Exploration du système solaire : Des planètes aux exoplanètes

Documents pareils
Celestia. 1. Introduction à Celestia (2/7) 1. Introduction à Celestia (1/7) Université du Temps Libre - 08 avril 2008

Chapitre 6 : les groupements d'étoiles et l'espace interstellaire

Application à l astrophysique ACTIVITE

Activité 34 Du bateau à la fusée

POLY-PREPAS Centre de Préparation aux Concours Paramédicaux. - Section Audioprothésiste / stage i-prépa intensif -

Gaz moléculaire et formation stellaire dans les galaxies proches : maintenant et à l'époque ALMA Jonathan Braine

TP 03 B : Mesure d une vitesse par effet Doppler

Lumière zodiacale et nuage zodiacal

C3. Produire de l électricité

Le satellite Gaia en mission d exploration

Panorama de l astronomie. 7. Spectroscopie et applications astrophysiques

Seconde Sciences Physiques et Chimiques Activité ère Partie : L Univers Chapitre 1 Correction. Où sommes-nous?

Le Soleil. Structure, données astronomiques, insolation.

Activité 1 : Rayonnements et absorption par l'atmosphère - Correction

L inégale répartition de l énergie solaire est à l origine des courants atmosphériques

Comprendre l Univers grâce aux messages de la lumière

Panorama de l astronomie

EFFET DOPPLER EXOPLANETES ET SMARTPHONES.

livret-guide des séances année scolaire

Energie nucléaire. Quelques éléments de physique

INTRODUCTION À LA SPECTROSCOPIE

Vie et mort des étoiles. Céline Reylé Observatoire de Besançon

Principes généraux de la modélisation de la dispersion atmosphérique

THEME 2. LE SPORT CHAP 1. MESURER LA MATIERE: LA MOLE

La vie des étoiles. La vie des étoiles. Mardi 7 août

- Le LPC2E et les Bases de Données Spatiales - Valorisation des bases de données ondes

TP 2: LES SPECTRES, MESSAGES DE LA LUMIERE

Chapitre 02. La lumière des étoiles. Exercices :

Chapitre 6 La lumière des étoiles Physique

Rayonnements dans l univers

Correction ex feuille Etoiles-Spectres.

Baccalauréat ES Amérique du Nord 4 juin 2008

I. Introduction: L énergie consommée par les appareils de nos foyers est sous forme d énergie électrique, facilement transportable.

Compétence 3-1 S EXPRIMER A L ECRIT Fiche professeur

DIFFRACTion des ondes

Étude et modélisation des étoiles

Sur les vols en formation.

FORMATION DES PERSONNES-RESSOURCES EN SCIENCE ET TECHNOLOGIE LE CYCLE DU JOUR ET DE LA NUIT (CYCLE DIURNE)

SYSTEME DE PARTICULES. DYNAMIQUE DU SOLIDE (suite) Table des matières

Résonance Magnétique Nucléaire : RMN

NUAGES INTERSTELLAIRES ET NEBULEUSES

Production mondiale d énergie

Modèle de Climat de Titan

POLY-PREPAS Centre de Préparation aux Concours Paramédicaux. - Section Orthoptiste / stage i-prépa intensif -

LE SYSTÈME SOLAIRE EN ACTIVITÉ : UNE MALLETTE PÉDAGOGIQUE POUR LA PRIMAIRE ET LE COLLÈGE

La révolution des satellites de Jupiter

Partie Observer : Ondes et matière CHAP 04-ACT/DOC Analyse spectrale : Spectroscopies IR et RMN

TOUT CE QUE VOUS AVEZ VOULU SAVOIR SUR MERCURE

FORMATION ET FONCTIONNEMENT D'UNE ETOILE

Le monde fascinant des galaxies

Travauxpratiqueset stage d observation

Chapitre n 6 MASSE ET ÉNERGIE DES NOYAUX

nucléaire 11 > L astrophysique w Science des étoiles et du cosmos

2 e partie de la composante majeure (8 points) Les questions prennent appui sur six documents A, B, C, D, E, F (voir pages suivantes).

8/10/10. Les réactions nucléaires

COTTAZ Céline DESVIGNES Emilie ANTHONIOZ-BLANC Clément VUILLERMET DIT DAVIGNON Nicolas. Quelle est la trajectoire de la Lune autour de la Terre?

TEMPÉRATURE DE SURFACE D'UNE ÉTOILE

ITER et la fusion. R. A. Pitts. ITER Organization, Plasma Operation Directorate, Cadarache, France

La gravitation universelle

Mesures de PAR. Densité de flux de photons utiles pour la photosynthèse

Monitoring de surface de sites de stockage de CO 2 SENTINELLE. (Pilote CO2 de TOTAL Lacq-Rousse, France) Réf. : ANR-07-PCO2-007

5 >L énergie nucléaire: fusion et fission

ANALYSE SPECTRALE. monochromateur

Energie Nucléaire. Principes, Applications & Enjeux. 6 ème /2015

Atelier : L énergie nucléaire en Astrophysique

Travaux Pratiques. Sondage Radar de Vénus

Photographier le ciel avec votre appareil photo

4 ème PHYSIQUE-CHIMIE TRIMESTRE 1. Sylvie LAMY Agrégée de Mathématiques Diplômée de l École Polytechnique. PROGRAMME 2008 (v2.4)

Professeur Eva PEBAY-PEYROULA

MOND avec ou sans matière noire

LE CORPS NOIR (basé sur Astrophysique sur Mesure / Observatoire de Paris :

Notre galaxie, la Voie lactée

FUSION PAR CONFINEMENT MAGNÉTIQUE

Science et technologie : Le truc de Newton

Niveau 2 nde THEME : L UNIVERS. Programme : BO spécial n 4 du 29/04/10 L UNIVERS

Une application de méthodes inverses en astrophysique : l'analyse de l'histoire de la formation d'étoiles dans les galaxies

Lycée français La Pérouse TS. L énergie nucléaire CH P6. Exos BAC

Lycée Galilée Gennevilliers. chap. 6. JALLU Laurent. I. Introduction... 2 La source d énergie nucléaire... 2

De la physico-chimie à la radiobiologie: nouveaux acquis (I)

Qui mange qui? Objectif : Prendre conscience des nombreuses relations qui existent entre les êtres vivants et notamment les relations alimentaires.

Comment réaliser physiquement un ordinateur quantique. Yves LEROYER

Transformations nucléaires

Séquence 9. Étudiez le chapitre 11 de physique des «Notions fondamentales» : Physique : Dispersion de la lumière

L ÉNERGIE C EST QUOI?

L échelle du ph est logarithmique, c està-dire

Le nouveau programme en quelques mots :

Comment observer le ciel avec le Galiléoscope

a. La masse de Jeans b. Le support des nuages moléculaires -Séquence Principale (PMS)

1S9 Balances des blancs

Quelques liens entre. l'infiniment petit et l'infiniment grand

Parcours Astronomie. Cher Terrien, bienvenue à la Cité des sciences et de l industrie! Voici tes missions :

Renouvellement à 50000MW étalé sur 20 ans ( ) rythme de construction nucléaire: 2500MW/an

TABLE DES MATIÈRES. Volume 9

août La météo Congrès provincial de l AEFNB Journée de perfectionnement professionnel

Projet SENTINELLE Appel àprojets «CO 2»Déc. 2007

Directives pour l évaluation des participations d astrophilatélie

Jeunes en Apprentissage pour la réalisation de Nanosatellites au sein des Universités et des écoles de l enseignement Supérieur

L'astrophotographie au Cercle

Chapitre 9 : Applications des lois de Newton et Kepler à l'étude du mouvement des planètes et des satellites

Transition énergétique Les enjeux pour les entreprises

Transcription:

Exploration du système solaire : Des planètes aux exoplanètes Thérèse Encrenaz, LESIA, Observatoire de Paris Cercle Pierre de Jumièges, 15 Novembre 2011

De la Lune à Neptune: Cinquante ans d exploration spatiale Années 1960: L homme sur la Lune (Apollo, Lunakhod) Années 1970: La difficile conquête de Mars (Mariner 9, Viking) Première exploration des planètes géantes (Pioneer,Voyager) Années 1980 (1978 1992): L exploration de Vénus (Pioneer Venus, Venera, Magellan) Les survols de la comète de Halley (Giotto, Vega) Années 1990 & 2000: Galileo @ Jupiter, Cassini @ Saturne et Titan Retour à Mars (orbiters, landers & rovers)

Les missions Apollo Collecte d échantillons lunaires: analyse du vent solaire, datation du système solaire

Le sol de Mars vu par Viking

Le sol de Venus (images radar Magellan, 1992)

L exploration spatiale de Jupiter < Pioneer 10, 1976 Galileo 1995 Voyager 1, 1979 Cassini flyby 2000

Une découverte majeure des années 1990 par les observations au sol: la ceinture de Kuiper Triton (probablement un TNO capturé par Neptune) vu par Voyager 2 (1989)

Le système solaire: un bref inventaire Des planètes: quatre telluriques, quatre géantes et leur système (anneaux, satellites) Entre telluriques et géantes: une ceinture d astéroïdes Pluton: une ancienne planète débaptisée aujourd hui un objet trans-neptunien de la ceinture de Kuiper Des comètes Et depuis 1995: une multitude de systèmes planétaires extrasolaires (> 500 systèmes, près de 700 exoplanètes)

Comment le système solaire est-il né? Les observations fondamentales Des orbites quasi-coplanaires, circulaires et concentriques, qui tournent dans le sens direct, celui de la rotation du Soleil Suggèrent fortement la formation des planètes au sein d un disque, produit de l effondrement gravitationnel d une nébuleuse en rotation (Hypothèse de Kant et Laplace)

Un scénario confirmé par l observation d étoiles voisines Observation au sol et dans l espace d étoiles jeunes ou en formation Mise en évidence de disques et d émission de jets bipolaires Observation de phases d activité intense (phase T-Tauri) chez lez étoiles jeunes ->La formation stellaire suite à l effondrement d un disque semble un phénomène courant dans l Univers HH30

Les grandes lignes du modèle d effondrement Contraction d un nuage protosolaire en rotation rapide Effondrement en un disque perpendiculaire à l axe de rotation Apparition d inhomogénéités au sein du disque turbulent Agrégation de particules solides Croissance des agrégats par le jeu des collisions Croissance des plus gros corps par gravité Balayage des débris par le vent solaire intense (phase T-Tauri)

La formation des planètes: Agrégation de particules solides + Collisions Multiples + Croissance par gravité

Comment connaît-on l âge du système solaire? Mesure des abondances isotopiques des éléments radioactifs dans les météorites et les échantillons lunaires Utilisation des éléments radioactifs de longue période : 40 K -> 40 Ar (1,7 Ga), 87 Rb-> 87 Sr (71 Ga), 238 U-> 238 Pb (66 Ga) -> L âge du système solaire est 4.56 milliards d années (âge des corps parents les plus anciens des météorites) Une autre méthode de datation: le comptage des cratères sur les objets sans atmosphère Lune, astéroides

Planètes telluriques et planètes géantes Planètes telluriques Forte densité: 3-5 g/cm 3 Atmosphère peu massive Peu ou pas de satellites Planètes géantes Grand diamètre, faible densité (0.7-1.7 g/cm 3 ) Atmosphère massive, dominée par H 2 et He Anneaux et nombreux satellites réguliers

Pourquoi deux classes de planètes? Dans le disque, T décroît quand la distance au Soleil augmente Les éléments les plus abondants sont H, He, C, N, O, les éléments les plus lourds sont les moins abondants Près du Soleil (<300 K environ) seuls les silicates et les métaux sont sous forme solide -> faible masse solide disponible -> planètes telluriques Loin du Soleil, les éléments H 2 O, CH 4, NH 3 sont sous forme de glace -> disponibles pour former de gros noyaux -> effondrement du gaz protosolaire environnant (H, He) dès que M N >10-15 M T - > planètes géantes Entre telluriques et géantes, la condensation de l eau marque la ligne des glaces

Courbes de saturation des glaces Un constituant majeur: l eau L eau est la première glace à condenser dans le disque quand la température décroît

Pourquoi deux classes de planètes géantes? Jupiter et Saturne: (5-10 UA) Grande masse disponible (juste au-delà de la ligne des glaces) -> 100-300 M T Croissance rapide (quelques Ma) Effondrement d une grande masse de gaz -> géantes gazeuses Uranus et Neptune: ( > 10 UA) - Moins de matière dans le disque -> croissance plus lente - Accrétion du noyau de 10 M T après le balayage du gaz par le vent solaire -> 14 17 M T -> Moins de gaz disponible pour l accrétion-> géantes glacées

Comment expliquer la composition atmosphérique des planètes? A l équilibre thermochimique : CH 4 + H 2 O <-> CO + 3 H 2 2 NH 3 <-> N 2 + 3 H 2 (basse température) (haute température) -> Planètes géantes: -> Plan. telluriques: H 2, CH 4, NH 3 + H 2 O CO, N 2, CO 2 +H 2 O CH 4 Mars CO 2

Les planètes géantes: pourquoi des satellites réguliers et un système d anneaux? Après la formation du noyau initial: effondrement gravitationnel de la nébuleuse environnante Formation d un disque équatorial -> formation de satellites au sein du disque («mini-système solaire») -> nombreux satellites réguliers A proximité de la planète: destruction des satellites par effets de marée -> formation d anneaux

Les satellites galiléens de Jupiter < Io: un volcanisme actif (SO 2 ) Europe: Un océan sous la surface? >

La surface de Titan (descente de la sonde Huygens le 14 Janvier 2005): Des galets de glace d eau sur un dépôt d hydrocarbures Mais des lacs d hydrocarbures ont aussi été detectés par le radar de Cassini (2007)

Les planètes telluriques Venus Terre Mars Ps = 93 bar Ps = 1 bar Ps = 6 mbar Ts = 730 K Ts = 288 K Ts = 230 K Des atmosphères primitives comparables, mais des destins très différents...

La basse atmosphère de Vénus: un effet de serre galopant Le rayonnement solaire visible chauffe la surface qui émet dans l infrarouge Les gaz atmosphériques absorbent ce rayonnement et chauffent à leur tour -> la température de surface augmente et l effet s amplifie Les gaz à effet de serre les plus efficaces sont CO 2, H 2 O et CH 4

L eau lourde dans l atmosphère de Vénus: un indice de son histoire passée Dans la basse atmosphère de Vénus: signatures spectrales de HDO et H 2 O -> [D/H] V = 120 x [D/H] T! Implication: L eau a été très abondante dans l atmosphère primitive de Vénus. Bézard et al. 1990 Elle s est échappée massivement, l eau lourde HDO s échappant moins facilement.

L eau lourde dans l atmosphère de Mars -Observation de raies HDO à 3.7 µm (FTS-CFHT, Mauna Kea) -> mesure de HDO -Comparaison à H 2 O (estimé indépendamment) -> [D/H] M = 5-6 [D/H] T -Interprétation: dégazage de H 2 O au début de l histoire de la planète -> atmosphère primitive plus dense (Owen et al., 1988)

Qu est devenue l eau de Mars? Des traces d écoulement fluviatile, preuve que l eau a coulé sur Mars dans le passé...

L eau est présente aux pôles, sous la surface de Mars OMEGA/Mars Express: Minéralogie de la surface (2005-2010) Détection d argile dans les terrains anciens (hémisphère sud) Détection de sulfates dans les régions chaotiques -> L eau a coulé en abondance au cours du premier milliard d années, et ensuite épisodiquement

Mars: les questions ouvertes Où est passée l eau de Mars? (sous la surface, sous les calottes? Quel volume?) Mars a-t-elle connu un climat plus chaud et humide dans le passé? D après Mars Express, l eau liquide a coulé en abondance autrefois sur les terrains anciens. Si oui, la vie a t-elle pu y apparaître? Si oui, existe-t-il des traces de vie fossile? Comment faire pour détecter ces traces avec les missions spatiales futures? Les projets : Rovers et orbiteurs (MSL/Curiosity, MAVEN, ExoMars)

Evolution comparative des planètes telluriques: Le rôle de l eau et de l effet de serre Au départ: des atmosphères de composition comparable (CO 2, N 2, H 2 O, CO) mais des températures différentes Sur Vénus: H 2 O gazeux-> effet de serre qui s amplifie - > Ts = 730 K (460 C)! Sur la Terre: H 2 O liquide -> CO 2 piégé dans les océans -> effet de serre modéré, Ts approx. Constant (288 K = 15 C) Sur Mars: H 2 O solide(/liquide?) et planète peu massive - > faible activité interne -> l effet de serre disparaît, Ts = environ 230 K (-140 C)

Les petits corps du système solaire: des vestiges de sa formation La ceinture principale des astéroïdes: les restes d une planète inachevée La cause: l intense champ de gravité de Jupiter Les astéroïdes géocroiseurs des voisins de la Terre et des menaces potentielles de collision Au delà de Neptune: la ceinture de Kuiper et les TNOs (dont Pluton)

Les comètes hier et aujourd hui Des fragments de glace qui voyagent du plus loin au plus près Certaines d entre elles sont connues depuis l Antiquité et reviennent périodiquement Des vestiges des premiers âges du système solaire Deux réservoirs possibles: le nuage de Oort (40000 UA) pour les comètes à longue période la ceinture de Kuiper (40-100 UA) pour les comètes à courte période

Halley 1986: une exploration par cinq sondes spatiales Sonde Giotto (ESA): observation du noyau Sondes Vega (URSS-Europe): détection de l eau et de molécules hydrocarbonées complexes

1997: Hale-Bopp, la comète géante Le spectre de l eau vu par le satellite ISO (2.66 µm)

Le système solaire: une exception dans l Univers? Non! La découverte des planètes extrasolaires: une révolution astronomique! Depuis 1995: près de 700 planètes extrasolaires géantes («exoplanètes») découvertes autour d étoiles proches Principale méthode utilisée: vélocimétrie (mesure du déplacement de l étoile autour du centre de gravité du système) Autre méthode complémentaire: mesure des transits (mesure du flux stellaire lors du passage de la planète devant son étoile)

Exoplanètes: La méthode de vélocimétrie Première détection: 51 Peg b (Mayor et Queloz, 1995, Observatoire de Haute Provence)

Une surprise: les exoplanètes géantes sont très proches de leur étoile! Le modèle de formation des exoplanètes est différent de celui du système solaire

Le système solaire: un cas atypique? Comment expliquer la présence d exoplanètes géantes près de leur étoile? Un mécanisme très étudié: la migration Formation des exoplanètes géantes loin de l étoile Rapprochement par interaction entre l exoplanète et le disque Une migration modérée semble avoir eu lieu pour les planètes géantes du système solaire Attention au biais observationnel: les exoplanètes les plus faciles à détecter sont les géantes à courte période! D autres systèmes planétaires semblables au nôtre restent peut-être à découvrir Pour rechercher les exoterres: la méthode des transits

La méthode des transits Passage de la planète devant l étoile -> diminution du flux stellaire (Jupiter: 1%; Terre: 0.01%) -> Détection possible des exoplanètes géantes depuis la Terre, des exoplanètes telluriques («exoterres») depuis l espace Détection de l exoplanète HD209458B

La mission spatiale COROT Mission française (CNES) Objectif: recherche des exoterres par observation photométrique de champs stellaires Lancement: 27/12/2006 Durée de vie: > 6 ans 25 exoplanètes découvertes, plusieurs dizaines de candidats à confirmer (vélocimétrie) Kepler (2009) -> plusieurs centaines de candidats

Quelques objets exotiques Osiris (1er transit) M = 0.7 M J R = 1.3 R J -> d = 0.4 g/cm 3 CoRoT-7b -> R = 1.7 R E P < 1 day 2M 12071ère détection directe Naine brune, 0.025 M S M = 5 M J, D = 55 AU

De la détection à la caractérisation: La spectroscopie des exoplanètes par transit Transits primaires Spectroscopie par transmission Sondage de l atmosphère supérieure au terminateur Bien adapté aux Jupiters chauds Transits secondaires Emission thermique des exoplanètes Nécessite la connaissance du profil thermique de la planète Transit Transit Primaire Secondaire Moyens d observation actuels: HST, Spitzer (espace) + telescopes au sol

HD189733b, terminator Swain, Vasisht, Tinetti, Nature, 2008 Transit primaire

HD189733b, day-side MIPS photometry Knutson et al., 2008 IRAC photometry Charbonneau et al., 2008 H 2 O CH 4 CO 2 Deming et al. NICMOS, Swain et al., 2009 CO 2 IRS IRS spectroscopy new reduction Grillmair Swain et et al., al. 2008 Transit secondaire

Le but ultime: la recherche de la vie dans les exoplanètes Forget et al. Barcelona 2009 La zone habitable : la région où l eau est sous forme liquide

Comment rechercher la vie dans les exoplanètes? Recherche de l oxygène Traceurs: les biomarqueurs moléculaires (spectroscopie infrarouge) Meilleur contraste de flux P/* O 3 (plus facile à identifier que O 2 ) Venus Terre O 3 H 2 O Mars CO 2 + CH 4 Etape suivante: imagerie directe CO 2

En conclusion Le système solaire: une extrême variété d objets au sein de chaque famille Nous comprenons les grandes lignes du mécanisme de sa formation (accrétion au sein d un disque) Ce mécanisme semble largement répandu dans l Univers Il existe de nombreuses exoplanètes autour des étoiles proches mais celles-ci ne ressemblent pas aux planètes du système solaire! Leur mode de formation est différent de celui du système solaire, et reste mal compris (migration?) Un grand défi pour demain: rechercher les exoterres et chercher si la vie a pu y émerger