Chiffres-clefs et faits marquants

Documents pareils
Introduction au droit La responsabilité professionnelle

CHAPITRE 6 PROTECTION STATUTAIRE ET ASSURANCE GROUPE RESPONSABILITE CIVILE PROFESSIONNELLE

CONSIDÉRATIONS SUR LA MISE EN ŒUVRE DES DÉCISIONS DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE

Titre I Des fautes de Gestion

Proposition de réforme structurelle des chambres de recours de l OEB. Le Président de l'office européen des brevets RÉSUMÉ

Circulaire de la DACG n CRIM 08-01/G1 du 3 janvier 2008 relative au secret de la défense nationale NOR : JUSD C

Les responsabilités à l hôpital

Introduction. Une infraction est un comportement interdit par la loi pénale et sanctionné d une peine prévue par celle-ci. (1)

DISPOSITIF FEMMES EN TRES GRAND DANGER BILAN D UNE ANNÉE D EXPÉRIMENTATION

Rappel chronologique. Projet de loi présenté au Conseil des ministres du 26 juin Loi votée les 20 et 21 février 2014.

Guide des contrôles périodiques

Conférence des Cours constitutionnelles européennes XIIème Congrès

BULLETIN OFFICIEL DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE

Tribunal des Conflits n 3776 Conflit sur renvoi du tribunal administratif de Montpellier

Guide des bonnes pratiques. Les différentes manières dont on saisit la justice pénale

Commentaire. Décision n /178 QPC du 29 septembre 2011 M. Michael C. et autre

FORMATION INITIALE - STAGE AVOCAT -

RECUEIL DE LEGISLATION. S o m m a i r e RÉFORMES DANS LA FONCTION PUBLIQUE

) Découvrez les métiers de la Justice. Informez-vous sur

R. L. R. Rapport général sur la déontologie des avocats et des magistrats en France

Commande publique. 1. Une question délicate : la détermination du champ d application de l article 2.I. de la loi «MURCEF»

EXERCICE DU DROIT D ACCES AU FICHIER DES COMPTES BANCAIRES ET ASSIMILES (FICOBA)

Groupe de travail. Renforcer la confiance mutuelle RAPPORT

Document technique Outil d évaluation des risques et orientation

REPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

BULLETIN OFFICIEL DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE

LA DEONTOLOGIE FRANCAISE DU CONFLIT D INTERET

Responsabilité pénale de l association

G uide M éthodologique

Ministère de la Justice Paris, le 23 novembre 2004 LE GARDE DES SCEAUX, MINISTRE DE LA JUSTICE

R E C R U T E M E N T S D E M A G I S T R A T S C O N C O U R S C O M P L E M E N T A I R E S

REFERENTIEL PROFESSIONNEL DES ASSISTANTS DE SERVICE SOCIAL

Nomination et renouvellement de MCF et PR associé à temps plein

I. - LES FAITS NÉCESSITANT LA MISE EN ŒUVRE DE LA PROCÉDURE SPÉCIFIQUE D URGENCE A.

Nouvelle réforme du droit des entreprises en difficulté. 1 er juillet 2014

DIVORCE l intérêt du consentement amiable

Les Cahiers du Conseil constitutionnel Cahier n 24

L ORDONNANCE DU 2 FEVRIER Exposé des motifs

PROMOUVOIR «LE DIALOGUE INTERNE EN TANT QUE FACTEUR D AMÉLIORATION»

Paris, le 14 novembre Circulaire Date d application : 1 er janvier 2007

BULLETIN OFFICIEL DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE n 102 (1 er avril au 30 juin 2006)

Quel cadre juridique pour les mesures d investigation informatique?

20 SEPTEMBRE. juin 2010

Décrets, arrêtés, circulaires

L huissier de justice

CHARTE BNP Paribas Personal Finance DU TRAITEMENT AMIABLE DES RECLAMATIONS

Consultation publique PARL OMPI EXPERTS PRESENTATION ET ETAT D AVANCEMENT DU PROJET PARL OMPI EXPERTS

CODE PROFESSIONNEL. déontologie. Code de déontologie sur les bases de données comportementales

Loi modifiant la Loi sur l assurance automobile

L appelant a été poursuivi devant la Chambre exécutive pour les griefs suivants :

Responsabilité professionnelle des Infirmiers

LA COUR DES COMPTES a rendu l arrêt suivant :

CODE DE CONDUITE DES AGENTS IMMOBILIERS CHARTE DE DÉONTOLOGIE

PROTOCOLE. Entre le Barreau de Paris, le Tribunal de Commerce et le Greffe. Le Barreau de Paris, représenté par son Bâtonnier en exercice,

Loi N 1/018 du 19 décembre 2002 portant ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE AINSI QUE LA PROCEDURE APPLICABLE DEVANT ELLE

Sandra. «Un huissier de justice, c est un chef d entreprise» Huissière de justice (Actihuis) INFO PLUS A CONSULTER

BULLETIN OFFICIEL DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE

Le fonctionnement du CHSCT

Version consolidée AUTORITÉ DE CONTRÔLE PRUDENTIEL Règlement intérieur du Collège. Chapitre 1 er Composition des formations

Les présentes sont la traduction d un document en langue anglaise réalisée uniquement pour votre convenance. Le texte de l original en langue

Les obstacles : Solutions envisageables :

Les textes en matière de santé et de sécurité au travail

Mmes, MM les Directeurs du RSI Mmes, MM les agents comptables du RSI Mmes, MM les responsables des organismes conventionnés du RSI

Parmi les multiples interrogations soulevées par

SAM/TES Samenwerken voor een meer rechtvaardige maatschappij Travailler ensemble pour une société plus juste

Présentation des guides d audit et du processus d audit d un réseau académique de formation continue

Institutions L'organisation de la Justice

La Faculté de Droit Virtuelle est la plate-forme pédagogique de la Faculté de Droit de Lyon

LOI N 04/002 DU 15 MARS 2004 PORTANT ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DES PARTIS POLITIQUES

Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice

Formation continue obligatoire

DIRECTION GENERALE - SIEGE SOCIAL DOCUMENT UNIQUE DE DELEGATION

RAPPORT SUR LES REFLEXIONS DU GROUPE DE TRAVAIL SUR LA COPARENTALITE. «Comment assurer le respect de la coparentalité entre parents séparés»

Leçon n 3 : La justice garante du respect du droit

Bulletin d information statistique

REGLEMENT INTERIEUR. Adop tés lor s de l As se mblée Généra le E xt raord inair e de la LNV du 2 n ovembre 201 2

Avant-projet de loi modifiant

Note de synthèse sur les professions d administrateur judiciaire et mandataire judiciaire

Chapitre 3 Le modèle genevois d organisation du travail de maturité

La référence pour maîtriser votre risque. Guide de référence. de la cotation

La Justice et vous. Les acteurs de la Justice. Les institutions. S informer. Justice pratique. Vous êtes victime. Ministère de la Justice

RÈGLEMENT GÉNÉRAL A.R.E.F.I.S

LOI N DU 7 MARS 1961 déterminant la nationalité sénégalaise, modifiée

TITRE V : ORGANISMES DE PLACEMENT COLLECTIF

FICHE D IMPACT PROJET DE TEXTE REGLEMENTAIRE

Règlement intérieur. de la Commission de surveillance

La justice civile sonne le glas de l aventure des fichiers volés HSBC

DESCRIPTION DU POUVOIR JUDICIAIRE

La mission de «tiers de confiance» a été instaurée par l article 68 de la loi du 29 décembre 2010 de finances rectificative pour 2010.

COUPABLE D ETRE IRRESPONSABLE A propos de la réforme des procédures de déclaration d irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental

LOI du 21 novembre sur la Cour des comptes LE GRAND CONSEIL DU CANTON DE VAUD

R E P U B L I Q U E F R A N C A I S E

Commissaires aux comptes et surveillance prudentielle des établissements du secteur bancaire et financier

Législation et droit d'un administrateur réseaux

Société PACIFICA / SociétéNationale des Chemins de fer Français. Conclusions du Commissaire du Gouvernement.

15 ACTIONS POUR LA JUSTICE DU QUOTIDIEN

DECISION DCC DU 26 MAI 2015

LIVRET GRAND PRIX (MARCHE DES PARTICULIERS) CONDITIONS GENERALES

Décrets, arrêtés, circulaires

PROTOCOLE DE LA COUR DE JUSTICE DE L UNION AFRICAINE

Transcription:

Chiffres-clefs et faits marquants RAPPORT D ACTIVITE 2016

L année 2016 en chiffres NOMINATIONS PLAINTES DES JUSTICIABLES MISSIONS D INFORMATION COOPERATION INTERNATIONALE 2243 avis rendus sur proposition du garde des Sceaux 73 propositions de nominations 219 Auditions 859 observations examinées 12 recommandations 7 signalements 250 requêtes enregistrées 252 décisions rendues par les commissions d admission des requêtes 177 requêtes déclarées manifestement irrecevables 68 requêtes déclarées manifestement infondées 7 plaintes déclarées recevables 11 cours d appel visitées 41 tribunaux de grande instance 71 entretiens individuels 14 réunions du Réseau européen des conseils de justice 5 réceptions de délégations étrangères 1 colloque international

Les faits marquants Une année de réformes et de questionnements 2016 a été marquée par un mouvement conséquent de réformes intéressant l institution judiciaire. La loi organique n 2016-1090 du 8 août 2016 a notamment révisé le statut des magistrats, en renforçant leurs obligations déontologiques par de nouvelles règles sur les conflits d intérêts, en élargissant les modalités de leur recrutement, en créant de nouvelles fonctions au sein du corps judiciaire et en améliorant les garanties attachées à la procédure disciplinaire. Le Conseil supérieur de la magistrature a suivi avec attention ces évolutions qu il sera, pour certaines, chargé de mettre en œuvre ou de contrôler. Dans un contexte marqué par l échec de la réforme constitutionnelle qui visait à renforcer l indépendance du parquet, ainsi que par des prises de positions publiques mettant en cause l institution judiciaire, il s est interrogé sur l indépendance de la justice, la place reconnue à celle-ci dans le paysage institutionnel français, ainsi que sur le malaise croissant ressenti au sein des juridictions et la problématique ancienne, mais désormais au cœur du débat sur l efficacité et légitimité de l action de l État des moyens de la justice. Le rapport d activité se fait l écho de ces questionnements. (cf. Rapport, pp. 17 et sq.) La mobilité croissante du corps judiciaire Sur le terrain de la nomination des magistrats, l année 2016 a confirmé le phénomène, déjà observé en 2015, de mobilité croissante du corps judiciaire. Les deux formations du Conseil émettent des avis sur les propositions de nominations de magistrats que lui communique le garde des Sceaux. Elles exercent, ce faisant, un contrôle destiné à garantir le respect de l indépendance des juges et des procureurs dans leur processus de nomination. La formation compétente à l égard des magistrats du siège formule, en outre, des propositions pour la nomination des magistrats du siège de la Cour de cassation, ainsi que pour celle des premiers présidents de cour d appel et des présidents des tribunaux de grande instance. En douze mois, le Conseil s est ainsi prononcé sur quelques 2316 propositions de nominations du garde des Sceaux. Il a examiné 859 observations formulées par des magistrats qui, quoique souhaitant changer de poste, n ont pas obtenu satisfaction. La formation compétente à l égard des magistrats du siège a en outre émis 73 propositions de nominations relevant de son pouvoir propre. Le Conseil s est attaché, dans cette activité, à concilier toujours l exigence d une célérité dans le traitement des dossiers et un impératif de qualité dans l exercice de son pouvoir d avis et de proposition. La hausse tendancielle de l activité de nomination observée au cours des dernières années constitue un motif d interrogation pour les membres du Conseil qui proposent, dans le rapport d activité pour l année 2016, une première mise en perspective statistique ainsi que des libres réflexions sur ce phénomène de mobilité, avant une étude plus approfondie à paraître. (cf. Rapport, pp. 29 et sq.)

La déontologie au cœur de l action du Conseil L année 2016 a vue l entrée en fonction du service d aide et de veille déontologique du Conseil (SAVD). Composé de trois personnalités choisies parmi ses anciens membres, à raison de leur connaissance de la déontologie et de leur expérience en la matière, ce service est chargé d offrir une aide concrète aux magistrats pour toute question d ordre déontologique les concernant personnellement. L aide est dispensée sous la forme d entretiens téléphoniques permettant aux intéressés de bénéficier d informations rapides et adaptées. Les premiers mois d exercice ont montré combien cette initiative répondait à un véritable besoin : entre le 1 er juin et le 31 décembre 2016, le service a été rendu destinataire de quelques 30 saisines de magistrats, représentant un panel très large de profils, de situations et d interrogations. (cf. Rapport, p. 101) Le Conseil a concurremment engagé des travaux visant à la révision du Recueil des obligations déontologiques des magistrats. Publié pour la première fois en 2010, ce référentiel est apparu, à l usage, mériter une actualisation afin de prendre en considération des évolutions telles que l utilisation croissante des technologies de l information et de la communication. Des réformes sont en outre intervenues, qui ne sont pas sans incidence sur la déontologie des magistrats, comme celles touchant au statut du parquet ou à l introduction de la notion de conflit d intérêts. Les orientations retenues en l état conduisent à envisager de scinder le Recueil en deux parties, la première exposant les valeurs des magistrats, la seconde offrant des illustrations concrètes classées par chapitre thématiques. La mandature actuelle souhaite conduire cette révision d ici le terme de son mandat en 2018. (cf. Rapport, p. 104) La discipline des juges et des procureurs Le nombre de procédures disciplinaires dont le Conseil a été saisi est demeuré stable : 6 saisines sont intervenues, dont 4 relevaient de la formation compétente à l égard des magistrats du siège (une, sur plainte d un justiciable), et 2 de celles compétente à l égard des magistrats du parquet. Le Conseil a rendu 6 décisions au fond. Les manquements sanctionnés concernent notamment des atteintes aux devoirs de loyauté, de délicatesse et d impartialité mais aussi au devoir de probité. Les sanctions prononcées vont du déplacement d office à la mise à la retraite d office. (cf. Rapport, pp. 91 et sq.) Concernant les plaintes des justiciables, le nombre de requêtes déclarées recevables a légèrement diminué (- 2% par rapport à 2015). Cette année encore, une seule d entre elles a fait l objet d un renvoi devant le Conseil de discipline. Ce constat récurrent a déterminé les membres du Conseil à mener une réflexion sur le fonctionnement même du mécanisme de dépôt de plaintes face à l absence de réel pouvoir d investigation des commissions. Les membres du Conseil se sont accordés pour donner compétence aux présidents des commissions pour adresser des courriers de demande de pièces complémentaires aux requérants. Par ailleurs, les décisions motivées de rejet des plaintes, visent souvent à adresser des avertissements déontologiques au magistrat mis en cause, bien que les faits dénoncés ne soient pas en tant que tels susceptibles de recevoir une qualification disciplinaire. Il semblait dès lors légitime que les autorités hiérarchiques aient connaissance de ces motifs pour assurer leur mission de veille déontologique. Aussi, ces décisions sont-elles désormais systématiquement envoyées au ministre de la justice et aux chefs de cour. (cf. Rapport, pp. 81 et sq.)

Un Conseil ouvert sur le monde Le Conseil s est fortement mobilisé dans le développement d actions de coopération internationale. Outre la réception de nombreuses délégations étrangères, il s est impliqué au sein du Réseau Européen des Conseils de Justice (RECJ) qui a notamment engagé des travaux sur la composition des conseils, le financement de l institution judiciaire et la qualité de la justice. Le RECJ a en outre décidé de suspendre de son statut d observateur le Haut Conseil des juges et procureurs de Turquie à la suite des très nombreuses décisions disciplinaires et mesures d incarcération prises contre des magistrats sans réel motif. Le CSM a, de son côté, réagi au sort réservé à de nombreux magistrats en Turquie en publiant un communiqué de presse où il exprimait sa vive inquiétude sur le respect de l État de droit. Il s est en outre fortement impliqué au sein du Réseau francophone des Conseils de la magistrature judiciaire dont il a pris la présidence en novembre. L assemblée générale annuelle des 7 et 8 avril 2016 s est déroulée à Paris, qui a permis de dégager des valeurs communes permettant de dessiner les contours d un «modèle» de Conseil de justice. (cf. Rapport, pp. 111 et sq.) Le Conseil a eu à cœur de développer encore davantage sa communication à l égard des professionnels de justice comme du grand public, pour une meilleure compréhension par tous de ses actions. 2016 a ainsi été marquée par la refonte des sites Internet et Intranet du Conseil. Le Conseil a en outre initié un cycle de grands entretiens avec de hautes personnalités intéressées par les problématiques judiciaires. (cf. Rapport, pp. 118 et sq.)