Des paroles et des actes

Documents pareils
Journées portes ouvertes ECOPHYTO

Les méthodes de luttes : De la protection «systématique» à la Protection Intégrée (P.B.I.)

Permet plus de souplesse au niveau du raisonnement de la lutte contre les organismes nuisibles

2. Les auxiliaires de culture

LA CHARTE REGIONALE D ACCES AUX AIDES AGRICOLES

Techniques agronomiques innovantes de la conduite du maïs fourrage

STRATEGIE AGRONOMIQUE

CONFÉRENCE. Grande culture biologique et semis direct. Les essais Rodale. Conférence présentée au cégep de Victoriaville, le 28 février 2013

RESULTATS DE L ESSAI VARIETES D ORGES D HIVER EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE CAMPAGNE

TCS, strip-till et semis direct

Conseil Spécialisé fruits et légumes

CHOU BIOLOGIQUE. Evaluation d aménagements floristiques sur la répartition intra-parcellaire des auxiliaires

BILAN DE LA CAMPAGNE 2014

REFERENTIEL DE CERTIFICATION APPLICABLE AUX SEMENCES :

Fertiliser le maïs autrement

Une gamme d outils qui s étoffe

Association des. Objectifs. convivialité, réunir les habitants autour du jardinage. action sociale, action environnementale,

Ce qu'il faut retenir

Grandes cultures n 15 du 10 mars 2015

BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL PAYS DE LA LOIRE >>> MARAICHAGE

LUTTE CONTRE LES ADVENTICES ANNUELLES QUI POSENT PROBLÈME. Période d application. Pré-levée ou sur adventice jeune (FA < 3 f)

Environnement, économie, société : le maïs sur tous les fronts

DOSSIER TECHNIQUE céréales : désherbage

11. Perspectives. 2 La culture en association de froment et de pois : une opportunité pour réduire l abondance des pucerons en été...

Mémoire de fin d études

Biologie du psylle Inventaire des auxiliaires spontanés Evaluation de leur impact réel sur la saison

Puceron rose et cécidomyie cidomyie du pommier: cycle de vie et moyens de lutte

FICHE TECHNIQUE. Méligèthe du colza. Comment le reconnaître? Numéro de commande 1484, Édition pour la Suisse, Dernière actualisation

Un peu d histoire. Lutte biologique. Que retirer de l expérience des producteurs de légumes de serre?

UNION INTERNATIONALE POUR LA PROTECTION DES OBTENTIONS VÉGÉTALES

Le rôle des haies dans le maintien et le développement des auxiliaires de culture et les pollinisateurs

Journée scientifique 21 novembre «Base de données e-prpv Etat des lieux et perspectives Bernard Reynaud, Henri Brouchoud, Bruno Hostachy»

Surveillance Biologique du Territoire

écologique Guide des arbres Ornement fruitier forestier Exigences culturales, maladies, ravageurs, protection biologique ÉLISABETH & JÉRÔME JULLIEN

ASPIB Approche Systémique pour appréhender les communautés de bioagresseurs : application à la Protection Intégrée du Blé

Nourrir les oiseaux en hiver

Petit conservatoire dans un jardin des Collines du Paradis

DIRECTIVE NITRATES ZONE VULNERABLE 4ème Programme d Actions

OUVERT02 - Maintien de l ouverture par élimination mécanique ou manuelle des rejets ligneux et autres végétaux indésirables Sous-mesure :

Plan de désherbage, plan de gestion différenciée : objectifs et mise en œuvre concrète, quelles sont les actions à mettre en place par les communes?

4. Verdissement, une PAC plus verte

Tétranyques à deux points: stratégies de contrôle

COMPTE RENDU. Journée semis direct dans le Béarn

Les TIC (Open Source Software) dans l'agriculture

Résumé du suivi phytosanitaire du canola au Centre-du-Québec de 2009 à 2011

Nouveau. TRIMAXX, le raccourcisseur qui en fait un MAXX.

Liste des matières enseignées

Association nationale de la meunerie française

Produire avec de l'herbe Du sol à l'animal

Reussir. le passage au non-labour. Qu'est-ce que le non-labour? Il y a plusieurs types de non-labour... Reussir

D après l enquête 2011 sur les pratiques culturales, environ ha étaient semés en semis-direct, essentiellement dans des résidus de culture.

PAC. ce qui change. vraiment

DIRECTIVE NITRATES : LES CONTRAINTES SUR LA GESTION DE L INTERCULTURE

Une Malterie en Bretagne? Etude de faisabilité

Plan d actions «Gérer la crise C est. anticiper la reprise»

Auxiliaires. Vue d ensemble les ravageurs et leurs ennemis naturels

BILAN HYDRIQUE ET BESOIN D IRRIGATION DE LA CEREALICULTURE EN REGION SEMI-ARIDE.

Rotations dans la culture de pomme de terre : bilans humiques et logiciel de calcul

Un outil pour l analyse de la contribution des systèmes de culture au développement durable. Jeu complet de fiches critères de MASC 2.

AFPP DIXIÈME CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LES RAVAGEURS EN AGRICULTURE MONTPELLIER 22 ET 23 OCTOBRE 2014

On the spot. Ecocertification et images satellites. Exploitation forestière tropicale au Cameroun

Caisse Nationale de Mutualité Agricole

vérifiez leur compatibilité avec nos auxiliaires sur notre site web Bulletin d information sur les cultures fraises Stratégie IPM pour les fraises

Catalogue formation Le réseau FREDON-FDGDON, un partenaire natur ellement expert pour vos besoins de formation

L agrément des entreprises pour le conseil indépendant à l utilisation de produits phytopharmaceutiques. Ordre du jour

Quelques éléments de bibliographie :

Partie V Convention d assurance des cultures légumières

Le kern adopte le plan Wathelet

Analyse financière détaillée

Enjeux environnementaux prioritaires des forêts de Poitou-Charentes

DES FORÊTS POUR LE GRAND TÉTRAS GUIDE DE SYLVICULTURE

BULLETIN N 20 DU 7 JUILLET 2015

Progressons vers l internet de demain

NOP: Organic System Plan (OSP) / EOS: Description de l Unité Information et documents requis

Les abeilles à Bruxelles Défis et opportunités

Bulletin de santé du végétal

SAGE nécessaires ( Disposition 13A-1 SDAGE Loire Bretagne)

La lettre électronique du service économie agricole de l'essonne n 3 juillet 2012

Contacts. Juin 2014 CONSEILS DE SAISON

Le contrôle et la certification en agriculture biologique

Nous prøsentons dans ce document notre questionnaire et les røponses telles que nous avons re ues, dans leurs intøgralitøs.

LE MONITORING DE LA BIODIVERSITE EN SUISSE. Hervé LETHIER, EMC2I

Dossier de presse REMISE DE PRIX «ZERO PHYTO 100% BIO» Auditorium de l'hôtel de ville de Paris 30 Mars 2015

Le rôle du conseil agronomique dans la compétitivité du secteur agricole. L exemple de la filière du plant de pomme de terre en Europe

Mise au point de systèmes de culture innovants par un réseau d agriculteurs et production de ressources pour le conseil 1

COMMENTAiRES/ DECISIONS

Pour la mise en place d une licence de conseil stratégique au service de l agroécologie

Fiche Technique. Filière Maraichage. Mais doux. Septembre 2008

Réforme de la PAC Réunion d information Septembre 2014

Taillis à courte ou très courte rotation (TTCR) : gestion des pratiques d implantation

une matière" active de la pulvérisation

Les objectifs du règlement sur l utilisation des engrais et des pesticides sont de :

PASSÉ, PRÉSENT ET FUTUR DES SYSTÈMES DE

Bien choisir sa variété de maïs ensilage

DIVERSITÉ CULTURELLE JOURS FÉRIÉS Pour en savoir Plus, veuillez vous adresser à :

«Cette action contribue au PNNS». À CHÂTEAU THIERRY

L intérêt technico-économique. avec simulations à l'appui

Programme Agroforesterie 2006/08. Groupe de Travail GT1

Contexte : Objectif : Expérimentation :

Etude de diagnostic territorial et accompagnement de projets en vue de la revitalisation du site de la base aérienne de Brétigny

Transcription:

Des paroles et des actes Partageons nos expériences pour répondre aux DEPHY de demain 02 février 2017 Laxou

Une rotation diversifiée : la clé de voûte d un Système de Cultures Jeanne-Marie Labrosse

Réseau DEPHY Patrice Bour Bergères (10) Depuis 2010 J.-François Perrard Thil (10) Nicolas Jobard Fresnay (10) Wilfried Douillot Blécourt (52) Aube / Haute-Marne 12 agriculteurs du Barrois, 1 ingénieur réseau CA10 Philippe Lepelletier Lignol-Le-C. (10) (52) Hugues Marteau Paisy-Cosdon (10) Philippe Camus Saint Ciergue (52) (52) F & N Lochey Fouchères (10) Lilian Balanche Bragelogne (10) Romain Harmand Saint-Usage (10) Alexandre Dormoy Dancevoir (52) Saint Ciergue (52) Jean-Michel Rabiet Cusey (52) Saint Ciergue (52)

Lancement DEPHY 10-52 en 2010 NON économe PEU économe Protection phyto Ref 100% = 5,2 [SUR-PROTECTION] - 30% PZO PZO groupe = 4,55 ECONOME Objectif groupe = 3,18 Atteindre au moins 3,64 (70% ref)! TRES économe [PRISE DE RISQUE] Risque Bio agresseurs

Lancement DEPHY 10-52 en 2010 NON économe PEU économe Protection phyto RECONCEPTION 1 ROTATION 2 Leviers ITK cultures 3 Ajustement phyto PZO ECONOME Objectif TRES économe Diversifier Combiner Pas de recette Risque Bio agresseurs Gagner en robustesse!

Reconcevoir sa rotation : principes suivis sur 6 ans 3 x semis d automne 1 x semis en sortie d hiver 1 x semis de printemps 1 x semis de fin d été ROTATION = action sur la population initiale Colza Blé Chanvre ou Tournesol Blé O P OH Alternance des espèces Dicots/graminées Culture étouffante (chanvre)

Des rotations «plus diversifiées» % de la surface en cultures par exploitation (2015) Moyenne BARROIS (sur 7701 ha) Moyenne DEPHY EARL DE COSDON EARL DU VAL CHARMOY Blé 35,6 30,8 39 34,5 Colza 24,8 17,9 23,3 15,8 Orge d hiver 27 15 8,7 17,2 Moins de colza et d OH dans les SdC DEPHY Cultures de «diversification» introduites dans les SdC DEPHY : OP, PH, chanvre, tournesol, maïs, lentille, féverole,

Vous avez dit «moins de colza dans la rotation»? Quelques résultats 2015 Des colzas moins présents = plus robustes Insectes / niveau de tolérance Adventices / réduction de la pression

Bilan DEPHY 10-52 en 2015 Protection phyto NON économe PEU économe Ref 100% = 5,2-30% PZO PZO groupe = 4,55 ECONOME TRES économe Résultat groupe atteint = 3,19 en 2015 Moyenne IFT total 2010-2015 = 3,45 Risque Bio agresseurs

Economes et rentables? Résultats du groupe : IFT et MB 2015 MB médiane = 802 MB 1 er quartile = 878 NON économe PEU économe ECONOME TRES économe -30% = 3,64-50% = 2,6 SCEP 2

Système de Culture EARL DE COSDON EARL DE COSDON : une rotation diversifiée en clé de voûte de la gestion des adventices

EARL DE COSDON Campagne 2015 Résultats individuels IFT moyen 2010 à 2015 = 4,00 IFT herbi moyen 2010 à 2015 = 0,93 IFT hors herbi moyen 2010 à 2015 = 3,07 Référence région IFT total = 5,2 IFT herbi = 1,7 IFT hors herbi = 3,5 IFT moyen du groupe 2010-2015 = 3,45 (66% de la référence) Evolution pluriannuelle Séminaire IFT DEPHY et MB Grand Est 02 février 2017 - Laxou

Anticiper la rotation pour réduire le risque «adventices» gestion de l enherbement en amont Eviter la multiplication d une adventice Eviter le recours systématique à la chimie (prévention des résistances)

Diversifier Combiner Pas de recette Donner cohérence à l ensemble des leviers 2002 : anticipation de la rotation 2011 : anticipation des modes d implantation, couverts et produits organiques!

Chercher à revoir ses niveaux de tolérance SANS RISQUE «Chanvre» l an prochain Atlantis, Attribut, Droid, Octogon, Quasar, Archipel, Kalenkoa, Abak, Othello,??? Je les aurai Je ne vais faire jusqu au dernier! DEPHY Grand Est que Séminaire 02 février - Laxou! les2017 bordures

Quand la diversité passe de l échelle de la rotation à celle de la culture Cultures associées Bouquets variétaux

S imposer une discipline de travail Etre précis

Système de Culture EARL DU VAL CHARMOY EARL DU VAL CHARMOY : une rotation diversifiée en clé de voûte de la multiperformance

EARL DU VAL CHARMOY Campagne 2015 Résultats individuels IFT moyen 2010 à 2015 = 3,52 IFT herbi moyen 2010 à 2015 = 1,57 IFT hors herbi moyen 2010 à 2015 = 1,95 Référence région IFT total = 5,2 IFT herbi = 1,7 IFT hors herbi = 3,5 Evolution pluriannuelle IFT et MB

Dilution des risques économiques (aléas climat & prix) - impasses techniques - Accès & développement des leviers agro Colza Blé Tournesol ou ois d hiver Blé OH + chanvre en 2017 Etalement du travail Exposition agri & environnement aux produits phyto

Projet collectif 2020 «Maîtriser sa gestion des risques agronomiques en mettant en œuvre des stratégies d exploitations améliorant la robustesse des systèmes de cultures.» Au-delà de la rotation et du SdC : Le système d exploitation

Les plantes de service, un outil dans la lutte contre les ravageurs Emeline NOTTE IR Horticulture

Définition Une plante de service est une espèce cultivée dans la même parcelle que la culture de rente et qui peut rendre différents services tels que la protection contre les maladies ou ravageurs, un meilleur usage des ressources organiques ou minérales, etc (définition INRA)

En Horticulture Plantes de service Indicatrice Piège Réservoir Hypersensible au ravageur Plus attractive pour le ravageur Attractive pour l auxiliaire «Lanceur d alerte» Limite la population de ravageur sur la culture Maintient les auxiliaires à proximité

Les plantes réservoirs = Plantes relais Permettent le maintien des auxiliaires dont la forme adulte est floricole. Ajoutent de la biodiversité dans la culture

Les plantes réservoirs Exemple d auxiliaire maintenu: la syrphe

Les plantes réservoirs Exemple d auxiliaire maintenu: la chrysope Source: ASTREDHOR SCRADH

Les plantes réservoirs Anémophiles Non allergisantes Floraison couvrant toute la période «à risque» de la culture A installer tous les 8m environ

Les plantes réservoirs Favorisent les auxiliaires indigènes: gardemanger, surfaces traitées plus faibles. Réduction des coûts de la Protection Biologique Intégrée: moins d auxiliaires lâchés. Réduction des traitements chimiques puisque la culture s autogère. Ils n interviendraient qu en rattrapage.

Les plantes pièges A installer tous les 4 m environ sous abris.

Les plantes pièges Exemple de l introduction de melons dans une culture d hibiscus (AREXHOR PL 2013)

Les plantes pièges Utilisées dans le cadre du réseau DEPHY EXPE Hortipot en particulier sur poinsettia.

DEPHY EXPE Ravageur majeur en poinsettia: l aleurode Responsable de perte qualité esthétique, développement de fumagine, transmission de virus Intérêt de la plante de service: piégeage des aleurodes et en particulier Bemisia tabaci

DEPHY EXPE

DEPHY EXPE Une fois installée, suivre la plante piège: - Effeuiller les parties infestées (pontes) - Apporter localement sur la plante des auxiliaires (réduction du coût de la PBI) - Retirer les plantes de service pour les traiter chimiquement en dehors de la serre: maintien des population d auxiliaires de la serre on ne traite que 0,3% de la surface totale de la culture!

DEPHY EXPE Coût de la méthode (main d œuvre + achats) La plante de service: environ 0,1 /m 2 En gestion par effeuillage: + 0,03 /m 2 En gestion par lutte biologique: + 0,09 /m 2 En gestion par lutte chimique: + 0,07 /m 2 Mise en place aussi en entreprise avec des antécédents de problématique Bemisia.

Sociologiquement Accepter de laisser un peu de place à d autres plantes dans une culture. Raisonner en mettant des plantes de service, c est aussi agir! (prévention naturelle et surveillance). Il faut intégrer les plantes de service dans l itinéraire cultural à part entière et ne pas les oublier (foyer).

Ecologiquement Retour de la biodiversité. Réduction de la monoculture. Utilisation d interactions naturelles au profit des cultures.

Economiquement Les plantes de service identifiées sont «communes» et peu onéreuses. Peu voire pas d entretien à réaliser (plantes réservoirs)

Merci de votre attention

Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture et le ministère chargé de l environnement, avec l appui financier de l Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto