Les Toxorhynchites Theobald de Madagascar (Diptera: Culicidae)

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Annales de la Société entomologique de France (N.S.) International Journal of Entomology ISSN: 0037-9271 (Print) 2168-6351 (Online) Journal homepage: http://www.tandfonline.com/loi/tase20 Les Toxorhynchites Theobald de Madagascar (Diptera: Culicidae) Henrique Ribeiro To cite this article: Henrique Ribeiro (2004) Les Toxorhynchites Theobald de Madagascar (Diptera: Culicidae), Annales de la Société entomologique de France (N.S.), 40:3-4, 243-257, DOI: 10.1080/00379271.2004.10697423 To link to this article: https://doi.org/10.1080/00379271.2004.10697423 Published online: 31 May 2013. Submit your article to this journal Article views: 40 View related articles Citing articles: 2 View citing articles Full Terms & Conditions of access and use can be found at http://www.tandfonline.com/action/journalinformation?journalcode=tase20 Download by: [46.3.192.77] Date: 13 December 2017, At: 04:41

Ann. Soc. entomol. Fr. (n.s.), 2004, 40 (3-4) : 243-257. ARTICLE Les Toxorhynchites Theobald de Madagascar (Diptera : Culicidae) Henrique RIBEIRO Unidade de Parasitologia e Microbiologia Médicas Instituto de Higiene e Medicina Tropical, Universidade Nova de Lisboa R. da Junqueira, 96, 1349-008 Lisboa, Portugal Résumé L analyse taxonomique de quelques dizaines d adultes de Toxorhynchites provenant de Madagascar et appartenant à la collection de l IRD (Centre de Montpellier), a montré que tous les spécimens faisaient partie du sous-genre Afrorhynchus Ribeiro, 1991 qui domine sur le continent africain. Ces Toxorhynchites de Madagascar présentent aussi les caractères du nouveau groupe Pauliani que nous décrivons. Ils constituent un ensemble d espèces jumelles dont la morphologie externe est très homogène. En utilisant quelques nouveaux caractères présents sur les genitalia mâles ainsi que des diagrammes de dispersion, nous avons mis en évidence cinq espèces nouvelles qui viennent s ajouter à Tx. (Afr.) pauliani (Doucet, 1951). Il s agit de : Tx.(Afr.) madagascarensis n. sp., Tx.(Afr.) brunhesi n. sp., Tx.(Afr.) grjebinei n. sp., Tx. (Afr.) fontenillei n. sp. et Tx. (Afr.) lemuriae n. sp. Des clés d identification des mâles, des femelles, des larves et des nymphes sont proposées. En conclusion, nous avançons quelques considérations théoriques concernant la systématique et l évolution des Toxorhynchites. Abstract The ToxorhynchitesTheobald of Madagascar (Diptera : Culicidae) The taxonomic analysis of a few dozens of adult Toxorhynchites from Madagascar, in the collection of the IRD, at Montpellier, revealed that all the specimens belonged to the dominant subgenus in the Continent, Afrorhynchus Ribeiro, 1991. These Toxorhynchites showing the characters of the new group Pauliani, here described, form a group of sibling species with exceedingly uniform external morphology. Having defined some new characters, mainly in the male genitalia, and using scatter diagrams, five new species were individualized, to be added to Tx.(Afr.) pauliani (Doucet, 1951) : Tx.(Afr.) madagascarensis n. sp., Tx.(Afr.) brunhesi n. sp., Tx.(Afr.) grjebinei n. sp., Tx (Afr.) fontenillei n. sp. and Tx.(Afr.) lemuriae n. sp. Identification keys of the males, females, larvae and pupae are proposed. Finally, some theoretical considerations on the systematics and evolution of the Toxorhynchites are made. Les Toxorhynchites Theobald 1901 appartiennent à l une des trois sous-familles de Culicidés ou Moustiques, les Toxorhynchitinae ; les deux autres sont les Anophelinae et les Culicinae. Cette sous-famille n est formée que d un seul genre qui a peu retenu l attention des entomologistes médicaux car leurs femelles ne sont pas hématophages. Cependant, la voracité de leurs larves, qui dévorent tous les autres moustiques dans les gîtes larvaires, en a fait un agent de lutte biologique efficace (Steffan & Evenhuis 1981 ; Collins & Blackwell 2000). Ce genre présente aussi un grand intérêt théorique. On doit à Belkin (1962) et à Steffan & Evenhuis (1985) qui ont étudié ce genre dans le Pacifique Sud, les régions E-mail : henribeiro@netcabo.pt Accepté le 26/10/2005. australienne, paléarctique et orientale, les plus importantes contributions du demi-siècle écoulé à la systématique du groupe. Dès le début des années 1990, nous avons entrepris l étude des Toxorhynchites de la Région Afro-tropicale et tout particulièrement la révision du groupe Brevipalpis d Edwards ainsi que la description du sous-genre Afrorhynchus (Ribeiro 1991 ; 1991a ; 1992 ; 1993 ; 2004). À Madagascar, on ne connaissait jusqu à présent qu une espèce endémique : Toxorhynchites pauliani (Doucet 1951). La présente étude est basée sur l examen d une cinquantaine de spécimens appartenant aux collections du Laboratoire de taxinomie des vecteurs de l IRD (Montpellier/France) et de quelques récoltes récentes effectuées pendant des missions de l équipe du Prof. Jacques Brunhes concernant l étude des Uranotaenia malgaches. Ayant eu l opportunité d intégrer une de ces équipes, nous avons réussi à obtenir à Lisbonne 243

H. Ribeiro une douzaine d adultes à partir de larves récoltées en avril 2000. Ces imagos, associés aux exuvies larvaires et nymphales, se sont révélés d une importance décisive. Les spécimens disponibles proviennent presque tous de la forêt côtière du sud-est de Madagascar, depuis Toamasina (Tamatave) jusqu à Taolagnaro (Fort- Dauphin) soit entre les parallèles 18 et 25 S. Malgré la faible superficie de l aire prospectée par nos prédécesseurs et par nous même, cinq espèces nouvelles pour la science ont pu être reconnues venant ainsi s ajouter à Tx. pauliani (Doucet, 1951). Sans doute, beaucoup d espèces de Toxorhynchites seront encore décrites de Madagascar, au fur et à mesure de la prospection de la Grande Île. L observation des adultes a été faite au stéréomicroscope éclairé à la lumière naturelle et aux fibres optiques croisées. Les genitalia et les exuvies larvaires et nymphales ont été examinés au microscope en fond clair et en contraste différentiel à interférence de Nomarsky (DIC), celui-ci étant particulièrement utile pour l étude, à fort grossissement, des caractères des genitalia mâles. La terminologie utilisée, simplifiée au maximum, est celle des travaux précédents sur les Toxorhynchites, cités plus haut. ANALYSE TAXONOMIQUE À notre connaissance, aucun spécimen du sous-genre nominatif, Toxoryhnchites s. str. n a été récolté à Madagascar ; les rares identifications de Tx. brevipalpis Theobald 1901 et de Tx. phytophygus Theobald 1901 se sont en effet révélées erronées. Ainsi, tous les spécimens que nous avons pu examiner appartiennent au sous-genre afro-tropical Afrorhynchus (Ribeiro 1991a). Les adultes de ce sous-genre sont caractérisés par des écailles dorées présentes sur le mésokatépisternum, au moins sur son 1/3 inférieur; des coxae antérieures avec des écailles dorées ; des latérotergites (lobes latéraux du tergite I) pratiquement sans écailles ; des bords latéraux des tergites avec des écailles dorées ; les touffes de soies caudolatérales des tergites sont jaunes, oranges ou rougeâtres mais jamais blanches, brunes ou noires ; les écailles claires des sternites abdominaux sont dorées, non argentées. La femelle présente des palpes maxillaires courts, (environ 0,25 du proboscis) avec deux articles apparents ; leurs antennes sont pileuses, non subplumeuses. Le mâle a les griffes de la patte moyenne subégales et simples, sans denticule basal; ses genitalia présentent un gonostyle élargi au milieu ; les griffes du gonostyle sont mousses et longues (plus de 0,25 la longueur du gonostyle) et insérées à angle droit ; le pont dorsal de l édéage est relativement large, sa limite distale est souvent indistincte ; le paraprocte est apparemment divisé par une bande transversale non sclérotisée. Bien qu appartenant au sous-genre Afrorhynchus, les spécimens malgaches présentent quelques caractères qui les distinguent des Afrorhynchus du continent africain ; ils constituent ainsi un groupe endémique qui peut être défini comme suit. Groupe Pauliani n. group. Adulte. En règle générale, présence d écailles post-spiraculaires ; 1/3 inférieur du mésokatépisternum avec des écailles fortement irisées, aux reflets dorés, violacés, bleu verdâtre et argentés; extrémité inférieure du mésokatépisternum avec tache d écailles argentées ; présence d au plus 2 soies mésokatépisternales ; mésépiméron couvert d écailles argentées ; indice rm 3 à 3,5. Mâle. Quatrième article du palpe maxillaire avec 4 à 20 soies courtes et épineuses, couchées et semi-dressées, disséminées surtout sur la face inférieure. Genitalia mâle. Chaque lobe du tergite IX avec de 11 à 22 soies ; nombre de sensilles trichoidées du gonostyle 6 à 18 ; griffe du gonostyle courte (0,29 à 0,34 du gonostyle) ; pont dorsal de l édéage de 0,13 à 0,26 de la longueur de l édéage. Larve. Tégument foncé ; 7 ou 8 épines orales, la plus extérieure est denticulée sur sa moitié proximale ; soie 1-A insérée bien en avant des soies 2 et 3; bordure de la selle avec un mélange d épines longues et courtes. Nymphe. Tégument foncé, finement strié ; indice de la trompette respiratoire 2,5 à 3,5 ; soies 10 et 11-M insérées sur un même tubercule ; pas de sensille jointe à la soie 12-M ; premier segment abdominal sans soie 9-I ; soie 1 de l ébauche génitale avec 5 à 12 branches ; rapport longueur/largeur de l ébauche génitale mâle compris entre 1,5 à 1,7 ; frange de la palette natatoire réduite, peu nette. Actuellement, le groupe Pauliani comprend, outre Tx. pauliani (Doucet 1951), les espèces Tx. madagascarensis n. sp., Tx. brunhesi n. sp., Tx. grjebinei n. sp., Tx. fontenillei n. sp. et Tx. lemuriae n. sp., décrites plus loin. La morphologie externe de ce groupe s est montrée très homogène avec un chevauchement marqué des caractères et une complète absence de caractères diagnostiques absolus comme cela s observe le plus souvent dans les complexes d espèces jumelles, chez les Diptères en particulier (Mayr 1963 ; Mayr & Ashlock 1991). De plus, l examen des genitalia mâles, reconnu comme indispensable à l étude taxonomique des Toxorhynchites (Steffan & Evenhuis 1985), a aussi mis en évidence une grande uniformité, au moins en ce qui concerne les caractères classiques. L observation minutieuse des 23 mâles disponibles nous a montré que le nombre moyen des soies des deux lobes du tergite IX variait de 12 à 25. Cet important intervalle nous a semblé incompatible avec ce que l on observe dans une espèce et pouvait être provoqué par une hétérogénéité de l échantillon. En effet, chez les 14 espèces et sous-espèces 244

Toxorhynchites de Madagascar Figure 1 Histogramme des moyennes des soies des deux lobes du tergum IX des 22 mâles à determiner. d Afrorhynchus et les 6 espèces et sous-espèces africaines appartenant au sous-genre nominatif, la différence du nombre de soies entre les deux lobes des mâles d une même espèce (matériel type) est de 0 à 2 dans 90 % des cas et de 0 à 3 dans 95 % et n est jamais supérieure à 4 (tabl.1). En partant de ces observations, et en les associant à quelques caractères de la morphologie externe, nous sommes arrivés à la proposition que les 22 genitalia, Tx. pauliani mis à part, appartenaient à 4 espèces jumelles. Chez ces espèces, la plus grande différence entre le nombre moyen de soies des deux lobes du tergite IX des mâles est de 1, 2, 3 et 3,5 (fig. 1). Un examen plus poussé des genitalia mâles appartenant à ces lots plus homogènes nous a alors permis de mettre en évidence d autres caractères à forte valeur taxonomique. Parmi ces caractères, le nombre de sensilles trichoidées du gonostyle s est révélé particulièrement utile. Comme le montre la figure 2, le diagramme de dispersion du nombre moyen de soies sur les lobes du tergite IX vs le nombre moyen de sensilles des gonostyles permet de définir 4 groupes d insectes dont la morphologie externe, malgré toutes les limitations, est clairement cohérente avec ce même groupement. Nous avions donc la confirmation de la présence de 4 espèces jumelles nouvelles pour la science qui se distinguent à partir des caractères des genitalia mâles et qui s ajoutent à Tx. pauliani (Doucet). Se posait alors la question de l identification des 18 femelles de l échantillon. Tableau 1 Nombre de soies des lobes du tergum IX chez 20 espèces et sous-espèces de Toxorhynchites de l Afrique au Sud du Sahara. Espèces et sous-espèces Moyenne des deux lobes Soies à chaque lobe Différence des deux lobes Tx. (Tox.) lewisi Ribeiro 1991 7 7-7 0 Tx. (Tox.) brevipalpis abyssinicus Ribeiro 1991 9 8-10 2 Tx. (Afr.) lutescens Theobald 1901 12 11-13 2 Tx. (Afr.) capelai Ribeiro 1993 12,5 12-13 1 Tx. (Tox.) rickenbachi Ribeiro 1991 13,5 13-14 1 Tx. (Tox.) dundo Ribeiro 1991 15 14-16 2 Tx. (Afr.) zairensis Ribeiro 2004 15 15-15 0 Tx. (Afr.) viridibasis viridibasis (Edwards 1941) 16 14-18 4 Tx. (Afr.) viridibasis voltaicus Ribeiro 2004 16,5 16-17 1 Tx. (Tox.) camaronis Ribeiro 1991 18,5 18-19 1 Tx. (Afr.) nairobiensis (van Someren 1946) 19 18-20 2 Tx. (Afr.) pauliani (Doucet 1951) 22,5 22-23 1 Tx. (Tox.) barbipes (Edwards 1913) 23,5 23-24 1 Tx. (Afr.) helenae Ribeiro, 1992 23,5 23-24 1 Tx. (Afr.) ruwenzori (van Someren 1948) 23,5 22-25 3 Tx. (Afr.) kaimosi (van Someren 1946) 29 28-30 2 Tx. (Afr.) nigeriensis Ribeiro 2004 31,5 31-32 1 Tx. (Afr.) erythrurus (Edwards 1941) 32,5 32-33 1 Tx. (Afr.) wolfsi Ribeiro 2004 33,5 33-34 1 Tx. (Afr.) angolensis Ribeiro 1992 39 38-40 2 245

H. Ribeiro Figure 2 Diagramme de dispersion des moyennes du nombre de soies du tergum IX vs des moyennes du nombre de sensilla gonostylaires des genitalias des 23 mâles du groupe Pauliani. : Tx. pauliani (Doucet); : Tx. grjebinei n. sp. ; : Tx. madagascarensis n. sp.; : Tx. brunhesi n. sp.; : Tx. fontenillei n. sp. Figure 4 Diagramme de dispersion des moyennes du nombre de branches de la soie 10MT vs la soie 4V de 13 exuvies nymphales provenant d élevages individuels, associées aux adultes (4 mâles et 9 femelles) du groupe Pauliani. Symboles comme à la figure 2. L élevage individuel de 13 larves nous ayant permis d obtenir 4 mâles, 9 femelles, 13 exuvies nymphales et 11 exuvies larvaires clairement associés, nous étions en mesure de poursuivre la caractérisation des 4 espèces dont les mâles étaient identifiés. En utilisant pour les nymphes le nombre de branches des soies 10-M et 4-V et pour les larves le nombre de branches des soies 2-P et 1-VIII, nous avons obtenu deux nouveaux diagrammes de dispersion (fig. 3, 4) qui coïncident de façon satisfaisante avec ceux des mâles des trois espèces pour lesquels nous disposions des immatures associés. Le matériel associé nous ayant ainsi permis l identification des femelles, nymphes et larves de 3 des espèces constituant l échantillon, nous sommes en mesure de proposer les clés d identification ci-dessous. Clé d identification des Toxorhynchites Theobald de Madagascar Figure 3 Diagramme de dispersion des moyennes du nombre de branches de la soie 1VIII vs la soie 2P de 11 exuvies larvaires provenant d élevages individuels, associées aux adultes (4 mâles et 7 femelles) du groupe Pauliani. Symboles comme à la figure 2. Adultes Les femelles de Tx. pauliani (Doucet) et de Tx. fontenillei sp. nov. et le mâle de Tx. lemuriae sp. nov. ne sont pas connus. 1. Mâles...................................... 2 Femelles (*).................................. 6 246

Toxorhynchites de Madagascar 2. Moyenne du nombre de soies des lobes du tergum IX de 22 à 25..................................... 3 Moyenne des soies des lobes du tergum IX de 12 à 20.. 4 3. Scutum couvert d écailles vert clair ; fémur moyen jaune, portant une tache brun sombre au 1/3 moyen de la face postérieure (**).................. pauliani (Doucet) Écailles vert clair du scutum restreintes à l aire préscutellaire ; fémur moyen sombre en face dorsal et en moitié distale, sans tache sombre à la face postérieure........................................ fontenillei n. sp. 4. Nombre moyenne des soies des deux lobes du tergite IX compris entre 12,5 et 14,5; nombre moyenne de sensilles trichoidées des deux gonostyles de 6,5 à 10; fémur moyen violacé et doré, sans ligne définie d écailles bleus frontales......................... grjebinei n. sp. Nombre moyenne des soies des deux lobes du tergite IX compris entre 14,5 et 20 ; nombre moyenne de sensilles trichoidées des deux gonostyles de 9 à 18; ligne d écailles bleus du fémur moyen présente ou absente.......... 5 5. Scutum avec des écailles brunâtres à éclat vert métallique ; face antérieure du fémur moyen avec une ligne plus ou moins développée d écailles bleu métallique ; nombre moyen des soies des lobes du tergite IX compris entre 14,5 et 18 ; moyenne des sensilles du gonostyle comprise entre 9 et 13,5..... madagascarensis sp. nov. Scutum avec des écailles brunes, dorées et argentées, sans éclat vert métallique évident ; face antérieur du fémur moyen sans écailles bleues ou avec seulement quelques écailles bleues éparses ; moyenne des soies des lobes du tergite IX égale ou supérieure à 17,5 ; moyenne des sensilles du gonostyle comprise entre 13 et 18........................................ brunhesi sp. nov. 6. Face supérieure du deuxième article des palpes avec des écailles blanchâtres, des écailles sombres seulement à l extrémité distale ; les quatre derniers articles du tarse antérieur sont clairs, légèrement plus foncés au niveau des articulations.................... lemuriae n. sp. Face supérieure des palpes avec des écailles pourpres et dorées ; les deux derniers articles du tarse antérieur, au moins, sombres............................... 7 7. Face antérieure du fémur moyen, en règle générale, avec une ligne nette d écailles bleu métallique....................................... madagascarensis n. sp. Face antérieure du fémur moyen sans ligne d écailles bleues, au plus avec quelques écailles bleues éparses..................................... brunhesi n. sp................................. grjebinei n. sp. Larves Les larves de Tx. pauliani (Doucet), Tx. fontenillei sp. nov. et Tx. lemuriae n. sp. ne sont pas connues. 1. Soie 6VII simple............. madagascarensis n. sp. en partie Soie 6VII avec au moins 8 branches................ 2 (*) À l apparente exception de Tx. lemuriae sp. nov., les femelles ne sont pas identifiables avec assurance. (**) Caractères d après la description originale. 2. Moyenne du nombre de branches des soies 3VIII de 9 à 13........................................ 3 Moyenne du nombre de branches des soies 3VIII compris entre 3 à 9 branches............................ 4 3. Moyenne des branches des soies 3VIII de 9 à 11 ; soie 2P avec 7 ou 8 branches.............. brunhesi n. sp. Moyenne des branches des soies 3VIII 12 ou plus ; soie 2P avec 6 à 9 branches........ madagascarensis n. sp. en partie 4. Soie 1VIII ave 2 ou 3 branches ; soie 2P avec 4 à 7 branches........................ grjebinei n. sp. Soie 1VIII ave 4 ou 5 branches ; soie 2P avec 6 à 9 branches.................. madagascarensis n. sp. en partie Nymphes Les nymphes de Tx. pauliani (Doucet), Tx. fontenillei sp. nov. et Tx. lemuriae n. sp. ne sont pas connues. 1. Soie 4V simple ou bifide....... madagascarensis n. sp. en partie Nombre moyenne des branches des deux soies 4V compris entre 2,5 et 3,5......................... 2 2. Nombre moyenne des branches des deux soies 10MT compris entre 3,5 et 4......... madagascarensis n. sp. en partie Soie 10 MT avec 2 ou 3 branches................. 3 3. Indice de la trompette compris entre 0,31 et 0,34................................... brunhesi n. sp. Indice de la trompette compris entre 0,34 à 0,38................................... grjebinei n. sp. DESCRIPTION DES ESPÈCES Toxorhynchites (Afrorhynchus) pauliani (Doucet 1951) (fig. 5-8) Megarhinus pauliani Doucet 1951, Mem. Inst. Scient. Madagascar, 6 (1) : 107 Tx. pauliani était jusqu à présent la seule espèce de Toxorhynchites décrite de Madagascar, seul l holotype mâle était connu (Doucet 1951). La lame porte-objet sur laquelle figurent les genitalia de l holotype mâle est déposée au Centre IRD de Montpellier. La préparation est en bon état et conforme à la description de Doucet. Le reste du corps de cet exemplaire est perdu. Comme d après l article 72.55.1 du Code international de nomenclature zoologique (ICZN 1999) «une partie d un animal» est admissible comme type porte-nom, la dite préparation microscopique contenant les genitalia mâle devient ainsi le seul spécimen porte-nom par désignation originale actuellement existant de l espèce, c est à dire, l holotype de Tx. pauliani (Doucet). Compte tenu de l importance des caractères des genitalia mâles pour la systématique du groupe Pauliani, nous ajoutons ci-dessous quelques données complé- 247

H. Ribeiro Figures 5-8 Toxorhynchites (Afr.) pauliani (Doucet), genitalia mâle, holotype. 5, Gonostyle et griffe gonostylaire. 6, édéage, paramères et pièces basales. 7, paraprocte. 8, lobes du tergum IX. mentaires peu visibles sur le dessin original. Longueur du gonocoxite 0,780 mm ; longueur du gonostyle 0,860 mm ; longueur de la griffe du gonostyle 0,275 mm, soit 0,32 du gonostyle; longueur de l édéage 0,455 mm. Tergite IX avec 22/23 soies sur les lobes. Gonostyle avec 16/18 sensilles trichoidées. Édéage avec des denticules minuscules à l extrémité et un pont dorsal relativement étroit, environ 0,13 la longueur de l édéage. Paraproctes avec 3/3 soies cercales subapicales sur sa partie distale. Au cours du présent travail, l espèce est décrite avec les caractères observables sur les genitalia mais aussi avec les caractères pris dans la description originale de Doucet. occiput avec une petite tache d écailles violettes fourchues dressées; bordure oculaire très mince, aux reflets violacés. Palpe maxillaire dont la face supérieure du premier et du second article est très sombre, présence d un mélange d écailles pourpres et bleu foncé ; base et 1/3 distal des troisième et quatrième articles sont ornementés de la même façon. Reste de la face supérieure des palpes, ainsi que la majeure partie de la face inférieure et des côtés, revêtus d écailles dorées à forts reflets violacés. Articulations revêtues d écailles pourpres. Cinquième article pourpre foncé sur les 5/6 distaux et violet clair à la base. Quatrième article portant 15 à 20 soies courtes et spiniformes, couchées ou semidressées, éparses sur la face inférieure. Antenne à pédicelle brun foncé, nu, revêtu d une pruinosité grisâtre ; flagellomère 1 avec une touffe d écailles aux éclats bleus, pourpres et dorés ; chaque flagellomère portant quelques dizaines de soies longues. Clypeus brun foncé, sans écailles. Thorax. Tégument brun foncé. Scutum, scutellum et aire préscutellaire couverts d écailles aplaties brunes qui deviennent bleues verdâtres à éclat métallique sous une lumière incidente. Antépronotum aux écailles bleu métallique vif en vue dorsale, violet pâle en vue ventrale. Postpronotum doré, aux reflets violets. Proépisternum et mésépiméron couverts d écailles argentées ; mésokatépisternum également avec des écailles argentées sur les Toxorhynchites (Afrorhynchus) madagascarensis n. sp. (fig. 9-12) Holotype mâle Corps relativement sombre, aux reflets violacés et bleu verdâtre. Longueur de l aile environ 6 mm. Tête. Vertex couvert d écailles aplaties à éclat doré et violacé métallique, il est bordé en avant par des écailles bleu foncées ; Figures 9-12 Toxorhynchites (Afr.) madagascarensis n. sp., genitalia mâle. 9, paraprocte, paratype. 10, gonostyle et griffe gonostylaire, paratype. 11, édéage, paramères et pièce basale, paratype. 12, lobes du tergum IX, holotype. 248

Toxorhynchites de Madagascar 2/3 supérieurs ainsi qu à l extrémité inférieure, cette petite tache d écailles argentées surmontée d écailles dorées à l éclat violet et irisé. Présence d une tache d écailles analogues au niveau de la bosse pré-alaire. Aire postspiraculaire ornée d écailles brunes semi-dressées présentant des reflets métalliques irisés sous une lumière incidente. Écailles métépisternales absentes. Soies mésokatépisternales absentes ; 1 forte soie mésépimérale inférieure présente. Soies thoraciques dorées et violacées. Mésoposnotum brun foncé, nu. Pattes. Coxa antérieure et trochanters aux écailles dorées violettes, coxas moyenne et postérieure aux écailles argentées, seulement quelques écailles dorées à l extrémité inférieure. Fémurs plutôt pourpres, aux écailles dorées violacées vers la base et à la face inférieure; fémur moyen élargi, avec une ligne nette d écailles bleu métallique le long du bord supérieur de la face antérieure, quelques unes de ces écailles également présentes sur le tibia moyen. Tibias pourpre sombre ; tibia postérieur avec un anneau violet clair complet au 2/3 de sa longueur. Fémurs et tibias avec des rangées de soies courtes et fortes, dressées. Premiers articles des tarses antérieur et moyen avec des écailles claires à la base et sur la face inférieure, le reste des tarses est pourpre foncé; premier article du tarse postérieur avec un anneau clair complet subbasal ; deuxième article clair à la base ; troisième article clair sur les 3/4-4/5 proximaux, le reste du tarse pourpre foncé. Griffes du tarse antérieur inégales, l une très développée et denticulée à la base, l autre petite et simple ; griffes des tarses moyen et postérieur subégales, simples et petites. Taches des genoux très réduites. Aile. Nervures couvertes d écailles sombres, aux reflets verdâtres métalliques ; indice rm : environ 3,5, la portion transversale de rm atteignant M 1+2 au delà de M 3+4. Membrane alaire fortement iridescente. Haltère à pédicelle jaune ; capitellum brun, avec des écailles dorées. Abdomen. Latérotergite brun clair, avec quelques soies minces dorées, apparemment sans écailles. Tergite I avec surtout des écailles bleues verdâtres au milieu et en avant, des écailles pourpres sombres en arrière et vers les côtés ; tergite II aux écailles bleues verdâtres en avant, mélangées à des écailles pourpres aux 2/3 distaux; tergite III pourpre, avec des écailles bleues verdâtres disséminées, surtout en avant ; tergites IV à VII pourpres par dessus ; bords latéraux des tergites pourpres aux reflets métalliques violets et bleuâtres. Touffes de soies caudolatérales des tergites VI à VIII, bien développées, de couleur orange rougeâtre. Sternites dorés à éclat violet métallique, sans taches sombres définies. Genitalia (fig. 9-12) : Longueur du gonocoxite 0,800 mm ; longueur du gonostyle 0,828 mm; longueur de la griffe du gonostyle 0,275 mm, soit 0,33 de la longueur du gonostyle ; longueur de l édéage 0,397 mm. Tergite IX : marge distale présentant un sinus bien marqué; espace entre les lobes très étroit; lobes proéminents, arrondis, avec 17/19 soies. Gonostyle avec 9/9 sensilles trichoidées. Griffe du gonostyle longue, à extrémité mousse. Édéage avec des denticules minuscules à l extrémité ; pont dorsal à limite distale indistincte, apparemment 0,20 de la longueur de l édéage. Paraprocte avec 3 soies cercales sur la portion distale ; bande transversale non sclérotisée. Femelle Grâce aux résultats obtenus sur le diagramme de dispersion des larves et des nymphes obtenues d élevage, nous avons pu identifier six femelles de Tx. madagascarensis n. sp. Elles sont semblables à l holotype mâle, si ce n est les caractères sexuels secondaires. Malgré le polymorphisme marqué, toutes les femelles présentent des caractères communs : palpes maxillaires pourpre foncé aux reflets violacés et dorés en partie supérieure ; écailles à éclat vert métallique abondants sur le scutum, l aire préscutellaire et le scutellum ; en règle générale, une ligne d écailles bleues plus ou moins définie sur la face antérieure du fémur moyen ainsi que des écailles bleu métallique sur l antépronotum ; deuxième article du tarse antérieur clair; deuxième article du tarse moyen très variable, troisième article sombre ; deuxième article du tarse postérieur sombre, troisième article clair sur les 1/2-2/3 proximaux. Série type Holotype. Mâle piqué portant les étiquettes suivantes : «Madagascar, Fort Dauphin, ex larva, Ravenala sp., IV. 2000», «Tx. (Afr.) madagascarensis n. sp., mâle, H. Ribeiro coll. et dét.»; «Holotype». Genitalia et exuvies larvaire et nymphale montés sur lame par l auteur, avec les mêmes informations. Paratypes : 9 mâles et 6 femelles piqués, 7 exuvies nymphales et 6 exuvies larvaires associées, avec l indication «Paratype». Dépôt des types L holotype, 8 mâles, 5 femelles plus 6 exuvies nymphales et 5 exuvies larvaires paratypes seront conservés dans la collection du Laboratoire de Taxonomie des Vecteurs, IRD (ex-orstom), à Montpellier, France. Un mâle et une femelle paratypes avec les exuvies larvaires et nymphales correspondantes seront conservés dans la collection de l Unidade de Entomologia Médica de l Instituto de Higiene e Medicina Tropical, Universidade Nova de Lisboa, Portugal. Étymologie L épithète spécifique est dérivé de Madagascar, le pays d origine de la série type. Diagnose Tx. madagascarensis n. sp. présente tous les caractères du sous-genre afro-tropical Afrorhynchus et du groupe Pauliani, endémique de Madagascar. Les mâles de Tx. madagascarensis n. sp. se distinguent des mâles des autres espèces du groupe essentiellement par le nombre modéré de soies sur les lobes du tergite IX (moyenne des deux lobes 14,5 à 18,5) et de sensilles trichoidées du gonostyle (moyenne des deux gonostyles 9 à 13,5). Ils se distinguent aussi par la présence d abondantes écailles d un vert métallique sur les genitalia, sur le scutum, sur l aire préscutellaire et le scutellum ainsi que par la présence d une ligne plus ou moins nette d écailles bleues sur la face antérieure du fémur moyen et d une tache d écailles bleues sur l antépronotum. L examen des exuvies larvaires et nymphales associées se révèle par ailleurs très utile à l identification, même incontournable en ce qui concerne les femelles. En effet, à exception de Tx. lemuriae n. sp., les femelles du groupe Pauliani ne peuvent être identifiées avec certitude en se fondant sur la seule morphologie externe. 249

H. Ribeiro Toxorhynchites (Afrorhynchus) brunhesi n. sp. (fig. 13-16) Holotype mâle Moustique de taille moyenne, coloration générale brun doré et violet à reflets irisés. Longueur de l aile : 6,5 mm. Tête. Vertex couvert d écailles dorées métalliques pâles aux reflets irisés ; présence d une petite tache d écailles fourchues dressées brun jaunâtre sur l occiput ; bordure oculaire dorée, claire et irisée ; présence, entre les yeux, de deux paires de soies frontales dorées ; paire interne plus longue que la paire externe. Proboscis pourpre clair, aux reflets dorés. Palpe maxillaire pourpre et doré ; face supérieure du premier article aux écailles pourpres, des écailles pourpres également sur le 1/3 proximal du deuxième article et sur le 1/3 distal du quatrième article ; cinquième article cassé, base avec une face dorsale pourpre, face inférieure dorée comme tout le reste des palpes ; présence d une demi-douzaine de soies couchées courtes et épineuses disséminées sur la face inférieure du quatrième article. Antenne : pédicelle brun foncé, nu, avec une fine pruinosité blanchâtre ; flagellomère 1 avec une petite touffe d écailles jaunâtres aux reflets violacés et irisés. Clypeus brun, sans écailles. Thorax. Scutum couvert d écailles fusiformes brun clair sans reflets métalliques; présence d écailles aplaties jaune pâle et argentées au-dessus de la base de l aile, sur les bords du scutum et sur l aire préscutellaire. Scutellum avec des écailles aplaties argentées aux éclats bleuâtres et violet pâle. Antépronotum aux écailles violacées en position apicale, des écailles métalliques fortement irisées plus bas. Postpronotum couvert d écailles dorées aux reflets métalliques et fortement irisées. Proépisternum aux écailles argentées. Mésépiméron couvert d écailles argentées. Mésokatépisternum avec des écailles argentées sur les 2/3 supérieurs ainsi qu à l extrémité inférieure, le 1/3 inférieur avec des écailles transparentes aux reflets dorés et irisés ; quelques écailles dorées à la base de la bosse pré-alaire. Une tache d écailles transparentes aux reflets argentés et irisés présente sur l aire postspiraculaire. Mésokatépisternum et mésépiméron avec 1 soie. Soies thoraciques dorées. Mésopostnotum brun clair, brillant. Pattes. Pourpres avec des bandes claires. Coxa antérieur aux écailles argentées et dorées pâles, aux reflets irisés; coxae moyenne et postérieure aux écailles argentées. Soies des coxae dorées. Trochanters jaune pâle. Fémurs pourpres sur les 1/2-3/4 distaux, dorés vers la base et à la partie inférieure ; fémur moyen à peine élargi, sans ligne d écailles bleues; fémur antérieur avec des rangées de soies courtes, dressées, ces soies plus réduites sur les fémurs moyen et postérieur. Tibias pourpres, un anneau clair complet au niveau du 3/5 du tibia postérieur, avec des rangées de soies dressées. Petites taches argentées au niveau des genoux. Tarses antérieur et moyen : premier article sombre à la base et sur les 2/3 distaux, également sombre dans sa partie supérieure, le reste du segment clair ; deuxième article clair, avec des taches sombres distales sur la face supérieure ; troisième article sombre, légèrement clair à la base et sur sa face ventrale ; les deux derniers articles sombres. Tarse postérieur : premier article avec un anneau clair complet au niveau du 1/3 basal ; deuxième article étroitement clair à la base ; troisième article clair jusqu aux 2/3 proximaux; le reste du tarse pourpre. Griffes du tarse antérieur inégales, l une forte avec un denticule basal, l autre est petite et simple ; griffes des tarses moyen et postérieur subégales, petites et simples. Figures 13-16 Toxorhynchites (Afr.) brunhesi n. sp., genitalia mâle, holotype. 13, paraprocte. 14, gonostyle et griffe gonostylaire. 15, édéage, paramères et pièce basale. 16, lobes du tergum IX. Aile. Nervures couvertes d écailles pourpres et d écailles à reflets verdâtres ; indice rm environ 3 ; portion transverse de rm atteignant M 1+2 au niveau de l extrémité de M 3+4 ; membrane alaire irisée. Haltère. Pédicelle jaune clair ; capitellum brun clair aux écailles argentées. Abdomen. Face supérieure à coloration générale pourpre. Latérotergite jaunâtre, présence de fines soies dorées et de quelques écailles irisées. Tergite I pourpre au milieu, avec des écailles métalliques bleu verdâtre et irisées en avant et sur les côtés ; des écailles bleu verdâtre également abondantes sur le segment II, éparses sur le segment III ; le reste de la face supérieure de l abdomen pourpre ; côtés de l abdomen avec des écailles dorées violacées aux reflets irisés. Touffes caudolatérales des segments VI à VIII jaune clair, peu développées. Sternites couverts d écailles dorées brillantes aux reflets fortement irisés. Genitalia (fig. 13 à 16). Longueur du gonocoxite : 0,750 mm; longueur du gonostyle : 0,845 mm ; longueur de la griffe du gonostyle : 0,255 mm, soit 0,30 de la longueur du gonostyle ; longueur de l édéage : 0,455 mm. Tergite IX : marge distale avec un sinus marqué ; espace entre les lobes modéré ; lobes arrondis avec 18/19 soies. Gonostyle élargi au milieu, avec 12/14 sensilles 250

Toxorhynchites de Madagascar trichoidées ; griffe du gonostyle à extrémité mousse. Édéage avec un pont dorsal large, d environ 0,23 de la longueur de l édéage ; apex pratiquement lisse. Paraprocte : partie distale à la bande transversale non sclérotisée avec 3/3 sensilles trichoidées (soies cercales) subapicales. Femelle Les diagrammes de dispersion des larves et nymphes issues des élevages (fig. 3, 4) ont permis l identification de deux des femelles associables à l holotype mâle de Tx. brunhesi n. sp. Ces femelles sont semblables au mâle, elles s en différencient par les caractères sexuels habituels et aussi par la couleur sombre de la face supérieure des palpes maxillaires qui est couverte d écailles pourpres à reflets violacés. Elles se distinguent aussi du mâle par la présence d abondantes écailles vert métallique sur le scutum et le scutellum, celles-ci sont absentes des tergites abdominaux ; sur les pattes, par des bandes claires tarsales plus étendues, en particulier sur le troisième article du tarse antérieur. Série type Holotype mâle piqué, portant les étiquettes suivantes : «Prov. Tamatave, Dist. Moramanga, Cant. Périnet» ; «Analamazaotra, août 1956, Gîte (7) C Kamala, Toxorhynchites viettei Grjebine, Dét. Grjebine 1956»; «Tx. (Afr.) brunhesi n. sp., mâle, H. Ribeiro dét., 2003», «Holotype». Genitalia montés sur lame par l auteur, étiquetée de la même façon que l adulte piqué. Paratypes : 4 mâles et 2 femelles ainsi que les exuvies larvaires et nymphales associées aux femelles. Dépôt des types L holotype et les paratypes (3 mâles et 1 femelle avec l exuvie larvaire et nymphale associées) sont conservés dans la collection du Laboratoire de Taxonomie des vecteurs, IRD, à Montpellier, France. Un mâle et une femelle paratypes, celle-ci avec les exuvies larvaire et nymphale associées, sont conservés à l Unidade de Entomologia Médica de l Institut de Higiene e Medicina Tropical, Universidade Nova de Lisboa, Portugal. Étymologie Cette espèce est dédiée au Prof. Jacques Brunhes, de l IRD, Laboratoire de Taxonomie des Vecteurs, Montpellier, France, qui a tant contribué à l étude des moustiques de Madagascar. Diagnose Tx. brunhesi n. sp. présente tous les caractères du sous-genre afro-tropical Afrorhynchus ainsi que ceux du groupe Pauliani ; cette espèce est endémique de Madagascar. Les mâles de la nouvelle espèce se distinguent essentiellement de ceux des autres espèces du groupe par le nombre relativement élevé de soies sur les lobes du tergite IX (moyenne 17,5 à 19,5) et par celui des sensilles trichoidées des gonostyles (moyenne 13 à 18). Ils s en distinguent encore par l absence d écailles à éclat vert métallique sur le scutum et, en règle générale, par l absence d une ligne nette d écailles bleu métallique sur le fémur moyen. Les femelles ne sont pas séparables avec certitude des femelles des autres espèces du groupe, à l exception de Tx. lemuriae n. sp. comme le montre la clé d identification ci-dessus. Toxorhynchites (Afrorhynchus) grjebinei n. sp. (fig. 17-20) Holotype mâle Moustique sombre à coloration générale pourpre et violette. Longueur de l aile : environ 6 mm. Exemplaire dont une aile et une patte antérieure manquent ; une patte moyenne est collée sur la paillette. Tête. Vertex couvert d écailles aplaties aux reflets violacés ; une petite touffe d écailles dressées jaunâtres sur l occiput. Bordure oculaire étroite, violet pâle, avec deux soies interoculaires. Proboscis pourpre, aux reflets violets. Palpe maxillaire : face supérieure avec des écailles pourpres sur les deux premiers articles, sur l extrémité des troisième et quatrième articles ainsi que sur le cinquième ; faces inférieure et latérales dorées, sauf au niveau des articulations et sur les 3/4 distaux du cinquième article ; quatrième article avec environ 15 soies couchées, courtes et épineuses disséminées sur la face inférieure. Antenne : pédicelle brun foncé à pruinosité blanchâtre, sans écailles ; face supérieure du premier article du flagelle couverte d écailles pourpres et face ventrale couverte d écailles argentées ; verticilles bien développés formés d environ 40 soies. Clypéus foncé, sans écailles. Thorax. Tégument brun foncé. Scutum et scutellum partiellement dénudés, aux écailles doré violacé sans éclat métallique ; présence d écailles aplaties bleu verdâtre sur le scutellum et l aire Figures 17-20 Toxorhynchites (Afr.) grjebinei n. sp., genitalia mâle. 17, édéage et paramères, paratype. 18, gonostyle et griffe gonostylaire, paratype. 19, paraprocte, portion distale, holotype. 20, lobes du tergum IX, holotype. 251

H. Ribeiro préscutellaire. Antépronotum couvert d écailles pourpres à éclats métalliques violets. Postpronotum aux écailles dorées, violacées, irisées. Proépisternum et mésokatépisternum aux écailles argentées, mésépiméron couvert de ces écailles; quelques écailles dorées à la base de bosse pré-alaire et présence d écailles dorées et irisées sur le 1/3 inférieur du mésokatépisternum, avec à son extrémité une petite tache isolée d écailles argentées ; pas d écailles postspiraculaires ni sous la base de l haltère ni sur le métépisternum ; pas de soies mésokatépisternales ; 1 soie mésépimérale inférieure. Soies thoraciques brun doré. Pattes. C-1 couvert d écailles dorées violacées ; C-2 et C-3 avec des écailles argentées ; soies dorées. Trochanters aux écailles dorées. Faces supérieures et moitiés distales des fémurs pourpres, dorés sur la face ventrale et à la base ; fémur moyen sans ligne d écailles bleues, présence seulement de quelques écailles bleues éparses ; fémurs et tibias avec des rangées de soies fortes, dressées. Tibias antérieur et moyen sombres, tibia postérieur avec un anneau clair au niveau des 2/3 de sa longueur. Les deux premiers articles du tarse antérieur sombres sur la face supérieure, clairs à la base et sur la face inférieure; le reste du tarse antérieur sombre. Premier article du tarse moyen clair sur son 1/3 basal, les 2/3 distaux sombres ; deuxième article clair à la face inférieure et à la base ; troisième article sombre, étroitement clair à la base et à la face inférieure ; les derniers articles sombres. Tarse postérieur : premier article avec un anneau clair complet au niveau du 1/3 basal ; deuxième article sombre ; troisième article sombre sur le 1/4 distal, le reste clair; les deux derniers articles sombres. Griffes du tarse antérieur inégales, l une très développée et denticulée à la base, l autre petite et simple ; griffes des tarses moyen et postérieur subégales, simples et petites. Taches des genoux très réduites. Aile. Nervures couvertes d écailles sombres aux reflets violacés ; indice rm : environ 3 ; la portion transversale de rm atteignant M 1 +2 au niveau de M 3 +4 ; membrane alaire peu irisée. Haltère : pédicelle jaune clair ; capitellum brun, avec des écailles violacées pâles. Mésoposnotum brun sombre et nu. Abdomen. Latérotergites brun clair avec des soies dorées et quelques petites écailles irisées. Tergite I pourpre au milieu, avec des écailles verdâtres en avant et sur les côtés ; le reste de la partie dorsale de l abdomen pourpre et doré avec des reflets métalliques irisés sur les bords ; touffes latérales des tergites VI à VIII jaune pâle et peu développées. Sternites couverts d écailles jaune d or aux reflets métalliques irisés et avec des marques sombres médiodistales. Genitalia (fig. 17-20). Longueur du gonocoxite : 0,770 mm; longueur du gonostyle : 0,242 mm ; longueur de la griffe du gonostyle : 0,076 mm, soit 0,32 de la longueur du gonostyle ; longueur de l édéage : 0,450 mm. Tergite IX : marge distale avec un sinus peu marqué ; espace large entre les lobes ; lobes aplatis, portant 14/15 soies. Gonostyle plus large au milieu, avec 6/7 sensilles trichoidées ; griffe à extrémité mousse. Édéage avec un pont dorsal large, environ 0,27 de la longueur de l édéage ; extrémité sans denticules nets. Paraprocte : portion distale à la bande transversale non sclérotisée avec 3/3 sensilles trichoidées subapicales (soies cercales). Femelle L exuvie nymphale d une femelle très semblable à l holotype mâle s est agrégée, dans les diagrammes de dispersion, aux nymphes associées aux mâles de Tx. grjebinei n. sp. (fig. 4), ce qui nous a permis de l identifier comme la femelle de Tx. grjebinei n. sp. Cette femelle se distingue par ses palpes maxillaires pourpres par-dessus et par l absence d écailles bleues sur les fémurs et d écailles vert métallique sur la partie antérieure du scutum. Elle présente aussi des écailles bleu verdâtre sur le scutellum et sur l aire préscutellaire et des écailles violettes sur l antépronotum ; une absence de tache d écailles bleues ; un deuxième article des tarses antérieur et moyen clair. Série type Holotype mâle piqué, avec deux étiquettes portant les inscriptions suivantes : «Tx. (Afr.) grjebinei sp.n.; mâle; holotype» ; «Madagascar, Ste. Luce ; IV.2000 ; Ravenala ; H. Ribeiro coll. et dét.». Génitalia montés sur lame par l auteur, étiquetée : «Tx. (Afr.) grjebinei sp.n. ; génit. mâle holotype» ; «Ste Luce, IV. 2000, H. Ribeiro». Paratypes : 3 mâles en mauvais état, dont les genitalia ont été montés sur lame par l auteur, ils présentent respectivement 12/13, 14/14 et 14/15 soies sur les lobes du tergite IX et 9/9, 10/10 et 8/9 sensilles sur les gonostyles. La série type comprend également une femelle apparemment conspécifique mais qui présente des écailles postspiraculaires, absentes chez l holotype. Tous ces paratypes proviennent de la région de Perinet/Andasibe. Dépôt des types L holotype, avec les exuvies associées, 2 paratypes mâles et 1 paratype femelle avec l exuvie nymphale associée, sont conservés dans la collection du Laboratoire de taxonomie des vecteurs, IRD, Montpellier, France. Un des paratypes mâles et les exuvies associées sont déposés dans les collections de l Unidade de Entomologia Médica de l Instituto de Higiene e Medicina Tropical, Universidade Nova de Lisboa, Portugal. Étymologie Cette espèce est dédiée en mémoire d Alexis Grjebine, collecteur de deux mâles paratypes. Diagnose Tx. Grjebinei n. sp. présente, en plus des caractères du sous-genre afro-tropical Afrorhynchus, tous les caractères du groupe endémique Pauliani. Parmi les espèces jumelles du groupe, Tx. grjebinei n. sp. se distingue surtout par l absence d une ligne continue d écailles bleues sur le fémur moyen et, en ce qui concerne les genitalia, par le petit nombre de soies sur les lobes du tergite IX (12 à 15) et des sensilles trichoidées des gonostyles (6 à 10). L examen des larves et des nymphes associées aux adultes est important pour confirmer l identification. Toxorhynchites (Afrorhynchus) fontenillei n. sp. (fig. 21-24) Holotype mâle Moustique sombre, à coloration générale pourpre et dorée. Longueur de l aile : environ 7 mm. Un palpe et les 2 pattes antérieures manquent sur l holotype. Tête. Vertex couvert d écailles aplaties aux reflets bleus et dorés; des écailles dressées jaunâtres sur l occiput. Bordure oculaire étroite, violet pâle ; avec deux paires de soies interoculaires sombres. Proboscis pourpre à reflets violets. Palpe maxillaire : 252

Toxorhynchites de Madagascar Figures 21-24 Toxorhynchites (Afr.) fontenillei n. sp., genitalia mâle. 21, édéage et paramères, holotype. 22, paraprocte, holotype. 23, gonostyle et griffe gonostylaire, paratype. 24, lobes du tergum IX, holotype. face dorsale avec des écailles pourpres sur les deux premiers articles et sur le 1/4 basal et distal du troisième ; face ventrale et côtés dorés, extrémités à éclats violet pâle ; quatrième et cinquième articles absents. Antenne : pédicelle brun foncé, à pruinosité blanchâtre, sans écailles ; premier article du flagelle avec des écailles pourpres et violettes par-dessus, avec des reflets bleuâtres, et des écailles argentées par dessous ; verticilles bien développés, avec quelques dizaines de soies. Clypéus à pruinosité grisâtre, sans écailles. Thorax : tégument brun foncé. Scutum et scutellum couverts d écailles brun doré ; présence d écailles à reflets bleu verdâtre et violacés à la base de l aile. Antépronotum couvert d écailles violacées à éclats métalliques irisés. Postpronotum aux écailles dorées, violacées et fortement irisées. Proépistenum et mésokatépisternum à écailles argentées, mésépiméron recouvert par de telles écailles; présence de quelques écailles dorées sur la bosse pré-alaire et d écailles dorées irisées sur le 1/3 inférieur du mésokatépisternum, présence aussi d une petite tache d écailles argentées ; pas d écailles postspiraculaires au dessous de la base de l haltère ni sur le métépisternum ; 1 soie mésokatépisternale et 1 soie mésépimérale inférieure présentes. Soies thoraciques brun doré. Pattes. Coxa antérieure portant des écailles doré violacé, le reste de la patte antérieure manque ; coxae moyenne et postérieure avec des écailles argentées à la base, dorées sur le 1/3 distal; soies dorées. Trochanters avec des écailles doré pâle. Fémur moyen pourpre par-dessus, excepté à l extrême base, jaune par-dessous ; fémur postérieur jaune sur sa moitié basale ; fémurs et tibias avec des rangées de soies fortes, dressées. Tibia moyen sombre ; tibia postérieur avec un anneau clair au 2/3 de sa longueur. Premier article du tarse moyen pourpre sur l extrême base et avec un anneau clair sub-basal, les 2/3 distaux sombres ; deuxième article clair à la face inférieure et sur la moitié proximale ; troisième article sombre, étroitement clair à la base de sa face inférieure ; derniers articles sombres. Tarse postérieur : premier article avec un anneau clair complet au niveau du 1/3 basal; deuxième article sombre, seulement clair à l extrême base de la face inférieure ; troisième article sombre sur le 1/3 distal, le reste de l article clair ; les deux deniers articles sombres. Griffes des tarses moyen et postérieur subégales, simples et petites. Taches des genoux très réduites, violacées. Aile : nervures presque entièrement couvertes d écailles sombres, des écailles vert métallique à la base de l aile, sur la radiale, la médiane et la cubitale ; des écailles à reflets violets sur R 1 ; indice rm : environ 3 ; portion transversale de rm atteignant M 1+2 dans le prolongement de M 3+4 ; membrane alaire irisée. Haltère : pédicelle jaune clair ; capitellum brun avec des écailles violacées pâles. Mésopostnotum brun à pruinosité grisâtre. Abdomen : latérotergite brun clair, avec des soies minces dorées et quelques petites écailles irisées. Tergite I pourpre, avec quelques rares écailles verdâtres antérieures ; le reste de l abdomen entièrement pourpre, sans écailles verdâtres ; sur les bords, présence d écailles dorées aux reflets métalliques irisés ; touffes caudolatérales des tergites VI à VIII orange pâle, peu développées. Sternites couverts d écailles dorées violacées aux reflets métalliques fortement irisés, présence de petites marques pourpres médiodistales sur les segments VI à VIII. Genitalia (fig. 21 à 24). Longueur du gonocoxite : environ 0,760 mm ; longueur du gonostyle : 0,785 mm ; longueur de la griffe gonostylaire : 0,245 mm, soit 0,31 de la longueur du gonostyle ; longueur de l édéage : 0,442 mm. Tergite IX : marge distale avec un sinus peu marqué ; espace entre les lobes modéré ; lobes arrondis, avec 25/25 soies. Griffe du gonostyle à extrémité mousse. Édéage : pont dorsal d environ 0,16 de la longueur de l édéage ; apex de l édéage lisse. Paraprocte : portion distale à la bande transversale non sclérotisée avec 3/3 sensilles trichoidées subapicales (soies cercales). Femelle inconnue. Série type Holotype mâle piqué, portant les étiquettes suivantes : «Toxorhynchites sp, L de Ravenale, Réc. Dét. Fontenille» ; «Périnet 11/87, MD80.87» ; «Tx. (Afr.) fontenillei sp. nov., mâle, Holotype, H. Ribeiro dét., 2003». Genitalia montés sur lame par l auteur, étiquetés «Tx. (Afr.) fontenillei sp. nov.; génit. mâle holotype» et «H. Ribeiro dét., 2003». Paratype. Un mâle, récolté par A. Grjebine en 1956 à Analamazaotra, région de Périnet/Andasibe, nous l avons identifié comme appartenant à l espèce fontenillei et désigné paratype bien que le nombre des soies aux lobes du tergite IX soit 21/23 et malgré la présence d écailles postspiraculaires. Sur le quatrième article du palpe 253