Dans la forêt du miroir Alberto Manguel Les critiques des blogueurs
Un ouvrage pour le moins intéressant. Alberto Manguel nous avait déjà habitués à écrire sur l'acte de lecture, avec Une Histoire de la lecture (en 2000), avec son Dictionnaire des lieux imaginaires (en 2001), avec son Journal d'un lecteur (en 2006), pour ne citer que ces trois-là. Le but de cet essai est de "célébrer la fiction comme seule entreprise capable de donner un ordre à un monde rongé par le chaos", comme l'explique Daniel Bermond dans sa critique publiée dans L'Express. Il s'agit donc non pas d'une fiction, mais d'un ouvrage documentaire, et plus particulièrement d'un essai, sur la fiction. L'ouvrage se présente comme un recueil de textes éclectiques, chacun de ces textes étant l'occasion pour l'auteur d'apporter des éléments de réflexion sur les écrivains, sur les bibliothèques, sur l'édition, sur les musées, sur l'imagination, sur l'acte de lire... Un ouvrage pour le moins intéressant, à ne pas laisser entre toutes les mains cependant. En effet, Alberto Manguel est un érudit, et ses écrits peuvent paraître assez obscures. A ne pas lire sans un minimum de connaissances en littérature. La lecture est à double tranchant : d'un côté les références diverses et variées donnent envie de lire d'autres ouvrages (à lire en conservant sa LAL à ses côtés, elle va s'allonger à vue d'œil, vous verrez!), d'un autre côté on se rend vite compte de ne pas être "à jour" dans ses connaissances littéraires (pour ma part du moins). Je remercie Le Livre de Poche pour l'envoi de cet essai, et B.O.B. pour l'organisation de ce partenariat. http://chezdounzzz.canalblog.com/archives/2010/09/26/19168457.html Manguel vous donnera envie de lire Borgès. Nous sommes ce que nous lisons. Editeur, journaliste, écrivain mais avant tout lecteur. Alberto Manguel nous parle de livres, d auteurs, d Argentine, de politique, de société, de ce que nous sommes et devenons au travers de nos lectures. Le livre n est cependant qu un miroir, mais de quoi? Que voyez-vous dans vos lectures? Bien sûr, on peut se contenter de la surface réfléchissante (notez le parallèle réfléchir/renvoyer une image et réfléchir/penser). Mais si l on est un peu curieux on peut s interroger sur ce qu il y a de l autre côté du miroir. De quoi est-il le reflet? Est-ce nous-mêmes que nous voyons? Trouve-t-on dans les lectures ce que nous sommes venus chercher? Ou découvrons-nous parfois que notre reflet est changé, transformé, difforme? Les livres peuvent-ils nous changer?
Ainsi, Alberto Manguel nous parle moins de livres que de nous-mêmes. En mettant nos pas dans ceux d Alice (aux pays des merveilles), nous redécouvrons ce chemin initiatique vers le soi, dû-t-il en passer par la fiction et le rêve. Ainsi, si vous pensez trouver dans ce livre de grandes références littéraires, vous en trouverez et l auteur vous donnera envie de les lire, mais, il y a plus d après moi. Oui, Manguel vous donnera envie de lire Borgès. Mais plus encore, il parle de lui sous une forme autobiographique et parle d autres, et comme il le souligne si bien, tout homme est en réalité tous les hommes. Je pense immanquablement à Térence : je suis un homme et rien de ce qui est humain ne m est étranger et c est peu le fil rouge de l œuvre (en tout cas, c est ce que j y lis :). Et finalement, si l auteur semble parfois s éloigner de son sujet central, parlant aussi bien de l histoire d Ernesto Guevara, de celle de l Argentine (les références sont constantes), des minorités sexuelles, des juifs, de l ordre du monde et de bien d autres choses, le lien, aussi ténu soit-il, existe toujours. Le trouverez-vous aussi? http://blogoculture.com/2010/10/dans-la-foret-du-miroir/ La lecture de ce livre est très agréable. Jeune homme, Manguel fut apprenti libraire à Buenos Aires et c est dans cette librairie nommée Pygmalion qu il rencontra le génial écrivain argentin Jorge Luis Borges et devint son lecteur, ou plutôt un de ses nombreux lecteurs. Depuis, le jeune homme a fait du chemin, à en juger par sa faramineuse bibliothèque et sa culture livresque. Il est aujourd hui romancier, traducteur et essayiste. Il vit en France mais sa vraie patrie c est les livres. J avais lu il y a quelques mois «Une histoire de la lecture» et «La bibliothèque la nuit» : cette lecture en partenariat avec le Livre de Poche est donc ma troisième expérience manguélienne. J avoue que j ai eu parfois atrocement envie de fermer ce livre pour me ruer dans ma bibliothèque et relire des livres comme «Alice au pays des merveilles» ou lire enfin des livres pas encore ouverts comme «Notre-Dame-des-Fleurs» de Jean Genet. Car Manguel est un écrivain qui donne envie de lire d autres écrivains : je dirais même que c est sa marque de fabrique. Bien sûr, on pourrait critiquer ce livre sous prétexte qu il ne serait qu un assemblage un peu artificiel de textes sans grand rapport les uns avec les autres, mais ce serait faire la fine bouche tant ce livre est une mine d informations et de réflexions sur les bibliothèques, les écrivains, les éditeurs, les musées, l imagination, l identité, la liberté, le plaisir, et j en passe La lecture de ce livre est très agréable car ces pages allient profondeur et légèreté, humour, tendresse et réflexions solides sur notre rapport au monde, à l Autre et aux livres. Manguel parvient à naviguer dans des registres très différents et de façon très naturelle : l histoire (en particulier des bibliothèques), la critique littéraire, l anecdote personnelle, la politique (les disparitions en Argentine et la carrière politique de Vargas Llosa). Bref, un
érudit vulgarisateur qu il ne faut pas lire avant d avoir soi-même un minimum de connaissance de la littérature mondiale, faute de quoi cela peut donner des complexes, ce qui peut être mortel (ou en tout cas fort handicapant) dans un parcours de lecteur. Les chapitres que j ai préférés? Celui sur Cortazar (un de mes auteurs préférés), les pages consacrées à la littérature érotique et enfin «L ordinateur de saint Augustin» qui nous force à réfléchir sur l avenir du livre à l heure du numérique. C était donc ma troisième expérience manguélienne mais, à coup sûr, ça ne sera pas la dernière. Merci à B.O.B. et au Livre de Poche pour cette très belle lecture en partenariat. http://lepandemoniumlitteraire.blogspot.com/2010/09/dans-la-foret-du-miroir-essais-surles.html L'auteur nous livre ici des choses intimes et cela le rend plus proche et touchant. Un livre dont je sors partagée, je ne l'ai peut être pas lu dans les meilleures conditions, commencé en voyage, je l'ai fini en urgence afin de "rendre ma copie" avant le 7 octobre (livre reçu grâce au partenariat B-O-B et le livre de poche). J'aime beaucoup Manguel, je suis donc forcément en attente quand je lis un des ses livres. Ce que ce livre nous dit Ce livre nous parle des lectures (livres et auteurs) aimées par Manguel d'alice au pays des merveilles, à Borgès ou Cortazar. Ce que j'ai aimé : Un livre beaucoup plus personnel et investi que d'habitude. L'auteur nous livre ici des choses intimes et cela le rend plus proche et touchant. Il règle notamment ses comptes avec l'édition américaine et ses "editors" qui font des livres des objets commerciaux, il nous livre son sentiment sur le livre en tant qu'objet sexuel. J'aime aussi quand il nous parle de Che Guevara, des disparus d'argentine ou du paradoxe d'un auteur tel que Mario Vargas Llosa (auteur humaniste mais politicien sans cœur). J'ai aussi beaucoup aimé son passage sur la traduction. J'ai aimé son écriture simple, plus accessible que dans certaines autres de ses œuvres. Ce que je n'ai pas aimé : Le côté catalogue et enchainement de textes sans queue ni tête qui fait qu'on a du mal à comprendre où il veut en venir. Cela m'a rendu parfois la lecture laborieuse et je me suis ennuyée dans certains passages qui me sont complètement passés au dessus de la tête. Et puis, Manguel parle souvent des mêmes sujets (Borgès entre autre, la littérature donnant de la cohérence au chaos du monde, même thématique que La cité des mots), cela finit par lasser. En conclusion.
J'ai appris des choses passionnantes et intéressantes comme toujours avec Manguel et j'en ai appris plus sur l'homme, cela reste donc une lecture positive, même si je l'ai trouvé parfois poussive. Je vais retrouver Une histoire de la lecture que j'ai abandonnée pour cause de voyage. http://delphinesbooks.blogspot.com/