le rétablissement de l électricité après une coupure de courant. Le VSC est une technique déjà éprouvée, mais n a jamais été utilisé pour une liaison électrique d une telle puissance, ce qui fait du projet d Inelfe une première technologique mondiale. La construction des stations a démarré en août 2011 à Santa Llogaia et en octobre 2011 à Baixas avec les travaux de terrassement. L ensemble des travaux d aménagement électrique (construction des stations de conversion et du poste électrique de Santa Llogaia, puis raccordement de la ligne d interconnexion aux deux réseaux nationaux) sera finalisé fin 2014. 7
Un chantier qui préserve l environnement et participe au développement économique local Avant le chantier, et afin de répondre à la demande de la Commission Nationale du Débat Public, une large concertation a été engagée par Inelfe, avec les élus locaux, les associations et les riverains. Au total, ce sont 181 engagements qui ont été pris par Inelfe suite à cette concertation, aux discussions avec les riverains, ainsi qu aux différentes phases d instruction administrative du dossier : demande de déclaration d utilité publique, Natura 2000, loi sur l eau, mesures vis-à-vis des espèces protégées. Le chantier s inscrit aujourd hui naturellement dans une démarche d intégration environnementale et de participation au développement économique de la région. 1. Aspects environnementaux Rappelons tout d abord que la traversée des Pyrénées s effectuera par la création d une galerie technique afin de préserver les pistes forestières du massif des Albères. Une vigilance spécifique sur les ressources en eau dans le Massif des Albères est effectuée par la mise en place d un suivi hydrogéologique, portant à la fois sur les eaux souterraines et superficielles. Concernant le milieu naturel, l utilisation de techniques sophistiquées de forages permettra de traverser les principales rivières sans porter atteinte aux cours d eau (la Têt et le Tech). Des mesures techniques particulières sont prévues afin de préserver les petits cours d eau (Réart, Canterrane, Basse) ainsi que les agouilles traversés par la liaison souterraine, notamment par décantation des eaux pompées avant rejet dans le milieu naturel. Le chantier de génie civil a été planifié en intégrant l ensemble des contraintes liées aux activités viticoles et agricoles (cultures maraichères) ainsi que les périodes de préservation des espèces protégées (faune et flore). Un état des lieux a été réalisé sur le bâti des habitations potentiellement exposées aux nuisances du creusement du tunnelier (Le Perthus et les Chartreuses du Boulou). Des enregistreurs ont été mis en place cet été afin de vérifier le respect des niveaux de bruit et de vibrations. 8
5 hectares de milieux naturels affectés par les travaux seront au total reconstitués à la périphérie du poste électrique de Baixas et au niveau de la galerie technique. Au niveau de la station de conversion au poste de Baixas, un traitement paysager d environ 8 hectares (plantation d espèces les plus courantes dans la région), dont près de 4 ha destinés à la vigne, permettra une insertion adaptée à l environnement existant. Une acquisition foncière d environ 13 ha a été réalisée pour compenser et réinsérer les espèces protégées : les terrains ont été spécialement aménagés et un suivi écologique est engagé. De nombreuses espèces protégées sont concernées : essentiellement parmi la faune (batraciens, insectes, avifaune). 2. Le développement économique local : 20 millions d euros investis localement et 80 emplois locaux créés par le chantier Les principaux marchés ont été attribués à des grandes entreprises spécialisées, de taille internationale : Siemens pour les stations de conversion, Eiffage-Dragados (HVDC) pour la galerie technique, Thepault-Ferrovial pour les travaux de tranchées et de forages, et Prysmian pour la fourniture et la pose des câbles. Au delà de ces principaux marchés, la réalisation de travaux connexes représente une opportunité réelle pour des entreprises locales. Les marchés principaux présentent aussi des opportunités intéressantes pour l économie locale : Les entreprises attributaires des principaux marchés sous-traitent des parts parfois importantes de leurs travaux : typiquement le génie civil, les infrastructures, etc. Pour réaliser leurs travaux, les entreprises attributaires des principaux marchés achètent des matériaux, des prestations, louent des matériels ; elles s adressent logiquement à des fournisseurs locaux. A ce jour, pour la partie française des travaux, l ensemble de ces opportunités se sont effectivement traduites en retombées directes pour les entreprises et l économie locales à hauteur de 20 millions d euros. D autre part, les entreprises attributaires des principaux marchés ont des besoins importants de main d œuvre, pour des durées variables pendant le chantier. Naturellement, ces entreprises recherchent cette main d œuvre localement. 9
Avant même le début du chantier, les services de l Etat se sont mobilisés, sous le pilotage de la préfecture, afin de mettre en place un mécanisme destiné à satisfaire localement toute recherche de main d œuvre. La forte mobilisation des services de l Etat et des entreprises a permis d atteindre, à ce jour, un nombre de 80 emplois couverts localement dans le cadre de la partie française du chantier. 10