Discours de Bernard LAPORTE, Secrétaire d Etat chargé des sports, A l occasion de la remise de l ordre national du Mérite à Monsieur Michel DAILLY, président de l AFCAM Cher Michel DAILLY, Vous êtes le symbole du combat pour la reconnaissance de l arbitre et des juges arbitres comme acteurs à part entière du sport. Vous le savez, c est un combat que nous partageons. Pour chacun de nous, Michel Dailly c est le patron fondateur de l Afcam. Et tout son combat est axé sur la reconnaissance de la fonction d arbitre avec une volonté d ancrer celle-ci dans l interdisciplinarité. L arbitre ne fait pas simplement partie du jeu. Il n y a tout simplement pas de jeu possible sans arbitre. L arbitre est le garant de l esprit sportif et des règles du jeu. Sans lui, le sport ne pourrait nous donner ces incroyables moments d émotions et de joies partagées qui nous font si souvent vibrer. Mais avant l Afcam, il ne faut pas oublier que vous avez été un très bon arbitre de 1 ère division de football et que vous avez même connu 1
l honneur de «faire la touche» en Coupe d Europe lors d un match Grasshopers de Zurich-Dynamo de Kiev. Le football reste votre passion, et là encore vous avez su servir en portant la parole des arbitres pendant plusieurs années au Conseil fédéral de la FFF. Récompenser une vie d engagement pour la cause arbitrale de Michel DAILLY, c est aussi venir dire aux arbitres, soyez fier de votre maillot et de votre engagement dans ce rôle, parce que vous êtes d abord des sportifs. Et soyez fier de l œuvre de l AFCAM et de son président qui ont tant fait pour l arbitrage depuis sa création en 1985. Les chiffres parlent d eux-mêmes, de 12 disciplines à sa création, l AFCAM est passée à 67 disciplines sportives (31 olympiques - 36 non olympiques) désormais représentées au sein de l AFCAM ; ce qui correspond à un effectif de 165 000 juges et arbitres (50% au niveau régional et 35% au niveau départemental), dont 30 000 femmes. L AFCAM est devenu le représentant de tous les arbitres et de tous les sports. Le ministère en charge des sports ne pouvait que légitimer cette action et lui a naturellement fait bénéficier de son agrément et de son soutien. 2
Michel DAILLY a fait de l AFCAM une l instance de l arbitrage universelle par excellence. Elle regroupe les arbitres de toutes disciplines, sans distinction de niveaux. Elle contribue au quotidien à renforcer et à améliorer l image des arbitres tant auprès des médias que du public. Elle contribue à valoriser les fonctions de l arbitre et du juge. Je souligne ici la représentativité de l AFCAM qui en fait un interlocuteur incontournable du ministère sur toutes les questions d arbitrage. Mais je pense aussi aux dossiers essentiels que Michel DAILLY a fait et continue de faire avancer avec une seule idée en tête, la cause arbitrale. L adoption de la loi du 10 octobre 2006 portant statut de l arbitre lui doit beaucoup. Or cette loi a permis de reconnaître officiellement l arbitre comme exerçant une mission de service public, qu il exerce sa mission en toute indépendance en l absence de lien de subordination avec la fédération concernée et d annualiser les indemnités d arbitrage. Chacun sait ici également que Michel DAILLY a été un artisan de l intégration de l AFCAM à la Commission nationale du sport de haut niveau. Chacun sait ici le rôle moteur qu il a joué dans les nombreuses actions lancées par association, que l on pense à ces rencontres ou à ces journées 3
de réflexion sur la féminisation de l arbitrage, sur l arbitrage des jeunes ou encore à l organisation des trophées de l arbitrage qui récompensent chaque année 2 arbitres dans chaque discipline, le meilleur arbitre français, le meilleur espoir de l arbitrage. C est pour toutes ces raisons que le ministère en charge des sports soutient l AFCAM dans le cadre d une convention d objectifs pour son travail au développement de l arbitrage, et à la lutte contre les incivilités et la violence. C est pour toutes ces raisons que l AFCAM est devenu, sous la houlette de Michel DAILLY, un interlocuteur de référence dans le sport. C est pour cela qu elle a été largement consultée et associée à l écriture du contenu de la loi du 10 octobre 2007 et des négociations avec la direction de la sécurité sociale pour son application. Le combat sur ces questions n est terminé, nous le savons bien cher Michel. Mais croyez bien que ce travail collectif continuera de porter ses fruits. Une collaboration qui a d ailleurs commencé il y a un peu plus d un an, lorsque vous êtes venu me voir pour la première fois au ministère, en janvier 2008. Que m avez-vous dit alors? Il y a de plus en plus de matchs et de moins en moins d arbitres, si bien que l on peut parler d une 4
véritable crise des vocations. Pourquoi? Parce que malgré vos efforts et ceux des pouvoirs publics, la fonction d arbitre et de juge n est pas encore suffisamment respectée, pas encore suffisamment reconnue. Nous nous sommes rendu compte que nous avions un diagnostic commun. Je vous ai dit qu il n était pas admissible, que les uns et les autres remettre en cause les décisions de l arbitre ou la qualité de l arbitrage, aussi bien au niveau amateur que professionnel, qu il était intolérable que nos arbitres restent, comme c est trop souvent le cas, l objet d insultes verbales, quand on ne s en prend pas à leur intégrité physique. C est une des raisons pour lesquelles j ai voulu lancer des états généraux de l arbitrage qui se sont tenus au CNOSF le 29 mai dernier auxquels bien sûr l AFCAM a apporté une contribution essentielle. Je ne reviendrai pas ici sur les priorités d actions sur lesquelles mes services travaillent en ce moment même. Elles visent à assurer le respect des arbitres et de l arbitrage, à mieux recruter, mieux former et mieux évaluer les arbitres. Nous aurons prochainement l occasion d en reparler avec les fédérations et les arbitres, et donc avec l AFCAM. 5
Mais d ores et déjà, comme je m y étais engagé lors de ces états généraux, je tenais à vous dire que le projet de loi sport qui doit aboutir au printemps prochain, mettra en place un véritable statut de l arbitre de haut niveau. Car il n y a aucune raison pour qu un arbitre de haut niveau ne puisse pas bénéficier, au même titre qu un sportif de haut niveau, d aménagements et d avantages liés à son statut, aux aménagements du temps de travail, à la formation et à la promotion professionnelle au sein de l entreprise, que cette dernière soit publique ou privée. Ces nouvelles avancées, je le sais, n auraient pas été possibles sans vous Michel DAILLY. Pour toutes ces raisons et bien d autres, je suis particulièrement ravi d être ici pour vous Michel. Michel DAILLY, au nom du Président de la République, nous vous faisons Commandeur de l Ordre National du Mérite. 6