1 - NOTIONS ELEMENTAIRES

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1 - NOTIONS ELEMENTAIRES Le chapitre suivant se veut plus un rappel qu'une réelle introduction au sujet. I- Anatomie descriptive d'un catamaran II- allures et réglages de voiles On distingue 5 allures principales : Bout au vent : le bateau est face au vent, les voiles fasseillent, il ne peut pas avancer. Près : le vent vient de l'avant du bateau à 45, les voil es sont bordées (c'est-à-dire tirées) à fond. Travers : le vent aborde le bateau par le côté à 90, les vo iles sont en position intermédiaire. Largue : le vent vient de l'arrière du bateau à 45, les vo iles sont choquées (c'est-à-dire relachées). Vent arrière : le vent vient exactement en arrière du bateau, les voiles sont entièrement choquées et peuvent être indifféremment laissées sur bâbord ou sur tribord.

Ces allures peuvent être représentées par rapport au bateau comme suit, les flèches rouges symbolisant la direction du vent : Cependant, comme il est nécessaire de se repérer sur le plan d'eau, les plus expérimentés préfèreront le schéma suivant, représentant les allures du bateau par rapport au vent : En réalité, les allures peuvent être sous-divisées comme suit, mais il n'est pas nécessaire de le retenir (retenez quand même la notion de près serré pour la suite). Vous avez bien lu, le petit largue est situé entre le près bon plein et le travers, et pour cause : on désignait par largue l'ensemble des allures que pouvaient suivre les anciens gréements.

III- Manoeuvres, changements de direction Le bateau est dit bâbord amure lorsque le vent vient de la gauche, les voiles sont alors à droite. Le bateau est dit tribord amure lorsque le vent vient de la droite, les voiles sont alors à gauche. On appelle abattée un changement de direction sans changement d'amure (les voiles restent du même côté), lorsqu'on s'éloigne du vent. Il faut alors choquer (relacher) les voiles. On appelle lof ou aulofée un changement de direction sans changement d'amure (les voiles restent du même côté), lorsqu'on se rapproche du vent. Il faut alors border (tirer) les voiles. On appelle virement de bord la manoeuvre qui consiste à changer d'amure en passant face au vent. On appelle empannage la manoeuvre qui consiste à changer d'amure en passant dos au vent. Il est fondamental de bien retenir le schéma ci-dessus. Vous noterez ainsi que changement de direction de signifie pas nécessairement manoeuvre. Aussi la question à se poser sans arrêt est-elle : "les voiles vont-elles changer de côté?". Préambule 2 - LE VIREMENT DE BORD Définition : Le VDB (virement de bord) est la manœuvre qui permet, au décours d un changement de cap, de changer d amure en tournant face au vent. Problématique : il s agît de faire tourner le catamaran de 90 alo rs que le vent n apporte plus de propulsion, mais au contraire freine le catamaran. De surcroît, les catamarans possèdent une faible inertie et, du fait de leur forme, n ont pas naturellement de point de pivot. A un niveau supérieur, le but est de virer sans perdre de vitesse.

I- Virement standard A- Rôle des voiles La grand'voile (GV), placée à l arrière du bateau, tend à le replacer face au vent, à le faire lofer. Le foc, placé à l avant du bateau, tend a contrario à le faire s éloigner du vent, à le faire abattre. Cependant, à l inverse de la GV, le foc ne peut pas se gonfler lorsque le vent est trop près de l axe du bateau (les deux points de traction des écoutes sont décentrés). Il se gonfle alors à contre. Le foc gonflé à contre permet également de faire abattre le bateau, mais en le ralentissant alors que le foc bien gonflé le propulse. B- La manœuvre de base Elle comprend tour à tour une auloffée (on privilégiera alors la GV), un état face au vent, puis une abattée sur l autre amure (dans laquelle le rôle du foc sera déterminant). 1- Le VDB est idéalement lancé depuis le près. La GV doit être bien bordée en prévision de l auloffée, et le foc également pour d autres raisons (cf. après). 2- L auloffée est lancée en poussant la barre, progressivement mais fermement et jusqu au bout. Il faut si nécessaire finir de border la GV. 3- L état face au vent est indiqué par le gonflement du foc à contre. On entre alors dans la phase d abattée : il faut immédiatement choquer la GV. 4- Il s agît maintenant de s écarter du vent. La barre est maintenue dans la même direction, la GV est bien choquée, et le foc doit être maintenu à contre (c est la raison pour laquelle il devait être bien bordé) jusqu à ce que le bateau soit bien écarté du lit du vent. 5- Un fois seulement le bateau hors du lit du vent, le foc est changé d amure. C est fréquemment le moment que choisit l équipage pour changer de côté. 6- Une fois seulement que le bateau avance, la GV est rebordée au prorata de l allure adoptée. C- Sources d échec Les raisons possibles d un échec lors du VDB sont nombreuses. Elles sont ici énumérées en rapport avec chaque étape décrite plus haut. Il faut garder à l esprit le rôle de la GV en faveur du lof et celui du foc en faveur de l abattée. Le barreur ne parvient pas à mettre le bateau dans le lit du vent parce que : le bateau est trop loin du près (1) la GV n est pas bordée à fond (1-2) la barre est poussée violemment ou pas jusqu au bout (2) la GV est choquée trop tôt (3) Le bateau reste planté face au vent / scotché au près serré / se remet face au vent car : la GV n est pas choquée à temps (3)

le foc n était pas assez bordé (1), il ne prend donc pas à contre et l action de la GV, même choquée, prédomine. le foc est passé trop tôt et ne se regonfle pas, ou se regonfle à contre sur l autre amure (5) le barreur, en changeant de côté, pousse la barre au lieu de la tirer (5) la GV est bordée trop tôt (6) II- Virement en finesse Le but est ici de parvenir à virer de bord par temps médium le plus rapidement possible, sans perte d élan. A- Le rôle du poids de l équipage 1- Equilibre longitudinal Nous avons vu précédemment comment faire changer la direction du bateau en modifiant l équilibre entre les voiles : foc et GV. Un résultat similaire peut être obtenu à l aide du poids de l équipage. La direction du bateau est influée, outre les safrans, par les positions comparées du centre de poussée vélique et du centre de gravité, qui représentera schématiquement le point de pivot. 1. Ce bateau est neutre. 2. Ce bateau est mou : il tend à abattre. Ce résultat est obtenu soit en avançant le centre de poussée vélique (en privilégiant les voiles d avant ) soit en déplaçant l équipage vers l arrière. 3. Ce bateau est ardent : il tend à lofer. Ce résultat est obtenu soit en reculant le centre de poussée vélique (en privilégiant les voiles d arrière ) soit en déplaçant l équipage vers l avant. 4. 2- Equilibre latéral Le raisonnement est le même que ci-dessus. En conclusion, l équipage se placera du côté intérieur du virage : sous le vent pour abattre, au vent pour lofer. B- Manœuvre Reprenez la manoeuvre de base. Dans la première phase du virement, l aulofée, l équipage restera bien à l avant du côté au vent. L équipier restera le cas échéant le plus longtemps possible au trapèze. Dans la deuxième phase du virement, l abattée, l équipage se placera en arrière tout en restant du même côté, alors devenu côté sous le vent. Le changement de côté sera réalisé une fois dans la bonne direction, en passant le foc pour l équipier et en rebordant la GV pour le barreur. III- Virement par petit temps Par petit temps, l aulofée ne pose pas de problème en raison de l importance de l élan du bateau par rapport au ralentissement imposé au bateau par le vent. En revanche, l abattée peut poser problème. Il est primordial de bien choquer la GV et de bien positionner l équipage en arrière sous le vent après passage des voiles. Pour ce faire, nous conseillons au barreur de : 1. bien pousser la GV en la choquant un peu avant que le foc soit à contre 2. puis, une fois le lit du vent franchi, bien se mettre en arrière et, au contraire, se suspendre au point d écoute de la GV en se penchant le plus possible.

IV- Virement par gros temps (ci-dessus : vue de dos, VDB lancé tribord amure) Trois problèmes se posent par gros temps. 1. Les manque-à-virer sont fréquents car les GV ne sont généralement pas assez bordées. Nous recommandons aux équipages de se positionner à un près très serré, auquel la GV pourra être bordée à fond sans surpuissance (le foc doit même faseiller), après quoi le virement pourra être lancé. Si la GV n est toujours pas bordée à fond, il faut achever de la border tout en poussant la barre (c est plus facile, sans danger mais moins efficace). 2. L abattée se fait souvent en marche arrière : le bateau recule dès que le foc prend à contre. Il faut alors inverser la barre. On peut observer le recul par rapport à l eau ou le sentir à la barre (qui a tendance à partir d un côté ou de l autre) ou parce que le bateau se cabre. 3. Enfin, plus rarement, le bateau peut dessaler en arrière pendant qu il recule. Pour éviter cela, l équipage doit rester en avant, bien choquer la GV et le barreur doit maintenir la barre en position intermédiaire alors qu elle tendrait à partir toute seule en position extrême. Préambule 3 - L EMPANNAGE (virer dos au vent) Définition l empannage est la manœuvre qui permet, au décours d un changement de cap, de changer d amure en tournant dos au vent. Problématique : l empannage ne représente pas une difficulté en soi. Cependant, c est une manœuvre parfois violente qu il faudra contenir en épargnant le matériel. I- empannage standard A- Manœuvre L empannage est idéalement lancé depuis le largue, mais sera également réussi depuis toute autre allure. Le barreur tire la barre afin de finir d abattre (1) l état dos au vent est identifié par le retournement spontané du foc. L équipier doit impérativement le signaler au barreur. Il change le foc de côté. (2) Le barreur aide alors la GV à passer tout en provoquant l empannage par une ultime inflexion de la barre. Le bateau repart spontanément au largue sur l autre allure. (3)

B- Problèmes rencontrés Le bateau réagit violemment à l abattée précédant l empannage : l empannage doit être lancé depuis le largue, faute de quoi le bateau accélère violemment et aborde l empannage avec trop de vitesse. «Le bateau ne veut pas empanner» est une réflexion qui blesse trop souvent les chastes oreilles de vos moniteurs. Le barreur, trop occupé à se suspendre à la GV, en oublie de tirer la barre. Sans commentaire. L empannage de la grand voile est violent Le cap n est pas contrôlé en sortie de manœuvre : le barreur doit rester attentif car le bateau tend à lofer en sortie de manœuvre. Ceci est aggravé par une GV mal choquée ou un empannage abordé depuis le travers, avec trop de vitesse. C- Position et gestes du barreur Afin de contrôler le passage de la GV, le barreur doit le provoquer dès que le foc se retourne. Cependant, dans une position classique, le bras tenant la barre est emporté par le passage du palan ; de plus le passage provoqué de la GV ne sera pas efficace. C est la raison pour laquelle les cata-men utilisent une position qui ne s accommode d aucune fantaisie. Le barreur tourne le dos à la route, fait passer le stick de l autre côté et le saisit par la main sous le vent. Il attrape le palan sous la poulie du haut à l aide de la main qui tenait la barre (c est plus facile si le chariot est ramené vers le milieu) et le tire vers le bas pour faire passer la GV doucement. Rien ne sert de tirer si la GV paraît trop résistante : ce geste est évidemment caduque si le barreur ne fait pas empanner le bateau à l aide de la barre. Tout au long de cette manœuvre, le barreur surveille le cap en regardant les vagues aborder l arrière du bateau. 1. empannage lancé depuis le largue tribord amure. Le chariot est déjà au milieu. 2. Le barreur s agenouille dos à la route et fait passer la GV tout en observant la direction des vagues. 3. La route reprend au largue bâbord amure, chariot choqué. II- empannage par gros temps Les problèmes spécifiques au gros temps sont : La violence de l abattée (dessalage?) La violence du passage de la GV L irrésistible auloffée en sortie de manœuvre (re-dessalage?) Le choix de l empannage doit être sérieusement examiné. S il est maintenu, il faudra veiller à empanner à distance de l abattée et non dans la foulée, et surtout à bien choquer le chariot en sortie de manœuvre, en contrôlant rigoureusement le cap. III- empannage par très petit temps Deux problèmes se posent : Il est difficile d abattre par très petit temps. L équipage devra bien peser en arrière sous le vent, GV choquée. Les repères indiquant la direction du vent risquent de manquer : il faut être vigilant au plan d eau, faute de quoi l équipage risque de faire un détour.

4 - MARCHE ARRIERE, DEPART ET ARRIVEE SUR PLAGE I- La marche arrière A- Principes L intérêt de la marche arrière est qu elle constitue l unique moyen de se déplacer dans l axe du vent en conservant la possibilité de s arrêter instantanément et sans manœuvre (à l inverse du vent arrière). Sa mise en œuvre repose sur un trépied logique : 1. La propulsion est assurée en maintenant le foc gonflé à contre 2. Les safrans doivent impérativement être hors de l eau : il faudra les relever et soulever les tableaux arrières en se plaçant en avant. 3. Le bateau est maintenu dans l axe en bordant la GV à plat, le centre de gravité du catamaran étant avancé au maximum. Une chronologie est proposée plus bas (arrivée sur plage par un vent de mer). Il résulte de ces éléments la position présentée en 3 partie. B- Pourquoi les safrans vous veulent du mal Dans une marche avant, la position des safrans dans l axe des coques est un équilibre stable : si on les écarte de l axe en lâchant la barre, ils tendent à y revenir. Dans la marche arrière, cette position est un équilibre instable. Les safrans tendent a contrario à adopter une position extrême (soit à bâbord, soit à tribord). Les safrans, une fois perpendiculaires à l axe de la coque, vont faire cabrer le catamaran, mais surtout l écarteront à coup sûr de l axe du vent. Le bateau se retrouve alors travers au vent, et la GV reprend son rôle de propulsion Le schémas ci-dessous représente l arrière d un catamaran vu de haut. Les flèches bleues pointillées représentent le flux de l eau par rapport au bateau. Les flèches rouges courbes représentent le mouvement imprimé aux safrans. Il est donc impératif de sortir entièrement les safrans de l eau. C- La position Lors de la marche arrière conventionnelle, le catamaran est face au vent. Les coéquipiers sont debout chacun sur l étrave d une coque. L équipier tient le foc à contre, le barreur tient l écoute de la GV, laquelle GV est bordée à fond. Le barreur doit être prêt à la choquer rapidement à proximité du bord. Les safrans sont faut-il le rappeler relevés.

II- Principes généraux des départs de plage La chose est simple, le bateau est déchargé de la remorque face au vent et il faut ensuite abattre (s'écarter du vent) afin de prendre de la vitesse, puis se diriger où l'on souhaite. Rappelons seulement que, pour abattre, il faut (cf. le cours sur le virement de bord pour les explications) : tirer la barre, mais, les safrans n'étant pas entièrement baissés, des mesures adjuvantes sont indispensables bien border le foc ne surtout pas border la grand'voile, c'est l'erreur classique répartir le poids de l'équipage en arrière : cet élément, trop souvent négligé, peut être décisif accessoirement, répartir le poids de l'équipage du côté sous le vent, c'est-à-dire du côté des voiles III- Principes généraux des arrivées de plage Là encore, de manière générale, le but sera de faire lofer le bateau le plus rapidement possible, pour s'arrêter face au vent à l'endroit choisi : un endroit où, sans que les coques ne touchent le sable, l'équipier aura pied. Rappelons que pour faire lofer rapidement un bateau, il faut : pousser la barre, mais, les safrans étant partiellement relevés, des mesures adjuvantes sont indispensables BORDER LA grand'voile! on aurait tendance à la choquer pour ralentir, mais c'est une erreur que les coques paient souvent cher! choquer le foc (ou l'enrouler si vous disposez d'un enrouleur de foc) avancer le poids de l'équipage sur le trampoline éventuellement répartir le poids du côté au vent (opposé aux voiles) IV- Exemples de situations A- Départ et arrivée avec un vent parallèle à la plage C'est le cas le plus facile. B- Départ et arrivée avec un vent de terre Notons simplement que l'abattée de départ n'est pas évidente et que les mesures adjuvantes citées plus haut sont indispensables. Ne bordez jamais la grand'voile pour partir dans ces conditions.

C- Départ et arrivée avec un vent de mer 1- Principes Si vous tentez une arrivée en lofant, cela sera voué à l'échec : le temps de lofer, vous serez déjà loin du bord. Si vous essayez de vous en approcher plus, votre lof ne sera pas assez rapide (pensez à vos safrans déjà débloqués...) et les coques goûteront le sable. La mise en marche arrière est détaillée ci-après. 2- Arrivée sur la plage en marche arrière : détails Il est habituel de relever les safrans une fois face au vent. Vous constaterez combien cela est difficile : le bateau commence à reculer, ce qui fait plonger les safrans, phénomène accentué par le poids du barreur désespéré si bien que souvent, le catamaran repart spontanément au travers. Voici donc une méthode qui remédie à ce problème. Cette méthode est particulièrement adaptée au solo. 1. Se diriger assez près de la plage. 2. Se positionner au travers le long de la plage. 3. Toujours au travers, relever les safrans. 4. L auloffée est lancée en bordant à fond la GV et en s avançant sur le trampoline. 5. Il n y a plus qu à s avancer encore un peu en tenant le foc. 6. L équipier descend au niveau des étraves tandis que le barreur choque la GV. V- La marche arrière en régate A- Intérêt Attention, cette manoeuvre, très particulière, n'est aucunement utile aux arrivées de plage, puisque les safrans restent baissés. Elle n'est pas non plus utile aux situations d'urgence (catamaran empêtré dans les mouillages ou dans les

parcs à huitre, homme à la mer...) car sa mise en place demande quelques secondes et que le catamaran reculera rapidement. Elle est utilisée uniquement en régate, pour se positionner avant le départ. B- Mise en place Le catamaran doit tout d'abord être mis face au vent (1), en poussant la barre, bordant la GV, et en positionnant l'équipier en avant. Ensuite, border le foc à contre à plat du côté duquel on souhaite avancer, pousser le chariot de GV de ce côté et border le palan à plat. La GV se retrouve ainsi "à contre" (2). La barre permet alors de se diriger, mais il est recommandé de ne lui imprimer que des petites variations d'angle, sinon des tourbillons se créent et la rendent inefficace. Il est possible de remonter jusqu'au près bon plein (3)! Enfin, au moment souhaité, il suffit de choquer les voiles pour partir au largue en sens inverse instantanément (4). C- Commentaires Dans cette configuration, les voiles sont toutes deux bordées à plat, ce qui permet une inversion de leur fonctionnement, c'est-à-dire que la chûte de chaque voile devient un guindant, et inversement. Cela explique que le déplacement sur l'eau soit relativement rapide au près. 5 - ARRET A LA CAPE, HOMME A LA MER, PRISE DE MAT I- Arrêt à la cape A- Principes Il est impossible de maintenir un catamaran face au vent. Quand bien même, il serait alors difficile de repartir, et on aurait du mal à fixer l'amure de départ. L'arrêt à la cape est la solution au problème. Cette manoeuvre permet de maintenir le bateau en direction près bon plein. Comme tout arrêt, la grand-voile doit être entièrement choquée. Le maintien dans la bonne direction sera ensuite obtenu grâce au conflit entre la barre qui, poussée, tendrait à faire lofer, et le foc qui, bordé à contre, tendrait à faire abattre. Nous rappèlerons les éléments suivants (cf. cours sur le virement de bord) : la grand' voile fait avancer et lofer le bateau le foc, bordé normalement, fait avancer et abattre le bateau le foc, bordé à contre, fait reculer ou ralentir et abattre le bateau la barre, poussée et en marche avant, fait lofer le bateau la barre, poussée et en marche arrière, fait abattre le bateau

B- Chronologie d'un arrêt à la cape forcée Il peut être lancé de n'importe quelle allure. 1. Choquer la grand' voile Rappelons qu'il s'agît d'abord de perdre de la vitesse. De plus, une grand' voile bordée pourrait faire virer le bateau de bord car elle pousserait au lof. 2. Border le foc à contre cela aura pour effet de ralentir le bateau et surtout d'éviter le virement de bord. 3. Pousser la barre à fond et l'y maintenir si cela était fait avant que le foc ne soit à contre, on risquerait de virer de bord. C- Chronologie d'un arrêt à la cape courante La cape courante est obtenue au terme d'une manoeuvre, virement de bord (ou empannage). Son nom vient du fait qu'à aucun moment l'équipier n'aura à positionner lui-même le foc à contre, la cape n'est donc pas forcée mais courante. 1. lancer la manoeuvre souhaitée comme d'habitude 2. ne pas reborder la grand' voile 3. ne pas changer le foc de côté 4. s'assurer que la barre est bien poussée à fond (pour l'empannage c'est bon, il faudra l'inverser si on sort d'un virement de bord). Rappelons la chronologie au décours d'un empannage : la GV est choquée, le foc est bordé à fond par anticipation. L'empannage est lancé en tirant la barre (E2). Puis, au passage des voiles, on ne touche à rien et on attend (E3), le bateau continue à lofer puis s'arrête. Rappelons ce que cela donne au décours d'un virement de bord : au près, le barreur pousse la barre et borde la GV (V2). Dès que le foc est à contre, il choque en grand la GV (V3). Puis, au bout de quelques secondes, il inverse la barre (V4). Le bateau est arrêté.

D- Chronologie d'un départ de la cape Rapelons que le premier souci est d'abattre, puis d'accélérer dans la bonne direction. 1. tirer la barre 2. remettre le foc du bon côté une fois seulement que le bateau s'est bien écarté du lit du vent 3. reborder la grand'voile une fois seulement que le bateau avance, sous peine de le faire virer de bord 4. E- Mouvements d'un bateau à la cape Le bateau arrêté à la cape n'est pas immobile. Il décrit un mouvement oscillatoire (qu'on sent très bien par gros temps) qui lui imprime une dérive harmonieuse et prévisible. Le bateau alterne : des phases de marche avant : le bateau est poussé par la GV bien qu'elle soit choquée, il loffe car la barre est poussée, pour atteindre une position au près. Là, la GV n'a plus de prise au vent. Alors, le foc à contre, dont la prise au vent a au contraire augmenté, fait reculer le bateau. des phases de marche arrière : poussé par le foc à contre, tandis que la GV ne le propulse plus, le bateau recule. Les safrans tendent alors à le faire abattre jusqu'à une position travers où la GV, bien que choquée, redevient efficace. La direction et la vitesse de ces phases dépend du point auquel la GV a été choquée. Dans le schéma ci-dessous, nous avons représenté en vert les trajectoires d'oscillation, en jaune la travectoire globale. Les voiles ont été colorées ainsi : en rouge pour la voile qui est prédominante dans la courbe qui s'apprête à être décrite, en jaune pour l'autre. Attention : s'il est vrai que deux catamarans arrêtés à la cape sur la même amure et côte-à-côte restent groupés, cela est faux pour deux catamarans qui sont arrêtés sur deux amures différentes! En effet le bateau arrêté à la cape dérive dans la direction du vent et en avançant. Le schéma ci-dessous l'illustre. Ici, nous avons représenté ces bateaux au moment de leur position travers. Mais ils pourraient de plus ne pas être synchronisés...

La trajectoire de la dérive à la cape peut aisément être modifiée. Lorsque la GV est bien choquée, la trajectoire correspond réellement au largue. En revanche, pour peu qu'elle soit mal choquée, la trajectoire se rapprochera du travers dans une commune mesure. F- cape =manoeuvrabilité, CQFD Nous avons représenté un catamaran arrêté à la cape. Ayant sous-estimé sa dérive, il se retrouve en voie de collision avec un obstacle. Il peut s'en tirer de 3 manières différentes : 1. La manière la plus simple est de mettre les safrans droits et de border la GV, afin d'avancer en direction d'un près bon plein. Cela suppose, compte tenu de la dérive, d'avoir un minimum de place sous le vent. 2. A défaut de place sous le vent, on pourra tenter un VDB sans élan, en bordant à plat la GV, choquant le foc, et laissant la barre poussée. Une marche arrière est inévitable. Il faut donc un peu de place sous le vent et une bonne habitude des VDB difficiles. 3. Enfin, une méthode très adaptée pour éviter une collision imminente mais à laquelle on pense rarement : border la GV à plat, laisser le foc à contre, mettre le poids en avant, et diriger à la barre le bateau qui recule. Pensez-y car la mise en oeuvre est immédiate. Cela suppose d'avoir l'arrière libre.

II- Application : manoeuvre d'homme à la mer A- Préambule Il est indispensable de maîtriser la manoeuvre d'homme à la mer en solitaire et dans des délais brefs. Je vous invite à y réfléchir et à vous y entraîner au plus vite (avec un objet dans un premier temps). B- Quel côté choisir? Savoir de quel côté prendre l'homme à la mer est un très grand débat. Pour ma part, je recommande le côté au vent. Cependant, par très gros temps, le côté sous le vent peut se discuter. Voici les arguments pour chacun : La victime doit être repêchée du côté au vent c'est-à-dire du côté opposé aux voiles, car : le barreur est déjà de ce côté, et, étant seul aux commandes, il n'est pas très mobile si jamais le bateau n'était pas arrêté, un point de pivot du côté au vent le ferait lofer et résoudrait le problème si la trajectoire doit être modifiée afin de ralentir, seul le champ visuel au vent est libre. Arguments pour la prise sous le vent : le côté sous le vent est plus bas (argument hilarant emprunté à la croisière) par gros temps, il est plus facile de s'arrêter au vent de l'homme à la mer et de se laisser dériver. En effet, la manoeuvre au vent est délicate car le catamaran avance vite et recule dès qu'on lofe. Dans la manoeuvre au vent, il faudrait donc arriver vite, frôler l'homme en l'attrapant, puis seulement ensuite loffer. C- Proposition simple de manoeuvre, prise au vent Idéalement, il faudrait calculer sa trajectoire pour s'approcher au près de l'homme à la mer. L'expérience prouve que cela peut être difficile, surtout par gros temps et en solitaire. Il est difficile de bien calculer une trajectoire par rapport au plan d'eau, et de bien l'effectuer. Je vous propose "autoritairement" une manoeuvre que mon expérience juge être à la fois simple à concevoir sur le plan d'eau, simple à exécuter en solitaire et surtout à réguler. 1. Dès que le coéquipier tombe à l'eau, mettez-vous immédiatement en direction de travers (c'est-à-dire dans l'axe des vaguelettes dessinées sur l'eau par le vent). Légende : vous venez du largue (1a), du travers (1b) comme du près (1c), votre coéquipier tombe (2), vous prenez alors un bord de travers (3). 2. ensuite, une fois votre sang froid retrouvé, virez de bord ou empannez, sans changer le foc de côté, de manière à ce qu'il reste comme en cape courante. Légende : vous tournez (4) puis reprenez un bord de travers en gardant le foc à contre (5) 3. à l'approche de la cible, régulez votre vitesse à l'aide de la seule GV. Puisque vous êtes à nouveau au travers, il est facile de réguler votre vitesse et de changer au besoin de trajectoire, dans un sens ou dans l'autre. (En réalité, le fait de garder le foc à contre vous fait dériver, si bien que pour suivre une trajectoire au travers, votre cap peut être au petit largue (donc plus près du vent), et il est plus facile de réguler votre vitesse.) 4. si jamais vous allez trop vite bien qu'ayant choqué la GV, il est toujours possible d'abattre un peu pour pouvoir relofer, ce qui vous ralentira. Légende : vous pouvez réaliser un détour sous le vent pour ralentir (7) 5. une fois contre la victime, à vitesse quasi-nulle, finissez de choquer la GV, poussez à fond la barre tout en le tenant, ce qui vous aidera à pivoter en loffant. Légende : vous vous arrêtez à la cape en tenant la victime (8) par votre main avant. 6.

Par petit temps, le bateau s'arrête lentement et vous pouvez donc calculer 3 mètres d'élan lors de votre auloffée. Par gros temps, c'est plus difficile car, dès l'auloffée, le bateau recule. Il faut donc passer très près de l'homme, et l'attraper d'une main pendant l'auloffée. Dans tous les cas, une fois le foc à contre, il ne faut pas hésiter à border la GV pour avancer ou pour loffer, car le foc diminue considérablement son action. D- prise du côté sous le vent Je ne suis pas partisan de cette méthode. Elle peut à mon sens être recommandée par gros temps seulement, pour les raisons ci-dessus. Je vous conseille là aussi de suivre un bord de travers au vent, pour les raisons énoncées plus haut. Ensuite, arrêtezvous à la cape et laissez-vous dériver. Compte tenu de la dérive (cf. les oscillations à la cape, ante), le secteur clair peut convenir. En effet, la trajectoire à la cape peut être modifiée en bordant ou choquant la GV : bordez un peu pour adopter une trajectoire plus proche du travers, choquez pour plus suivre l'axe du vent. Attention, au moment d'attraper l'homme, vous devrez lacher la barre. Je vous recommande alors de rapidement vous déplacer vers l'avant en traînant la vistime, afin d'éviter d'abattre.