LA TRAGEDIE Du grec : Tragos Le bouc / Adia les champs Sens courant : catastrophe sanglante avec l aboutissement d une tuerie implacable Sens littéraire : Les éléments constitutifs sont les suivants : Un sujet noble, grave qui met en scène des personnages illustres tirés de l Histoire, des légendes ou des mythes qui vivent des actions hors du commun L histoire aboutie toujours à un dénouement douloureux marqué par le malheur ou la mort Le spectacle qui met en scène des passions humaines très fortes : amour, haine, désir de défier les dieux ou le destin, goût du pouvoir de façon à scuciter chez le spectateur, la pitié ou la compassion, l horreur devant le crime ou la démesure et l admiration face aux conduites sublimes. Le style est relevé, c est à dire noble, comme les personnages, sans mélange des genres dans l Antiquité et au XVII Il n y a pas d éléments prosaïques ou comiques Au XVII, dans la Tragédie classique, l action doit respecter la règle des trois unités.
LA TRAGI-COMÉDIE Tragédie Terme que l on voit essentiellement au XVII. Pièce de théâtre dont le dénouement est heureux. Elle n est pas marquée par un caractère de fatalité qui amène le héros à une fin malheureuse. Il s agit surtout d une pièce sérieuse comme le CID de Corneille. Dans l Antiquité, certaines Tragi-Comédies comportent des éléments comiques. LE SUBLIME Du Latin : sublimis qui est très haut dans les airs. Sens littéral : qui se trouve juste sous les limites du ciel. D où les sens, suivant les acceptions suivantes : En ce qui concerne les personne : qui est admirable, qui fait preuve d un talent, d une vertu exceptionnelle En ce qui concerne les choses de la pensée et l art : Qui est particulièrement noble, élevé, divin, transcendant. Registre Ce qu il y a de plus élevé dans l art, ce qui bouleverse lâme et transporte l esprit. On parle d esthétique sublime
Souvent à la fois juxtaposition d un sujet noble et manière noble de le dire ( combinaison des deux) Pour les classiques au XVII, c est particulièrement vrai. Pour les romantiques et notamment pour Victor Hugo, le sublime reste le comble de l art. Les romantiques opposent le sublime au grotesque. Il peut y avoir dans le grotesque une forme de Sublimité : ex : Quasimodo «une sublime laideur» LES REGISTRES DU THÉÂTRE TRAGIQUE Tragique = qualifié par une situation qui apparaît sans issue et un héros qui accepte la fatalité, qui est un personnage noble lié à un univers tragique Les registres tragiques et pathétiques s expliquent par l origine de la Tragédie. Aristote définit la tragédie par la «terreur» et la «pitié», ce qui provoque la catharsis en entraine le spectateur à ne pas reproduire ce qu il voit sur scène. Registre pathétique lorsque les personnages sur scène souffrent. La souffrance est alors marquée par la ponctuation (!,?), et le champs lexical de la souffrance. Registre tragique = expression de la douleur liée au malheur. On peu parler de douleur sans insister sur le malheur, ce qui provoquera une angoisse chez le spectateur. Souffrance terreur Malheur Emeut Dans registres tragique et pathétique : on retrouve des figures de style comme l imprécation (lorsque l on souhaite le malheur de quelqu un et qu on exprime de la douleur), la supplication (une demande d aide aux dieux) ou la lamentation (grande tristesse)
Toutes les tirades comprennent de la douleur et du pathétique. Tragédie Tragus audia : Le chant du bouc marque la présence de lyrisme. Le registre élégiaque marque une souffrance énorme et intense Le registre lyrique relève des sentiments personnels, d une mise en avant du «je» et d une ponctuation forte (!,?). Il est souvent associé à la nature. La tragédie doit être reliée avec le genre théâtral antique tragique Tragique moderne : Situation finie de l Homme. Il n y a pas la présence de dieux et donc pas de transcendance. LA TRAGÉDIE D ARISTOTE Aristote (384 ; 322 avant J.C) donna toutes les règles de la Tragédie dans son traité nommé poétique : C est l idée que la pièce tragique exerce une action bénéfique chez le spectateur. L imitations qu elle provoque chez lui est
une leçon qui l aide à se débarrasser lui même de la haine pure Idée que le dramaturge fait disparaître la haine de la société à l aide de catharsis La Tragédie provoque terreur et pitié de façon à ce que le spectateur ne reproduise pas cela dans la vie. Il a un regard critique sur la scène LE THÉÂTRE POÉTIQUE (GIRAUDOUX) Il fait la modernité du texte de Giraudoux. L auteur mêle dans son œuvre, théâtre et poésie. On a dans Electre, une poésie cosmique et un langage poétique : Cosmique il accorde un rôle central à la nature. On voit qu elle n est pas qu un décor pittoresque (cf. lamento du jardinier où l on retrouve une figure du poète philosophe) Très souvent se développe l harmonie et l absurdité du monde, la fraternité mais aussi le malentendu des personnages. Le monde est présenté
comme un grand toit où les contraires sont très présents. Langage poétique : avec les personnifications ( le palais qui rit ) mises en relation avec la vision animiste du monde (qui a une âme, anima : souffle de vie). Dans Electre, tout peut faire partie du monde (II.5 : oiseaux me parlent, tilleuls me font signe). Les métaphores autour de la pureté sont poétiques (I.13 «elle est la vérité sans résidu»), La présence de la fleur (I.1) dans le palais et le jardin du jardinier, mais surtout dans les être avec la métaphore de la femme fleur : les euménidés représentent une plante venimeuse. La tirade d Electre (II.8) est presque une poésie avec le rythme des phrases, les anaphores et les images récurrentes. Tout cela donne une dimension humaine à la Tragédie et sa modernité au mythe. On retrouve en effet un langage moderne : Un langage enfantin avec les Euménides Des discours de la part des humbles avec le mendiant et le jardinier Un registre familier (qui était impossible auparavant) Le chant des épouses avec Agathe et Clytemnestre Le vocabulaire technique du président C est également une tragédie humaine on retrouve une intrigue familiale, l absence des dieux et la présence du comique.
La tragédie prend alors un visage plus humain et plus moderne De plus, la frustration de la femme, la tyrannie de la sœur et le complexe d Œdipe sont des idées psychologiques issues du XX. L épisode final de la guerre a pour but de laïciser la pièce, de faire sans les dieux (Avec les dieux, il n y aurait pas eu de guerre mais une maladie comme la peste aurait abattu le peuple). Or, cela est un choix que l on ne retrouve pas dans la tragédie antique. Enfin, l orgueil démesuré d Electre «j ai la justice j ai tout» entre également dans la tragédie humaine.